Me revoilà ! Ufg, dans une semaine exactement je passe mon examen sur les régimes matrimoniaux et les divorces. Souhaitez-moi bonne chance, je déteste ça. J'appréhende tellement l'épreuve...
Enfin bref ! Quoi de neuf chez vous ?
De mon côté je continue à écrire ma fic sur ma SI dans BNHA, le Wisdom-verse (comme le Spirder-verse !) x) Bon, mon rythme a beaucoup ralenti maintenant que je travaille toute la journée. En comptant mon temps de trajet, bah, de 8h30 à 19h, je bosse. Quand je rentre, j'avoue que j'ai du mal à écrire. Des fois je fais deux pages, des fois zéro. On est loin de mon rythme de 6 pages par jour durant mon mois de congé/préavis !
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Passons aux réponses aux reviews !
Hello Sam est classe ! Uh uh uh, nope ! Ce n'est pas une tierce partie qui a pris ce rouleau... x) Je suis contente que la conversation de Naruto et ses équipiers t'ai plu ! Honnêtement c'était ma motivation principale pour écrire ce chapitre, je voulais que ce pauvre petit Naruto ait du soutien. Avec la Team Sunshin, c'était garanti x)
Hey Dieu du Chaos ! Naaaan, c'était pas vraiment un cliffhanger, comparé au précédent chapitre ! Mwahahah. Et oui, Tsunami face à Naruto possédé par le Kyubi, ça sera une autre histoire. Sa haine et sa terreur sont très profondément encrées dans son esprit...
Coucou IceQueen ! Ah ah, tout de suite tu pense au complot x) Tu n'as pas tort ! C'ets bien quelqu'un qui a l'oeil sur ce kinjutsu qui l'a pris !
Salut liamireldib-b ! Le mode d'emploi ne va pas réapparaitre tout de suite, mais effectivement c'est une bombe à retardement. Bien vu, si tu avais deviné que le chat devant l'auberge était une invocation ! Sinon, pour l'équipe 9 : en effet, ils sont "faits" pour Naruto. Déjà, ils sont bien plus ouverts au dialogue que l'équipe 7 du canon. Et ensuite, ils ont davantage d'empathie. Hotaru a elle aussi été transformée en arme humaine, et Hikari sait ce que c'est de vivre dans la peur d'être rejeté/utilisé si son secret est découvert (même s'il n'a pas encore activé son Dôjutsu). D'ailleurs, peut-être qu'il en parlera un jour à ses coéquipiers... Je n'en suis pas encore là. Bref ! Mais oui, Hkari est jaloux de ses soeurs. C'est dur de vivre dans leur ombre.
Yo Klonoa ! Aaaah tu brûlais mais non, ce n'est pas un espion d'Orochimaru qui a récupéré le kinjutsu ! Dommage ! Ca aurait été marrant tient. Surtout pour l'arc de l'invasion durant l'examen Chuunin. BOUM, plus de village xD
Coucou Shinlya ! Contente de l'apprendre =) Ouais, Tsunami est hyper-protectrice. Pas que ça l'aide beaucoup, vu qu'elle arrive après la bataille ! Sinon, bravo tu as vu juste pour Hotaru, ah ah =) Son Kinjutsu est en fait une sorte de bombe nucléraire parce qu'elle accumule l'énergie naturelle (un peu comme le mode Senin de Jiraya ou Naruto, mais relâché en une seule fois au lieu de renforcer le corps de l'utilisateur). Sinon, pour le secret d'Hikari, ça va encore durer un certain temps. Il ne se valorise pas assez, ce gamin x)
Oooh Lord Feynor, une SI dans Bleach ça a TELLEMENT de potentiel. Parce que ça ne serait pas une SI, ça serai un glitch dans l'administration de l'Au-delà, quelqu'un qui se réincarne avec les souvenirs d'un autre monde ? L'idée me plaît ! Si un jour je me remet à Bleach, vu comment je suis lancée, je ferai sans doute une SI, ah ah
Yep Aomine, les chats ressemblent à leurs homonymes de Bleach x) Sinon, nope, Tsunami ne risque pas de se faire taper les doigts pour interférence. Déjà parce que 1) elle est Jounin 2) elle avait fini sa mission et 3) elle a sauvé Tenzo. Les ninjas de Konoha se serrent les coudes et tant que ça fini à l'avantage du village, l'administration n'est pas trop regardante ! x)
Hello Papymothe ! Ah ah contente de t'avoir fait rire même dans un chapitre plein de drama xD Sinon oui en effet, la Team Tenzo est genre, un condensé de potentiel de désastre xDDD Ils sont tous over-cheaté et super-gentils et bourrés de problèmes! Mais au moins ils se soutiennent et sont honnêtes les uns envers les autres... Ce qui est plus qu'on ne pouvait en dire de la Team 7 du canon.
Yo Rose-Eliade ! Ah, mais ce n'est pas le rôle de ses élèves de soutenir Tenzo. Au contraire, c'est lui qui doit les soutenir. Pour être aidé, Tenzo devra aller chercher du soutien ailleurs...
Du coup tu lis plusieurs chap' à la fois Amie des batraciens ? Je ne sais pas comment tu fais, moi quand une de mes fics favorites update je DOIS lire le chapitre immédiatement xDDD Quite à revenir un arrière pour me remettre dans le contexte !
Le pavé de Yuedra ! C'est toujours la review que j'attends avec impatience, en mode "oh qu'est-ce qu'elle a deviné encore" xD Nope, je ne connaissais pas ce surnom de Pedomaru avant que tu en parles, mais à présent il est adopté x) Pauvre Hikari, quoi, tu lui prédis vraiment un avenir pourri... Mais c'est vrai qu'il est dans une équipe avec un karma pourri x) Sinon JE ME SUIS ENFIN DECIDEE sur son Dôjutsu, et NON je te dirais pas ce que c'est. Mais il me reste à savoir QUAND il va l'activer... Et là c'est un mystère, niark niark niark... Also. Mes SI sont souvent parano A RAISON. Genre Elisa... Et Toki... Elles ont un certain contexte qui justifie d'être sur ses gardes x) Alors Tsunami, elle a encore plus de raisons d'être flippée de la vie ! Bref. Pour ce qui est des répercussions de son intervention dans la mission, hummm, tu chauffes, mais tu n'y es pas tout à fait encore. Et pour ce qui est de Tsunami et le Kyubi... Franchement c'est un tas de traumas à peine enfouis, là elle a gardé la tête froide parce que Naruto avait toujours une apparence humaine mais s'il se transformait, TSUNAMI WOULD LOSE HER SHIT. Chacun a ses limites mentales x) Le Kyubi est, après tout, responsable de son Sharingan... et de son Mangekyo... Conséquences, conséquences... ahem. Bref ! Ouiii, la Team Sunshin pourrait être renommée "Team Soutien Emotionnel" xDDDDDD Hikari va peut-être finir par leur parler de son secret, mais c'est encore loin ! Quant au sort du mode d'emploi du kinjutsu, tu y est preeeeesque, preeeeeesque ! Mais tu ne peux pas tout deviner ! xD
Ah ah p'tite kissy, la Team Chaos ça leur va bien ! Et en effet tu as vu juste pour Hotaru. Mais le surnom que je donne à leur équipe, c'est "Team Sunshine" x)
Tu m'as faire rire B-8 avec Orochimaru "le sac à main en peau de serpent". Mais oui, Tsunami devrait avoir des cheveux blancs avec tout ce stress ! Sinon OUI, en effet, grosse divergence au canon : Naruto a tué quelqu'un. Normal pour un ninja, évidemment, mais du coup le protagoniste de notre shonen n'est plus aussi "pur" qu'on pourrait le souhaiter. Dans le canon il tue uniquement des Zetsu et Kakuzu (il détruit l'un de ses cinq coeurs). Alors que là... Il a un départ dans la vie plus sanglant. Bon, sinon, tu as faut pour ta liste de suspect ! Ah ah, ça va être encore plus fun quand je vais révéler qui l'a pris x)
Yo Tiph l'Andouille ! Tu brûles, tu brûles ! x)
Saluy Mayne ! Ah ah tu vas rire mais ouais, Shizune serait davantage le type de Tsunami qui Tsunade. Cela dit Tsunami n'est pas quelqu'un de très charmeur (euphémisme du siècle) et elle ne va sans doute pas tenter sa chance avec TSUNADE SENJU qui la surveille comme une maman ourse un peu trop protectrice xD Pour ce qui est des propositions de mariage, effectivement Tsunami a été approchée par quelques clans avec des proposition d'alliance (strictement business, rien de romantique) et les a envoyé chié le plus diplomatiquement possible xD Et pour ce qui est des Kage... Spoilers ! Je ne suis moi-même pas encore décidée !
Coucou Eliie Evans ! Ah ah en effet avec la malédiction de la première mission, et la malchance CHRONIQUE de Naruto, c'était sûr que ça allait partir en sucette ! Ton analogie avec avec la conception médiévale du territoire (une ville fortifiée, et un terrain mal contrôlé), se tient. Les ninjas, ça entre et ça sort facilement. Donc les frontières sont quasiment impossibles à surveiller. On peut repérer une armée, oui, mais une équipe d'infiltration ? Certainement pas. Pour ce qui est du mode d'emploi du kinjutsu, yep, j'ai bien glissé un indice à la fin du chapitre... Il est dans ce qui n'est *pas* dit, justement... x)
Yo Redheadead ! Oui, la Team 9 aura bien dégusté pour leur première mission... Mais même s'ils n'ont pas accompli leur mission d'origine, ils en sont ressortis grandis et plus proche ! Dans le canon Naruto n'a pas ce soutien de la part de ses coéquipiers, et c'est bien dommage. Sinon pour Hotaru, regarde sur le wiki, c'est plus ou moins une bombe nucléaire basée sur le Senjutsu (l'énergie naturelle). Over-cheaté et super-cool, mais l'implantation dans le dos d'Hotaru est très moche...
