Commentaire d'auteur :

Coucou tout le monde! ça fait quelques semaines qu'on ne s'est pas vus sur cette fanfic ! :) Je suis pas mal occupée en ce moment (je vous en reparlerai dans quelques semaines ! :p) donc mes fanfics avancent moins vite ! Néanmoins celle-ci reste ma préférée à écrire donc c'est toujours un plaisir de vous écrire un nouveau chapitre dès que j'en ai l'occasion !

Pour rappel, la dernière fois Tom a commencé le début de la première épreuve de la coupe, et va donc devoir la terminer aujourd'hui. Je ne vais pas en dire plus pour l'instant, mis à part que l'histoire va bientôt prendre un tournant concernant le passé de nos deux zigotos, mais je n'en dis pas plus, vous allez voir ça dans ce chapitre et les suivants ! Il est d'ailleurs plus long que les deux derniers qui étaient plus courts que d'habitude, donc profitez en ! ^^

Pas grand-chose de plus à dire pour l'instant, donc on se retrouve en bas ! :) Bonne lecture !

PS : Comme d'habitude, je viens de le finir donc pas de relecture, il y a sûrement des petites fautes de frappe ou inattention, merci de ne pas le faire remarquer !


Chapitre huit : La colère et l'envie

Si la première partie de l'épreuve s'était passée sans encombre, Tom restait tout de même prudent pour les deux dernières parties. Il n'était pas encore certain des pêchés capitaux qu'il allait devoir affronter, et voir ses propres souvenirs comme celui de l'orphelinat ainsi étalés aux yeux de tous le rendait furieux. C'était à cause de Potter qu'il se trouvait dans une telle situation, et il comptait bien se venger.

La salle suivante était plongée dans la pénombre, à peine éclairée par une petite lampe de chevet auprès d'un lit pour enfant. Il s'agissait d'une chambre, soigneusement décorée dans des tons de rose et de papillons, les meubles taillés dans un élégant bois blanc recouverts par des ours en peluche flambants neufs. Harry, assis au bord du lit, âgé d'à peine plus de vingt ans, tenait serré contre lui le corps frêle d'une enfant étrangement immobile.

Cette vision fit faire une embardée au coeur de Tom - ce qu'il avait devant lui n'était pas un de ses souvenirs, mais certainement un de ceux de son professeur, si souvent mélangés aux siens depuis le moment où il avait fouillé son esprit avec la Legilimancie.

- Pourquoi as-tu fait une chose pareille ?!

Les paroles s'étaient échappées de la bouche de Potter, son regard d'un vert vif troublé par des larmes furieuses, ses mains tremblantes retenant tant bien que mal le corps désarticulé de l'enfant.

- Je t'avais dit de te débarrasser d'elle, répliqua quelqu'un - et Tom remarqua qu'il s'agissait de sa propre voix, se retournant jusqu'à tomber sur une vision qu'il n'aurait jamais voulu voir.

C'était lui, mais les années avaient déjà commencé à dévorer sa peau et les traits de son visage, la quarantaine facilement lisible sur sa peau décolorée. Sa beauté, toujours aussi intemporelle, n'avait pas ternie malgré ses cheveux devenus poivre et sel, et l'ombre d'une barbe grise mangeait ses joues. Il se tenait dans la même posture fière qu'il arborait depuis l'enfance, et n'avait pas le moindre regard pour le cadavre qu'Harry tenait fermement contre lui. Il aurait presque voulu rire, car le plus jeune offrait un tableau déplorable et pathétique que Tom détestait. Harry était sensé être fort, insensible, et avoir son regard posé sur lui, en permanence. Cette petite peste idiote avait détourné l'attention du brun, et Tom ne l'avait pas accepté. Harry lui avait bribé l'esprit avec des idées de famille, d'adoption, et voilà ce que cela avait donné - le quarantenaire arrachant la vie à leur propre pupille.

- Tom, tu ne peux- tu ne peux pas éloigner tout le monde de moi, tenta Potter, les larmes cascadant sur ses joues, abandonnant le corps sans vie de leur fille adoptive jusqu'à se planter devant lui, les membres agités d'une colère sourde.

- Je peux très bien essayer, cracha le Tom plus vieux, sous le regard paniqué et perdu du plus jeune, qui observait la scène en silence sans comprendre ce qu'il était sensé faire.

