Et voici comme promis le chapitre 7 ! Pas grand-chose à dire, je réponds à ma petite review simplement :

Zafyra's :

Déjà merci de ton soutiens indéfectible depuis le début, ton enthousiasme m'a toujours donné envie de continuer et dernièrement de reprendre ! Je suis ravie d'avoir pu te faire rire et que ce chapitre t'ai plu ! Je suis en train d'allonger un petit peu le dernier chapitre hahaha quelle chance un peu plus de Fantomega :D

Et maintenant place à l'histoire...

Passions nocturnes

Morgan poussa la porte de la gaming house en début de soirée. Il arborait des cernes et ses yeux semblaient rougis. En voyant son visage Max se demanda s'il avait pleuré. Justine avait passé la nuit à le rassurer sur la véracité de son premier jugement sur Morgan et l'avait tellement poussé à lui parler, allant jusqu'à le sermonner, que ce dernier avait accepté. Elle avait repris toutes ses affaires et avait insisté pour que Max invite le blond chez lui.

- Tu t'es fait rouler dessus par un tracteur ou quoi ? Lança Pénéloppe en guise de bonjour.

- T'as pas l'air beaucoup plus pimpante, répliqua ce dernier en mesurant la taille des cernes de la jeune femme. Il fut cependant étonné de la voir légèrement rougir et ne rien répondre.

Le jeune homme prit place derrière son PC malgré sa journée de travail éreintante et sa nuit interminable. Il en avait passé la première moitié à pester contre Justine et les femmes en général « ces créatures du démon », puis s'était mis à pleurer ce qu'il l'avait d'autant plus horrifié. Il avait fini par regarder des Disney en mangeant des gâteaux pour avoir « une bonne raison de pleurer » plutôt que de faire face aux sentiments qu'il rejetait. Là, connecté à son monde virtuel favori ses soucis s'éloignaient de lui, passant au second plan. Enfin pas tant que ça pensa-t-il lorsqu'il réalisa que ses problèmes se tenaient tous deux sur sa gauche dans leur avatar niveau 100, élaborant une stratégie avec brillo. Et sa jalousie n'en fut qu'accentuée.

Stéphane mesurait le risque de toutes ces tensions dans la guilde, il avait remarqué que Thomas et Pénéloppe étaient devenus étrangement proches et sentait Morgan énervé contre Max et Justine. En ce qui concernait cette dernière il ne se faisait pas d'inquiétude, la haine des femmes étant une seconde nature chez le blond. Par contre, il était étonné de son attitude face à l'ancien numéro un que Zell avait toujours adulé au plus au point. C'est pourquoi il rassembla les membres de la guilde avant de se déconnecter ce soir-là.

- Bon, je ne sais pas quels sont vos problèmes mais tant que personne n'est fatigué au point de frôler la mort ou enlevé par un psychopathe j'attends de chacun de vous d'être performant. On a du boulot pour rattraper la guilde Roxxor ! Alors vous deux, dit-il en désignant Max et Morgan, vous allez parler et résoudre vos problèmes. Dès ce soir. Et vous deux, ajouta-t-il après une petite hésitation désignant cette fois Thomas et Pénéloppe, vous connaissez le règlement, toi mieux que quiconque Pen. Alors soit vous faites en sorte que ce qui se passe entre vous n'affecte pas vos performances et votre concentration, soit vous y mettez fin. Ai-je bien été clair ?

Seul le silence lui répondit, un silence coupable. Alors il conclut par un « bien » puis se déconnecta et quitta le studio saluant tout de même l'assemblée médusée. Seule Justine osa lui répondre un vague au revoir. Au bout de quelques secondes Pénéloppe se leva à son tour et partit d'un pas rapide.

- Attends Pen ! Lança Thomas avant de la rejoindre en courant.

Justine accusa le coup. Elle était tellement focalisée sur les deux garçons qu'elle n'avait même pas remarqué qu'il se tramait quelque chose entre Thomas et Pénéloppe. Elle quitta timidement son bureau marmonnant un « bon je vais vous laisser hein bonne chance » et s'éclipsa à son tour. Les deux personnes restantes n'avaient même pas réalisé la révélation que leur chef de guilde venait de faire sur leurs coéquipiers tant ils étaient fixés sur leurs propres problèmes. Plusieurs minutes s'écoulèrent en silence avant que Max ne prenne timidement la parole brisant le silence presque religieux qui s'était installé.

