Auteur : Lady Zalia
Type : Aventure / Action / Romance
Disclaimers : Univers appartenant à J.K. Rowling. Rating M, relation Voldarry en toile de fond.
Saya, Teki, cmoa et Paka, les filles je vous aime, ce chapitre est en l'honneur de tout l'amour que vous m'inspirez.
Un grand MERCI à tous les lecteurs réguliers, je suis en moyenne à 300 lecteurs par chapitre, c'est fou et ça me fait hyper plaisir comme vous pouvez pas imaginer !
Résumé du chapitre précédent : Harry joue au chat et à la souris avec Voldemort à travers le monde.
Chapitre 6
Harry traversa par la suite de nombreux pays.
Après son désartibulement, il avait volé pendant de longues heures jusqu'à arriver à la frontière Est du Libéria. Il ne s'était posé que pour manger et dormir, le strict minimum, avant de traverser la Côte d'Ivoire, se dirigeant toujours plus à l'Est. Il savait que le mage noir le cherchait activement, mais il était manifestement parvenu à le semer car il n'avait plus vu ni senti le moindre signe de sa présence. Le mal-être inhérent à sa blessure lui avait aussi rappelé combien il était dangereux de penser à lui et il avait réussi à s'en prémunir pendant au moins quelques jours.
Malgré ses craintes, il prit le risque d'aller à Accra, la capitale du Ghana, pour aller retirer de l'argent sorcier à la banque. Le pays était une ancienne colonie moldue britannique mais possédait son propre gouvernement sorcier depuis bien longtemps et surtout, il y avait peu de chance qu'il y soit recherché. Il put ainsi prélever une centaine de Gallions sur son compte le jour même et il en profita pour se ravitailler en jus d'hibiscus, bien plus désaltérant que le jus de citrouille, et s'acheter quelques vêtements pour mieux se fondre dans le paysage.
Il volait toute la journée avec un sortilège de désillusion mais il était bien obligé de le dissiper par moments pour s'acheter à manger. Et même s'il modifiait son apparence pour se rendre méconnaissable, c'était toujours dans ces moments-là qu'il se sentait le plus exposé. Il se procura donc un keffieh, une cape couleur sable, des sandales de cuir et des lunettes de soleil.
Après le Ghana, il était allé au Nigeria puis au nord du Cameroun, de manière à pouvoir rejoindre le Soudan en une seule journée de vol. Il avait fini par se remettre de son accident de transplanage mais se gardait bien de prendre le moindre risque. Tout était bon pour éviter de penser à Voldemort, et ainsi lui permettre d'accéder à son esprit. Lorsqu'il se déplaçait, il volait sur de longues distances, quitte à terminer épuisé, et lorsqu'il s'arrêtait à un relai sorcier, il n'y restait que le temps du repas avant de s'en éloigner. Évidemment ce mode de vie était un peu austère et manquait d'action, mais il profitait de tout le temps restant pour visiter les sites archéologiques et les réserves naturelles. Il avait découvert avec plaisir tout ce qu'il n'avait vu que dans des livres ou à la télévision et dessinait tout ce qui s'offrait à son regard, au point de devoir s'acheter un carnet de croquis vierge et une nouvelle boîte de crayons.
Il explora les tombeaux des rois primitifs en Ouganda, les ruines de Gedi au Kenya et l'île de Kilwa Kisiwani en Tanzanie. Il survola les célèbres Chutes Victoria en Zambie, s'infiltra dans la cité médiévale de Masvingo au Zimbabwe et campa au beau milieu d'un des nombreux parcs naturels du Botswana. Il profitait de sa magie pour aller là où les touristes moldus n'avaient jamais mis les pieds et s'approcher au plus près des animaux. En Namibie, alors qu'il s'était posé au milieu du Parc national d'Etosha pour pique-niquer, il fit connaissance avec un Python de Séba qui ressemblait un peu à Nagini et avec qui il discuta longuement.
Plus il descendait dans le sud et plus les terres étaient arides, et cette vision accentua la mélancolie de Harry alors qu'il repensait à sa famille d'adoption. Les deux familiers lui manquaient terriblement et ce soir-là, alors qu'il avait soigneusement évité de le contacter depuis sa nuit d'ivresse, il ne put résister à l'envie de discuter avec son mentor.
- Voldemort.
- Si tu viens encore me dire que tu es ivre, Potter, je te jure que…
- Je me suis désartibulé la dernière fois, je ne suis pas assez stupide pour recommencer.
Un léger rire lui répondit.
- J'ai vu ça, oui, j'espère que tu as longuement souffert.
- Vous êtes vraiment sadique. Je n'arrive pas à croire que j'ai réussi à apprécier votre compagnie.
- Allons, Sesha. Quand tu es avec moi, je ne veux que ton bien, tu le sais bien.
- Ça fait bientôt deux semaines que j'ai atterri sur le continent Africain et dix-sept jours que je suis parti. Je pensais que vous m'auriez rattrapé plus tôt.
Harry se mordit la lèvre, conscient de jouer dans la provocation. Mais le mage noir se sembla pas relever. Il avait l'air occupé. Apparemment, lui était capable de continuer ses activités tout en maintenant leur échange mental.
- On dirait que tu le regrettes… En réalité, j'ai décidé de ne plus te traquer. Je ne veux pas prendre le risque de te retrouver en train de te vider de ton sang parce que tu te seras à nouveau désartibulé, donc je suis retourné au Royaume-Uni. J'ai un empire à gérer figure toi. Tu rentreras bien tôt ou tard.
La réaction de Harry ne se fit pas attendre.
- Quoi ! Mais… Je sais transplaner hein… C'était la première fois que ça m'arrivait et puis j'ai du Dictame sur moi !
- Au moins tu es prévoyant. Quoi qu'il en soit, j'ai bien mieux à faire que de perdre mon temps inutilement. Tu as un Portoloin, tu sais l'utiliser.
- Ah... Donc je peux terminer mon tour du monde tranquillement, alors ?
- Libre à toi.
Le jeune sorcier fronça les sourcils. Cette réponse était si éloignée du caractère de son mentor qu'elle lui semblait surréaliste. Et il ne pouvait pas s'empêcher de s'en sentir extrêmement vexé. Son visage se fit boudeur et il ne vit pas le bref regard amusé que lui avait lancé son interlocuteur lorsqu'il avait baissé les yeux.
- Bon. Je serais à New Delhi d'ici trois jours. J'ai toujours eu envie de visiter l'Inde.
- Fais donc.
Harry se renfrogna et rouvrit les yeux sur le plafond de sa tente. Voldemort semblait avoir changé de stratégie et préférait attendre qu'il revienne au Royaume-Uni de lui-même. Soit…
Il aurait dû en être heureux. Désormais, il n'aurait plus besoin d'angoisser et il allait pouvoir passer davantage de temps dans les quartiers sorciers des pays visités. En revanche, cela ruinait complètement son plan d'obtenir le respect du mage noir après une lutte épique.
Seul dans sa tente, il se maudit une nouvelle fois pour sa bêtise passée. L'alcool ne lui avait décidément apporté que des problèmes… Outre son raté en transplanage, l'alcool l'avait rendu bien trop bavard… Non content de l'informer de son emplacement, il avait aussi révélé à son mentor combien il recherchait son aval, lui donnant un nouveau moyen de le manipuler. Et bien évidemment le mage noir s'était précipité dessus.
Il se recroquevilla sur lui-même avec un long soupir. Il avait prévu d'aller en Australie après avoir visité l'Inde mais s'il n'y avait plus personne à sa poursuite, cela perdait beaucoup de sa saveur…
***/+/***
Après la Namibie, il vola jusqu'en Afrique du Sud et resta quelques jours à Pretoria, profitant de l'hospitalité d'un couple de vieux sorciers de la capitale. M. et Mme van See l'avaient surpris alors qu'il installait sa tente sur le toit de l'immeuble où ils logeaient et ils avaient lourdement insisté pour qu'il vienne loger chez eux, le temps de quelques jours. Harry était dans un tel état de manque affectif qu'il ne mit pas bien longtemps avant d'accepter.
Les deux sorciers avaient eu deux enfants qui avaient quitté l'appartement familial et ils lui racontèrent bon nombre d'anecdotes sur Uagadou, l'école de magie africaine. Jill van See était une Animagus corbeau et Harry apprit que tous les élèves africains pouvaient devenir Animagus s'ils en émettaient le souhait. Son mari, Christopher van See, était un potionniste mais il n'avait absolument rien en commun avec Severus Rogue et Harry l'apprécia immédiatement.
Les deux sorciers pratiquaient instinctivement la magie sans baguette dans leur quotidien et ils se moquèrent gentiment du jeune sorcier britannique lorsque celui-ci s'en étonna.
