.

"Donc tu ne lui as pas dit que je l'épouserais ?" demanda Isabella, le soulagement évident dans sa voix alors que son père et elle faisaient leur chemin à travers les bois vers leur maison. Elle serra un petit paquet de tissu contre sa poitrine comme s'il s'agissait de sa dernière lueur d'espoir.

"Absolument pas. Il a demandé à te faire la cour et j'ai dit que tu étais libre d'épouser qui tu voulais. Cet imbécile n'a pas réussi à prononcer ton nom correctement. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit capable de te demander convenablement sans que quelqu'un lui chuchote à l'oreille quoi dire." Charles réajusta son paquetage et regarda sa fille avec inquiétude. "Tu ne le choisirais pas, n'est-ce pas ?"

"Je préfère..." Se souvenant soudainement des mots de Carlisle, elle s'arrêta et regarda autour d'elle.

Charles fit une pause et étudia les arbres environnants, à la recherche de ce qui aurait pu attirer l'attention d'Isabella.

"As-tu entendu quelque chose ?"

"Non. Le père Carlisle a dit que parfois il vaut mieux rester prudent quand on a une opinion négative, surtout quand le shérif est concerné. On ne sait jamais s'il y a des oreilles hostiles dans les parages."

Charles acquiesça. Le shérif était de plus en plus paranoïaque ces derniers temps et des rumeurs circulaient selon lesquelles il payait des gens pour qu'ils dénoncent tout ce qu'ils entendaient dire sur lui. Que l'information soit vraie ou non n'était pas la question.

"Mieux vaut continuer à avancer alors. Il va bientôt faire nuit et je préférerais être entre mes quatre murs quand cela arrivera." Il resserra sa cape autour de ses épaules. "Il fait déjà plus froid."

Elle hocha la tête alors qu'ils franchissaient une nouvelle colline.

"Et la réponse est non," murmura Isabella.

"Hmmm ?"

"Non, je n'épouserai pas le shérif. Pas pour une maison aussi grande que le château et assez d'argent pour avoir des domestiques, des livres et de quoi manger."

Charles opina, plus qu'un peu fier de sa fille. Certaines jeunes femmes auraient vu l'amélioration potentielle de leur vie et auraient sauté sur l'occasion d'épouser le shérif mais Isabella ne le faisait pas. Il était ravi de cette révélation sur son caractère et ses pas se sentaient un peu plus légers alors qu'il continuait à rentrer chez lui.

"Je préfère passer le reste de mes jours à me battre pour un seul repas plutôt que de vivre dans la peur de ce qu'il pourrait me faire," poursuivit-elle.

Il acquiesça et les deux reprirent le chemin de la maison, le bruit des feuilles mortes craquant sous leurs pieds étant la seule rupture dans le silence. Isabella s'arrêta et regarda curieusement dans les bois juste derrière leur maison.

"Père ?"

"Oui ?"

"William a-t-il dit que des membres de sa famille étaient allés chasser aujourd'hui ?"

"Pas que je sache, pourquoi ?"

Elle désigna un vieux chêne juste de l'autre côté de leur maison. Suspendu par ses pattes arrière, un beau cerf mâle se balançait dans les branches inférieures.

"Je me demande d'où il vient," murmura Charles, en posant son sac à côté de la maison. Il s'approcha prudemment du cerf, comme si, à tout moment, il allait s'animer et se mettre à donner des coups de pied.

"Peut-être Jacob ?"

Charles secoua la tête.

"Ce garçon n'est pas un grand chasseur. Mais bon, même un écureuil aveugle trouve parfois une noisette."

Charles étudia le cerf une fois de plus. Ce beau mâle leur fournirait de nombreux repas à tous les deux. Et peut-être des chaussures et quelques autres articles qu'ils n'avaient pas possédés depuis longtemps. Ils n'étaient pas prêts à laisser un tel cadeau se perdre.

"Eh bien, ça ne va pas se découper tout seul, Isabella. Va chercher les couteaux, et je vais attiser le feu. Nous n'avons plus beaucoup de lumière, alors je vais le faire bien fort."

