Salut :) de retour pour un nouveau chapitre. Merci à : aurel8611, asuka snape, plume bleue1, Katymyny, Lou Phoque, OohFemmeLuxieuse ( J'attend la suite de ta fic Au bout du fil avec impatience, elle est trop bien !), Pouika, stormtrooper2, Redfeather et l'ombre des larmes. J'attend toujours avec impatience vos review pour savoir si vous avez aimé donc merci vraiment de prendre le temps de laisser un petit mot :) Vous êtes au top !
Chapitre 7:
Quand Harry émergea il lui sembla que plusieurs jours avaient passé.
Ses paupières étaient lourdes et sa bouche scellée par une salive pâteuse.
Il ouvrit les yeux les sentant chaud et piquant.
L'infirmerie, sans surprise.
Il se redressa sur ses coudes, difficilement, attrapa ses lunettes ( Madame Pomfresh les avait posé au bord de la table de chevet) et étouffa un bâillement.
Puis il laissa son buste retomber mollement entre les oreillers blancs. Il avait mal à la tête et mit un moment à savoir pourquoi.
Ses souvenirs n'acceptèrent de revenir à lui qu'au compte goutte, comme s'ils étaient distribués gracieusement par quelques dieux omniscients qui craignaient de se montrer trop généreux.
D'abord il se souvient de Rogue, confusément, s'il était ici ça avait un rapport avec Rogue.
Puis il se souvient de madame Pomfresh et de son regard horrifié à la lumière de sa baguette.
Ensuite il se rappela du sang, le sang tiède coulant sur son œil et décorant le drap tendu entre ses jambes relevé, et ainsi il fit le parallèle avec la mort de sa tante et de Dudley et avec l'agression de son oncle.
Bizarrement il ne s'en trouva pas traumatisé ( il se rappela en avoir été traumatisé mais c'était il y a longtemps non ?).
Sa tante et son coussin étaient morts.
Il se souvenait avec précision de ce qu'il avait vu avec son professeur de potions. L'assiette. La peur. Le sang est même l'odeur de l'œuf.
Comment avait-il pu oublier ça ?
Il avala douloureusement sa salive prenant d'un coup conscience qu'il était assoiffé.
Heureusement un verre d'eau et une cruche remplie étaient disposés à portée de main sur la table de chevet. L'infirmière savait anticiper les besoins de ses patients comme seul l'expérience ou le zèle pouvaient le faire.
À nouveau il se redressa avec précaution se mettant en position assise avant de pouvoir finalement amener un peu d'eau fraîche à sa bouche.
Le liquide sembla le réveiller un peu plus par contre il lui fit aussi prendre conscience d'une chose : Il avait vraiment mal.
Il avait mal au nez et au crâne.
En voulant passer sa main dans ses cheveux il se rendit compte qu'un gros pansement ornait le dessus de son sourcil. Bizarrement il ne s'en était pas aperçu en mettant ses lunettes.
Son oncle l'avait blessé ...
Ça lui semblait tellement inconcevable.
Vernon ne l'aimait pas, bien sûr, mais au point d'être violent ?
Non ... Pourtant...
Ce n'était pas la première fois.
Il se releva brutalement.
Non c'était déjà arrivé en faite ça arrivait depuis Depuis avant Marge.
Il expulsa tout l'air de ses poumons se sentant subitement envahi par la panique.
Pourquoi pensait-il à Marge ?
-Ah monsieur Potter ! L'infirmière entra dans son champ de vision en écartant dans un bruit métallique les rideaux qui entouraient le lit.
-Comment vous sentez vous ? Elle tira une chaise du côté du lit, s'assit en gardant le dos droit et agita sa baguette dans ce que le gryffondor pensa être un sort d'insonorisation informulée. Il devait y avoir un autre élève dans l'infirmerie.
-Je me sens bien. Répondit-il prudemment .
C'était la première fois qu'il la voyait s'asseoir et il avait peur que cela n'annonce rien de bon pour lui.