- Tu… enfin je…

Il s'éclaircit la gorge et reprit avec davantage d'assurance.

- Tu voudrais venir chez moi pour qu'on parle ?

- Je ne veux pas vous déranger toi et ta copine, répondit le blond avec dédain.

Max fronça les sourcils.

- Comment ça ? De quoi tu parles ?

- Comme si j'en avais quelque chose à faire de toute façon ! Peu m'importe ce que tu fais de ta vie sexuelle avec des.. filles.

Il avait craché le dernier mot avec dégoût puis s'était levé pour se diriger directement vers la sortie. Max se leva précipitamment et lui attrapa le poignet pour l'arrêter.

- Qu'est ce que tu fous ? Demanda ce dernier en se dégageant. Et pourquoi tu souris comme un idiot ?

- Alors c'était ça ? Comment tu as su que Justine dormait chez moi ?

- Mais parce que je l'ai vue ! Et qu'est ce que j'en ai à faire que vous soyez ensemble ? J'ai été surpris c'est tout.

- Tu l'as vue ? Demanda Max en fronçant les sourcils.

- Mais oui elle est sortie de ta chambre avec des fringues. Je voulais juste te parler pour effacer cette gêne entre nous mais je vois que tu n'as pas pris ça au sérieux, et tant mieux. En plus t'es hétéro c'est parfait. Y'a aucun problème. Absolument aucun.

Max le dévisagea d'un air dubitatif. Qu'est-ce qui trahissait le plus son ami ? Sa voix qui tremblait ou son expression qui disait l'opposé de ses paroles ? Sans pouvoir se séparer de son sourire en coin Max décida de jouer un peu de la situation :

- Et donc ça ne te pose aucun problème que Justine vive avec moi ?

- QUOI ? Elle a.. elle a.. elle a EMMÉNAGÉ chez toi ? Mais mais mais c'est pas un peu tôt ?

- J'avais besoin d'un peu de compagnie pour dormir avoua Max, conscient de la tournure ambiguë de sa phrase.

Morgan blêmit à ces mots. Il se sentait attaqué dans son orgueil. Il avait fini par se faire à l'idée que Max l'aimait bien et il se sentait bien trop jaloux à son goût de cette stupide gonzesse qui partageait la vie de son ami. Il ouvrit plusieurs fois la bouche sans rien trouver à dire puis barguigna :

- Bon je.. bonne nuit hein. Pas grave. Super même je veux dire… heu t'es hétéro yes ! Super.. j'avais juste pensé.. mais peu importe tchao !

Devenant rouge pivoine il préféra tenter à nouveau de s'enfuir.

- Attends Morgan !

Des frissons parcoururent le corps du blond lorsqu'il entendit son nom rouler entre les lèvres de Max. Il s'arrêta net, retenant son souffle. Deux mains vinrent se placer sur ses épaules et une voix vint lui chuchoter à l'oreille :

- Justine n'est pas là ce soir, tu ne veux pas venir chez moi ?

Totalement dérouté par ce changement de comportement inattendu Morgan acquiesça avant même d'avoir pu y réfléchir.

- Parfait ! clama le brun en le lâchant soudainement, reprenant une distance et une attitude totalement normale et détachée, si bien que Morgan se demanda s'il n'avait pas rêvé.

Le chemin jusqu'à l'appartement de Max se fit en silence, ce dernier ayant retrouvé sa confiance en lui grâce à Justine. De son côté Morgan était totalement déstabilisé, il ne savait plus ni où il en était ni ce qu'il ressentait.

Ce n'est qu'une fois installés dans le salon, Morgan dans le canapé et Max dans un fauteuil que ce dernier prit la parole, parlant avec calme :

- Tu sais que Justine et moi ne sommes pas ensemble.

- Pardon ? Demanda le blond sentant son cœur soudainement accélérer plus que de raison.

- Elle est venue dormir ici parce que… parce que j'avais peur de me retrouver seul, finit-il par avouer avec gêne.

Morgan le regarda avec de grands yeux mais n'osa rien dire.

