Bonjour bonjour ! Comme on se retrouve pour ce chapitre sept ( qui n'est pas le dernier contrairement à ce que j'avais annoncé dans le premier ). Pour ceux qui ne le lisent pas les réponses au review, et bien bonne lecture ! Pour tout les autres c'est juste en bas !
Mi'Night
Salut à toi ! J'espère que tes partiels sont maintenant finis et que tu as cartonné ! (D'ailleurs quelles études suis-tu si ce n'est pas indiscret de ma part ? Je suis un peu curieuse je t'avoue *rire* ) Pour ce qui est du Uno j'ai connu les mêmes problèmes. Mes amis m'ont appris, à tord, les mauvaises règles parce qu'elles jouaient comme ça depuis toujours. Du coup le jour où j'ai lu la notice je te laisse imaginer ma déception.*rire* Sinon moi aussi j'adore Endeavor, enfin j'ai surtout commencé à l'apprécier quand il commençait à montrer des signes de regrets et rédemptions dans l'œuvre originale. C'est pour ça que j'ai voulu faire une fic où il devient cette bonne personne, mais ça je crois l'avoir déjà dit *rire,(parce que moi aussi j'aime le fait qu'il s'améliore, de même que leur relation père-fils qui prends enfin un bon tournant ! ) comme quoi moi aussi je radote ! Sinon pour ce qui est du traitement des personnages et leur interaction entre eux (dialogue, geste etc...) je suis très contente que tu trouves ma manière de les écrire cohérente ! Ce qui va m'amener répondre à la seconde review ( moi faire des transitions dans les Reviews ? Naaaan !) Enfin, encore merci à toi pour tout les commentaires que tu prends le temps d'écrire, (même si tu dis tu ne trouves pas ça contraignant) sachant qu'en plus tu étais en plein examen ! Alors encore merci et bonne lecture à toi ! En espérant que ce chapitre te plairas. Et encore tout mes vœux de réussite pour tes partiels !
Isabella-57
Bonjour à toi et bienvenue ! Déjà je tenais à te dire merci beaucoup pour ta review et ton avis ! Ensuite pour en revenir à ce tu dis, il est vrai que c'est moi qui écris les interactions et agissements des personnages, mais pour autant ça ne veux pas dire que je les cautionne nécessairement. Tu as parfaitement raison quand tu dis qu'il ne faut pas faire culpabiliser ni gifler une personne ayant des idées noires (d'ailleurs en règle générale, ne giflez personne merci.) Mais en réalité je n'ai jamais voulu laisser sous entendre qu'il le fallait, ou alors j'en suis désolé parce que ce n'était absolument pas le but escompté. De plus j'essaye d'écrire des comportements "naturels" en fonction de chaque personnage. Aussi, pour moi, il est impossible qu'ils aient tous le bon comportement à adopter naturellement face à cette situation. Oui, ils font ce qu'il ne faut pas faire, et pas forcément consciemment d'ailleurs (comme par exemple Rei qui est juste terriblement honnête au final), mais c'est ce qui les rends "humain" selon moi. Ça ne me dérange pas du tout que tu trouves leur agissements peu cohérent au final si c'est ce que tu voulais dire par là. Après tout c'est ton avis. En revanche je voulais quand même clarifier mes intentions. Pas que tu crois que je suis une personne horrible qui incite les uns à frapper les autres *rire, ou alors que c'est une histoire qui se veux "mode d'emploi de psychologie". Pas du tout. C'est juste une histoire, une histoire avec des personnages qui essayent de faire le bien, mais qui le font parfois mal. Enfin voilà voilà ! J'espère que les autres chapitres t'ont plus (vu que tu as poster quand tu étais encore au chapitre chapitre quatre), et que celui là te plairas aussi.
Sur ce encore bonne lecture à tous !
« Merci pour votre présentation, vous pouvez allez vous assoir. » déclara Aizawa en gribouillant quelque chose dans son cahier avant de désigner un nouveau groupe.
A ces mots le binôme constitué de Todoroki et Midoriya rangèrent leur clé USB contenant leur présentation.
Mine de rien, les séances avec sa psychothérapeute semblaient faire un certain effet.
En effet Shoto constata qu'il se sentait un peu moins intimidé et mal à l'aise par sa classe qu'au tout début de son retour d'hôpital.
Peut-être était-ce aussi grâce au temps qui s'était écoulé ? Cela devait probablement aussi beaucoup jouer...
Mais sa psy lui avait quand même été d'une certaine aide. Elle avait toujours des petits tips à lui donner pour faire passer ses débuts d'angoisses, ou des conseils en plus d'être une oreille attentive. Petit à petit une certaine confiance s'était tissée entre eux. Cela restait professionnel, mais à chaque séance l'adolescent avait le courage de lui en dévoiler un peu plus.
Tranquillement il regagna sa place, tout comme son camarade, et écouta le groupe de Kaminari et Sero passer pour leur exposé.
Enfin écouter, ce fut vite dit. Il était plutôt question d'avoir l'air faussement concentré et impliqué dans ce qu'ils racontaient pendant que lui laissait divaguer son esprit à autre chose.
Tout autre chose.
De temps à autre il regardait le ciel, et voyait passer quelques pigeons ou tourterelles.
Des fois il enviait ces braves bête.
C'est vrai.
La vie d'un oiseau semblait simple sur bien des points. Pas de de problème fondamental, juste un besoin de manger, dormir, et éventuellement se reproduire. Ils pouvaient voler ou bon leur semblait, sans limite. Tout comme ils devaient avoir l'esprit bien léger.
Sans même qu'il ne s'en rende compte, perdu dans ses réflexions, un nouveau groupe passa, celui de Jiro et Yaoyorozu.
A tout les coups leur exposé serait parfait, comme toujours à vrai dire. Tout ce qu'entreprenait Momo était toujours parfait de toute façon. Ou presque.
D'une voix assurée elle commença son travail accompagné de sa camarade. Un exposé sur sexisme dans la société héroïque dans le carde des agences.
Ce n'était pas très étonnant qu'elle ai choisi ce sujet au finale, surtout parmi la liste de thème "société" qu'avait donné Aizawa. Visiblement ce dernier avait tenue à ce que ses étudiants en sachent un peu plus sur la réalité de la vie et des inégalités qui pouvait exister, même dans le monde héroïque.
Rapidement elles exposèrent les faits, donnant des chiffres et détaillant bien des situations. Comme notamment par exemple que bien des fois les femmes étaient embauchées pour devenir acolyte, si même pas relégué à la paperasse. Que très souvent leur salaire prenait un coup, étant moins bien payé que leur collègue homme, à ancienneté et efficacité égale. Et ces différences étaient exacerbées au fur et à mesure que les agences étaient peu réputées, et qu'on descendait dans classement des héros.
D'une oreille attentive il écouta ce qu'il fut dit et présenté avant de gribouiller quelque chose dans son cahier.
Puis tout bascula pour lui quand il entendit parler...
« ...d'agression sexuelle dans les agences. »
Ce mot le mit terriblement mal à l'aise, si bien qu'il dû retenir un frisson, raffermissant sa prise sur son crayon de papier.
« Le plus souvent les victimes ne portent pas plainte, parce que l'employeur est un héros réputé, et qu'en faisant ça elle redoute de se faire rayer du métier. » expliqua Jiro en donnant toute sorte de chiffres atroces sur le sujet.
Mais le pire fut encore quand elles eurent la fausse brillante idée de lire des témoignages d'un ton grave pour marquer les esprits, et donner une dimension sentimentale à leur travail.
Si Shoto avait plus ou moins supporté les premières lignes du récit, son esprit vacilla quand le témoignage devint plus sombre évoquant des contacts forcés et des sentiments de détresses.
Il ne pouvait juste pas entendre ça.
Non.
Il ne pouvait pas et ne voulait pas entendre quelque chose évoquant de près ou de loins ce qu'il avait subit.
Il fallait qu'il sorte, maintenant. Ou alors ça risquait de très mal aller pour lui, sentant déjà sa respiration s'emballer et des maux de ventre poindre dangereusement.
« Sensei...? »
« Hum...? » leva la tête le brun de son expression habituellement blasée, se demandant bien qui pouvait se permettre de couper ses camarades.