Ah ah Leen Hogwarts, les secrets de rang S n'ont jamais la vie longue dans ce manga xD Sinon oui, LA TEAM POTENTIEL ! Mwahahah. Ils sont tous tellement puissants, c'est ouf. Et si on ajoute à ça la chance surnaturelle de Naruto, ah ah, ça va faire des dégâts ! Pour ce qui est du mode d'emploi qui a disparu, tu n'y es pas du tout =)Mais patience, on le reverra...
Tu as postée ta review au dernier moment Lazy Cocombre x) Mais oui, Naruto a de biens meilleurs supports émotionnels. Et niveau combat, son équipe est différente aussi ! Il n'a plus la compétition de Sasuke. Hikari et Hotaru sont forts, mais d'une façon différente (plus agiles, rapides, précis), et ils apprécient ouvertement la contribution de Naruto... Au lieu de le rabaisser comme l'aurait fait la Team 7. Bref, ça va changer beaucoup de choses.
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Et voilà !
Je ne sais pas quoi ajouter... Maintenant que je suis dans le fandom BNHA, j'ai complètement délaisser cette fic. Oh, j'ai plein de chapitres d'avance, donc ne vous inquiétez pas trop pour le rythme de publication. Mais faire des théories sur Naruto ne me passionne plus comme avant =/ Mon cerveau est branché sur un autre anime et ça aspire toute ma créativité !
Bref. Je ne vous fait pas attendre plus... Enjoy ! La Team 9 est retournée à Konoha, tout comme Tsunami. Et maintenant, on entame un nouvel arc...
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Des remous à Konoha
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La Section Commandement gérait un peu de tout. La coordination des missions d'importance, la répartition des tâches des Jounins, les montées en grade, la diplomatie, les conflits entre les différentes Sections et Départements spécialisés du village… Ils étaient donc, bien souvent, les premiers informés. Enfin, les deuxièmes informés, en fait : la Section Intelligence avait généralement l'information en premier. Puis l'info passait au chef de la Section, Inoichi Yamanaka, qui la transmettait à Shikaku Nara… Et ensuite, ça circulait.
Tsunami, en tant que membre de la Section Commandement, était généralement parmi les premières à recevoir l'info. Surtout quand il s'agissait de nouvelles venues des frontières du pays du Feu. Tsunami avait un grand intérêt pour les revirements politiques et les changements de leadership à l'étranger. Elle cherchait toujours un moyen de prouver qu'Orochimaru était à Kusa, après tout. Mais ce foutu serpent couvrait bien ses traces. Honnêtement, si Tsunami n'avait pas reconnu ses sous-fifres du canon lors des examens Chuunin à Suna, elle n'aurait jamais deviné l'identité du nouveau chef de Kusa. Elle laissait donc traîner ses oreilles, à l'affût de la moindre information, et ce fut sans doute pour cela que Shikaku lui annonça un matin :
– Kiri aura un nouveau Mizukage dans la semaine.
Tsunami sourcilla. C'était surprenant. Dans le canon, elle était à peu près sûre que la guerre avait durée trois bonnes années de plus. Le Godaime Mizukage n'était apparu qu'au milieu de Shippuden. Mais bon, le canon avait sacrément changé, non ? Entre la vague d'immigration vers les pays voisins et l'assassinat du Yondaime Mizukage avec deux ans d'avance, le village caché de Kiri avait sombré dans le chaos bien plus vite que prévu.
– On sait qui c'est ? demanda-t-elle avec curiosité.
Dans le canon, c'était une femme. Mei Terumi, détentrice de deux kekkei genkai. Mais Tsunami avait tué un des individus de son cercle proche, et donc sans doute supposé l'aider à accéder au trône (Ao, le voleur de Byakugan) … Alors le succès de Mei était franchement incertain.
– Mangetsu Hozuki.
Ouuups. Ouais, le canon était définitivement passé par la fenêtre.
Parce que ce gars-là, Tsunami en était à peu près sûre, était supposé être mort depuis plusieurs années déjà. Et pourtant… Elle avait déjà vu son nom dans le Bingo Book de Konoha, elle en aurait mis sa main au feu.
– Mangetsu Hozuki, répéta Tsunami en essayant de se souvenir de ce qu'elle savait sur lui. C'est un déserteur de Kiri, pas vrai ?
– Qui n'est pas un déserteur de Kiri ? demanda rhétoriquement Shikaku.
– Hum. Pas faux. Quasiment tous leurs détenteurs de kekkei genkai se sont fait la malle.
Ils se trouvaient dans le bureau de Tsunami, une petite pièce bien éclairée et remplie d'étagères qui croulaient sous les dossiers. La plupart des membres de la Section Commandement n'avaient pas de bureau, alors en obtenir un, l'année dernière, avait constitué une sacrée montée en grade pour la jeune femme. Mais avoir son propre bureau signifiait qu'elle était obligée de passer trois heures par jour à faire de la paperasse, un stade de sa carrière qu'elle espérait avoir laissé derrière elle quand elle avait enfin cessé d'être la secrétaire de Shikaku. Argh. Elle avait sa propre paperasse à gérer, maintenant ! Des dossiers sur la police de Konoha, sur les rotations des patrouilles, sur les candidatures des Jounin-sensei, sur les rapports de l'équipe de Gestion des Barrières de Protection de Konoha… C'était assez hétéroclite, mais bon, les tâches de Tsunami étaient variées.
Quelques jours avaient passé depuis la première mission de rang C de l'équipe 9. Tenzō avait été soigné, et était sorti de l'hôpital. Natsu Hyuga s'était mariée au cours d'une cérémonie solennelle dans le district Hyuga, puis avait eu droit à une fête très alcoolisée au quartier général de la police. Tsunami avait appris à Karin à faire des sceaux d'entraves, ce qui lui plaisait énormément. Sasuke se plaignait sans cesse de son équipe, mais ils avaient fait beaucoup de missions de rang D, et l'obtention d'une mission de rang C était imminente. Bref, c'était la routine, c'était paisible… Tsunami se doutait bien que ça ne durerait pas.
D'un tour de main, la jeune Uchiha fit sortir de sa Dimension de Poche (un sceau de stockage imprimé dans les poches de son haori) un Bingo Book de Konoha aux pages cornées. Elle le feuilleta rapidement.
– Kiri… Kiri… C'est un de leurs épéistes, il me semble…
– C'est ça, acquiesça Shikaku. Il fait partie des Sept Epéistes Légendaires : à en croire les rumeurs, il aurait maîtrisé les sept épées. Il en possède au moins une, Samehada, l'épée-requin.
Tsunami marqua un temps d'arrêt. Hum. Dans le canon, c'était Kisame Hoshigaki qui avait cette épée. Elle en était absolument certaine. L'homme-requin, le partenaire d'Itachi dans l'Akatsuki, avec son immense épée entourée de bandages ? C'était un truc qui ne s'oubliait pas. Est-ce que Kisame avait été tué ? Ou est-ce qu'il avait déserté Kiri sans prendre cette épée avec lui ?
– Ah ! s'exclama Tsunami en trouvant la bonne page.
Elle plaça le livre ouvert sur son bureau. Shikaku et elle se penchèrent en même temps pour voir ce qui y était écrit.
– Mangetsu Hozuki, lut la jeune femme. Pas de photo, mais on a un croquis et une description physique… Cheveux blancs mi-longs, yeux violet, teint clair, pas de cicatrice visible, un mètre quatre-vingt, corpulence moyenne à mince. Ouais, pas très élaboré. Âge : vingt-et-un ans…
Elle s'interrompit, frappée par un étrange sentiment de dissociation. Wow. Il avait le même âge qu'elle. Elle aurait vingt-et-un ans en août.
– C'est jeune pour être Kage…
Shikaku lui jeta un regard en coin :
– Le Sandaime avait dix-neuf ans, et le Yondaime Hokage vingt-deux ans.
Oui, mais c'était différent. Le Sandaime avait été assisté par son Conseil : techniquement il y avait eu trois, voire même quatre personnes se partageant le rôle d'Hokage, et ce durant plusieurs années. Il avait été trop jeune pour endosser ces responsabilités. Même chose pour le Yondaime ! Il avait été un héros de guerre, auréolé de gloire et de prestige : mais il n'avait jamais eu l'occasion d'être testé par le temps. Oui, sa gloire était devenue légendaire, mais pour Tsunami ça avait un vernis de… superficialité. Le Yondaime était mort à la première difficulté de son règne.
Elle ne le dit pas. C'était une opinion assez impopulaire à avoir, et franchement, critiquer quelqu'un pour être mort était assez déplacé. Elle se repencha sur le Bingo Book, et continua :
– Affinité Suiton, pas très surprenant… Kekkei genkai des Hozuki : peut transformer son corps en liquide… Niveau Jounin en taijutsu, ninjutsu, kenjutsu, stratégie… Pas mal, pas mal. Menace de rang A ou rang S… Comment ça, on n'en est pas sûr ?
Elle jeta un regard interrogatif à Shikaku, qui haussa les épaules :
– Il n'a pas affronté de ninjas de Konoha assez souvent pour qu'on puisse juger de ses capacités. Mais s'il devient Mizukage, il est certainement de rang S.
Tsunami grimaça. Ouais, surtout s'il avait Samehada, l'épée-requin. Elle reprit sa lecture :
– Allégeance inconnue, affilié à la rébellion du pays de l'Eau… Hum, s'il devient Mizukage, je crois que cette page devra être rééditée.
– L'édition annuelle des Bingo Book est dans deux mois, juste après l'examen Chuunin, pointa Shikaku. Je crois que pas mal de pages devront être rééditées à ce moment-là.
Pas faux. Tsunami s'appuya contre son dossier, et observa pensivement la page de son Bingo Book. Dans le coin supérieur droit, le croquis de Mangetsu (un jeune homme aux traits fins, à peine sorti de l'adolescence) semblait la fixer d'un air solennel. Bon sang. Le Godaime Mizukage. Le monde changeait tellement vite.
