Bonjour tout le monde !

Me voilà avec le chapitre 7, j'espère qu'il vous plaira !

Bisous.

Chapitre 7

Scorpius était à la table de sa maison, dans la Grande Salle, en train de prendre son petit déjeuner. A ses côtés, Albus en faisait autant. En compagnie de leurs camarades de dortoir, ils discutaient du programme de la journée. Les examens approchaient de plus en plus et ils prenaient tout ça très au sérieux. Enfin, peut-être pas autant que Rose qui ne s'arrêtait de réviser que pour dormir ou assister aux cours.

- Quelle est la différence entre un sortilège de stupéfixion et un maléfice du saucisson ? demanda Léo Smith, un de leur camarade de dortoir.

- Le maléfice du saucisson lie les bras et les jambes de la victime ensemble, ça lui bloque aussi la langue, l'empêchant de parler. Le stupéfix endort ou provoque un état second. De plus, il peut causer la mort s'il est lancé sur des personnes fragiles ou par plusieurs sorciers en même temps. Pourquoi cette question ? Le maléfice de stupéfixion n'est pas au programme avant… la cinquième ou la sixième année, répondit Scorpius.

- Je sais pas, je me posais la question, répondit Léo en haussant les épaules avant de recommencer à manger son porridge.

- Franchement, Léo, tu crois qu'on n'a pas assez de choses à retenir pour les exams sans en rajouter ? railla Albus.

L'arrivée du courrier priva leur camarade de répondre et Scorpius s'empara de l'exemplaire de la Gazette du Sorcier pendant qu'Albus ouvrait une lettre.

- Ah, c'est Teddy, il me dit qu'il va faire son stage d'été auprès de mon père, dit Albus avant de poursuivre sa lecture.

Scorpius n'ajouta rien. Il avait rencontré Teddy au cours des dernières vacances et il aimait bien le jeune Métamorphomage qu'il trouvait très cool. D'autant plus qu'il était son cousin éloigné. Ceci dit, la Une du journal attirait trop son attention pour qu'il puisse s'intéresser réellement à l'information.

En gros, on pouvait voir une photo des parents d'Albus le jour de leur mariage et au milieu du cliché, un éclair séparant les deux personnes. L'article annonçait simplement le divorce de l'élu d'avec la célèbre poursuiveuse. Le journal partait ensuite dans toutes sortes de théories sur les raisons de cette séparation, allant de l'infidélité à une possible dépendance du Sauveur à l'alcool ou à la drogue.

Scorpius s'empressa de faire disparaître le quotidien avant que son meilleur ami ne le lui demande, comme chaque jour, car lui n'avait pas voulu prendre l'abonnement.

- Bah alors Scorp, tu en fais une tête ! s'étonna Albus.

- Alors, qu'est-ce que disait Teddy ? demanda-t-il en tâchant d'avoir l'air aussi détendu que d'habitude.

Albus fronça les sourcils en le regardant et Scorpius comprit qu'il n'était pas parvenu à faire illusion. Avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, il vit Sofia Nott, la fille de Théo et de son ex-épouse, Pansy Parkinson.

- Alors comme ça ta mère a quitté ton père parce que c'est un soulard ? demanda-t-elle avec un sourire méchant à l'intention d'Albus.

Le jeune Potter fronça les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il se passait, mais il n'eut pas à répondre puisque Rose le fit à sa place.

- Même si c'était la vérité, au moins, le père d'Albus n'a pas quitté sa mère parce qu'il a mis une autre fille enceinte, lâcha-t-elle.

C'était dans ses moments-là qu'il appréciait Rose. Toute aussi agaçante qu'elle pouvait être parfois, elle ne manquait jamais une occasion de défendre son cousin ou toute autre personne qui comptait pour elle.

Sofia ouvrit la bouche mais la referma, clairement en colère mais aussi honteuse que la vie privée de ses parents soit ainsi abordée. Alors même que les rumeurs sur la famille Potter étaient probablement fausses, celle sur la raison du divorce des Nott était véridique. Théo, un ami de la famille Malefoy, avait quitté sa première épouse en apprenant que sa maîtresse était enceinte. Aussitôt divorcé, il s'était empressé d'épouser Padma Patil, la maîtresse en question.

