Note de l'auteur : Je suis en retard ! La faute à ma désorganisation quand j'oublie de mettre des rappels. Désespérant. Bonne lecture !

Pairing : Katsuki.B x OC.

Rating : T

Disclaimer : L'univers de BNHA ne m'appartient pas, seuls mes personnages et mon histoire sont miens. Ô grand désespoir.

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Revenge lurks in the sky

Chapitre VII :

Purchases and choices

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«Qu'est-ce que tu penses de ça ?»

La main d'Ochaco empoigna un papier peint d'une couleur bleue scandinave, aux tons froids mais indéniablement ce qu'elle avait le plus l'habitude de porter. Kagame fit la moue, hésitante. Elle qui ne voulait qu'une table de chevet, quelques rangements et des bibelots se retrouvait à choisir toute la décoration de sa chambre devant l'enthousiasme évident de sa camarade.

«Oui, ce serait joli mais je ne sais pas... Je crois que je préférerai quelque chose qui me rappelle un peu plus le ciel, et moins la mer.»

Uraraka hocha mécaniquement la tête, comme si ces nouvelles directives lui permettaient de reprendre sa mission de manière optimale et la brune, après avoir esquissé une moue en coin, décida de s'éclipser dans les rayons qui l'intéressaient.

Elles avaient décrété qu'il fallait d'abord acheter des vêtements à l'amputée, laquelle avait refait un bon stock de pantalon noirs, de pulls col roulés, de vêtements de sports avant de finalement accepter les quelques hauts plus féminins que lui glissait sa comparse. Elle n'était pas certaine de se sentir vraiment à l'aise à l'idée de les porter, ayant intégré qu'elle ne correspondrait jamais aux standards de beauté recherché par les garçons mais Ochaco avait eu les bons mots pour lui faire comprendre qu'elle devait le faire avant tout pour elle.

Aussi, Kagame en avait profité pour se racheter quelques produits de cosmétiques qu'elle avait eu l'habitude de mettre et qu'elle voulait réintégrer à sa routine. Une manière pour elle de retrouver une once de normalité dans une situation qui en était bien loin. Puis devant cette carte qui crachait autant d'argent, les sourcils de la future héroïne s'étaient de nombreuses fois froncés, surtout lorsque l'ancienne criminelle avait payé son nouveau téléphone sans même regarder le prix, se contentant de choisir le plus pratique et le moins encombrant. En fait, elle avait même intercepté le regard brillant d'Uraraka lorsqu'elle avait choisi le même que le sien, un téléphone à clapet d'une ancienne génération mais qui à ses yeux remplissait à merveille sa fonction de communication.

«J'ai trouvé le papier peint parfait,» retentit la voix d'Ochaco à sa droite et Kagame se tourna vers elle. Cette dernière tenait dans ses mains un rouleau d'un gris bleuté strié de marques dorées. «Regarde comme les détails vont bien avec tes yeux !»

L'engouement de la brunette rendit son sourire au visage de la jeune femme qui s'était fait pensif et elle accepta d'un hochement de tête. La plus jeune sauta de joie avant de repartir à l'assaut du magasin de bricolage et décorations. De son côté, Kagame glissa du papier ponce et des bâtons de cire dans son panier, grimaçant devant son manque de connaissance dans le domaine. Elle entendait d'ici les remarques émerveillées que faisait Uraraka coincée dans le rayon luminaire avec ce qu'elle supposa être un vendeur.

Bon, ça devrait aller pour réparer mes bêtises, pensa la brune en se redressant, cherchant du regard sa camarade qu'elle retrouva en face d'un vendeur, expliquant comme elle pouvait ce qu'elle recherchait. La jeune femme avait fini par comprendre que c'était une façon pour la brunette de faire ce qu'elle avait toujours rêvé de faire avec sa chambre sans en avoir les moyens. Une forme de plaisir par procuration. En effet, Ochaco n'était pas issue d'une famille très aisée et la carte qui crachait de l'argent à volonté semblait lui plaire assez pour qu'elle soit sans limites dans ses projets de décoration.

«Hé, Urarak-...» commença Kagame avant de se figer quand elle fit face au vendeur. Un vendeur qui n'en était pas un car elle l'avait déjà côtoyé. Et, lorsque ce n'était pas durant les deux mois qui avaient précédé sa presque mort, ce n'était généralement pas une bonne chose. «Qu'est-ce que tu cherches ?» fit-elle avec raideur, se mettant légèrement en avant dans une tentative de protéger sa camarade qui les fixait à tour de rôle, pleine d'incompréhension. L'homme face à elles arborait des cheveux en pic, d'une blancheur irréelle contrastant avec sa peau légèrement rouge. Il avait plus ou moins la quarantaine.

«Misoga ? Tu le con-...» chuchota la jeune femme avant de se faire couper.

«Ça devenait trop compliqué de communiquer, Yuei est bien gardé,» se contenta de répondre le vilain, retroussant ses lèvres dans un sourire effrayant. Kagame sentit ses poings se serrer. Il y en avait qu'elle avait du mal à regarder dans les yeux après sa trahison, et d'autres comme lui qu'elle aurait préféré retrouver derrière les barreaux.

