Disclamer : Rien ne m'appartient, ni Harry Potter, ni l'histoire
Titre : Footsteps
Auteur : TheGoldenTeam
Traducteur : Ange Phoenix
Résumé : Lorsque Harry Potter fut réparti à Serpentard, des secrets furent révélés et Harry montra qu'il était tout sauf ce que le monde des sorciers attendait. Des pas furent faits dans la bonne et la mauvaise direction par toutes les personnes impliquées et Harry pourrait bien trouver ce qu'il avait cherché toute sa vie : quelqu'un pour guider ses pas.
Bêta : Antidote
Autorisation : J'ai l'autorisation de traduire toutes les fanfictions de l'auteur.
Avancée de la fanfiction originale : 14 chapitres, en cours
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Footsteps
Chapitre 7
Harry trouva facilement sa nouvelle cape d'invisibilité très utile, et ce, peu de temps après l'avoir obtenue. Il faisait des cauchemars relativement souvent et lorsqu'il en faisait, il était rare qu'il puisse se rendormir. Alors, à la place, il se promenait et la cape d'invisibilité s'était rapidement avérée utile.
Quelques semaines après les vacances, Harry errait silencieusement et invisiblement dans les couloirs de Poudlard. Il avait commencé à se repérer dans l'école au cours de ses promenades nocturnes et était devenu expert dans l'art d'éviter les professeurs, Rusard et sa chatte, Miss Teigne.
Il tourna au coin du troisième étage et s'arrêta net, le cœur battant la chamade, lorsque le professeur Snape poussa le professeur Quirrell contre un mur, juste devant Harry. Harry sursauta violemment et retint péniblement un grand souffle.
« Qu'est-ce que vous savez ? » siffla Snape au professeur qui bégayait et tremblait. Harry se sentait presque mal pour Quirrell... presque. Il avait toujours trouvé Quirrell bizarre malgré sa résolution à ne pas juger les gens.
« Je... Je... Qu'est-ce que vous... voulez dire ? » bégaya nerveusement Quirrell.
« Vous savez très bien de quoi je parle », lui rétorqua Snape. « Je sais que vous savez quelque chose sur le cambriolage de Gringotts et je sais que vous savez exactement ce qui s'est passé lors du match de Quidditch. Dites-le-moi avant que je ne me mette vraiment en colère. »
« JE... JE... JE... »
Les yeux de Harry s'écarquillent et il sursauta à nouveau lorsque le regard de Snape se porta sur l'endroit exact où se tenait Harry. Mettant ses mains sur sa bouche pour essayer de calmer sa respiration, il contourna lentement et silencieusement les deux professeurs et se dirigea vers une porte proche. Il n'osa cependant pas l'ouvrir et se contenta de rester devant, fixant son professeur qui regardait le couloir avec des yeux plissés.
Snape se retourna finalement vers Quirrell. Harry n'avait pas manqué la façon dont Quirrell avait redonné à son visage un air de nervosité.
« Ce n'est pas fini, Quirrell », dit Snape. « Vous allez me dire ce que vous savez. » Il attrapa l'épaule de Quirrell et le poussa dans le couloir. Snape observa autour de lui une dernière fois avant de suivre Quirrell et de disparaître au coin du couloir.
Harry laissa échapper une grande bouffée de soulagement et s'effondra contre la porte derrière lui. Il avait été poussé à bouger lorsqu'il avait entendu des bruits de pas se rapprocher. Il s'était rapidement tourné vers la porte et l'avait poussée pour se glisser à l'intérieur. De l'autre côté, il colla son oreille contre la porte et écouta les pas s'arrêter près de la porte, puis continuer. Secouant la tête, Harry était sur le point de quitter la pièce quand un éclat attira son attention.
