Chapitre 7 : Conflit et réconciliation

Fuyumi sembla enchantée que sa mère se soit occupé du repas. Un peu moins quand elle apprit de la bouche de papa sa mésaventure.

-Quoi?! lâcha-t-elle, les yeux exorbités, Rei serrant les poings, alors qu'Enji riait.

-… Tu avais dit que ce serait oublier…, grogna-t-elle, mécontente qu'il ne tienne pas parole.

-Allons… Je le dis juste à Fuyumi…! À personne d'autre…! promit-il, mais continuant à rire. Sérieux, c'était n'importe quoi…!

-Tu riais moins quand Mitsuki t'a arraché ta-, commença doucement Rei, souriant en coin alors qu'il frappait la table pour la faire taire, Fuyumi clignant des yeux.

-Hé! C'est bon, c'est oublier, tout ça! s'écria-t-il, mais quelques rougeurs aux joues.

Fuyumi ne pouvait contenir sa joie. Leurs relations avaient vraiment eu un boost…! Elle ne savait pas en quoi sa mère se battant contre une autre mère d'un élève de U.A. pouvait tant enthousiasmer son père, mais si ça prenait juste ça pour qu'ils se reparlent sans barrière…!

Elle apprit les prochains jours que Rei cherchait un appartement et son enthousiasme baissa d'un cran.

-Mais pourquoi?! s'écria-t-elle, sa mère toussotant dans le téléphone avant de lui expliquer son idée.

-J'aimerais un décor plus contemporain, juste voir comment c'est, de vivre dans une logement moderne… Et non un vestige du passé…

-Mais la maison est un très beau vestige du passé…! s'écria Fuyumi, toute échauffée.

-D'accord… Alors, pourquoi tu n'y invites pas tes amis… Ou mieux, des garçons…? commenta Rei, s'amusant à la taquiner sur le sujet.

Elle ne voulait pas l'obliger à rien, mais comment Fuyumi s'accrochait à son père... C'était touchant mais mauvais pour sa vie personnelle. Si Rei voulait se faire une petite place, elle devait s'assurer que Fuyumi ne soit pas toujours en très de les pousser l'un contre l'autre. Ça devenait contre productif…!

-… En fait, il y a bien quelqu'un…, admit sa fille, rougissant, Rei souriant.

-Oh oui? Raconte-moi, comment il est…!

Les deux femmes échangeaient beaucoup de choses et Rei se sentait privilégié que sa fille lui parle autant. Mais elle aurait voulu être un meilleur guide pour elle. Elle avait l'impression que ses choix du passé n'avait pas toujours été les plus éclairés. Et avec Enji, il n'y avait pas tant à faire… Malgré son orgueil, c'était un gars simple, elle n'avait pas eu besoin de lui prouver qu'elle était une femme accomplie, studieuse ou douer en société. Elle cuisinait? Elle aimait les enfants? Elle l'appréciait?

« C'est bon pour moi…! » avait-il sembler dire, quand leurs familles avaient parler de mariage.

Rei n'avait pas envie que son mari pousse ses enfants à des mariages arrangés, voyant les résultats aujourd'hui et ne souhaitant pas que par mégarde, ils ne choisissent des mauvaises personnes pour leurs enfants.

Aussi décida-t-elle de rester en retrait mais de quand même d'en savoir un max sur les jeunes gens d'aujourd'hui, ce qu'ils faisaient, les places qu'ils fréquentaient.

Elle observa les hommes dans la salle des profs, tous en très de travailler avec méticulosité. Elle se râcla la gorge, attirant l'attention, se sentant rougir malgré elle.

… n'en faisait-elle pas trop?

Enji faisait une ronde, en soirée. Il était un peu à l'extérieur de son territoire qu'il défendait, mais il venait de finir une mission en coopération avec un autre héros et il avait bien besoin de souffler un peu. Soudain, il entendit dans son écouteur un message de la police.

-Attention, combat qui dégénère dans le bar « Yoda Fantasy », je répète!

Il voyait presque l'établissement d'où il était. Il alerta la police qu'il était sur place et qu'il allait gérer ça. Il aurait pu se propulser avec son feu, mais il se sentait moins pressé.

Il ne fréquentait pas ce genre d'établissement pour de bonnes raisons. De un, c'était mauvais pour son image. De deux, la boisson ne lui donnait pas tant d'effet positif. De trois, boire seul était assez déprimant, mais invité qui que se soit n'était pas son style.

Il rentra dans le bar, attirant les regards des gens sur le qui-vive. Le héros ne vit rien d'incroyable, excepter 4 hommes K.O. et un type habillé en noir, les cheveux tout aussi sombre défaits, debout entre les clients assommés.

-… Hé…, grogna Endeavor, s'approchant du type, mais Aizawa montra sa badge d'héros.

-J'étais sur place… Désolé d'avoir agit sans mandat…, commenta-t-il, Endeavor cessa de grimacer, s'arrêtant à un mètre du gars, finissant par hocher la tête.

-Tout va bien…?

Cette voix…!

Endeavor écarquilla les yeux en voyant sa délicate Rei s'approchant d'Aizawa, de l'inquiétude dans ses yeux, mais ce dernier leva une main comme pour balayer une mouche proche de son visage.

-Ce n'est rien… n'importe qui aurait pu les gérer.

-D'accord… Tu viens finir ton verre? souffla-t-elle, le héros sombre hochant la tête, avant de voir le regard dérangé de son mari. … Merci de ton intervention…

Elle semblait un peu embarrassée mais faisait mine de rejoindre Aizawa à la table qu'ils occupaient. Devant la vue de tous, Endeavor saisit Rei par le poignet et se mit à la tirer hors de l'établissement, livide. Heureusement, elle ne se débattit pas, lança un regard un peu paniquée vers Aizawa mais se força à ne pas crier ou montrer de signe de peur.

Endeavor ne réalisa pas du tout ce qu'il était en très de faire. Il la tirait toujours en marchant sur le trottoir, fulminant.

« Comme ça, elle fréquente d'autres hommes derrière mon dos…! Ah bon! Si c'est comme ça, elle peut être sûr que je ne vais pas…! »

-Endeavor… Endeavor…! Enji! s'écria soudain Rei au bout d'une minute, tremblante, serrant ses poings, le héros ralentissant avant d'arrêter, la dévisageant. Tu peux me lâcher…? Je… Je ne veux pas à avoir à appeler de l'aide…!

Il ne comprit pas toute suite son allusion avant de réaliser les regards choqués autour d'eux et de comprendre l'image qu'il donnait de lui.

Il était en très de molester une pauvre civile. Le top numéro 1.

