/!\ Disclaimer : La série ne m'appartient pas et j'écris pour le plaisir. Je ne touche évidemment pas d'argent.


Faith en était à présent à la fin de son septième mois de grossesse et tout se passait à merveille. Elle était à jour dans tous ses examens et le bébé se portait bien. Aucune anomalie n'avait été détectée et tout semblait à première vue normal. Un soulagement pour elle et Bosco. Bosco qui, d'ailleurs, avait été présent à chaque fois, quitte à louper quelques heures de patrouilles pour l'accompagner.

Ensemble ils avaient fini par trouver leur rythme, et ils développaient tranquillement un nouveau degré de complicité, une forme d'intimité nouvelle qui n'était pas déplaisante du tout. Faith apprenait à accepter l'aide qu'on lui proposait même si elle devait parfois prendre sur elle pour ne pas s'en agacer, et Bosco faisait lui aussi des efforts pour ne pas être trop envahissant. Cependant elle ne lui reprochait rien. Pour lui tout cela était nouveau et il était normal qu'il éprouve de l'angoisse envers certaines choses qui, elle, ne l'inquiétaient plus.

Et puis il y avait des jours où elle devait se forcer à se rappeler que tout ceci ne pourrait pas durer éternellement et que leur vie allait reprendre un cours normal – ou presque – quand tout serait terminé. Des jours où elle appréciait peut-être un peu trop ces moments passés avec Bosco, de plus en plus nombreux. Son ancien partenaire passait pratiquement plus de temps chez elle que dans son propre appartement, et ce n'était pas inhabituel qu'il reste pour la nuit.

Comme ce soir-là.

Ils étaient tous les deux installés dans le canapé devant un film, même si Faith avait décroché depuis longtemps. Elle était en train de s'assoupir progressivement. Bosco quant à lui était allongé dans son dos, le menton calé dans le creux de son épaule et leurs jambes se mêlant naturellement, et sa main avait glissé sous son t-shirt pour caresser son ventre, lui tirant régulièrement des frissons agréables.

Quand, à moitié endormie, Faith se retourna pour se blottir contre le lui, la tête dans son cou, Bosco la réveilla pour l'inviter à aller se coucher dans son lit où elle serait nettement plus à l'aise. Elle se redressa alors un peu gauchement et se leva avec son aide, puis le prit par la main et le guida à sa suite sans même se poser de questions. Bosco la suivit sans un mot et l'étreignit jusqu'à ce qu'elle s'endorme.

Elle n'aurait su dire pour son meilleur ami, mais elle avait passé ce qui était probablement la meilleure nuit depuis longtemps, réalisant à quel point le contact d'un corps chaud pendant la nuit lui avait manqué. D'autant plus qu'il ne s'agissait pas de n'importe qui. D'ailleurs, lorsque Bosco croisa son regard et lui sourit, elle se sentit rougir du chemin qu'avaient encore une fois pris ses pensées.

« Tu es belle quand tu rougis, lui fit-il savoir, la prenant au dépourvu.

- Je ne rougis pas du tout, protesta-t-elle avec conviction alors même que la chaleur de ses joues lui prouvait le contraire. »

Bosco se mit alors à rire, encore un peu endormi, et quelque chose dans le ventre de Faith se tordit. Leur fille donna un coup de pieds, comme si elle avait pu elle aussi ressentir la vive émotion qui traversait sa mère.

« Je sais, bébé, murmura-t-elle doucement en se caressant le ventre.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Rien, ta fille et moi on est simple d'accord.

- D'accord sur quoi ?

- C'est un secret, lui dit-elle avec un sourire malicieux. »

L'instant d'après, sans vraiment prévoir ce geste, elle se pencha vers lui et déposa un baiser sur sa joue, juste au coin des lèvres. Après quoi elle repoussa la couverture et quitta le lit puis la chambre.

Etrangement Faith ne se sentait pas embarrassée par son geste, même s'il avait été spontané et irréfléchi. Ça lui avait juste semblé naturel sur le moment. Elle espérait ne pas avoir rendu les choses bizarres entre eux, même si elle ne doutait pas un instant que, dans le pire des cas, ils seraient suffisamment doués pour prétendre que rien de tout cela ne s'était produit. Tout comme la dernière fois.

Bosco la retrouva dans la cuisine alors qu'elle préparait le petit déjeuner.

« Je te rappelle que t'es enfin en congé, lui signala-t-il en s'appuyant contre le montant de la porte. T'es pas obligée de te lever si tôt.

- Va faire comprendre ça à ta fille, toi, répliqua-t-elle avant de demander face au sourire idiot de Bosco : Quoi ?

- J'aime bien quand tu dis ça.

- Quoi donc ?

- Ma fille. »

Faith le regarda un instant et se mit à sourire elle aussi. Elle leva les yeux au ciel pour le principe et se reconcentra sur sa préparation – elle était toujours morte de faim, tout de même – mais ne pouvait s'empêcher d'être attendrie par les réactions de Bosco. Bon sang qu'elle aimait cet homme !

« Prépare-nous donc du thé pendant que je prépare, dit-elle sur un ton faussement autoritaire.