- Vous autres européens êtes totalement dépendants de ce morceau de bois ! Muzembe merci, je peux me débrouiller même si je ne l'ai pas avec moi. Je me sentirais terriblement vulnérable si je devais compter sur ma baguette pour le moindre sort.
Harry sourit et fit voler le pot de crème d'un geste de la main avant d'en recouvrir consciencieusement sa pomme de terre.
- Tous les sorciers européens n'en sont pas dépendants mais c'est vrai qu'on ne nous apprend pas à s'en passer à Poudlard, bien au contraire. Je crois que j'aurais aimé être élève ici moi. Je rêverais de devenir un Animagus. Mon père en était un.
- Restez-donc ici quelque temps, James ! Je vous apprendrais ! Et si les étoiles sont avec nous, vous serez Animagus en un rien de temps !
Le sourire de Harry se fana immédiatement. Il s'était présenté aux van See sous le nom de James Black et se sentait déjà suffisamment mal à l'aise à l'idée de leur mentir. Mais plus que tout, il savait qu'il ne tiendrait plus très longtemps avant d'actionner le Portoloin qui le ramènerait au pays. Les deux sorciers étaient sympathiques comme un couple de grands-parents bienveillants, mais Harry avait besoin de ces sensations puissantes que seul Voldemort pouvait lui procurer.
- C'est très gentil de votre part mais j'ai déjà suffisamment abusé de votre hospitalité. Je repartirai dès demain pour continuer mon périple. J'ai passé deux excellentes journées en votre compagnie.
Outre sa volonté de poursuivre son voyage, Harry avait aussi une bonne raison de vouloir s'éloigner des van See. Il vu dans le journal local un article sur un riche collectionneur qui venait de faire l'acquisition d'un grimoire particulièrement rare. L'homme avait donné une interview à la gazette sorcière de Prétoria, annonçant qu'il comptait bien en découvrir les moindres secrets et le Survivant avait immédiatement pensé à Voldemort. À défaut de lui offrir un combat, il pourrait toujours être utile de rentrer avec un cadeau...
Il avait donc l'intention de subtiliser le grimoire le soir de son départ, juste avant de prendre l'avion. Il s'était renseigné sur les horaires des trajets à destination de New Delhi et comme il y avait presque dix heures de vol, il avait choisi un vol de nuit pour arriver en Inde au petit matin.
Le lendemain, il avait quitté le vieux couple après les avoir remerciés mille fois pour leur hospitalité et il s'était rapidement désillusionné avant de s'envoler dans le ciel. Il avait prétendu vouloir visiter le Sud du pays pour ne pas éveiller leurs soupçons, mais il avait en réalité tout prévu pour réaliser son cambriolage. Il n'eut aucun mal à infiltrer la demeure sous sortilège de désillusion. En revanche, il fut plus compliqué de pénétrer la pièce qui renfermait le précieux grimoire. La porte était protégée par différents charmes. Un anti-Alohomora, un sortilège anti-intrusion et même un détecteur de bruit.
Harry fit tourner sa baguette entre ses doigts avec un sourire appréciateur. Enfin un peu d'adrénaline ! D'un geste sûr, il traça une série de Runes pour déverrouiller la porte. Il était désormais assez à l'aise avec cette magie et surtout parfaitement silencieux. Le premier enchantement sauta bientôt avec un léger crépitement, bientôt suivi par le second puis le troisième, et la porte s'ouvrit sans un bruit. La pièce était plongée dans la pénombre et Harry invoqua un petit orbe de lumière qu'il utilisa pour éclairer l'intérieur.
La salle était octogonale et faisait une dizaine de mètres carrés. Le sol était une mosaïque de pierre et chaque mur était recouvert par une bibliothèque. Il ne semblait pas y avoir d'électricité, et donc pas de système d'alarme moldu, mais Harry préférait rester prudent. Il traça une rune de silence et une rune d'allègement sous chacune de ses chaussures avant de pénétrer lentement à l'intérieur de la pièce. À son grand soulagement, aucune alarme ne retentit et il put s'approcher des étagères pour en observer le contenu plus attentivement.
Malgré la réputation des lieux, les grimoires présents sur les rayonnages n'étaient pas si extraordinaires, du moins du point de vue de Harry. Il y avait un exemplaire de "Potions de grands pouvoirs", qu'il connaissait pour contenir la recette de Polynectar ainsi que le livre "Le Sortilège de l'Imperium et comment en abuser", dont il avait déjà vu une copie chez son mentor... Le grimoire dont l'article avait fait mention était censé être extrêmement rare, aux dires de son propriétaire, mais Harry commençait à croire que ce n'était que pure vantardise.
Ce fut alors que le titre d'un livre attira son attention. L'une des étagères contenait "Mille et un sortilèges ménagers pour embellir votre maison". L'ouvrage n'avait absolument rien de rare et sa présence en ces lieux était pour le moins incongrue. Il sortit le livre de son support et lança successivement un Aparecium, puis un Specialis Revelio. Suite au second sort, les pages de l'ouvrage s'effacèrent pour laisser apparaître une clé. Le jeune sorcier s'en saisit avec un sourire avant de regarder autour de lui. Il commençait à comprendre l'intérêt de Hermione pour les énigmes. Désormais il s'agissait d'en trouver la serrure.
Après plusieurs minutes de recherche et des sortilèges jetés sur à peu près toutes les surfaces, il finit par la trouver, au beau milieu de la pièce, savamment dissimulée par le dallage du sol. Lorsqu'il tourna la clé dans la serrure, la dalle de pierre s'effaça pour laisser apparaître un léger renfoncement qui contenait un épais grimoire. Harry se mordit la lèvre, réprimant une exclamation victorieuse. Voldemort lui avait donné le goût de l'illégalité. Maintenant qu'il connaissait cette grisante adrénaline, il n'était pas certain de pouvoir un jour s'en passer…
Galvanisé par sa découverte, il attrapa le livre à pleines mains, sans prendre garde à un éventuel nouveau piège. Mais lorsque les ténèbres de la pièce se transformèrent en un désert lumineux, le Survivant fit un bond en arrière, paré à combattre.
- Qu'est-ce que… !
Autour de lui, il n'y avait plus nulle trace de bibliothèque ni même de murs ou de plafond. Il avait l'impression de se trouver au beau milieu d'un paysage de sable blanc, au ciel immaculé. Et devant lui se trouvait une créature vaporeuse pourvue de quatre bras et aux pieds invisibles, lévitant simplement dans le vide comme un Détraqueur. Son corps gracile semblait recouvert de multiples châles aussi bleus que sa peau et ses yeux luisaient comme deux saphirs fluorescents. Ses bras étaient nus et terminés par des doigts griffus. Et chacune de ses mains portait un cimeterre à l'air particulièrement effilé. Malgré ces armes cependant, la créature ne semblait pas avoir d'intention immédiatement agressive.
- Bonjour, jeune sorcier.
- Euh… Bonsoir… Nous sommes où, là ?
- Vous êtes dans un espace créé de toute pièce par mon esprit… Je suis un djinn, lié à un sorcier et chargé de garder ce grimoire. N'ayez crainte, voleur. Si vous déposez les armes, je me contenterais de vous garder prisonnier jusqu'à ce que mon maître arrive. En revanche, si vous m'attaquez, c'est la mort qui vous attendra.
- Ah. C'est sympa de donner le choix. Mais aucune des deux possibilités ne m'enchante, je vous avoue. Dites-moi juste une chose, est-ce qu'on ne risque pas d'abîmer le livre en se battant ?
- Vous voulez donc vous battre ? Vous ne me vaincrez pas, vous savez. Mais pour répondre à votre question, le livre est en sécurité. Votre corps est toujours dans la pièce, immobile. Rien de ce que vous ferez ici n'aura de conséquence sur le monde réel.
- À part si je vous tue, j'imagine.
- Effectivement. Mais le contraire est aussi vrai. Si je vous tue dans cet espace, votre cœur cessera de battre et si je vous coupe un bras, votre esprit en sera si fermement convaincu qu'il sera à jamais inutilisable.
Harry se recula et se mit en garde, saluant tout de même le gardien, et celui-ci leva ses quatre sabres en réponse. Il n'avait pas vraiment de plan préétabli mais il avait affronté des créatures plus effrayantes. En revanche, il n'avait jamais entendu parler de djinn et n'avait pas la moindre idée de quelles pouvaient être ses pouvoirs…
Encore une fois, il ne put s'empêcher de penser à son mentor. Que ferait Voldemort s'il était à sa place ? La créature était-elle seulement vulnérable à ses sorts ? Cet espace dans lequel ils se battaient était-il soumis aux mêmes règles que le monde réel ? Il jeta un premier Stupefix que la créature para avec l'un de ses sabres, faisant sourire le jeune sorcier. Si elle prenait la peine de les parer, c'est qu'elle y était sensible. Une défense à quatre mains n'était pas une défense imparable pour autant.