Il se retourna par curiosité et se retrouva face à un grand miroir doré. Il laissa la cape glisser de son corps jusqu'au sol. Il se dirigea à pas lents vers le miroir, ne sachant pas si c'était dangereux ou non. Il ne pensait pas qu'il l'était. Ce n'était qu'un miroir après tout. Il s'était donc rapproché, son reflet devenant plus grand à mesure qu'il s'approchait. Il regarda le haut du miroir où il pouvait voir des gravures.
Erised stra ehru oyt ube cafru oyt on wohsi.
Harry fronça les sourcils en lisant cette langue étrange. Ce n'était pas de l'anglais et cela ne semblait pas être du latin non plus, même s'il ne connaissait pas grand-chose à cette langue. Il tourna son attention vers le miroir lui-même et regarda son reflet. Il ne comprenait pas. Pourquoi un simple miroir serait-il caché tout seul dans une salle de classe abandonnée ? Il était sur le point de se retourner et de partir quand un éclat rouge l'arrêta.
Se retournant vers le miroir, il sentit sa bouche s'ouvrir et ses yeux s'écarquiller en regardant les deux personnes qui se tenaient derrière lui de chaque côté. Il sentit ses yeux se mettre immédiatement à pleurer en regardant l'homme aux cheveux noirs hirsutes, aux yeux noisette et aux lunettes rondes en fil de fer qui lui souriait doucement. Il reconnaitrait ces cheveux partout. Il se battait avec eux tous les jours, même s'il avait abandonné ces dernières années. C'était des cheveux que tante Pétunia méprisait et qu'elle avait essayé de couper plusieurs fois pour les voir repousser du jour au lendemain.
Il regarda l'autre personne et les larmes quittèrent ses yeux. Il fixa, à travers des yeux flous, les cheveux rouges flamboyants, les pommettes hautes, les lèvres rouges pleines et les yeux verts brillants. Il connaissait ces yeux ainsi que les cheveux noirs hirsutes. Les gens lui faisaient des remarques sur ses yeux depuis qu'il était entré dans le monde des sorciers. Ces yeux le regardaient chaque fois qu'il se regardait dans un miroir, mais, aussi semblables qu'ils soient, ils étaient aussi différents. Les siens étaient un peu brillants, mais ils restaient prudents.
Il fixait ses parents en pleurant, une main allant inconsciemment vers le miroir. Lily Potter lui sourit affectueusement tandis que James Potter posait une main sur l'épaule du reflet de Harry.
Harry n'avait honnêtement aucune idée du temps qu'il était resté dans la pièce devant l'étrange miroir. Ses larmes avaient cessé et il s'était depuis longtemps assis sur le sol de pierre frais. Ses parents ne bougeaient pas vraiment, seulement pour sourire, se regarder ou toucher son reflet. Il avait les bras enroulés autour de ses genoux et regardait ses parents, mémorisant chaque détail d'eux. Il était tellement absorbé par l'image que lui renvoyait le miroir qu'il n'avait pas entendu les pas qui s'approchaient par-derrière.
« Potter », dit doucement une voix et Harry se retourna. Il regarda Snape avec terreur, imaginant déjà les ennuis qu'il allait avoir et les punitions qui l'attendaient.
« Professeur, je... »
Snape leva une main pour mettre un terme à son explication. « Il est temps pour vous de retourner dans votre lit », dit-il et Harry fronça les sourcils. C'est tout ?
« Mais je... »
« Vous n'êtes pas le premier à vous faire piéger par les dons du miroir », dit Snape. « Aussi envoûtante que soit l'image, il ne faut pas s'y perdre. »
Harry regarda à nouveau le miroir avec tristesse, sachant que le professeur avait raison. Même s'il aimait voir ses parents, ce n'était pas réel et ça ne le serait jamais. Ses parents étaient morts et il était impossible de les ramener à la vie en regardant des images d'eux dans un miroir. Il baissa les yeux vers le sol, les larmes s'y accumulant et tombant sur ses joues. Ce n'était pas juste. Pourquoi ne pouvait-il pas avoir des parents comme tout le monde ? Qu'avait-il fait pour mériter d'être un orphelin dont personne ne voulait ?