Nettle Skin, un pervers à l'alter lui permettant de dégager une substance irritante grâce au duvet présent sur tout son épiderme. Le contact était sa manière à lui de déployer sa puissance, ce qui avait toujours dérangé la brune, même s'il ne représentait qu'un chien de Re-Destro. Elle ne l'avait pas souvent côtoyé mais le peu de fois où ce fut le cas lui avait suffi à ne plus vouloir que ça se reproduise.

«Tu n'es pas tout seul, n'est-ce pas ?» grogna la détentrice d'un double-alter avant de se reculer d'un pas en voyant son sourire s'agrandir. Elle ne savait pas quel était leur plan mais il n'augurait rien de bon. «Uraraka, envoies un message à Midoriya. Maintenant,» ordonna-t-elle d'une voix mesurée, fronçant ses sourcils. Elle ne s'attendait pas à ce qu'ils la provoquent de front alors qu'ils désiraient sa présence il y a peu. Avaient-ils changé d'avis en ne la voyant pas aussi bien coopérer ? Voulaient-ils la pousser dans ses retranchements ?

«Oh non, ma belle, tu ne vas rien faire,» fit le vilain en tendant sa main pour saisir le téléphone d'Ochaco mais Kagame le repoussa d'un violent coup de pied, le faisant s'écraser contre une étagère qui bringuebala, attirant l'attention des passants sur eux.

«Ne la touche pas,» siffla la brune en sentant son sang ne faire qu'un tour. Plus loin, hors du magasin, des cris commençaient à retentir de toute part. Des enfants, des femmes, sûrement des innocents qui n'avaient rien demandé et qui à cause d'elle se retrouvaient en danger.

Les deux jeunes filles échangèrent un regard. L'une légèrement paniquée, l'autre plus neutre mais dont l'éclat inhabituel témoignait de son inquiétude. Nettle Skin se relevait déjà en insultant la brune, de nouveau prête à en découdre.

«Il faut qu'on aille voir ce qu'il se passe dehors,» souffla Ochaco en fronçant ses sourcils, reculant vers la porte où s'entassaient déjà les civils en proie à la panique.

Kagame jeta un regard en coin à sa camarade, puis serra la mâchoire avant de hocher la tête avec raideur. Si c'était comme ça, alors elles n'avaient plus de temps à perdre et le vilain ne ferait que les retarder dans leur mission. Sentant l'énergie électrique grouiller autour d'elle, l'amputée en absorba suffisamment pour faire luire momentanément sa mèche bleue, armant son bras avant de relâcher sa foudre sur l'homme qui, s'il évita son premier coup, se fit avoir par le deuxième et fut de nouveau projeté en arrière sous la force de l'impact.

Ochaco la fixait avec les yeux légèrement écarquillés mais se reprit rapidement quand la brune lui indiqua d'un geste de déguerpir le plus vite possible.

Dehors, cependant, s'étendait un véritable champ de bataille. Plusieurs civils étaient blessés et les deux adolescentes firent face à la violence des gestes d'un groupe de vilains que reconnut Kagame pour les avoir croisés à plusieurs reprises. La brunette à ses côtés lui lança un regard en coin.

«Tu les connais, c'est ça ?» fit-elle tandis qu'elles restaient pour le moment cachées derrière un mur, inspectant les lieux et le nombre d'ennemis. À contre-coeur, Kagame finit par hocher la tête.

«Ils ne sont pas si forts mais les super-héros professionnels devraient déjà être arrivés. Si ça continue, il va y avoir de plus en plus de blessés...»

La gorge de la jeune femme se serra à ces mots et elle inspira par le nez avant de se tourner en direction d'un des vilains qui donnait des coups de poing à un homme d'une trentaine d'années, habillé d'un polo et d'un long short. Elle mima un cercle autour de son visage, activant son alter sur une longue distance avant de resserrer le cercle jusqu'à ce que le vilain se débatte, privé d'oxygène. À ses côtés, Ochaco la regardait d'un air à moitié effrayé, à moitié impressionné.

«Tu es capable de te battre contre le gros loubard, là-bas. Son genoux gauche est fragile, un coup dedans et il sera à terre,» souffla Kagame à sa coéquipière qui écarquilla légèrement les yeux. «Je ne pourrais pas m'occuper de tous, mes alters sont trop chaotiques et je risquerai de m'épuiser si on doit combattre contre plus fort pour sortir les blessés de là.»

La jeune femme soupira de soulagement en voyant le vilain s'évanouir, laissant l'homme à terre mais bien vivant et sans trop de dégâts. Elle se tourna vers Ochaco, ses yeux brillants d'un éclat de confiance.

«Je t'ai vu au Championnat. Si tu es capable de combattre Bakugo, alors ces enfoirés n'ont aucune chance contre toi. Je ne sais pas encore ce qu'ils font ici mais à deux on va réussir à les stopper, d'accord ?» déclara la brune en voyant sa camarade reprendre de sa férocité. Toutes deux se firent un sourire confiant alors que'Ochaco hochait la tête et sortirent en même temps de leur cachette.

