Salut !

Si je n'ai pas posté les derniers mercredi, c'est par oublie pur et simple (et parce que j'avais plein de truc relou à faire derrière). Mais pas de tracas : la suite est là.

Une fois de plus, on salut celles et ceux qui suivent/fav/ l'histoire. J'espère qu'elle vous plaît. N'hésitez pas à me laisser un mot, vraiment, pour le moral, le boost, l'égo (vous connaissez oof)

Pour ce qui est des trigger warnings de chapitre : rien en particulier. Si vous trouvez qu'il y a des choses qu'il faudrait ajouter, n'hésitez pas à me le dire et j'éditerais cette ligne. owo

Comme toujours : si vous vous sentez mal, déprimé, etc, cette histoire n'est peut-être (voir probablement) pas la bonne pour vous (moi-même je projette mon propre ouin-ouin dans mes écrits en vrai donc bon, ça va être la foire à la violence) bref : faites attention à vous, prenez soin de vous, buvez de l'eau et restez hydraté.

Pour celles et ceux qui se réveillent tous les jours en choisissant le chaos et les fanfictions où on ne vit que pour le drama : bonne lecture !

Le titre du chapitre est une chanson de Thirty Second To Mars.


LETTING SINK HIS TAILS TIL THEY TRAILED IN THE DUST

XI - HURRICANE


Une semaine plus tôt.

Le coup atteignit sa cible avec plus de puissance que cette dernière ne l'avait imaginé, en plein dans sa mâchoire. La douleur éclata alors – à la manière de millions de petites décharges électriques – et le Shinobi jura lorsqu'il en vint à recracher l'une de ses molaires sur le sol poussiéreux et maculé de sang de l'air de combat. Pourtant, il ne s'attarda pas là-dessus et ne perdit pas plus de temps pour se relever. Prenant alors appui sur ses membres à la manière d'un félin prêt à attaquer, il se propulsa sur son adversaire. Son poing heurta à son tour le nez de ce dernier qui craqua sinistrement. Du sang se mit à couler immédiatement. À cet instant, n'importe quel arbitre (ou être humain sain d'esprit) aurait alors accordé à chacun, un résultat similaire – un point partout, à défaut de mettre fin à l'affrontement Un sourire tordu étira les lèvres du deuxième combattant – celui dont le nez venait d'être fracturé – qui rejeta alors ses épaules en arrière. Trois de ses copies conformes apparurent alors simultanément. Deux d'entre elles se mirent à malaxer leurs chakras dans la main de l'original, tandis que le troisième partait affronter l'opposant — un homme à la tignasse rousse — dans un combat de Taijustu.

Des coups de pied volèrent, enchaînant des coups-de-poing, des balayettes et autres tentatives pour blesser l'ennemi. Or, ce dernier s'était contenté d'éviter chaque attaque, bougeant au dernier moment d'un côté ou d'un autre, sautant et s'abaissant lorsqu'il le jugeait nécessaire. Il ne rendait pas les coups, attendant simplement que l'autre s'épuise à la tâche – ce qui arriva rapidement lorsque la copie fit un saut vers l'arrière histoire de reprendre son souffle.

« — Fait au moins semblant de te battre, bon sang ! gronda t-il clairement énervé.

Le rouquin échappa un rire moqueur.

— C'est toi qui n'arrive pas à me toucher, microbe..

Et ce fut suffisant pour que ledit microbe revienne à la charge en un cri de rage. L'homme lui, se contentait de l'observer sans jamais cesser d'esquiver. Le gamin n'avait clairement aucune technique. Il frappait sans aucune logique apparente, laissait un nombre incalculable d'ouvertures si bien que l'homme songea que s'il l'avait réellement voulu, le Shinobi serait d'ors et déjà mort. Sa garde était trop basse – voire carrément inexistante et il ne réfléchissait pas assez. Ou peut-être trop, il n'aurait su vraiment le dire. Ce qui était sûr, c'est que ça n'était pas ainsi qu'il parviendrait à le toucher. Pourtant, un cri sur sa gauche le força à détourner, une demie-seconde durant, le regard de son actuel adversaire pour aviser de sa copie – ou de son original allez savoir – qui s'élançait désormais vers lui, une orbe de chakra bleu tourbillonnant dans la paume de sa main.

Rasengan ! hurla t-il en plongeant sa main armée de sa technique dans la poitrine du rouquin.