« Je crois que ceci est à vous », dit Snape et Harry découvrit que la cape d'invisibilité de son père était doucement poussée dans ses mains.
Il la saisit et la serra contre sa poitrine en sanglotant. Il sentit une main se poser légèrement sur l'arrière de sa tête et fit quelques pas en titubant jusqu'à ce qu'il s'appuie sur le torse de son professeur. Il continua à s'accrocher à sa cape, mais il réussit à enfouir son visage dans la robe de Snape. Il pleura encore plus lorsque la main du professeur passa doucement dans ses cheveux et que l'autre bras de Snape passa autour de ses épaules.
« Venez, M. Potter », dit doucement Snape en essayant de faire sortir Harry de la pièce. Mais Harry n'était pas en état et il s'était accroché à son professeur en continuant à pleurer. Il avait entendu Snape soupirer, mais n'y avait pas prêté attention. « Très bien », entendit-il dire juste avant qu'on le soulève dans les bras de Snape. En gardant la cape d'invisibilité enroulée dans ses bras, Harry enroula ses bras autour du cou de Snape et enfouit son visage dans l'épaule de l'homme. Il était poitrine contre poitrine avec son professeur et ses jambes étaient de chaque côté du torse de Rogue. Il savait qu'il aurait dû être gêné par la situation, la position et ses pleurs pathétiques, mais il ne pouvait pas se résoudre à s'en soucier.
Ils avaient quitté la pièce, mais avant de continuer dans le couloir, Snape s'était arrêté et avait fait un signe de la main vers la porte en marmonnant un mot bizarre. Snape le porta à travers le château silencieux jusqu'aux cachots. Il pensait que Snape le ramènerait simplement dans la salle commune des Serpentard, mais il fut surpris de voir qu'ils allaient dans la direction opposée. Snape l'emmena à travers un salon et dans une chambre familière.
Il leva les yeux vers Snape avec curiosité lorsque celui-ci le plaça sur le lit dans lequel il avait passé un week-end à se remettre d'une pneumonie.
« Je préfère vous avoir ici au cas où vous tomberiez malade plutôt que d'avoir un élève qui me réveille plus tard », dit Snape en tirant les couvertures sur son élève. « Je doute que vous vouliez risquer de réveiller M. Thomas non plus. »
Harry secoua la tête, toujours accroché à sa cape d'invisibilité.
« C'est bien ce que je pensais. Essayez de vous détendre et de dormir un peu plus, » dit Snape. « Si vous vous sentez mal ou si vous avez besoin d'autre chose, vous savez où se trouve ma chambre. »
Harry acquiesça simplement et se retourna, tenant la cape contre sa poitrine. Il cacha un petit sourire dans la cape lorsqu'il sentit Snape toucher à nouveau ses cheveux.
« Potter ! »
Harry sursauta en entendant le cri, il n'avait pas l'habitude qu'on lui crie dessus en potions. Il était correct dans cette matière et faisait généralement des potions correctes. Mais aujourd'hui, c'était un désastre absolu. Il avait renversé son chaudron en le préparant, laissé tomber deux ingrédients, ce qui avait taché le sol de sang de salamandre, et il avait déjà dû recommencer après avoir laissé tomber deux moustaches de Fléreur supplémentaires dans le liquide.
En bref, il était absolument mortifié par lui-même et par le fait de devoir se faire crier dessus pour la troisième fois en un seul cours.
« Que faites-vous avec de la pierre de lune au lieu de calcaire ? » demanda Snape en le regardant d'un air mauvais.
Harry blanchit en regardant la poudre bleue. Sa bouteille de calcaire était l'un des ingrédients qu'il avait laissé tomber et maintenant il avait apparemment pris la mauvaise bouteille quand il avait essayé de remplacer le calcaire dans la précipitation.
« Je suis désolé, monsieur, j'ai pris la mauvaise bouteille », dit Harry en baissant les yeux sur son chaudron vide. Il n'avait encore jamais raté une potion et il n'avait pas le temps de commencer ou de finir la potion assignée.