Il restait encore six vilains debout et elles décidèrent de se les partager sans même se concerter. Kagame, en étirant ses bras, absorba l'énergie électrique plus facilement pour la renvoyer sur leurs ennemis, sentant la foudre se former au creux de son ventre pour repartir de plus belle dans ses veines et hors de ses paumes tendues. Pour autant, alors qu'elle en mettait un K.O, elle se rendit compte qu'ils ne cherchaient en aucun cas à la toucher elle.

Non, ils se dirigeaient tous en direction de l'adolescente qui, comme elle lui avait conseillé, venait d'envoyer un puissant coup de pied dans le genoux gauche d'un des hommes qui souffrait d'un embonpoint désavantageux, le brisant sur le coup. Ce dernier hurla à plein poumons mais Ochaco arma seulement ses bras, continuant à se battre sans même utiliser son alter.

Kagame sentait que la situation était étrange, leurs mouvements étaient lents d'une même façon qu'ils se laisseraient facilement frapper. Pour autant, ils ne retenaient par leur coups et elle se tendit en voyant sa comparse éviter de justesse un coup de poing américain. Ils s'étaient désintéressés d'elle au moment où elle avait montré son visage et elle avait maintenant le loisir de les foudroyer comme elle le voulait. C'est par ailleurs ce qu'elle s'enquit à faire avant de voir la brunette surmenée de toutes parts.

Ils tombèrent un à un comme des mouches, leurs vêtements brûlés et leurs corps recouverts de spasmes. Un autre venait de s'écraser violemment au sol quand Uraraka inversa la gravité, l'assommant sur le coup. Pour autant, la rapidité d'exécution avait fatigué Kagame qui, depuis son coma, avait considérablement ralenti ses entraînements et s'était affaibli. Lorsqu'elle s'approcha de sa camarade, son souffle était court et elle évitait de regarder autour d'elle, l'odeur la prenant déjà à la gorge.

«Est-ce que ça va ?» lui demanda Ochaco d'une petite voix avant qu'elle ne hoche la tête, envoyant une légère décharge en direction de son cœur qui eut tôt fait de la ramener sur terre. Ce n'était jamais agréable mais l'efficacité de cette méthode n'était plus à démontrer et lui permit de reprendre ses esprits.

Elles tournèrent alors leur regard vers les civils à terre, certains seulement assommés quand d'autres souffraient d'entailles et de fractures. Il n'y avait aucun super-héros et le calme s'était fait dans le centre commercial. Tout ça était bien trop étrange.

«Tu n'as pas de nouvelle de Midoriya ?» s'enquit la brune en s'approchant d'une femme qui souffrait d'une entaille sur le front, sa joue prenant déjà une belle teinte violette. «Est-ce que vous m'entendez ? Nous allons vous faire évacuer d'ici. Comment vous appelez-vous ?»

«Itō Haruna,» souffla faiblement la jeune femme en grimaçant quand Kagame déchira un bout de son t-shirt pour éponger son front où s'écoulait un liquide vermeille.

«Mon message ne s'est pas envoyé, je n'ai aucun réseau,» informa Ochaco alors que l'amputée fronçait ses sourcils. Ce n'était pas normal et elle avait de plus en plus l'impression d'être coincée dans une souricière. Elle aida la blessée à se relever, la faisant s'asseoir sur un banc et se dirigeant vers l'homme qu'elle avait précédemment sauvé. Être de l'autre côté avait ses faiblesses et celle de constater tous les dégâts physiques en faisant grandement partie.

«Donc nous n'avons aucun moyen de prévenir l'extérieur. Mais où sont passés tous les autres gens ?» réfléchit-elle à voix haute, prenant le pouls de l'assommé et se rassurant en le maintenant dans une position qui lui éviterait de s'étouffer avec sa langue. De l'autre côté, la brunette faisait de même d'un sang-froid exemplaire et elles parvinrent rapidement à limiter les blessures des septs victimes de l'équipe de vilains. «Je ne sais pas pourquoi mais je ne pense pas que passer par les portes principales soit une bonne idée.»

Ochaco acquiesça à sa remarque tandis qu'elles réfléchissaient au meilleur moyen d'évacuer les blessés en restant prudentes.

«Ils avaient l'air de savoir ce qu'ils faisaient. J'ai l'impression que si nous sortons, nous tomberons sur pire.»

Malheureusement, Kagame était bien d'accord avec sa camarade et elle lui fit savoir d'un air grave. Elle n'était d'aucune aide, ne connaissant pas les intentions réelles du Front. Aux dernières nouvelles, il était plutôt question qu'elle retourne auprès d'eux, pas de blesser des innocents dans un centre commercial.

«Nous n'avons pas vraiment le choix,» conclut la brune en se tournant vers les civils. «Ces gens ont besoin de soins et il y en a certains que nous ne devons pas prendre le risque de déplacer. Je peux essayer de me rendre sur le toit pour voir où ça en est, essaye de réunir ceux encore conscients dans un magasin vide.»