-Je euh j'ai dormi longtemps ?
-Vous êtes arrivé hier en début de soirée et il est maintenant dix-sept. Vous souvenez-vous vous être réveillé dans la nuit ? Répondit-elle. Elle avait un air grave.
Le sang.
-Oui. Dit-il en détournant les yeux. Dix-sept heures. Pas étonnant qu'il se sente affamé.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé monsieur Potter ? Vous n'aviez pas de blessures en arrivant, juste de la fièvre. Trois heures plus tard vous aviez une large coupure sur le front plusieurs hématomes et une fracture du nez.
Ses sourcils se haussèrent et il grimaça quand le pansement le rappela à l'ordre.
-Je ne sais pas. Murmura-t-il finalement. En réalité il avait une idée, elle était juste trop folle pour qu'il prenne le risque d'en parler avec l'infirmière.
La sorcière lui lança un regard ou se mêler désapprobation et inquiétude. Un regard qui ressemblait à ceux que pouvait avoir madame Weasley.
-Est-ce que vous vous êtes battus ?
-Quoi ?! Non ! S'offusqua-t-il. À douze ans Harry pouvait avouer sans honte ne jamais avoir été impliqué dans une bagarre que ce soit avec Dudley qu'il arrivait facilement à semer( maintenant il n'aurait plus à le faire...) ou avec Malfoy qui n'en valait pas la peine.
-Est-ce que vous avez fait quelque de dangereux ou d'interdit et avez peur d'être sanctionné ?
L'enfant se renfrogna. Si elle disait ça par rapport à l'année dernière il n'avait rien fait de mal . Oui il avait enfreint le règlement mais ça avait bien aidé tout le monde.
-Non.
-Alors quelqu'un vous à blessé...
C'était là quelle voulait en venir. Le brun le sentait. Il se renfonça dans ses oreillers et tourna la tête de façon obtus et peut-être un brin immature.
-Bien. (Évidemment ce n'était pas bien).
Elle se remit sur ses jambes.
-Libre à vous de ne rien me dire monsieur Potter mais si vous utilisez des sorts de dissimulation pour cacher un état de santé préoccupant sachez que je vais vite le découvrir. Aussi comme vous avez décidé de ne pas coopérer je vais demander au directeur l'autorisation de vous faire passer des examens approfondis.
-Quoi ?! Vous n'avez pas le droit !
Pourquoi disait-il ça ?
Pourquoi est-ce qu'il ne voulait pas ?
Elle était maintenant entre deux des rideaux qu'elle maintenait écarté d'une main :
-En matière de santé monsieur Potter j'ai tous les droits.
Elle le laissa seul mais seulement pendant quelques minutes. Quand elle revient se fut avec une potion et un repas sur un plateau. Heureusement, il mourrait de faim.
Il mangea avec appétit et quand elle débarrassa le plateau se fut avec un regard appréciateur cette fois-ci.
Une heure plus tard il somnolait à moitié quand les rideaux de son lit s'écartèrent à nouveau. Il s'attendait à voir l'infirmière aussi il ne sût pas immédiatement comment réagir et se retrouva bête quand ce fut son professeur de potions qui apparut devant lui.
-Fermez la bouche Potter. Ricana le sorcier.
Harry sursauta et en effet ferma sa bouche qui s'était légèrement entrouverte.
Le professeur se plaça au pied du lit les bras croisés :
-Alors Madame Pomfresh ne veut pas vous laisser partir ?
-Non. Acquiesça-t-il avec mauvaise humeur.
Il se redressa en une position un peu plus digne et croisa ses jambes en tailleur sous ses draps.
Rogue le détailla sans un bruit les transperçants de ses yeux d'obsidiennes assorti à ses robes.
Quand il prit la parole sa voix fut très calme :
-Vous savez comment vous vous êtes blessé ?
-Je ne savais même pas que j'étais blessé, juste ...
-Juste quoi ?
Il n'allait pas le dire, pas à Rogue.