Inutile de dire que dans le cercle des Sang-Pur, cette histoire avait fait beaucoup de bruit. Si l'adultère était assez répandu, le divorce l'était beaucoup moins, sans parler du fait que Théo l'avait fait pour une femme Sang-mêlé. Bon nombre de ses relations lui avaient tourné le dos après ça.

Vexée, la jeune fille partit et Rose s'installa de l'autre côté d'Albus.

- Tu as vu l'article ? demanda-t-elle à son cousin.

- C'était ça que tu me cachais ? demanda-t-il en se tournant vers Scorpius.

- Ouais… Désolé, j'ai cru que…

- Ça partait peut-être d'une bonne intention mais tu vois bien que ce n'était pas la chose à faire, le coupa Rose, un peu sèchement. Albus est un Potter, il a l'habitude des articles sur sa famille et les lui cacher ne permet qu'à certaines personnes comme Sofia de dire des conneries.

Ok, voilà, elle était de nouveau agaçante. Cette fois, les bons sentiments de Scorpius n'auraient pas duré longtemps.

- Oui bah c'est bon, pas la peine de me parler sur ce ton, je pensais bien faire, se défendit Scorpius, blessé.

- Oui eh bien à l'avenir, tu sauras que la connaissance est la meilleure des choses dans ces cas-là, au moins, il pourra se préparer à ce genre d'attaque.

- Bon, ok, vous vous arrêtez tous les deux, intervint Albus. Scorp, je n'ai pas besoin que tu me protèges en me cachant des trucs et toi Rosie, je peux très bien me défendre tout seul. Sur ce, allons en cours, Neville est peut-être un ami de la famille, mais il ne manquera pas de nous faire sauter des points en cas de retard.

Sans un mot de plus, Al se leva et Scorpius le suivit avec Rose. En effet, il n'avait pas l'air particulièrement atteint par l'attaque de Sofia, ni curieux de ce que pouvait bien raconter l'article. Peut-être qu'il s'était déjà préparé à tout ça, sachant que ça arriverait tôt ou tard après le divorce de ses parents.

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Drago se laissa aller aux côtés de Harry, essoufflé mais comblé. La veille au soir, la fille de son amant avait demandé à dormir chez sa meilleure amie moldue et Harry était donc venu passer la nuit au manoir.

- Drago, il faut vraiment que j'y aille… lâcha Harry, le souffle tout aussi court que le sien.

- Tu me dis ça comme si c'était moi qui t'avais allumé, railla Drago en se levant.

- Tu m'allumes juste en me regardant, répondit Harry avec un sourire malicieux.

Drago pouffa avant de se lancer un sort de nettoyage et d'enfiler un bas de pyjama.

- Je vais descendre pour demander à Fifu qu'il prépare le petit-déjeuner pour deux. Rejoins-moi une fois prêt, annonça-t-il avant de l'embrasser tendrement et de quitter la pièce.

Une fois son elfe averti, Drago alla se poster devant l'une des fenêtres du salon, regardant la beauté de son jardin et pensant aux vacances estivales qui se rapprochaient de plus en plus. Dans à peine un mois et quelques jours, Scorpius serait de retour au manoir et Astoria et lui s'étaient mis d'accord pour lui annoncer leur divorce sans attendre. Voilà six ans qu'il patientait et qu'il préparait doucement son fils à cette séparation.

L'arrivée d'un visiteur improviste par sa cheminée le fit sursauter et il se trouva très vite face à son père.

- Eh bien fils, est-ce une heure pour se promener vêtu de la sorte ? s'enquit Lucius en guise de salut.

- Bonjour père, est-ce une heure pour se rendre chez les gens sans même les avertir ? répondit-il, pas du tout gêné par la précédente réflexion sur sa tenue.

- Sache que ton épouse est au courant de ma venue depuis presque une semaine. C'est pour mettre au point l'anniversaire de ta mère, le mois prochain.

Astoria était tête-en-l'air et avait probablement oublié le rendez-vous depuis un moment. C'était simple, depuis leur mariage, c'était à Drago de lui rappeler bon nombre d'engagements qu'elle avait pu prendre. Habituellement, elle parlait à Drago de tous ses rendez-vous personnels et lui la prévenait la veille pour qu'elle s'en souvienne.

