Voilà la fin de mon histoire. J'espère que vous aurez eu autant de plaisir à la lire que j'en ai eu à l'écrire.
- Jake, parle-moi, supplia sa mère alors qu'il continuait à s'affairer.
Décidément, c'était le mot du jour. Elle s'assit sur le lit de son fils attendant qu'il la rejoigne. Cependant, il n'en fit rien préférant continuer son pseudo rangement. En voulant attraper un sac de sport, il fit tomber une veille boite à chaussures dont il avait oublié l'existence Son contenu se répandit sur le tapis. Sa mère se précipita pour l'aider à ramasser. Elle prit un des papiers dans les mains et constata que c'était une photo. Puis elle en récupéra une deuxième puis un petit mot que Jake s'empressa de lui arracher des mains.
- Je croyais que tu avais tout jeté , déclara-t-elle avec étonnement.
Elle lui tendit le reste de photos et il les remit précieusement dans leur boîte tout en essuyant une larme solitaire. Ce qui n'échappa pas à l'œil aiguisé de sa mère
- Je n'ai pas pu m'y résoudre. Malgré la colère et l'incompréhension. Je ne pouvais pas faire un trait sur notre amitié.
Elle se rassit sur le lit et l'invita à faire de même.
- Bon. Tu peux me dire ce qui te torture l'esprit depuis que tu es de retour. Tu en as gros sur le cœur et même si tu fais tout pour le cacher, je suis ta mère. Je vois que tu luttes contre quelque chose. Laisse-moi t'aider.
Elle lui pressa la main et le força à s'asseoir à ses côtes. Les dernières barrières de Jake cédèrent.
- Ryder et moi, on s'est retrouvé à New York. Cinq ans après et je tombe nez à nez avec lui alors que ma copine me présente son frère. Ryder s'est avéré être le meilleur ami du frère de Lola. Putain de hasard hein ?
- Je dirais plutôt que le hasard fait bien les choses, déclara sa mère. Vous étiez comme les deux doigts de la main au lycée. Je n'ai jamais compris ce qu'il s'était passé à l'époque.
Jake lui résuma alors les grandes lignes de la soirée du bal.
- On en a discuté et puis j'ai retrouvé mon ami. Notre amitié est repartie de plus belle.
- C'est bien ça. J'ai toujours aimé Ryder. Mais il y a forcément autre chose. Mon fils, je te connais presque comme si je t'avais fait.
Jake laissa échapper un petit rire. Il ne pouvait pas cacher grand chose à sa mère.
- Mon chéri, je vais être franche avec toi. J'ai toujours pensé qu'il y avait un peu plus que de l'amitié entre vous.
Et apparemment, elle était plus clairvoyante qu'il ne le pensait. Il ne rebondit pas face à cette déclaration et continua :
- Il m'a caché certaines choses à l'époque. Mais en fait je n'ai pas été totalement honnête avec lui non plus. Je suspectais le fait que je lui plaisais et je me suis posé énormément de questions. D'abord sur lui, sur ce que j'avais pu faire pour... Bref tu vois. Et puis je me suis posé des questions sur moi-même, sur ce qui j'étais, ce que je voulais et ce que je ressentais. Le soir du bal lorsque j'ai dit...ce que j'ai dit, je me suis pris une claque. A peine les mots ont franchi ma bouche que je les ai regrettés immédiatement. Parce que ça ne me ressemblait pas, parce que c'était me mentir à moi-même. Et quand il a disparu, je suis parti complètement en vrille.
- Je m'en souviens. Trop bien même
- Je suis désolé de t'avoir fait subir ça.
- Je sais mon chéri. Chacun réagit de manière différente. Il t'a fallu toucher le fond pour te relever plus fort que jamais.
- La vie a suivi son cours. Sauf que le revoir m'a fait réalisé qu'une partie de moi manquait.
Il ferma les yeux. Il sentit une légère pression sur ses doigts, signe d'encouragement de sa mère. Il prit alors une profonde inspiration et murmura :
- Lui. Ce vide que je ressentais parfois, c'était lui qui me manquait. Notre histoire a toujours eu un goût d'inachevé...
- Tu es amoureux mon chéri. Depuis tout ce temps, tu l'aimes.
- Non, répliqua Jake brutalement.
Puis après un bref instant de réflexion.
- Si tu as raison. Je suis éperdument et irrémédiablement amoureux de Ryder. Et ça fait tellement mal.
A quoi bon continuer de nier. Il s'était voilé la face pendant cinq ans. Il était conscient à présent que chacune de ses relations avaient pâtis de ses sentiments refoulés. Il avait cherché un peu de Ryder dans chacune de ses conquêtes. En vain.
- Est-ce que vous en avez parlé ? Est- ce qu'il sait ce que tu ressens pour lui ? C'est pour ça que tu es si mal depuis le début des vacances ? Il t'a rejeté ?
- Non, la coupa brusquement Jake. Il ne sait rien. On a partagé des …
Il chercha ses mots.