Le Survivant commença le combat en provoquant un tremblement de terre à l'aide de sa magie et la créature bondit pour éviter l'onde de choc.
- Vous êtes un sorcier talentueux ! Malheureusement je ne peux pas vous laisser dérober le bien de mon maître !
Harry ne prit pas la peine de répondre. Il n'avait aucunement l'intention d'échouer. Il jeta divers sors bénins sur le djinn, pour tester ses défenses et sa rapidité de réaction. De son côté, la créature s'était suffisamment rapprochée pour lancer ses attaques et il profita de cette proximité pour jeter un Terrent Aurae sur l'un des bras avant de se reculer précipitamment pour esquiver les autres. La créature hurla et la main tranchée tomba sur le sol avec un bruit répugnant. Cela n'empêcha cependant pas le djinn de revenir à la charge, comme s'il ne ressentait pas la douleur.
Le jeune sorcier voulut reculer à nouveau mais il se heurta cette fois à un mur invisible et ces quelques secondes de stupeur avaient permis à la créature de porter son attaque. L'un des sabres érafla son épaule, le deuxième se planta juste à côté de sa tête et le troisième ripa sur ses côtes. Il gémit sous le coup de la douleur, et repoussa son adversaire à l'aide d'une puissante vague d'énergie avant de se redresser, prêt à faire face.
La créature n'avait pas été projetée bien loin et son bras tranché ne saignait pas mais elle ne semblait pas capable de se régénérer pour autant… Il pouvait toujours répéter le sort de mutilation jusqu'à ce qu'elle ne soit plus capable de l'attaquer, mais il avait encore besoin de son énergie pour maintenir ses sortilèges d'illusion et rejoindre l'aéroport moldu. De plus, il n'avait aucune idée du temps qui s'écoulait à l'extérieur et ne pouvait se permettre de manquer son avion.
Ce fut à ce moment-là qu'il y pensa comme la seule issue possible… Le sortilège de mort. La solution était à portée de baguette, si sombre et en même temps presque trop facile… Quoi qu'il arrive, son adversaire ne le laisserait pas sortir à moins de le tuer, alors pourquoi hésiter ? Le djinn ne semblait pas prêt de s'épuiser, contrairement à lui qui faiblirait inévitablement avec le temps... Il n'avait pas le choix, il était hors de question de se faire capturer ici.
Pour gagner du temps, Harry lança un puissant Protego, et les épées s'abattirent sur le bouclier magique sans parvenir à le traverser. Le gardien devait avoir utilisé tout son poids dans son attaque car il fut déséquilibré par l'impact, ses trois bras restant formant une ouverture parfaite alors que les épées étaient projetées vers l'extérieur. La baguette fendit l'air en un mouvement vif, dirigée droit vers le cœur de sa cible désormais vulnérable.
- Avada Kedavra !
L'éclair de lumière verte jaillit de sa baguette mais fut paré par l'un des cimeterres de la créature qui fonça sur lui avec une vitesse surhumaine, prête à le découper en morceaux. Le jeune sorcier jura entre ses dents. Il ne pouvait se permettre de jeter des sortilèges de mort en rafale comme pouvait le faire Voldemort. C'est alors qu'il eut une idée. Il bondit sur le côté, pour esquiver l'attaque qui arrivait sur lui puis, à l'aide de sa magie, il récupéra la main tranchée encore à terre et se saisit du sabre qui y était encore accroché. Il avait repéré l'emplacement d'au moins un des murs invisibles et s'appuyant sur celui-ci, il fit un nouveau bond, cette fois vers la créature, l'arme volant à côté de lui, comme s'il bénéficiait d'un troisième bras invisible.
Le djinn ne s'attendait pas du tout à ce qu'il se rapproche et ne put rien faire pour éviter la lame lorsque celle-ci vint trancher un second bras, du même côté que le précédent. La créature était désormais déséquilibrée dans sa défense et Harry en profita pour la Stupéfixer. Le sort atteint le gardien de plein fouet mais comme il s'y attendait, l'illusion ne se dissipa pas pour autant. Le regard déterminé, il pointa sa baguette sur la créature à présent pétrifiée.
- Avada Kedavra !
Cette fois, l'Impardonnable atteint sa cible. La peau bleue du djinn devint progressivement grise avant de tomber en poussière, comme en cadavre dévoré par les flammes et dont il ne resterait que les cendres. L'environnement chimérique se dissipa et le jeune sorcier réintégra son corps avec soulagement.
Dans la petite bibliothèque, tout était silencieux. Rien ne laissait croire qu'il y avait eu un combat ici quelques instants plus tôt, si ce n'était cet amas de poussière à la forme si particulière, étendu sur le sol. Il n'y avait même pas de cadavre et quelque part, cette vision rassura le Survivant.
Il reprit son souffle et souleva sa tunique. Son épaule et ses côtes avaient bien été entaillées dans la réalité mais les blessures étaient bénignes. Il essuya simplement le sang qui y avait coulé puis se rhabilla avant de ramasser le grimoire et de le glisser dans son sac. Il n'avait plus aucune raison de rester ici. Il jeta un Tempus. Il lui restait bien suffisamment de temps pour transplaner jusqu'au recoin de l'aéroport qu'il avait repéré plus tôt. Il sortit de la pièce sans un bruit, referma soigneusement la porte et ouvrit la première fenêtre venue pour regagner l'extérieur. Finalement, cela avait été plutôt simple.
Dans l'avion, il jeta discrètement un sortilège d'illusion sur le grimoire afin qu'il paraisse aux yeux des autres passagers comme un simple dictionnaire. Il avait presque dix heures de vol devant lui et s'il comptait dormir un peu, il était aussi très curieux de lire ce grimoire, dont la protection avait requis autant de précautions de la part de son propriétaire.
Harry ne fut pas déçu de son choix. Le livre recelait bon nombre de sorts dont il n'avait jamais ne serait-ce qu'entendu parler, et notamment tout un chapitre sur les différentes manières de piéger voire détruire l'esprit de son ennemi. Voldemort allait l'adorer…
Il se contenta de feuilleter l'objet de son larcin pendant une vingtaine de minutes avant de le ranger délicatement dans son sac. Dans l'habitacle, tout était calme. Les gens dormaient ou écoutaient de la musique. Les rares personnes qui discutaient le faisaient à voix basse. Il avait gardé cette habitude de prendre ses billets en première place et pour une fois, il était heureux de pouvoir profiter du confort d'un avion. Une traversée de l'Océan indien en balai aurait été laborieuse et surtout bien plus longue.
Après avoir exploré une bonne partie du continent Africain, il avait hâte d'arriver en Inde. Il n'avait du pays que les quelques clichés véhiculés par son éducation moldue et ne savait absolument rien de sa partie sorcière. Il avait vu sur sa carte du monde que New Delhi se trouvait au nord d'un pays qui faisait treize fois la taille du Royaume Uni. Il n'avait pas d'idée précise sur les lieux qu'il souhaitait visiter et il allait probablement voler au hasard en balai et explorer ce qui se trouverait sur son chemin. Il avait prévu de voir Bombay et peut-être Calcutta… Il nota mentalement d'acheter une carte détaillée de l'Inde à l'aéroport.
Au bout d'un moment, il décida de fermer les yeux et comme la dernière fois, ses pensées remontèrent le lien de l'Horcruxe pour retrouver celles de son mentor.
- Bonsoir !
- Bonsoir, Sesha. J'imagine que tu te diriges vers l'Inde ?
Le Survivant ressentit une immense vague de soulagement. Contrairement à la froideur de leur dernière entrevue mentale, le retour de son surnom signifiait que le mage noir avait fini par passer outre sa dernière bêtise.
- Exact ! J'ai bien exploré l'Afrique. J'ai goûté plein de plats et vu tellement de choses. Je suis heureux d'avoir pu découvrir tout ça. Vous avez déjà rencontré un djinn ? J'en ai affronté un juste avant de partir !
- J'en ai déjà croisé un, oui. Des créatures orgueilleuses mais qui se laissent lier à des sorciers par contrat. Je trouve leur ambivalence totalement absurde. Je serais très curieux de savoir pour quelle raison l'un d'eux t'a attaqué.
- Ah ah vous le saurez à mon retour, j'ai hâte de vous raconter tout cela !