Il la lâcha aussitôt, grimaçant, tremblant presque, ayant quasiment oublié sa place, son devoir de héros et surtout toute règle de civilité. Il ne se rappelait que de sa fureur aveugle qu'il l'avait pris. Rei ramenait son poignet contre elle, effrayée, le dévisageant pour essayer de savoir ce qu'il allait faire à présent.

Le héros grimaçait, courroucé de son manque de contrôle, mais en même temps, comment pouvait-on réagir, quand on voyait sa femme fréquenter un autre homme? Elle aurait du avoir la décence de lui parler de ses intentions. Non, le respect de demander le divorce avant de tenter quoi que se soit de la sorte…! Avait-elle tant peur de lui qu'elle devait lui cacher ça, en plus de ses vrais sentiments?! Il était un monstre ou quoi?

Le murmure nerveux des passants semblaient laissé croire que c'était vrai mais il essaya de ne pas en tenir compte. Il aurait voulu mettre toute suite les choses au clair avec Rei, et il ouvrit sa bouche dans cette intention, toujours furieux.

Mais il garda le silence quand il vit le héros tout en noir s'avancer d'un pas monotone, l'air calme, avant de s'arrêter à côté de Rei.

-Un problème…? souffla-t-il, regardant la jeune femme un instant avant de monter ses yeux sur le numéro 1.

Les flammes sur ses épaules et son visage se gonflèrent d'une coche, courroucé, mais sachant que rester ne ferait qu'empirer les choses.

-Rien…, mentit-il, avant de leur tourner le dos. Bonne soirée…!

Sur ce, il se propulsa quasiment à l'autre bout de la ville avec ses flammes, soufflant tout dans les environs et Aizawa retint Rei par le bras pour l'empêcher de tomber, encore tremblante.

Mais cette fois, elle ne craignait pas Enji pour un abus physique. Elle craignait qu'il se méprenne sur son cas… La douleur dans son regard muet, elle ne se rappelait pas de l'avoir jamais vu. Et c'était un sentiment insupportable d'en être la cause…!

Le lendemain matin, Endeavor prit une journée de congé pour échapper aux journalistes curieux et pour laver « tout » les tatamis de la maison. Sa fille rentra du travail en réalisant que les planches étaient en très de sécher et il devenait laborieux de circuler.

-… Est-ce que… Est-ce qu'il s'est passé quelque chose…? demanda Fuyumi, inquiète.

Enji ne s'occupait pas de ce genre de base besognes. Il préférait employer une équipe de nettoyage d'habitude, pendant qu'il était parti quelques jours en missions.

Mais allez savoir pourquoi, aujourd'hui, il continuait à frotter le logis assidument, s'occupant à présent du cadrage des fenêtres. Sa fille sentait bien l'aura autour de lui. Comme s'il réfléchissait en travaillant mais que ses pensées étaient loin d'être positives.

Elle le prévint qu'elle sortait ce soir et qu'il devrait se contenter de réchauffer les restes. Mais devant son mutisme, elle hocha les épaules et décida de se préparer pour sa soirée.

Durant ce temps, Enji avait réfléchit de long en large à sa situation.

L'homme sur qui Rei avait jeté son dévolu était un professeur de l'Académie, Aizawa Shota. Le prof titulaire de Shoto, un jeune héros dans la fleur de l'âge au Quirk redoutable et avec une bonne expérience sur le terrain. La figure parentale parfaite pour son fils? Peut-être…

Enji ne détestait pas que ses enfants apprennent de différentes figures, mais si sa femme se mettait à fréquenter ce bambin, il sentait qu'il allait exploser.

Il n'avait qu'une seule envie, la prendre, la ramener de force dans sa demeure, la garder prisonnière s'il le fallait, jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'il n'y avait qu'un seul homme pouvant lui convenir…

« Comme tu l'as fait dans le passé…? » lui souffla la voix de sa consciente, se figeant, grinçant les dents.

Rei avait souffert à cause de lui. Il le comprenait et pensait avoir changé. Mais cette réaction lui montrait bien qu'il était le même monstre d'égoïsme du passé. Si elle revenait vraiment avec lui, qu'est-ce qui se passerait…? Il finirait par faire ou dire quelque chose qui la blesserait.

La seule manière de montrer qu'il était différent d'avant serait un acte plus dur presque que de perdre son mandat d'héros. Mais il ne voyait pas comment dorénavant lui montrer son affection, sans nuire à sa nouvelle vie.

Shoto lui envoya un texto plus tard et il le lit, sans penser nullement que c'était une requête de Rei.

« Rejoins-moi à cette adresse, à 7 heures. On doit parler. »

C'était bref mais précis. Et Enji se dit qu'il ne pouvait pas se cacher non plus chez lui, fatigué de nettoyer et remuer des idées noires.

Il fallait qu'il soit un homme et affronte ses problèmes. Même s'il devait entendre des choses qu'il ne voulait pas.

Il vint pareil, en civil, se gardant bien de produire la moindre flammèche. Elle lui ouvrit la porte d'un magnifique appartement très récemment construit, meublé sobrement, contrastant avec les murs blancs.

-… Je n'imaginais pas le logement de Mme Midoriya aussi grand, commenta-t-il, Rei lui préparant un cocktail, portant un pull Gris et un pantalon blanc fuso, étant à la fois décontracte et chic.

Mais quoi qu'elle mette, elle restait magnifique à ses yeux. Il se garda bien de le dire, alors qu'elle approchait leurs verres.

-Je me suis permise une petite folie…, admit-elle, Enji se contractant, se préparant au pire. J'ai quitté la résidence d'Inko et je loue cet appartement… C'est trop grand pour une personne seule…! Mais… j'ai toujours été curieuse de vivre dans ce genre d'endroit.

Enji écarquilla les yeux et regarda autour de lui avec un regard intrigué. Comment, Rei, intéressé par ce genre de lieu tape à l'œil? Personnellement, il vivait confortablement dans sa maison quasi-centenaire et il se sentait parfaitement bien. Enfin, si on oubliait les souvenirs désagréables que certains pièces lui ramenaient…

Il dut admettre que pour quelqu'un aspirant à une vie neuve, l'endroit inspirait la réussite, la propreté, la modernité. Mais il ne pensait pas que c'était vraiment le genre de sa femme.

-… Tu n'as pas décoré toi-même…, devina-t-il, Rei hochant la tête, souriant en coin. Je te connais quand même assez pour savoir que tu préfères un ameublement plus simple et des couleurs moins fortes…

-Certes…, admit-elle, avant de se râcler la gorge. Enfin, ce n'est qu'une location, je peux partir quand ça me chante…

« Pour vivre chez ton amant… » pensa Enji, et une mèche de ses cheveux fut avalé par une flamme rebelle, furieux, Rei observant la chose et leva une main.

-Enji…! Il… Il y a un système d'arrosage… J'ai essayer de convaincre la propriétaire du bloc de le couper pour mon logement, mais…!