« Je... Je peux sortir s'il vous plaît ? Je crois que je me sent pas très bien...» lui avoua-t-il priant pour qu'il cède à sa demande.
De toute façon il y avait de grande chance qu'il le fasse. Il n'avait jamais émis d'objection pour ce genre de requête. Et puis tout ses professeurs étaient au courant de sa santé pouvant être fragile, alors en général ils évitaient de l'empêcher d'y aller.
« Bien, vas-y... » l'y autorisa le professeur avant de voir Midoriya se proposer presque instantanément pour l'accompagner.
« On a un délégué pour ça, Midoriya. » lui rappela Aizawa en se tournant vers Iida.
« Je préférai Izuku...! » laissa malencontreusement échapper le bicolore. « Je veux dire... Iida n'est pas encore passé pour les exposer et je ne voudrai pas le retenir... » expliqua-t-il maladroitement.
La vérité était surtout que quitte à y aller, il préférait que ce soit avec une personne qui ne le noierait pas de questions sur le chemin.
« Comme tu veux... Allez-y tout les deux. » céda l'adulte en arquant un sourcil.
Sans plus attendre, les adolescents s'éclipsèrent sous l'interrogation générale des élèves, et partirent gagner un coin tranquille, par terre dans le couloir, pas trop loin de l'infirmerie.
« Tu ne vas pas voir Recovery Girl finalement ? » lui demanda le vert, persuadé qu'il se sentait mal.
« Non... Ça va mieux. » lui avoua-t-il en passant ses mains sur son visage, sentant son calme lui revenir.
Il avait réussi à échapper à la crise, mais de peu. Il ramena ses jambes contre lui, posa sa tête sur ses genoux, et écouta son environnement pour se calmer un peu. Voilà un des exercices qu'on lui avait donné pour l'aider à se soulager d'un puissant coup de stress.
Mais cela fonctionnait plus ou moins bien, dépendant énormément du calme environnant.
Inspirer, souffler...
Tout irait bien. Oui, tout irait bien. Il était à l'école, en sécurité, et il faisait jour. Il n'y avait vraiment aucune raison de paniquer.
« Shoto... tu es sûr que ça va ? » finit par lui demander le vert un peu inquiet de son état. « Tu es un peu pâle... »
Comme seul réponse il eut le droit à un faible hochement de tête.
Seulement Izuku n'était pas sot. C'était bien évidemment un "oui" qui voulait dire "non". De toute manière le plus grand ne disait jamais qu'il allait mal, même quand il semblait dans un piteuse état et au fond du trou.
Combien de fois l'avait-il entendu dire qu'il allait "bien"? Combien de fois avait-il vraiment cru en sa réponse ?Combien de fois, par réserve et esprit de discrétion, n'avait-il jamais osé lui demander où poser les questions qui fâche ?
Il s'était contenté d'être là, et dire qu'il était là pour lui. Mais cela lui avait-il seulement servi ? Est-ce qu'au moins ça l'avait aidé ? Pourquoi avait-il l'impression douloureuse de ne lui avoir été d'aucune aide ?
Alors pour une fois il prit son courage et brisa son silence sur ce sujet, parce qu'il savait que tout avait commencé suite à cet événement, et qu'on ne lui avait pas tout dit.
« Que t'es-t-il arrivé ce jour là, après la fête je veux dire...? »
Surprit, le concerné leva la tête.
Il ne s'attendait à ce que Midoriya lui pose cette question. Pas du tout même. Il pensait qu'il y avait cet espèce d'accord tacite entre eux, et que jamais il n'oserait franchir la ligne, lui laissant ce fin liserait de pudeur. Mais visiblement non. En fin de compte lui aussi voulait savoir...
Voyant une certaine déception animé ses yeux, Izuku regretta immédiatement sa question. Il était idiot ! Il aurait mieux fait de ne rien lui demander du tout. Après tout si Shoto ne lui en parlait pas c'est qu'il devait y avoir une bonne raison à ça ! Peut-être qu'il n'en avait pas envie ou... Enfin qu'importe ! Ses raisons étaient ses raisons et il était convaincu qu'il n'aurait pas dû essayer de les franchir.
Alors il lui laissa une porte de sortie.
« Je veux dire... Excuse-moi ! C'était complètement indiscret de ma part ! Ne te sens pas obligé de répondre ou de me révéler quoi que ce soit ! C'est juste que je m'inquiètes pour toi, et que... que je voulais savoir si je pouvais t'aider de quelconque manière que ce soit et... mais... désolé ! » s'excusa platement le plus petit ayant l'impression de l'avoir plus blessé qu'autre chose.
L'aider...?
Comme si il était le premier à vouloir essayer... Tout le monde voulait soi-disant l'aider ! Son père, sa mère, même sa psy, voire Plume aussi, à sa manière.
Mais est-ce qu'on le pouvait vraiment ? Au mieux on l'aidait à oublier temporairement, ou alors lui apprenait à vivre avec.
Mais qui a dit qu'il voulait vivre avec ?
Hein ?
Qui diable avait dit ou cru qu'il voulait ou même pouvait vivre avec une tel chose toute sa vie ? Les thérapies étaient une chose, mais ça n'effaçait pas le passé...
Si le destin était effectivement écrit, alors ce dernier devait plus avoir l'âme d'une cruelle entité tourmentante que celle d'un réel bienfaiteur.
Parce qu'au finale, lui ne savait pas si on pouvait réellement vivre avec ça. Tout le monde semblait penser que oui, mais comment ?
Tout lui faisait, et lui referait penser, à ce moment.
Quand un jour, il grandirait, et que ses amis lui demanderaient avec qui ou quand il avait eu sa première relation, que répondrait-il ?
La vérité ? Qu'il avait été abusé dans une cave ?
Sûrement pas ! Et qui ferait une chose pareille d'ailleurs, ne serait-ce que par risque de jeter un froid sur la discussion ? Alors il mentirait, bien évidemment, mais au fond de lui il se rappellerait pour toujours de cette nuit terrible.
De toute façon, il doutait qu'il ai un jour des relations sexuels avec quiconque. Rien que l'idée d'imaginer des corps nues se frotter entre eux le répugnait hautement en plus de se sentir effrayé et rebuté par l'acte en lui même.
Pour lui le sexe était subitement passé de la case « sans intérêt » à « sale et malsain ». Rien qu'à entendre parfois les élèves dans les couloirs en parler par curiosité suffisait à lui faire prendre la poudre d'escampette.
Alors les autres, grands bien leur face si ils voulaient se rouler dans le foin, mais lui ne voulait plus que quiconque s'approche ou même ne voit son corps nu.
Embrasser, il pourrait peut-être, dans la mesure où il restait bien habillé, mais avoir des relations charnelles, jamais au grand jamais.
Le désir était mort dans l'œuf avant même que son adolescence ne soit achevée...
Pour une fois, il croyait avoir compris la métaphore du Rubi's Cube de sa psy. Il avait beau régler certaines faces de son problème, il en restait toujours au moins une plus récalcitrante que les autres pour lui pourrir l'existence.
Alors quand il entendait qu'on voulait l'aider et qu'on le pouvait, finalement ça le faisait un peu rire amer. Certes sa vie était bien moins infernale qu'il y avait quelques mois, ça il ne pouvait pas le nier.
De toute façon quand on touche le fond, on ne peux que remonter comme on dit.
Mais tout n'était plus vraiment non plus comme avant pour autant...
Pourtant il senti quelque chose en lui faillir et pour la toute première fois, il eu un besoin, non ce besoin, de faire part à quelqu'un de ce qu'il avait vécu.
Puisqu'il voulait savoir, il saurait.
Il espérait juste qu'il ne changerait pas de comportement avec lui, qu'il ne le regarderait pas comme une pauvre chose pathétique, ou pire encore avec un profond dégoût.
Il se disait être son ami et capable de tout entendre, alors il verrait bien...
Il inspira, et prit la parole d'une voix se voulant claire et calme.
« La nuit du six janvier j'ai été enlevé et séquestré par trois types qui avaient drogué mon verre lorsque j'étais avec vous... » lui avoua-t-il a mi-mot en dévisageant ses pieds.
Et alors que Midoriya imaginait difficilement la suite, le bicolore continua et lui donna ce qu'il voulait savoir.