« Incroyable », marmonna Snape en agitant sa baguette, renvoyant tous les ingrédients dans l'armoire. « Retenue ce soir et quinze points de Serpentard pour ineptie. »
« Oui, monsieur », chuchota Harry et il continua à ranger son poste. Il restait encore vingt minutes de cours, mais il savait qu'il avait fini. Il nettoya son chaudron et ses outils avant de ranger ses outils dans son sac. Il s'assit sur son siège, voûté, et décida de lire le chapitre suivant du texte jusqu'à la fin du cours.
« Tout le monde dehors », dit Snape à la fin du cours après avoir dit à chacun de mettre ses potions en bouteille. « Soyez là après le dîner Potter. À huit heures. »
« Oui, monsieur », dit tranquillement Harry et il suivit Dean hors de la classe, ignorant la bousculade de Malfoy avec un visage pincé.
« Ça va, Harry ? » demanda Dean alors qu'ils se dirigeaient vers leur dortoir.
« Je vais bien », murmura Harry.
« Tu as été distrait ces derniers jours », dit Dean. « Depuis la nuit où tu es parti. »
« Laisse tomber », grogna Harry.
« Désolé », s'excusa Dean.
Harry soupira. « Moi aussi. »
Ils étaient rentrés dans leur dortoir où ils étaient restés jusqu'au dîner.
Il était bientôt huit heures et Harry marchait dans le couloir pour sa détention. Il frappa à la porte du bureau et fut autorisé à entrer. Il était entré en traînant les pieds et il se dirigea vers le bureau du professeur, la tête basse. Il sentait que Snape le fixait, mais il n'avait pas levé la tête.
« Que s'est-il passé aujourd'hui ? » finit par demander Snape et bien que son ton soit neutre, Harry avait quand même tressailli.
« Je ne sais pas, monsieur », dit-il tranquillement.
« Vous êtes distrait depuis que vous avez trouvé le miroir », annonça Snape et Harry se recroquevilla sur lui-même.
Il se souvint. Le Miroir d'Erised, comme l'appelait Snape. Harry n'avait pas pu oublier le miroir et son image.
« Il semblerait que ce soit une bonne chose que j'aie demandé à ce que ce miroir soit déplacé. Je craignais que vous ne soyez parti à sa recherche », dit Snape.
« J'en ai eu envie », lui avoua Harry. « Vous m'en voulez ? »
« Non, je ne vous en veux pas », répondit Snape, faisant sursauter Harry. « Je suis heureux de voir que vous avez de la retenue, cependant. »
« Vous m'avez dit que je devais m'en tenir éloigné. Je ne peux pas désobéir à un ordre », dit Harry en serrant les mains devant lui.
« Je ne vais pas vous battre si vous me désobéissez », clarifia Snape. « Vous serez peut-être collé et vous perdrez des points, mais je ne vous frapperai pas. »
Harry haussa les épaules. « Ça ne me semblait pas bien de retourner là-bas de toute façon ».
« Bien », dit Snape. « Maintenant, avez-vous été distrait par le miroir ou par ma confrontation avec le professeur Quirrell ? »
Harry cligna des yeux, surpris que Snape sache qu'il était là. Puis il haussa de nouveau légèrement les épaules. « Je n'y ai pas vraiment pensé en fait », répondit-il.
« M. Potter, regardez-moi », dit Snape exaspéré. « Vous n'avez pas d'ennuis. »
« Je n'en ai pas ? »
« Non. Je comprends que le miroir puisse être une source de distraction », dit Snape et Harry se mordit la lèvre pour éviter toute question personnelle. « Je veux que vous prépariez la potion d'aujourd'hui pour éviter de finir la journée avec un échec. »
« Je — »
« Vous avez une heure et demie et tous les ingrédients sont sortis », coupa Snape en dirigeant Harry vers la salle de Potions où son poste était installé.