- Je sais que c'est… inattendu. C'est le stress post traumatique, j'ai eu du mal à me faire à l'idée. Mais ça s'améliore beaucoup maintenant donc je ne pense pas qu'elle va revenir, c'était devenu plus une habitude qu'autre chose. Et j'avoue que j'apprécierais retrouver mon lit, le canapé est un peu petit pour moi.

Ouvrant grand la bouche en réalisant, le blond barguigna :

- Vous.. vous n'avez pas dormi dans le même lit ?

Max sourit. Morgan enfonça son visage entre ses mains réalisant qu'il avait été mené en bateau, et réalisa tout ce que cette révélation impliquait. Il se sentait à la fois extrêmement soulagé et apeuré de ne plus avoir cette excuse comme bouclier. Les choses auraient été plus simples pour lui si Max avait réellement été avec Justine. Mais malgré sa confusion, quelque chose dans sa poitrine criait victoire et il ne pouvait s'empêcher de ressentir une satisfaction sans nom.

Se penchant en avant sur son fauteuil le brun demanda avec intérêt :

- Alors qu'est-ce que tu comptais me dire hier soir ?

Ne pouvant plus vraiment faire marche arrière, et poussé à bout par ces montagnes Russes émotionnelles il ne tenta même pas de mentir.

- Je voulais venir te parler de ce qui s'était passé. Quand on s'est.. quand on s'est.. heum.

- Embrassés ?

- Oui voilà quand ça s'est passé quoi.

- Et donc ?

- Et donc j'en sais rien moi ! Déjà j'ai accepté que ça s'est passé, et crois-moi c'était pas gagné. Je sais pas trop ce que je voulais te dire de plus.

- Qu'est-ce que tu ressens pour moi ?

- Pardon ? Mais ça va de demander ça là comme ça oh ?

- Morgan, qu'est-ce que tu ressens pour moi ?

Ce dernier se leva d'un coup, sur la défensive.

- Mais j'en sais rien moi de ce que je ressens pour toi ! C'est débile, je m'en vais !

- Morgan… je croyais qu'on devait discuter.

Le blond rougit un peu et après une seconde d'hésitation se rassit dans le canapé, contrarié.

- Tu… tu as aimé qu'on s'embrasse ? Demanda Max d'une voix légèrement fébrile. Il semblait s'attendre au pire et préféra fermer les yeux.

Morgan avait failli se mettre à crier à nouveau mais l'expression de Max l'en dissuada. Il ferma lui aussi un instant les yeux et se posa la question à lui-même.

- Oui.

Les deux hommes rouvrirent les yeux avec stupéfaction. On ne saurait dire lequel était le plus étonné. Morgan regardait autour de lui comme si une troisième personne avait prononcé ce mot à sa place. Alors Max se leva et s'avança vers le canapé. Morgan se contracta un peu plus à chaque pas que son ami faisait vers lui.

- Lèves toi.

Le blond s'exécuta et à sa grande surprise Max le pris dans ses bras et le sera simplement. Il restèrent ainsi enlacés un certain temps, jusqu'à ce que Morgan se sépare de lui, un peu gêné de cette étreinte, et surtout perturbé d'autant l'apprécier. Max plongea ses yeux azurs dans ceux de Morgan et lui dit sincèrement :

- Écoutes Morgan, je sais que tu n'es pas vraiment prêt à l'entendre mais je ne veux plus te le cacher. J'ai pris du temps à le réaliser et encore davantage à l'accepter mais il ne me servait à rien de nier la réalité. J'ai des sentiments pour toi, des sentiments amoureux. Je ne l'explique pas, je ne le contrôle pas, je sais juste qu'ils sont là. Et je ne veux pas les nier, parce qu'il n'y a rien de mal à ressentir de l'attirance ou de… ou de l'amour. Et – attends laisses-moi terminer – je sais, je vois, que tu as aussi une certaine forme.. d'attirance pour moi. Et je sais que tu n'es pas encore prêt à l'accepter, et que tu risques d'encore la nier ou de te mettre en colère. Mais j'espère vraiment que tu prendras le temps d'y penser sans te braquer.

Le silence accueillit cette révélation. Tout se chamboulait à l'intérieur de Morgan, partagé entre son cœur qui exaltait et son cerveau qui hurlait avec dégoût. Lequel allait faire taire l'autre, lequel saurait prendre le dessus ? Il n'en avait aucune idée. Il restait juste là, sidéré.