La lumière de l'infirmière avait légèrement diminué et sur le sol les ombres commencées à s'allonger comme elles le faisaient toujours en fin de journée.
-Monsieur Potter je pense vous avoir démontré jusqu'à présent que j'agissais dans votre intérêt. Tiqua le sorcier.
Harry baissa la tête :
-Le souvenir que vous avez vu celui où mon oncle ...
-Oui. Approuva Rogue avec tact.
-Eh bien je sais qu'il est vrai je...je me suis souvenu...
Rogue fronça les sourcils :
-Continuez.
-Et c'est là que ... Il jeta un regard vers les rideaux restaient entre ouverts et se souvient qu'il y avait probablement un autre élève dans l'infirmerie. Son professeur sembla immédiatement comprendre son trouble car il tira entièrement le rideau et agita sa baguette pour insonoriser leurs espaces.
Le Gryffondor resta surpris devant ce geste qu'il trouva bizarrement prévenant encore plus venant de Rogue.
-Que ? L'invita à continuer le sorcier.
-Que mon crâne s'est mis à saigner et peut-être mon nez je ne sais plus...
Est-ce que l'homme allait le traiter de fou ?
-Vous pensez que je raconte n'importe quoi ? Ne put-il s'empêcher de lancer d'un ton de défi.
Il pensait que son professeur allait le réprimander au lieu de quoi il ricana.
Harry lui décocher un regard surprit.
-Vous ne vous êtes pas vu dans une glace n'est-ce pas ?
Qu'est-ce qu'il voulait dire ?
Rogue secoua la tête, il pencha son corps élancé à travers le rideau se retrouvant amputé de son buste.
Quand il réapparut entièrement tel le prestige d'un numéro de magicien moldu il avait entre les mains un petit miroir carré sans bordure de la taille d'une feuille A4.
Il le tendit à son élève qui l'accepta avec appréhension sans trop savoir ce qui l'attendait.
Sa première réaction fut le choc. Il ne ressemblait pas à ça la dernière fois qu'il avait vu son reflet !
Il lança un regard de panique à Rogue avant de reporter son attention sur le carré entre ses mains.
Il avait un gros pansement qui dissimulait une partie de son front au-dessus du sourcil vers la naissance de ses cheveux.
Mais ça il le savait .
Ce qu'il ne savait pas c'était l'aspect légèrement coloré qu'avaient pris son nez et une partie de son visage .
Une couleur allant du vert jusqu'à l'ocre.
Et il ne savait pas qu'il avait l'air aussi maigre.
-Qu'est-ce... Il espéra trouver sur le visage du maître de potion une quelconque réponse ou explication.
-Oui. Si je devais donner mon avis je dirais que vous avez perdu trois bons kilos depuis hier.
-Comment c'est possible ? Souffla-t-il horrifié sans arriver à quitter des yeux l'enfant amaigri qui le fixait depuis son cadre.
Est-ce qu'il allait mourir ? Comme Dudley ? Comme Pétunia?
-Ça... Dit Rogue avec lenteur. C'est ce que nous devons découvrir, mais je pense que vous avez déjà trouvé une bonne piste.
Le sorcier fit alors quelque chose d'étrange, doucement il s'assit sur le bord du lit. Il croisa ses jambes et réarrangea ses robes dans un geste automatique :
-J'ai brassé une potion qui pourrait vous apporter son aide.
Il sortit d'une de ces manches un petit flacon en verre fermé par un bouchon doré. Le liquide à l'intérieur était d'un lilas très pâle avec des reflets nacrés et paraissait se mouvoir comme de la fumée.
-Si tout se passe bien ( il leva les yeux au ciel comme s'il était agacé de devoir nuancer son discours) vos souvenirs bloqués devraient remonter à la surface.
Bien sûr c'est un prototype mais tout devrait bien se passer.
-Et sinon ? demanda Harry avec une pointe d'anxiété. Il n'avait pas vraiment envie de servir de cobaye à Rogue .