-Comment ça, le couper…? Tu ne veux pas passer au feu, dis-moi? répliqua Enji, sourcillant, sa femme baissant les yeux.

-Je me suis dit… Quand tu viendras me rendre visite…

Le cœur du héros cogna fort dans sa poitrine face à cette attention, comprenant qu'elle aspirait à le voir. Mais après? Pourquoi jouer à l'autruche, s'il y avait quelque d'autre dans sa vie?

Il but la moitié de son verre, comme pour se donner de la force, avant de commencer à parler, vidant son sac.

-Rei… Ne te force pas pour moi…, commenta-t-il, sa femme relevant ses yeux, semblant étonnée de ses propos. Je sais que tu gardes tout ça en dedans… Je me doute que tu as peur de moi. Que tu me hais pour t'avoir caché mes intentions. Et après réflexion, c'est normal que tu sois… attiré par des hommes moins cupides que moi…

Rei ouvrit la bouche pour répondre, ne pensant pas qu'il avait eu le temps de s'imaginer une telle histoire, quoi qu'ayant craint qu'il se méprenne à cause d'hier. Mais la suite était encore pire qu'elle ne le songeait…!

-J'aimerais au moins que tu m'en parles…! À la dernière nouvelle, nous sommes maris et femmes…! Si ce n'est par respect pour moi, au moins, toi, tu mérites le droit d'être honnête envers les autres…! Si tu veux vivre avec quelqu'un d'autre, commençons de procédures de divorce…! grogna-t-il, sourcillant, d'autres flammes s'allumant dans ses cheveux.

Rei attendit un instant avant de se lever, gagner une place sur le divan qu'il occupait et posa sa main sur la sienne, sous le choc.

-… C'est ce que tu souhaites…? souffla-t-elle, l'observant, Enji voulant regarder ailleurs, d'autant qu'une larme furtive venait.

-… Bien sûr que non, merde! Je souhaitais que tu te fâches carrément contre moi et qu'on puisse ensuite tourner la page! Mais tu refuses de me parler de ce que tu ressens vraiment… Tu ne supportes plus mon toucher sans trembler comme une feuille…! Comment je suis sensé faire pour te reconquérir quand tu réagis comme si j'étais un monstre?! s'énerva-t-il , Rei ressentant sa colère et sa douleur et se cacha le visage, honteuse de l'avoir fait souffrir.

-… Enji…! murmura-t-elle, avant de s'éclairer la voix, dévoilant son visage, devant toute suite corriger les choses. En-Enji…! Il n'est pas question de divorcer…! Il n'est pas question non plus que je vois qui que se soit…!

-… quoi…? souffla-t-il, ayant un futile espoir.

Elle lui expliqua alors que s'il serait rester quelques secondes encore dans le bar, il aurait vu non pas un homme à sa table, mais trois.

-Je les ai invité à boire mes consommations…! Pas du tout pour les fréquenter…! s'écria-t-elle, Enji étant subjugué par cette histoire, mais sourcillant.

-Pourquoi tu aurais besoin d'hommes pour boire…? Depuis quand tu t'intéresses aux drinks…? demanda-t-il, espérant qu'elle n'était pas en très de devenir alcoolique.

Elle lui sourit et lui expliqua sans la moindre appréhension que Fuyumi voyait un garçon ce soir.

-Ils vont voir un film, puis vont un restaurant… Et elle m'a avoué qu'ils allaient peut-être aller dans un bistro-bar…! Alors, je me suis dit que je pourrais goûter ce qui se fait aujourd'hui… Tu sais? Juste pour la guider et éviter qu'elle boive quelque chose de trop fort, ou infect, et qu'elle soit en mauvaise passe avec ce garçon adorable mais qu'elle connait à peine…

-Que quoi?! s'écria Enji, se levant, ses cheveux prenant d'un seul coup en feu, courroucé. Comment ça, elle voit quelqu'un?! Mais elle est trop jeune pour s'intéresser aux garçons! Comment as-tu pu…?!

-Enji! J'avais quel âge quand je t'ai mariée?! cria-t-elle, sourcillant, énervée de sa réaction extrême.

Il demeura muet, avant de se rasseoir lentement, rougissant, embêté.

Elle lui reprit sa main, lui souriant à présent paisiblement.

-Aizawa n'est qu'un collègue… Et je dois même avouer que même s'il s'occupe d'une gamine, je le trouve terriblement stricte et cruel avec ses élèves… Il me fait penser à toi sur des points, mais sans cette passion, sans cette soif de toujours se dépasser. Il est un bon héros, un bon prof, mais il est un piètre être humain…!

-… Je ne vaux pas mieux que lui…, marmonna Enji après quelques secondes de réflexion, mais Rei grimaça avant de lui donner un coup dans l'épaule.

-Tu vas arrêter de te rabaisser?! Tu n'es peut-être pas doué pour parler en public ou avec les gens en général… Mais je te connais, Enji…! Tu t'es quand même investit avec moi, avec ta famille… Et tu essais de réparer tes erreurs… C'est juste…!

Elle était tournée vers lui, mais elle semblait hésiter. Enji appréciait ses bons mots pour lui, mais il voulait entendre ses critiques. Il en avait besoin, pour savoir quoi améliorer.

Ils s'observèrent, Rei se sentant faiblir. Elle avait envie d'être franche avec lui, d'autant qu'il s'attendait à ça. Mais qu'elle tourne la page…? Ça semblait plus facile à dire qu'à faire…

-C'est juste… que je t'aime…, confia-t-elle, baissant les yeux, le grand homme ne s'attendait pas du tout à ses propos.

Il demeura muet, rougit mais attendant, ne comprenant pas pourquoi elle semblait honteuse d'en parler.

-… Et quand j'ai réalisé tes manigances, je me suis détestée d'avoir été assez sotte pour tomber amoureuse de toi…! confia-t-elle, se cachant le visage, pleurant silencieusement, détournant son visage, mais Enji lui prit une épaule.

-… Continue…, pria-t-il, sachant qu'il y en avait plus, mais se sentant presque mal que sa honte était diriger encore contre elle et non vers lui.

-Pourquoi… Pourquoi, après ce que tu as fait à mes enfants, comment tu m'as traité, je n'ai jamais cessé de t'aimer…? Je ne t'étais plus utile… J'étais un poids pour toi… J'en suis venu à un stade où je souhaitais disparaître…! Et ma haine envers moi, envers ma faiblesse, c'est diriger contre toi. Contre tout ce qui te ressemblait, de proche ou de loin…

Enji ne pouvait pas comprendre comment qui que se soit pouvait en arriver à penser de cette façon. Mais il garda sa main sur son épaule, la laissant s'accoter contre lui, pleurant toujours, souffrant en laissant sa plaie dans son cœur se rouvrir et laisser son mari connaître ses démons.