Là, son père avait dû la contacter pendant qu'il s'était absenté pour passer la semaine chez Harry. Résultat, elle avait oublié de le lui dire et voilà qu'à présent, il se retrouvait avec son père sur les bras alors que son amant risquait de les rejoindre d'une seconde à l'autre.

- Astoria est occupée, je lui dirai de venir te voir dès qu'elle sera disponible.

Son épouse était allée passer la nuit chez l'un de ses amants et si l'adultère ne choquait pas dans leur milieu, il préférait que son père ne sache rien de ce qu'ils faisaient de leur vie sexuelle.

- Impossible, il ne faudrait pas que ta mère se doute de quelque chose. Je vais…

Lucius se stoppa net au milieu de sa phrase en regardant vers l'entrée du salon. Drago se retourna et y vit Harry, figé, les yeux braqués sur son père.

- Hum… Euh, je vais y aller, bafouilla le Survivant avant de s'approcher de la cheminée et d'y disparaître quelques secondes après.

Drago aurait aimé l'embrasser avant qu'il ne parte ou au moins lui souhaiter une bonne journée mais son cerveau tournait à plein régime pour savoir comment il allait se sortir de là.

Il s'était toujours dit qu'il gèrerait son divorce et qu'après, il annoncerait son homosexualité avant de présenter Harry à ses parents quelques mois plus tard. Oh, bien sûr, ils connaissaient déjà Harry depuis longtemps, mais pas en tant que son compagnon. A présent, il ne voyait pas comment faire autrement que de dire toute la vérité à son père.

Oh bien sûr, il savait très bien que celui-ci n'aurait pas bien réagi même en apprenant les choses au fur et à mesure, mais ça aurait laissé le temps à Drago de gérer chaque crise l'une après l'autre et non pas toutes en même temps.

- Eh bien, même si je me moque bien de ce que ton épouse et toi faites de votre vie privée, je dois avouer être déçu qu'elle se permette de ramener ses amants au domicile conjugal. Enfin, pas autant que par ses goûts plus que douteux.

Drago fronça les sourcils avant de comprendre les conclusions que son père avait tirées de la présence d'Harry chez lui. Il hésita quelques instants sur la marche à suivre. Devait-il profiter de ce que son père croyait ou valait-il mieux être honnête ?

L'arrivée d'Astoria par la cheminée l'empêcha de prendre une décision. Encore vêtue de sa tenue de nuit, on pouvait clairement deviner qu'elle rentrait après une nuit ailleurs et ça, son père l'avait clairement compris à en voir sa bouche entrouverte et son air de profonde stupéfaction.

- Je suis terriblement désolée, j'avais complètement oublié, chuchota Astoria, à l'intention de Drago en ne cachant pas la culpabilité qu'elle ressentait.

- Ce n'est rien, lui dit-il gentiment.

Après tout, son épouse était comme ça depuis toujours et il n'allait certainement pas lui en vouloir pour quelque chose qu'elle avait du mal à contrôler. Lorsque l'on était distraite au point d'en oublier de noter ses rendez-vous, il n'y avait plus grand-chose à faire.

- Je crois que tu devrais nous laisser, suggéra-t-il à son épouse.

Il savait très bien qu'il n'échapperait pas aux explications et autant éviter que son père ne mêle Astoria à tout ça.

La sorcière acquiesça et pressa brièvement son bras, comme pour lui donner du courage, avant de quitter la pièce. Le silence plana quelques secondes entre les deux hommes avant que Drago ne soupire et ne se décide à le briser.

- Je pense que tu as très bien compris, mais je préfère le dire explicitement. Harry n'est pas l'amant d'Astoria, c'est le mien.

Lucius posa une main sur son cœur et se laissa aller à s'asseoir sur le canapé. Il était encore plus pâle qu'à l'ordinaire et pendant un moment, Drago eut peur qu'il fasse une crise cardiaque. Son père était parfois, souvent même, difficile à supporter, mais il l'aimait malgré tout et il ne voulait pas le perdre.