- Tu sembles croire que je vais t'accueillir à bras ouverts. Tu sais que je vais te punir pour ta fuite, n'est-ce pas ? Tu as rompu notre pacte, j'espère que tu ne l'as pas oublié…
Harry resta un moment silencieux.
- Je sais. Mais il fallait que je le fasse. Tout comme j'ai besoin de revenir auprès de vous.
- Je ne sais vraiment pas quoi faire de toi. Tu sais que je ne te tuerais pas. Et je ne veux pas te briser. Mais je ne peux pas te laisser braver ainsi mon autorité. Pourquoi continues-tu à faire cela ? Tu cherches à me tester ?
- Vous aussi vous avez testé mes limites. Je peux tolérer beaucoup de choses de vous. La douleur pour avoir libéré Ron, j'aurais encaissé, je savais que je la méritais. Mais pas l'enfermement. Et malgré ça, malgré ce mois…, vous pouvez être certain sans l'ombre d'un doute que je vais revenir. Partir m'a fait prendre conscience combien je tiens à cette étrange relation que nous avons vous, moi et Nagini. Je reviendrai parce que j'en ai envie. Pas parce que j'y suis obligé, ni parce que je n'ai nulle part où aller, mais bien parce que je veux le faire. Vous pouvez vous vanter d'avoir gagné ça de moi.
- J'ai l'impression que tu es devenu plus mature, depuis la dernière fois. Mais tu m'as trahi en libérant ce membre de l'Ordre, quoi que tu en penses, ta punition était à la hauteur de ta faute.
- Allons ! Vous pensiez réellement que j'aurais pu laisser mon ancien meilleur ami mourir sans rien faire ? Je ne suis pas encore assez endoctriné pour ça et je suis sûr que vous en aviez parfaitement conscience. Dans un sens comme dans un autre, cet événement ne pouvait pas bien se terminer. Durant toute cette année, vous avez toujours fait en sorte de maintenir un équilibre. Mais ça vous ne l'aviez simplement pas prévu et c'est venu mettre le bazar de votre belle toile d'araignée. Pour moi aussi, ça a été comme une grande claque en pleine face. D'un seul coup, j'ai compris qu'il me restait bien des choses à protéger mais aussi de combien j'étais proche de sombrer.
- Ne me compare pas à une araignée ! Ce que j'ai mis en place autour de toi pour te convertir à ma cause est bien plus élaboré qu'un vulgaire piège. Et ce n'est pas seulement toi qui en était la cible, mon cher Horcruxe, mais aussi tes amis, l'Ordre du Phénix et même la société sorcière dans son ensemble.
Harry ne put s'empêcher de sourire.
- Ce que vous pouvez être grandiloquent parfois. Vous n'auriez pas eu autant de facilité à gagner ma confiance si Dumbledore n'avait pas été aussi négligeant. Entre les Dursley et ses cachotteries, il vous a ouvert la voie royale. Mais vous savez, je préfère ça. Si je n'avais pas été aussi réceptif à vos arguments, j'aurais simplement été triste comme les pierres. Alors qu'à vos côtés je me sens vivant. Je sais que vous pouvez le comprendre mieux que personne. J'ai besoin d'avoir une famille à qui me raccrocher et vous me l'avez offert. Nagini et Zassy me manquent beaucoup d'ailleurs. J'ai hâte de pouvoir les revoir. Ce n'est qu'une question de jours avant que je n'enclenche le Portoloin, maintenant.
- Nagini t'en veux beaucoup, tu sais. Je doute qu'elle ne te pardonne de sitôt. Elle a été très frustrée lorsque je lui ai interdit de te voir et lorsqu'elle a appris que tu t'étais enfui… Disons que sa colère a fait écho à la mienne. Tu lui avais promis que tu ne partirais plus jamais. Il va te falloir beaucoup de temps avant de regagner sa confiance.
- Ouai j'imagine bien. Dites-lui que je reviendrai bientôt s'il vous plaît. Je vous laisse, je vais dormir un peu. Mon avion arrive demain matin.
- Dors-bien mon Sesha. J'ai grand hâte de te retrouver…
***/+/***
Harry se réveilla peu avant l'atterrissage. Le ciel avait pris une intense couleur violine et il resta émerveillé par la vue depuis les hublots. Il voyait toutes ces lumières qui scintillaient à travers le territoire, traçant les routes comme des veines sur un corps. L'aube se levait sur la capitale de l'Inde et la ville semblait déjà fourmiller d'activités. Pour sa part, il avait plutôt prévu de s'éloigner dès que possible pour rejoindre la nature. Il avait hâte de pouvoir visiter les temples mais aussi les jungles luxuriantes et ses parcs nationaux. Mais avant, il irait au marché pour acheter de quoi manger. Il avait toujours adoré la nourriture épicée et s'en léchait les lèvres d'avance...
À l'aéroport, il décida de se procurer quelques billets de roupies, la devise moldue locale. Il avisa un homme en costume cravate particulièrement élégant et n'eut aucun scrupule à utiliser un Imperium pour lui extorquer de l'argent. Une fois renfloué, il se promena un peu aux alentours pour mieux se fondre dans la foule. Il était toujours habillé en pantalon et sweat à capuche et il sourit en voyant tous ces hommes habillés d'un sherwani, cette tunique longue, si proche de sa robe sorcière. Ici, il allait être plus compliqué de repérer ses compatriotes à leur tenue…
Il acheta un plan du cœur de New Delhi et un guide touristique puis rejoignit à pied le centre historique. Direction le marché aux épices de Khari Baoli ! Muni de son sac sans fond et d'un petit sortilège de stase de son cru, il se procura tout ce qu'il avait toujours rêvé de goûter. Des samoussa au poulet épicé, des panipuri à la pomme de terre, des naans au fromage, les pakora, ces fameux beignets de légumes… Il dégusta un lassi à la mangue en guise de petit déjeuner accompagné d'une brioche aux dattes et aux raisins. Ce ne fut qu'une fois repu et ravitaillé, qu'il commença à chercher un endroit à l'abri des regards pour se désillusionner et s'envoler.
L'air indien était chargé, porteur de mille et unes odeurs mais aussi agréablement doux pour la saison. Le retour en Angleterre en plein mois de janvier allait lui faire un sacré contraste… Volant, invisible, dans le ciel, il choisit de se diriger vers l'Ouest. Le Rajasthan, la région frontalière avec le Pakistan était bien plus sauvage et après avoir baigné dans la foule toute la matinée, il était soulagé de pouvoir retrouver un peu de solitude. Il s'amusa à se perdre dans les dunes de sable et passa le reste de sa journée à dessiner le paysage, à l'ombre d'une oasis.
Le soir venu, il vola un peu vers le Sud pour se rapprocher de Bombay, avant de choisir un endroit suffisamment désert pour y installer sa tente. Il s'agissait d'un plateau de roche jaune en amont d'une vallée et le panorama y était magnifique. Comme chaque soir, il lança ses sortilèges habituels, le rendant invisible aux yeux des sorciers comme des moldus, avant de se coucher, bien à l'abri dans sa tente.
Plus le temps passait et plus il avait hâte de rentrer. La conversation de la veille avec le mage noir le lui avait encore prouvé. Il était devenu désespérément dépendant de Voldemort et il voulait retrouver sa présence, même s'il l'obligeait à faire de choses qu'il réprouvait. Parce qu'il était puissant et protecteur, parce qu'il maîtrisait mille et un sortilèges, parce qu'il répondait toujours à ses questions avec sa sincérité désarmante et parce qu'il le connaissait mieux que personne. Ces derniers mois, il avait appris à apprécier son humour mordant, à décrypter son caractère parfois irascible et surtout à savourer leurs relations sexuelles torrides. Exit le Gryffondor borné qui ne comptait que sur la chance pour réussir. Il était devenu un vrai Serpentard, fier et rusé mais aussi désireux d'attendre et de s'améliorer.
Ce soir-là, il préféra rester hors de portée de son mentor, fermant son esprit avant de s'endormir. Il ne voulait pas non plus lui laisser croire qu'il était accro, il s'était déjà bien trop dévoilé lorsqu'il était ivre !
Sûr de ses défenses et épuisé par sa riche journée, Harry dormait si profondément qu'il ne sentit pas ses sortilèges être levés un par un. Un mystérieux sorcier encapuchonné était simplement apparu à proximité de son campement, au beau milieu de la nuit, comme s'il avait toujours su que le Survivant était là. L'homme avait fait preuve d'une grande délicatesse, maniant sa baguette avec la précision d'un chef d'orchestre, traçant les runes dans l'air sans faire le moindre bruit. Tout juste avait-il souri lorsque la tente était redevenue visible. Puis il s'était engouffré dans l'abri, et l'instant d'après, une véritable explosion avait retenti, déchirant la toile magique comme un vulgaire papier de soie.