-J'ai l'impression que je m'écrase devant toi. Même aujourd'hui. Alors que j'aurais du… j'aurais du te tenir tête, j'aurais du être assez forte pour t'arrêter avant que tu blesses Shoto, avant que les enfants commencent à te détester… Tout ça ne serait pas arriver si j'étais plus forte… Si je n'avais pas été aveugler par mon affection pour toi…, marmonna-t-elle, Enji glissant sa main dans son dos, fermant les yeux, acceptant sa douleur, la ressentant, amèrement.

-… Rei… Je n'ai jamais voulu te faire vivre ça… Ni de faire souffrir nos enfants…, admit-il, mais il se couvrit les yeux. Mais j'ai été stupide et aveugle à vos besoins. Je n'ai pensé qu'à moi… Tu peux me détester, mais ne te met pas coupable de tout ça… C'est ma faute si la famille est divisée…

-Non, c'est « notre » faute…! répliqua Rei, après avoir prit un long respire, ses joues humides. Je suis aussi coupable que toi… Dans un couple, il y a deux personnes. Et même… même si tu ne me traitais plus comme ta femme, j'aurais du être capable d'agir comme une mère…

-Rei… Les enfants ne t'en veulent pas. C'est moi qu'ils critiquent, commenta-t-il, comme si ça la rendait innocente.

-C'est injuste…! répliqua-t-elle, serrant les poings, surprenant Enji. Juste parce que tu as fait des erreurs, ça excuse les miennes? Non, je n'y pense pas…! Je ne veux pas oublier le passé…! Parce que je ne veux pas le répéter…!

-Rei…! souffla Enji, surpris, la sentant trembler, mais pas de frayeur.

Elle était si résolue, si tenace… Elle voulait partager la faute avec lui. Il n'aurait jamais cru cela, et même s'il devait admettre que ça le faisait sentir un peu moins mal dans sa conscience, il ne voulait pas qu'elle en souffre.

-… C'est peut-être pour ça que je veux que Fuyumi fasse sa vie… Je veux qu'elle ne se tracasse pas avec toi, j'aimerais… j'aimerais avoir une petite place dans ta vie…, admit-elle, rougissant, Enji hésitant, la gorge sèche. Je ne serais sûrement jamais l'épouse modèle dont tu rêvais, tu n'as pas besoin de moi… Et si nous nous séparions, tu pourrais recommencer ta vie avec une femme qui ne verrait que le héros en toi, et non l'humain faillible…

-Je ne veux pas d'une autre…, souffla-t-il, sourcilla, interdisant Rei. Je me suis mariée avec toi, pour la vie. Je respecterais tes vœux si tu ne veux plus de moi. Mais si tu peux vivre avec un homme comme moi, je ne te laisserais jamais pour quiconque.

-… Tu… Tu veux dire… Il n'y a jamais eu personne… d'autre…? murmura-t-elle, les yeux embués, Enji soupirant et s'agenouillant devant elle, prenant ses mains.

-Non… Personne. Si je ne suis pas avec toi, je resterais seul, jusqu'à la mort…, déclara-t-il, la faisant sangloter, semblant s'être imaginer qu'il avait eu quelques fréquentations.

Le numéro 2, un homme quand même charismatique, beau à ses yeux. Marié ou non, il aurait pu avoir bien des possibilités…

Mais elle n'aurait pas du être tant étonné. Enji était un homme d'honneur, qui respectait ses engagements. Même marié avec une femme soi-disant folle, il restait fidèle.

-… Donc…, souffla Enji, l'observant pleurer, ses larmes de soulagement pansant son cœur meurtri. Si je comprends, tu ne me détestes pas…

-Je t'aime…! admit-elle, et l'homme sentit ses entrailles bouillonnés, si ému. Mais je ne sais pas… comment je vais faire pour revenir vivre avec toi… J'ai encore peur… que le passé se répète… Que tu fasses quelques choses qui me fera souffrir, terriblement souffrir…! Ou que je fasses quelque chose que je serais incapable de me pardonner…!

Enji comprit ses réticences, mais il ne pouvait pas la laisser s'enfuir. Pas en sachant ses vrais sentiments et qu'elle n'aimait encore que lui.

-Rei…, commenta-t-il, approchant ses mains et les collant à son visage. Tu as toujours été une source de lumière pour moi. Fuyumi s'est beaucoup donné, elle et les enfants m'ont empêcher de sombrer… Mais je ne serais pas l'homme que je suis sans ta bonté et ta sagesse… Je crois en toi… Je sais que tu ne feras rien pour blesser notre famille… Alors… Essaie de croire en moi… quand je te dis que je m'emploierais, jour et nuit, pour gagner ta confiance et être digne de ton amour…

Elle rougit, ayant l'impression de flotter dans un rêve. Mais elle caressa son visage, sa cicatrice, tout ce qu'était Enji aujourd'hui, son vieux mari, toujours aussi passionné, toujours aussi entêté. Elle hocha la tête, avant de s'agenouiller et se nicher dans ses bras.

-Je veux croire en toi… Mais… Laisse-moi encore du temps…, admit-elle, Enji caressant son dos.

Plus de choses faisaient du sens. Et il comprenait aussi qu'elle ne voulait sauter des étapes. Tant qu'elle n'était pas sûr d'être en sécurité ou de se contrôler, vis-à-vis ces actions du passé, elle ne voulait lui promettre de revenir vivre avec lui. Il était assez intelligent pour saisir tout ça. Mais il lui suffisait de la sentir sincère envers lui, si douce, si froide et pourtant si apaisée avec lui pour comprendre qu'il pouvait encore sauver son mariage.

Il suffisait juste de faire au mieux et de ne plus traiter sa famille comme d'un outil. Ils étaient des trésors qu'il devait chérir. Seulement… Il avait encore du mal à comprendre « comment » montrer ses sentiments.

Endeavor retourna travailler le lendemain, ne répondant pas aux journalistes gourmands de scandales, mais Hawk eut droit à la vraie version de l'histoire.

-… Quoi? Ta femme?! Avec un pro de U.A.?! s'écria le jeune héros, surpris.

Mais pas autant en voyant Endeavor sourire en coin, amusé.

-Ce n'était qu'une méprise… Elle avait demandé un service à lui et d'autres profs. En aucun cas elle n'irait voir ailleurs…, commenta-t-il, Hawk l'observant, ayant terriblement envie de prendre une photo de son héros, semblant si sûr de lui ET si paisible.

Mais il se retint, prenant de grands respires pour se calmer.

-… Alors… Alors, si je comprends bien… Toi et Rei, c'est bon…!

