Coucou! J'espère que vous allez bien :) Comme je vous ai laissées sur une note de suspense la dernière fois et que ce chapitre est un peu plus court que les autres, j'ai décidé de vous le mettre aujourd'hui, et je mettrai le suivant ce week-end. C'est bon, vous avez le punching-ball? ;) Alors bonne lecture!

Chapitre 7 L'enfer de Regina

Elle glissa doucement la clé dans la serrure, essayant de toutes ses forces de ne pas faire le moindre bruit. Le mécanisme émit un léger cliquetis lorsqu'elle tourna la clé et elle fit un pas dans le hall d'entrée sombre. Regina enleva ses talons hauts et les plaça soigneusement dans le meuble à chaussures avant d'avancer sur la pointe des pieds dans le manoir sombre.

La sensation s'était emparée d'elle dès qu'elle avait atteint le portail. La légèreté, le bonheur, la joie, la confiance en soi, toutes ces choses merveilleuses qu'elle avait ressenties durant toute la soirée quand elle était avec Emma et ses amis s'étaient évaporées. Au lieu de ça, ses épaules s'affaissèrent et son corps s'alourdit sous le poids de l'appréhension.

Elle savait. Cela faisait des années qu'elle savait ce que leur relation était devenue. Mais il n'était pas pour autant plus facile d'en sortir. Leur mariage n'avait pas toujours été malheureux. Les premières années avaient été assez belles. Mais ensuite, le travail de Robin l'avait affecté, consumé, changé, et avait détruit leur couple. C'était arrivé graduellement. Cela avait commencé par de petites choses que l'on ne remarquait pas immédiatement. Un ton plus sec, une demande plus pressante, un ordre plus strict. Avant que Regina ne puisse réaliser ce qui se passait, il était déjà trop tard. Robin, entretemps, avait détruit la femme vibrante, sûre d'elle et indépendante qu'il avait épousée douze ans auparavant, la remplaçant par une femme docile et obéissante, qui n'était plus que l'ombre d'elle-même. Mais l'ancienne Regina existait toujours. Elle ressuscitait sur le chemin du collège chaque matin, émergeant dans toute sa gloire lorsqu'elle redevenait un professeur et plus une propriété. Regina savourait le temps qu'elle passait à travailler parce qu'elle se sentait libre. Non seulement elle adorait enseigner, mais c'était le seul moment de sa vie où elle pouvait être elle-même. Parce qu'aussitôt qu'elle passait les portes du collège en fin d'après-midi, l'ancienne Regina s'effaçait de nouveau, laissant place à sa version fade, brisée et dominée par Robin.

Aussi incroyable que cela puisse paraitre, Regina était reconnaissante envers Robin de l'avoir autorisée à travailler. En faisant cela, il lui avait permis d'avoir un semblant de vie normale, qui lui permettait de conserver un peu de sa vraie nature. Elle devait le remercier pour cela et elle le faisait à chaque fois qu'il le lui demandait. Merci, Robin, merci. Et aussi pour la manière dont il la traitait : elle avait une vie luxueuse, il l'emmenait toujours déjeuner dehors et lui offrait des bijoux. Robin ne savait pas que les colliers et les bracelets qu'elle portait en quittant la maison passaient la journée dans la boite à gants de sa voiture, car sinon ils l'auraient tirée vers le bas. Elle se sentait coupable pour cela lorsqu'elle les remettait l'après-midi. S'il dépensait de l'argent pour lui acheter de jolies choses, le moins qu'elle puisse faire c'était de les montrer. C'était la nouvelle Regina qui pensait cela. L'ancienne Regina, elle, était celle qui les enlevait chaque matin, se libérant du poids de sa domination pendant ses heures de cours.

Oui, Regina Mills était bien consciente que son mari la maltraitait. Le problème, c'était qu'il le faisait trop bien pour qu'elle ait le courage de partir.