« Ils m'ont emmené dans une cave, et maintenue captif pendant plusieurs heures durant lesquelles j'ai été frappé encore et encore... »
Il fit une légère pause et continua.
« Puis il m'ont déshabillé, humilié et... et... »
Allez, il pouvait bien le dire non ? Ce n'était qu'un mot après tout. Un simple petit mot, lourd de sens certes, mais qu'un mot quand même.
« Excuse moi... » s'arrêta-t-il subitement en sentant sa voix faiblir pour mourir dans un soubresaut.
Décidément c'était plus dur qu'il ne le pensait... Ça restait coincé, là, dans sa gorge se cramponnant de toute ses forces possible contre les parois.
La vérité ne voulait pas sortir, et il sentait que si il forçait d'avantage il ne serait pas prêt de regagner sa classe de si tôt.
« Je... Je crois que j'ai compris... » avoua finalement Izuku des trémolos dans la voix sous la stupeur du plus grand. « T-tu n'es pas obligé d'en dire plus...» le rassura-t-il en essuyant ses propre yeux.
Il n'était pas stupide. Il avait bien deviné ce qui pouvait suivre après que l'on déshabille quelqu'un de force... Tout le monde le pouvait d'ailleurs.
Il n'avait pas besoin qu'il explicite plus, surtout vu son ton employé et cette douleur dans sa voix.
Il avait été abusé, voilà la triste réalité qu'il n'arrivait pas à avouer.
Midoriya était gentille, mais surtout très empathique. Il avait cette faculté à se mettre à la place des autres, le rendant si sensible à la cause et malheur d'autrui, le rendant naturellement bienveillant.
Cela pourrait réellement finir par lui causer du tord d'ailleurs, enfin c'est ce que beaucoup pensaient. Mais c'est aussi ce qui le rendrait à part, le mettant au dessus des autres selon Shoto. Si le vert voulait être héros, il savait que ce n'était probablement ni pour la gloire ou l'argent, mais dans le seul et unique but de venir en aide.
Ni plus ni moins.
Et si certain disait que cela faisait de lui une personne naïve et un peu trop candide, lui disait qu'il fallait plus de personne comme lui dans ce monde, et que la sympathie ou la bonté n'avait jamais été synonyme de stupidité ou faiblesse.
Et pour cause Izuku était loins d'être bête ou faible en réalité.
« Je suis si désolé pour toi... Shoto... Je...» ne sut quoi dire d'autre le plus petit, assis à ses côtés, sonné par la nouvelle.
Que pouvait on bien sortir de toute façon dans de pareils cas ? Qu'il était rongé par la culpabilité de l'avoir laisser partir seul ce jour là ? Qu'il se sentait en partie responsable ?
Il n'avait pas les mots...
Tout de suite il comprenait mieux beaucoup plus de chose, comme son absence dans les vestiaires, l'angoisse des lieux trop bondés d'inconnus, des contacts physiques et il en passait...
Il mentirait si il disait n'avoir jamais pensé ne serait-ce qu'une seul fois à ce pire cas de figure, mais c'était une hypothèse qu'il avait balayé d'un revers de mains, refusant de croire à une chose pareille en absence de preuves concrètes. Il avait tout mis sur le compte d'une agression suffisamment violente physiquement pour pouvoir expliquer tout cela, ainsi que la présence de cicatrice vraiment imposante pour justifier sa toute nouvelle pudeur.
Il refusait de croire à une chose si atroce.
« Tu n'as pas à être désolé. » déclara Shoto, presque fatigué qu'on lui présente toujours la même rengaine. « Et par pitié ne me dit pas non plus que c'est de ta faute... Ça m'insupporterai.»
Toutes les personnes qui étaient au courant pour lui n'avaient fait que ça, présenter des excuse et se prétendre responsable. Mais à quoi bon faire ça ? Croyaient-t-ils que lui se sentirait réellement mieux en pensant cela ? Que eux le serait en y croyant ? Ça n'avait pas de sens. Les seuls vrais fautifs étaient encore ceux qui l'avaient agressé, et lui pour avoir été si bête et quitté son verre des yeux durant la soirée...
C'est tout.
« Non...» mentit à moitié l'adolescent pour ne pas le vexer. « Je suis désolé de ne pas avoir compris plus tôt, et que tu aie eu à garder ça pour toi aussi longtemps, tout en essayant de conserver les apparences... » s'expliqua son ami en reniflant un peu.
Puis il reprit.
« Quand on se destine à être héros, on ne se sent pas trop le droit d'exposer ses faiblesses, et je suis le premier à savoir. C'est pas officiellement une règle, ni gravé dans le marbre, mais c'est presque une évidence. »
Todoroki tourna la tête vers lui, piqué d'un certain interêt par ce qu'il disait.
« On sais tout les deux que l'image des héros est super importante, et plus ils ont l'air infaillible plus ils gagnent la confiance et le cœur des gens... C'est pas pour rien que j'essaye de moins "pleurnicher" qu'avant... » lui expliqua-t-il en s'ouvrant à son tour à lui dans ce couloir de lycée vide, assis par terre comme deux cancres séchant les cours.
Shoto se reconnaissait dans plusieurs points qu'il abordait, comme notamment le fait de ne pas montrer ses faiblesses, et d'essayer d'être toujours vu sous son meilleur jour, où en tout cas pas trop mauvais, pour ne pas attirer les regards, critique désobligeante ou passer pour un « fragile ».
Il savait que c'était ridicule, mais hélas ce n'était pas lui qui étiquetait les règles de la société, et si dans cette dernière pleurer, être sensible, ou avoir une période de profond mou voir même de crise dépressive était considérée comme une marque de faiblesse et instabilité, il ne pouvait pas faire grand chose pour aller contre.
Et dans un sens, ça suivait une certaine logique. On préférait se reposer sur une solide pierre que sur un rocher semblant érodé et friable.
Alors il ne disait rien.
Il gardait ses problèmes pour lui, dans la sphère privée, familiale, et s'arrangeait pour qu'ils ne s'ébruitent pas. Il ne voulait pas que cette histoire soit sa « tâche » dans sa futur carrière.
Puis un profond silence s'installa. Silence lourd, mais cruellement bénéfique à tout deux.
Il leur fallait comme une pause pour digérer tout ça, alors il laissèrent un troupeau d'ange passer.
Izuku laissa sa tête basculer sur l'épaule de Shoto pendant que ce dernier le laissa faire.
Curieusement, et d'un geste immotivé, ce dernier lui qui lui gratouilla la tête, jouant avec ses cheveux si bouclés et si verts, captivé par leur texture.
Sa capillarité n'avait rien à voir avec la sienne. Non vraiment sur aucun point. Lui les avaient si raides, respectant scrupuleusement les règles de la gravité.
Ceux de Midoriya, eux, partaient dans tout les sens se contrefichant complètement des lois de la physique, et étaient d'une étonnante douceur.
Puis une idée un peu absurde lui vint en tête.
Si il les lissait, jusqu'où pouvaient-ils descendre ? Peut-être aussi long que ceux de Sero ou Kirishima ?
Curieusement, jouer avec ses cheveux l'aidaient à retrouver une certaine sérénité, comme si son âme et son absolu concentration était aspirée par ces derniers.
Peut-être que c'était ses mèches qu'il devrait emmener la prochaine fois chez sa psy, à la place de ce jouet à six face.
C'est sur cette pensée absurde, tout en entortillant ses doigts dans ses boucles, qu'il fut appelé par le plus petit.
Ce dernier n'avait rien contre le fait que le bicolore joue les coiffeurs, mais il y avait toujours la classe.
« On devrait peut-être retourner en cours non...? »demanda-t-il hésitant. « Je veux dire, si tu ne vas pas chez l'infirmière et que tu vas mieux. »
Enfin "mieux", tout était relatif bien sûr.
Cela dit c'était vrai que cela faisait un petit moment qu'ils s'étaient éclipsés maintenant...
« Je sais pas... Je préfère être sûr qu'elles aient fini leur exposé d'abord... »
« Pourq... Oh je vois. » se rattrapa le vert trouvant son début de question un peu stupide. « Je comprends, ça ne doit pas te de rappeler de bon... Enfin on s'est compris. » abrégea-t-il
« Pas vraiment en effet. » lui avoua le plus grand.