-Ça s'enligne bien…, commenta Enji, hésitant, ne voulant pas toute suite crier victoire mais ne pouvant pas dire l'inverse non plus.

-… Okay…! Oh, c'est cool! commenta Hawk, lui tapotant la hanche. Mais de ce fait, on pourra passer moins de temps ensemble…! Awww…! J'avoue, quand je t'avais dit de la reconquérir, j'avais pas pensé à ces détails…!

Endeavor grimaça de son manque de délicatesse et de maturité, s'en allant sans l'attendre mais le héros ailé vola à sa suite.

-Je blaguais, je t'assure! Bon, quand est-ce que tu me l'as présente?

-Tu te penses digne de fréquenter ma famille…? grogna Endeavor, faisant rire jaune le numéro 2.

-Argh! Ta franchise me meurtrit...! Enfin, j'aurais un jour ou l'autre une excuse pour la voir…! Hum-hum! D'autant si elle devient pro comme toi et moi…! susurra-t-il, Endeavor se figeant, écarquillant les yeux.

-Qu'est-ce qui te fait dire un truc pareil?! s'énerva-t-il, Hawk riant.

-Allons…! Tu sembles oublier que j'ai beaucoup d'amis, moi… Et ses amis ont des amis qui eux savent écouter et entendent certaines personnes affirmer certaines choses… Si j'étais toi, j'essaierais d'en savoir plus, sur ce qui se passe à U.A….! commenta Hawk, très mystérieux.

Endeavor ne fit pas de cas de cette remarque, mais ayant un mauvais pressentiment.

Qu'est-ce que Nezu ou les profs trafiquaient…?

Une semaine après le mini-scandale d'Endeavor, Present Mic aperçut Rei, habillé encore en héroïne du froid et lui fit des signes.

-Hé, Shui! s'écria-t-il, celle-ci tournant sa tête vers lui, aperçu Eraserhead cherchant à s'enfuir subtilement mais le héros du son le garda proche de lui, le retenant par l'épaule.

-Ça vous dit, une virée entre collègue? On fait une réunion, ce soir, juste entre profs…!

-Vraiment? Pourtant, il ne me semble pas que ça a été donner en mémo…! commenta la femme, sourcillant derrière ses lunettes fumées.

-C'est parce que ce n'est pas tant rapport à l'école…, grogna Aizawa. C'est une réunion où les profs discutent de tout et de rien, mangeant ou buvant dans le petit salon…

-C'est une manière de se rapprocher de nos collègues, tout en relaxant un peu de la pression d'être prof, pro, etc…! s'écria Mic, Shui se disant qu'elle serait mieux de refuser. Oh, et le directeur viendra si vous êtes là!

-… Non… Je ne pense pas que ma présence soit tant attendu…! répliqua-t-il, mais Mic secoua la tête.

-Le directeur ne relaxe quasiment jamais…! Si vous lui demandez de venir, ça lui ferait drôlement plaisir…! s'écria-t-il, Aizawa lui jetant un regard du genre « De quoi tu te mêles?! ».

Mic mit ses doigts en cercle, semblant lui dire « C'est bon, laisse-moi faire! On va rire! »

Shui prit le temps d'y réfléchir, songeuse. Elle n'avait en effet jamais vu le directeur se distraire. La seule et unique fois qu'il avait semblée s'amuser c'était quand ils s'étaient occuper ensemble d'Eri. Elle aurait été curieuse de le voir détendu et oubliant momentanément le travail.

Elle ne se considérait pas vraiment comme son amie, plus comme une collègue. Mais elle appréciait le petit personnage, trouvant incroyable qu'il soit capable de gérer tant de choses et de toujours garder le sourire. Jamais la déprime. Jamais un cri ou une insulte…!

Soit il était vraiment un être d'exception, soit il était bon comédien. Quoi qu'il en soit, elle commençait à être curieuse de le voir hors de son milieu.

-Je peux lui demander si ça l'intéresse… Mais je ne promets pas d'y aller… J'essaie d'être plus présente pour ma famille, admit-elle, Mic hochant la tête, levant le pouce.

-Essayez juste de le convaincre de venir! Ce genre de réunions sont toujours plus plaisantes, plus qu'on est!

Sur ce, il retourna vers le bureau des profs, entraînant joyeusement Aizawa, ce dernier grimaçant, semblant juste désirer un coin tranquille pour dormir.

Elle sourit, les trouvant drôle, si contrastant l'un de l'autre. Enfin, elle alla écouter le conseil du commentateur radio et fit un tour dans le bureau du directeur.

Le soir même, elle alla souper à la maison. Enji était là mais Fuyumi était encore sorti.

Il semblait contrarié, Rei essayant de le rassurer qu'il était normal que leur fille voit souvent ce garçon.

-Elle veut être sûr de bien le connaître avant d'aller à une seconde étape…! Tu devrais lui faire plus confiance…! pria sa femme, mais l'homme tout feu tout flamme grimaça.

-Je ne trouve pas ça normal…! Pourquoi les jeunes se voient de la sorte, n'importe où, à n'importe quel heure? À notre époque, il y avait encore un respect des convenances…!

« Ta famille étaient encore dans le moyen âge…! » se dit Rei, ne voulant pas critiquer, mais ce n'était pas loin de la vérité.

-Laisse-la s'amuser un peu…! Elle s'occupe de tout depuis mon absence…! commenta-t-elle, Enji soupira.

-Bon… D'accord… Mais si elle dépasse l'heure qu'elle a dite qu'elle revenait, je vais la chercher…!

-Non! répliqua Rei, sourcillant. Tu ne feras rien de la sorte!

-Mais je suis son père! s'énerva Enji.

-Et je suis sa mère! Et je sais que c'est très humiliant quand un parent se mêle de sa vie privée…! s'écria-t-elle, Enji se calma, la dévisageant.

-… Tu trouves…? demanda-t-il, Rei soupirant.

-Je n'aurais jamais acquiescer à un mariage arrangé… Enfin, excepter avec toi…, admit-elle, rougissant en débarrassant la table.

-… Ça m'étonne…, admit Enji, pensif. J'ai toujours pensé que tu étais plutôt soumise… Que tout homme qu'aurait choisi tes parents pour toi aurait été correct…

-Je ne pense pas…! commenta Rei, un peu insulté de cette remarque. Même si je n'étais pas difficile, j'ai toujours eu du caractère… Je ne voulais pas marier n'importe qui…

Enji hocha la tête, flattée de ses propos, avant que son bippeur ne gronde.

-… C'est la job…, marmonna-t-il, Rei se rapprochant et lui passant un linge pour qu'il se nettoie le visage.

-Alors, vas-y…, fit-elle, son mari la dévisageant.