Il y eut une grosse explosion et le bruit sourd d'un corps qui s'écrase brutalement contre le sol. Lorsque le nuage de fumée provoqué par l'explosion fut dissipé, n'importe qui aurait alors pu apercevoir un rondin de bois totalement mis en pièce et un adolescent à la tignasse blonde comme les blés, ligoté à même le sol.

— Bon. comme ça c'est fait, commenta l'homme à la tignasse de feu en apparaissant soudainement près de l'adolescent, la bouille plutôt satisfaite – arrogante. Règle numéro un, gamin. Lorsque tu veux attaquer ton ennemi par surprise, fermes ta grande bouche. Je t'ai entendu respirer depuis ton buisson magique, pas très discret tout ça. »

L'adolescent leva les yeux au ciel, l'agacement alors visible dans son regard trop bleu. Vous pouviez toujours compter sur le Kyûbi no Yokho pour se foutre de votre gueule et ce, non sans vous avoir mis une raclée au préalable. Le pire étant qu'il ne s'était même pas fatigué en se faisant.. Quelle idée avait-il eu de proposer au démon à queue de prendre possession d'un de ses clones. Ça aurait pu s'arrêter là bien sûr – mais hé. Vous sembliez oublier que depuis toujours, rien n'avait jamais tendance à se passer exactement comme prévu dans la vie de l'Uzumaki. Parce que, concrètement, Kurama aurait dû éclater en un nuage de fumée sitôt touché par un des autres clones de Naruto – voire même l'original tient – et la séance d'entraînement aurait alors touché à sa fin. Ils auraient certes, réitérés la technique de façon à pouvoir s'entraîner toute la journée, puisque cela ne fatiguait ni vraiment l'un et pas du tout l'autre. Mais encore une fois, rien de tout ça n'avait fonctionné. Puisque jamais Kurama n'avait disparu en cet habituel nuage de fumée, comme tout bon clone d'ombre normalement constitué..

Les deux lurons avaient alors momentanément stoppé leur entraînement afin de comprendre le pourquoi du comment Kurama semblait incapable de faire disparaître ce corps et de récupérer sa place dans la tête du blond donc. Et finalement, ils étaient – semble t-il – tombés d'accord sur le fait que, d'une façon ou d'une autre – Kurama avait infecté le clone de son chakra démoniaque d'une telle manière, que cela avait changé la nature même de sa composition. C'était la théorie la plus plausible que le renard avait émise, avec l'air de ne pas savoir s'il devait être ravi de ce nouveau tour – ou totalement outré de constater qu'il était pour le moment coincé dans un autre corps que celui de Naruto. Inutile de préciser que cette histoire avait eu largement de quoi retourner le cerveau de l'hôte. Kurama était déjà chiant en soit lorsqu'il passait ses journées à causer de tout et de rien – surtout pour dire des conneries ou l'incendier quant à sa prétendue débilité congénitale – mais ça allait encore à ce moment-là, parce que Naruto demeurait tout de même capable de couper la communication quand bon lui semblait.

Sauf que, ça n'était plus du tout le cas.

Le Kyûbi avait désormais son propre foutu corps qu'il contrôlait à cent pour-cent et donc par extension, sa propre foutue bouche, qu'il n'avait guère tardé à utiliser à tout bout de champ – de quoi saouler l'Uzumaki, si vous vouliez l'avis du peuple – ou bien même le siens.

Alors voilà où ils en étaient rendus. Avec deux Naruto pour le prix d'un, dont l'un, ou les deux du coup.. ? possédé par le plus puissant démon à queue jamais existé, aux dernières nouvelles. À croire qu'ils ne pouvaient décidément pas cesser de faire d'incroyables choses n'est-ce pas ? Comme si abattre une montagne d'un coup de queue n'était pas déjà suffisamment extraordinaire, il fallait aussi qu'ils soient capables de quoi.. ? Donner vie à des clones ? Non. Le clone n'était pas vivant de base. Il s'agissait d'une prolongation de la conscience d'un Shinobi dans une copie formée à partir de son chakra, parfois affilié d'un élément, parfois non. C'était comme si Kurama avait dégagé la conscience du blond, pour y installer la sienne et faire de son corps un .. Autre réceptacle ? Une enveloppe ? Ils n'en avaient aucune idée pour être tout à fait honnête.