Malgré cette année passée auprès de Voldemort, toute une vie d'insécurité ne pouvait s'effacer en un clin d'œil et le jeune sorcier avait gardé de nombreux réflexes, notamment celui de se réveiller dès que quelqu'un s'approchait dans son sommeil. Voyant une silhouette inconnue penchée sur lui, il avait réagi d'instinct, bondissant hors de son lit avec une vigueur stupéfiante avant d'attaquer son adversaire à coup de Bombarda. Le sorcier adverse avait encaissé le sort sans faire le moindre geste, comme s'il y était tout bonnement insensible, et Harry fronça les sourcils.
Il était loin d'être un expert en Legilimancie mais l'homme face à lui ne laissait absolument rien transparaître, ses pensées étaient un mur impénétrable, tout comme son aura magique qui ne laissait rien deviner de sa puissance. Il ne savait pas ce qu'il voulait mais il ne comptait pas se laisser faire pour autant.
Sa première hypothèse fut que le sorcier était le propriétaire du grimoire, mais il n'avait pas le temps de réfléchir à sa théorie car déjà son adversaire l'attaquait avec un sortilège informulé. Harry esquiva immédiatement le sort, peu désireux de vérifier s'il était capable de le bloquer ou non. Cependant il comptait bien contre-attaquer. Ils étaient au beau milieu de nulle part et il pouvait se lâcher.
Il invoqua d'un geste une tempête de sable pour se dissimuler et en profita pour invoquer deux golems de terre à ses côtés et leur donner son apparence. Il s'était nettement amélioré depuis son duel contre Bellatrix Lestrange mais il ne fut cependant pas assez rapide. Alors qu'il s'apprêtait à lancer l'assaut, plusieurs lianes étaient sorties de terre simultanément, comme les tentacules d'un filet du diable, et avaient broyé les créatures à peine créées.
Harry avait tout juste eu le temps de faire une esquive en avant, puis une seconde alors que le végétal monstrueux essayait sans cesse d'attraper ses chevilles pour l'immobiliser. De son côté, son adversaire avait lancé d'autres sorts dans sa direction et il râla de dépit en les déviant à l'aide de rochers. Il avait besoin de gagner un minimum de temps pour reprendre le contrôle du combat ! Il jeta un Confringo aux pieds du sorcier ennemi et celui-ci l'évita sans difficulté mais le jeune sorcier fit voler jusqu'à lui un large éclat de roche et se hissa souplement dessus, se mettant hors de portée des lianes maléfiques. Il aurait aimé invoquer un Feudeymon mais il savait que son adversaire ne lui laisserait jamais le temps d'incanter et il était encore incapable de le lancer en informulé.
Le jeune sorcier jeta donc un nouveau sort vers le sol, provoquant cette fois un violent tremblement de terre qui fissura la roche en profondeur. Il pensait légitimement que son adversaire allait se trouver désemparé, mais celui-ci s'envola tout simplement, toujours sans prononcer la moindre formule. Harry écarquilla les yeux.
- Voldemort !?
Le mage noir n'était pas le seul à savoir voler, mais il y avait tout de même peu de chance qu'il affronte justement l'un des rares autres sorciers capables de le faire. Son adversaire ne répondit pas pour autant, se contentant de lever sa baguette. Il faisait encore nuit, cependant la lune était suffisamment haute dans le ciel pour voir un minimum, et il reconnut sans mal la baguette de Sureau. Changeant de tactique, le Survivant invoqua cette fois une tempête de feu semblable à celle utilisée par Dumbledore pour se débarrasser des Inferi. Le combat avait désormais un tout autre but et il comptait bien en mettre plein les yeux à son mentor.
Voldemort leva sa baguette en l'air et la foudre s'abattit tout autour d'eux, obligeant Harry à descendre de son perchoir pour esquiver plus facilement les éclairs qui le ciblaient. Heureusement, les tentacules avaient été incinérés par ses flammes et il en profita pour attirer cette fois l'eau du lac qui se trouvait à proximité. Il forma un dragon aquatique qui se jeta sur Voldemort comme s'il voulait le dévorer. Il pensait que son mentor n'aurait cette fois pas le temps de le bloquer, trop occupé à l'attaquer à l'aide de ses éclairs. Cependant, le mage noir, non content de le parer, l'avait même dévié pour le renvoyer à toute vitesse sur Harry qui se prit sa propre attaque de plein fouet.
Le jeune sorcier fut presque noyé par cette vague qu'il n'avait pas eu le temps de bloquer et ces quelques secondes avaient permis à son mentor de le cibler d'un nouvel éclair. Il essaya bien de l'éviter mais il était ralenti par ses vêtements détrempés et tout le sol autour de lui était devenu conducteur à cause de l'eau résiduelle. Il fut foudroyé et tomba à genoux, assommé sur le coup.
Le Seigneur des ténèbres s'approcha de son apprenti qui ouvrit soudain les yeux.
- Non, pas encore…
D'un geste de baguette et d'une formule tout juste marmonnée, Harry disparut dans le sol en un clin d'œil avant de ressortir quelques mètres plus loin. Il se releva cependant péniblement et vacilla à nouveau moins d'une seconde plus tard, toussant et crachant l'eau qui s'était infiltrée dans ses poumons. Malgré son état, il leva le bras mais Voldemort s'empressa de le projeter à terre, anticipant toute tentative de transplaner. D'un bond, le mage noir s'était précipité sur son Horcruxe humain et n'eut aucun mal à le maintenir au sol, ce dernier était trop impacté par sa récente électrocution pour lutter de manière efficace.
- Arrête de combattre, Sesha…, laisse-toi faire.
Le mage noir le priva de sa baguette, non sans mal, avant de la briser d'un coup net.
- Non ! Ma baguette !
S'obstinant malgré un mal de tête lancinant, le jeune sorcier plissa les yeux vers Voldemort qui souleva enfin sa capuche, dévoilant un visage séduisant mais au sourire non moins sadique. Il cessa alors de résister et son mentor fit apparaître une série de liens pour l'attacher au sol.
- Allons, ce n'était pas ta vraie baguette. Tu savais que je j'allais te punir pour t'être enfui. Et j'ai créé un maléfice spécialement pour toi. Plus tu tarderas à rentrer et plus ça sera douloureux.
- Quoi ! Mais… vous n'allez pas me ramener avec vous ?
Le mage noir l'ignora tout bonnement et Harry gémit faiblement, à présent totalement immobilisé. Il ne comptait tout de même pas le laisser ici ! Il avait commencé à incanter mais le Survivant était incapable de se concentrer sur la formule que chuchotait son mentor.
- … libera… Corpus... sanguinem ligaretur… dolore…
Il frissonnait, ses vêtements humides collaient désagréablement à sa peau et les liens enserraient ses membres au point d'avoir des fourmis dans les pieds et les mains. Soudain, Voldemort fit un geste de baguette et Harry ressentit une soudaine chaleur partir de son bas-ventre. Il écarquilla les yeux.
- Qu'est-ce que vous m'avez fait !
Sa voix était un peu éraillée et témoignait de son angoisse. La fatigue commençait aussi à se faire sentir et il savait qu'il était moralement au bord du gouffre.
- Tu comprendras bientôt plus concrètement quelles en sont les conséquences, mais je vais tout de même te donner quelques indices. Le maléfice commencera à t'attaquer dès que douze heures se seront écoulées sans un contact avec moi. Je pense que tu t'en rendras vite compte par toi-même mais rien ne pourra te soulager. Et d'ici moins de vingt-quatre heures, tu seras prêt à tout pour obtenir une libération, même s'il faut ramper à mes pieds pour cela.
- Pourquoi vous me faites ça ?
- Tu as osé me quitter alors que tu m'appartenais ! Tu es parti loin de moi, hors de ma surveillance ! Maintenant tu vas comprendre le sens de mot dépendance. Et puisque tu aimes tant voyager et vivre comme un moldu, je vais désactiver ton Portoloin. Je surveillerais ton trajet à distance...
Harry ferma brièvement les yeux, se retenant de maudire le sorcier qui régissait sa vie. Il commençait déjà à réfléchir aux différentes solutions à sa disposition.
- Et je vais faire comment une fois en Angleterre ? J'ignore toujours où se trouve la maison !
- Je t'attendrais dans ma résidence secondaire. Tu as un balai j'imagine. Et le cas contraire, débrouille-toi, tue un sorcier et vole-lui sa baguette s'il le faut. Je me moque des moyens utilisés. C'est autant une mise à l'épreuve qu'une sanction pour tes actes. Sur ce, je vais te laisser dormir un peu. Tu en auras besoin… Je doute que tu parviennes à trouver le sommeil la nuit prochaine…
Le jeune sorcier était toujours immobilisé au sol et il ne put rien faire lorsque Voldemort découpa le col de son sweat pour accéder au Portoloin. Il le désactiva d'un nouveau sort avant de relever les yeux vers son visage. Avec un sourire, il caressa brièvement la joue de son Horcruxe humain avant de se relever et dissiper les liens.