-Tu ne vas pas t'ennuyer, toute seule…? Si tu veux, le chauffeur peut te raccompagner chez toi…

Elle trouvait ça drôle… Il semblait à présent bien accepter qu'elle vive en appartement, d'autant qu'elle lui avait donné le double des clés.

Elle accepta le chauffeur mais lui expliqua qu'il y avait une soirée privée à U.A., pour les profs seulement.

-J'avais été invité mais je préférais passé du temps avec toi…, commenta-t-elle, Enji souriant brièvement.

-Merci… Alors, amuse-toi bien, et essaie de ne pas trop boire…, suggéra-t-il, faisant rire Rei.

-Je suis sûr que c'est une petite soirée anodine…! commenta-t-elle, n'étant pas du tout inquiète pour sa sécurité.

Quand elle y arriva, elle fut surprise du changement.

Premièrement, ça ne se passait pas dans le salon mais dans une pièce au sous-sol. Elle était étonnée que Lunch-Rush joue les barmans, Recovery Girl avait troqué sa blouse d'infirmière pour un Yukata confortable. Tous avaient une tenue plus ou moins décontracte, comme s'ils étaient en civil ou en sortie.

Des tables laissaient l'occasion aux profs de s'asseoir en groupe de 4, discutant. Midnight parut radieuse de la voir, une robe très révélatrice bleu nuit sur le dos.

-Vous êtes venue, Shui! Wow, vous êtes sexy…! fit-elle, Rei accepta le compliment mais pensant pour sa part être tout à fait décente.

Elle avait troqué ses habits de soi-disant héroïne pour une robe noir à manches longues lui arrivant juste au-dessus des genoux, avec un collant argenté et des chaussures noires à talons. Elle s'était fait belle pour Enji, pas en prévision qu'elle rejoignait les profs. Sinon, elle aurait mit veste et pantalon, quelque chose de propre mais moins féminin.

-Je ne fais que passé… Ça semble populaire…, commenta-t-elle, surprise, Recovery Girl lui faisant signe d'approcher à sa table.

Cementoss était avec elle et les trois conversèrent de tout et de rien. La santé, les hobbys, les élèves. La soirée sembla passé vite et Rei fut contente d'être venu, ne buvant que de l'eau ou des cocktails sans alcool. Mais d'autres n'étaient pas aussi sage et Aizawa finit par se lever.

-Bon, qui ramène le principal…? marmonna-t-il, Present Mic secouant la tête.

-Attends! Le fun a même pas commencer…! s'écria-t-il, Rei levant les yeux et voyant la pauvre souris presque dormir sur son siège, sa tête sur la table.

-Oh non… Ils l'ont encore fait boire…, marmonna Recovery Girl, semblant agacé, Cementoss ravalant sa salive.

Rei eut pitié de lui et alla le voir, posant sa main sur sa petite épaule. Il rouvrit les yeux et renifla.

-Miss Rei…, marmonna-t-il, sans même lever les yeux vers elle, devant la reconnaître à l'odeur. Je ne pensais pas que vous viendrez…

-Je n'étais pas sûr de venir… Vous allez bien, principal…? murmura-t-elle.

Il hocha mollement la tête, Aizawa sourcillant, Yamada se frottant les mains, semblant attendre quelque chose.

-… Je vais bien…, assura-t-il, ayant du mal à garder les yeux ouverts, Rei se sentant soulagé de l'entendre dire cela.

Mais il tendit son verre et Yamada le lui remplit, Rei sourcillant.

-Combien de consommations vous avez pris, déjà…?

-Peut-être 4…? soupira-t-il, buvant une gorgée, avant d'enfin lever ses yeux vers elle. Vous pensez que je tiens moins bien la boisson que les humains…?

Yamada pouffa de rire, Aizawa grimaçant et Rei soupira.

-Personne ne dit ça…, commenta-t-elle. Je suis juste inquiète pour vous, vous ne devriez pas abuser…

-Hum…, j'admet, ce sera mon dernier verre, admit-il, Yamada semblant déchu, le directeur levant ses yeux vers lui, le regard pétillant. Tu veux savoir quelque chose…?

-Hum… Quand est-ce qu'arrive les prochaines vacances…? demanda-t-il, Rei songeant qu'ils ne le sauraient pas maintenant.

Le principal ne mélangeait pas le travail et le-

-Le 8 du mois prochain. On nettoie les airs climatisés de tout le lycée. Aussi bien donner congé aux élèves et aux profs pour le dérangement…

-Yes! fit-il, les autres profs tournant les têtes.

Rei réalisa que quelques uns s'avancèrent pour poser différentes questions au directeur. Et quel qu'elle soit, il répondait avec brio, comme s'il avait réponse à tout, ou plutôt, qu'il prévoyait tellement d'avance qu'il savait déjà le planning de l'école et des activités plusieurs mois à l'avance.

Il ne ressemblait pas à un animal, mais à une machine.

Rei comprit le pourquoi Yamada avait tant souhaiter l'invité à la soirée, réalisant qu'il n'avait plus de filtre ni le jugement si ces informations étaient bonnes à dire ou non dans l'instant présent.

-Nezu…? Vous avez fini votre verre… Je vous raccompagne chez vous…? demanda-t-elle, voulant lui épargner de dire trop de choses, certains profs essayant de lui dire de ne pas faire ça, mais la souris pencha sa tête.

-Vous êtes vraiment trop aimable, Miss Rei…! Je voudrais juste un verre d'eau, j'ai la gorge sèche…, admit-il, Aizawa approchant un verre et Cementoss le remplit d'eau.

-Voilà…, commenta-t-il, Nezu hochant la tête.

-Franchement, nous faisons une belle équipe…! commenta la souris, Aizawa ne répondant pas à ça. Et avec Toshinori dans les rangs, nous pouvons dire que nous avons la crème des héros du Japon…!

Les autres semblaient contents de ses propos mais Rei sourcilla.

Comme pour mal faire, Yamada dit ce qu'elle pensait.

-Qu'en est-il d'Endeavor…? Il ferait un bon prof, vous pensez…?

-… Exécrable…, répliqua Nezu, après avoir bu la moitié de son verre, Rei se paralysant. Non, c'est l'un des pires héros que j'ai jamais fréquenté.

Un long silence plana dans la salle, Recovery Girl faisant une moue, sachant qu'il était en très de dire ce qu'il gardait au mute, d'habitude.

Mme Todoroki était abasourdi de ses propos, pouvant comprendre que des gens jugent Enji mal. Mais pas le directeur de l'U.A. C'était un être sensé, plein d'amour pour son prochain.

-Je ne comprends pas…, admit-elle, étant proche de lui, plus en arrière. Qu'est-ce qu'il a fait pour baisser dans votre estime…?