Seuls les faits suivants résultent : Kurama avait un corps bien à lui. Un corps capable de saigner à première vue. Un corps qu'il contrôlait à cent pour cent. Un corps qui lui permettait d'user de son Chakra comme n'importe quel Shinobi.

C'était comme s'il était soudainement devenu un être humain..

Tu penses trop, résonna la voix du renard dans son esprit.

Le blond leva les yeux au ciel. Voilà une chose qui n'avait pas changé en revanche. Si Kurama semblait avoir changé de corps pour une durée indéterminée, cela n'avait en revanche rien changé pour l'Hôte. Il continuait de percevoir le chakra du démon renard là où il avait été scellé – dans son estomac quoi, merci Monsieur le Yondaime – et l'utiliser donc, de même que leurs pensées pouvaient belles et bien toujours être échangées. Ce.. qui était plutôt pratique au final, lorsque vous vouliez converser avec un type à deux pas de vous sans pour autant être épié par n'importe qui – et donc arrêter de parler à ce même type censé se trouver au fond de votre conscience et donc, passer pour un fou à parler seul.

Bref, si on enlevait les côtés chiants c'était finalement tout bénéf' pour l'étrange duo.

« — J'étais en train de me demander si je devais regretter ou non de t'avoir filé un corps à posséder.

— Bruh.. Comme si ça avait été ton idée, microbe..

— Ce n'est pas comme si ça avait la moindre importance de toute façon.. »

Le blond soupira longuement. Il massait ses poignets toujours douloureux à cause de la manière dont Kurama l'avait ligoté, la mine soudainement un peu soucieuse. En soit, ça n'était pas vraiment un mal d'avoir Kurama à ses côté – enfin, il ne savait pas vraiment encore quoi en penser pour le moment du moins – il s'agissait là à ses yeux, encore l'une des bizarrerie qui le ferait pointer du doigt une fois de plus. Cette pensée le ramena d'ailleurs un peu plus terre. Bon sang, comment avait-il fait pour ne pas penser au fait que tout le monde allait se demander pourquoi il y avait un foutu deuxième Naruto en ville. Le premier n'était déjà pas vraiment un cadeau selon certains, alors un deuxième serait pour sûr, accueilli d'une sale manière.

Puis Tsunade. Bon sang de bois. Qu'allait dire cette vieille peau ? Elle allait le massacrer si elle venait à découvrir qu'il avait osé tester les pouvoirs de Kyûbi sans en parler à qui que ce soit. Lui – l'arme censée appartenir au village de la feuille. Tsunade n'avait pas certes, cette mentalité, mais elle était le Hokage. Et même si le gosse qu'elle appréciait le plus en venait à mettre le village en danger, Naruto savait qu'elle n'hésiterait pas à intervenir. Ce constat le fit frissonner en plus de lui provoquer une de ses habituelles nausées, celles-là même qui avaient fini par devenir son train-train quotidien, celles dont il ne se souciait plus vraiment puisqu'il savait qu'elles seraient toujours du moins, pour un certain temps. Une main chaude se posa à même sa nuque et durant un instant, l'Uzumaki se prit à apprécier le contact, avant de se mettre à paniquer légèrement.

« — Respire un coup microbe, souffla la voix grave de son double démoniaque mi-amusé, mi-moqueuse. Et arrête de penser. Contentes-toi de laisser ton cerveau brasser de l'air comme tu le fais si bien. Tu vois ce qui arrive quand tu fais mine d'utiliser tes deux neurones mh ? »

Le garçon échappa un rire nerveux entre deux insultes. Non vraiment, avoir Kurama à ses côtés de façon matérielle était décidément quelque chose d'étrange. Le renard s'écarta légèrement quand son hôte daigna se relever, croisant dès lors ses bras sur son torse vêtu de ce t-shirt trop large que le blond avait fini par adopter. C'était plutôt étrange d'ailleurs, d'avoir un double Naruto. Peu importe que ce dernier possède une tignasse rousse (Oui, oui. Kurama avait laissé son chakra agir aussi sur sa tignasse et donc faisait officiellement partie de la team sans-âme) leurs visages, expression et tout ce qui s'en suivaient étaient exactement similaires. De vrais jumeaux. Il fallait que Kurama se cache – du moins jusqu'à ce que le problème soit résolu. Naruto ne pouvait guère se permettre de le laisser là à la vue de tous et..