Et ce gars, Mangetsu Hozuki… Dans le canon, Mangetsu n'avait pas existé, ou du moins il n'avait pas vécu en même temps que le protagoniste. Son nom, Hozuki, était familier. Tsunami se souvenait qu'il y avait un personnage nommé Suigetsu Hozuki, qui dans le canon était capturé par Orochimaru puis rejoignait le boys' band de Sasuke-le-vengeur-névrosé. Et… Est-ce que ce Suigetsu n'avait pas eu pour ambition de devenir épéiste, lui aussi ? Est-ce qu'il n'avait pas eu un frère, très talentueux, et tué durant la guerre civile ? Les souvenirs-rêves de Tsunami étaient plein de trous mais, contrairement à des souvenirs normaux, ils ne s'effaçaient pas avec le temps, et elle se souvenait de tout un tas de détails. Dont, apparemment, le fait que Mangetsu Suigetsu avait existé dans le manga, mais qu'il était supposé être mort. Hum. Est-ce que cette divergence du destin était due à la mort du Mizukage quelques années plus tôt que prévu ? Ou peut-être à la mort de Danzō et à l'écroulement de la Racine, et de ses missions de frappes préventives ? Ou peut-être que ce n'était lié à rien de tout ça, et que Tsunami se faisait des idées.
Mais quand même. Le Godaime Mizukage… Tsunami se demandait ce qui était arrivé à Mei Terumi. C'était un personnage très classe. Elle espérait que Mei ne s'était pas fait tuer durant la guerre civile.
– Je ne savais pas qu'il était le meneur d'une faction de rebelles, lâcha-t-elle pensivement.
– Les factions de Kiri n'ont pas vraiment de chef, pointa Shikaku. Ils n'ont pas assez de cohésion pour ça. Non, la théorie du moment est qu'il est le seul à avoir instauré un semblant de discipline et d'organisation au sein du village, et que ça a rallié les civils derrière lui. Un exploit, d'ailleurs : les Hozuki sont un clan avec un kekkei genkai, et on sait comment ce genre de choses est vu au pays de l'Eau.
– Ils peuvent transformer leur corps en liquide, lâcha pensivement Tsunami. Quelle horreur ça doit être de les affronter au taijutsu ! Tu connais l'expression donner un coup d'épée dans l'eau ? Bah, ça doit être exactement ça. Quoique… J'imagine que ça les rend vulnérable au Raiton…
Shikaku toussota, la ramenant au présent. Ah oui, ce n'était peut-être pas le moment idéal pour disséquer les forces et les faiblesses du kekkei genkai du Mizukage. Enfin, futur Mizukage.
– Bref, lâcha Shikaku. Toujours est-il que Kiri n'a plus beaucoup de ninjas de rang S, et que Mangetsu s'est imposé. Le fait qu'il soit un Epéiste Légendaire doit y être pour beaucoup. C'est l'élite. Même si leur organisation s'est dispersée, ça a quand même du prestige.
– Pas faux, murmura pensivement Tsunami. La plupart des ninas de rang S de Kiri ont été tués… Et pas mal ont déserté… Quoique, il est possible que le nouveau Mizukage leur donne l'amnistie s'ils reviennent, non ? Surtout s'ils ont quitté le village à cause des persécutions faites aux détenteurs de kekkei genkai ?
Shikaku hocha la tête, un éclat d'approbation dans le regard :
– En effet, ça serait un bon mouvement politique. Son village a besoin de récupérer des forces. Kiri a été très affaibli par la guerre civile, et il est possible que les nations rivales cherchent à en profiter.
Tsunami songea aux raids et aux kidnappings qui avaient lieu aux alentours de Kusa, à la méfiance qui régnait entre les différents villages, à ce qu'aurait fait Danzō s'il avait été encore en vie.
– S'ils n'en profitent pas déjà, marmonna-t-elle.
Shikaku inclina légèrement la tête, concédant ce point. D'une certaine façon, Konoha était le pays qui avait le plus bénéficié de l'affaiblissement de Kiri… Avec sa réputation de « gentil village » et de havre de paix pour les détenteurs de kekkei genkai, Konoha avait pu accueillir tout un tas de réfugiés. Iwa et Kumo, plus hostiles, n'avaient jamais ouvert leurs frontières. Les autres pays étaient trop loin… Quoique. Une poignée de nukenins était allée jusqu'à Suna, et avait formé une alliance avec la faction politique qui cherchait à détrôner le Kazekage. Les rapports d'espionnages n'étaient pas super-précis, et donc il était difficile de connaître l'identité des nukenins en question. Tsunami se demandait si c'était des personnages du canon…
Bah. Elle aurait la réponse en temps et en heure, sans doute. Elle revint au présent, posant un regard interrogatif sur Shikaku :
– Quelle seront les conséquences sur le court terme ?
Le Commandant Jounin haussa un sourcil :
– Qu'est-ce que tu penses que ces conséquences seront ?
Il faisait souvent ça : lui renvoyer une question qu'elle venait de poser, pour la forcer à y réfléchir. Shikaku Nara était son officier supérieur depuis maintenant cinq ans, mais il avait aussi adopté un rôle de mentor. Pas comme Hayama-sensei, ni vraiment comme Jiraya-sensei, plutôt comme… Eh bien, si elle avait dû trouver une comparaison, ça aurait été Shisui, au tout début de leur relation, quand elle n'était qu'une élève de l'Académie et qu'il était déjà Chuunin, bientôt Jounin. Même s'ils avaient été amis, il y avait eu un écart de niveau incroyable entre eux, et Shisui avait endossé le rôle de professeur aussi souvent que celui de camarade.
Oui, la comparaison avec Shisui n'était pas insensée. Oh, bien sûr, personne ne remplacerait Shisui. Il avait été le meilleur ami de Tsunami, son modèle, son mentor, son protecteur, son confident. Le lien que Tsunami avec Shikaku était différent, plus distant, plus respectueux, plus professionnel. Mais malgré tout… Au cours de ces années à travailler ensemble… Ils étaient devenus amis. Et Shikaku se sentait sans doute un tantinet protecteur de Tsunami. Après tout, c'était lui qui l'avait formée : pas seulement au travail de la Section Commandement, mais aussi au rôle de chef de clan. C'était sans doute un investissement pour le clan Nara (ils avaient créé une alliance durable et quasiment un lien de subordination avec le clan Uchiha, un clan fondateur du village : ce n'était pas rien !). Mais… Oui, Shikaku et Tsunami étaient amis autant qu'ils étaient collègues, professeur, et élève.
– Hum, réfléchit Tsunami. Je ne sais pas trop : personnellement, je n'ai jamais vu de village se relever d'une guerre civile auparavant. Mais… Historiquement, c'est arrivé à Suna, non ? La mort du Sandaime Kazekage, qui a enflammé la Troisième Guerre ninja. Il n'y a pas beaucoup de textes dessus…
Parce que c'était arrivé en pleine guerre, et que les récits de cette époque se concentrait sur ce qui était arrivé sur les champs de bataille. Parce que c'était arrivé à un autre village, et que les habitants de Konoha étaient volontairement ignorants du monde au-delà de leurs frontières. Et finalement, parce qu'il n'y avait pas beaucoup de textes tout court. Dans le monde ninja, le savoir était transmis de façon orale, de maître à élève. L'idée que le savoir soit volé rendait les gens paranoïaques. Tsunami avait lu énormément durant son enfance : mais la triste vérité était que, durant les dix premières années d sa vie, elle avait sans doute lu tout ce que la bibliothèque avait à offrir. La littérature du monde ninja était pauvre à en pleurer.
– Suna a fini par trouver un nouveau Kazekage, et euuuuh, je ne sais pas…
Shikaku émit un bruit amusé et lui tapota la tête. Tsunami faisait cinq centimètres de plus que lui, et était aussi large d'épaule : l'effet était sans doute comique à voir.
– Arrête de penser à ce qui est arrivé par le passé. Réfléchis à ce qui peut arriver maintenant. Tu viens d'avoir la responsabilité d'un village dévasté, que fais-tu, toi, en tant que Mizukage ?
Tsunami fronça le nez. Bonne question.
– Renforcer la sécurité ? hasarda-t-elle. Renflouer les rangs des forces actives. Réorganiser les rangs des ninjas en général ? Instaurer un programme dans les écoles et à l'Académie pour faire disparaitre les préjugés qui ont mené à la guerre, peut-être ? Hum… Oh. Nourrir tout le monde.
Shikaku hocha la tête avec approbation :
– Exactement. Et ça veut dire créer de nouveaux accords commerciaux avec les villes environnantes, rentrer dans les bonnes grâces du Daimyo, faire de nouveaux impôts, encourager le commerce international…
– Tisser des alliances, comprit Tsunami. Hozuki est un nouvel élément, tous les Kages vont vouloir prendre sa mesure. Il faut qu'il s'impose, mais pas qu'il se montre hostile, parce qu'il ne peut pas se le permettre. Il va vouloir tisser des alliances avec les différentes nations.
Un peu comme Pakura (la Jounin de Suna qui prévoyait de renverser le Kazekage) avait prudemment pris la température de ses relations avec Konoha, pour s'assurer que leur alliance resterait stable même s'il y avait un coup d'Etat. Tsunami réalisa soudain quelque chose :
– Mais… L'occasion diplomatique par défaut pour permettre la rencontre informelle de deux Kages… Ce sont les examens Chuunin, non ? Les examens Chuunins, qui sont à Konoha dans quelques semaines à peine !
Shikaku sourit, et Tsunami comprit que c'était à ce point-là qu'il avait voulu qu'elle arrive.
– Tout à fait, approuva le Commandant Jounin. Si Hozuki ne vient pas en personne, il enverra certainement des représentants, et au minimum deux ou trois équipes de Genins. Probablement plus. On a beaucoup de réfugiés du pays de l'Eau, il pourrait chercher à réveiller leur loyauté envers Kiri.
– Oh non, lâcha Tsunami d'un air horrifié.