-Et bien si quelque chose devait mal se passer vous seriez au bon endroit non ?
Répondit le sorcier en esquissant un sourire moqueur.
-Je ne ... Je ne sais pas trop. Une voix en lui criait de dire non, lui criait qu'il ne voulait pas se souvenir.
-Monsieur Potter. L'homme marqua une pause: je suis convaincu que cette perte de vos souvenirs et en lien avec vos absences et tout le reste. Vous voulez aller mieux ?
Une odeur de désinfectant flotta jusqu'aux narines du Gryffondor et loin derrière le rideau il entendait l'infirmière déplacée sa déserte à roulette .
-Ok. Décida-t-il d'un coup. Il devait le faire, le faire maintenant avant d'en être empêché, il recommençait à se sentir fébrile.
-Très bien. Le Serpentard lui tendit la fiole. Buvez tout. Notifia-t-il en le dévisagent intensément .
Quand Harry attrapa la fiole il constata que ses doigts tremblaient légèrement. Rogue le vit aussi, mais il ne fit pas de commentaire.
Ça avait un goût fade et en même temps acide. La texture elle-même était indéfinissable, presque aérienne mais pas vraiment.
-Ça devrait agir d'ici quelques minutes si mes calculs sont bons. Vous devriez vous rallonger.
Il s'exécuta et son crâne retrouva le moelleux des oreillers. Il étendit ses jambes en faisant attention de ne pas toucher son professeur.
Pendant plusieurs minutes personne ne dit rien, ce qui était plutôt gênant car malgré son silence le maître de potion n'avait pas un seul instant arrêté de l'observer.
-Comment vous sentez vous ?
S'il avait gagné un gallion à chaque fois qu'on lui avait posé la question depuis la rentrée...
-Un peu fatigué je suppose. Répondit-il vaguement. C'était normal qu'il soit fatigué non ?
-Très bien. Est-ce que quelque chose vous revient ?
-Hum ? Comme quoi ? Il avait de plus en plus envie de fermer les yeux .
Vos yeux sont lourds, très lourds. Pensa-t-il distraitement.
Rogue s'était installé sur le lit d'une façon qui semblait plus confortable. Il lui faisait face .
-Je ne sais pas. Vous vous souvenez de choses qui se sont passées cet été ? Avec votre oncle peut-être ?
-Mon oncle...Oui il, il est rentré dans ma chambre c'était tard ...
les mots coulèrent de sa bouche en un torrent régulier sans qu'il sache ce qui le poussait à déblatérer ainsi.
-Il n'y avait personne dans la maison ce jour-là. Oncle Vernon était au travail. Il ne rentrait jamais avant dix-sept heures.
Tante pétunia et Dudley étaient partis pour...
Il fronça les sourcils. Pourquoi étaient-ils partis ?
-Pour, pour allaient au centre commercial.
Ça lui revenait maintenant.
-Pétunia voulait lui acheter des vêtements, des vêtements pour l'école.
Normalement à dix-neuf heures je devais préparer le dîner et là ils n'étaient pas revenus. J'ai cru que... Que peut-être ils étaient partis en vacances ou qu'ils étaient allés dîner dehors mais c'était bizarre ...
-Qu'est-ce qui était bizarre ? l'encouragea Rogue d'une voix grave. La potion marchait.
Harry avait à peine conscient de sa présence, il avait l'impression d'être dans cette phase qui précède l'endormissement et où il est si simple de se laisser allait et de perdre le fil de ses pensées.
-Eh bien. Sa voix lui paraissait lointaine : S'il m'avait laissé seul pour la soirée ils se seraient réunis dans le salon et oncle Vernon aurait tenu tout un discours sur le fait que je ne devais rien toucher. Rester dans ma chambre. Me faire oublier. Pétunia m'aurait préparé un sandwich au fromage et on m'aurait dit de ne pas faire à manger.
-Mais ils ne savaient pas qu'ils ne rentreraient pas, ma tante et Dudley avait eu un accident .