Il n'eut pas même le temps de formuler ses pensées à vive voix, qu'un ANBU apparaissait à leurs côtés – le faciès caché par un masque à l'effigie d'un lièvre. Immédiatement, une peur panique noua les entrailles du blond.

« — Uzumaki Naruto. Le Godaime Hokage Senju Tsunade vous convoque dans son bureau immédiatement. Veuillez me suivre sans faire d'histoires, je vous prie. »

Tsunade n'avait pas eut besoin d'être devineresse pour deviner qu'un truc clochait actuellement avec ce gamin qui n'était pas le siens. Il abordait une mine tellement coupable, que même un aveugle n'aurait probablement pas pu passer à côté de ça. Elle qui l'avait juste convoqué pour un tchek up voilà qu'elle avait maintenant l'impression que ce serait à son tour d'aller consulter, dès l'entrevue terminée. Pour preuve, le début d'une migraine pointait d'ors et déjà son nez. Inaudible, un soupir lui échappa. Et dire qu'elle avait eu dans l'idée de prendre sa soirée pour aller tester le nouveau bar en bas de la rue.. Fichu village, songea t-elle en venant croiser ses mains sous son menton.

« — Naruto, qu'elle l'accueuilli finalement, un sourire ornant la commissure de ses lèvres. Comment te sens-tu ?

Concrètement, Tsunade s'était attendu à ce que la tronche de l'hôte perde soudainement toutes ses couleurs et qu'il se mette à gueuler – et cracher de dégoût – comme à chaque fois qu'elle évoquait subtilement son état. La surprise fut de taille, lorsqu'elle le vit lever les yeux au ciel et hausser les épaules. Il darda ensuite son regard trop bleu dans ses orbres brunes, soutenant son regard sans faillir.

— C'est bon, pas besoin de me faire un sermon, d'accord ? J'ai compris, on n'aurait pas dû essayer ce genre de truc sans ta supervision. Est-ce qu'on peut sauter le moment où tu me balances ton bureau en plein visage ? 'Sûr que Shizune en serait ravie aussi, grommela-t-il non sans se tortiller légèrement sur lui-même, nerveux.

Les sourcils de la sanin furent pris d'une crise de tic alors que sa bouche se tordait en une grimace – celle qui semblait dire que sa patience était alors mise à rude épreuve. Shizune s'agita dans son coin, indiquant à Naruto que de toute façon elle avait l'habitude de passer après Tsunade. Durant un instant, l'hôte songea que, quelque part dans la ville, un ébéniste devait probablement faire fortune.

— De quoi est-ce tu parles enfin, Naru-

— On n'a pas fait exprès d'accord ? Un simple accident que.. Qu'on va réparer par nous-même, vraiment ! La coupa t-il avec empressement, de plus en plus pâle.

Le poing du Hokage s'abattit sur son bureau avec fermeté, faisant sursauter l'Uzumaki et l'assistante de la Senju.

— Naruto, gronda la femme à court de patience. Explications. Maintenant.

Alors la porte du bureau s'ouvrit soudainement sur un rouquin à qui l'on n'aurait pas donné la vingtaine. Il était vêtu de manière exactement similaire à celle de Naruto. Évidemment songea ce dernier totalement blasé. On peut compter sur Kurama pour foutre la merde. Le renard lui renvoya un sourire parfaitement innocent et parfaitement aligné hormis pour ses quatre canines légèrement plus proéminentes, façon Inukuza. Puis il se racla la gorge, glissa ses mains dans les poches de son pantalon et toisa le Hokage du village de la Feuille.

— Alors c'toi la rejetonne de c'vieux con d'Hashira-merde ? »

L'instant d'après, un bureau volait au travers de la pièce.

Tsunade Senju inspira longuement avant d'expirer tout aussi lentement, le tout, non sans songer qu'elle était décidément bien trop vieille pour ce genre de connerie. Oui. Vieille. Elle admettait sans aucun soucis – s'étonnant par la même occasion que l'Uzumaki ne lui avait pas encore refilé de cheveux blancs. Un miracle en soit d'après elle, puisque ce garçon était un vrai aimant à ennui, un gros problème à lui tout seul et.. Elle ne pouvait pourtant s'empêcher de l'aimer de tout son cœur. Parce qu'il était exactement comme Naoki. Alors ouais, Naruto avait beau être chiant parfois, mais c'était ainsi qu'il était aimé et pas autrement. Et ce, même s'il venait de – soit-disant – libérer le Démon-Renard-a-Neuf-Queues, aussi communément connu comme la Bête-Ayant-Buté-Plein-De-Gens-À-Konoha.

