Coucou à tous, voici le chapitre suivant! Comme d'habitude, je ne sais pas comment tourneront les choses, j'avais 8 chapitres écrit d'avance et potasse donc pour la suite. Lire vos reviews m'aide à trouver l'inspiration alors merci beaucoup pour votre soutien!
Shaniice : Hello toi! Oui il sera intéressant de voir comment réagira Aria face à l'arrivée de Côme. Quant à Magnus, ce n'est pas qu'il ait des craintes concernant la réaction d'Alec, c'est qu'il n'a pas encore trouver le bon moment pour lui en parler. On voit que ces deux-là manquent cruellement de temps tous les deux. Le quotidien est une course contre la montre continue mais malgré tout, ils restent très unis. Merci pour ta review ma fidèle lectrice ^^
Oryla : Coucou! Oui Victor connait bien notre Magnus au grand coeur et savait qu'il pourrait compter sur lui ;) Reste à savoir quelle dynamique va apporter ce nouveau membre dans la famille et comment vont se dérouler les choses ;) Merci beaucoup pour ta review ^^
Caladhiel91: Coucou! Je suis heureuse de lire de nouveau tes reviews et d'avoir de tes nouvelles. J'espère que cette suite te plaira!
Natty Caro : Coucou toi! Merci de ton soutien, je suis heureuse que mes chapitres continuent de te plaire ;) à bientôt!
Bonne lecture à tous!
Chapitre 7 – Faire les bons choix
PDV Aria
Assise dans le bus scolaire qui me ramenait à la maison en compagnie d'Aaron et Manon, j'étais aux anges. Le ciel s'était éclaircit, la pluie avait enfin cessé, je me sentais bien et en sécurité.
— Tu es vraiment à part Miss Aria Diva, commenta Aaron en souriant.
Perplexe, je fronçai les sourcils.
— Pourquoi cela ? m'enquis-je.
— À choisir, tous les enfants préféraient ne pas être contraints de prendre le bus tu sais, m'expliqua Manon à son tour.
— Ah bon ? Ça ne vous plaît pas ? les questionnai-je, un peu surprise.
— Non. Nos parents travaillent beaucoup, ils ne peuvent pas nous récupérer le plus souvent et crois-moi qu'ils le regrettent et nous aussi, s'exprima Aaron tristement.
— Toi, ce fut quand même ta demande, me rappela Manon.
— Oui mais c'est parce que mes pères n'étaient pas libres également cette semaine, leur expliquai-je.
— Je suis sûr qu'ils auraient fini par trouver une solution si tu n'avais pas autant insisté pour cette option, dit Aaron.
En ce moment j'avais vraiment l'impression de mal agir et d'être jugé en permanence alors que je souhaitais juste vivre un peu plus librement. Je sentis la tristesse m'envahir.
— Hey ne fais pas cette tête ! Nous sommes heureux que tu fasses le trajet avec nous maintenant ! me rassura-t-il en passant un bras protecteur autour de mes épaules.
Je sentis le rouge me monter aux joues. Je lui fis un petit sourire crispé.
— Ah ! C'est ton arrêt ! m'informa Manon.
— Oh déjà ! fis-je, déçue. Merci Manon.
— De rien, soit prudente en rentrant.
— Ça va aller, je ne suis qu'à 5 minutes.
— Oui...bon, sois prudente tout de même, insista Aaron à son tour.
— Promis, leur fis-je. À demain !
Je saluai mes amis, puis pris la direction de l'appartement. Marcher sans adultes dans la rue était un sentiment enivrant. D'autres élèves que je ne connaissais pas étaient également descendus à mon arrêt. Ils discutaient gaiement, chahutaient ou se courraient après sur le trottoir, je me sentais bien et en sécurité. Je réalisai que je n'arrêtais pas de penser à ça, à ma sécurité. C'était probablement à cause de mon père et de ses angoisses. J'avais bien intégré que je devais être prudente et je le serai.
J'arrivai à l'appartement sans encombre. À peine avais-je franchi le seuil, que j'entendis le téléphone entrain de sonner. J'allai décrocher tout en levant les yeux au ciel. Mon père était vraiment trop prévisible.
— Je suis à la maison Papa, saine et sauve, le devançai-je.
— Oh, tu savais que c'était moi.
— Bien sûr.
— Je suis rassuré maintenant que tu es rentrée. Tout s'est bien passé ?
— Oui parfaitement, puis nous sommes plusieurs à descendre à mon arrêt, tu n'as pas à t'en faire.