Un homme distrait leur avait coupé la route et ils avaient foncé dans la rembarde de sécurité. Ma tante n'était pas attachée. Elle est morte sur le coup. Dudley non, il s'était rompu les cervicales et la colonne vertébrale, il avait une hémorragie dans le crâne. Ils l'ont opéré. Mais à vingt-trois heures il est mort.
-Comment vous savez cela ? Demanda le professeur.
Le gryffondor tourna sur lui un regard absent:
-J'ai entendu mon oncle le raconter à sa sœur.
Rogue hocha légèrement la tête pour acquiescer.
-Moi il ne n'avait rien dit. Quand il est rentré à deux heures du matin je ne savais toujours pas ce qu'il c'était passé.
Il y avait ...
Le gryffondor fit un geste confus sur son torse :
-Du sang, pleins de sang sur sa chemise, il était très pâle et il avait les yeux tout rouges. Je voyais qu'il avait pleuré.
Bizarrement ça ne lui semblait pas étrange ou gênant de raconter ce souvenir à Rogue. Il avait l'impression d'être dans une bulle et de revivre cet événement plutôt que de le rapporter.
-Il a juste poussé la porte de ma chambre, j'avais mis le repas au frigo et j'étais monté car je ne savais pas quoi faire d'autre. Je ne dormais pas mais je me rappelle, j'ai quand même sursauté. Il était dans l'entrée comme figé, il ne me regardait pas. Il a dit :
-Ma femme et mon fils sont morts.
Il a dit ça comme s'il n'y croyait pas.
Je crois que j'ai dit quelque chose comme : Quoi ? Mais il ne m'a pas répondu.
Un frisson traversa subitement son corps, son professeur dut s'en rendre compte puisqu'il se releva une demi-seconde pour donner du mou au drap, en se rasseyant il amena le surplus vers le Gryffondor pour l'inciter à mieux se couvrir.
Harry murmura un merci un peu hébété (définitivement les effets de la potion) et Rogue lui fit signe de continuer :
-Ensuite...
Il ne savait plus vraiment où il en était.
-Votre oncle est venu dans votre chambre vous annoncer la nouvelle. Lui rappela le sorcier, sa voix était très calme.
-Oui, ensuite il a claqué la porte et moi je suis resté seul.
Le lendemain plusieurs personnes sont venues.
Des policiers surtout et des journalistes.
Moi je devais rester dans ma chambre et faire comme si je n'existais pas.
De toute la journée je n'ai pu n'y boire n'y manger.
Ce qui comme je ne pouvais pas utiliser les toilettes était plutôt pratique.
Après j'ai essayé de je ne sais pas, aider...
-Il y avait encore tout. La tasse à thé de ma tante qui séchait près de l'évier. Les gâteaux de Dudley dans les placards. Son lit défait comme s'il allait se recoucher dedans le soir.
Je n'avais jamais beaucoup aimé ma tante et Dudley, eux ne m'aimaient pas non plus mais jamais... Jamais je n'avais souhaité ça.
Il regarda son professeur comme pour s'assurer qu'il le croyait.
-On vivait dans un musée de souvenirs. Oncle Vernon ne voulait qu'on ne touche à rien.
Il passait beaucoup de temps dans la chambre de Dudley et dans la sienne. Il ne mangeait pas. Alors moi non plus. J'essayais quand même...de préparer des petites collations que personne ne touchait.
En réalité je me sentais coupable d'être en vie.
C'était horrible.
-Alors à un moment j'ai pris mon courage et j'ai parlé à mon oncle. Il ne mangeait rien mais il buvait, Beaucoup.
Harry eut un petit rire bizarrement incongru.
-Je lui ai dit : Je suis désolé.
Je ne savais pas quoi dire d'autre. C'était la veille de l'enterrement.
Il était assis sur le canapé et il avait la casquette d'école de Dudley entre les mains.
ll a relevé les yeux vers moi, tout doucement, il avait pleuré. Puis il s'est levé. Il m'a regardé par au-dessus et ses yeux étaient, ils semblaient énormes...