Comme il l'avait déjà expliqué tout ce qui se rapportait de près ou de loin à la sexualité le mettait dorénavant très mal à l'aise, pour ne pas dire qu'il avait commencé à en éprouver une franche et profonde aversion.
Et pour un adolescent de seize ans, cela risquait de rendre beaucoup de chose très compliqué...
Une question brûla les lèvres du vert, ou plutôt il voulait juste avoir confirmation de quelque chose.
« Dis... Est-ce que c'est pour ça que tu n'aimes trop qu'on te touche...? » lui demanda-t-il hésitant.
« En partie... Mais si ce sont des filles ça peut aller. Pour les garçons c'est un peu plus compliqué... » lui révéla-t-il.
Automatiquement le vert releva la tête, se disant qu'il importunait peut-être son camarade. Puis il repensa à tout les fois où il s'était permis d'être trop tactile.
« Dé-désolé alors ! » s'excusa-t-il platement. « Tu aurais dû me le dire que... »
« ...Non, mais toi ça va. » le rassura-t-il.
Après tout il était bien entrain de jouer avec sa capillarité, alors c'était bien la preuve qu'il était assez à l'aise avec lui.
Lui même ne sut pas trop ce qui expliquait que Midoriya passe aux travers des mailles du filet. Mais il y passait et c'était l'essentiel pour lui qui n'avait aucune envie de se montrer froid envers le plus petit, ou de renoncer à leurs contacts amicaux.
Et pour une raison qu'il ne savait expliquer, ceci embauma coeur le vert d'une profonde chaleur et soulagement.
« Au faite... » reprit le plus grand. « Je sais que tu ne le feras pas, mais promets-moi que tu ne raconteras ça à personne... Pas même à Aizawa sensei... Je te l'ai dit parce que t'aime beaucoup et que j'ai confiance en toi, alors...»
« O-oui, bien sûr ! Tout ce que tu voudras ! » lui promit celui aux taches de rousseurs en lui faisant dorénavant face.
L'aveux embrasa Midoriya qui n'avait pas pour habitude qu'on lui dise des choses pareilles. Finalement il n'avait eu que peu d'ami dans sa vie, et entre lui et Kacchan tout avait toujours été particulier...
Néanmoins quelque chose le perturba un peu à l'idée de tenir cette confidence...
« Mais enfin... Je veux dire... T'en as quand même parler à quelqu'un ? Tes parents ? Un adulte ? » lui demanda-t-il un peu soucieux.
« Tu te doutes que oui. » lui avoua-t-il. « Je veux dire, c'est pour ça que je suis plus à l'internat et que ma mère est revenue à la maison. Ils préfèrent que je reste vivre avec eux. »
Ils voulaient sans doute l'avoir près d'eux et pouvoir garder un œil sur leur fils.
« En tout cas pour le moment... Même si avec l'arrivée de Plume je doute que je revienne un jour. Et puis c'est beaucoup plus simple en terme d'organisation avec les séances de psychothérapie et autres rendez-vous médicaux, parce que les autorisations de sortie ça prends vite la tête. Enfin t'as bien dû le constater à chaque fois que tu viens chez moi... »
C'est vrai que c'était toujours deux ou trois papier à remplir. Enfin heureusement, comme il allait chez Endeavor, l'école était toujours plutôt encline à le laisser partir, jugeant qu'on devait difficilement être plus en sécurité que chez le numéro un.
« Attends, tu vois une psy ? Je savais pas. » déclara le vert un peu surprit.
« C'est pas vraiment le genre de chose pour lequel on se vante... Crois moi. »
« C'est pas une honte non plus. » le rassura Izuku en glissant sa main par dessus la sienne en signe de réconfort.
Non vraiment, ils n'allaient pas regagner la classe tout de suite.
Shoto aimait Izuku. Enfin il l'aimait comme un ami, tout du moins il le croyait fermement. Et c'est parce qu'il l'aimait que des fois il avait de la peine pour lui.
En effet ce dernier passait énormément de temps avec sa personne, pour ne pas dire tout son temps.
Ne supportant pas le self, le vert prenait l'initiative de déjeuner avec lui tout les midis dans la salle de classe pour lui tenir compagnie, se préparant même un bento chaque jour. Et il en était de même pour les travaux de groupe, se mettant systématiquement avec lui lorsque qu'il fallait être en binôme, que ce soit en classe comme en cours d'héroïsme.
Seulement voilà, le bicolore avait l'impression de se l'accaparer et de l'empêcher de voire ses autres amis, le forçant pratiquement à s'éloigner d'eux.
A cause de lui, il ne déjeunait pratiquement plus avec Iida et Uraraka, ces derniers préférant aller généralement manger à la cantine, par flemme de se faire à manger chaque matin.
Bien sûr parfois ils se joignaient à eux, mais cela restait quand même relativement peu fréquent.
En faite, à cause de lui, il l'empêchait d'avoir des interactions normal avec les autres camarades de sa classe. Pire encore il avait l'impression de le reclure et dans l'entraîner avec lui dans une sorte de "mise à l'écart".
Déjà que lui même était considéré comme un d'élève un peu spécial à cause de certain traitement faveur auquel il avait le droit, il n'avait pas envie de plonger son ami dans cette même étrange exclusion sociale.
Enfin par « traitement de faveur » il était surtout question du fait qu'il puisse se soustraire à l'internat et rentrer chez lui contrairement à tout les autres étudiants. Et pour notamment, et surtout, les élèves de classe B qui avait eu vent de cette nouvelle, la pilule n'était pas passé du tout pour certain.
Eux aussi préféraient vivre avec leur parent ! Combien avaient manqué l'anniversaire d'un père, d'une mère, d'un frère ou d'une sœur ? Combien avait dû faire une croix pour une sortie avec leurs ancien camarade de collège ?
C'était quoi ce passe droit ?! Juste parce que monsieur était le fils d'Endeavor, lui avait le droit de rentrer chez lui et inviter ses amis comme bon lui semblait ? Nan, pour eux qui devaient quémander ou avoir un motif impérieux familial grave pour s'en aller, ils ne trouvaient pas cela très correct...
Alors non, Shoto ne trouvait pas ça juste de sa part que Midoriya soit aussi dévisagé parce qu'il était son ami ou coupé des autres parce qu'il se l'accaparait... Il devenait une sorte de boulet pour lui, et n'aimait pas beaucoup ça.
Alors un jour il lui révéla le fond de sa pensée.
« Tu n'es pas obligé de rester avec moi sais. » lui déclara le bicolore de but en blanc.
Peut-être même un peu trop, d'ailleurs.
Sa remarque surpris son camarade qui s'arrêta quelques instant de manger.
« Pour... Pourquoi tu me dis ça ? » lui demanda Midoriya un peu blessé par ses paroles et son ton employé.
Il avait fait quelque chose de mal ?
Voyant sa détresse dans son regard, le bicolore adouci ses propos, il ne voulait pas lui faire de la peine à la base.
« Je veux dire... Tu n'as pas à rester avec moi parce que tu t'en sens obligé... Tu as aussi Uraraka et Iida, et eux aussi voudraient très certainement passer du temps avec toi. A cause de moi et de mes problèmes tu ne déjeunes même plus avec eux alors... »
« Qu'est-ce que tu racontes ? » l'arrêta Midoriya. « Je passe toujours du temps avec eux. Et tout les soirs à l'internat, quand toi tu es chez toi, je dîne avec eux tu sais. Avec eux et toute la classe d'ailleurs. » lui expliqua-t-il calmement. « Crois moi, je ne souffre pas de cette situation, et Iida et Uraraka non plus. » lui révéla-t-il avant de reprendre tranquillement son repas.
« Mais... Je suis quand même tout doucement entrain de t'exclure des autres... Ça se voit. » sembla en être persuadé Todoroki.
« Quoi ?! Non ! Pas du tout ! Où tu vas chercher ça ? »lui demanda son ami d'une voix peiné. « J'aime passer du temps avec toi ! Ça n'a rien à voir avec une quelconque obligation ! C'est sincère ! C'est juste que tu es mon ami et que j'apprécie réellement être là, avec toi. De toute façon je ne vais quand même pas te laisser déjeuner seul... »
« Et pourquoi pas...? D'ailleurs tu vois, c'est justement ce que je redoute : que tu manges avec moi pour ne pas me laisser en solitaire... »
Midoriya reposa ses baguettes à nouveau.