Harry massa ses poignets et bras endoloris et se redressa alors que son mentor disparaissait sous ses yeux. Il n'avait même pas cherché à l'arrêter ou à protester, il savait que ce serait inutile. Il regarda autour de lui en soupirant. Sa tente était en miettes mais il lui restait son lit de camp et son duvet. Il avait à manger dans son sac sans fond et une gourde d'eau encore pleine ainsi qu'une tenue de rechange. En revanche, s'il avait certaines capacités en magie sans baguette, il était incapable de se désillusionner, de changer son apparence ou encore moins de lancer un Imperium. Il allait devoir récupérer suffisamment d'argent pour acheter son billet d'avion de manière réglementaire, et ce sans violer le Code International du Secret Magique.
Il imagina un instant la tête de Yaxley s'il arrivait en plein milieu du Ministère de la Magie, escorté par les Aurors indiens… D'autant qu'il n'avait aucune idée de l'état dans lequel il serait une fois les fameuses 12 heures passées. L'étrange sensation qui l'avait assailli juste après le sort avait rapidement disparu et il ne pouvait faire que des hypothèses. Il savait qu'il n'arriverait jamais à Londres dans le temps imparti mais il n'était pas vraiment pressé de le découvrir.
Contrairement à ce que le mage noir lui avait préconisé, le Survivant fut incapable de retrouver le sommeil. Il se sentait trop vulnérable sans ses sortilèges de protection et il ne cessait de rejouer leur duel dans sa tête. Lui qui avait voulu impressionner son mentor, il n'avait pas tenu bien longtemps…
Finalement il se remit en route alors que le ciel commençait tout juste à s'éclaircir. Heureusement qu'il avait toujours sa carte de l'Inde pour se repérer. Il devait rejoindre Bombay, à environ 600 km d'ici. S'il faisait tout le trajet en balai, il y en aurait au moins pour 4 heures de vol, mais il serait impensable d'accéder au centre-ville en pleine journée sans se faire voir. Quant aux moyens de transport moldus, il comprit après un rapide calcul qu'il lui faudrait au moins une dizaine d'heures pour faire le trajet.
Il ne lui restait dès lors pour seule option que de s'avancer au maximum pendant la journée, puis d'attendre la tombée de la nuit pour rejoindre le centre-ville. De là, il n'aurait plus qu'à se rendre à l'aéroport pour connaître le montant d'un billet. Il comptait ensuite se positionner à proximité d'un distributeur d'argent et détourner l'attention de ses utilisateurs pour les détrousser, en espérant qu'aucun sorcier ne le repère. Finalement, il comptait toujours sur sa chance, lorsqu'il s'agissait de lutter contre Voldemort…
N'ayant aucun moyen d'utiliser un Tempus, il ne savait pas exactement à quelle heure le mage lui avait rendu visite et il avait l'impression de porter une bombe à retardement sans savoir le temps restant avant l'explosion.
Lorsque le soleil fut suffisamment haut dans le ciel, il se posa pour se réchauffer. Il avait passé les deux dernières heures à frissonner malgré ses vêtements secs et se sentait déjà épuisé. Il avait fait la première moitié du trajet en restant au-dessus des nuages et ne serait pas étonné s'il tombait malade. Il réussit tout de même à faire un feu avec deux cailloux, de l'herbe sèche et du petit bois. Au moins il était encore capable de faire ça "à la moldue"... Il mangea encore quelques fritures achetées la veille et dessina le paysage qui s'offrait à lui. Il s'était posé au beau milieu d'une région en friche et des flamands rose paissaient paisiblement à proximité.
Malgré les sous-entendus de Voldemort, il ne savait pas trop à quoi s'attendre, ainsi, lorsqu'il s'aperçut de son érection aux alentours de 16 heures, il gémit à la fois de dépit et de gêne. Assis contre un arbre et perdu dans ses pensées, il n'avait pas immédiatement ressenti les effets du maléfice. Ce ne fut qu'en portant machinalement la main à son sexe qu'il en avait pris conscience. Sa verge était tendue comme en plein cœur d'un acte sexuel et il eut beau essayer d'évacuer un peu la pression, rien n'y fit. Il pouvait presque entendre le mage noir ricaner face à son désarroi.
Il se souvenait encore quand Dudley avait fait une crise de priapisme à l'âge de 8 ans. Son oncle et sa tante l'avaient conduit en urgence à l'hôpital alors qu'il beuglait comme un veau qu'on égorge… Il espérait bien ne pas en arriver là.
Le reste de sa journée fut donc nettement moins agréable. Son pénis était de plus en plus douloureux et il redoutait par avance le vol en balai jusqu'à Bombay. La chaleur et la moiteur de l'air n'avaient rien arrangé et il transpirait malgré ses vêtements fins.
Le soir venu, il avait calé plusieurs couches de tissu entre ses cuisses pour éviter que son sexe ne soit en contact avec le manche de son balai et avait commencé son vol à toute vitesse. Il avait cependant bien vite ralenti tant les frottements de l'air et de ses vêtements contre sa verge lui étaient insupportables.
Une fois arrivé à la métropole, sa première action fut de voler un large sherwani sur un étendoir à linge pour pouvoir cacher son érection persistante.
L'aéroport international se trouvait littéralement en plein cœur de la ville et il le rejoignit rapidement. Il y avait un vol direct pour Londres qui partait un peu avant 2 heures du matin et arrivait vers 7 heures sur place. Le billet le plus économique coûtait presque 30.000 roupies et il n'avait aucune foutue idée de combien cela faisait en livres sterling mais il s'en fichait. Il lui restait un peu plus de trois heures pour récupérer suffisamment d'argent. De toute façon, il avait tellement mal qu'il se sentait prêt à agresser un moldu s'il n'y parvenait pas dans les temps. Le moindre pas en avant était un calvaire et le simple frottement de son pénis contre sa peau lui était intolérable.
Il trouva bientôt un distributeur automatique en périphérie de l'aéroport. Il avait recouvert sa tête de son keffieh brun et s'était simplement assis sur un banc à proximité, prêt à surprendre le premier client venu. Il était cependant assez tard et personne ne se présenta pendant la première heure. Harry était sur le point de désespérer et commettre un cambriolage lorsqu'un homme approcha. Il était habillé à l'européenne, costume noir, lunettes de soleil sur la tête, cheveux gominés et large sourire.
- Hey mec ! T'as l'air triste tout seul ! Tu veux de quoi chasser le dragon ? J'ai de tout, Hash, Shamrocks, neige, speed, acide, sels de bain… T'as l'air sympa, je te fais un prix !
Le jeune sorcier le salua d'un signe de tête. Le dealeur avait sans doute de l'argent sur lui et il avait choisi cette rue justement pour son absence de vis-à-vis. Il avait juste besoin de le retenir le temps de trouver un plan.
- Euh bonsoir. La drogue est légale par ici ? Qu'est-ce que je peux consommer sans risque ?
- Le haschich, personne viendra t'faire chier. Mais si tu prends quelque chose de plus fort, vaut mieux faire ça à l'abri des regards indiscrets, tu vois. T'es un touriste ? T'as un squat ? T'as l'air dans le mal, mec. Tu veux du Fentanyl ?
Il aurait bien été tenté par un anti-douleur mais il avait un avion à prendre et vu la réaction du mage noir lorsqu'il avait bu de l'alcool, il n'osait imaginer ce qui se passerait s'il s'essayait aux drogues moldues. Pendant que le dealeur parlait, il avait mentalement inventorié le contenu de son sac pour trouver quelque chose qui lui serait utile. Assommer quelqu'un était trop hasardeux, il ne savait pas vraiment à quel endroit du crâne taper pour lui faire perdre connaissance. Et s'il le tuait, il devait absolument éviter d'avoir du sang sur ses vêtements et ne surtout pas lui laisser le temps d'appeler à l'aide. Il avait repéré à proximité un large conteneur qui lui permettrait de mettre le corps à l'abri des regards immédiats. Mais le plus dur restait à faire…
Finalement, à défaut d'une meilleure solution, il décida d'utiliser un foulard pour l'étrangler. À l'aide de sa magie, il fit discrètement glisser le tissu hors du sac, puis le long de sa jambe.
- Ça se prend comment le Fentanyl ? C'est comme la morphine ?
