The only exception


Chapitre 7


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Lifeforms - Daughter


Elle était réveillée avant lui. Ce qui relevait du miracle, car Tenten n'était pas matinale. Il était à peine six heures du matin, à tout compter elle avait dû dormir deux heures après qu'ils aient pris une douche et qu'ils s'étaient laissés tomber sur le lit épuisés.

Elle s'humecta les lèvres, et cessa de fixer le plafond blanc pour tourner la tête vers lui. Elle avait tout le loisir de l'observer sans qu'il ne le sache.

Enfin, c'était ce qu'elle croyait, avec lui, elle n'était jamais vraiment sûre qu'il dormait profondément. Un ninja de toute façon devait toujours être sur ses gardes. Kakashi était perpétuellement sur le qui-vive.

Il s'était endormi sur le ventre, la tête tournée de sorte à ce qu'elle ne puisse pas voir son visage. Elle avait cependant une très bonne vue d'ensemble sur son dos, la couverture ne le couvrant qu'à partir de la taille.

Tenten détourna le regard.

Aujourd'hui était demain. Elle était réveillée. Elle devrait partir. C'était ce qui était convenue. C'était ce qu'elle avait voulu. Ils couchaient ensemble une dernière fois, et après plus rien. Fini. Over forever.

Sauf, qu'elle était. Incapable. De. Bouger. Putain, Tenten !

Casse toi.

Lève toi.

Pars.

Elle serra les draps entre ses doigts, ferma les yeux et avala difficilement sa salive. C'était juste un plan cul. Mais c'était Kakashi. Elle ouvrit les paupières, et prit enfin son courage à deux mains, pour se mettre en position assise. Ses longs cheveux lui tombèrent sur le visage, et elle les tira vers l'arrière. Elle portait un autre tee-shirt à lui. Noir cette fois-ci.

Tenten ne savait même plus où elle avait mis sa brassière et son legging.

Elle parcourra la chambre des yeux et se rendit compte que c'était la dernière fois qu'elle serait dans cette pièce. Elle eut un stupide pincement au cœur. Qu'est-ce qui lui prenait tout à coup d'être si émotive ?

Il fallait qu'elle le quitte au plus vite avant que...avant qu'elle ne t...

« Reste. »

Elle avait sursauté quand elle l'avait senti la prendre par le poignet. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'il était réveillé. Il la fixait d'un air endormi et il tira un peu sur son poignet pour la rapprocher vers lui.

Tenten se laissa faire parce qu'elle était incapable de lui résister. Elle se retrouva enlacé tout contre lui, et elle commença à réaliser qu'il était trop tard.

Elle ne désirait plus partir.

Ça n'avait pas de sens. Depuis quand avait-elle changé d'avis ?

« Je ne t'ai jamais connu aussi matinal, » se moqua t-il gentiment d'elle.

Tenten pouvait sentir son souffle à la racine de ses cheveux. Elle frissonna quand il l'embrassa rapidement sur le haut du front.

Elle avait la tête contre son pectoraux, elle ne pouvait pas voir l'expression de son visage. Tant mieux. Cependant, elle pouvait sentir ses doigts qui glissaient par dessous son tee-shirt et qui traçaient d'un geste paresseux des cercles sur sa peau.

« Moi non plus, » avoua t-elle.

Elle imita son geste, en traçant avec le bout de ses doits les cicatrices qu'il avait sur le torse. Certaines étaient plus profondes que d'autres. Certaines paraissaient inexistantes. Certaines étaient clairement visibles. Pour une raison qui lui échappait totalement, elle les trouvait toutes fascinantes. Elles étaient la preuve même qu'il était en vie.

Tenten avait toujours entendu parler de Kakashi. Gai était littéralement obsédé par celui-ci, à tel point qu'elle s'était déjà demandé si celui-ci n'était pas un peu amoureux du ninja copieur. Si c'était le cas, et s'il découvrait un jour leur ''relation'', cela lui ferait sans doute beaucoup de peine.