« Écoutes, j'ai passé tout mon collège pratiquement seul. Alors, vraiment, je n'ai aucune envie de faire vivre cette expérience à quelqu'un d'autre, et encore moins si cette personne est mon ami ! »
Enfin quoi ! Fallait une justification maintenant pour manger avec des gens qu'on apprécie ?
« Manque de pot pour toi, moi aussi j'y suis habitué tu sais. » lui révéla-t-il en posant ses baguettes à son tour. « Alors vraiment ne t'en fais pas pour moi si des fois tu as envie de manger avec les autres... »
« Mais je n'ai pas envie de manger avec les autres ! » lui révéla Izuku. « Je veux manger avec toi, parce que tu es... tu es encore celui dont je me sens le plus proche. » finit-il par lui avouer. « Je me force pas à être ici, et j'ai pas l'impression de perdre quelque chose en étant là ! Je suis juste vraiment content d'être avec toi, et de partager ces moments ensembles. Et puis si tu m'ennuyais réellement, je ne viendrais pas chez toi pratiquement chaque semaine ! » lui fit remarquer le vert.
C'est vrai quoi. Si ça c'était pas la preuve la plus sincère qu'il pouvait lui donner...
Et puis maintenant que le bicolore n'était plus à l'internat, quand est-ce qu'il le verrait ou passerait du temps avec lui si il ne le faisait pas quand il pouvait ?
« Alors merci...» lui répondit Shoto. « Merci de ton amitié, et désolé si je t'ai blessé. Ce n'était pas mon intention. Je ne voulais juste pas être une contrainte pour toi. » acheva-t-il en reprenant son repas.
L'ambiance fut bizarre pendant plusieurs minutes, ne sachant trop quoi ajouter à ça... Puis finalement petit à petit leur naturel revint au galop et une atmosphère plus détendue regagna la pièce.
« Ton bento est toujours très beau et bien arrangé... » lui avoua Midoriya en jetant un coup d'œil à ce qu'il mangeait. « Enfin quand c'est ta mère qui le prépare évidemment. » précisa-t-il.
Comparé à ce qu'il se faisait lui, c'était la catastrophe...
« ...Tu veux goûter...? » lui proposa le plus grand en lui tendant à l'aide de ses baguettes une croquette de poulet frit. « C'est ma mère qui l'a fait comme tu l'as deviné, alors ne t'inquiète pas, c'est comestible. »
Le vert rit légèrement à la remarque avant de s'approcher et d'ouvrir la bouche pour attraper l'aliment.
« Hum...! C'est bon! » s'exclama l'adolescent en savourant le morceau de poulet. « Je te proposerai bien par politesse de goûter ce que j'ai fait, mais je te conseillerais pas d'accepter réellement... Même pas sûr que plume en voudrait ! »
Oh, si il savait...Cette dernière était loins d'être difficile et faisait ses dents sur tout et n'importe quoi, notamment la télécommande du salon.
« Pourquoi ça...? C'est si mauvais ? »
« Disons que c'est nettement moins bon... » rigola nerveusement le vert avant de lui tendre à son tour un bout de son katsudon.
« C'est mangeable. » décréta Shoto d'une extrême franchise après avoir mastiqué l'aliment.
Ça manquait un peu d'assaisonnement, et peut-être que la chapelure était trop cuite, mais lui même que ne serait pas capable de faire mieux. Après tout il n'était même pas fichu de couper de la ciboulette alors bon...
« Hé ! T'aurais pu mentir pour mon plaisir ! » le taquina Midoriya avant de reprendre leur repas dans une meilleure humeur.
C'était étrange mais, petit à petit, tout devenait particulier entre eux, et Todoroki ne su dire pourquoi mais il sentait que tout commençait à être comme...différent ?
Shoto n'aimait pas trop les entraînements collectif.
Enfin par entraînement collectif, il voulait surtout parler d'entraînement interclasse, entre la A et la B.
Si autant il arrivait à être en bon rapport avec la sienne, autant avec l'autre il sentait que tout était plus... compliqué ?
En vérité il était juste plus mal à l'aise en leur présence, notamment avec certain individu.
Ou plutôt surtout avec un individu en particulier.
Et puis il y avait les murmure aussi, et les remarques faites dans le dos parfois.
« Comme quoi le piston ça marche. »
« Lui, il a été pris sur recommandation ?! Il a même pas réussis à avoir sa licence du premier coup... Enfin bon, quand on est le fils d'un grand héros j'imagine que ça ouvre des portes... »
« Regarde-le avec ses grands airs princier... Tss... Il se croit au dessus de nous. »
Il n'était pas idiot, ils les entendaient bien parler sur lui, même si certain autres aussi essayaient de le défendre ou leur prier d'être juste plus discret dans leur messe basse.
Seulement ils semblaient s'en ficher pas mal que leurs remarques soit possiblement interceptées par le principal concerné.
Et finalement Shoto aussi s'en moquait de les entendre.
Ce n'était même pas véritablement des insultes, alors ne se sentait même pas vraiment offusqué...Et puis toute sa vie au collège il avait repousser les gens. Il imaginait que c'était juste le retour de karma, même si pour le coup il n'avait rien fait de spécial pour attiser leur rancune.
Puis il eut la remarque de trop, celle qui fit déborder le vase. Mais pas auprès de Shoto.
Non, d'une autre personne.
« Si tu t'es ouvert Todoroki, va voir l'infirmière pour qu'elle te désinfecte ça. » lui pria Aizawa après que son groupe, victorieux, soit passé.
Il n'avait pas vraiment envie d'être responsable de quelconque soucis de santé postérieure, et ses parents avaient été très claire avec le corps enseignant sur tout ce qui concernait plaie ouverte et risque infectieux.
Alors oui, ça incluait qu'à pratiquement chaque entraînement il se rendait chez Recovery Girl, mais se battre sans se faire une seul égratignure sa relevait pratiquement de l'impossible.
Et puis au moins ça faisait un compagnon de trajet à Midoriya qui, lui aussi, passait pas mal de temps là bas.
Comme quoi qui se ressemble s'assemble, comme dit... Ou presque.
« Il nous fait sa précieuse maintenant ? » marmonna Monoma en roulant des yeux pendant qu'il voyait les garçons s'éloigner. « Si il a besoin de soins à chaque fois qu'il bouge le petit doigt, il devrait peut-être songer à faire un métier moins dangereux... »
« Bon c'est quoi ton putain de problème à la fin ? » pesta Bakugo en s'approchant véhément de Monoma malgré les tentatives de ses camarades de le calmer.
« Arrêtes Bakugo... Laisse couler... »
Laisser couler ? Laisser couler ?! Nan mais fallait arrêter... Depuis le début d'année le gars passait son temps à essayer de les provoquer et les astiquer sans raison particulière. Il faisait une vrai fixette sur eux !
Alors essuyer des piques sans rien dire ça allait un moment, mais quand ça commençait à virer à de la jalousie mal placé ou de la mesquinerie c'était trop.
Surtout quand ça devenait très clairement visé.
« La racaille de la classe A en personne... Que c'est charmant. »
« Répète un peu fils de pute ?! » le menaça Katsuki ne supportant pas de se faire parler de cette façon.
Peut-être que Shoto était trop poli pour dire de le fond de ses pensées, mais ce n'était très clairement pas son cas. Lui avait envoyer bouler des gens pour moins que ça, alors mieux valait pour lui qu'il redescende tout de suite.
« Quoi, je t'ai vexé ? » lui répondit Neito en esquissant un large rictus provocateur.
« Ravale tout de suite ton sourire de salope avec moi ! Je suis pas... »
« Bakugo ! » le réprimanda durement Aizawa. « Ton vocabulaire ! C'est la dernière fois que je te le dis. »
C'est vrai bon sang...On était à l'école quand même ! C'était quoi cette manière de parler de comme un charretier ?! Si il voulait être grossier grand bien lui fasse, mais qu'il ai au moins présence d'esprit de ne pas le faire devant les oreilles indiscrètes d'un professeur.
Le blond descendit d'un ton, mais sa colère, elle, demeurait toujours bien là.