—Très bien. Je t'ai préparé un goûter avant de partir, il est dans le four. Prends une douche et fais tes devoir. Daddy aura le temps de rentrer pour dîner avec toi.
— D'accord, merci papa.
— Je t'aime ma princesse.
— Je t'aime aussi, bisou.
Je raccrochai puis me dirigeai aussitôt dans la cuisine à la découverte du fameux goûter préparé par mon père.
Chouette ! Une tarte aux pommes !
J'en raffolai et celle de mon père était vraiment excellente. Le fumet qui se dégagea du four me mit l'eau à la bouche. Je me lavai les mains puis m'en coupai une part que j'engloutis tout en me dirigeant vers ma chambre. Je pris ma boîte secrète puis en sortie la liste des hôpitaux psychiatrique que j'avais pu rédiger grâce à internet, je pris aussi un plan de la ville et mis le tout dans ma poche arrière, attrapai mes clés puis sortis de l'appartement.
Mon cœur battait la chamade tandis que l'ascenseur me conduisait au rez-de-chaussée, quelque part je savais que j'avais tort de faire cela. Mon corps me le disait, ma conscience me le disait, mais mon besoin de découvrir la vérité sur ma mère me démangeait. Je ressemblais comme deux gouttes d'eau à mon père sauf pour le nez et la bouche, ça je les tenais de ma mère. Bien que je ne savais pas du tout à quoi elle ressemblait, c'était plutôt évident et c'était la seule information dont je disposais pour essayer de l'imaginer. Je me demandais de quelle couleur étaient ses yeux, si elle avait les cheveux lisses ou ondulés comme les miens, comment était sa voix et son sourire et surtout, au-delà du physique, je me demandais pour quelles raisons elle m'avait abandonné...que s'était-il passé entre elle, Papa et Daddy...mes interrogations étaient nombreuses.
L'hôpital où je me rendais se situait à 5 kilomètres, je devais prendre le bus pour m'y rendre sauf que l'arrêt près de mon immeuble n'allait pas dans la bonne direction, je devais marcher quinze minutes jusqu'au prochain. Sans me décourager, je me mis en route. Dix minutes plus tard, plus j'avançais et plus je commençais à douter du succès de mon plan. Certaines personnes que je croisai me dévisagèrent étrangement. Un type grand de taille avec une casquette de baseball sur la tête me souria curieusement, un groupe de jeune, visiblement des lycéens, se retournèrent à mon passage en ricanant. Mal à l'aise, je réajustai mon sweat, abattis ma capuche sur ma tête et baissai les yeux tout en continuant d'avancer. J'espérais passer inaperçu de cette façon. Probablement que ma mauvaise conscience et mon anxiété me jouaient des tours. Oui, je devenais parano c'est certain ! Après tout, il n'y avait aucune raison logique qui justifierait que des inconnus me dévisagent ou ricanent à mon sujet. Tout à coup, je butai violemment dans quelque chose...ou peut-être quelqu'un ?
— Hey ! Attention ! me somma une voix.
Ah...c'était donc la deuxième option.
Je relevai la tête en me frottant l'arête du nez. Le choc m'avait un peu sonné. Je finis par voir clairement mon interlocuteur et en restai coi.
Merde, merde, merde ! Je n'avais pas de chance aujourd'hui !
— A-Aria ?
— Salut Aaron...fis-je timidement.
— Mais enfin que fiches-tu ici ?! Et pourquoi ne regardais-tu pas devant toi ! me sermonna-t-il aussitôt.
Putain mais c'était quoi son problème ?
— Je...commençai-je.
— Oui j'écoute ! me coupa-t-il sévèrement, ce qui m'agaça.
— Arrête de me crier après ! m'énervai-je. Puis ce ne sont pas tes affaires, salut ! dis-je en recommençant à avancer.
— Oh ! Pas si vite ! fit-il en attrapant la capuche de mon sweat.
— Mais lâche-moi enfin ! pestai-je.
— Très bien, très bien ! On se détend. Je m'excuse d'avoir crié. Sincèrement. Mais enfin, que fais-tu seule dans la rue ? À marcher comme ça sans regarder où tu vas ? Imagine si tu étais tombé sur un psychopathe ou un type bourré ?!
— Tu exagères...
— Je n'exagère pas Aria. Alors que fais-tu ici ?
— Et toi ? éludai-je.
Il leva sa main gauche d'où il tenait son ballon de basket puis me regarda comme si j'étais bête.