Isabella acquiesça et courut rassembler les fournitures nécessaires pendant que son père détachait la corde qui maintenait le cerf suspendu et descendait le mâle au sol. Il l'étudia attentivement.

"On dirait que tu t'es brisé le cou," murmura-t-il en passant sa main sur la fourrure courte avant d'apercevoir deux marques de perforation sur la gorge du daim. "C'est étrange."

Edward observait Isabella et Charles derrière un affleurement rocheux à une courte distance. De sa position accroupie, il pouvait tout voir et tout entendre mais rester indétectable... du moins par les humains. Sa famille, cependant, pouvait le trouver assez facilement.

J'aurais simplement brisé le cou du cerf et laissé l'impression qu'il était tombé ou qu'il avait été blessé dans un combat mais chacun son truc.

Edward baissa la tête quand Emmett arriva derrière lui. Son frère avait eu la prévoyance de ne pas s'annoncer à haute voix afin que Charles et Isabella restent ignorants de leurs observateurs.

Tant pis pour la solitude, pensa Edward.

Alice m'a envoyé.

"Bien sûr qu'elle l'a fait."

Les deux hommes regardèrent en silence Charles et Isabella préparer le mâle pour la conservation.

Il y a quelque chose d'un peu érotique dans tout ça, n'est-ce pas ?

Edward ignora son frère, ce qui lui valut un énorme sourire.

Rosalie est toujours très reconnaissante des petites marques d'amour que je lui laisse de temps en temps.

Le cerf n'était pas un gage d'amour. Edward avait besoin de chasser et avait trouvé le cerf. Il n'y avait aucune raison de gaspiller la carcasse quand quelqu'un pouvait l'utiliser. Isabella et son père se trouvaient être les humains les plus proches de sa proie.

Des images de gratitude de sa sœur inondèrent l'esprit d'Edward, lui faisant serrer les poings et fermer les yeux mais l'assaut continua.

Mais la gratitude n'est pas du tout la raison pour laquelle tu l'as fait, n'est-ce pas, Edward ?

"Putain. Va Te Faire Voir."

Le faible gloussement d'Emmett suivit Edward alors qu'il s'enfuyait.

"Tu sais, ce n'était pas très gentil de ta part," dit doucement Rosalie, apparaissant soudainement à côté d'Emmett. Elle regarda autour de la pierre derrière laquelle ils se tenaient pour voir Isabella et son père commencer à dépecer le cerf.

"Juste une petite vengeance. Les manières hautaines et impétueuses de notre frère vont revenir le hanter et je vais en apprécier chaque minute."

Emmett passa un bras autour de la taille de sa femme et l'attira près de lui, caressant sa gorge avant de déposer un baiser juste sous sa mâchoire, ce qui lui valut un doux soupir de satisfaction.

"Donc, c'est la petite humaine qui a mis Edward dans tous ses états."

Emmett regarda Isabella par-dessus son épaule et hocha la tête.

"C'est ça."

"Tant mieux pour elle. Il était temps que quelqu'un fasse tomber son château de cartes."

"Très vrai, mon amour. Mais pour l'instant, je suis un peu plus intéressé à faire tomber autre chose."

Rosalie gloussa lorsque son mari l'appuya contre le rocher et laissa ses mains se promener.


Quelques semaines plus tard, Isabella et Charles se promenaient tranquillement dans les bois près du 'château' comme elle insistait encore pour l'appeler. Personne ne connaissait les personnes qui vivaient dans les bois et jusqu'à ce que des présentations appropriées aient été faites, il était préférable de rester prudent.

Depuis leur dernier voyage en ville, le temps s'était encore rafraîchi et les pluies avaient commencé, transformant le sol en une bouillie boueuse, si bien que les déplacements étaient lents mais cela ne dérangeait pas Isabella. Elle appréciait les promenades avec son père qui lui enseignait les plantes, les animaux et les saisons avec une patience qui n'avait d'égale que celle du Père Carlisle.