- Des moments ambigus. Enfin je me fais sûrement des idées et je me laisse certainement influencer par mes sentiments. Et...Et si je me trompe et que je m'ouvre à lui, je vais le perdre.
- Et moi je ne veux pas perdre mon fils.
Ces mots firent réagir Jake. Il observa longuement sa mère. Il voyait que l'inquiétude qu'il avait perçu dans sa voix n'était pas feinte.
- Je ne suis pas prête à te voir sombrer, consumé par tes sentiments. Tu es courageux mon fils. Tu as un choix à faire et même si je ne connais pas le Ryder d'aujourd'hui, je sais que tu pouvais tout dire au Ryder de l'époque. Et si votre amitié ressemble un tant soit peu à votre amitié au lycée, alors à ta place je foncerais discuter avec mon meilleur ami.
Jake serra sa mère dans ses bras pour trouver un peu de réconfort et puiser un peu de courage.
- Merci.
OooOooOooOooOooOooOooO
Ryder tendit la main par dessus la table et entrelaça leurs doigts.
- Sacrées vacances.
Il n'avait rien trouvé de plus intelligent à dire.
- Je te le fais pas dire. Mais finalement je suis content qu'on m'ait bousculé dans mes certitudes.
Sans lâcher la main de Ryder, Jake contourna la table et vint se placer dans son dos, calant son menton dans le creux du cou son amant.
- Ça aurait été dommage qu'on se loupe encore. Il nous a fallu cinq ans pour en arriver là. Tout ce temps perdu...
Ryder lui embrassa le bout des doigts.
- Même si on s'était dit les choses au lycée, l'un comme l'autre, on n'était pas prêt. Etre loin l'un de l'autre nous a permis de nous construire, de découvrir ce que nous voulions. C'est grâce à ça que l'on est qui l'on est aujourd'hui. On en a bavé mais c'était pour mieux se retrouver. Le destin nous a joué un tour dont lui seul à le secret.
- T'es un grand romantique en vrai, ricana Jake en lui déposant un baiser au creux de la clavicule.
- Et tu n'as pas encore tout vu, répliqua Ryder en réprimant un gémissement.
Il se leva et entoura la taille de Jake, glissant les mains sous son t-shirt. Celui-ci passa les bras autour du cou de son amant, jouant avec une mèche de cheveux.
- Tu sais, j'ai encore du mal à réaliser que tout ça est réel, murmura Ryder en posant son front contre celui du jeune métis.
Ce dernier ne dit rien. Il fit courir son pouce le long de la nuque du jeune homme puis suivit sa colonne vertébrale nue provoquant un doux frisson chez celui-ci.
- Tu me tortures là, chuchota Ryder.
Arrivée plus bas, la main passa la barrière élastique du jogging et se cala sur une fesse. Qu'il pinça.
- Eh. Pourquoi tu as fait ça ? s'exclama Ryder.
- Pour te prouver que tu ne rêves pas.
- Et tu n'as rien trouvé de mieux ?
- C'est vrai que j'aurais pu faire ça, répondit Jake en s'emparant de ses lèvres, mais ça aurait été beaucoup moins drôle.
Le baiser se poursuivit. D'abord pudique, presque timoré, il se transforma en quelque chose de plus passionné, sensuel. Les doigts de Jake se perdirent dans la chevelure de Ryder qui lui agrippait la taille, ne voulant rompre ce contact sous aucun prétexte. Après de longues secondes, ils s'écartèrent l'un de l'autre pour reprendre leur souffle. Ils se sourirent et Jake lui effleura brièvement les lèvres. De légers baisers qui devinrent petit à petit plus avides de désir. D'un mouvement commun, ils reculèrent jusqu'à ce qu'ils basculent sur le canapé. Jake se releva et commença à retirer son T-shirt. Ryder se mordilla la lèvre reluquant sans aucune gène le spectacle qui s'offrait à lui.
- Je t'aime, lâcha-t-il soudain
Les deux hommes se dévisagèrent de longues secondes. Puis Jake se pencha sur le jeune homme, plaquant son corps au sien. Il l'embrassa langoureusement puis lui chuchota à l'oreille:
- Moi aussi je t'aime.
Et ils laissèrent leur désir reprendre le contrôle et les consumer pleinement.
Ce fut le claquement d'une porte qui les réveilla brusquement plusieurs heures après. Le temps de reprendre leurs esprits, Brett faisait déjà son apparition dans le salon. Face à la situation qui laissait aucune place à l'imagination il se couvrit les yeux et se retourna vivement. Jake et Ryder couvrirent le reste de leur dignité dans le plaid qui se trouvait là mais c'était trop tard. Brett leur fit face de nouveau écartant deux doigts pour vérifier que ses amis étaient visibles et s'exclama:
- Putain les gars ! Pas le canapé !
Voilà. C'est sur ces mots que je referme cette histoire. Elle aura mis du temps à s'écrire mais je suis ravie de l'avoir enfin terminée.
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