Le Serpentard ne comprenait pas pourquoi cette scène se déroulait sous ses yeux sans qu'il ne puisse rien y faire. Ce n'était définitivement pas un de ses propres souvenirs, certainement un vieux rêve que son esprit échauffé avait oublié, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à tout ceux qui se trouvaient dehors, fixant avec intérêt les écrans qui montraient en détail ce qu'il se passait durant l'épreuve. Tom n'était pas à l'aise de savoir que tout le monde voyait la même chose que lui en même temps, sans qu'il n'ait le temps de masquer ce qu'il ressentait.

- Je tuerai tous ceux qui tenteront de s'immiscer entre nous.

Les paroles du Tom quarantenaire avaient une pointe de finalité, une froideur telle qui indiquait qu'il n'hésiterait pas à tuer à nouveau pour s'en assurer. Harry avait le visage dévasté, avant d'être remplacé par un masque de colère et de méchanceté pure.

- Je comprends mieux pourquoi tu n'étais pas si dérangé de rejoindre la Schutzstaffel, gronda le brun dans un accent allemand trop prononcé. Si tuer ta propre fille ne t'as pas dérangé, pourquoi cela aurait-il été différent des juifs ?

Toute la couleur sembla être chassée du visage de Tom et il attrapa le plus jeune par le col, le visage défiguré par la fureur - et l'élève de Serpentard ne remarqua que maintenant la large cicatrice sur la joue de son homologue.

- Comment oses-tu ?! souffla le quarantenaire, dans un murmure à peine audible. Tu es celui qui m'a entraîné de ce côté de la guerre, pensant que nous allions gagner. Je n'ai jamais demandé à rejoindre la Waffen-SS, espèce de sale hypocrite. Je me contrefiche des juifs, des allemands et Dieu seul sait quoi d'autre encore - ce ne sont que des moldus, et ils méritent tous de brûler sous les flammes de l'enfer.

- Tu n'as pas à décider de leur sort - tu n'es pas Dieu.

- Tu ne l'es pas non plus, mais cela ne t'as pas empêché de les exterminer. Nous sommes tout autant coupables l'un que l'autre, tu ne peux utiliser cet argument.

- Je voulais juste construire un monde où nous pourrions vivre en paix, se lamenta Harry, le visage blanc à son tour - les horreurs qu'ils avaient perpétrées dansant sous ses paupières, manquant de lui donner la nausée.

- Et tu l'as rendu pire, répliqua Tom. Nous l'avons rendu pire, et nous devrons vivre avec.

Tom fixait la scène avec le cœur au bord des lèvres. Heureusement pour lui, une grande majorité des participants à la coupe de feu provenaient de familles magiques, et n'avaient pas la moindre idée de ce que la discussion signifiait, ni même ces mots allemands prononcés avec tant de hargne. Lui savait, et la nausée formait une bile dans le fond de sa gorge - il devait arrêter cette drôle de vision de se dérouler davantage.

Fixant le visage fatigué de son homologue, il devina aisément la colère que l'épreuve tentait de lui montrer, qui bouillonnait en lui telle de la lave en fusion.

- Que dois-je faire... murmura l'héritier de Serpentard pour lui-même, déstabilisé.

- Regrettes-tu les morts ? fit soudain la voix du Tom âgé et d'Harry, leurs regards fixés sur lui.

Le plus jeune déglutit, les fixant tour à tour d'un air faussement assuré. Il n'était pas stupide, et savait ce que l'épreuve attendait de voir - était-il toujours en colère contre son moldu de père, même après l'avoir tué ? La colère continuait-elle de le guider sans qu'il n'en ai conscience, dans chacun de ses agissements ?

Tom ne pensait pas que c'était le cas, mais il pensait aussi que la colère qui l'habitait parfois était nécessaire pour qu'il puisse fonctionner.

- Je ne regrette rien du tout, persiffla-t-il envers lui-même et le faux professeur de Défense.

- Alors pourquoi es-tu si furieux ?

Jedusor fronça les sourcils, surpris. Il n'avait pas l'impression de se sentir en colère en cet instant, mais peut-être qu'il ne s'en rendait même plus compte. De plus, il devait avouer qu'il était toujours en colère - que ce soit contre les moldus qui avaient rendu sa vie misérable, les élèves idiots de Poudlard, Dumbledore et sa surveillance constante, ou Potter qui l'avait jeté dans ce tournoi sans la moindre honte.

Il était tellement habitué à ressentir cette émotion qu'il l'avait presque oubliée, tant elle faisait partie intégrante de lui.

- J'aime la colère, avoua-t-il finalement aux deux illusions face à lui, et le cadavre de leur enfant adoptée. Sans elle, je ne pourrais pas avancer.