La dégradation du temps avait nécessité de rassembler les quelques animaux qu'ils possédaient et de les installer dans leurs enclos près de leur minuscule cabane. Avec le cerf laissé par un bienfaiteur généreux mais inconnu, la truie et sa portée étaient à l'abri du couteau, du moins pour le moment mais il fallait mettre les cochons dans l'enclos pour les protéger des prédateurs pendant que les autres animaux s'installaient pour leur sieste hivernale.

Isabella sortit un petit morceau de viande séchée de sa poche et en offrit une partie à son père qui hocha la tête. Après avoir pris une bouchée, elle remua ses orteils dans ses nouvelles bottes en peau de cerf. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu de couvre-pieds et il fallait un peu de temps pour s'habituer à la sensation mais après les premières pluies, elle était reconnaissante de les avoir.

Charles émit un fort grognement, ce qui provoqua le rire d'Isabella. Peu importe le nombre de fois où ils étaient allés chercher les animaux, elle était toujours amusée de voir comment son père, habituellement solennel, devenait instantanément la bête qu'ils cherchaient. Il lui lança un regard d'admonestation avant d'appeler une nouvelle fois. Cette fois, un grognement lui répondit et il lui indiqua la direction à prendre.

Au sommet d'une colline, le 'château' apparut. Charles ne l'avait jamais vu auparavant et laissa échapper un petit sifflement.

"Sacrée grande maison pour un endroit pareil. Pas étonnant que les gens en ville n'arrêtent pas d'en parler."

"Le cochon est marqué, non ?" demande Isabella nerveusement.

Cela n'aurait pas fonctionné si leur truie avait été recueillie et réclamée par un autre. En la marquant du signe de Charles, il y aurait une preuve indiscutable que c'était la leur. Indiscutable si les habitants étaient des gens honnêtes mais comme personne ne les avait jamais rencontrés, Charles et Isabella avaient raison d'être prudents.

"Je l'ai fait moi-même au printemps dernier après qu'elle ait mis bas. Elle et les porcelets ont ma marque."

Il appela une fois de plus et se dirigea en direction de la réponse.

Alors qu'ils contournaient la maison, ils aperçurent un petit enclos où se trouvaient la truie et quatre jeunes bien nourris, presque adultes, qui dormaient sur un lit de foin frais. Ce qui les étonna tous les deux, c'est que les cochons étaient fraîchement lavés et portaient des rubans autour du cou, chacun portant une seule lettre sculptée dans le bois.

Isabella et Charles fixèrent en silence, choqués, le spectacle qui s'offrait à eux. Qui pourrait bien faire une telle chose ?

Comme pour répondre à leur question, une porte de la maison s'ouvrit et une belle jeune femme dans une robe fluide de couleur crème descendit les marches en dansant légèrement, un panier à la main. Elle lèva les yeux et leur adressa un large sourire.

"Eh bien, bonjour !" dit-elle d'une voix musicale.

Isabella et Charles restèrent un moment dans un silence confus.

"Bonjour !" répèta-t-elle, dans un français parfaitement infléchi.

Encore une fois, elle ne reçoit aucune réponse.

"Hola !"

Cette fois, elle secoua la tête lorsqu'ils se regardèrent bêtement.

"Guten morgen ?"

Isabella retrouva finalement sa voix.

"Hum… bonjour."

Elle reçut un sourire éclatant et rayonnant pour ses efforts. La jeune femme posa le panier sur le sol, hors de portée du nez reniflant des cochons qui semblaient savoir qu'il contenait quelque chose pour eux.

"Vous parlez ! C'est merveilleux ! Je m'appelle Alice, et voici la maison de mon frère. Nous lui rendons visite pour une saison, le temps qu'il s'installe."

Un grand bruit provenant d'une pièce à l'étage l'interrompit mais elle n'y prêta pas attention, même si Charles et Isabella sursautèrent.

Alice fit un gestede la main pour chasser toute inquiétude.

"Mes frères et mon mari sont en train de réarranger quelques meubles. Pas besoin de s'inquiéter."

Un autre bruit sourd, plus menaçant que le premier, suivit. Alice se tourna vers la maison avec un regard furieux qui s'éteignit aussi vite qu'il s'était formé. Pendant un instant, Isabella crut voir les lèvres de la jeune femme bouger mais elle n'entendit rien et chassa cette idée de son esprit.