« Si t'as un truc à dire le peigne cul, dit le ouvertement plutôt que de cracher dans le dos des gens ! »
« Je crache dans le dos de personne, j'énonce que des faits. » répondit-il en haussant les épaule. « Il y a du traitement de faveur dans l'air, ça se sent, c'est tout ! »
« Du traitement de faveur ? Putain ce qu'il faut pas entendre...! Et quand bien même ce serait vrai ? Ça t'empêche de dormir la nuit ?! » lui cracha véhément au visage Katsuki. « Le pauvre petit Monoma se sent dévalorisé ? Délaissé ? Tu fais un complexe d'infériorité ? »
« Tu es puéril. » rétorqua le blond vexé par ses propos.
« C'est toi qui est puéril ! Et peut-être que si tu passais plus de temps à t'entraîner, plutôt que de jouer les commères tu serais moins à la ramasse, boulet ! C'est à cause de toi qu'on a perdu !»
Ça y est, le vrai problème sortait sur le tapis... Le binôme fou décidé par le hasard constitué de Monoma et Bakugo avait perdu, face à celui de Todoroki et Tetsutetsu.
Et ne supportant déjà pas la défaite, il trouvait cela culotté de la part de son partenaire de se permettre de d'émettre des critiques à l'encontre d'un élève bien plus brillants que lui, lui qui avait passé tout le match à essayer de faire on ne sait quoi.
L'élève issu de la classe B voulu répliquer, mais Kendo l'en empêcha.
Elle ne voulait pas que les relations entre leur deux classes soit ternie à cause de cet abruti et cette petite altercation.
« Excusez cet imbécile, il ne sais pas tenir sa langue et en dit toujours plus qu'il ne pense réellement. » expliqua la rousse en corrigeant corporellement son camarade.
De leur côté, la classe A essaya de modéré le propre camarade l'empêchant de jeter de l'huile sur le feu pour une petite défaite et des différents risibles.
Si deux furent bien loin de toute cette agitation, ce fut le petit Midoriya et son ami aux cheveux bicolore.
Se rendant tranquillement à l'infirmerie, ils furent un peu surprit d'y trouver l'infirmière prête à partir, un peu pressé.
« Ah mes garçons, vous tombez mal...! » expliqua Chiyo très embêté. « J'ai une terrible urgence. Un élève de la filière assistance c'est apparemment gravement blessé avec une machine... Enfin je vous passe les détailles. Vous pensez que vous pouvez vous débrouiller sans moi ? Les produits sont toujours là où ils sont. »
« O-oui ! Bien sûr, allez y ! » lui répondit celui aux tâches de rousseurs.
Après tout il n'avait pas réellement besoin d'une infirmière pour désinfecter des plaies et se passer de la pommade.
Elle les en remercia et fila à vitesse de l'éclaire pendant qu'elle leur confia l'infirmerie.
D'un geste étrangement machinal le vert ouvrit un des nombreux tiroirs et en sorti un tube de pommade, avant de se précipiter vers une étagère et de lancer à son camarade un flacon d'alcool en spray.
« Ça va, pas trop de dégât aujourd'hui ? » lui demanda le plus petit.
« Nan, ça va. Ma combinaison protège bien, j'ai juste une écorchure sur le revers de la main. Mais tant que c'est pas profond ou dans les paumes il y a pas de problème normalement. Ça se referme vite et bien, et c'est pas trop en contact de tout et n'importe quoi. »
Mine rien c'est fou le nombre de chose que l'on touchait en une journée avec ses main que ce soit poignée, barre des transports en commun, même si il ne les prenait pas, ou encore chasse des toilettes.
Maintenant qu'il y pensait ça ne le surprenait même plus qu'il ai réussi à choper une infection...
« Un coup de main ? » lui proposa son ami. En le voyant désinfecter ses plaie et grimacer à cause de l'alcool contenu dans la solution.
« Je veux bien » lui avoua le plus grand. « Tu peux me passer la boîte de pansement ? »
Lui ne faisait jamais vraiment attention à où l'infirmière rangeait ce genre de chose.
« Oui, bien sûr. » acquiesça celui aux taches de rousseur avant de se lever et de revenir avec une petite boîte de protection adhésive coloré.
Un peu enfantin, mais pas surprenant d'une femme comme Recovery Girl qui donnait encore des bonbons, aux adolescents qu'ils étaient, pour les réconforter et les soigner.
Curieux il fouilla pour regarder les nombreux motif.
« Tu préfère quel model ? Celui avec les zèbres ? Chat ? Grenouille, lapin ou chien ? »
« Peut-importe. Un pas trop voyant j'imagine ? »
Pas trop voyant ? On repassera...
Midoriya lui donna le premier qui vint, à savoir le rouge, celui avec les zèbres. Puis il le regarda attentivement appliquer la bande collante sur le dessus de sa main.
« Attends, tu as oublié ton visage. » lui fit remarquer Izuku en aspergeant la zone d'alcool.
« Aïe mon œil...! » se plaignit le plus grand en ayant pris des vapeur d'antiseptiques dans les muqueuses.
« Oh merde ! » laissa soudainement échapper le plus petit. « Je suis sincèrement désolé...! » s'excusa-t-il platement.
Mais quelle andouille il pouvait être aussi parfois... Il aurait du approcher à tête du flacon plutôt que d'appuyer à plus de dix centimètres de son visage.
« Attends, laisse moi voir... » proposa Midoriya pour réparer ses erreurs en s'approchant innocemment de lui afin de prendre sa tête dans ses mains.
Son œil était un peu rouge parce qu'il avait semble-t-il beaucoup frotté, mais mis à part ça, ça semblait aller.
Ce ne fut qu'après quelques secondes que le bicolore remarqua leur troublante proximité.
Ceci ne le mis pas mal à l'aise ou dans un état de profonde anxiété pour la simple et bonne raison qu'ils se connaissait plus que bien.
Le vert l'avait finalement un peu apprivoisée au fil de ces derniers mois. De manière progressive et naturelle certes, mais apprivoisée quand même.
Il ne comptait plus les déjeuners ni après midi ou encore soirée et nuit passé ensemble. Ils avaient déjà partagé une chambre, et un lit même, bien qu'en toute amitié.
Alors finalement, entre eux, il n'y avait plus vraiment de barrière. Dans le sens bien évident qu'il n'y avait plus de geste procuré par Midoriya qui pouvait être vraiment mal perçu par lui ou déclencher une crise d'angoisse.
Aussi il se permit de détailler cette figure avec intention.
Le visage du vert était quand même très proche du sien, si proche qu'il pouvait distinguer son grain de peau, son fin duvet sur ses joues encore enfantine, ses taches de rousseurs, les stries dans ses profonde iris vertes, ou encore ses lèvres rongés par le stress à certains endroit mais un peu humide à cause de la salive.
Non, vraiment plus que de se sentir gêné ou en détresse, il ressentit un sentiment un peu nouveau mais perturbant le parcourir.
Lui qui éprouvait habituellement une répulsion si forte vis-à-vis des gens qui l'entouraient ces dernier temps, se sentait pour une fois attiré. Et pas parce qu'il était se sentait mal ou avait besoin d'être rassuré.
Non, il allait parfaitement bien, n'était pas du tout en angoissé ou effrayé, mais se sentait attirer de manière un peu différente pour son camarade. Et cela confirmait la sensation qu'il avait eu l'impression de ressentir la dernière fois, sur le fait qu'entre eux tout devenait comme « spécial ».
Shoto n'y connaissait rien à l'amour, mais ce qui était sûr fut qu'il sentit une tension particulière s'installer entre lui et celui qui faisait face depuis maintenant plusieurs longue seconde.
Et pour le coup ce n'était plus du tout son œil que le vert regardait, mais son propre visage dans son intégralité et ses lèvres et à en juger comment il abaissait le regard.
Est-ce que lui aussi se sentait bizarre ? À en juger les rougeurs qui coloraient ses joues soit oui, soit il avait visiblement un gros coup de chaud.
Puis il vit son visage encore s'approcher d'avantage, de sorte à ce que leur bout du nez se frôlèrent.
Il se sentit déglutir, un peu stressé, mais ne sut pas exactement par quoi. Qu'il l'embrasse ? Qu'il ne l'embrasse pas ?