« Merci, monsieur. »
« Commencez. » Snape s'était assis à son bureau où il notait les copies.
Harry réussit à préparer la potion sans difficulté, la potion étant seulement un peu trop épaisse, car les scarabées n'avaient pas été broyés assez finement. Snape lui donna une note supérieure à ses attentes pour la journée et lui demanda de mettre le reste de la potion en bouteille. Il demanda à Harry d'étiqueter les flacons pour que Snape puisse les envoyer à madame Pomfresh.
« Vous vous sentez mieux Potter ? » interrogea Snape une fois la zone nettoyée.
« Un peu, oui. Je veux dire, oui », dit Harry en hochant la tête. « Merci, professeur. »
Snape inclina la tête. « Retournez dans votre dortoir et je m'attends à voir votre travail habituel jeudi. »
Harry sourit légèrement. « Oui, monsieur. » Il quitta la classe de potions et il retourna dans la salle commune des Serpentard.
Contrairement à décembre, janvier passait atrocement lentement. La première semaine venait de se terminer lorsque Malfoy décida qu'il n'avait pas assez torturé Harry et Dean.
Harry avait été réveillé brutalement lors d'une nuit froide par Malfoy, Crabbe et Goyle. Harry avait paniqué lorsque Malfoy avait marmonné un sort et que des cordes avaient quitté sa baguette, s'enroulant autour de Harry et de Dean. Ils avaient essayé de crier à l'aide, mais aucun d'entre eux ne semblait avoir de voix.
Malfoy leur adressa un sourire en coin. « Allons faire une promenade nocturne. »
Crabbe et Goyle avaient fait passer Harry et Dean par-dessus leurs épaules. Suivant Malfoy, ils avaient quitté la salle commune des Serpentard. Malfoy ne manquait pas de regarder dans les coins en les conduisant hors des cachots jusqu'au Grand Escalier. Ils montèrent jusqu'au troisième étage interdit et franchirent la porte sans s'arrêter.
Harry se battait pour rester un peu calme, sachant qu'une crise de panique n'arrangerait pas la situation. Dean et lui continuaient à lutter contre leurs liens malgré les bousculades de Crabbe et Goyle.
Ils s'arrêtèrent de marcher et Harry fronça les sourcils devant le bruit sourd qu'il entendait. Qu'est-ce que c'était ? Était-ce la raison pour laquelle le troisième étage était interdit ? Dean et lui se laissèrent tomber sur leurs pieds, mais Crabbe et Goyle continuèrent à les tenir fermement. Malfoy agita de nouveau sa baguette et marmonna quelques sorts que Harry ne connaissait pas. Peu importe ce qu'ils étaient, ils avaient relâché les cordes et leur avaient rendu leur voix. Harry et Dean s'étaient battus contre les voyous de Malfoy tout en sachant que c'était inutile.
« Eh bien, voyons si vous êtes assez Serpentard pour vous en sortir », ricana Malfoy. Il agita sa baguette vers la porte, marmonnant une fois de plus un mot étrange. Il ouvrit ensuite la porte et Harry et Dean furent poussés à l'intérieur, la porte se referma derrière eux.
Harry et Dean fixèrent le chien à trois têtes en colère, complètement horrifiés. Le chien — les chiens ? — commença à faire claquer ses mâchoires. Comme ils étaient si grands, Harry supposa qu'il était difficile de les voir s'ils ne bougeaient pas.
Avec des cris de terreur, Harry et Dean se retournèrent, tapant sur la porte et suppliant qu'on les laisse sortir. Le chien utilisa l'une de ses pattes géantes, les projetant tous deux sur le côté. Harry et Dean heurtèrent le mur de pierre en poussant des cris de douleur et essayèrent de se recroqueviller pour éviter les griffes vicieuses et les dents claquantes. Leurs pyjamas furent déchirés en morceaux et presque arrachés de leurs corps. Leur peau avait été entaillée, tachant de sang la peau environnante. Ils avaient crié et des larmes avaient coulé sur leurs joues. Ils se serrèrent les uns contre les autres et se poussèrent aussi loin que possible, contre le mur, priant pour que le cauchemar se termine.