- Oui maman !

- Tu m'épuises, Bos'… tu le sais, ça ?

- Mais tu m'aimes quand même, pas vrai ? »

Faith lui donna une tape sur le bras quand il passa à côté d'elle et il éclata de rire.

Quand ils se mirent à table, Faith osa aborder un sujet qui la travaillait énormément ces derniers temps. S'il s'était agi de n'importe qui d'autres elle ne se serait pas donné cette peine et aurait pris sa décision toute seule, mais dans le cas présent il s'agissait de Bosco. Son avis lui importait.

« Bos'… à propos de ce qui va se passer après l'accouchement… commença-t-elle sans oser le regarder dans les yeux. Je veux savoir ce que tu en penses.

- Quoi que tu décides je respecterai ta décision, lui répondit-il sans hésitation.

- Je le sais, ça… Mais ce n'est pas ce que je veux entendre. »

Elle joua un instant avec la tasse chaude entre ses mains et Bosco lui laissa le temps dont elle avait besoin. Elle respira profondément le temps de rassembler tout son courage, puis planta son regard dans le sien.

« Sans te préoccuper de moi, dis-moi franchement : qu'est-ce que tu aimerais de cette situation-là ?

- Faith…

- Je t'en prie Bosco, réponds-moi sincèrement, le supplia-t-elle en posant une main sur la sienne. Si je dois prendre une décision, j'ai besoin de savoir ce que toi tu penses. Ce que tu veux. »

Bosco baissa la tête et Faith se mordit la lèvre inférieure. Le bébé s'agitait aussi, à l'intérieur, ressentant tout ce que sa mère ressentait. D'un geste tendre elle caressa son ventre en cercles réguliers, cherchant à apaiser l'enfant tout autant qu'elle-même.

« Je sais pas quoi te dire, Faith, répondit-il finalement. La vérité c'est que… j'aurais beau l'aimer de tout mon être, je suis pas certain que tout seul je saurais être un bon père pour elle. Pas avec les gènes que j'ai.

- Tu n'as pas forcément à être tout seul, lui fit elle savoir.

- Non ? »

Faith haussa une épaule, presque timidement.

« Tout ce que je peux te dire, reprit Bosco face au silence de son ancienne partenaire, c'est que si tu décides d'élever cet enfant je veux être présent aussi.

- Merci…

- Je suis sérieux, Faith. Je tiens à toi, et… bien plus probablement que tu n'imagines, mais… »

Un nouveau coup de pieds, comme plus tôt ce matin-là, et un sourire étira les lèvres de Faith qui baissa la tête.

« Je vous veux tous les deux dans ma vie, murmura Faith au bout d'un moment. »

Voilà, c'était dit. Elle ne pouvait plus faire marche-arrière à présent.

La vérité c'était que la décision de garder cet enfant s'était imposée à elle depuis quelques temps déjà. Pourtant elle s'était interdite de se projeter trop loin, de peur de s'emballer. De peur d'être déçue, et d'être blessée. A présent l'avenir lui paraissait moins hostile.

« Faith, tu es sûre de toi ? voulut-il savoir en prenant sa main. Je veux dire… tu me connais.

- Justement.

- Comment ça ?

- C'est justement parce que je te connais, dans les bons comme dans les mauvais jours, que je sais que je te veux à mes côtés. »

Faith avait le cœur qui battait la chamade et le visage en feu, pourtant elle tenait bon. S'ils comptaient faire ça ensemble alors il devait savoir.

« C'est pour ça aussi que je me suis tournée vers toi plutôt qu'un inconnu, ce jour-là, confia-t-elle. J'étais déjà foutue.

- Foutue… ? répéta-t-il perplexe.

- Je t'aimais déjà bien plus que je devrais. »

Elle avait prononcé cette phrase sans le regarder, à pleine plus fort qu'un murmure. Elle aurait pu se trouver complètement nue au milieu de Time Square le soir du nouvel an, elle se serait quand même sentie moins vulnérable qu'à cet instant.

Bosco lâcha sa main et se leva, et Faith releva brusquement la tête, la panique la prenant à la gorge à l'idée de l'avoir fait fuir avec son aveu. Quand son ancien partenaire s'approcha d'elle, Faith bougea sur sa chaise de sorte à lui faire face et Bosco prit délicatement son visage entre ses doigts.

« Je ne compte pas m'en aller après ça, la rassura-t-il d'un ton léger.

- Non ?

- Oh que non. »

Avant qu'elle ne puisse ajouter quoi que ce soit Bosco se pencha vers elle et l'embrassa avec douceur. C'était encore mieux que dans son souvenir, quand l'alcool embrumait son esprit. C'était mieux que tout ce qu'elle avait pu ressentir pendant des années avec Fred. Du moins c'était l'impression qu'elle en avait, mais peut-être que ses souvenirs étaient juste ternis par la façon dont leur mariage avait pris fin.

Bosco brisa le contact un peu trop tôt à son goût.

« On va avoir un bébé, murmura-t-il contre ses lèvres.

- On va avoir un bébé, répéta-t-elle avec un sourire. »


Alors ? =)