- Ouai mec, le plus puissant de tous. Il suffit de l'avaler, c'est un cacheton. Avec ça, tu te sens invincible. Ton corps est si léger, tu m'en donneras des nouvelles ! T'as combien sur toi ?
Harry ramena son sac sur le devant, réprimant une grimace alors que le mouvement occasionnait un nouveau frottement contre son membre hypersensible. Il fit mine de chercher son portefeuille et, profitant que le regard du revendeur de drogue soit fixé sur ses mains, il utilisa sa magie pour enserrer le tissu autour de la gorge de sa victime. Sans lui laisser le temps de s'en étonner, il crispa ses doigts et se concentra pour la comprimer de toutes ses forces, ne s'arrêtant pas avant de voir les lèvres bleuies par l'asphyxie.
Le cœur battant à toute allure, il s'empressa de fouiller les affaires du défunt pour s'emparer de son portefeuille. L'homme avait effectivement tout un panel de drogues diverses et variées mais il résista à la tentation de prendre quelque chose pour soulager sa douleur. De toute façon, il n'avait aucune certitude quant à leur efficacité contre les conséquences du maléfice et au point où il en était, cette souffrance l'obnubilait tellement qu'elle l'empêchait de penser à son acte.
Par chance, le dealeur avait un bon pactole, lui offrant largement de quoi se payer son billet d'avion et même plus. Il se saisit de la liasse de billets et fit léviter le cadavre jusqu'à l'imposante benne à ordure qui faisait le coin. Il déplaça quelques sacs poubelles pour l'en recouvrir avant de faire demi-tour pour rejoindre l'aéroport. Dans ses poches, ses mains tremblaient nerveusement et il avait l'impression que la culpabilité se lisait sur son visage. Cette fois, il avait bel et bien commis un meurtre de sang-froid, il ne pouvait le nier.
À l'aéroport, une fois sa place réservée, il profita de l'espace salle de bain offert aux passagers de vols longs pour prendre une longue douche glacée. L'eau froide ne diminua en rien l'intensité de son érection mais anesthésia légèrement sa peau et lui permit de se décrasser de toute la transpiration et la poussière accumulées durant ces deux derniers jours.
Il attendit ainsi son vol dans un état second, incapable ne serait-ce que de s'asseoir. Le moindre geste le mettait au supplice et il redoutait les longues heures de vol à devoir rester sur un siège. La douleur supplantait tout autre signal tel que la faim ou le sommeil, et tout son esprit était tourné vers un seul but : rejoindre Voldemort, coûte que coûte. Dans son état normal, sa culpabilité l'aurait sans doute empêché d'avancer mais cette fois, même le souvenir de son meurtre avait été relegué inconsciemment au second plan pour lui permettre de continuer.
Lorsqu'il fut invité à prendre place, il marcha lentement vers la porte d'embarquement pour rentrer parmi les derniers passagers. Lorsqu'il avisa sa place, il eut envie de pleurer et d'insulter Voldemort. Si seulement il lui avait laissé son Portoloin…
Il avait bien évidemment pris un billet en classe économique et le passager à ses côtés était un adolescent d'environ 11-12 ans, écouteurs vissés sur les oreilles et paquet de chips ouvert sur la tablette. En achetant son billet au dernier moment, il n'avait bien évidemment pas pu se mettre côté fenêtre et il comprit rapidement que son vol allait être un enfer. Le gamin bougeait beaucoup et le bouscula même pour récupérer un sac dans les compartiments au-dessus des sièges, au point qu'après une heure de vol, Harry n'était pas loin de commettre son second meurtre de la journée. Il se concentra sur sa respiration et tâcha de faire abstraction de son environnement immédiat. Le garçon lui rappelait Dudley en brun et lorsqu'il le heurta une nouvelle fois sans même s'excuser, il décida de trouver une solution radicale.
Le jeune sorcier attendit patiemment que l'adolescent se goinfre d'une nouvelle poignée de chips, mais lorsqu'il le fit, il projeta brusquement sa magie dans sa gorge pour provoquer une fausse route. Sa victime se mit immédiatement à siffler et Harry attendit quelques secondes avant de se lever pour interpeller un steward.
- Excusez-moi, monsieur, je crois que ce garçon est en train de s'étouffer…
- Vous avez raison, écartez-vous !
Il recula de quelques pas mais ne relâcha pas sa pression mentale pour autant. Le visage de son voisin de siège était devenu rouge écarlate et bien évidemment les vigoureuses claques dans le dos administrées par le membre d'équipage restèrent sans effet. Ce ne fut que lorsque le steward s'essaya aux compressions abdominales qu'il consentit à libérer sa victime. Le garçon se mit alors à régurgiter toutes les chips récemment absorbées, formant une épaisse flaque nauséabonde sur la place précédemment occupée.
Quelques minutes plus tard, une hôtesse de l'air intervint.
- Toutes nos excuses pour le dérangement, monsieur. Toutes les places sont occupées en classe économique, nous allons donc vous installer en première classe.
Harry jeta un regard amusé à l'adolescent en larmes et suivit l'hôtesse avant de s'installer avec soulagement à sa nouvelle place. Au moins ici il pouvait retirer ses chaussures et s'asseoir en tailleur, évitant ainsi la pression de ses cuisses sur sa verge. Il n'avait personne à côté de lui et avait un hublot pour s'évader mentalement. En prime, sa petite vengeance lui avait changé les idées pendant quelques minutes.
Finalement, il avait parfois du bon de faire le mal…
***/+/***
Lorsque Harry arriva à l'aéroport de Londres, il accueillit avec un certain soulagement son retour en terre natale. Cela faisait quasiment un mois complet qu'il avait quitté sa patrie et il était aussi heureux d'y revenir qu'il avait été enthousiaste de la quitter. Le soleil n'était pas encore levé et l'air était froid et humide mais son but était proche. Il était tellement impatient que Voldemort le délivre de son maléfice qu'il n'allait certainement pas s'arrêter pour une question de météo.
La résidence secondaire de Voldemort était dans le Sud du Surrey, à quelques minutes de vol de l'aéroport international mais il serait difficile d'y décoller sans se faire remarquer par les moldus. Il convertit donc ses dernières roupies au bureau de change de l'aéroport et se paya un taxi jusqu'au 12, square Grimmaurd.
Contrairement au jour de son départ, il pénétra cette fois dans la maison et se rendit directement au dernier étage. Tout était resté comme lorsqu'ils y avaient vécu durant la chasse aux Horcruxes. On pouvait voir que l'immeuble avait été fouillé, sans doute par les Mangemorts qui les avaient suivis, mais ils avaient dû se rendre à l'évidence que la demeure ne contenait rien d'intéressant.
Pour l'heure, c'était une caractéristique bien particulière qui intéressait Harry. Puisque la maison était incartable, il pouvait décoller depuis la fenêtre du grenier sans prendre le risque de se faire voir avant d'atteindre une certaine altitude et il ne perdit pas une seconde. Il cala à nouveau un vêtement entre ses cuisses et enjamba la fenêtre avant de prendre de la hauteur. La libération était proche…
Volant au-dessus des nuages, il rejoignit sa destination et un temps record, mais lorsqu'il atterrit devant l'entrée, il s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. Voldemort lui avait prédit qu'il viendrait ramper à ses pieds pour obtenir la délivrance et il souffrait tellement qu'il était de toute façon incapable de courir, en revanche il lui restait encore un minimum de fierté.
Tâchant de marcher à peu près normalement, il pénétra dans la maison en contenant son impatience. Connaissant le sadisme du mage noir, il allait sans doute s'amuser avec lui, mais maintenant qu'il était là, il n'était plus temps de reculer. Il se rendit immédiatement dans la salle du trône. Voldemort n'y était pas mais Nagini était présente et la Maledictus releva immédiatement la tête en le voyant approcher. Il sourit largement et écarta les bras, sincèrement heureux de la revoir.
- Salut grande sœur ! Je suis rentré !
Il comprit cependant en voyant le serpent géant foncer sur lui qu'il aurait sans doute dû se montrer un peu plus prudent. Il n'était pas en état de l'esquiver et elle le projeta en arrière avant d'entourer ses anneaux autour de lui avec une vitesse hallucinante, serrant de plus en plus fort.
- Tu as rompu ta promesse ! Tu as abandonné le Maître et Nagini ! Tu nous as trahi !
- Nagini, s'il te plait ! Arrête ! Tu me fais mal ! S'il te plait !
Il hurla alors que l'emprise se faisait insupportable. Son sexe toujours en érection était comprimé contre son bas-ventre mais non content de ça, la pression grandissante n'était pas loin de lui briser les jambes !
- Sesha doit être puni ! Sesha a fait du mal à Nagini et a désobéi au Maître !