"Alors, êtes-vous ici pour Flopsy, Mopsy, Cottontail, Peter et leur mère ?" dit Alice avec un grand sourire, attirant leur attention loin des bruits de démolition dans la maison.

"Qui ?" demande Isabella, confuse.

"Flopsy," Alice montra le cochon avec un 'F' accroché à son ruban. "Mopsy. Cottontail. Peter. Et leur mère. On ne savait pas si elle avait déjà un nom alors on ne lui en a pas donné."

"Ils leur ont donné un nom... " murmura Charles d'une voix choquée, en regardant sa fille qui était tout aussi déconcertée.

"Bien sûr qu'on leur a donné un nom ! Pourquoi ne le ferions-nous pas ?"

"Mais... pourquoi ?"

Un bruit de verre brisé détourna leur attention des animaux.

"Êtes-vous certaine qu'ils sont..." commença Isabella avant d'être interrompue.

"Je ferais mieux de vérifier. Vous deux, prenez la charrette et chargez les cochons et je vais voir ce qu'il se passe en haut. Je suis sûre que ce n'est rien du tout," dit Alice avec un sourire calme avant de se précipiter dans la maison.

Isabella et Charles se regardèrent en silence pendant un moment.

"La charrette sera plus facile que d'essayer de les faire marcher," dit Charles en hochant la tête.

Isabella accepta et les deux traversèrent la cour impeccablement aménagée jusqu'à l'endroit où trônait une charrette toute neuve.

"Tu ne penses pas que le château tombe déjà en ruine, n'est-ce pas, Père ? "

Avec un haussement d'épaules, Charles saisit un côté de la charrette tandis qu'Isabella se positionnaut sur l'autre.

"Aussi vite qu'il a été monté, tout est possible. Mais je ne suis pas un bâtisseur."

"Mon Dieu, que se passe-t-il ici ?" demanda Alice en entrant en trombe dans une chambre de l'étage supérieur.

Elle jeta un rapide coup d'œil aux dégâts : trois bibliothèques, deux bureaux et un grand miroir gisaient en morceaux sur le sol. A en juger par l'entaille qui guérissait rapidement sur le bras d'Emmett, il avait été le destinataire de la colère du miroir.

Edward était assis accroupi dans un coin, la tête reposant sur ses genoux, immobile comme une statue.

"Je suis sûr que tu connais déjà la réponse à cette question, chérie," lança Jasper, ne bougeant pas de sa position entre Emmett et Edward.

Alice soupira et s'agenouilla près d'Edward, en gardant une distance respectueuse.

"Edward ?" murmura-t-elle.

Le silence.

"Edward ? " Alice fit une pause et réfléchit avant de toucher doucement son épaule.

Edward se crispa mais ne bougea pas.

"Tu sais pourquoi tu ne pouvais pas la voir ces dernières semaines. "

Et il le savait. Ce n'était pas une question, simplement un constat. Etre trop proche d'Isabella aurait été catastrophique. Tout d'abord, l'arrivée des menstruations d'Isabella aurait rendu fou n'importe quel vampire, surtout un vampire aussi possessif qu'Edward. La vision d'Alice du corps brisé et vidé d'Isabella avait forcé Edward à s'enfuir dans une contrée voisine pour chasser et trouver d'autres distractions jusqu'à ce qu'il sente qu'il pouvait rentrer chez lui.

Alice regarda son frère avec sympathie et secoua la tête.

"Je ne sais pas pourquoi," chuchota-t-elle. "Pourtant, Isabella t'attire. Peut-être pas avec des mots... pas encore. Mais il y a quelque chose en elle. Elle va être si bonne pour toi."

"Je me fous de ce qui est bon pour moi," grogna Edward, la voix voilée et profonde. "Elle est à moi et je l'aurai."

Alice fit une pause et se perdit dans ses pensées. Edward se mit à trembler et à tressaillir tandis que les différents avenirs possibles se succédaient dans sa tête.

Edward se présente à Isabella et Charles alors qu'ils se tiennent près de la charrette de cochons.