- Tu es gay ? finit-il par demander.

- Non… répondit précipitamment Drago.

Lucius haussa un sourcil, apparemment sceptique quant à la réponse et Drago sut qu'il devait être plus clair.

- Harry est le seul qui… Avant lui, je ne m'étais jamais intéressé aux hommes et depuis lui, aucun autre n'a jamais attiré mon attention.

- Depuis quand ça dure ?

- Presque sept ans, avoua Drago.

Le patriarche massa ses tempes à l'aide de ses doigts avant de se lever et de poser son avant-bras sur le manteau de la cheminée et de poser sa tête dessus.

- Je suppose donc que son divorce n'a rien à voir avec une possible dépendance à l'alcool ou aux drogues ? questionna Lucius, rhétoriquement. Tu comptes divorcer aussi.

Là aussi, ça n'était pas réellement une question.

- Oui et Astoria est d'accord. Nous attendons juste le retour de notre fils à la maison pour le lui annoncer en personne et pour être présent pendant qu'il digèrera la nouvelle, répondit tout de même Drago.

- Drago, nous ne divorçons pas, dit son père. Les Sang-Pur ne divorcent pas, raison pour laquelle la plupart tolèrent les aventures extra-conjugales. Nos mariages sont pour la plupart basés sur le besoin de garder notre lignée pure, pas sur l'amour.

Drago était plus que surpris par le calme de son paternel. Il s'était attendu à des cris, à des menaces, mais pas à ça. C'était presque comme s'il était résigné, peut-être l'était-il réellement en fait.

- C'est facile pour toi de dire ça, tu as aimé ma mère avant même votre mariage, mais moi, celui que j'aime, c'est Harry, que ça te plaise ou non. Si ça n'avait pas été le cas, je n'aurais eu aucun problème à rester avec mon épouse mais voilà, je l'ai trouvé…

- Que de mièvrerie… railla Lucius.

- Je te dis juste les choses telles qu'elles sont. Je ne veux pas d'une relation clandestine toute ma vie et lui, encore moins. La lignée est assurée, c'est bien le plus important pour toi, non ?

- C'est certain, concéda Lucius. Toutefois, j'espérais avoir réussi à t'enseigner le respect des convenances, tu me déçois.

- Oh, ça je le sais, père. Ai-je déjà fait autre chose que te décevoir ? demanda ironiquement Drago.

Sans répondre, Lucius partit et Drago soupira en se laissant aller sur le sofa. Il ne s'était pas attendu à mieux comme réaction de la part de son père. A dire vrai, il s'était même imaginé bien pire mais ça lui faisait mal tout de même, comme à chaque fois qu'il le désapprouvait.

Il avait toujours tout fait pour qu'il puisse être fier de lui, allant même jusqu'à oublier ses propres envies. Son comportement à l'école, la Marque qu'il portait toujours sur son avant-bras… Même Astoria.

Il adorait son épouse mais sans l'insistance de son père, jamais il n'aurait accepté de l'épouser. Cependant, même là, Lucius n'avait pas été pleinement satisfait. Si Astoria répondait à ses critères par la pureté de sa lignée, il aurait préféré une femme qui respecte un peu plus les traditions sorcières des Sang-Pur.

Astoria avait étudié le droit et elle exerçait sa profession avec passion. Pour beaucoup de personnes, ça n'avait rien d'exceptionnel qu'une femme mène une belle carrière mais pour les familles de leur rang, c'était encore inconcevable. En fait, maintenant qu'il connaissait bien le monde moldu, il réalisait que pas mal de sorciers étaient en retard de plusieurs décennies sur leur temps…

Pour en revenir à son père, il aurait aimé que leurs relations soient différentes mais il était tellement froid, distant… Comme il l'avait toujours été en fait. Au final, ce n'était peut-être pas à son père de changer mais à lui d'arrêter d'espérer un changement. Il avait le père qu'il avait, il ne pouvait rien y faire et il se faisait plus de mal qu'autre chose en espérant une évolution qui n'arriverait jamais.

- Ça va ? s'enquit Astoria en massant légèrement sa nuque pour le détendre.

- Ça aurait pu être pire, répondit-il évasivement en haussant les épaules.