-Hum? Non, ça ne vient pas d'aujourd'hui…! répliqua le directeur, remuant son verre comme s'il était vraiment en plein moyen de ses capacités. Quand nous étions élèves, nous étions dans des classes différentes mais au même niveau. Lui les muscles et moi le cerveau. Et on s'amusait à nous mettre l'un contre l'autre. Les profs s'imaginaient peut-être qu'un souris n'aurait aucune chance, ou plutôt voulait ravaler la fierté de Todoroki… Lui qui me traitait comme un animal, me traitant en dessous des êtres humains…

Il parlait en souriant mais on sentait une haine refoulée, et les profs étaient eux aussi mal à l'aise. Juste Midnight et Yamada semblaient prendre leurs pieds, connaissant le côté sombre du directeur et trouvant ça marrant de le voir sortir le grand jeu.

-Quoi qu'il en soit, je lui ai souvent fait ravaler sa fierté, mais il n'a jamais voulu assumer que j'étais égale aux humains… Rongeur, demi-portion… Vous connaissez le jeune Bakugo? Enji avait la même attitude envers moi et tous ceux qu'il traitait de faible…, commenta le rongeur sans quitter des yeux Rei, celle-ci l'écoutant, mal à l'aise, ne pouvant que se taire et digérer la chose, impuissante.

-… J'aimerais que Bakugo change… Évitez qu'il devienne aussi orgueilleux et solitaire qu'Endeavor…, commenta Rei, le directeur sourit.

-Et avec notre aide collectif, il peut briller beaucoup plus que votre mari…! Vraiment, j'ai de la peine que vous soyez lier avec ce genre d'individu…

-Je pense qu'il vaut mieux rentrer…! gronda Aizawa, prenant le directeur dans ses bras, ce dernier semblant se débattre un instant avant de roter, la tête lui tournant.

-Mais je n'avais pas fini… de parler…! se plaignit-il, Rei restant en retrait, alors qu'Aizawa assumait le rôle de gardien du principal.

Quand ils furent partie, Yamada soupira.

-… Wow… Des fois, il peut vraiment être dur avec certaines personnes…! admit-il, Recovery Girl prenant la main de Rei.

-Ne prenez pas tout ça à cœur, ma chère…, pria-t-elle, Rei auriant souhaiter dire que ce n'était pas vrai.

Mais elle avait vraiment sentit qu'il était 100% sincère. Il méprisait son mari, semblait même la prendre en pitié… Un horrible doute la secoua, et elle eut du mal à sourire.

Enfin, Aizawa revint, replaçant son foulard de capture et allant boire un dernier verre, Rei décidant de lui parler un peu.

-… C'est gentil de prendre soin de lui…

-Ce n'est pas ma job… Mais quelqu'un de brillant comme lui cache souvent ses démons… Ce serait bête qu'on doute de lui juste parce qu'il ne montre que son bon côté, d'habitude…, commenta Aizawa, avant de boire cul sec.

-… Certes… Mais… Il n'a jamais parler… de quelqu'un, comme ça?

-Il se confit d'habitude beaucoup à Recovery Girl. Elle est celle qui connait le mieux son passé. Mais il a encore bien des secrets. Son ressentiment quand il était étudiant, c'est nouveau, pour moi…, avoua-t-il, Rei sourcillant.

-… Si j'allais lui parler… Ça vous ennuierait…? demanda-t-elle, sachant qu'il n'était pas vraiment dans son état normal.

Aizawa la dévisagea avant d'hocher les épaules.

-Vous faites ce que vous voulez… Mais attention… Quand il dort ou est dans les vapes, il lui arrive de griffer ou faire des choses hors de sa volonté. Je l'ai vu juste 5 fois dans un état semblable. Peut-être il se contrôle assez, mais il n'est pas comme vous et moi…

Rei ne s'inquiétait pas de ses détails.

Elle savait les griffes du principal toujours taillé et ses pattes toujours proches de son corps. Il n'était pas du genre à envahir l'espace d'autrui, encore moins menacer qui que se soit.

Elle le remercia et marcha un peu dans la cours, réfléchissant.

Elle ne se sentait pas le besoin d'être héros. Elle avait reçu ses équipements, très sophistiquée, elle les avait utiliser 3 fois déjà. Et ça semblait si magique…! L'eau projeté en jet quasi de vapeur, elle pouvait la geler ou la cristalliser, les possibilités étaient quasi infinie.

Mais elle réfléchissait à quoi son Quirk pouvait être utile à la société.

Et elle ne voyait que la création, pas en tant que tel une manière comme tel pour sauver des gens. La seule manière dont elle se voyait agir pour aider autrui était en coopération. Jamais elle n'aurait les connaissances ou l'expérience pour savoir comment agir avec son Quirk en société. Si elle avait commencer plus jeune, elle aurait peut-être été plus intéressé à travailler en solo. Mais après tout ce qu'elle avait vécu…

Et en s'étant battu avec Inko contre les criminels, contre Dabi, son fils…!

Elle arrêta de marcher, sentant une larme muette glissé sur sa joue.

Elle secoua la tête, continuant à marcher.

Non, être héros n'était pas fait pour elle. Mais elle se renseignait et pensait qu'il y avait peut-être un entre les deux…!

Une fois devant la demeure de Nezu, elle frappa à la porte, entendant le directeur l'invité à rentrer.

Elle le trouva coucher sur son divan de petite taille, un bras plié sur son visage, semblant sonné. Elle s'avança un peu timidement.

-C'est seulement moi… Je m'en allais partir… et je voulais être sûr que tout allait bien…, commenta-t-elle, Nezu enleva son bras de sur son visage, avant de lui faire signe de s'approcher.

-… J'ai été dur envers Enji, tout à l'heure… Veuillez m'en excuser…, commenta-t-il, fermant les yeux, Rei se sentant soulagé qu'il soit assez sensible pour se mettre à sa place, s'agenouillant au sol à côté de son divan.

-Merci… Mais vous savez, même si nous sommes mariés, nous ne sommes pas la même personne… Je n'ai pas de contrôle sur ce qu'il a fait ou ce que les autres personnes ressentent sur lui… J'ai juste été surprise…, admit-elle.

-Vous n'êtes pas la seule personne qu'il a bafoué…, commenta-t-il, regardant au plafond, effrayant Rei.

« Que sait-il sur moi…? » songea-t-elle.

Elle hésita, avant de poser la question qui la tiraillait, depuis un moment.

-Pourquoi… Pourquoi exactement, vous m'avez engager…?

-… Vous aviez bel et bien tout les critères et les capacités à enseigner, Miss Rei…, admit-il, avant de se tourner vers elle. Mais s'il faut dire la vérité, c'est principalement par pitié…!

Son sourire de toujours… Dire quelque chose pareil! Rei sentit son cœur s'arrêter de battre, ses mots lui faisant une claque.