Elle connaissait les histoires qu'on racontait sur lui, mais Kakashi ne lui avait jamais vraiment parlé lui-même de son enfance, de ses peurs. Ce qui était normal, puisqu'après tout ils se voyaient juste pour le sexe.

Et merde.

Elle...elle avait envie d'en savoir plus. Au moment même où elle devait en savoir le moins possible. Argh. Pourquoi se mettait-elle toujours dans des situations aussi complexe ?

Ça n'aurait jamais du prendre autant d'importance. Jamais.

« Quand est-ce que tu dois partir ? » lui demanda t-elle.

Elle savait qu'il avait un emploi du temps chargé en tant que chef du village. Elle avait décidé qu'elle partirait en même temps que lui, parce que tant qu'il serait dans la même pièce qu'elle, elle serait incapable de faire le moindre mouvement.

« Mmh, dans deux heures, j'pense, » dit-il d'une voix habitée par le sommeil en la serrant un peu plus contre lui.

Elle ferma les yeux, et se laissa bercer par le rythme de sa respiration.

Deux heures, et c'est tout.

.

.

.

Elle avait fini par retrouver son legging et sa brassière, planqués dans un coin de la salle de bain. Elle les enfila sans grande envie. Cependant elle garda son tee-shirt car elle se doutait que l'air du matin allait être glacial. Mrph. Elle n'avait vraiment pas envie de quitter le cocon dans lequel elle se trouvait.

Une fois sortie, elle allait devoir retourner à la vie normale. Ce qui voulait dire qu'elle allait certainement croiser Temari qui lui demanderait pourquoi elle n'était pas venue boire un verre avec elle. Tenten se mordit le creux de la joue en pensant déjà à comment elle allait se justifier.

Elle soupira bruyamment. Elle avait à peine commencé la journée et elle était déjà exténuée.

Kakashi était encore dans la chambre, il s'habillait aussi. Il lui sourit quand il la vit apparaître dans l'encadrement de la porte. Il venait tout juste d'enfiler un tee-shirt à manche longue noir et elle remarqua qu'il avait les cheveux encore plus ébouriffés que d'habitude.

« Tu veux manger avant de partir ? » proposa t-il tout en mettant correctement son bandeau autour de son front.

« Non merci, je vais, » elle fit un geste du doigt pour désigner la fenêtre, « juste m'en aller. »

Il acquiesça silencieusement, et détourna le regard. Tenten se mordit l'intérieur de la joue. Elle s'était mise à arracher les petites peaux autour de son pouce. C'était désagréable, ça lui faisait mal, mais pas autant que ce qu'elle s'apprêtait à faire.

« Kakashi, » l'appela t-elle pour qu'il la regarde.

Ce qu'il fit. En l'espace de quelques secondes, il lui paraissait s'être renfermé. C'était comme s'il était redevenu cet inconnu dont Gai sensei parlait tout le temps, et qu'elle voyait de temps à autre. C'était comme si tout ce qu'ils s'étaient passés entre eux pendant ces derniers mois n'avaient jamais eu lieu.

Il avait remis son masque. Il avait enfoncé les mains dans les poches de son pantalon, et il la regardait comme si elle était juste sa subordonnée. Kakashi lui sembla si loin à cet instant alors qu'ils étaient juste à quelques mètres l'un de l'autre.

Tenten aurait du lui être reconnaissante de rendre les choses plus facile, en redevenant l'inconnu qu'il avait été pour elle. Elle n'avait plus qu'à s'en aller maintenant. Dire adieu, et puis basta.

« Euh, je... »

Elle s'aperçut qu'elle avait oublié ce qu'elle voulait lui dire. Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre. Elle se sentait stupide. Il l'observait attentivement et avait très légèrement froncé les sourcils.

« Oui, Tenten, » l'encouragea t-il.

Pars.

Maintenant.