Sa camarade hocha la tête avant de s'approcher d'elle. Kagame l'interrogea du regard mais elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle s'envolait dans les airs, toute gravité perdue.

«Si jamais tu dois te battre, il faut que tu gardes toutes tes forces,» expliqua Uraraka alors que l'amputée prenait de la hauteur. «Le toit en verre est ouvert, c'est toujours le cas quand il fait beau.»

Et, force est de constater que la brunette avait raison car la jeune femme fut rapidement au-dessus du toit où elle indiqua d'un geste à la future héroïne qu'elle pouvait inverser la gravité. À peine quelques secondes plus tard, elle sentit de nouveau le poids de son corps et s'accroupit sur les épais verres qui encerclaient la plateforme du centre commercial. Devant elle, les rues s'étendaient à perte mais il n'y avait aucun signe de la police et encore moins de super-héros. C'était comme si les évènements survenus plus tôt avaient été effacés en passant les grandes portes.

Pour autant, ce qui inquiétait Kagame était l'absence des civils qui avaient réussi à s'échapper. Aucun n'avait pu prévenir les autorités, ils avaient simplement disparu, comme évaporés dans la nature. Face à la situation, elle hésita à se rendre d'elle-même dans un poste de police mais elle risquait qu'en faisant cela, il arrive quelque chose à sa camarade. Pas qu'elle ne croyait pas en elle mais que toute cette histoire sonnait étrange et que plus les secondes s'écoulaient et plus un mauvais pressentiment grandissait en elle.

Elle pouvait aussi indiquer un souci en provoquant un orage mais c'était risquer de s'épuiser et avec leur nouvelle alliance, Kagame n'avait aucune idée des vilains sur lesquels elle pouvait tomber. Pour autant, elle n'eut pas besoin d'y réfléchir bien longtemps car un point sombre s'approchait à grande vitesse d'elle. Le problème étant que lorsqu'elle s'en rendit compte, il la frappait d'une si grande force qu'il lui coupa le souffle et la propulsa à travers la plateforme de verre, la brisant sous la violence de l'impact.

Son corps traversa en diagonale le cœur du bâtiment avant de s'écraser lourdement sur le sol, à peine amorti par l'utilisation de son alter vent. Une douleur aiguë se propagea massivement dans tout son dos alors qu'elle gémissait mais elle dû rouler sur le sol pour éviter un nouveau coup de poing qui laissa derrière elle un impact en forme de mini cratère.

La forme mouvante qui apparut comme un ennemi était épaisse, recouverte d'une peau dure et renforcée qui lui rappelait celle des tatous et son air féroce quand elle se releva difficilement la fit tressaillir. Elle ne savait pas à quel point son dos serait recouvert d'hématomes après sa confrontation mais si elle ne reprenait pas immédiatement le contrôle de la situation, elle était certaine qu'il ne ferait qu'une bouchée d'elle.

Le vilain face à elle prit alors entre ses mains un banc, le soulevant comme s'il ne pesait rien de plus qu'une plume et alors qu'elle pensait qu'il allait l'envoyer sur elle, il se tourna vers l'homme qu'elle avait mit en position de sécurité et qu'elle n'avait pas voulu bouger au risque d'empirer ses blessures. Elle vit alors au ralenti le banc fendre l'air et elle ne put qu'armer son bras et rediriger un de ses éclairs en sa direction, le frappant de plein fouet avant qu'il n'aille s'écraser sur la vitrine d'en face dans un bruit assourdissant. En attendant, tandis qu'elle avait son attention dirigée à la protection des civils, le monstre la chargea et elle évita une collision de justesse en se propulsant dans les airs, gagnant de l'altitude.

Le problème étant qu'il ne semblait pas dérangé à l'idée d'attaquer les blessés pour l'enjoindre à les protéger et ainsi l'obliger à tenir son attention et sur eux, et sur lui. C'est ainsi qu'elle provoqua une puissante bourrasque en sa direction quand il s'approcha d'une femme aux cheveux blonds qui avait la jambe en sang et qui par conséquent n'avait pas pu bouger. Elle se mit à couiner de peur en le voyant avancer, ses joues s'inondant de larmes et il fit le dos rond, affichant sa peau renforcée alors que la brune lui lançait un éclair.

S'il tressaillit, la foudre ne sembla pas percer sa protection et Kagame serra la mâchoire, se sentant impuissante. Il fallait qu'elle se décide à utiliser sa puissance ou à la conserver mais ses hésitations lui faisaient perdre du temps et menaçaient la vie des civils.

Tandis qu'il la chargeait une nouvelle fois, poussant des rugissements bestiaux en se détournant de la femme, elle vit apparaître Ochaco qui se faisait discrète, se cachant derrière de hauts piliers. Activant son alter vent, la jeune femme l'entoura et le repoussa, provoquant des rafales puissantes qui firent s'envoler la plupart des objets désolidarisés du sol pour les expulser sur le vilain. Cependant, sa carapace le rendait insensible aux chocs et elle ne put que l'immobiliser en espérant que sa camarade comprenne ses intensions et en profite pour inverser sa gravité.