- Mais ça aurait pu mieux se passer, devina-t-elle en s'asseyant à ses côtés et en l'attirant à lui.

- Tellement, confirma Drago en soupirant contre le cou de son épouse. Je viens d'annoncer à mon père que je comptais divorcer d'une Sang-Pur pour me mettre officiellement en couple avec un homme. Harry Potter en plus, c'est déjà bien qu'il n'ait pas fait une attaque.

Il préférait ironiser sur le sujet plutôt que de dire à quel point tout ça l'atteignait mais il savait très bien qu'Astoria n'était pas dupe. Leur mariage n'avait peut-être rien de conventionnel mais elle le connaissait par cœur.

- Il se fera une raison, le rassura-t-elle.

- Si tu le dis…

Il était plus que sceptique sur ça. D'autant que cette fois, il doutait fortement que sa mère plaide en sa faveur. Elle était peut-être plus conciliante que Lucius sur bien des points mais le divorce restait quelque chose d'inacceptable pour elle. Drago se souvenait encore de sa réaction quand Théo s'était séparé de Pansy. Elle avait été outrée qu'il bafoue à ce point les traditions. Nul doute que sa réaction serait encore pire en apprenant que son propre fils allait en faire autant.

Enfin, quoi qu'il en soit, le vent soufflait déjà et la tempête était maintenant inévitable.

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Scorpius et Albus étaient en train de réviser dans leur salle commune. Le dernier match de Quidditch de l'année s'était terminé par la victoire des Gryffondor sur l'équipe des Poufsouffle et tout le château était en effervescence. La tour des Serdaigle était l'un des seuls endroits qui conservait son calme légendaire.

Ils auraient pu se rendre à la bibliothèque mais Scorpius avait préféré choisir l'endroit où il ne risquait pas de croiser Rose. Plus les examens approchaient, plus elle devenait insupportable et ça n'était pas peu dire puisqu'il avait toujours eu du mal à y arriver depuis qu'il l'avait rencontré.

- Je n'en peux plus ! s'exclama Albus en refermant son manuel de Métamorphose.

- De toute façon, on a bien avancé, approuva Scorpius en fermant le sien.

Il se laissa aller plus confortablement dans son fauteuil et regarda le ciel à travers l'une des fenêtres de la salle. D'ici moins de trois semaines, les examens commenceraient et dans un mois environ, ils rentreraient pour les vacances d'été.

Déjà une année s'était écoulée et il avait dû mal à réaliser. Il adorait Poudlard et en fin de compte, l'éloignement avec sa famille ne le minait pas tant que ça. Bien sûr, ses parents lui manquaient mais il correspondait beaucoup avec eux et Albus était là. Auparavant, il n'avait jamais vraiment eu d'amis. Dans le cercle des Sang-Pur, il était toujours difficile de savoir ce que les gens pensaient vraiment.

Était-il apprécié pour son nom, pour sa fortune, pour son sang ou juste pour lui ? Mais avec Albus, il n'avait pas à se poser cette question, c'était évident. De plus, son meilleur ami le comprenait parfaitement, lui-même portant un nom qui attirait les gens.

Son ami allait lui manquer durant ces vacances, même s'il était persuadé qu'ils pourraient se voir quelques fois. Là, plus que jamais, il redoutait son retour chez lui.

Il n'en avait parlé à personne pour le moment, mais durant son dernier passage chez ses parents pendant les congés de printemps, il avait trouvé un dossier dans le bureau de son père. Il n'était pas du genre curieux mais il l'avait tenu dans ses mains à la recherche d'il ne savait plus trop quoi et il lui avait échappé.

Il avait alors pu découvrir une demande de divorce à l'amiable, déjà rempli par ses deux parents et daté de la mi-juillet à venir…

- Tu penses à quoi ? s'enquit Albus, les yeux fixés sur lui.

Scorpius soupira, il ne s'était pas confié à son meilleur ami, non pas par manque de confiance mais parce qu'il ne comprenait absolument pas les raisons du silence de ses parents. Si lui n'y parvenait pas, comment Al le pourrait ?

- Rien, éluda-t-il.