— Tu vas t'entraîner. Je vois, compris-je.
— J'ai un match amical avec des copains plus précisément.
— Ben vas-y. Tu vas être en retard, lui dis rapidement, trop impatiente de me débarrasser de lui et de ses questions.
— Bien essayé. Tu sais quoi ? Tu as deux solutions. Sois je t'accompagne là où tu te rendais avec tant de mystère, soit je te raccompagne chez toi.
— Aaron, sérieusement ! Tu abuses-là !
— Pas du tout. Drew et Sofiane seraient là, ils agiraient de la même façon...surtout Drew...je devrais peut-être l'appeler tiens, me menaça-t-il, en sortant son téléphone.
Je croisai les bras en le regardant faire.
— Tu penses que je bluff ? fit-il en lançant l'appel.
Si Drew se retrouvait informer de tout ça, premièrement je me ferai sacrément disputer par lui. Tout comme mon père, il était extrêmement protecteur envers moi sans parler du fait que son sens moral était bien trop élevé pour qu'il cautionne mes agissements et ce plan. Il dit toujours que les secrets n'apportent que souffrance et déception. Oncle Victor se retrouverait aussitôt au courant et par conséquent mon père. Drew était mon meilleur ami depuis toujours. Il ne mentait jamais, n'agissait jamais de façon irréfléchie, il était loyal et dévoué à sa mère et à tous ceux qu'il aimait. Je pouvais lui confier mes inquiétudes, mes angoisses, mes peurs, il savait aussi que l'absence de mère dans ma vie me pesait mais ça s'arrêtait là. Je n'avais pas osé lui en dire plus, ni lui parler de mon plan car il aurait insisté pour que j'en parle avant tout à mes pères, chose que je voulais éviter à tout prix.
J'ôtai le téléphone des mains d'Aaron puis raccrochai aussitôt.
— Très bien tu as gagné ! Je me rends à l'hôpital La Sainteté.
Je pouvais bien le lui dire, ça m'étonnerait qu'il connaisse cet hôpital et encore moins sa spécialité...
Mon ami fronça les sourcils.
— La Sainteté ? Mais c'est un hôpital psychiatrique ! s'exclama-t-il.
Encore une fois, j'en restai sans voix.
— Comment sais-tu ça toi ?
Je le sais c'est tout.
— Menteur ! C'est donnant donnant !
Il soupira.
— Mon père y travaille...
— Quoi ? Mais...mais...attends. Je pensais que ton père était orthoptiste.
Aaron soupira de nouveau.
— Mon beau-père est orthoptiste, mon père est aide-soignant à La Sainteté.
J'étais choquée. Ça faisait trois ans que je connaissais Aaron et Manon. J'avais toujours pensé que Marc, le mari de leur mère était leur père. J'étais loin de me douter qu'il était en réalité leur beau-père.
— Pourquoi ne l'avoir jamais dit ? Les familles recomposées ne sont pas une honte, regarde la mienne.
— C'est une longue histoire mais pour faire court, Marc s'occupe de nous depuis nos deux ans, pour Manon et Moi, c'est lui notre père. On a appris qui était notre père biologique il y a trois ans, quand nous sommes venus vivre ici. Ma mère savait qu'il vivait dans le coin alors, elle a décidé de nous dire la vérité à son sujet puis il voulait nous rencontrer donc...
— Waouh...c'est...
— Fou hein ? Je sais.
— Pas tant que ça, fis-je en soupirant. Si je veux me rendre à cet endroit, c'est parce que je recherche... ma mère.
Aaron manqua de faire tomber son ballon. Il écarquilla ses yeux bleus de surprise.
— Elle est en vie ? Tu nous a dit qu'elle était morte ! Décidément, nous manquons cruellement d'honnêteté dans notre groupe !
— Je n'ai pas voulu vous mentir, au début je pensais réellement qu'elle l'était...c'est une longue histoire.
— Très bien. Je ne sais pas ce que tu as en tête mais de toute évidence, ta façon de vouloir procéder n'est pas la bonne. Il y a énormément d'hôpitaux psychiatriques puis tu ne sais même pas si ta mère est réellement internée dans cette ville. Est-ce que je me trompe ?
— C'est vrai. J'ai juste une intuition.
— Pourquoi ne pas demander de l'aide à ton père ? Il a forcément les réponses lui !
— Je ne veux pas le mêler à ça ainsi que Daddy.
Aaron soupira.