« — Tu as fait quoi ? redemanda pourtant la sanin.

Elle n'arrivait toujours pas à croire ce que Naruto venait de lui raconter. Ça paraissait surréaliste, du jamais-vu encore et, si vous vouliez son avis, ça allait encore inquiéter beaucoup de monde. Tsunade fut heureuse d'avoir renvoyé les ANBU censés veiller à sa sécurité. Elle ne doutait pas que, dans le cas contraire, le conseil aurait d'ores et déjà été averti et l'Uzumaki mis en examen pour tentative de coup d'état ou dieu sait quoi d'autre. C'était déjà un miracle en soit, que sa grossesse soit toujours inconnue du grand public, elle n'osait d'ailleurs imaginer ce qui arriverait lorsque la nouvelle monterait aux oreilles de Koharu et Homura: rien de bon assurément. Perdu dans ses pensées, ce fut le Kyûbi qui l'a ramena parmi les vivants.

— Vieille et sourde, c'est un combo dites-moi. Il vient de te dire que j'étais bloqué dans c'corps là, tu veux un dessin ou bien ? haussa t-il avec un rictus parfaitement.. renard sur la face.

Ouais. Un charmant garçon, à n'en pas douter. Le poing de la blonde s'abattit sur le pan d'un mur.

— Non mais dites-moi que je rêve.. On ne peut vraiment pas te laisser tout seul cinq minutes Naruto hein. Pas sans que tu ne déclenches, une foutue catastrophe !

— C'est injuste ! S'outra le blond. C'est même pas moi, d'accord ? C'est un accident ! Puis si tu m'avais laissé aller en mission comme je te l'avais demandé, ça ne serait pas arrivé.

— Allons-nous très sérieusement reparler de cette mission secrète à laquelle tu as participé avec Shikamaru Nara, sans même m'avertir ?

— Tu lui as dit qu'il était libre de choisir qui il voulait, la vieille. Ne me mets pas ça sur le dos, parce que j'ai eu le bon sens d'accepter.

— Le bon sens ?! s'emporta Tsunade. Tu as failli mourir, bon sang !

Le blond la fusilla du regard, tandis que son expression se faisait plus dure, plus sauvage, moins humaine.

— Je suis un shinobi, bordel ! C'est mon boulot de risquer ma vie pour mon village !

— Tu n'es qu'un gamin, Naruto ! Un enfant, bon sang. L'Akatsuki te recherche activement et toi, la première chose que tu fais, c'est de sauter dans la gueule du loup ?! Et s'ils avaient été là, prêt à te capturer pour t'emmener Dieu sait où, te faire Dieu sait quoi ?

— Parce que tu crois que je me serai laissé faire si facilement ? demanda t-il alors que la colère semblait pulser sous sa peau. Je ne suis pas si stupide !

— Parce que tu crois que tu aurais été capable de leur faire face ? rétorqua t-elle d'un ton mordant. Elle cracha, virulente : ne soit pas si naïf. Ils t'auraient explosé en moins de temps qu'il ne t'en a fallu pour t'évanouir à l'annonce de ta grossesse.

L'Uzumaki accusa le coup en silence. Marrant comme il avait tendance à oublier que, sous cette apparence presque jeune, Tsunade était en fait une dame âgée qui avait sans doute vécu plus de choses que lui n'en verrait jamais. Marrant comme il avait tendance à oublier qu'elle avait été un Shinobi elle aussi, vécu la guerre. Qu'elle était devenue Hokage, parce qu'elle était puissante. Marrant comme il avait pu oublier un instant qu'elle était du genre à savoir où frapper exactement, pour blesser. Une frappe chirurgicale, exactement. Ce qu'il pouvait la haïr à cet instant.