- Ecoute, tu as l'air bizarre depuis la rentrée d'avril et j'ai vraiment voulu te laisser le temps de me parler mais… Tu as confiance en moi, non ?

- Bien sûr ! C'est juste que je ne comprends rien alors…

- Je pourrais t'aider ou même si ce n'est pas le cas, ça te ferait peut-être du bien, insista Albus.

Scorpius aurait pu se sentir agacé par l'insistance de son ami mais il savait qu'il ne voulait que l'aider et au final, il avait bien envie de lui parler. Après tout, peut-être qu'à défaut de comprendre, il pourrait l'aider à penser à autre chose le temps que tout s'éclaircisse.

- En fait, j'ai trouvé une demande de divorce dans le bureau de mon père, pendant les dernières vacances.

- Oh ! s'exclama son meilleur ami, l'air désolé.

- Ouais, elle était datée de la mi-juillet donc quoi qu'il arrive, ça se fera à ce moment-là.

- Je comprends que tu sois triste. Quand j'ai appris…

- Non, tu n'y es pas du tout, l'interrompit Scorpius. Je ne suis pas triste qu'ils se séparent. Je sais depuis longtemps qu'ils ne s'aiment pas et je savais qu'un jour peut-être, l'un d'eux voudrait se séparer de l'autre pour vivre sa vie autrement. Tant qu'ils sont bien, ça me va. C'est juste que ça me perturbe qu'ils ne m'en aient pas parlé. Ils ne m'ont jamais rien caché… Enfin, pas depuis qu'ils jugent que je suis capable de comprendre.

- Peut-être qu'ils voulaient juste attendre les grandes vacances pour avoir le temps de gérer ça avec toi, proposa Albus après un temps de réflexion.

- Justement, ça ne leur correspond pas. Ils me connaissent bien et ils doivent parfaitement savoir que cette annonce ne m'aurait pas perturbé plus que ça. La preuve, je suis plus perturbé par leur silence que s'ils m'avaient tout dit.

Il avait vraiment tourné ça dans tous les sens sans parvenir à trouver une explication plausible. Quelque chose clochait et il était certain que leur silence n'avait rien à voir avec lui.

- Peut-être que c'est juste qu'ils ne veulent pas que ça se sache pour le moment ? suggéra Albus.

- Je n'ai peut-être que onze ans, mais j'ai toujours su tenir ma langue, se défendit Scorpius.

- Oui… Bon… Je ne sais pas.

- Moi non plus et c'est bien ça le problème.

Un silence s'installa puis Albus afficha un petit sourire.

- N'empêche, tu imagines, nos parents seront tous célibataires d'ici peu, lâcha-t-il.

- Oui, et ? demanda Scorpius, perplexe.

- Imagine si mon père tombait amoureux de ta mère ou si la mienne tombait amoureuse du tien ! s'exclama Albus que la perspective semblait enchanter.

Scorpius avait du mal à s'imaginer l'un de ses parents avec ceux d'Albus mais pourquoi pas, après tout. Au moins, il n'aurait plus à s'inquiéter d'être séparé trop longtemps de son meilleur ami.

- Je pensais que tu n'étais pas prêt à accepter le fait que tes parents refassent leurs vies, s'amusa Scorpius.

- Bah, si ça veut dire qu'on se verra une semaine sur deux pendant les vacances, je suis prêt à faire un effort.

Les deux garçons rigolèrent ensemble avant de décider de sortir prendre l'air dans le parc ensoleillé de Poudlard.

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Aujourd'hui était un jour très important pour Harry, c'était les trente-huit ans de Drago mais cela faisait aussi six ans jour pour jour que leur relation était devenue sérieuse. Harry s'en souvenait comme si c'était hier.

Tout avait commencé dans ce couloir du Ministère, pendant la fête de Noël. Ils s'étaient croisés et avaient eu cette discussion improbable sur leurs mariages et l'orientation sexuelle d'Harry, puis ils étaient partis ensemble, ce qui était encore plus improbable que le reste au final…

Encore aujourd'hui, Harry avait du mal à comprendre ce qui s'était passé à ce moment-là. Peut-être que l'alcool qu'ils avaient bu chacun de leur côté tout au long de la réception avait fait tomber les barrières entre eux ? Peut-être que c'était juste le destin qui avait pris le contrôle… Non, Harry ne savait vraiment pas expliquer comment il s'était retrouvé dans cette chambre d'hôtel avec Drago Malefoy, son ancien ennemi d'école.