— Ils y sont déjà mêlés, se sont tes pères. Je te raccompagne chez toi. Tu me raconteras toute l'histoire en route.
— Quoi ? Mais...
— Aria, tu es très intelligente je le sais mais aussi très têtue alors tu vas me raconter et je te promets de t'aider dans ton entreprise en échange.
— Vraiment ?
— Oui, je préfère t'aider. Autrement, je me ferai trop de soucis pour toi, me dit-il avec un petit sourire.
L'idée qu'il s'inquiétait pour moi me faisait étrangement plaisir.
— Marché conclus. Je te raconte et tu m'aides mais à une condition.
— Je dois garder le secret j'imagine, comprit-il.
— Exactement.
— Avec tout le monde ? Même Drew et les autres ?
— Je pense que c'est le mieux pour le moment.
— D'accord. On fera comme tu le voudras mais si ça devient trop dangereux, on arrête tout, me dit-il, très sérieusement.
Aaron me raccompagna chez moi et ce, jusqu'à la porte d'entrée avant de sprinter jusqu'à son match. La phase une de mon plan avait été un fiasco mais maintenant que je savais que j'allais avoir de l'aide, j'étais plutôt confiante. Aaron n'était pas emballé par l'idée de cacher tout ceci à mes pères, il était même plutôt contre mais il m'avait tout de même promis de respecter ma décision et de m'aider dans certaines mesures. Quand je lui avais demandé de préciser lesquelles, il m'avait simplement répondu que je les découvrirai bien assez tôt.
Je rangeai mon plan et ma liste dans ma boîte secrète puis m'installai à mon bureau pour commencer mes devoirs. J'étais impatiente que Daddy rentre et me raconte sa rencontre avec Mme Young. J'avais la sensation étrange d'être à un tournant de ma vie, comme si toutes les décisions que je prenais actuellement allaient jouer un rôle décisif sur ce que sera mon avenir.
J'espérais juste ne pas faire les mauvais.
PDV Alec
— Je suis rentrée Princesse ! informai-je ma fille en m'affalant de fatigue sur le canapé.
J'étais complètement épuisé de ma journée. Une tonne de copie attendait d'être corrigée qui plus est, la nuit risquait d'être longue. Ma fille arriva dans le salon en sautillant puis vint se blottir dans mes bras.
— Coucou Daddy !
Je lui caressai tendrement les cheveux.
— Alors et cette journée ? la questionnai-je.
— Pas mal. C'était cool le bus !
— J'en suis ravi Ma Princesse. Tu es une jeune fille de plus en plus indépendante maintenant.
— Est-ce que c'est mal ?
— Pas du tout. C'est juste que ton père et moi allons avoir besoin d'un temps d'adaptation j'imagine. Accepter de te voir grandir.
— Surtout papa, rétorqua-t-elle.
— Tu sais Ma Princesse, je t'aime de tout mon cœur mais ce qu'éprouve ton père pour toi est indescriptible. Il t'a eu très jeune comme tu le sais. À 18 ans, il a tout sacrifié pour te donner tout l'amour, l'éducation et le confort nécessaire. À l'instant où il a su qu'il allait devenir père, plus rien d'autre n'a compté à part toi. Je te dis tout cela pour que tu sois plus patiente avec lui et que tu essaies de comprendre à quel point ça peut être difficile pour lui de lâcher prise. Il ne s'en remettra jamais s'il devait t'arriver quoique ce soit et moi non plus, je ne pourrai jamais me le pardonner. C'est notre rôle de te protéger et de te préserver le plus longtemps que possible.
Aria ne trouva rien à redire ce qui était très rare. Elle resta là, blottie sagement dans mes bras. Le silence qui régnait dans l'appartement était réconfortant. J'étais heureux de ce moment de tendresse entre nous. Un gargouillis se fit entendre quelques minutes plus tard, ce qui nous fit rire tous les deux.
— J'en connais une qui a faim ! la taquinai-je. Je vais préparer le dîner. Ça te dit des lasagnes et une salade ?
— Oui ! Papa à fait une tarte aux pommes aussi. Elle est délicieuse !
— Ce sera parfait pour le dessert. As-tu terminé tes devoirs ?
— Oui ça y est. En parlant de devoir Daddy, qu'est-ce que ça a donné avec Mme Young ?
Elle avait attendu une bonne trentaine de minutes avant de me questionner à ce sujet alors que j'étais convaincu que cette question lui brulait les lèvres depuis mon arrivée.