« Malfoy ! » craqua Snape et il s'approcha de Malfoy, Crabbe et Goyle. Les trois premières années s'arrêtèrent net et levèrent les yeux vers leur professeur. « Vous avez intérêt à avoir une bonne raison de rester dehors si longtemps après le couvre-feu. »
« Nous suivions Potter et Thomas, monsieur », mentit facilement Malfoy. « Je les ai entendus parler dans les dortoirs et ils ont dit qu'ils partaient ».
« Et où sont-ils allés ? » demanda Snape en croisant les bras.
« Nous les avons suivis jusqu'au troisième étage, monsieur », dit Malfoy. « Nous sommes revenus directement ici pour vous le dire ».
Snape les scruta, sachant que le garçon mentait. « Dix points en moins à Serpentard pour chacun de vous pour être sorti après le couvre-feu. Maintenant, allez vous coucher et restez dans vos lits. »
« Mais monsieur ! Potter et Thomas ! » protesta Malfoy.
« Je vais aller les chercher, même si ça ne vous regarde pas » dit Snape. « Retournez dans votre dortoir, à moins que vous ne vouliez perdre encore plus de points et peut-être gagner une retenue. »
Malfoy lui lança un regard noir et s'en alla d'un pas hargneux, suivi de Crabbe et Goyle. Snape les observa quelques instants pour s'assurer qu'ils retournaient bien dans la salle commune. Puis il se retourna et partit, se dirigeant rapidement vers le troisième étage. Il s'était précipité dans le couloir, avançant plus vite lorsqu'il entendit des cris. Il sortit sa baguette et lança un Alohomora, déverrouillant la porte avant même d'être en face de celle-ci.
Snape ouvrit la porte et tressaillit mentalement en voyant le Cerbère enragé. Il jeta immédiatement un sort à la petite harpe qui se trouvait dans le coin droit. Le petit instrument se mit à jouer une douce mélodie et il ne fallut que quelques minutes pour que le corps soit allongé et les trois têtes endormies. Une fois qu'il fut sûr que le chien soit endormi, Sape se précipita vers les deux garçons sanglotants et ensanglantés dans le coin.
« Potter, Thomas », dit Snape à voix basse. Les garçons continuèrent de pleurer, se serrant l'un contre l'autre alors que Snape était sûr qu'ils souffraient. « Vous allez bien maintenant. Le chien s'est endormi. »
« P-Professeur ? » chuchota Dean.
« C'est moi », confirma Snape. « Vous pouvez bouger tous les deux ? Vous pouvez marcher ? »
« Je... je pense que je peux », dit Dean en reniflant. « Je ne sais pas pour Harry. »
Snape ignora les difficultés d'élocution pour l'instant. Les garçons avaient de nombreuses raisons de ne pas parler correctement. « Potter ? Potter, regardez-moi. »
C'est alors que Dean et lui réalisèrent que Harry se parlait à lui-même dans un murmure à travers ses sanglots. « Je suis désolé, je suis désolé, je suis désolé. Ma faute, sois meilleur, ma faute, sois meilleur. »
« Potter », dit Snape, se demandant s'il devait prendre le risque de toucher l'enfant alors qu'il savait que Harry était gravement maltraité. « Potter », répéta-t-il plus fermement. Harry ne réagissait toujours pas et Snape soupira, se demandant comment procéder. Il se demandait également comment il pourrait assassiner un élève aussi connu que Draco Malfoy sans être découvert.
« Je suis désolé, c'est ma faute, sois meilleur. Je suis désolé, ma faute, sois meilleur », continuait de marmonner Harry, toujours accroché au bras de Dean.
Snape tenta sa chance. « Harry », dit-il en touchant du bout des doigts le genou de Harry.