« On est toujours demain, » souffla t-elle du bout des lèvres.

Tenten vit son regard changer. Elle s'avança vers lui sans même s'en rendre compte, agrippa son masque pour le baisser et plaqua ses lèvres contre les siennes dans un baiser brutale. Cela avait été plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle sache. Il fallait qu'elle l'embrasse une dernière fois. Il fallait qu'elle comprenne pourquoi s'était aussi dur de partir. Pour être honnête, Tenten s'était attendue à ce qu'il la repousse, mais il avait aussitôt encerclé sa taille avec ses bras et répondait à son baiser avec une passion similaire à la sienne.

Sauf que là où Tenten était agitée et impatiente, Kakashi était doux et intense.

Leurs lèvres se retrouvaient encore et encore. Tenten pencha un peu la tête sur le coté, et ouvrit la bouche pour lui permettre d'approfondir leur baiser. Il la serrait si fort, et pourtant elle avait l'impression que ce n'était toujours pas assez. Elle avait les mains sur ses joues, sur ses tempes, dans ses cheveux, elle les ébouriffaient encore plus qu'ils ne l'étaient déjà. Elle éprouvait le besoin d'être encore plus prêt, de se fondre avec lui, en lui, peut importe la putain de manière. Elle lui faisait tellement confiance qu'elle lui aurait laissé faire tout ce qu'il voulait avec elle.

Elle gémit quand elle sentit ses doigts s'enfoncer plus profondément dans sa chaire. C'était exactement ce qu'elle voulait. Le ressentir sur elle. Partout. Sa taille, ses hanches, ses fesses. Ce qu'elle constata l'effraya au plus au point. À son toucher, il la faisait sentir vivante.

Tenten ne redescendit sur terre que lorsqu'elle sentit son dos se plaquer contre le mur près de la fenêtre. Cette situation l'excita. Énormément.

« Désolée, » souffla t-elle en éloignant son visage du sien pour reprendre sa respiration.

Kakashi fronça les sourcils, il avait levé l'une de ses mains pour lui caresser doucement la joue. Il paraissait aussi à bout de souffle qu'elle.

« De quoi ? » demanda t-il avant de l'embrasser de nouveau. Cette fois-ci plus tendrement, sans ferveur désespérée. Juste parce qu'il en avait envie.

Il était si doux avec elle que cela lui faisait de la peine. Elle ne le méritait pas.

« D'être encore là, » expliqua t-elle en sentant ses yeux la piquer.

De te faire tourner en bourrique. De ne pas savoir ce que je veux. D'être tout le temps perdue. D'être un putain de boulet. D'être trop moi.

« J'ai...pas envie de partir, » finit-elle par lui dire d'une toute petite voix.

Il cligna des yeux un peu confus, avant de finir par esquisser un sourire. Il avait compris.

« Alors reste, » fit-il en prenant son visage en coupe. Ses deux doigts caressaient tendrement ses joues.

Tenten avait la gorge si enrouée qu'elle ne put prononcer le moindre mot. Elle secoua doucement la tête de gauche à droite.

« Tenten, j'aimerai que tu restes, » lui avoua t-il en posant son front contre le sien.

Elle entrouvrit ses lèvres tremblantes. Leurs regards se croisèrent. Elle avait comme cette étrange impression qu'ils étaient seuls au monde, que plus rien d'autre n'existait à part eux. Son cœur s'emballa furieusement.

C'était si terrifiant.

« J'ai peur. »

Elle allait lui dire. Elle allait tout lui dire.

« J'ai peur de ce que je pourrais ressentir pour toi, » expira t-elle dans un seul souffle.

Elle l'avait enfin dit ce qui lui pesait sur le cœur depuis qu'elle était parti en mission avec Ino et Neji.

« Oh, » fit-il sans cesser de lui câliner les joues.

Il avait cependant éloigner son front du sien, pour mieux la regarder. Leurs regards étaient perpétuellement aimantés.