C'est de cette façon qu'elle vit Uraraka se propulser en sa direction, le touchant du bois du doigt avant de rouler sur le côté, évitant ainsi d'être prise dans les violentes bourrasques. Doucement, Kagame stoppa sa maîtrise de l'air en voyant le vilain prendre de la hauteur sans pouvoir faire autre chose que se débattre et s'accrocher à ce qu'il trouvait durant son ascension. Mais il lui était impossible de les atteindre elles et les deux jeunes femmes se rapprochèrent pour l'observer s'envoler, trouvant dans ce tableau quelque chose de bien ironique.

«Tu peux contrôler ceux pour qui tu annules les effets de ton alter ?» lui demanda l'amputée en craignant de devoir se passer de la jeune femme, mais cette dernière la rassura.

«Oui, et lui risque de faire un long voyage.»

Kagame esquissa un rictus avant de siffler de douleur, les effets de sa chute sur son dos lui rappelant qu'elle n'avait pas combattu d'une très bonne manière. Elle se sentait encore d'user de ses alters, grâce à sa comparse, mais tous ses membres la faisaient souffrir. Ochaco lui lança un regard inquiet.

«Je t'ai vu traverser le plafond. Est-ce que ça va ?»

«Oui,» acquiesça la plus vieille avant de jeter un coup d'œil incertain plus haut. «Ils nous attendent. J'ai à peine pu rester deux minutes avant qu'un vilain ne m'attaque. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait de toutes les autres personnes mais ils bouclent le périmètre. Si je provoque une tempête, je ne pourrais plus rien faire ensuite.»

Ochaco fronça ses sourcils, l'air de peser le pour et le contre. Mais elles n'avaient pas tout leur temps et il fallait trouver rapidement une solution.

«Explique-moi ton plan,» fit-elle d'une voix légèrement tremblotante. C'était certainement la première fois qu'elle combattait sans être entourée des autres élèves, avec une camarade dont elle ne connaissait pas l'entièreté des capacités et qui, surtout, avait de sacrés faiblesses. Cette fois-ci, elles étaient cerclées et il n'y avait pas Midoriya, Todoroki ou Bakugo pour se battre à ses côtés. Kagame hocha fermement la tête.

«Je vais provoquer une tornade. C'est-à-dire que je vais charger les nuages au-dessus de nos têtes d'électricité jusqu'à qu'ils créent des conditions atmosphériques propices pour un tourbillon de vent. Mais même si je peux le contrôler, la puissance va grandir, sera trop forte et il y a de grandes chances que le bâtiment subisse des dommages matériels. Il faut que tu emmènes tous les blessés dans un endroit où ils seront protégés. Je ne peux pas prédire ce qui sera emporté ou non, surtout qu'en contrôlant la tornade, je ne pourrais pas utiliser ma foudre pour nous défendre,» expliqua la brune en sentant l'appréhension grimper en flèche. Elle n'avait plus fait une telle chose depuis leur attaque sur la base. «Toi, dès que tu les auras mis à l'abri, il faudra que tu reviennes ici. Les vilains vont affluer à coup sûr quand la tornade sera assez imposante pour alerter tout le monde et je compte sur toi pour nous défendre.»

J'espère tenir le coup jusqu'à l'arrivée des super-héros, s'inquiéta le jeune femme en serrant ses poings.

«Combien de temps est-ce que tu comptes maintenir la tornade ?» questionna Ochaco en fronçant ses sourcils.

«La dernière fois que j'ai fait une telle chose, j'ai tenu vingt minutes avant de m'écrouler de fatigue. À ce moment-là, je deviendrai un poids.»

«C'est pour ça que Deku t'a récupérée dans l'océan ?» lui demanda-t-elle, agitée, alors que la tension se faisait insupportable. Mais Kagame hocha la tête, confessant ses faiblesses.

«Je ne pourrais pas reproduire ce que j'ai fait il y a deux mois. J'ai perdu en puissance,» avoua-t-elle avec difficultés avant de souffler, déterminée. «Mais tu dois me faire confiance. Je n'abandonn-...»

«J'ai confiance en toi,» la coupa fermement Uraraka en plongeant son regard noisette dans celui doré de l'adolescente.

À ces mots, cette dernière se sentit plus émue qu'elle ne le pensait et détourna son visage, le cœur serré. C'était peut-être la continuité de sa réflexion, l'aboutissement de ses doutes, mais à ce moment précis, la brune fit son choix.

Elle ne rejoindrait pas le Front, elle ne servirait plus la cause des vilains et plus que tout, elle ne laisserait pas tomber la fille qui combattait à ses côtés et qui était aussi prête qu'elle à risquer sa vie pour sauver des innocents. Une vie contre une vie, jusqu'à ce qu'elle puisse se regarder dans la glace. Elle s'en était fait la promesse.

Ce fut de cette manière qu'Ochaco courut en direction des blessés qu'elles n'avaient pas bougés mais qui risquaient maintenant bien plus en restant dans le coin. Elle utilisa son alter pour les rendre moins lourds et ainsi faciliter leur déplacement, étant aidée par la femme à la blessure à la tête qui avait reprit quelques couleurs et qui voulait se montrer utile. La prochaine étape était de trouver un endroit sûr pour les préserver des effets dévastateurs de la tornade que préparait Kagame.