Le contact et le changement de nom avaient réussi. Les mots murmurés de Harry avaient cessé, tout comme ses tremblements, et il regarda lentement Snape.
« Harry ? » répéta Snape. L'une des mains ensanglantées de Harry avait glissé jusqu'à toucher légèrement celle de Snape sur son genou. C'était comme si Harry confirmait que Snape était bien réel. « Je dois vous emmener dans l'aile de l'infirmerie. Vous avez tous deux besoin de soins médicaux. »
Dean hocha la tête. Harry se contenta de s'accrocher à la main de Snape.
« Très bien », dit Snape. « Venez. » Il s'était accroché à la main de Harry et avait tiré avec précaution le garçon sur ses pieds, aidant Dean ensuite. Harry avait trébuché, une de ses jambes refusant de coopérer. Snape avait immédiatement pris l'enfant dans ses bras, l'installant facilement sur une hanche et entourant Dean d'un de ses bras.
Poussant Dean à bouger, ils descendirent lentement au premier étage pour trouver l'infirmerie. Dans l'aile de l'infirmerie, il avait indiqué un lit à Dean et y avait installé Harry. Il allait chercher Pomfresh, mais avait été arrêté par le refus de Harry de lâcher sa main. Au lieu de cela, il avait simplement appelé la matrone.
« Vous vous rendez compte de l'heure qu'il est, Severus Snape ? » souffla madame Pomfresh, sortant précipitamment de sa chambre et attachant une robe de chambre.
« J'ai toujours cru que l'heure ne signifiait rien quand un élève avait besoin de soins médicaux », ricana Snape. Pomfresh lui lança un léger regard, mais s'avança pour soigner Harry et Dean.
« Que s'est-il passé ? » demanda-t-elle.
« La brillante idée de Dumbledore de garder un chien à trois têtes dans l'école », répondit Snape.
« Que faisiez-vous tous les deux au troisième étage ? » Pomfresh gronda les deux garçons.
« Je ne crois pas qu'ils étaient là de leur plein gré » dit Snape. « J'ai des raisons de croire que M. Malfoy était impliqué. »
Pomfresh secoua la tête et continua à agiter sa baguette pour découvrir toutes les blessures infligées à Harry et Dean. Elle avait fini par se contenter de constater l'évidence. Les deux garçons étaient jonchés de coupures de différentes profondeurs, d'ecchymoses, et Harry avait une cheville foulée. Elle leur donna des potions et étala des pommades sur leurs coupures et leurs contusions. Elle soigna la cheville de Harry et leur donna des potions de sommeil.
« Ce n'est pas comme ça que Poudlard est censé être », affirma Pomfresh une fois les garçons endormis. « Ils devraient être en sécurité dans leurs dortoirs, pas en danger. »
« Je vais parler à Dumbledore demain » annonça Snape. « Je vais demander la suspension de Malfoy. Je vais également prendre la tutelle de Potter. Il ne peut pas retourner chez ses parents et il a besoin de quelqu'un ici à l'école à qui s'adresser. »
« Je ne savais pas que vous vous souciiez autant de lui » dit Pomfresh.
« Il a été laissé pour mort et après tout ce qui s'est passé, il est difficile de ne pas s'en soucier quelque peu », expliqua Snape en regardant Harry. « Il n'a jamais eu un seul adulte dans sa vie. Ceux qui étaient censés l'aider le battaient à la place ou le laissaient vivre avec des mauvais traitements. »
« Il a eu une vie difficile et triste », confirma Pomfresh.
« Il n'a pas eu de vie du tout », marmonna Snape en remontant les couvertures un peu plus haut sur la poitrine de Harry.
« Il a délibérément enfermé Potter et Thomas dans cette pièce, sachant exactement ce qui leur arriverait, sachant qu'aucun des deux garçons ne connaîtrait de sortilège pour déverrouiller la porte », argumenta Snape auprès de Dumbledore le lendemain matin.
« Vous agissez comme si c'était un meurtre prémédité, Severus », dit Dumbledore.