- Plus vite ça sera résolu, mieux ce sera pour la guilde, osa ajouter Max.

Morgan le dévisagea avec ressentiment. Il osait lui dire ça alors qu'il venait de lâcher une bombe et qu'il sentait qu'il risquait d'exploser à chaque seconde. Max sentit le danger et il préféra s'éloigner de quelques pas.

- Bon… je te laisse réfléchir à tout ça je vais me laver les dents, dit-il avant de s'éclipser du salon laissant seul son ami totalement sidéré.

Le champion de guilde Justice fit exprès de s'éterniser dans la salle de bain pour laisser du temps à son ami. Lorsqu'il sortit finalement de la pièce il le retrouva assis sur le canapé le regard dans le vide. Il semblait toujours totalement sidéré.

- Morgan ? Osa le guerrier du crépuscule.

Ce dernier parut revenir de très loin lorsqu'il posa un regard embrumé sur Max.

- T'as une couverture ?

- Pardon ?

- Non mais t'inquiètes sinon ça va très bien comme ça je ne suis pas une femmelette… répondit-il d'une voix éteinte tellement inhabituelle que Max se demanda s'il n'était pas sur le point de s'évanouir.

- Je ne comprends pas où tu veux en venir Morgan ?

- Bah pour dormir évidemment ! Qu'est-ce que tu veux que je foute d'une couverture ?

Max fronça les sourcils avant de réaliser.

- Mais tu peux rentrer chez toi.

- Je ne vais pas te laisser tout seul alors que t'as comme t'as dit du stress « postaumatique » ! Justine est partie par ma faute je l'ai bien compris, je suis pas complètement débile non plus.

- J'ai jamais prétendu ça, répondit-il dans un sourire. Vas dormir dans ma chambre, je prends le canapé.

- Alors là non ! Ça fait une semaine que tu dors sur un canapé tout pourri alors tu vas me faire le plaisir d'aller dormir dans ton lit. Non mais je rêve !

Avisant le ton sans réplique du blond il préféra céder, et lui apporta un oreiller et un plaid.

- Dis-moi si tu changes d'avis, ajouta-t-il avant de s'installer dans sa chambre.

Morgan sentait son cœur battre trop fort depuis plusieurs heures maintenant. Des images de Max défilaient en boucle dans sa tête et il n'essayait même plus de les arrêter ou de les combattre. Il se laissait bercer par le flot, rêvassant avec satisfaction. Mais parallèlement son énervement augmentait lui aussi. Il n'arrivait pas à trouver de position confortable dans le canapé trop petit et se demanda comment Max avait bien pu y dormir depuis des jours sans finir avec un lumbago. Son sang commença à chauffer, et plus il tentait de se calmer plus il s'énervait, à tel point que Max passa en second plan. « Mais qui a bien pu designer un truc pareil ? Pensa-t-il. Non mais sérieusement y'a pas moyen de trouver une position confortable, je crois que je serrais presque mieux par terre ! Et cet accoudoir qui me tord la nuque là ! Jamais j'arriverai à dormir là dedans. Heimdal va me tuer demain si je fais une deuxième nuit blanche. » Il s'assit dans le canapé, exaspéré. Impulsif qu'il était il agit avant même de réfléchir comme toujours et toqua à la porte de la chambre de Max. Il réalisa qu'il devait être vraiment tard et eut soudain peur de l'avoir réveillé mais la voix de Max paraissait réveillée lorsque ce dernier l'invita à entrer. Morgan ouvrit timidement le battant et tomba sur un Max occupé à lire un magazine dédié à l'E-sport d'après la couverture.

- Le monde du jeu vidéo se tourne de plus en plus vers ce mode compétitif, et je crois que d'une manière ou d'une autre c'est aussi la direction que pourrait prendre Horizon. Enfin, on n'y est pas encore, et je doute que cela puisse réellement arriver, mais ne sait-on jamais ?

Morgan ne trouva rien d'autre à répondre que « Ah ». Puis il se demanda qu'est-ce qu'il foutait sur le pallier de la chambre de son ami. Ce dernier sembla se poser la même question car il lui demanda :

- Tu veux quelque chose ?