Par ailleurs, de son côté, cette dernière était au centre de l'immense trou dans le plafond, aspirant toute l'électricité qu'elle pouvait et qu'elle sentait parcourir dans tout le bâtiment. Avec Kaminari, elle n'aurait jamais eu besoin de se poser la question mais elle pria pour que ce qui rendait sa mèche bleue et ses veines incandescentes suffisent à rendre le ciel aussi sombre qu'un soir d'orage. À partir du moment où elle relâcherait sa foudre en sa direction, elle n'aurait de toutes manières pas beaucoup de temps pour agir.

Aussi inactifs étaient-ils tant qu'elles ne mettaient pas le nez dehors, ils n'étaient pas stupides et ses signaux finiraient par être repérés. Le tout était qu'elle ait assez de minutes devant elle pour immédiatement provoquer un tourbillon de vent jusqu'à le faire grossir et qu'une tornade attire l'attention sur elles.

Au bout de quelques secondes, la puissance électrique qu'elle absorba fut si puissante qu'elle sentit ses genoux cogner le sol, ses doigts agrippant le carrelage. Sa mèche luisait d'un bleu presque blanc et ses orbes dorées semblaient traversées par un véritable courant. Les pas claquant d'Ochaco retentirent alors qu'elle revenait, ayant trouvé un endroit sûr pour abriter les blessés mais elle se stoppa net en voyant à quel point sa camarade croulait sous la puissance de son alter.

Kagame avait retiré sa veste, laissant apparaître ses bras pâles dont les veines créaient des sillons lumineux sur toute la longueur. Ses traits étaient tirés, ses lèvres tordues en une moue de souffrance. Absorber autant n'avait rien d'agréable, à la limite du supportable et elle se souvint avec force à quel point les minutes précédant l'ouragan d'il y a deux mois avaient été extrêmement douloureuses. En fait, elle se rendait compte d'à quel point elle n'avait pas encore exploré toute la puissance de son alter quand elle trouvait toujours plus pour repousser ses limites.

«Kagame !» entendit-elle comme un lointain bourdonnement alors qu'elle sentait les muscles de son ventre se contracter et la pression se faire plus insupportable tout près de son cœur.

Elle savait qu'elle pouvait le contrôler, qu'elle pouvait en absorber encore un peu mais l'appel d'Uraraka la frappa de plein fouet. Si elle continuait, elle ne pourrait plus contrôler la tornade et alors ce serait bien trop dangereux. Voilà ce qui différenciait ses actes et qui rendait sa puissance moindre à ses yeux. Les conséquences.

Comme si elle s'apprêtait à souffler de toutes ses forces, la brune prit une grande inspiration avant de lever les bras au ciel et de relâcher toute l'énergie emmagasinée en un cri de délivrance proche de la souffrance. C'était comme si elle sentait tous ses organes se détacher, tremblant à l'intérieur d'elle jusqu'à en brûler les creux de ses paumes. Mais le spectacle fut encore plus impressionnant quand la foudre se déversa en direction du ciel dans un bruit tonitruant qui secoua le bâtiment tout entier, brisant le plafond vitré en une pluie de bout de verre.

Ce n'était pas leur lumière, rendue invisible par les rayons du soleil, qui firent écarquiller les yeux d'Ochaco, mais bien le grondement sourd qui s'abattit sur toute la ville comme si le sol s'ouvrait et laissait apparaître ses entrailles fumantes. Le concert en était si fort que la future super-héroïne dû boucher ses oreilles, écrasant ses mains dessus alors que Kagame contemplait ses paumes noircies et douloureuses, le souffle court.

Pour autant, le ciel devint alors rapidement sombre, les nuages se chargeant d'électricité. C'était le signal qu'il lui fallait car après s'être remise difficilement debout, plantant ses talons dans le sol, la jeune femme ferma les yeux, sentant le vent se lever autours d'elle. Elle commença par de simples gestes souples, de la même façon qu'elle ferait rouler une balle entre ses doigts avant d'écarter ses bras, le tourbillon prenant de l'ampleur au point qu'il était maintenant possible de voir le début de tornade que formait l'adolescente.

Ochaco en était stupéfaite. Plus que ça, elle voyait à présent comme la situation avait tant dégénéré lors de la bataille de la base et comment des gens en étaient même morts. Elle avait beau savoir qu'à présent sa camarade contrôlait la tempête qui se formait dans le centre commercial, le spectacle était effrayant. En fait, il était effrayant de voir à quel point les éléments se déchaînaient et de quelle manière Kagame leur rendait leur dangerosité et leur puissance.

En à peine quelques secondes, les objets se mirent à virevolter en suivant les rafales et la brune releva un regard inquiet vers le ciel. Ce dernier s'était teinté d'un gris orageux et bien que le début de tempête semblait maintenir les vilains à distance, elle savait que ce ne serait plus pour longtemps.