- Je t'en prie, Nagini, grande-sœur ! Arrête… J'ai trop mal…
Loin de lui obéir, la Maledictus raffermit son étreinte et lui donna un violent coup de tête qui l'assomma à moitié. Harry hurla à nouveau en sentant les os de son bassin se fissurer. Il avait aussi l'impression que ses genoux allaient être broyés sous peu.
- Nagini, arrête !
Il fut si soulagé par l'arrivée de Voldemort qu'il fondit en larmes.
- Mais, Maître !
- Je l'ai déjà puni, ne me fais-tu pas confiance pour cela ?
Les anneaux se desserrèrent progressivement mais le Survivant n'était plus en état de bouger. Il avait tellement mal qu'il perdit connaissance entre les bras de son mentor.
***/+/***
Lorsqu'il se réveilla, il constata avec soulagement que le maléfice avait été levé. Son sexe était enfin au repos après presque dix heures en érection et un frisson le parcouru en se remémorant tout ce que la douleur l'avait amené à faire durant ces dernières heures. Il avait tué un homme, étranglé à l'aide de sa magie pour lui voler de l'argent. L'idée que sa victime était un dealeur de drogue le réconforta un peu. Au moins il n'avait pas tué un innocent...
Puis il avait presque étouffé un garçon dans l'avion... Heureusement sans aller plus loin. Enfin, lorsqu'il était rentré, Nagini l'avait attaqué et presque brisé les deux jambes. Étrangement, c'était ce qui l'avait le plus marqué. La Malédictus s'était sentie si trahie par sa fuite qu'elle lui tiendrait probablement rancune pendant un bon moment...
Basculant sur le côté, il plia prudemment ses genoux avant de poser les pieds à terre. Il avait encore un peu mal mais au moins il était capable de marcher.
Son premier réflexe fut de vérifier si la porte de sa chambre était ouverte et il soupira en constatant que c'était le cas. Au moins Voldemort ne l'avait pas à nouveau enfermé. Il s'habilla sommairement et fouilla dans son sac pour y chercher le grimoire volé en Afrique du Sud. Il l'avait réduit et dissimulé dans une étoffe de tissu en arrivant en Inde et il avait hâte de voir la réaction du mage noir lorsqu'il le verrait.
Maîtrisant son impatience, il rejoignit la bibliothèque, sûr d'y trouver son mentor. Celui-ci releva immédiatement la tête en le voyant entrer.
- Sesha. Je ne m'attendais pas à te trouver déjà debout.
- J'étais pressé de pouvoir vous offrir ce que je vous ai ramené. J'ai récupéré ce livre pour vous, j'ai pensé qu'il pourrait vous intéresser. Je l'ai juste feuilleté mais il me semblait que vous ne l'aviez pas.
Il tendit le petit paquet entouré de tissu à Voldemort qui s'en saisit avec curiosité. Le mage noir lui redonna sa taille originale d'un geste de sa baguette, dévoilant l'épais grimoire. Malgré son stoïcisme habituel, il écarquilla les yeux en lisant le titre.
- Oh… Effectivement, c'est un beau cadeau. Où l'as-tu trouvé ?
- En Afrique du Sud. Un sorcier se vantait d'avoir une collection sans nulle autre pareil. Pour l'avoir visitée, je peux dire que cette réputation était très surfaite, mais celui-ci a tout de même attiré mon attention. C'était ce fameux livre qui était gardé par un djinn.
- Et donc tu as pénétré par effraction dans la maison d'un sorcier, tué son djinn et volé ce livre pour moi ! J'apprécie le geste. Même si cela ne me fera pas oublier toutes tes récentes frasques pour autant...
- Je sais.
Harry s'assit sur le sol aux pieds de Voldemort, et il garda un instant le silence, appréciant simplement la quiétude des lieux. Il avait été heureux et soulagé en rentrant en Angleterre, même en sachant que son mentor n'avait pas fini de le lui faire payer. Parce qu'il était ici chez lui.
- Comment te sens-tu ? J'imagine que tu dois encore souffrir…
Le jeune homme haussa les épaules.
- C'est supportable. D'ailleurs merci d'avoir levé le maléfice.
- Quand tu es avec moi, je ne veux que ton bien.
Harry se retint de lever les yeux au ciel. La douleur ressentie était encore très fraîche dans son esprit.
- Pourquoi m'avoir infligé une telle malédiction ? C'était vraiment horrible !
- Tu continuais à me narguer… Tu prétendais vouloir rentrer mais tu restais loin de moi… Je t'ai donc incité à revenir, sans doute un peu plus tôt que tu ne l'avais prévu. Mais tu devrais le savoir… J'ai du mal à me montrer raisonnable quand il s'agit de toi.
Le jeune sorcier soupira.
- Vous saviez que j'allais rentrer. Je vous l'avais promis. Et puis… Vous avez fait du bon travail. Je n'ai plus personne à part vous et ma tête est même mise à prix dans plusieurs pays. Où aurais-je pu aller d'autre ?
Voldemort agita sa main dans sa direction et Harry sentit une force invisible le tirer en avant. Dès qu'il fut à portée, les doigts du mage noir se refermèrent autour de son cou en une étreinte possessive mais pas suffisamment serrée pour être douloureuse.
- Quoi qu'il en soit, tu n'aurais pas dû t'éloigner de moi comme ça. Ne refais plus jamais ça, je me montrerais nettement moins indulgent. Tu m'appartiens… mon Horcruxe et mon Sesha.
Harry ne chercha pas à résister ni même à se dégager et comme il s'y attendait, sa soumission était la réaction attendue. Il se sentit tout de même obligé de se justifier.
- Je sais. Mais je vous l'ai dit, je n'en pouvais plus de rester enfermé. Je ne supporte pas ça, ne pas pouvoir utiliser ma magie pleinement, être invisible à vos yeux... S'il vous plaît, ne faites plus jamais ça. Vous savez, j'ai pas mal réfléchi durant ce voyage. Quand j'ai combattu le djinn, j'ai trouvé ça excitant ! Comme lorsque nous nous sommes affrontés ou quand je me suis retrouvé face aux Aurors américains... J'ai compris que j'avais besoin d'action dans ma vie pour me sentir vivant. Et pas de faire des potions, enfermé dans un laboratoire. Du coup, j'ai pris une décision… J'accepte de prendre la marque.
Il sentit ses joues devenir rouges de honte et avait baissé les yeux. Mais il avait eu le temps de voir Voldemort écarquiller les siens. Son mentor le força à relever la tête.
- Pardon ?! Répète ce que tu viens de dire ?
- J'accepte de devenir Mangemort.
- Habituellement ce sont plutôt les gens qui me supplient de les accepter à mon service. Pourquoi maintenant ?
- Je vais devenir fou si je reste encore enfermé entre quatre murs. Je veux agir… Je ne serais jamais un adepte de la violence gratuite. Mais maintenant que vous êtes bien installé au pouvoir, j'imagine que je pourrais me rendre utile sans tuer des innocents. Enfin, si vous voulez encore de moi… Je vous promets que je ferai de mon mieux. Je mettrais en application tout ce que vous m'avez appris. Et je vous obéirai.
Son cœur battait fort dans sa poitrine. Il avait osé… Après des années à lui répéter qu'il ne deviendrait pas Mangemort, il avait finalement abandonné la lutte. Il avait bien conscience qu'en faisant cela il offrait à Voldemort les pleins pouvoirs sur lui. C'était paradoxalement plus effrayant que lorsqu'il lui avait offert sa virginité.
Le mage noir eut un sourire victorieux.
- Enfin. Tu en auras mis du temps...
TADAM ! Je pars en weekend demain, je me suis donc démenée pour terminer ce chapitre aujourd'hui ! Mon Harry passe du côté obscur, j'espèce que ça vous aura plu ! Et oui il a finit par succomber. Mais je vous garrantie que ça ne sera pas un Mangemort comme les autres, loin de là... ;) Hé hé hé !
Et oui, ce n'est pas fini ! Prochain chapitre avec le marquage de Harry, un LEMON et ses premières missions en tant que Mangemort en compagnie de Drago ! ;) Je pense que l'histoire va faire encore au moins deux chapitres (j'ai tendance à estimer plutôt moins que la réalité). XD
L'Ordre du Phénix continue de lutter au Royaume-Uni. Est-ce que Harry pourra garder ses principes ? Hum hum hum... J'ai plusieurs aventures en tête (je me hype toute seule...). Ca fait longtemps qu'on a pas revu Zassy aussi, comme promis il va accompagner son maître. ^^ Bref, rendez-vous dans deux semaines maximum pour le prochain chapitre. Et si vous avez aimé, reviews pleeeease !