— Et bien, reprit-il mortellement calme, peut-être que si les dirigeant de mon village n'avaient pas été de tels incapable et m'avaient fournit une formation décente, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Mais non. À la place, vous avez décidé d'oublier le Démon en moi. Ou, plus justement, vous avez décidé de le briser pour être sûr qu'il ne saurait jamais vous briser.. J'étais qu'un gamin, ouais, mais ton précieux village, Tsunade, ton si précieux village m'a battu presque à mort un putain de nombre incalculable de fois. J'en ai été renié, répudié, haïs, avant même d'avoir compris ce qu'il se passait.

Il laissa couler un rire. Ça n'avait pourtant rien d'amusant. C'était triste et désolant. Amer et dégoûté.

— Sarutobi n'aurait jamais permis ça, Naruto, dit-elle les sourcils froncés, battre un enfant ? Les villageois ont une morale discutable, certes, mais pas à ce point.

— Vraiment, Tsunade ? Tu crois vraiment la diarrhée de connerie qui sort de ta bouche ?

— Il suffit, Naruto ! N'oublie pas à qui tu t'adresses. Je peux permettre tes écarts et tes gamineries, mais je n'en reste pas moins ton supérieur. Aie un peu plus de respect, bon sang !

Le blond croisa les bras sur son torse, tandis qu'un rictus presque moqueur en venait à ourler ses lèvres. Adossé au mur près de la porte, Kurama s'était tenu bien silencieux – un miracle, en soi ! —, observant l'échange avec un brin d'amusement. Voir son hôte sortir les griffes et enfin se soulever contre son village à la con ; dixit le renard, était quelque chose de décidément bien jouissif.

— Vraiment ? Répéta t-il, Parce que la plupart du temps, tu joues plus les grand-mères attentionnées que les Chefs de Village. Je suis presque sûr que tu n'es pas si familière avec le reste de tes Shinobi. Est-ce parce que je suis l'arme du village ? Ce bon vieux Jinchuruik qu'on peut brimer et casser parce que de toute façon ; hé les gars, ce n'est qu'une arme ? Ou à cause de ça ?

Ses doigts vinrent s'enrouler autour du pendentif qu'il portait depuis presque quatre ans désormais. Celui qui appartenait au tout premier Hokage et qui l'avait lui-même légué à sa petite fille. Celle-ci qui l'avait ensuite remis entre les mains de son fiancé, finalement mort, puis de son jeune frère, décédé peu après, lui aussi. La blonde persuadée que la relique était un genre de porte-malheur, l'avait finalement refilé à Naruto, dans l'espoir que cette fois, la chance soit avec lui. C'était un coup bas de la part du blond. Œil pour œil, disait la loi du Talion, non ? L'hôte replaça le pendentif sous son haut à col haut, le cachant à la vue de tous. Tsunade avait perdu les couleurs de son visage, pourtant, le type qu'elle considérait comme son petit fils n'arrivait pas à se sentir coupable. Il se réveillait, petit à petit, de ce monde de merde dans lequel on l'avait plongé dès la naissance. Rien de tout ça, tout ce qu'il avait vécu n'avait jamais été normal. Il souffla légèrement, comme pour évacuer la tension accumulée.

— Qu'est-ce que tu veux vraiment, Naruto ? demanda finalement Tsunade, le ton las et l'air soudainement bien plus âgé.

— Être traité comme n'importe quel Shinobi..

— Tu n'es pas n'importe quel Shinobi, et tu le sais, coupa-t-elle sincèrement agacée.

— .. Continuer d'aller sur le terrain, l'ignora le blond en la toisant de son regard bleu de glace.

— Dans ton état ? Ça serait de la folie ! On ne laisse déjà pas nos femmes enceintes aller en mission, alors toi ? Même pas en rêve !

Naruto fronça les sourcils, l'irritation marquant son visage comme l'aurait fait un fer à blanc.

— Je ne suis pas une femme, et encore moins en sucre et ça, on le sait tous les deux, gronda t-il.

Et ce fut rauque et profond ; animal.

— Tu ne peux pas m'enfermer dans ce foutu village.

— Je le peux parfaitement, détrompe-toi. Tu ne sembles pas comprendre ce qu'implique cette situation, Naruto. Tu portes un enfant. Est-ce que tu comprends ? Est-ce que tu comprends ce que ça signifie ? Un enfant, Naruto, bon sang !

C'est tout ce qu'il fallut au garçon pour s'emporter de nouveau, un mélange de fureur et de haine bouffant sa peau comme de l'acide. Un manteau de chakra se forma autour de ses poings serrés alors qu'il se mettait à grogner, tous crocs dehors.