Elle n'avait rien contre Kiri. Enfin, si elle avait passé un an de sa vie à buter des ninjas de Kiri (ça avait été la mission de la Team Shisui), et puis elle avait vu des amis se faire tuer par des ninjas de Kiri, et elle-même les avait tués en retour, mais… Honnêtement, elle n'avait pas de rancune générale contre leur village. Seulement, gérer de la diplomatie avec un Kage nouvellement élu en plein milieu d'un examen Chuunin, où des Genins essayaient de se tailler en pièce, n'était pas toujours idéal. Surtout quand on avait plein de réfugiés du pays de l'Eau, comme l'avait si justement dit Shikaku. Ok, la plupart étaient des civils… Mais il y avait des enfants enrôlés à l'Académie, et certains qui étaient déjà Genins. Le moindre geste suspect du Mizukage dans leur direction pourrait être pris comme une incitation à la trahison !
D'autant plus que cette année, durant cet examen Chuunin, non seulement il était certain à 99,9% que Suna allait subir son propre coup d'état (ce que Shikaku savait) mais dans le canon, Orochimaru attaquait l'examen et tuait le Sandaime (ce que Shikaku ne savait pas). Autrement dit, ça promettait d'être un bordel monumental.
– On ne peut pas refuser sa venue ? fit-elle avec espoir.
– Non. Tous les Kage ayant des Genins participants à l'examen sont invités, c'est la coutume. Et puisque le Kazekage a déjà accepté son invitation, refuser celle du Mizukage équivaudrait à une déclaration d'hostilité.
C'était justement parce que le Kazekage avait accepté son invitation à l'examen Chuunin que Tsunami (ou plutôt, la Section Commandement) en avait déduit que le coup d'état était imminent. C'était le moment idéal pour attaquer le Kazekage hors du village, et blâmer les dangers de la route ou même une traîtrise de la part de Konoha. D'autant plus que Pakura était supposé faire partie de son escorte, ce qui signifiait que le Kazekage savait qu'elle allait le poignarder dans le dos et qu'il avait décidé de ne plus faire traîner les choses davantage. Une chose était certaine : après cet examen, un seul des deux rentrerait vivant à Suna.
Tsunami inspira profondément. Suna, Kiri, Orochimaru : plein d'éléments hostiles dans son village, près de sa famille… Elle n'aimait pas ça du tout.
Il était temps de bousculer un peu les choses.
– Je voudrais solliciter une mission à l'extérieur du village, déclara-t-elle d'un ton plat.
Shikaku eut l'air vaguement surpris, et Tsunami s'accorda mentalement un point. C'était rare qu'elle le prenne au dépourvu.
– Je pensais t'affecter à la sécurité de l'organisation de l'examen Chuunin, en coopération avec la police. Mais tu as une autre obligation ?
Tsunami grimaça :
– Pas vraiment une obligation. Plutôt un projet que je dois accélérer. Surtout si on a deux Kages, chacun avec un village instable, qui viennent prendre le thé avec le Sandaime.
Shikaku comprit en un instant.
– Ah. Tu veux aller chercher les Sannin.
– Je veux aller chercher les Sannin, soupira Tsunami.
Dans le canon, Jiraya revenait par lui-même, et l'absence de Tsunade ne changeait pas grand-chose puisqu'elle était ramenée au village par la suite. Mais… Le canon était passé par la fenêtre. Le destin avait trop changé. Il y avait trop d'éléments en suspens, trop de potentiel pour que cet examen tourne à la catastrophe. Konoha serait en danger. Izumi, Hikari, Sasuke, Neji, Karin, ils seraient tous en danger.
Alors oui, Tsunami devait ramener les Sannin à Konoha.
oOoOoOo
Izumi s'étira avec un grognement. Elle aimait son job à l'hôpital, vraiment, mais elle préférait faire de vraies missions hors du village. Se sentir utile, se mettre au défi. Parce que franchement… Passer cinq heures d'affilées à soigner à la chaîne les bobos de patients désagréables, ce n'était pas sa définition d'une matinée de rêve !
Izumi ouvrit la bouche pour se plaindre… Puis elle jeta un regard à Hakui, qui baillait à s'en décrocher la mâchoire, et se dégonfla. Hakui, sa meilleure amie, n'était pas fan des vraies missions. Elle était une excellente combattante, avec un style de taijutsu tout en grâce et en esquive qui évoquait presque le Poing Souple, mais… Hakui préférait soigner, aider, protéger. Elle n'aimait pas la confrontation.
Mais au moins Hakui ne refusait pas le combat. Elle savait admettre que parfois, on n'a pas le choix, on doit être un tueur avant d'être un médecin. C'était pour ça que c'était la meilleure amie d'Izumi.
C'était ça qui les avait éloignées, toutes les deux, de leur Jounin-sensei.
Quand elles étaient Genins… Izumi, Hana Inuzuka et Hakui avaient formé l'équipe 6. Leur Jounin-sensei avait été une médic, nommée Megumi Yamashiro. Une belle femme au visage sévère et aux yeux vert attentifs, les cheveux châtains nattés en une tresse compliquée, qui avait toujours été ferme mais patiente. Megumi-sensei était quelqu'un de froid mais dévoué. Elle était Jounin, experte en genjutsu ainsi qu'en poisons : elle était capable d'être dangereuse, évidemment, mais… Elle était une médic avant tout. Elle n'aimait pas se battre. Non, plus que ça : elle refusait de se battre. Elle était Jounin par nécessité, parce qu'elle allait soigner des gens dans des lieux dangereux (avant-poste, labos secrets, champs de batailles…) et qu'elle avait été promue lors de la Troisième Guerre, mais elle n'avait pas la férocité nécessaire. Au contraire : elle pensait prendre sa retraite bientôt. Il y avait tout à parier qu'une équipe de Genins lui avait été assignée pour qu'elle puisse transmettre son savoir avant la fin de sa carrière. Et dans l'équipe 6, son équipe… Aucune de ses élèves n'était destinée aux premières lignes. Les trois adolescentes avaient été sélectionnées pour être médic. Combattantes, certes, mais médic avant tout. Elles avaient eu leur lot de missions difficiles, quelques combats dangereux, et comme tout le monde elles avaient eu à tuer et à frôler la mort à de nombreuses reprises… Mais Megumi-sensei les avait avant tout formées à soigner, traquer, et survivre. Pas à combattre.
Megumi-sensei avait été un bon professeur dans son domaine. Mais elle n'avait aucun désir de s'écarter de la profession de médic. Aucun désir d'aller au-delà de la défense, de passer à l'attaque. Et ça n'avait pas posé de problème, au début ! Izumi et Hakui n'étaient pas d'un naturel belliqueux. Hana était un peu plus féroce, et du coup Megumi-sensei l'ignorait un peu… Mais bon, c'était attendu. Hana avait son clan pour l'entraîner au combat, et il était attendu d'elle (en tant qu'héritière) qu'elle soit formée par sa mère en parallèle avec l'enseignement de Megumi-sensei. Alors ça allait.
Mais un jour, Itachi était arrivé. Il avait massacré le clan, et failli tuer Izumi. Tsunami avait été la seule personne capable de l'arrêter. Izumi avait été… complètement dépassée.
Elle avait détesté ça. Izumi savait qu'elle n'égalerait jamais sa sœur en termes de pure puissance, mais… Elle voulait au moins cesser d'être si faible, si inutile, si impuissante.
Megumi-sensei était une bonne médic, mais elle n'était pas une guerrière. Elle n'en avait ni les capacités ni la férocité. Alors Izumi avait cherché l'enseignement d'autres personnes. Des guerriers. Anko Mitarashi et son expertise des poisons, Genma Shiranui et son maniement des senbon, Kurenai Yuhi et son utilisation létale des genjutsu, sa sœur Tsunami et son taijutsu… Izumi avait cherché comment être plus créative avec ses forces pour pallier ses faiblesses. Et elle était fière de ce qu'elle avait accompli, vraiment ! Ses Suiton, ses genjutsu, ses techniques de maniement des poisons, son Invocation des chouettes… Elle était devenue plus assurée, plus dangereuse, plus mortelle. Elle ne serait jamais une tornade de pouvoir comme l'étaient les shinobis de rang S, mais elle était devenue plus souple, plus vive, plus adaptable, plus polyvalente, plus féroce… Plus dangereuse. Izumi était fière de ce qu'elle avait accompli.
Mais ça l'avait éloigné de Megumi-sensei.
À vrai dire, ça les avait toutes éloignées de Megumi-sensei : elle, mais aussi Hakui et Hana. Ses deux coéquipières l'avaient soutenue à 100%, et… Pas Megumi-sensei. Il n'y avait jamais eu de dispute à ce sujet, mais ça avait créé un poids, un silence, une tension dans leur relation. Le même écart qu'il y avait déjà entre Megumi-sensei et Hana, en fait. Un point de discorde, d'incompréhension.
Hana voulait se battre, ça avait toujours été acquis. C'était pour ça qu'Izumi et Hakui avaient été plus proches de Megumi-sensei. Mais soudain, Izumi voulait devenir une tueuse, et Hakui… Hakui avait peur d'être laissée en arrière, d'être un poids, d'être faible, alors Hakui voulait apprendre à se battre elle aussi. Et… Du coup, ça avait créé une distance.
Megumi-sensei ne leur avait jamais fait de reproche. Son regard avait été un peu plus froid, elle avait été un peu moins disponible… Mais elle les avait loyalement accompagnées jusqu'à ce qu'elles deviennent Chuunin, l'une après l'autre, chacune avec une année d'intervalle. Elle avait fait son devoir. Elle les avait formées et protégées. Mais ensuite, les liens s'étaient rompus. Megumi-sensei avait pris sa retraite, même si elle avait à peine plus de quarante ans. Elle disait qu'elle était fatiguée de se battre. Hana, Hakui et Izumi avaient quant à elles entamé leurs propres carrières, et leurs chemins ne croisaient plus celui de leur ancien sensei. Quand elles se revoyaient, elles se saluaient poliment, mais elles n'avaient plus grand-chose à se dire. Quand elles s'aventuraient à discuter de sujets sérieux, très vite des désaccords apparaissaient.
Megumi-sensei voyait leur choix (celui d'Izumi, mais aussi celui d'Hakui et Hana) de devenir guerrières d'abord et médic-nin second comme une sorte d'écart, de déloyauté envers son enseignement. Et c'était un point de tension qui ne serait jamais apaisé, parce que… Elle n'avait pas tort.