Ensemble, ils ramènent les cochons chez eux. Edward est charmant et Isabella et Charles sont attirés par lui. Isabella sourit de toutes ses dents et lui demande si elle l'a déjà rencontré car il a quelque chose de familier.

Le shérif Newton se présente à la maison avant le départ d'Edward.

Avec ses adjoints.

Avec l'intention de ramener Isabella à la maison avec lui.

"A moi ! " grogna Edward à voix basse alors que le shérif dans la vision d'Alice s'empare des bras d'Isabella.

"Mais Edward, regarde-la !"

C'est vrai. Dans cette version du futur, Edward voit une fille frêle, craintive, qui n'a plus aucune étincelle de vie qui brille dans ses yeux.

Le shérif et ses adjoints sont tous morts sur le sol de la forêt et les yeux d'Edward brillent d'un rouge rubis.

"Quel autre choix ai-je ? Montre-moi !" demande-t-il.

Jasper grogna et fit un pas vers Alice qui leva une main pour l'arrêter.

"Il ne me fera pas de mal, Jasper. C'est bon."

Alice rassura tout le monde qu'elle allait bien et ferma les yeux.

Emmett se présente et aide à tirer la charrette jusqu'à la maison d'Isabella et Charles. Tous deux remarquent à quel point son aide est précieuse, le sol étant si marécageux.

Ils rient, plaisantent et sourient.

Emmett parle de Rosalie et de la famille. Il plaisante sur son frère célibataire et sur le fait que ce dernier a besoin d'une compagne.

Isabella rougit d'un rouge vif, un fait qui n'est pas passé inaperçu pour Charles.

Isabella se lie d'amitié avec Emmett.

Emmett part avec la charrette, apparemment pour retourner au 'château'.

Le shérif apparaît et menace Charles et Isabella. Les adjoints les attrapent tous les deux. Les mains se baladent, la robe d'Isabella est déchirée.

L'adjoint se fait écraser le pied et Isabella lui donne un bon coup de genou.

Edward se leva d'un bond, une expression meurtrière sur le visage.

"Je vais le tuer !"

Alice secoua la tête et passa une main sur son bras de manière apaisante.

"Il ne lui fera rien de plus."

"Il a touché ce qui est à moi !"

"Laissons les choses se dérouler, Edward. "

Charles interrompt Isabella et se rend pour aller en prison afin d'assurer la sécurité d'Isabella.

Isabella est laissée seule et effrayée alors qu'il commence à pleuvoir.

"Tu vas l'amener ici. Ce soir. Après le départ de ce crapaud bouffi de shérif et de ses laquais. Je ne veux pas qu'elle reste seule dans ce taudis," exigea Edward, les poings serrés sur les côtés.

"Ce taudis, comme tu l'appelles, est sa maison, et elle y est très heureuse", dit Alice.

"Impossible !"

"As-tu oublié ta propre humanité ?"

"Bah !" Edward se détourna, regardant prudemment par la fenêtre Charles et Isabella en contrebas.

"Regarde les choses en face, mon frère. Cette fille t'a tellement enroulé autour de son doigt que tu ne sais plus où donner de la tête," dit Emmett avec un sourire.

"Elle est humaine. Rien de plus."

Même pour lui, les mots sonnaient creux.

"Amène-la ici, ou je l'amènerai ici."

"Jasper et moi ferons ce que tu demandes", dit Alice après un long silence. "Mais tu dois te comporter correctement. Convenablement."

Quand Edward fit un grognement moqueur, Alice attrapa sa mâchoire et le força à la regarder.

Elle est à toi, Edward, mais tu es tout autant à elle.

Une vision d'Edward et Isabella ensemble dans plusieurs situations coquettes inonda son esprit.

"Non," marmonna Edward, trébuchant en arrière et quittant la pièce en courant. Une porte claqua à un autre étage.

"Alors, que se passe-t-il maintenant ?" demanda Emmett, rompant le silence qui suivit le départ d'Edward.

"Tu viens avec moi et tu aides Charles et Isabella à ramener leur bétail à la maison. Jasper et moi allons amener Isabella ici ce soir. Et ensuite, nous ferons une prière…" dit tranquillement Alice avant de descendre l'escalier.