« Tenten, je ne te ferai pas de mal. »

Elle ferma douloureusement les yeux. Les larmes coulèrent sur ses joues. Ils lui avaient tous dit ça. Je t'aime, toi et moi c'est pour toujours, jamais je ne te ferai souffrir et si je le fais je ne me le pardonnerai jamais. Aucun de ses ex n'avaient tenu parole. Ils étaient tous pareils. Homme ou femme peut importe. Same shit.

Il ne serait pas l'exception.

« Ne dis pas quelque chose dont tu n'es pas sûr, » lui reprocha t-elle d'une voix un peu dure, bien que tremblante à cause de ses pleurs.

Kakashi tiqua. Il délaissa ses joues, et Tenten crut qu'il allait s'éloigner pour de bon, lorsqu'il lui prit, avec une extrême délicatesse, les mains.

« Tenten, s'il y a bien une chose dont je suis sûr et certain, c'est que je ne serai pas celui qui te brisera le cœur. »

Il fut le premier à baisser les yeux vers leurs mains enlacés et se mit à sourire tristement. C'était à peine un sourire à vrai, juste un léger rehaussement de lèvre. Un rictus.

« Je ne m'attache pas, c'est pas mon truc, » poursuit-il sombrement, « mais toi, tu es différente. »

Elle ouvrit les yeux. Enleva ses mains des siennes. Elle aurait aimé reculé mais elle était bloquée entre le mur et lui, alors elle se contenta de froncer les sourcils.

« Oui, je suis différente, je suis moi, Tenten, je ne suis pas comme toute les autres filles, avec moi les choses sont plus faciles, comment tu ne pourrais pas ne pas m'aimer, » cita t-elle en repensant à ce que lui avait déjà dit Shino et Temari.

C'était toujours les mêmes discours. Ça ne lui faisait plus rien, parce qu'elle savait déjà la fin. Au final, ils finissaient tous par s'apercevoir qu'elle n'était pas assez bien pour eux. Ils ne l'aimaient jamais vraiment assez.

Kakashi la regard d'un air surpris et confus. Ses yeux noirs s'assombrirent encore plus qu'ils ne l'étaient déjà.

« Je vois, » souffla t-il, la mâchoire soudainement un peu crispée.

Tenten croisa les bras contre sa poitrine et se mit à fixer ses pieds mal à l'aise. Merde, elle avait oublié de mettre ses putains de chaussure ! Où étaient-elles d'ailleurs ? Elle renifla et s'essuya l'une des joues avec la paume de sa main. Elle sentit Kakashi glisser l'un de ses doigts sous son menton, pour l'inciter à le regarder dans les yeux. Tenten refusa d'ouvrir les paupières.

« Je ne suis pas comme eux, » la rassura t-il tout prêt de ses lèvres, « je ne le serai jamais. »

Elle papillonna des paupières et osa enfin croiser son regard. C'était fou cette façon dont il avait d'être si tendre et en même temps si distant. Il donnait toujours l'impression de se battre royalement les couilles de tout et pourtant, Tenten n'avait jamais rencontré quelqu'un qui faisait aussi attention que Kakashi. Rien ne lui échappait. Rien du tout.

« Comment tu peux en être aussi sûr ? »

« Tenten, je sais ce que je veux, et si je te veux toi, pour tous le reste de ma vie, alors à aucun moment je ne chercherai à te briser le cœur. »

Elle fit la moue, pas du tout convaincu. Kakashi soupira tout en se pinça l'arrête du nez d'un geste impatient.

« Ecoute, évidemment que je ne peux pas te promettre qu'on ne se disputera pas, qu'il n'y aura pas des moments difficiles, mais je sais que quoiqu'il arrive, j'aurai toujours envie de toi à mes cotés. »

Et puis il plongea son regard dans le sien, et Tenten crut défaillir. Il lui semblait si vulnérable. Elle ne l'avait jamais vu comme ça, et une petite voix dans sa tête lui dit qu'il ne devait sans doute jamais se montrer de la sorte à qui que se soit. C'était Kakashi Hatake. Il pouvait être drôle, blasé, ennuyé mais jamais vulnérable.