« C'est exactement ce que c'était ! » répondit Snape. « Malfoy a ligoté Potter et Thomas pendant qu'ils dormaient et les a amenés au troisième étage. Il a verrouillé la porte après avoir poussé Potter et Thomas à l'intérieur. Pour une raison quelconque, Malfoy en veut à Thomas et Potter. Il les harcèle continuellement, essayant de les blesser ou de leur attirer des ennuis. Ce n'est pas de la simple intimidation. C'est une tentative de meurtre. »
« Severus, je pense sincèrement que vous réagissez de façon excessive », annonça Dumbledore avec sérénité. « Harry et Dean vont bien, n'est-ce pas ? Ils ont été guéris et n'ont pas de séquelles. »
« Sauf des cauchemars pendant un mois où ils se feront déchiqueter par un chien géant à trois têtes », ricana Snape.
« Les cauchemars vont passer » répliqua Dumbledore et Snape lui lança un regard noir.
« J'exige que Malfoy soit au moins suspendu » dit Snape. « Pas moins de deux semaines. »
« Severus... »
« Je suis le chef de maison de ce garçon et, en tant que tel, j'ai le dernier mot sur sa punition » coupa Snape. « Ma décision finale est deux semaines de suspension. Il rentrera chez lui pendant ces deux semaines et à son retour, il devra laisser Potter et Thomas tranquilles. Il n'aura pas le droit de se confronter à l'un d'eux. »
« Vous ne pouvez pas empêcher les élèves d'interagir », annonça Dumbledore.
« Je ferai de mon mieux », grogna Snape.
Dumbledore soupira. « Très bien. Vous avez dit qu'il y avait un autre sujet dont vous vouliez discuter. »
« Je veux la tutelle de Potter » dit Snape sans ambages.
« C'est impossible » refusa Dumbledore. « Ses proches ont la garde et il doit rester avec eux. Les protections du sang doivent rester intactes. »
« Il y a plusieurs failles dans ce que vous venez de dire » dit Snape. « Ses parents ne veulent pas de la garde. Ils battent le garçon. Il peut être tout aussi bien protégé ailleurs, il n'est donc pas obligé de rester là. Les barrières de protection par le sang ne sont efficaces que si le garçon considère cet endroit comme sa maison, ce qui n'est pas le cas, je peux vous le garantir. »
« Les protections sont toujours actives » réfuta Dumbledore. « Il n'a pas encore dit qu'il n'était pas chez lui et elles sont donc toujours actives. Il doit donc y retourner. »
« Il n'y retournera pas », soutint Snape. « Je ne vais pas rester les bras croisés et vous laisser le condamner à la maltraitance pour les six prochaines années comme vous l'avez fait avec moi. Il partira de là-bas et il viendra avec moi. »
« Vous agissez comme si vous vous souciez de lui » dit Dumbledore. « Le fils de James Potter. »
« Oui » dit Snape. « Le fils de James Potter, un Serpentard maltraité. Souvenez-vous de ce que vous m'avez toujours dit. C'est aussi le fils de Lily. Ses parents n'ont rien à voir avec tout ça. Ils sont morts, pas lui. Je me soucie de mes élèves, surtout quand ils sont presque assassinés et qu'ils sont constamment maltraités. Cette école est censée être un refuge, mais Potter n'en a pas encore fait l'expérience. »
« Et c'est quelque chose que vous pouvez lui offrir ? » interrogea Dumbledore.
« Je sais que je le peux » dit Snape à travers ses dents serrées. « Vous allez m'obtenir la tutelle parce que vous savez que si vous ne le faites pas, j'enlèverai le garçon et l'emmènerai si loin que vous ne le retrouverez jamais. »
Dumbledore soupira. « Très bien. »
Snape sortit en trombe du bureau, pour aller informer Malfoy de sa suspension et Harry de son nouveau tuteur.
Voici le septième chapitre, j'espère qu'il n'y a pas trop de fautes !
A la prochaine !