— Ce fut...intéressant, dis-je évasivement. Tu en sauras plus dès que j'aurai discuté avec ton père.
— Ça a l'air grave, s'inquiéta-t-elle.
— Grave n'est pas le bon terme. Important dirons-nous.
— Ah...
Je lui fis un bisou sur le front.
— Ne t'angoisse pas Ma Princesse. D'accord ?
Entendu.
Nous partîmes préparer le dîner. Aria m'aida avec la salade tandis que je préparai la farce pour les lasagnes. Je l'observais du coin de l'œil, elle semblait préoccupée. Visiblement, je n'avais pas réussi à l'apaiser. J'aurai souhaité lui parler de l'objet de ma rencontre avec sa maîtresse sauf que je ne le pouvais pas tant que je n'en avais pas discuté avec Mag's. Malheureusement, elle allait devoir faire preuve de patience. Je mis les lasagnes au four puis activa le minuteur.
— Merci de votre aide Chef Aria, lui dis-je en lui faisant une petite révérence.
— De rien Chef Daddy, me répondit-elle en imitant mon geste.
On éclata de rire.
— Le dîner sera prêt dans trente minutes. Que souhaites-tu faire en attendant ?
— Tu n'as pas de copies à corriger ? me demanda-t-elle aussitôt.
— Si mais je le ferai plus tard. Je préfère que l'on passe du temps ensemble.
— Dans ce cas, on peut regarder un film !
— Vendu !
On s'installa de nouveau dans le salon. Aria choisi de mettre le film du Roi Lion. Nous l'avions déjà visionné je ne sais combien de fois mais on ne s'en lassait pas. Une fois les lasagnes prêtes, je nous fis deux plateaux puis nous dinâmes devant la télé. Si Mag's avait été là, il n'aurait pas apprécié. Pour lui, les repas devaient se prendre à table et surtout pas avec la télé allumée car cela empêchait le dialogue. Aria et moi le faisions souvent, c'était notre petit secret. On termina le film puis elle partit se préparer pour la nuit. Je mis la vaisselle dans le lave-vaisselle, le mis en route, éteignis les lumières puis rejoignis ma fille dans sa chambre pour la border. Les années passaient mais une chose ne changeait pas, le rituel du soir. Que ce soit avec Mag's ou moi, tous les soirs sans exception, l'un de nous la bordait, voire les deux, quand on en avait la chance.
— Toutes tes affaires sont prêtes pour demain mon cœur ?
— Oui Daddy.
— Tu as bien tes clés, ton inhalateur, ta carte de bus?
— Affirmatif !
— Quelle demoiselle responsable fais-tu !
— Une lueur étrange traversa son regard à ces mots.
— Tu n'es pas d'accord ? m'enquis-je aussitôt.
— Si si, je suis responsable ! affirma-t-elle.
Sa réponse ne me rassura pas. J'avais comme une étrange sensation.
— Aria, tu sais que si tu as la moindre interrogation, la moindre crainte, tu peux nous en parler à ton père et moi. Nous sommes là pour toi et nous le serons toujours. On peut tout entendre, on peut aborder tous les sujets.
Aria me fixa étrangement une minute. Elle semblait vouloir me dire quelque chose.
— Tous les sujets...répéta-t-elle, distraitement.
— Oui, tous les sujets.
Elle me fixa de nouveau. Là, c'était sûr, elle avait quelque chose sur le cœur. Elle soupira.
— Je suis fatiguée. Il est temps pour moi de dormir je pense.
Pas très subtile sa façon de couper court à la discussion. Je décidai de ne pas insister néanmoins car il était tard en effet, elle devait se reposer.
— Très bien. Bonne nuit mon ange. Je t'aime.
— Je t'aime aussi papa.
Ça me faisait toujours quelque chose quand elle m'appelait papa au lieu de Daddy. Même si je savais que dans son cœur, Daddy ou papa ne faisait aucune différence. C'était juste une façon de nous différencier Mag's et moi, quand elle nous appelait.
Je refermai la porte de sa chambre puis partis m'enfermer dans mon bureau pour corriger mes copies. Mag's devrait être à la maison dans une heure. J'avais beaucoup de chose à lui raconter. Simon et Izzy qui revenaient en France, Mme Young qui souhaitait faire sauter une classe à Aria et cette dernière qui visiblement, nous cachait quelque chose. Je partis me préparer une tasse de café puis m'installai à mon bureau en soupirant, la nuit risquait d'être vraiment longue.
Fin du chapitre!