Jamais.

« Franchement, je pense que celui qui est le plus apte à briser le cœur de l'autre ici, c'est toi, » lui confia t-il avec honnêteté.

Tenten ouvrit la bouche outrée. Comment pouvait-il dire une chose pareil ? Jusqu'à là, elle avait toujours pensé être celle qui aurait été malheureuse dans cette histoire. Elle n'aurait jamais pensé qu'il puisse penser ça. Tenten réalisa qu'il y avait énormément de chose qu'elle ne savait pas sur lui, parce qu'elle ne lui avait jamais réellement demandé. Elle s'en voulait un peu.

« Pourquoi tu dis ça ? »

Il détourna le regard et se passa une main sur la nuque nerveusement. Ça ne dura qu'un instant, avant qu'il ne se décide à la regarder de nouveau.

« Parce que tu n'aurais aucune réelle raison de rester avec moi, je...je suis plus vieux que toi, j'ai vécu mille vie, je ne peut pas être aussi disponible que je le voudrai à cause de mon putain de statut d'Hokage, je ne suis pas la personne la plus agréable ou facile à vivre, je comprendrais totalement que tu finisses par te lasser de moi. »

Oh. Ca alors, elle n'aurait jamais pensé de sa vie que Kakashi puisse ne pas avoir confiance en lui. Il était l'un des ninjas les plus doués de sa génération, sa réputation de prodige dépassait les murs du village. Il n'y avait pas une seule femme, pas un seul homme qui n'avaient jamais rêvé de partager leur lit avec lui. Il était dangereux et doux. Il était sombre et attentionné. Il était ninja et humain. Au final, il avait l'air aussi insecure qu'elle.

Découvrir cette nouvelle partie de lui, donna envie à Tenten de le rassurer immédiatement. Alors elle prit son visage en coupe et l'incita à pencher la tête vers elle.

« Kakashi, je crois que tu ne te rends pas compte de l'effet que tu as sur les gens, sur moi» lui dit-elle sérieusement.

Il plissa les yeux d'un air blasé. Air qui s'adoucit aussitôt qu'elle ait passé ses bras autour de sa nuque et comprimé sa poitrine contre son torse, pour l'enlacer.

« Je ne pense pas pouvoir un jour me lasser de toi, » lui assura t-elle d'une voix douce, « tu me surprends tout le temps, tu...tu ne me donnes plus du tout envie d'arrêter ce qu'on a commencé alors que je ne voulais plus en entendre parler. »

Il ouvrit ses yeux si grands que Tenten en rougit violement.

« Comment ça ? »

Oh. ça y'est. Il fallait qu'elle l'admette à voix haute. Elle eut soudainement la bouche un peu sèche. Elle s'éclaircit la gorge, et fit mine de ne pas trop prendre en compte l'expression de surprise et de joie absolu qu'affichait maintenant Kakashi.

« J'ai envie qu'on continue, » finit-elle par dire d'une voix plus faible qu'elle ne l'aurait voulu.

Argh. Pourquoi n'arrivait-elle jamais à avoir l'air sûre d'elle dans ces moments là ?

« Vraiment ? »

« Oui, » affirma t-elle d'une voix plus forte cette fois-ci.

« Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ? »

«Je te l'ai déjà dit, » souffla t-elle en roulant des yeux, « toi. »

Il semblait pris au dépourvu. « Qu'est-ce que j'... »

« Est-ce qu'on pourrait en parler plus tard ? » le coupa t-elle avant qu'il n'aille plus loin.

« Pourquoi ? »

« Parce que c'est trop, » avoua t-elle « je suis encore un peu perdue, même si je sais ce que je veux avec toi, mais j'ai juste pas envie de...de tout préciter. »

Sinon son cœur allait finir par exploser dans sa cage thoracique. Elle commençait à avoir les jambes toute flageolantes. C'était une chance qu'il ait encerclé ses bras autours de sa taille.