Izumi aimait soigner. Mais plus que ça, elle avait préféré apprendre comment blesser, comment détruire, comment tuer. Médic-nin n'avait pas été assez pour elle. Elle avait préféré la voie d'un assassin. Comment Megumi-sensei aurait-elle pu ne pas le prendre personnellement ?
Et Izumi savait que c'était pareil pour ses coéquipières. Hana avait aimé être médic, mais elle aimait encore davantage être vétérinaire et traqueuse. Elle dédaignait la compagnie des gens au profit de celles des animaux et des missions de traques. Hakui était la seule qui était normale dans leur groupe : celle qui aimait soigner, qui détestait le conflit, qui n'était pas enthousiasmée par l'idée de devenir une combattante létale. Mais même Hakui comprenait qu'on puisse vouloir plus que ça. Hakui comprenait Izumi mieux que personne. Elle comprenait qu'on puisse avoir peur du combat, mais qu'en même temps on puisse vouloir plonger la tête première dans la vie violente des shinobis classiques, parce que rester en retrait serait tellement pire.
Hakui comprenait, alors que Megumi-sensei en avait toujours été incapable.
Alors voilà. Certaines personnes restaient proches de leur Jounin-sensei, comme Tsunami par exemple. Mais Izumi s'était éloignée, surtout après être passé Chuunin.
Elle était restée proche d'Hana et d'Hakui, cela dit. Surtout d'Hakui, d'ailleurs. Oh, elle s'entendait très bien avec Hana, mais la jeune Inuzuka avait toujours plein de boulot à faire, des missions de traque à gérer, et la gestion du clan où elle devait assister sa mère… Bref, elle était moins disponible. Hakui, en revanche, travaillait à l'hôpital avec Izumi, alors elles étaient quasiment soudées à la hanche.
Et puis, même avant ça… Hakui avait toujours été sa meilleure amie. Elle était plus calme et pensive qu'Hana, ça s'était sûr ! Sérieuse et responsable, Hakui était d'un naturel humble, presque timide. Elle détestait les conflits. Bon, elle était une ninja et donc elle savait s'affirmer si la situation l'exigeait, mais son premier réflexe était toujours d'apaiser les choses. C'était sans doute pour ça que la jeune Uchiha avait gravité vers elle, fascinée. Comparé à l'exubérance d'Hana ou la rigidité de Megumi-sensei ou encore à la brutalité de Tsunami, Hakui était une sorte d'idéal. Elle était douce, intelligente, drôle, mais surtout tendre, pacifique, altruiste. Plus douce et sensible encore qu'Hikari (et pourtant, Izumi considérait son petit frère comme le summum de la gentillesse !).
Izumi était entourée de barbares. Enfin, bon, elle-même n'était pas exactement quelqu'un d'adorable. Elle avait bien conscience qu'elle bien trop désinvolte vis-à-vis de tout ce qui était gore (comme tous les médics) ! Même Tsunami, la grosse brute de la famille, trouvait ça un peu glauque des fois. Et puis, Izumi pouvait se montrer injustement rancunière… Ou facilement agacée… Enfin bon, personne n'est parfait.
– A quoi tu penses ? demanda Hakui en penchant la tête sur le côté.
Izumi réfléchit à sa réponse en dénouant son chignon (l'hôpital les obligeait à s'attacher les cheveux, alors qu'Izumi préférait les laisser libre de cascader jusqu'en bas de son dos), et déclara :
– Dans le désordre ? A mes défauts, au fait que ma famille soit des barbares, et à Megumi-sensei.
Hakui haussa un sourcil :
– Megumi-sensei ? Ça fait longtemps… Tu as eu des nouvelles ?
– Aucune. Tu sais, on est un peu parties chacune de notre côté.
– Mais quand même. Megumi-sensei était une des meilleures médics du village, tu penserais qu'on la croiserait à l'hôpital parfois… Même si elle a pris sa retraite…
Izumi secoua la tête :
– Non, elle ne veut plus rien à voir à faire avec tout ce qui touche aux ninjas. Elle travaille dans une clinique pour civils, et elle est volontaire à l'orphelinat je crois, mais elle n'est plus de service à l'hôpital ninja.
– Oh. C'est elle qui te l'a dit ?
– Même pas. Je le sais par Tsunami, elle est amie avec Aoba-san.
Aoba Yamashiro était le neveu de Megumi-sensei. La famille Yamashiro n'était pas un clan, même s'ils étaient relativement nombreux (une petite dizaine) : ils n'en avaient pas la richesse et n'avaient jamais cherché à réclamer ce genre de statut. Ils étaient discrets avant tout. Les spécialités familiales étaient l'infiltration, l'espionnage et la manipulation. Le seul fait notoire avait été de s'entremarier avec le clan Uchiha peu après la fondation de Konoha, et leur faire cadeau du contrat d'Invocation des corbeaux.
– C'est un peu dommage que ça se soit fini comme ça avec Megumi-sensei, murmura Hakui.
Sans avoir à se concerter, les deux adolescentes s'étaient mises à marcher vers le district Uchiha. Aujourd'hui, elles avaient fini leur service en même temps, à midi, et elles avaient donc toute une demi-journée de libre. Il n'y avait rien dans le frigo d'Hakui, alors elle était invitée à perpétuité chez les Uchiha pour déjeuner.
– Je me disais la même chose ! s'écria Izumi. Tsunami et Hikari s'entendent bien avec leurs sensei, eux. Mais depuis le début, Megumi-sensei était un peu froide… Non ?
Hakui resta silencieuse une seconde. Puis :
– Elle ne voulait sans doute pas d'élèves. C'est rare, de devenir Jounin-sensei vers la fin de sa carrière.
Si Izumi avait été cynique comme Tsunami, elle aurait songé que ça voulait sans doute dire que Megumi Yamashiro avait déjà été Jounin-sensei par le passé, durant ses jeunes années, en plein milieu de la Troisième Guerre ninja… Et que l'absence d'élèves dans sa vie signifiait que ses Genins étaient sans doute morts. Mais Izumi était plus naïve, plus choyée. Cela ne lui traversa même pas l'esprit.
– Mouais. Parfois je me demande si elle voulait même être ninja. Elle était tellement réticente à l'idée de se battre, ou juste d'aller en mission… Mais elle n'avait pas peur, elle était juste… Tellement grognon, à chaque fois qu'on devait quitter le village. Tu t'en souviens ?
– C'est possible aussi, concéda Hakui.
Izumi cligna des yeux, incrédule. Elle avait dit ça pour blaguer.
– Tu crois ? Mais enfin, on ne devient pas Jounin quand on ne veut pas être ninja…
Hakui haussa les épaules, comme si ce n'était pas si surprenant que ça.
– Bien sûr que si. Parfois on doit devenir ninja, on n'a pas le choix. Que ce soit à cause de la pression du clan, ou pour nourrir sa famille…
Izumi pensa brusquement à sa sœur Tsunami, dix ans plus tôt : quand elle avait été la seule à ramener de l'argent à la maison, et qu'elle se poussait à travailler jusqu'à épuisement pour que sa mère infirme, son frère nouveau-né, et sa petite sœur inutile aient tous de quoi manger.
– Et les missions de Genins ne paient pas trop, continua Hakui. Alors on passe Chuunin, parce que la paie est meilleure et qu'on a fait tellement de missions qu'on a le niveau. Et puis, pour peu qu'on soit en guerre, qu'on se distingue d'une façon ou d'une autre, ou qu'un ami ait besoin de nous… On continue à progresser, et voilà, on passe Jounin. Oui, il faut être fort, mais on n'a pas besoin d'être motivé par le gain de pouvoir. Il suffit d'être poussé par le devoir ou la nécessité.
Izumi digéra ça en silence. Elle n'y aurait pas pensé. Pour elle, être ninja, ça avait toujours été… une évidence. Tous ses amis allaient à l'Académie. Et apprendre de nouvelles techniques était si grisant. Non, Izumi n'avait jamais envisagé un autre chemin que celui-là, tout simplement parce qu'aucun autre chemin ne lui avait été proposé, et qu'elle n'en avait guère désiré d'autre. C'était tout simple. Et du coup… C'était étrange, désorientant, de penser que des gens pouvaient y aller à contrecœur, et vouloir autre chose. Elle n'y avait jamais réfléchi.
– Tu as l'air d'en savoir beaucoup, hasarda-t-elle en jetant un regard en coin à Hakui.
Celle-ci émit un rire un peu gêné, et se frotta la nuque.
– Mon oncle, le frère de mon père, ne voulait pas être un ninja. Il y a été poussé par sa famille. Il était fort, et doué… Mais franchement, il allait à chaque mission à reculons.
Les deux parents d'Hakui avaient été des civils, mais issus d'un clan ninja. Pas n'importe quel clan d'ailleurs : les Senju ! Mais bon… Cela ne les avait pas sauvés : ils avaient tous été tués lors de l'attaque du Kyūbi.
Izumi et Hakui finirent par arriver au district Uchiha, ou plutôt aux trois maisons accolées qui en tenaient lieu. Un matou noir borgne, absolument massif, et au pelage zébré de cicatrices, se faisait les griffes sur la rambarde du perron. Izumi lui jeta un regard menaçant. Cette sale bête endommageait le bois ! Sans cesser de se faire les griffes, le matou la fixa avec une sorte de rictus de défi malveillant. Il avait l'air de dire : viens voir ce qui se passe si tu veux me faire dégager… Et Izumi se dégonfla, faisant un écart pour éviter la bête et se faufiler dans la maison.
– Ne me dis pas que tu perds la guerre psychologique face au chat ! railla Hakui derrière elle.
– N'importe quoi, marmonna Izumi en se déchaussant. Et puis, c'est pas n'importe quel chat, c'est Zaraki. Je suis sûre qu'il est à moitié tigre. Tu as vu sa taille ?!