Elle s'arrêta devant la chambre principale, prenant une profonde inspiration pour calmer ses nerfs. Et ce fut là qu'elle le sentit. Du parfum. L'arôme fleuri et inconnu lui donna la nausée. Elle savait ce que ça voulait dire. Elle l'avait toujours su. Ouvrant la porte, elle vit la silhouette de Robin couchée de son côté du lit. Il lui tournait le dos mais elle était sûre qu'il ne dormait pas. Elle entra dans la chambre et posa son sac à main par terre avant d'aller dans la salle de bain pour se changer.

Robin ne dit rien jusqu'au moment où Regina se glissa sous les couvertures dix minutes plus tard.

« Tu es en retard. »

« Je suis désolée, » dit-elle, d'une voix faible et fatiguée. « J'ai dû laisser ma voiture chez Emma parce que j'avais un peu trop bu. Je suis revenue à pied donc ça m'a pris plus longtemps que prévu. Je suis vraiment désolée, Robin. »

Elle l'entendit bouger dans le lit, le matelas s'enfonçant légèrement alors qu'il se retourna pour lui faire face.

« Je t'ai fait une faveur en te laissant aller à cette fête. J'attends de toi un peu plus de respect en ce qui concerne mes règles quand je t'accorde ce genre de traitement, » gronda Robin.

Regina recula jusqu'au bord du lit. Elle savait ce qui allait se passer. A peine quelques secondes plus tard les couvertures furent violemment repoussées, le froid automnal mordant sa peau lorsqu'elle sentit Robin la surplomber en grognant. Sans aucune douceur, il fit remonter sa nuisette en satin jusqu'à ses hanches.

« S'il te plait, » murmura Regina. « Pas ce soir. »

Robin se pencha en avant et alluma la lampe de chevet de Regina, se délectant vicieusement de la scène qui s'offrait à lui. Il était nu, à califourchon sur elle, ses hanches la plaquant contre le lit. Le visage de Regina était pâle et crispé, ses cheveux s'étalant sur l'oreiller alors qu'elle le regardait d'un air suppliant.

« Tu es ma femme, » menaça Robin, les mains posées sur le matelas, de chaque côté de sa tête. « Si je veux te baiser, tu vas me laisser faire. » Il pressa son membre durcissant contre l'abdomen de son épouse tandis qu'il parlait, et la regarda d'un air lubrique lorsqu'elle grimaça sous la sensation, ses cuisses serrées l'une contre l'autre. « Qu'est-ce qui se passe Regina ? Tu n'as pas envie de moi ? »

Elle fut incapable de répondre à la question. Elle n'osait pas. Mais ne pas répondre mettrait Robin encore plus en colère.

« Pourquoi tu as besoin de moi alors que tu viens déjà de coucher avec quelqu'un ? » demanda Regina, le sang battant contre ses tempes tandis qu'elle parlait.

Robin cligna des yeux de surprise. Il avait toujours sous-estimé l'intelligence de sa femme et n'avait aucune idée du fait qu'elle était au courant de ses innombrables liaisons, parce que c'était la première fois qu'elle en parlait, qu'elle le confrontait.

«Puisque tu refuses de m'accompagner aux soirées mondaines, je prends quelqu'un d'autre, » dit-il sèchement. Il n'avait pas à se justifier auprès de sa femme.

« Qui c'est ? »

Robin éclata d'un rire mauvais. « Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Elle est partie, maintenant. Toi, tu es là. Et je veux coucher avec toi, alors tu vas écarter tes belles petites cuisses et te laisser faire. » Il descendit l'une de ses mains et la força à ouvrir les cuisses de ses doigts épais.

« NON ! »

Regina ne vit rien venir. Elle n'aurait jamais cru que Robin puisse faire ça. Sa domination avait toujours été verbale, c'était une torture psychologique plutôt que physique. Enfin, excepté pour le viol, mais Robin s'était débrouillé pour la convaincre que ce qui se passait entre eux n'était pas du viol, parce qu'ils étaient mariés. Comment pouvait-on reprocher à un mari de prendre quelque chose qui lui revenait de droit ? D'une certaine manière, Regina s'était convaincue qu'il n'y avait rien à faire.