-Il a eu soudain l'air de réaliser quelque chose.
Il a ensuite murmuré une phrase mais je n'ai pas compris.
J'ai dit : Quoi ?
Et il a répété :
C'est de ta faute. C'est toi qui as fait ça. Et il m'a frappé au visage, vraiment fort. Je ne m'y attendais pas et je suis tombé.
Il m'a observé comme si j'étais le plus dégouttant des parasites il a encore dit : C'est de ta faute. Puis il m'a enjambé et il est parti.
Rogue avala sa salive.
-Le lendemain matin la soeur de Vernon, Tante marge arrivait pour l'enterrement.
Elle m'a craché au visage.
Il rit encore d'un rire fatigué, comme s'il n'y avait que cela à faire. En rire.
Et elle a dit :
-Et dire que toi tu es toujours là.
L'après-midi on enterrait ma tante et mon coussin et moi je suis resté dans ma chambre et j'ai fait semblant de ne pas exister.
Tante marge est restée trois jours. Elle me frappait dès qu'elle pouvait.
Il détourna brièvement les yeux . Quand il regarda à nouveau devant lui ses yeux étaient humides.
-Parce qu'elle trouvait que j'étais dans le milieu, mais elle ne m'a pas recraché dessus.
Je l'ai surprise plusieurs fois à pleurer. Alors je pense qu'elle était vraiment triste.
Puis elle est partie et vous êtes venus.
-Et vous n'avez rien dit...
-Je voulais essayer d'aider mon oncle. Il n'avait plus que moi. Et puis je crois que je commençais déjà à le croire.
-À le croire . Interrogea le sorcier d'une voix mesurée.
-Quand il disait que c'était de ma faute.
-Ce n'est pas... Intervient Severus. Il commençait à être vraiment mal à l'aise.
-Oui je sais... Murmura Harry avec lassitude.
Qu'est-ce que ça changeait ?
-Et après ?
-Après je... Je ne sais plus.
Il recommençait à se sentir fébrile. Il avait froid.
Il ne voulait pas continuer.
-Vous vous souvenez de ce qui est arrivé à votre oncle ? De comment a-t-il disparu ? Insista Severus
-Je ne sais pas ! Ses membres se mirent à trembler violemment.
Non non pas ça . Il savait plus nettement qu'aucune autre chose qu'il ne fallait pas se souvenir de ça. Tout son corps semblait se révulser et paniquer à cette idée.
-Essayait Monsieur Potter ! Pressa Rogue il fallait qu'il se souvienne maintenant pendant que la potion faisait effet.
Non non non
Brusquement Harry sentit une énorme douleur traverser son crâne. Il se courba vers l'avant en laissant un cri de douleur franchir ses lèvres.
-Potter !
Rogue se pencha sur lui, il força le jeune sorcier à relever la tête :
-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il en examinant le visage de l'enfant avec panique.
-J'ai mal... Gémit Harry. Il n'arrivait pas à distinguer son professeur à travers le brouillard de sa vision.
-Ça va aller. Ne bougez pas je vais chercher une potion.
Quand Rogue revient avec ce qui devait être la potion Harry était toujours plié vers l'avant. -Buvez ! ordonna le sorcier d'un ton précipité.
Harry essaya, vraiment, mais il n'arrivait pas à attraper la fiole. Une quinte de toux le secoua. Sa main, le draps et aussi la main que son professeur tendait vers lui, tout ce retrouva maculé de sang.
Sa respiration devient sifflante, il étouffait. IL voulu regarder Rogue mais sa vision était trop flou.
-Tout va bien Monsieur Potter ! allongez vous ! Il sentit deux mains puissantes le repousser contre le matelas.
-Oh Merlin ! une voix féminine. -
Je ne veux pas mourir. Murmura t-il, parce que à ce moment là il savait que c'était ce qui l'attendait.
Merci pour votre lecture, j'espère vraiment que ça vous a plut :) à bientôt !