À quatre pattes, Zaraki était plus haut que son genou : debout, il pouvait quasiment regarder Sasuke dans les yeux. Ce chat était un monstre. Il terrifiait même les chiens des Inuzuka. Hakui émit un gloussement amusé, puis entra et se déchaussa elle aussi. La maison était vide (Hikari devait être à l'entraînement), mis à part deux chats blancs qui dormaient dans le canapé. Izumi leur gratta les oreilles, puis s'attaqua à la préparation d'un curry. Grâce aux sceaux de stockages qui permettaient de conserver la viande quasiment indéfiniment, elle avait tous les ingrédients nécessaires, y compris du poulet frais.
Hakui proposa de l'aider, mais Izumi brandit sa spatule d'un air menaçant. Hakui était délicate, gentille, et tout ce qu'on attendrait d'une fille parfaite, mais elle était nulle en cuisine au point de faire cramer des nouilles. Avec un soupir résigné, Hakui s'affala donc sur un pouf dans le salon, et prit un des chats sur ses genoux. À peine deux minutes avaient passé (et la sauce du curry n'avait même pas encore commencé à bouilloter) que la porte de l'entrée s'ouvrit à nouveau. Izumi ne leva même pas le nez de sa casserole :
– Si tu veux jouer les pique-assiettes, tu dois mettre la table. Hakui est invitée mais pas toi, que je sache.
– Hey ! protesta sa sœur. Comment tu as su que c'était moi ?
– Qui d'autre débarquerai ici à midi pile avec toute la subtilité d'une horde de sangliers ? demanda Izumi sur le ton de la rhétorique.
Hakui pouffa. En levant les yeux de la gazinière, Izumi vit sa sœur lever les yeux au ciel d'un air théâtral, avant de saluer poliment leur invité. Tsunami était toujours polie avec Hakui. Ce qui était presque étrange, parce que Tsunami était d'un naturel assez brusque. Au départ, Izumi se disait que c'était parce qu'elle ne voulait pas offenser les coéquipières de sa petite sœur, mais… Tsunami rigolait toujours à gorge déployée aux plaisanteries d'Hana, et n'hésitait pas à lui taper dans le dos quand elles discutaient de traque ou de combat. C'était juste avec Hakui que Tsunami se montrait si… précautionneuse. Presque délicate. Et elle l'observait beaucoup, mais à bonne distance, comme si elle ne voulait pas l'offenser… Était-ce parce qu'Hakui était si timide ? Étonnant. Tsunami ne montrait pas beaucoup de considération pour ces choses-là, d'habitude.
– Je ne viens pas jouer les pique-assiettes, lâcha Tsunami avec dignité. Je venais te dire que je pars en mission.
– Avec tes Genins ?
– Non, fit sa sœur en secouant la tête. Mission solo de rang A, a priori. C'est… Avec l'examen qui s'approche, et la situation politique… Bref. Pour des raisons diverses, variées, et secrètes, je dois ramener Tsunade-sama et Jiraya-sensei à Konoha.
Izumi releva vivement la tête. Tsunade Senju était une légende parmi les médic-nin. C'était l'héroïne personnelle de toutes les petites kunoichi. Izumi ne faisait pas exception. Mais son intérêt n'était rien en comparaison de celui d'Hakui, qui avait joint les mains d'un geste ravi :
– Tsunade-sama va revenir à Konoha ?! Oh, c'est génial !
Izumi retint un reniflement amusé, tout en sentant son cœur se gonfler de fierté. Hakui n'avait pas de nom de famille, mais elle n'était pas n'importe qui : elle était une Senju. Elle descendait du Shodaime, même ! Évidemment qu'elle était ravie.
C'était un secret bien gardé. Hakui ne le lui avait révélé que cinq ans plus tôt, dans un murmure. Parce qu'Hakui était la seule personne à qui Izumi avait parlé de son Sharingan, mais qu'Hakui pensait que cette preuve de confiance valait au moins un secret équivalent en échange.
– Je vais essayer, fit Tsunami d'un air faussement modeste.
– Je suis sûre que tu y arriveras, déclara Hakui avec confiance.
Tsunami émit un rire vaguement embarrassé et se frotta la nuque, les yeux brillants et un grand sourire sur le visage. Izumi suspendit son geste, spatule en l'air, et plissa les yeux d'un air suspicieux. C'était une expression étonnamment ravie, pour un si petit compliment. Puis Tsunami sembla perdre un peu de son assurance. Elle jeta un bref coup d'œil à sa petite sœur, et déclara d'un air hésitant :
– Hum, à ce sujet… Pour convaincre Tsunade-sama de rentrer à Konoha, j'ai été briefée sur, euuuuuh, sa famille. Parce que personne ne porte le nom de Senju, mais…
Elle laissa sa phrase en suspens. Izumi sentit une pointe d'irritation en comprenant. Tsunami avait été informée de la parenté d'Hakui. Et ok, ce n'était pas un secret qui devait être caché au village. C'était une information et il était logique que la Section Commandement y ait accès. Mais quand même, ça aurait été plus juste que Hakui ait le choix de révéler ça elle-même.
Mais Hakui n'eut pas l'air troublée. Elle baissa les yeux, brièvement, mais lorsqu'elle releva la tête, le sourire qu'elle adressa à Tsunami était timide mais sincère.
– Alors tu sais que je descends du Shodaime. Tsunade est ma… tante au second degré, je crois ? Son père était le frère de mon grand-père.
Tsunami jeta un regard incertain à Izumi. Du coup, celle-ci se détendit. C'était ça, ce petit geste d'inquiétude, qui l'apaisa plus que le reste. Tsunami voulait s'assurer qu'Hakui n'avait pas été obligée de révéler un secret devant son amie : elle se souciait d'Hakui, de son confort, de ses secrets. C'était une bonne chose.
– J'étais au courant, déclara Izumi. Hakui me l'a dit quand je lui ai parlé de mon Sharingan.
– Un échange de bon procédé, rajouta Hakui avec un sourire en coin. Et puis, c'est drôle, non ? Izumi ne portait pas le nom du clan avant ça, alors… Elle m'a dit qu'elle était une Uchiha le jour où je lui ai dit que j'étais une Senju.
Tsunami gloussa. Izumi plissa les yeux à nouveau, attentive. C'était vrai que l'ironie cosmique était amusante, mais… Elle pouvait compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où elle avait entendu sa sœur glousser. Tsunami ricanait, s'esclaffait, ou hoquetait : elle ne gloussait pas. Sauf quand elle battait des cils devant une jolie fille, auquel cas elle lui donnait aussi des coups de coudes au moindre prétexte, et souriait bêtement, et… Et… Une petite minute.
– Bref ! s'écria Tsunami. Je passais juste en coup de vent pour te prévenir, Izumi. Maintenant, je dois organiser l'entraînement de mes Genins pendant mon absence, alors je file. A plus tard, Hakui, Izumi !
Et elle se volatilisa en Shunshin. Hakui secoua la tête avec amusement. L'exubérance de la chef du clan Uchiha devait lui sembler drôle. Puis Hakui se tourna vers Izumi, et cligna des yeux en voyant son expression.
– Tu en fais une tête. Tu t'inquiètes pour sa sœur ?
– Non, marmonna Izumi. Une idée bizarre vient juste de me traverser l'esprit.
Hakui leva les yeux au ciel, habituée depuis longtemps au côté cryptique de sa meilleure amie. Mais Izumi était tout à fait sérieuse. Tsunami et Hakui ? Honnêtement, elle ne l'aurait jamais vu venir. Et ça allait nécessiter qu'elle creuse un peu…
oOoOoOo
Tsunami passa brièvement chez elle pour faire son sac (c'était assez facile, quand on avait une Dimension de Poche sur soi), puis elle se mit en devoir de préparer son absence. Elle devait trouver quelqu'un pour entraîner Neji et Tenten, par exemple, et leur dénicher un troisième partenaire pour l'examen. Elle pensait avoir plus de temps pour ça, mais… Elle ne savait pas combien de temps elle serait partie.
Bon. Leur partenaire ne pourrait pas être un des Genins ayant été diplômé cette année. Aucun n'avait le niveau, honnêtement… Sauf peut-être Sasuke, mais Kakashi ne le libérerait certainement pas de ses obligations envers l'équipe 7. Ou peut-être Hikari ? Mais si Tsunami allait demander à Tenzō de lui prêter Hikari pour son équipe, Tenzō se sentirait obligé d'accepter, et… Tsunami ne pensait pas que c'était une bonne idée. L'équipe 9 avait une bonne dynamique (contrairement à l'équipe 7), et Tsunami ne voulait pas gâcher ça.
Elle embarqua donc Tenten, Neji et Shin, et se mit avec eux en quête d'un remplaçant pour ce dernier. Enfin, d'abord, ils passèrent en coup de vent dans un restaurant pour manger, parce que Tsunami aimait inviter ses trois élèves à déjeuner. Et ensuite ils se mirent en route.
– Mon frère, Sai ? suggéra Shin.
– Gai veut entrer son équipe dans l'examen, refusa Tsunami. Sai mérite une chance de passer les épreuves avec sa propre équipe.
– Il nous faut quelqu'un qui soit doué au taijutsu, réfléchit Tenten. Une personne capable de garder notre rythme, à Neji et à moi. Tsunami-sensei, la dernière fois vous aviez parlé de prendre quelqu'un de la Division Genin…
Cette conversation remontait à presque trois mois. Tsunami n'y avait pas beaucoup réfléchit depuis. Elle haussa les épaules :
– Ou un membre de la police.
– La police serait mieux, pointa Neji. Ils sont plus habitués à travailler en équipe.
– Pas bête, acquiesça Shin. Qu'est-ce que tu en dis, Tenten ?
La jeune kunoichi haussa les épaules :
– Pour moi, c'est du pareil au même. Si vous êtes d'accord, ça me va.
Tsunami hocha la tête, et bifurqua avec eux en direction du quartier général de la police. Ses trois élèves trottinant derrière elle comme des canetons (l'image mentale lui arracha un sourire), elle se dirigea vers le bureau d'Hayama-sensei. Plusieurs jeunes recrues se mirent pratiquement au garde-à-vous en la voyant, se souvenant sans doute de ses entraînements confinant à la torture. Bah quoi ? Elle s'était largement inspirée de Gai, certes, mais ça n'avait pas été si terrible !