Combien seraient aussi puissants, voire plus, que celui qu'elles avaient toutes les deux affronté ? Au cœur de la tornade, les cheveux redevenus sombres de Kagame voletaient autour de son visage pâle et concentré alors que son pouvoir se développait de secondes en secondes. Bientôt, la tornade s'éleva si haut qu'elle traversa le plafond pour venir frôler les nuages.

Derrière un pilier bringuebalant, Ochaco se rendit rapidement compte qu'elle ne serait bientôt plus en sécurité mais que sortir relevait du suicide : en se rapprochant de la tourmente, elle pouvait être certaine de se faire emporter. Cependant, de sa place, elle ne pouvait pas bien voir si des ennemis arrivaient du ciel.

Et, contre toutes attentes, elle n'en eut pas besoin car les grandes portes déversèrent plusieurs vilains. Deux d'entre eux n'eurent à faire qu'un pas avant de se faire emporter dans la tornade, cette dernière les engloutissant sans aucune pitié alors qu'Uraraka les suivait d'un regard figé. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant que les super-héros ne rappliquent et ce devait certainement être déjà le cas car après avoir compté quatre vilains, Ochaco n'en vit plus arriver aucun.

Ainsi elles avaient réussi à déjouer leur souricière et à les disperser.

Pour autant, elle ne garda pas sa fierté bien longtemps en constatant que les fondations au-dessus d'elle menaçaient de s'écrouler dans d'affreux craquements. Elle ne pouvait plus se cacher et devait se battre, Kagame comptait sur elle pour les défendre.

D'un pas déterminé elle fonça sur le premier, lui envoyant un coup traître entre les jambes avant de le dénuer de toute gravité. Impuissant, il fut lui aussi avalé par la puissance du tourbillon destructeur et elle ne perdit pas une seule seconde pour se jeter sur le deuxième qu'elle réussit in-extremis à toucher du bout des doigts et à faire s'envoler avant de se faire plaquer contre le sol par les deux autres qui avaient finalement réagit.

Comme au ralenti, elle vit l'un des deux, un homme au dent sales et aux yeux injectés d'un liquide jaune fluo, la retourner. Il sentait la sueur et les produits chimiques et ses yeux s'écarquillèrent quand il tira un couteau de sa poche avant de s'entailler la paume et de laisser couler sur ses bras son sang toxique. En à peine quelques secondes, le picotement que ressenti Ochaco se transforma en une affreuse brûlure et elle ne put s'empêcher de hurler en se débattant, ses mains retenues par celle qu'elle avait prit pour un homme mais qui était en fait une femme aux cheveux blonds pâles coiffés en plusieurs chignons aux mèches folles.

Plus loin, Kagame sentait son souffle se faire plus erratique à chaque minute qui passaient, rendant ses poumons aussi douloureux que si l'on avait allumé un brasier à l'intérieur. Pour autant, quand elle sentit les premiers corps se faire emporter par son vent violent, elle crispa sa mâchoire, se forçant à tenir.

Elle savait que quelque part à l'extérieur du cœur de sa tornade, Ochaco se battait pour qu'elle puisse continuer à donner le signal et à capturer entre l'extension de ses mains les vilains qui essayaient de s'approcher. C'était ce qu'elle s'efforçait de faire, pensant à leurs corps voltigeant jusqu'à s'assommer. Puis, tout d'un coup, un hurlement lui parvint et au moment où elle comprit à qui il appartenait, Kagame sentit son souffle se bloquer et son vent perdre d'intensité jusqu'à ce que les silhouettes sombres et décharnés de leurs ennemis tombent comme des mouches autours d'elle.

De la même manière qu'un voile qui se serait abaissé, l'amputée vit nettement le corps maintenu sur le sol de sa camarade, ses cris résonnant dans son crâne alors qu'elle cherchait à lui venir en aide. Ce qu'elle n'avait cependant pas prévu était de sentir ses muscles entiers se paralyser alors qu'elle s'écroulait sur le sol, aussi inanimé qu'un pantin de bois. Les larmes s'amassèrent alors à la barrière de ses paupières; des larmes d'impuissance en voyant ce que la future héroïne subissait et de sa propre incapacité à se relever pour la défendre.

J'aurais dû arrêter plus tôt, pensa-t-elle douloureusement avant de voir les deux vilains se relever de sa camarade évanouie, les bras marqués de multiples brûlures à l'acide. Pour autant, son soulagement fut de courte durée en les voyant s'approcher d'elle.

«Mi-so-ga Ka-ga-me,» chantonna la blonde en la retournant sur son dos déjà douloureux. La brune grimaça. «Ta copine est toute jolie, adorable, trop mimi.»

Sa gorge était comme bloquée, ses yeux encore embués ne pouvant que fusiller les deux vilains d'un air pitoyable. Elle se figea quand son regard tomba sur les lèvres de la blonde. Des lèvres teintées de sang.

«Et toi, tu es vilaine. Entre amies, on se soutient, mais toi tu n'es pas venue alors qu'ils avaient dit que j'aurais une nouvelle amie !» bouda-t-elle tandis que l'amputée sentait son sang bouillonner en comprenant ses paroles. Alors tout ça, c'était simplement pour la faire capituler ? Lui montrer à qui elle avait affaire ? La forcer dans sa décision ?