Sa vision se troubla lorsque le poing de Robin atterrit sur son visage. Elle cria, une douleur lancinante lui brûlant la lèvre alors que Robin la libéra de son emprise et retourna de son côté du lit. Regina se redressa, choquée, respirant avec difficulté, et tremblant de tous ses membres. Du sang commença à s'écouler de sa bouche, lui laissant un goût métallique sur la langue.

« Va te nettoyer, » gronda Robin sans un regard pour sa femme.

Sanglotant silencieusement, Regina se hissa hors du lit et remit sa robe de chambre. Elle se précipita dans la salle de bain attenante et ferma violemment la porte à clef. Elle entendit Robin lui crier quelque chose de loin mais elle ne comprit pas ce qu'il disait. Elle se laissa glisser contre la porte, s'écroulant sur le sol tandis que de violents tremblements agitaient son corps. Le sang coula sur le carrelage blanc, formant une large flaque rouge qui s'agrandissait au fur et à mesure, se mélangeant à ses larmes.

Elle rampa à quatre pattes vers le lavabo où elle attrapa quelques mouchoirs. S'écroulant de nouveau contre le mur à côté du lavabo, Regina essaya de stopper le saignement, les pressions qu'elle exerçait sur sa lèvre la faisant grimacer. Elle jeta un coup d'œil dans la salle de bain et vit une ligne de gouttes de sang allant de la porte au lavabo. C'était une sinistre version du Petit Poucet, et son conte préféré perdit tout son charme à cet instant.

Au bout de dix minutes, le saignement diminua. Regina ramassa les mouchoirs ensanglantés et les jeta dans la poubelle avant de se lever avec précaution. Elle garda les yeux baissés, observant la vasque blanche en porcelaine tandis qu'elle se lavait le visage. L'eau fraiche soulagea sa peau, mais une douleur aigue se fit sentir lorsqu'elle toucha sa blessure. L'eau coula pendant un long moment, disparaissant dans le tuyau. Regina aurait voulu disparaitre elle aussi. Elle resta debout, comme hypnotisée, penchée sur la vasque, mais elle savait que la prochaine étape était inévitable. Lentement, elle leva les yeux pour se regarder dans le miroir au-dessus du lavabo.

La plaie faisait un peu plus de deux centimètres, traversant sa lèvre et remontant en direction de sa joue. La chair rouge et douloureuse tremblait faiblement et quelques gouttes de sang en perlaient toujours. Avec précaution, elle leva un doigt et toucha le bord de la fissure. Elle gémit de douleur, ses nerfs protestant au moindre frôlement. Mais elle savait qu'elle devait faire quelque chose. La coupure était trop large, trop profonde, pour être laissée sans soins.

Regina ouvrit le meuble se trouvant sous le lavabo et trouva le kit de premiers secours. Elle prit rapidement trois petits strips chirurgicaux du rouleau de pansements. Se préparant à la douleur, Regina referma l'entaille de sa main gauche et plaça rapidement un pansement sur sa blessure de sa main droite. Ce geste la fit souffrir et du sang coula sur le premier strip, mais elle persista jusqu'à recouvrir la plaie. Ce n'était pas suffisant mais elle devrait s'en contenter. Elle ne pouvait pas aller aux urgences pour se faire recoudre, on lui aurait posé des questions.

Après avoir fait le nécessaire, Regina éteignit la lumière, plongeant dans l'obscurité. Elle s'assit par terre, le dos appuyé contre le mur, et pleura en silence. Au bout d'un moment, elle réalisa qu'elle frissonnait, la soie de sa robe de chambre ne suffisant pas à lui tenir chaud. Regina attrapa les deux serviettes suspendues sur le portant, s'allongeant sur l'une d'elle et utilisant l'autre comme couverture. La brune tarda à trouver le sommeil mais finalement, par chance, les évènements de la journée disparurent de son esprit.

Voilà, vous me direz si je suis la seule qui as eu envie de suspendre Robin par un crochet attaché à ses parties génitales après ce chapitre lol. Cette fic est très réaliste et il y aura pas mal de rebondissements, mais je vous promets qu'il y a un happy ending :) Bisous à bientôt!