Ni Anko ni Natsu Hyuga n'étaient là, constata Tsunami d'un regard. Elles étaient sans doute en patrouille. Dommage. Anko était toujours de bonne compagnie. Tsunami et elle étaient sorties ensemble pendant presque un an, et elles étaient restées proches après leur rupture. Ça avait été la première (et la plus longue) relation de Tsunami. Et puis, Anko avait été une amie bien avant ça, et aussi un mentor, occasionnellement. Ce n'était pas étonnant qu'elles aient une relation solide. Quant à Natsu Hyuga, l'ancienne coéquipière Genin d'Iruka… Tsunami et elle n'étaient pas aussi proches, évidemment. Mais voilà, elles étaient amies depuis un bail. Et Tsunami, d'une façon un peu abstraite, considérait que Natsu était quelqu'un que… qu'elle devait protéger. Natsu, même si elle était exceptionnellement douée et l'unique Hyuga membre de la police, était aussi une membre de la Bunke. Soumise à la Sôke, leurs règles, à leurs obligations.
(Tsunami allait détruire la Sôke, un jour. Pour Hikari, pour Neji. Pour elle-même, peut-être. Parce qu'elle n'avait pas osé sauver les Uchiha, mais qu'elle ne reculerait pas devant les Hyuga.)
Hayama-sensei était à son bureau, une pile de dossier devant lui. Quand Tsunami passa la tête dans la pièce, il lui fit signe d'entrer sans lever les yeux de son travail :
– Examen Chuunin ?
– Comment vous avez deviné, sensei ? s'étonna-t-elle.
– Je suis en plein dedans, indiqua-t-il en désignant les dossiers. Ce sont les fichiers des quinze heureux candidats de la police retenus pour entrer dans l'examen. Neuf d'entre eux n'ont pas encore d'équipe déterminée. J'allais te demander ce soir si tu n'en prendrais pas un pour ton équipe.
– Oh, excellent ! lâcha joyeusement Tenten, passant sa tête dans la pièce. Ça veut dire qu'on a le choix, Tsunami-sensei !
Tenten avait toujours été la plus spontanée du groupe. Tsunami retint un reniflement amusé, puis fit entrer ses deux autres élèves. Après tout, ce n'était pas une décision qu'elle pouvait prendre elle-même… C'était Neji et Tenten qui allaient passer l'examen avec cet inconnu. C'était Shin qui allait lui céder (temporairement) sa place. Ils avaient voix au chapitre. Plus qu'elle, même.
Hayama-sensei fit glisser vers elle les neuf dossiers en question, et Tsunami les parcourut brièvement du regard… Zut, Yoroï Akado était dans le lot. Dans le canon, c'était un traître à la solde d'Orochimaru. Elle n'avait pas de preuve que ça soit le cas ici, mais quand même, elle aurait préféré qu'il ne soit pas parmi les candidats… Tsunami résista à l'envie de retirer son dossier de la pile. Ça aurait été suspect. Au lieu de ça, elle fit passer les documents à ses élèves, et leur ordonna :
– Il faut quelqu'un qui ne soit pas beaucoup plus âgé que vous, pour ne pas attirer l'attention. Mais sinon, vous avez l'embarras du choix. Faites attention : vous devrez traverser des épreuves mortelles avec cette personne.
Ses trois gamins feuilletèrent les dossiers. Les plus jeunes candidats avaient dix-huit ou dix-neuf ans. Ils étaient plus proches de l'âge d'Izumi que du leur… Finalement, leur choix se porta sur une kunoichi, Inaho. Elle avait dix-neuf ans, mais semblait un peu plus jeune : elle ne se démarquerait pas trop de ses coéquipiers. Avec ses cheveux coupés court et ses vêtements sombre et androgyne, elle passait aisément pour un garçon. Sa spécialité était le taijutsu de capture, spécifiquement créé par la police pour ne pas comporter de coups mortels. À côté du Poing Souple de Neji ou même du taijutsu basique de Tenten, c'était risible. Mais Inaho était aussi douée en genjutsu et dans l'utilisation des notes explosives, et elle savait se débrouiller avec un tanto. Somme toute, c'était acceptable. Et puis, Tsunami la connaissait vaguement : Inaho venait de la Division Genin, et Tsunami l'avait donc brièvement entraînée avant qu'elle n'entre dans la police. Dans ses souvenirs, Inaho était parfois trop confiante en ses capacités, mais elle était aussi déterminée, attentive, et loyale. C'était le plus important.
Tsunami donna son approbation et laissa à Hayama-sensei le coin de contacter Inaho, qui était actuellement en service, pour lui indiquer qu'une équipe lui avait été trouvée. Puis elle organisa rapidement un programme d'entraînement pour ses Genins en son absence, et ordonna à Shin de les superviser. En oui, maintenant qu'il était Chuunin, c'était lui leur supérieur hiérarchique. L'ex-membre de la Racine ne se priva pas de le souligner avec un grand sourire narquois.
(Tsunami fit semblant de ne pas voir Tenten lui faire un croche-pied, que Shin lui rendit en lui jetant un genjutsu de démangeaison. Ah, les enfants…)
Après, organiser le reste des choses était assez aisé. Hikari, Sasuke et Karin avaient chacun un Jounin-sensei pour s'occuper d'eux. Sa propre équipe de Genin serait supervisée par Shin, mais aussi par Gai et Tenzō, grâce à leurs entraînements communs. Izumi représenterait sa sœur pour les éventuelles réunions de chefs de clans. Tsunami fit un bref crochet par la Section Commandement pour récupérer les éventuelles infos sur la localisation de Tsunade et Jiraya, et détermina le secteur géographique dans lequel elle pourrait les trouver. Coup de chance, un Inuzuka avait croisé le chemin de Tsunade deux semaines plus tôt et savait dans quelle ville elle se trouvait. Bon, Tsunade en était sans doute partie depuis, mais c'était un début. Pour Jiraya… À voir. Tsunami n'était pas trop inquiète : il revenait à Konoha dans le canon, sans doute pour voir Naruto. Il ne serait pas dur à rattraper.
Tsunami avait aussi la possibilité de prendre un traqueur avec elle. Enfin, de prendre n'importe qui avec elle. Konoha n'encourageait pas les missions en solo. Même pour les Jounins. Tsunami hésita brièvement. Idéalement, il lui aurait fallu un Senju. Peut-être pas Tenzō… Bien sûr, Tsunade finirait par apprendre son existence, mais la confronter immédiatement à la réalité des expériences d'Orochimaru serait peut-être un peu brutal.
Tsunami envisagea sérieusement d'emmener Tokuma Hyuga. C'était un des meilleurs traqueurs. Mais non, si elle devait se lancer dans une lutte de volonté ou du chantage affectif avec Tsunade, elle préférait ne pas l'y mêler. Elle faisait confiance à Tokuma, mais nettement moins à Hiashi, son chef de clan. Et si Hiashi demandait les détails de leur mission à Tokuma, eh bien, Tokuma serait obligé de tout lui dire. Il avait beau ne pas porter de sceau d'esclavage comme les membres de la Racine, la menace que faisait peser sur lui le sceau de l'Oiseau en Cage avait exactement la même force coercitive.
Maudits Hyuga.
Tsunami songea aussi brièvement à Hana Inuzuka. Elle s'entendait bien avec elle, et c'était une bonne traqueuse… Mais non, le flair de Hana ne servirait pas à grand-chose, pas quand Tsunami avait déjà une piste solide. Mais penser à Hana lui fit penser à Hakui, et Tsunami se passa nerveusement la main dans les cheveux. Elle n'aurait peut-être pas dû lui parler des Senju. Sur le moment, ça avait semblé logique, parce que ça la concernait, mais… Dans une mission comme celle-là, le secret était primordial. Tsunami avait agi sur un coup de tête. Elle n'aurait pas dû… Hakui était la meilleure amie d'Izumi : ça la mettait hors-limite.
Tsunami soupira. Hakui était hors-limite, oui. Mais ça faisait déjà un certain temps que Tsunami l'avait remarquée. Elle était jolie, drôle, gentille. Elle prenait soin d'Izumi. Et depuis qu'elle avait seize ans, Hakui était devenue très mignonne (et surtout, elle avait atteint un âge où Tsunami pouvait dire ça sans passer pour un vieux pervers). Alors oui, Tsunami l'avait remarquée… Mais elle n'avait pas fait le premier pas. Elle n'avait rien fait du tout, mis à part glousser nerveusement et prendre la fuite dès qu'il fallait converser plus de cinq minutes avec elle. Argh ! Tsunami shoota rageusement dans un caillou. Quand il fallait parler à Hakui, et surtout quand Izumi était dans la même pièce… Tsunami avait l'impression d'être une adolescente à nouveau, pataude et pétrifié, ne sachant pas quoi faire de ses mains, ayant toujours peur de faire un geste trop maladroit ou trop brutal.
Elle avait peur de se faire envoyer sur les roses. Elle avait peur que ça n'en vaille pas le coup. Elle avait peur que ça ruine toute cordialité entre elle et Hakui ou, pire, que ça ruine l'amitié d'Hakui et Izumi. Comment savoir si le risque en valait la chandelle ? Alors c'était plus simple de ne rien faire. De garder pour soi ses sentiments, avant qu'ils ne se développent trop. Tsunami n'était pas amoureuse, pas encore, mais le potentiel était là. L'intérêt. L'affection. Et ces sentiments ne pouvaient pas être autorisés à se développer, ça aurait été catastrophique. Tsunami ne savait même pas si son intérêt était réciproque. Parce que, mine de rien, c'était dur à deviner !
Ouais, Tsunami n'était pas exactement une séductrice. Elle était déjà abrupte dans ses conversations de tous les jours, alors la drague ? N'en parlons pas.