Est-ce qu'au moins il voulait l'embrasser ou c'était lui qui se faisait des films ?
Il voyait Midoriya hésiter, comme faire des micro mouvements tantôt vers l'avant, puis vers l'arrière. Et lui ne l'aidait pas vraiment dans sa prise de décision tant il ne bougeait pas d'un millimètre.
Le vert avait peur de regretter son geste. Si il l'embrassait et qu'il le repoussait il en chialerait tant le râteau serait douloureux mais compréhensible. Mais de l'autre si il ne le faisait pas, il le regretterait probablement pendant de nombreux jour et n'arriverait plus à regarder Shoto en face.
Pour ce dernier la situation fut presque exactement la même. Si il l'embrassait il n'était pas sûr de sa réaction... Mais si il ne l'embrassait il y avait des chances pour qu'il le prenne aussi un peu mal.
Et merde.
Peut-on faire machine arrière dans ce genre de situation ?
C'est à dire le genre de situation ou « l'on sait qu'on sait » ? Parce que bon, là l'intention du plus âgé était largement devinable, même pour quelqu'un comme Shoto.
Finalement le plus petit s'osa à apposer chastement ses lèvres sur celles de son homologue. Sur un malentendu, et surtout en cas de rejet de sa part, il pourrait toujours prétexter avoir perdu l'équilibre.
Oui voilà, avec un air très embêté et désolé, ça pouvait passer.
Il se passa plusieurs secondes durant lesquels ils se regardèrent comme des yeux de merlan frit.
Le plus petit commençait à comprendre pourquoi les gens fermaient les yeux quand ils s'embrassaient dans les films... De toute façon, d'aussi proche, ils n'arrivaient pas à se regarder nettement sans loucher, et finalement un léger rire gêné s'écharpa de leur lèvres face au ridicule de la situation.
« D-désolé...! » s'excusa Midoriya en se reculant très embarrassé.
De toute l'histoire ça devait sans nul doute être le plus mauvais baisé jamais donné à ce jour à quelqu'un...
« J'aurais pas du faire ça sans te demander... » ajouta-t-il.
Le vert avait attendu plus de dix longues secondes sa bouche à quelques millimètres de la sienne, alors si dans l'absolu Shoto ne voulait vraiment pas de ce contact, il se serait reculé ou aurait posé l'un des plus grand stop de l'histoire au vert.
Mais il ne l'avait pas fait, désirant un peu, au fond de lui, savoir ce que pouvait procurer ce geste tendre donné par son « ami ».
Pouvaient-ils encore s'appeler comme ça d'ailleurs, avec ce qui venait de se passer ?
« Tu n'as pas à t'excuser. Et puis j'étais d'accord... » le rassura le plus grand en frottant nerveusement son bras.
Ces mots soulagèrent instantanément Midoriya.
Bon au moins il ne l'avait pas mal prit. Restait plus qu'à savoir si il avait apprécié...
Enfin ça, ça ne se demandait pas vraiment.
Bon tant pis il allait faire sa demande ce serait plus simple.
Ou pas...?
Enfin puisque qu'il l'avait embrassé il devait se douter qu'il devait lui plaire, non ? Si ? Et puisqu'il avait accepté ce baisé il supposait que ce devait être réciproque ? Donc ça incluait que maintenant il sortait ensemble en toute logique...? Ou pas ? Fallait le demander de vive voix ? En y mettant les forme et tout ?
« Tu sais que je t'entends marmonner...? » lui avoua Shoto, lui signalant que depuis le début il pensait tout haut.
À nouveau très gêné Izuku plaqua ses deux mains sur sa bouche. Décidément ce tique le perdrait un de ces jours...
« Je... Je veux bien être avec toi. » déclara soudainement un peu embarrassé le bicolore en regardant ses pieds. « Mais est-ce que toi tu es bien sûr de vouloir être avec moi...? » finit-il par lui demander.
Le vert arqua un sourcil ne comprenant pas trop ce qu'il voulait dire.
« Je... Tu as sûrement une idée bien défini du couple et d'une romance, mais c'est pas vraiment mon cas... Et j'ai peur de pas pouvoir répondre à tes attentes. »
Nombreuses de ses attentes même.
« Je crois que je suis toujours pas sûr de comprendre... » lui avoua le vert.
Lui par couple il voulait juste parler de concrétiser leur relations c'était tout. Une sorte d'officialisation entre eux. Après ça inclurait ce que ça inclurait au fil du temps, mais lui ne voyait pas plus que des baisés et gestes tendres pour l'instant.
« Je... » reprit le plus grand avant d'à nouveau s'arrêter.
Comment lui expliquer ça...
« On va bientôt arrivé en première enfin on grandit quoi et... et j'entends bien tout les autres parler de ça tout le temps mais moi... »
« Shoto, de quoi tu parles exactement ? » finit par lui demander plus explicitement Izuku.
Le plus jeune détourna le regard ne sachant trop comment aborder la chose. C'était quand même un peu direct et osé de parler ça directement en début de relation.
Mais il préférait aussi être honnête et claire sur le sujet dès maintenant.
« Ok c'est bon je crois j'ai saisie. » le rassura le vert.
Il parlait sans nul de doute de sexe.
Une fois le sujet clarifié le plus grand continua.
« Oui, voilà... Et bien ça je peux pas. Enfin je pourrai pas. » lui expliqua-t-il. « J'ai bien conscience que pour vous autres ça à l'aire hyper fondamentale et important...»
Il n'était pas si stupide non plus... Il se rendait bien compte que tout le monde semblait commencer à développer un certain intérêt ou curiosité pour la chose. Fille comme garçon d'ailleurs, le faisant se sentir encore plus en marge des autres adolescents.
« ...mais moi ça m'intéresse pas du tout. » acheva-t-il un peu désolé pour lui.
Il aimait Midoriya, mais si ce dernier était comme tout les autres et voyait plus loin, ou espérait plus au long terme, comme finalement n'importe quel adolescent, autant qu'ils arrêtent là tout de suite parce qu'il était certain de ne pas pouvoir lui donner ce qu'il voudrait.
« Je m'en fiche. » commença Midoriya d'une voix emprunte d'un certain courage. « De tout ce que tu dis là sur... Enfin tu vois. Pour le moment, du sexe, je m'en fiche complètement. » lui avoua-t-il.
Il n'arrivait pas à croire qu'ils parlaient déjà de relations charnelles alors qu'ils arrivaient même pas à s'embrasser sans rougir comme des imbéciles...
« Shoto... Je t'aime bien, et je dois d'avouer que je pense pas encore du tout à ça. »
« Mais t'y penseras ! Comme tout le monde tu finiras à y penser... Parce que c'est normal au final, plus que moi en tout cas...»
« Écoutes... » s'installa le plus petit à côté de lui en prenant un ton rassurant. « Tu crois pas qu'on a le temps pour ça ? Je veux dire, on a que seize ans en vrai. Et puis tout peut changer en grandissant tu sais. »
« Et si ça changeait pas ? Et si ça continuait à me dégoûter ? Si je continuait à en avoir peur ? »
« Et si on s'en fichait pour le moment plutôt ? » lui proposa Midoriya. « Je te suis reconnaissant de me parler de ça, vraiment. Mais en vérité je sais déjà plus ou moins ou je mets les pieds. » lui avoua le plus petit.
Il se doutait bien qu'il y aurait quelques petites précautions à prendre, et qu'entre eux tout serait peut-être différent des autres relations qu'il voyait, mais il s'en moquait et était près à faire avec.
Non, il s'était préparé à faire avec même.
« Les autres, c'est autres. Nous c'est nous. On aura notre propre rythme, d'accord ? Et on verra bien où ça nous mène ? »
Pourquoi s'embêter à voir loin ? Ou si loins plutôt. Lui n'en attendait pas tant de lui.
Il était près à tout donner sans rien recevoir. Il n'attendait pas de contrepartie, si ce n'est d'être aimé en retour aussi.
« Voir ou ça nous mène ? » répéta incertain Shoto.
En claire juste avancer et ne pas regarder où ils allaient ? Sans attente particulière de sa part ?
Lui voulait bien, mais cela suffirait-il seulement réellement au vert ?