Il était trop tard pour ça. Elle avait déjà fait son choix, et visiblement elle l'avait trop bien exprimé.

«F-fo...» essaya-t-elle d'articuler, sans succès, ce qui tordit le visage de la méchante en une moue étrangement inquiète.

«Non, non, chhh,» fit-elle en posant son doigt sur ses lèvres, passant sa langue sur ses dents tachées de sang. «Ils sont trop chouettes tes alters, je veux les mêmes. Mais on aura le temps, Tomura a prévu plein de choses pour toi et moi. On va devenir des supers amies, oui. Tu es adorable quand tu te bats !»

Kagame se sentait si faible qu'elle n'essaya même pas de se débattre quand elle sentit les mains de l'homme se glisser sous ses aisselles et son corps paralysé être traîné sur le sol, sa tête tellement lourde qu'elle reposait faiblement sur sa poitrine. Pour autant, alors qu'elle passait à côté d'Ochaco, elle sentit un pic d'adrénaline traverser ses membres et elle réussit à s'extirper de la poigne du vilain pour se jeter aux côtés de la brune, inspectant aussi rapidement qu'elle le pouvait si elle était encore en vie et si elle respirait.

En sentant un souffle fragile mais bien présent et un pouls constant, la jeune femme soupira de soulagement avant de se tendre quand une lame frola sa pommette et vint s'échouer un peu plus loin. Face à elle, les deux vilains se regardaient, l'air de se demander si elle avait retrouvé assez de force pour se battre contre eux.

Il était évident que non, mais Kagame en profita pour tirer le corps inerte d'Ochaco à elle, menaçant les deux personnages de sa paume sûrement noircie et sanglante. À sa vue, les yeux de la blonde se mirent à briller.

«Est-ce que c'est pour moi ? Regarde, Toxin ! Tu es si gentille, ton sang a l'air délicieux,» couina la méchante en s'approchant.

Mais elle ne put faire un pas avant d'être frappée au bras par un éclair. Surprise, elle secoua sa main pour éliminer la sensation d'une décharge désagréable et releva ses yeux fous sur l'amputée qui avait la mâchoire serrée et les sourcils froncés.

Elle avait beau savoir qu'elle ne serait jamais assez puissante pour les repousser tous les deux, d'autant que le vilain avait de nouveau ressorti son long couteau, elle ne pouvait s'empêcher de se battre jusqu'au bout. Jusqu'à ce qu'elle soit certaine d'avoir fait du mieux qu'elle pouvait.

Mais il advint qu'elle n'en eut pas besoin car un mur de glace les sépara de leurs ennemis et Kagame se retourna, surprise, en direction de Shoto Todoroki. Il arborait un visage fermé et une détermination sans faille, ne prenant pas la peine de se tourner vers elle deux.

Tout ça car il n'en avait pas besoin. Derrière lui se détachait la silhouette de Midoriya, ses poings si serrés qu'il en tremblait. Ils étaient tous deux dans leurs costumes de super-héros, ces derniers légèrement abîmés comme un témoignage de leur combat et la brune croisa le regard du vert qui scrutait la pièce à la recherche d'une personne bien précise.

Quand il la vit entre les bras de la jeune femme, inerte, il se figea. Prise d'un sentiment de pitié en imaginant les pensées qui devaient le traverser à ce moment même, elle desserra sa prise pour lui laisser le loisir d'approcher. C'est ce qu'il fit, sans se soucier de Toga et Toxin qui se battaient avec le fils d'Endeavor. Ils n'avaient aucune chance.

«Elle est simplement évanouie,» souffla-t-elle, le cœur au bord des lèvres alors qu'il hochait la tête, la prenant dans ses propres bras avec toute la délicatesse dont il était possible de faire preuve. Pour la brune, son soulagement était tel qu'elle ne fit pas attention à l'arrivée explosive de Katsuki, ce dernier venant prêter main forte à Shoto.

En vérité, elle sentait plutôt ses paupières se faire lourde et sa tête lui tourner. Les ralentissements de son cœur lui causaient des effets secondaires et, voyant qu'elle n'était pas bien, Izuku l'appela une première fois. Un appel auquel elle ne répondit qu'en papillonnant des yeux, sa vue se faisant de plus en plus floue.

Une décharge, sommait une petite voix à l'intérieur d'elle. Une décharge !

«Une décharge...» souffla-t-elle en se tenant la poitrine, un air douloureux peint sur son visage aux traits tirés. Elle savait qu'elle devait absorber de l'énergie, former l'éclair et l'envoyer jusqu'à son organe, mais tout lui semblait bien trop compliqué, bien trop fatiguant alors qu'elle se sentait partir.

La dernière chose dont elle se souvint fut le cri de Midoriya, impuissant alors qu'il tenait sa petite amie dans ses bras.

«KACCHAN !»

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Note de l'auteur : Et voilà, les choses évoluent assez vite, mais on va bientôt ralentir la cadence.