La drague des filles, surtout. Pour les hommes, c'était sans doute moins compliqué. Il y avait toujours un côté implicite. Si un garçon invitait une fille à dîner, ou cherchait des prétextes pour passer son bras sur ses épaules, ou complimentait ses yeux… Eh bien, il y avait une connotation romantique évidente. Pour les filles, c'était différent. C'était communément admis chez les ninjas que l'homosexualité existait, mais on n'en parlait pas trop. Les civils le condamnaient même ouvertement. Alors un geste qui aurait eu une connotation explicite entre un garçon et une fille se retrouvait soudain complètement inoffensif si c'était entre deux filles. Par exemple… Si Tsunami invitait une amie au restaurant, ça serait vu comme un geste d'affection platonique, alors que si elle invitait un garçon au restaurant, ça serait vu comme une marque d'intérêt.
Enfin, Tsunami le supposait. Elle n'avait jamais invité de garçon à dîner avec une intention romantique.
À vrai dire, en y repensant, c'était complètement hilarant, mais Tsunami n'avait pas réalisé qu'elle était attirée par les filles avant qu'Anko ne l'embrasse. C'était… Oh, un peu plus d'un an après le massacre du clan. Tsunami avait alors dix-sept ans. A cette époque, elle et Anko passaient pas mal de temps ensemble, parlant de projets de clonage, picolant du saké de mauvaise qualité, se lançant des défis aux dés ou aux fléchettes, et… Un soir, Anko avait embrassé Tsunami, qui le lui avait rendu avec enthousiasme, et ça avait été comme un déclic.
Après coup, Tsunami avait essayé de revoir ses souvenirs à travers la lentille de cette nouvelle révélation, et… Effectivement, elle avait trouvé pas mal de gens assez plaisant à regarder. Mais les garçons avaient surtout été intéressants à contempler de loin, comme un joli bijou dans une vitrine. C'était avec les filles que Tsunami avait ressentie l'envie d'être proche, de mieux les connaître. À l'époque, il ne s'agissait pas vraiment de romance, ou de désir, mais l'idée était là. Tsunami ne l'avait tout simplement pas identifiée.
Foutue société hétéronormative qui poussait les gens à se caser avec une personne du sexe opposée pour pondre des bébés afin d'en faire des machines à tuer.
Bref. Tsunami avait eu peu de relations amoureuses. Il y avait eu Anko, pendant presque huit mois. Elles s'étaient séparées en bons termes et étaient restées amies. Un an plus tard, il y avait eu Ayame, du stand de ramens Ichiraku : mais ça n'avait pas duré longtemps non plus, à peine un mois, parce qu'elles n'avaient pas assez de choses en commun. Et puis, plus récemment (l'année dernière, en fait, au cours de l'examen Chuunin de Suna), Tsunami avait eu une aventure brève avec une Jounin de Suna nommée Maki, qui était impliquée dans le coup d'Etat à venir contre le Kazekage.
Tsunami n'était pas quelqu'un de très romantique. Elle n'était même pas très intéressée par la romance. Elle avait tendance à se plonger dans son travail, à garder des secrets, à faire passer sa famille en premier, à oublier les dates d'anniversaire. Alors elle ne cherchait pas à entretenir une relation amoureuse. Elle ne l'avait jamais cherché. C'était juste que, parfois, ça arrivait. Tout comme, parfois, son attention était attirée par une jolie brune, mais rien ne se passait.
Tsunami secoua la tête. Bon sang, pourquoi elle pensait à ça ? Elle avait d'autres chats à fouetter, elle n'avait pas le temps pour l'auto-apitoiement !
Elle chercha à faire un saut sur le terrain d'entraînement favori de la Team Gai, mais ils n'étaient pas là. Certainement en mission. Elle ne pourrait donc pas les prévenir de son départ. Ensuite, elle chercha à mettre la main sur la Team Tenzō, mais ils étaient en train de courir après Tora le chat (à nouveau) et Tsunami trouvait ça trop drôle pour les interrompre.
Cela dit, il y avait une personne qu'il était facile de prévenir : Sasuke. L'équipe 7 était sur le chemin de la tour de l'Hokage, l'air grincheux. Ils allaient sans doute chercher une nouvelle mission. Kakashi menait la marche, le nez plongé dans son bouquin pervers. Kiba parlait fort et d'un ton moqueur, tandis que Sasuke faisait mine de l'ignorer, et que Sakura regardait Sasuke d'un air énamouré. En bref : la dynamique normale de l'équipe 7. Tsunami renifla avec amusement, puis les rejoignit d'un pas vif.
Kakashi leva la tête de son livre, mais ce fut Kiba (sans doute grâce à son odorat) qui remarqua sa présence en premier, et qui s'écria :
– Hey, la sœur d'Izumi !
Tsunami retint un ricanement. Il n'y avait que trois personnes au monde qui l'appelait la sœur d'Izumi, et c'était Hana, sa mère Tsume, et son frère Kiba. Elle fit un croche-patte au jeune Inuzuka, ralentissant délibérément le mouvement pour qu'il puisse l'esquiver.
– Le frère d'Hana. Tiens-toi un peu tranquille, deux minutes.
Kiba recula en rigolant, et Tsunami se tourna vers Sasuke, qui levait les yeux au ciel. Sans pouvoir s'en empêcher, elle sourit avec affection.
– Hey, petit cousin. J'espérais tomber sur toi.
Elle appelait rarement Sasuke « petit cousin », c'était surtout pour le taquiner. Elle utilisait le mot chibi pour petit dans le sens mignon, au lieu de chiisai qui signifiait de petite taille. Du coup, de façon prévisible, Sasuke se renfrogna et lâcha :
– Je ne suis pas petit. Qu'est-ce que tu veux ?
Tsunami agita vaguement la main :
– Je pars en mission solo. Je ne sais pas pendant combien de temps. Izumi est au courant, mais tu pourrais prévenir les autres ?
– Hn, lâcha Sasuke d'un air qui se voulait désinvolte. Je croyais que les missions solos étaient déconseillées…
Tsunami afficha un air dégagé, mais elle avait conscience du regard intéressé de Kiba et Sakura sur elle. Même Kakashi l'observait du coin de l'œil.
– Pas quand la rencontre de ninjas ennemis est possible, biaisa-t-elle. Mais là, je vais faire, hummm… de la prospection, disons. Si tout se passe bien, je serais de retour avant l'examen Chuunin. Et si ça se passe mal, je reviendrais quand même à temps, mais je me serais prise une raclée de la part d'une vieille bique dotée d'une force surhumaine.
Derrière son livre orange, Kakashi haussa très haut son unique sourcil visible. Il avait compris la référence. Sasuke se contenta de lever les yeux au ciel, habitué de longue dates aux détails cryptiques ou spectaculairement inutiles dont Tsunami émaillait ses réponses.
Tsunami fut brièvement tentée de lui ébouriffer les cheveux. C'était un geste d'affection familier. Tsunami n'était pas fans de câlins : elle n'aimait pas être enlacée, ça lui donnait l'impression d'être piégée. Elle préférait les pichenettes, les tapes sur la tête, les bourrades amicales, parfois une très brève étreinte des épaules. Elle avait l'habitude d'ébouriffer les cheveux de ses cadets. Hikari, Izumi, Neji, même Karin, ils avaient grandi avec ça et y étaient habitués. Mais Sasuke n'aimait pas qu'on le touche. Alors Tsunami lui effleura simplement l'épaule du bout des doigts, comme si elle réajustait le col de son t-shirt, et déclara :
– Fais attention à toi, Sasuke.
Son cousin haussa les épaules, mais il avait esquissé un sourire.
– Ce serait plutôt à moi de te dire ça, non ?
Tsunami fit mine de ne pas avoir entendu. Même si c'était elle qui partait, ça valait la peine d'être dit. Ce n'était pas le fait d'être dans le village qui mettait sa famille en sécurité, c'était le fait d'être ensemble. Quand ils étaient séparés, ils devaient toujours faire attention à eux. Ça ne faisait pas de mal de le rappeler.
Il était temps de filer. Elle salut d'un geste leur petit public (Kakashi faisait semblant de lire, mais Kiba et Sakura avaient écouté leur conversation sans cacher leur expression avide), puis se volatilisa en Shunshin. En s'éloignant, sautant de toits en toits, elle entendit Sakura demander avec excitation : qui c'est, Sasuke-kun ? et Kiba s'exclamer lourdement elle est coincée, ta cousine !, ce qui fut immédiatement suivi d'un bruit d'empoignade. Tsunami secoua la tête avec amusement. Il suffisait d'un rien pour que ça chahute. Avec ou sans Naruto, l'équipe 7 n'était pas si différente.
Mais le monde, lui, était bien différent. Plus paisible, mais plus traître, plein de menaces cachées qui allaient bientôt émerger. Et Tsunami… Tsunami, quand le moment viendrait, devrait se mettre en travers du chemin de ces dangers.
Oui, il était temps de ramener les Sannin à Konoha.
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Et voilà !
Un chapitre un peu tranquille, après les deux précédents ! J'ai ai profité pour mettre le POV d'Izumi, parce que... J'aime bien Izumi, elle mérite plus de temps de parole. Et puis, mentionner que Tsunami a le béguin pour Hakui était très drôle. Et Izumi s'en rend compte tout de suite, c'est génial x)
Et petit moment d'entente entre Tsunami et Sasuke. Franchement, j'aimerait leur donner plus de screen-time, à eux deux, il y a plein de potentiel. Tsunami qui l'apelle "chibi" ! C'est trognon !
Et... MWAHAHAHA, je peux enfin annoncer QUI sera le prochain Mizukage ! Je me préparait à cette révélation depuis... La fin du tome 1, je pense x) Avec toutes les divergence au canon provoquées par la mort de Danzo, de fil en aiguille, Mangetsu Hozuki a survécu.
Allez voir sa fiche du wikia, c'est un perso plutôt classe =) Dans le canon, il apparaît seulement durant la Quatrième Guerre (il est ressuicité par Kabuto), mais rien que là, il avait plein de potentiel !
Et du coup, deux questions se posent. Pourquoi Kisame n'a pas déserté Kiri avec Samehada ? Et qu'est devenue Mei Terumi, celle qui devient Godaime Mizukage dans le canon ? Mwahahaha.
Prochain chapitre : Tsunami rencontre Tsunade !