« Très bien, » concéda t-il, « pas de précipitation jusqu'à ce que tu sois prête. »

Elle acquiesça, il en fit de même.

« On restera strictement professionnel, » rajouta t-il d'un air sérieux, « pas la moindre incartade. »

Tenten rigola, et renifla par la même occasion. Elle ne devait pas être à son plus grand avantage en ce moment, mais cela n'avait pas l'air de lui déplaire, alors elle essaya de mettre la petite voix dans sa tête qui lui rappelait en permanence qu'elle n'était pas à la hauteur dans un coin de sa tête.

« Pas le moindre faux pas, » susurra t-il avant de l'embrasser de la manière la plus douce qui soit.

Elle se sentait si légère tout à coup, il rendait les choses si faciles. Peut être qu'après tout, elle ne le regretterait pas. Il délaissa ses lèvres pour sa nuque, et Tenten leva les yeux au ciel. Malgré le fait qu'elle lui ait dit qu'il s'attardait trop sur son cou, Kakashi continuer de faire ce qu'il aimait le plus. Chatouiller, caresser, effleurer sa nuque avec ses lèvres, mais sans la marquer, jamais. D'abord parce qu'ils trouvaient ça tous les deux ridicules et puis parce que s'il voulait lui faire un suçon, il préférait le lui faire, à un endroit que eux seuls savaient.

« Attends, tu..tu es censé aller au bureau, » réalisa t-elle soudainement en l'éloignant.

Il esquissa un sourire en coin, d'un air particulièrement malicieux et tout en penchant la tête pour l'embrasser, encore, dans le cou, lui soupira à l'oreille : « Techniquement j'y suis déjà. »

Quoi ? Elle fronça les sourcils intriguée.

« Comment ça ? » voulut-elle savoir.

Il pouffa tout contre sa peau, et déposa une kyrielle de baiser le long de sa mâchoire avant de s'attarder sur ses lèvres pour un long baiser. Sa langue trouvait la sienne et la faisait danser, langoureusement. Tenten s'accrocha un peu plus à lui, ses baisers commençaient sincèrement à la rendre toute fébrile. Mais sa curiosité la brulant bien plus que son étreinte, elle mit fin à leur baiser.

« Kakashi ? » insista t-elle.

Il la fixa dangereusement. Frustré qu'elle l'ait interrompu alors que c'était aussi bon.

« Clone, » expira t-il avant de l'embrasser furtivement.

Tenten ouvrit imperceptiblement les yeux en grand. Il était dingue. Complétement dingue. Elle s'esclaffa.

« Tu veux dire que tu laisses ton clone gérer ton travail d'Hokage, genre, le poste le plus important de tout Konoha ! »

Kakashi roula des yeux, et pour tout réponse passa ses mains par dessous les cuisses de Tenten pour la soulever. Automatique, elle enroula ses jambes autour de sa taille. Elle ne pouvait que répondre à son étreinte, même si le fait de savoir qu'il était là, avec elle, au lieu d'être entrain de faire son rôle d'Hokage la perturbait.

« C'est juste de la paperasse, » expliqua t-il en la voyant prendre cet air si choqué, « évidemment que j'y retourne quand c'est vraiment important. »

Cette réponse la rassura un peu. Il était vraiment impossible.

« Mais, quelqu'un finira bien par s'en apercevoir ? » rajouta t-elle.

« Nan, personne, » assura t-il.

L'une de ses mains lui caressaient la poitrine, et Tenten réprima un gémissement. Ce n'était pas le moment de se laisser aller. Ils n'avaient pas le temps. En plus, elle se sentait un peu coupable d'occuper autant le temps de l'Hokage.