- Mais.. mais c'est ton canapé tout pourri là ! Pas moyen de fermer l'œil, j'ai le dos en compote alors que j'y ai passé que quelques heures ! Et je te parle même pas de ma nuque ! s'exclama Morgan avec énervement.

- Je vois… soupira Max.

Il fit un mouvement pour se lever mais le blond le stoppa net :

- Qu'est-ce que tu fous ?

- Je te laisse ma place je vais dormir dans le canap'.

- C'est hors de question ! Alors là, non ! Tu crois que j'ai envie de te voir te plier en quatre pour rentrer dans ce foutu canapé pour moi ? Tu.. je.. heum. Ton lit est.. grand.. je..

- Tu veux dormir avec moi ?

- NON ! Enfin oui mais pas comme ça ! Juste je vais me mettre tout au bout. Pas de sous-entendu hein.

- De toute manière deux hommes dans le même lit il n'y a aucune chance qu'il ne se passe quoique ce soit, non ? Demanda Max d'un ton moqueur

Morgan blêmit se demandant s'il ne préférerait pas dormir sur le sol après tout.

- Je rigole, viens, lui dit Max en se décalant lui-même à une extrémité du lit.

Morgan s'installa le plus loin possible de Max avec gêne et il fixa le plafond, fuyant son regard. Ce dernier posa son magazine et éteint sa lampe de chevet. Il restèrent un moment silencieux, puis ne pouvant plus supporter ce silence gênant, Morgan se plaignit à propos de Saphir, c'était son domaine d'expertise. Cela eut pour effet de lancer la conversation qui tourna un bon moment autour du jeu. Puis il parlèrent de tout et de rien longtemps sans se sentir coupables de l'heure à laquelle ils allaient s'endormir car ils avaient congé le lendemain matin. C'est ainsi qu'ils finirent par tomber de sommeil quelques heures avant l'aube.

Quelques heures auparavant, gaming room

Thomas courut après Pénéloppe et finit par la rattraper dans la rue. Il se mit à marcher à côté d'elle, sans rien dire.

- Qu'est-ce que tu veux Thomas ?

Ce dernier la regarda, un peu étonné. Mais son visage ne laissait rien transparaître.

- Je pensais qu'on passerait la soirée ensemble aujourd'hui, avoua ce dernier.

- Tu n'as pas entendu ce que Stéphane a dit ? Répliqua-t-elle avec colère.

- Mais..

Il n'eut rien le temps d'ajouter qu'elle accéléra, le laissant planté là. Hésitant un instant, il prit son courage à deux mains et se remit à courir pour la rattraper. Il affronterait la tempête qu'était Pen s'il le fallait mais ce n'était pas en ignorant leurs problèmes qu'ils les résoudraient.

La brune était en train d'entrer dans sa voiture lorsqu'il arriva à son niveau. Il ouvrit la portière côté passager et s'engouffra dans le véhicule sous le regard exaspéré de Pénéloppe.

- Tu es d'un collant, on croirait Sparadrap, lui dit-elle en levant les yeux au ciel.

Il sourit timidement et elle démarra. Préférant ne pas parler tant qu'elle conduisait Thomas lança via son téléphone la complainte du nolife, ce qui eut pour effet de détendre un peu la terrible paladin.

La voiture se parqua brusquement, et Pénéloppe se tourna vers Thomas.

- Bon sérieusement tu veux quoi Thomas ?

- Je croyais qu'on commençait une forme de… relation toi et moi.

- Tu es sourd ou quoi ? Tu as entendu ce que Stéphane a dit non ? Et il a parfaitement raison, le jeu doit être notre seule et unique priorité, et je vois bien que ce n'est plus le cas. Donc on y met fin, point.

- Donc tu ne veux même pas essayer de trouver une solution, tu veux tout jeter à la poubelle sans même avoir essayé ?

- Mais nous avons essayé Thomas ! Tu vois bien que j'ai à peine dormi la nuit passée ! Et pourquoi donc ? Parce que tu me manquais. Je ne peux pas t'avoir en permanence dans ma tête, j'ai besoin de toute ma concentration sur Horizon.

- Et tu crois que c'est en m'éloignant que tu vas cesser de penser à moi ? Tu ne crois pas plutôt que c'est parce que tu as préféré ne pas me voir hier que tu as passé la nuit à penser à moi ?