— Ça n'a rien d'un enfant ! beugla-t-il. C'est un monstre ! Une abomination.

Ses doigts filèrent vers le bas de son t-shirt dont le bord en fut brutalement déchiré par les extrémités acérées et la Senju n'eut pas même le temps de former une pensée cohérente qu'elle fut forcée à regarder son protégé tenter d'arracher la chair de son ventre à coups de griffe. Ce fut pourtant, sans jamais y parvenir. Totalement différent du manteau de Kyûbi, l'ombre bleue-violine qu'il avait déjà vu se former autour de lui à deux reprises, refit son apparition, protégeant son corps de tous dégâts. Il rugit plus encore, lorsqu'il prit conscience qu'il ne pouvait même plus approcher ses mains de son estomac, sans se faire repousser par le machin fumeux, sortis de nul-part. Pour Tsunade, il n'y avait pas besoin d'être un génie pour comprendre que ce manteau de Chakra appartenait à la vie qui grandissait en Naruto.

— Bordel de merde, jura t-elle en reculant un peu dans sa chaise, les yeux écarquillés. Arrête Naruto, tu vas finir par te blesser !

— Tu comprends maint'nant ? Fit-il en retour, sa voix se brisant légèrement. Cette chose est plus protégée que n'importe quel truc au monde, merde. Je suis plus protégée que je ne l'ai jamais été ! Tu penses vraiment que la monstruosité laissera son hôte périr avant d'avoir vue le jour ?

Son poing s'abattit sur le bois d'or et déjà maltraité du bureau, ou ce qui en restait tout du moins. L'instant d'après, il se fendit en deux, poussé par la pression du chakra dû à l'impact. Les crocs toujours présents dans sa bouche claquèrent sèchement lorsque la blonde voulut répliquer. Elle leva les yeux au ciel, sans pour autant commenter. Kurama qui s'était déplacé jusqu'à son hôte, l'attrapa par la nuque, laissant la chaleur de sa paume détendre les muscles tendu du jeune homme. Peu à peu, le garçon parvint à se calmer, bien que la fureur et le dégoût ne quittèrent guère le bleu de ses yeux. Un bleu définitivement assombri.

— Je veux retrouver mes missions, reprit-il calmement. Être enfermé ici.. Je ne peux pas, la vieille. Je finirai par devenir fou. On n'a même pas la moindre idée du temps que ça va prendre pour expulser cette.. chose ! J'vais certainement pas me tourner les pouces pendant je-ne-sais-combien de mois, Tsunade. Alors tu m'laisses partir en mission ou j'te promets que Kyûbi dans un corps de chair et d'os, sera ton foutu dernier souci.

— Est-ce que c'est une menace ?

— C'est une promesse. Ne m'fous pas en cage, Tsunade. Pas quand t'es la première à dire que les Jinchuruiki ne sont pas des animaux.

— Alors commence par ranger ton attirail de griffes et de crocs, avant que quiconque ne remarque les émanations du Chakra de.. peu importe..

Une inspiration plus tard et le blond avait retrouvé la maîtrise de son corps. Tout était redevenu normal, il était redevenu humain. Enfin, presque, puisque la chose était toujours présente en lui. Il l'a sentait comme un poids sur sa conscience, un poids dans son ventre ; un poids sur son cœur. La tension accumulée dans le bureau sembla disparaître petit à petit. Baby steps comme on disait, pas vrai ? Le fait est, que s'il y avait bien une chose qu'il détestait en plus de se faire chouchouter, c'était bel et bien de rester enfermé dans ce village. Sa carrière était toute sa vie. Un Shinobi qui n'effectuait pas de missions, ne servait pas son village, n'était à ses yeux, pas digne d'être appelé Shinobi. Tsunade lui adressa un regard las. Elle n'aspirait, elle, qu'à la sécurité du blond. Le garder enfermé à Konoha était le moyen le plus sûr pour elle de s'assurer qu'aucun village ennemi ne tomberait sur lui. Qu'aucun n'entre eux n'en viendraient à découvrir qu'il était non seulement l'hôte du neuvième démon, mais aussi porteur de vie : d'un enfant. Elle manqua de tomber à la renverse, lorsque Naruto l'acheva d'une dernière demande.

— Je veux repasser l'examen Chunin. »