« Tu...T'en es sûr ? » insista t-elle tout en frissonnant car il commençait à bouger son bassin contre le sien, d'un geste terriblement tentant.

« Non, mais je prends le risque, » murmura t-il avant de capturer de nouveau ses lèvres avec les siennes.

Tenten ouvrit subitement les yeux.

« Attends, une petite seconde, est-ce que c'est le vrai toi ou bien... ? »

« Tenten, laisse moi te dire une chose, » affirma Kakashi très sérieux.

Il se passa la langue sur les lèvres, et plongea son regard dans le sien, comme s'il voulait la dévorer des yeux.

« Jamais, au grand jamais, je ne laisserai un putain de clone partager ce que je vis avec toi. »

Tenten sentit comme une bouffée de chaleur lui monter au visage. Elle esquissa un sourire satisfaite.

« Bien, » souffla t-elle.

Il lui fit un demi-sourire et pencha la tête légèrement sur la droite, fixant ses lèvres. Tenten avança la tête pour capturer en une douce caresse ses lèvres. C'était différent. Elle ne saurait pas le dire pourquoi, mais quand ils s'embrassaient, quand il la serrait contre lui, c'était différent. Elle avait l'impression d'être importante, considérée, désirée.

« Kakashi, » rigola t-elle quand il lui déposa un baiser sur le nez, puis les lèvres, puis la machoire, puis la nuque.

« Je crois que je devrais partir, » lui dit-il au bout d'un énième baiser.

Tenten s'humecta les lèvres. Elle tenait si fermement les pans de son tee-shirt. Elle ne voulait pas qu'il parte.

« Ca serait raisonnable, » observa t-elle.

« Absolument, » affirma t-il.

Elle finit par lâcher prise, et il la lâcha que lorsqu'elle eut mit ses deux pieds sur le sol.

« Ok, » souffla t-elle.

Elle attendit qu'il s'éloigne mais, il avait toujours ses bras tout autour d'elle.

« Du coup, hum, » commença t-elle en voyant qu'il ne faisait pas le moindre effort pour s'en aller, « tu fais quelque chose ce soir ? »

Elle avait le cœur qui battait bien trop vite pour une simple question. Ce n'était pas s'il était un total étranger. Cependant, d'une certaine manière, c'était un peu comme si en ce moment, elle le re-rencontrait.

« J'ai une réunion avec les Anciens jusqu'à 22 heures, ça fait peut être un peu tard, » grinça t-il.

« Oh, » souffla t-elle, « non, enfin ça ne me dérange pas de t'attendre. »

Elle sentait qu'elle rougissait et vraiment elle ne comprenait pas pourquoi elle perdait le contrôle aussi vite de ses émotions.

« Et même si je dormais, tu peux passer quand même, t'as qu'à me réveiller. »

Kakashi esquissa un sourire en coin. Il avait vraiment l'air d'apprécier ce retournement de situation.

« Si tu es déjà endormie, alors je peux juste te rejoindre, » proposa t-il en éloignant une mèche de cheveux de brun de son visage pour la glisser derrière son oreille, « pour dormir. »

Tenten sentit une sensation étrange dans le bas de son ventre. Ce n'était pas du désir. C'était différent. Elle l'avait déjà ressentie auparavant, et devinait ce que cela voulait dire. Sauf qu'elle se refusait encore un peu à l'admettre, parce qu'elle savait qu'à partir de ce moment là, il n'y aurait plus aucun retour en arrière possible.

« D'accord, » lui dit-elle.

Kakashi l'embrassa pour la dernière fois, et ouvrit la fenêtre, laissant entrer dans la chambre un courant d'air glacé qui la ramena soudainement à la réalité.

Tenten le regarda à peine disparaître à travers les toits, elle se laissa glisser le long du mur et ramena les genoux contre sa poitrine.

Elle réalisa le cœur battant douloureusement fort, qu'ils n'étaient plus vraiment juste amant. Cette idée lui plaisait autant qu'elle l'effrayait.