Néanmoins face au regard emplis d'espoir du plus petit, et de sa propre envie et curiosité naissante de se lancer dans quelque chose, il accepta.
Comme disait souvent son père, on ne faisait pas d'omelette sans casser d'œufs.
« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Fuyumi en passant sa tête par dessus l'épaule de son frère pendant qu'il semblait chercher quelque chose dans un rayon.
« Un cadeau. »
« Ah oui, et pour qui ? » demanda cette dernière bien curieuse.
« L'anniversaire d'un ami. » répondit-il évasif en cherchant à visiblement à cacher l'objet dans ses mains.
« Et je peux avoir le nom de cet ami, ou c'est secret défense ? »
Le bicolore céda face à l'insistance de sa sœur.
« Katsuki Bakugo. Il va avoir dix sept ans dans presque un mois et compte le fêter à l'internat. »
« Bakugo, Bakugo...Ah oui ça me revient ! » s'exclama-t-elle. « C'est le petit blond un peu colérique que papa a prit stage avec toi et Midoriya non ? »
Petit, petit... C'était vite dit ! Mine de rien le bougre était plus quand même plus grand qu'elle de bien dix bon centimètres au minimum. Et puis en plus il semblait dangereusement continuer de grandir.
« Lui même. » lui avoua-t-il.
« Oh... Et tu achètes un porte clé en forme de cœur pour un ami toi ? »
Et merde elle l'avait remarqué...
En même temps il se tenait devant l'étal depuis plusieurs bonnes minutes aussi...
Bon d'accord, il ne lui avait pas absolument dit la vérité. Oui il était bien sortit acheter un cadeau d'anniversaire pour le blond à la base, mais sur le chemin en défilant dans les rayons, il avait été comme attiré par cette petite babiole qui faisait de la lumière et affichait des messages extrêmement kitch et mielleux.
Mais Shoto trouvait qu'il y avait un côté « amusant ». Plus qu'à espérer que ce cadeau de mauvais goût, amuse aussi son très récent petit ami.
« Nan, c'est pas pour lui ça... » en dévoila-t-il un peu trop avant que la jeune femme ne le regarde intensément.
Fuyumi avait beau avoir vingt-deux et être institutrice, parfois elle se comportait vraiment comme une adolescente, surtout quand il s'agissait de taquiner ses frères.
Et sans plus attendre il vit cette dernière pratiquement courir pour appeler sa mère, plus loin, entrain de regarder des perceuses avec son père.
Aussi surprenant que ça pouvait l'être, oui elle aimait bricoler. De toute manière quand on vivait avec un mari quasiment jamais là, à cause de son travail, il fallait apprendre à être un peu « couteau Suisse » et savoir tout faire à la maison.
« Maman ! Maman ! Shoto a une petite amie ! » s'écria la soeur, se souciant à peine de si on pouvait l'entendre dans les rayons avoisinants.
Le concerné l'aurait bien retenu, mais finalement il se contenta de tourner la tête pour se dissocier d'elle.
Il ne voulait pas qu'on pense qu'il soit, d'une manière ou d'une autre, lié à cette gênante personne...
Ah ça non.
Et puis au pire sa mise en couple n'était pas vraiment un secret non plus... Vu ne nombre de fois ou Midoriya venait à la maison, ils allaient forcément se griller à un moment où à un autre. Et puis ses parents n'étaient pas bête non plus, alors ils finiraient bien par comprendre.
Non quelque part ça l'arrangeait presque que quelqu'un se charge de leur dire à sa place. Ça faisait une discussion gênante en moins.
Quoiqu'il faudrait quand même qu'il clarifie qu'il ne s'agit pas d'un « elle » mais d'un « il ».
Et il était vrai qu'il appréhendait un tout petit peu leur réaction à cette nouvelle. Jusqu'ici il ne se savait pas capable d'être intéressé par les garçons. À vrai dire il ne s'était jamais vraiment posé la question de ses préférences. Il était partit du postulat de base qu'il devait probablement aimer les filles, comme un grand nombre de ses camarades masculins du collège, et s'était arrêté là.
De plus, s'étant mit à être très mal à l'aise en présence de la gent masculine, il aurait été plutôt logique qu'il finisse dans les bras d'une fille.
Et probablement que ses parents s'étaient mis à penser la même chose.
Alors comment rectifier le malentendu de Fuyumi, mais de manière plutôt subtile ? Au pire il pouvait toujours donner le prénom de la personne. Oui ça serait assez explicite, ils connaissaient le vert après tout.
Finalement il revint près de ses parents le porte clé maladroitement toujours en main.
« Tu as trouvé un cadeau pour ton ami finalement ? » lui demanda sa mère en regardant différent model de visseuse perceuses.
« Oh, heu... Pas vraiment... »
Tiens, il ne lui parlait pas du sujet qu'il redoutait un peu...? Il s'en fichait ou voulait juste ne pas l'embrasser ?
« Je vois. En panne d'inspiration ? » lui demanda-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour essayer d'attraper un model au dessus avant que Enji ne l'aide.
« Ouais un peu... » avoua-t-il.
Et ce n'était pas vraiment un mensonge. Shoto n'avait pas la moindre idée de quoi offrir a quelqu'un.
Lui même ne savait ce qu'il lui faisait vraiment plaisir.
A part quand il avait reçu Plume. Ça oui, ça lui avait vraiment plus. Peut-être qu'il pouvait aussi prendre un animal de compagnie à son camarade blond ?
Quoique non. Très mauvaise idée. On ne peux pas offrir un animal à quelqu'un sans que ce dernier ne soit au courant ou capable de subvenir à ses besoins.
En plus, avec le tempérament de ce dernier, il y avait de grande chance pour qu'il meurt de stress à peine les premiers jours de son arrivée dans sa chambre.
Hum, cela devenait très compliqué.
« Et si tu lui faisais un gâteau ? » proposa sa mère.
« Tu veux qu'il crève d'intoxication alimentaire ?! » s'indigna sa fille.
« Ce garçon secrète de la nitroglycérine en continu, il doit forcément avoir l'estomac solide. » répliqua son père en mettant un outil dans le cadi.
« Lui d'accord, mais les autres invités, hein ? T'en fais quoi ? » lui demanda Fuyumi en appuyant bien sur ce point.
« Ma cuisine est si dangereuse ? » demanda l'adolescent.
Sa mère lui envoya un sourire se voulant rassurant, mais les deux autres membres de sa famille, eux, le regardèrent très hésitant à lui répondre.
« C'est bon, je crois que j'ai compris, pas de gâteau...»
Restait qu'il ne savait toujours pas quoi offrir.
Au pire il pouvait toujours essayer de faire comme les amis proche du blond, et faire un cadeau commun. Oui voilà. Avec Midoriya, Iida et Uraraka.
Ils feraient un pot commun et compteraient sur le plus imaginatif des trois pour trouver un truc sympa.
C'était ça où il lui prenait une perceuse...
Finalement ils achevèrent leur courses, non sans un peu de mal, devant repousser les quelques fans qui avaient reconnu son père malgré ses vêtements civils. Et pour ça il devait avouer que sa mère était particulièrement douée...
Elle n'avait rien de personnel contre les fans, mais uniquement dans la mesure où ils la laissait faire ses courses tranquilles.
Puis ils regagnèrent enfin leur voiture, non sans un profond soulagement.
« Au faite, j'y pense. » déclara subitement sa mère. « Je suis contente pour toi et Midoriya. »
Shoto arqua un sourcil, pas sûr de comprendre. Est-ce qu'elle parlait de ce qu'il pensait qu'elle parlait, ou c'était encore autre chose ?
Ok non. A son regard c'était bien ce qu'il pensait.
« Ne me regarde pas comme ça. » lui déclara-t-elle. « Ça fait depuis quelques temps que tu demandes à ce qu'on toque avant d'entrer dans ta chambre quand vous êtes ensemble...»
Et ce soudain changement de comportement leur avait forcément mis la puce à l'oreille. Ils n'étaient pas complètement idiot non plus. Entre les rapprochements et maintenant ça...
De toute manière l'instinct maternel avait déjà sentit la chose arriver. Aussi ce n'était même pas vraiment une surprise pour Rei.
« Invite-le à manger à l'occasion. » acheva-t-elle de bonne humeur avant de lancer un regard complice à Enji.