-Pourquoi…? demanda-t-elle, juste pour être bien certaine de comprendre.

-Mais voyons… Votre mariage arrangé, l'abus de votre mari, vos enfants traumatisés, votre long séjour en centre psychiatrique…! Et tout ça pour quoi? Par la cruauté d'un seul homme…! Parfois, je méprises la bêtise humaine…! admit-il, souriant mais sourcillant, agacé en voyant comment sa vie était un gâchis.

Elle supportait ses remarques, mais étrangement, ça faisait plus mal qu'un être étranger à sa famille la juge que ses enfants ou Enji la critique.

-Et je méprise les criminels…! Si la loi était mieux faites, Endeavor ne serait pas un héros mais en prison… Mais…! La loi est faites par les hommes, pour protéger les hommes…! Ils ne se préoccupent pas trop du sort de quelques victimes isolés, ni trop de l'opinion d'un animal intelligent…!

-Nezu…, commenta Rei, essayant de rester neutre. Je ne sais pas quoi dire… Excepter que je ne me plais pas de mon sort… Je vous remercie de m'avoir donner la chance d'enseigner, mais mes déboires dans ma famille sont aussi de mon ressort… J'ignore comment vous avez pu avoir vent…

Elle vit alors qu'il posa sa patte sur son bras, ses yeux l'observant, semblant vouloir lire dans son esprit à travers ses prunelles noirs.

-… Vous n'êtes pas heureuse…, déclara-t-il, Rei grimaçant, ne sachant pas comment il pouvait deviner ça. Vous voudriez pouvoir revenir en arrière, vous voudriez pouvoir le changer, lui… Mais c'est impossible. Vous vous acharnez à vouloir réparer ce qui est briser, alors qu'il y a une solution si simple à votre portée…

Il lui sourit, comme s'il était la parole de la sagesse, mais Rei ne le trouvait plus gentil. Il cherchait à la manipuler. Elle le sentait. Et elle n'aimait pas ça.

-Nezu… Ce n'est pas de votre ressort… Merci de vos-! commença-t-elle, la souris l'interrompant.

-Si j'étais un homme…, commença-t-il, affichant un petit sourire timide. Si j'étais humain, ne serais-je pas meilleur pour vous qu'Enji…?

Ses griffes agrippèrent le tissu de sa manche et elle glissa, dénudant son épaule. Elle sourcilla et frôla ses doigts sur sa patte, fâchée.

-Ne me touchez pas…, déclara-t-elle, gelant son poil, Nezu la relâchant, écarquillant les yeux.

-… Pardon… J'ai… Je ne sais pas ce que je dis…, admit-il, souriant, détournant la tête, mais suant, comprenant qu'il avait été trop loin.

Rei aurait voulu croire que c'était l'alcool qui le faisait divaguer. Qu'il ne pensait pas une telle chose. Mais étrangement, son intuition lui suggérait qu'il était parfaitement en contrôle de ses pensées et ses paroles… Et ça la terrifia.

Elle se leva et lui demanda s'il avait besoin de quoi que se soit.

-… Un peu d'eau…? J'ai mal à la tête…, admit-il, Rei partant en claquant les talons à la cuisine et revint avec un pichet d'eau et un verre.

-Je dois partir… On rectifiera tout cela demain, principal…, commenta-t-elle, demeurant taciturne, faisant attention à ne pas claquer la porte.

Mais elle appela toute suite le chauffeur de son mari, le priant de venir la chercher et la ramener à la maison.

Enji revint, ayant mal au dos, mais ayant le sentiment d'avoir accomplie un bon travail. Il ne s'attendait pas à voir quelqu'un dans le salon et revint sur ses pas, toujours en tenus d'héros mais ayant enlever ses bottes et ses gants. Il éteignit ses flammes sur ses épaules, son torse et ses cheveux, alla rejoindre Rei, celle-ci ayant enlever ses chaussures mais étant encore en tenue de soirée, sourcillant, serrant ses poings sur ses genoux.

-… Ça ne va pas…? souffla-t-il, s'assoyant à côté d'elle.

Elle prit son bras et le serra, semblant avoir passé une mauvaise soirée. Il n'avait pas pensé qu'une sortie entre profs la mettrait tant à l'envers, mais elle ne tarda pas à donner des détails.

Les préjugés de Nezu contre lui ne le surprirent pas vraiment, admettant qu'il avait été dur avec le rongeur.

-Mais j'étais dans la minorité… Tout le monde d'autre quasiment aimaient Nezu, ou mangeait dans sa main. Ceux qui montraient vraiment une haine féroce et qui tentait de le nuire finissaient étrangement dans l'infirmerie… Ce type est brillant, trop brillant…

-Je le crois…, admit Rei, encore chamboulée, avant de lui expliquer le pourquoi il l'avait engager.

Et qu'au final, il lui avait demandé s'il ne serait pas supérieur à Enji, s'il était humain. S'il ne serait pas un meilleur partenaire.

Son mari rentra littéralement en combustion, épargnant Rei mais une partie du sofa se mit à flamber. Elle réagit plus vite que lui, prenant un oreiller et commençant à éteindre le dossier du canapé. Il se leva et revint avec l'extincteur, grimaçant.

-Désolé… De ma part, ce genre de réaction est inacceptable…, grogna-t-il, mais Rei en rit, semblant soulagée.

-… J'aime que tu sois passionné…, répliqua-t-elle, le coussin fumant entre en main. Je ne te l'ai pas dit… Mais quand tu m'as entraîner hors de ce bar, j'étais un peu effrayée… Mais ça m'a donné l'impression que tu me voulais juste à toi… C'est peut-être égoïste, mais j'ai eu l'impression d'être spéciale pour toi…

Enji rougit, appréciant que ça la fasse sourire au finale, ce genre de bévue. Il s'assit lentement, l'entraînant à ses côtés, soupirant.

-… Bon… Ton supérieur te drague… Qu'est-ce que tu vas faire…? demanda-t-il, Rei prenant sa main.

-Je veux t'inclure dans la démarche, Enji… Il m'a engagé en partie à cause de toi… Ce n'est pas juste pour toi…! commenta-t-elle, son mari la dévisageant.

-… tu es sûr…? Où est madame indépendante…? demanda-t-il, Rei collant sa main à son visage.

-Je t'aime… Et même si j'ai des choses à te reprocher, que des gens collectent de la rancune contre toi sans connaître le vrai toi, je trouve cela injuste… Aussi, je veux parler au principal Nezu demain. Mais comme il sait gagner son auditoire à sa cause, je veux que tu sois avec moi. Évitez qu'il tente quoi que se soit cette fois pour me faire changer d'avis…

Il hésita avant de se pencher et lui baiser le front.

-Ça me ferait très plaisir…, admit-il, Rei lui souriant avant de l'étreindre.