- Si je m'oblige à considérer notre relation comme terminée, je finirai par t'oublier.

- On se voit tout les jours des heures durant, on ne peut pas s'oublier Pen.

- Thomas, ne rends pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont, soupira la brune en esquissant un mouvement pour sortir de la voiture.

Thomas la retint par le bras et plongea ses yeux verts dans les siens. Elle resta figée, ses pupilles lançant des éclairs.

- Je ne pourrai pas t'oublier. Laisse moi une dernière chance. Laisse nous une dernière chance.

Et sur ces mots il se pencha vers elle pour l'embrasser. Ne pouvant y résister, Pénéloppe se laissa attirer dans l'étreinte. Très vite elle se retrouva à enjamber la boite à vitesses pour venir se mettre à califourchon sur son amant. Au travers de leurs caresses passionnées ils se déshabillèrent l'un l'autre jusqu'à rendre leur étreinte charnelle.

Dans la soirée, ils continuèrent sur cette lancée dans l'appartement de Pénéloppe, savourant ce qu'ils avaient appelé leur dernière chance. S'ils voulaient avoir l'esprit libre le lendemain, autant assouvir tous les fantasmes qui l'envahissaient. C'est ainsi qu'ils passèrent leur nuit dans les bras l'un de l'autre à dormir, à se câliner et à faire l'amour encore et encore jusqu'à épuiser totalement leur désir.

Un peu avant midi, appartement de Max

Le brun ouvrit des yeux encore embrumés par le sommeil. Un rayon de soleil caressait son visage et l'éblouissait, si bien qu'il eut du mal à garder ses yeux ouverts. Mais il se força à les ouvrir lorsqu'il réalisa qu'il sentait quelque chose qui ressemblait à un bras sur son torse. En tournant la tête sur sa droite il ne put s'empêcher de sourire. Morgan était endormi, tourné vers lui et un de ses bras était effectivement posé sur son torse, sa main s'accrochant à son épaule. Max se demanda s'il ne ferait pas mieux de le pousser avant que le blond ne se réveille afin de lui éviter une semi crise cardiaque. Mais bon ce n'était qu'un bras et… une jambe ? Cette fois-ci Max rougit légèrement en sentant soudainement la jambe de Morgan passer sur lui. Ce dernier marmonnait un peu et n'allait sans doute pas tarder à se réveiller. Il était temps pour Max de se lever, et le plus vite serait le mieux même si son cœur rouspétait avec ferveur face à cette décision purement logique. Au moment où il esquissa un mouvement pour s'extirper des membres du blond une musique retentit bien trop fort à son goût, le faisant sursauter :

« Noob ! Yeah-eah, je suis un noob ! Oh-oh, un nolife, un vrai, je joue aux MMORPG. Noob ! Oh-oh, je reste un noob ! Yeah-eah, un nolife, tu sais, je joue aux MMORPG ! »

Morgan se réveilla subitement, tiré du sommeil par le réveil de Max. Ce dernier plaqua une main sur son visage. Il ne voulait pas voir ça. Et à défaut de le voir, il sentit Morgan passer par chaque étape : d'abord, il bougea un peu, puis il se figea une seconde. Il se figea encore davantage, émit une sorte de petit cri et se projeta hors du lit si rapidement qu'il se cassa la gueule, enfin c'est ce que le guerrier déduisit du bruit sourd qui résonna à ses oreilles. L'inquiétude prit immédiatement le dessus et il se releva pour apercevoir Morgan assis par terre en train de se masser le crâne. Il essaya de ne pas rire et dit de sa voix grave du matin, comme si rien ne s'était passé :

- Bonjour.

Morgan le regarda comme si c'était lui qui était venu se coller à lui pendant la nuit, mais il compris rapidement que le brun lui offrait la possibilité de faire comme si de rien n'était. Alors il se releva, tout de même vexé par la situation et grommela un vague salut.

- Bien dormi ? Demanda Max en se levant à son tour.

- Réveil un peu compliqué, répliqua Morgan.

Le brun lui lança un sourire amusé qu'il lui retourna. Puis négligeant ce qu'il s'était passé durant les cinq dernières minutes ils allèrent déjeuner ensemble.

Et voilà, à la semaine prochaine pour l'ultime chapitre de cette fiction !