Bien sûr, il avait fantasmé un bon nombre de fois sur le blond qu'il croisait régulièrement au Ministère ou à d'autres endroits du monde magique. Leur relation s'était calmée, plus de haine, plus d'insultes, mais pas d'amitié ni de complicité non plus. Avant de finir dans le même lit, leurs interactions s'étaient limitées à des saluts cordiaux, rien de plus, rien de moins, puis tout avait basculé.

Les premiers temps après ce fameux soir, ils n'avaient fait que coucher ensemble, évitant de parler de quoi que ce soit. Harry se souvenait très bien que ses sentiments étaient venus très rapidement, peut-être même qu'ils avaient été présents dès le début voire même avant sans qu'il ne s'en rende compte, mais il avait eu du mal à les avouer que ce soit à Drago, à Ginny ou même à Hermione.

Aussi surprenant que cela puisse être, c'était Drago qui s'était déclaré, le jour de son anniversaire, six ans plus tôt. Harry ne se souvenait plus des mots exacts, mais alors qu'ils se remettaient d'un orgasme, il avait suggéré à l'ancien Serpentard de partir pour fêter son anniversaire avec une personne qu'il aimait et Drago avait répondu que c'était ce qu'il faisait en ce moment même.

Il avait dit ça l'air de rien, mais Harry avait très bien ressenti sa nervosité et il s'était empressé de le rassurer autant que lui l'avait été par sa déclaration.

Si tout avait commencé aux alentours de Noël, pour Harry, le vrai début de leur relation était ce jour-là, dans cette chambre d'hôtel, pour les trente-deux ans de Drago.

- A quoi tu penses ? demanda Drago en l'enlaçant tendrement.

- A toi, répondit Harry avant de l'embrasser.

- Tu es définitivement trop sentimental, se moqua-t-il.

- Mais tu m'aimes comme ça.

- C'est vrai, approuva Drago avant de s'emparer de ses lèvres pour un nouveau baiser.

Ils se trouvaient tous les deux dans le salon de la maison de Harry. Lily se trouvait chez sa mère et comme toujours dans ces cas-là, Drago passait la semaine chez lui.

- J'ai envie de sortir fêter ton anniversaire, avoua Harry.

- Tu sais très bien que c'est risqué…

- Oui je sais mais si on allait dans un restaurant moldu un peu perdu, avoue qu'on ne risquerait pas grand-chose.

Ce n'était clairement pas raisonnable, mais ça faisait six ans qu'ils vivaient dans le secret et Harry en avait marre. Alors bien sûr, il ne voulait pas blesser ses enfants et il n'irait pas jusqu'à se promener main dans la main avec Drago en plein Londres tant qu'il ne leur aurait pas parlé, mais ça ne voulait pas non plus dire qu'ils ne pouvaient rien faire.

- Tu penses à quoi ? demanda Drago, sur ses gardes.

- Je connais un petit restaurant en Cornouailles, il est toujours très peu fréquenté et la saison haute n'a pas encore vraiment commencé. Les chances qu'on tombe sur un sorcier sont presque nulles.

Drago prit le temps de la réflexion avant d'enlacer Harry.

- Je serais ravi d'aller dîner avec toi et je sais très bien que tu ne prendrais pas le risque si tu n'étais pas sûr de toi. Allons-y, décida Drago, un grand sourire aux lèvres.

Harry lui répondit par un baiser passionné avant de se rendre jusqu'à la salle de bain pour se préparer, partageant son espace avec Drago pour qu'il en fasse autant.

Oui, aujourd'hui était un jour important, encore plus qu'il ne le pensait, puisqu'ils allaient sortir ensemble pour la première fois en six ans.

Et voilà tout le monde !

ALors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Le divorce d'Harry n'est plus un secret et pour la première fois, il va se montrer en public avec Drago !

Bisous à toutes et à tous et à la semaine prochaine !