- En es-tu certain ? fit le faux Harry - et Tom eut presque l'impression qu'il s'agissait vraiment de son professeur, qui lui parlait à travers ce souvenir distordu et inconnu.

Alors que le plus jeune ouvrait la bouche pour répondre, la scène commença à s'effacer sous ses yeux, se distordant jusqu'à s'effondrer en poussière, le laissant seul dans la seconde pièce totalement vide.

Tom avait pensé que toutes ces épreuves ne seraient qu'une promenade de santé - pourtant, ce qu'il venait de se passer l'avait laissé étouffé, perdu et perplexe. Il se rendit compte que ses mains étaient agitées de tremblements nerveux et il crissa des dents, agacé contre lui-même - il n'avait pas de temps à perdre, et devait se rendre dans la dernière salle.


La dernière salle de la première épreuve n'était en rien semblable à ce que l'héritier de Serpentard aurait pu imaginer. Plongé dans une lueur d'aube qui colorait la pièce de couleurs pastel douces et envoûtantes, se trouvait un lit. Tom approcha à pas lents sans savoir à quoi s'attendre - après ce qu'il venait de se passer dans la salle précédente, il était plus perturbé qu'il ne voulait l'avouer, et la colère qui se trouvait au fond de lui ne s'était pas encore éteinte, grondant de quelque chose qu'il ne parvenait pas à définir.

L'épreuve n'était pas difficile en soi, et s'était bien ça qui l'agaçait - il s'était attendu à devoir effectuer des prouesses de magie et d'inventivité, et se retrouvait seulement à devoir argumenter avec des illusions d'un passé qui n'était pas le sien et qui n'avait pas le moindre sens. Cela n'avait rien à voir avec l'enseignement qui leur avait été prodigué à Poudlard, et il se demanda un instant quel but pouvait bien avoir la coupe de feu dans ce cas.

Il s'attendait à beaucoup de choses, mais pas à ce qui se dévoila sous ses yeux.

Il remarqua rapidement que celui qui se trouvait dans le lit n'était autre que son professeur de Défense. Torse nu, il avait les cheveux élégamment repoussés vers l'arrière, les traces de la nuit passées étalées avec douceur sur les traits pourtant durs de son visage. Si cela était déjà déstabilisant en soi, cela empira lorsque Tom remarqua Nyx, étalé contre le mage noir dans un odieux éparpillement de membres longs et arachnéens.

Aux yeux de Jedusor, le phoenix avait une ressemblance troublante avec lui-même. Il le savait depuis qu'il l'avait vu quelques temps plus tôt dans les appartements de son professeur, et cette constatation ne lui plaisait pas. Il ne pouvait s'empêcher de se voir à sa place dans ce faux plan grotesque d'une intimité qu'il détestait avoir avec qui que ce soit. Un bruit s'échappa de sa gorge, et un ricanement fut soufflé hors de ses lèvres, tordues en un sourire amusé.

- Qu'est-ce que cela est sensé représenter ? se demanda-t-il à voix haute, les lèvres retroussées en un rictus.

Son regard tomba sur la main de Potter, posée d'un geste négligé au milieu des boucles sombres de cet inconnu, et Tom avança à pas vifs. La dernière illusion l'avait ébranlé, mais il ne laisserait pas la dernière lui faire perdre de vue son objectif. S'il se trouvait coincé, obligé de participer à la coupe de feu, il n'avait plus le choix d'être le gagnant, car il en allait de son honneur.

Sa main agrippa le bras de Nyx avec brusquerie, brisant ce dernier d'un geste vif, sans la moindre hésitation. Le phoenix humain hurla, reculant hors de sa portée aussi rapidement qu'il en était capable, le visage écarquillé d'horreur. Le faux Harry ne sembla pas choqué à cette vue, et il se contenta de sourire, presque fier.

- Je ne laisserai pas l'Envie perturber mon jugement, fit Tom en se penchant vers l'illusion, sans même attendre que la question lui soit posée.

Presque aussitôt, le lit aux draps de soie et la lueur pastel du soleil levant semblèrent s'effacer devant ses yeux. La salle entière se glissa dans les ombres, et les murs tremblèrent avant de s'effondrer comme un château de cartes. Un tonnerre d'applaudissements s'éleva, si fort que l'entièreté de Durmstrang sembla gronder, et Tom se retrouva ébloui par la soudaine présence de toute l'école face à lui. Il retint une grimace, regardant autour de lui pour tenter de reprendre le contrôle de la situation.

L'héritier de Serpentard savait déjà qu'il avait terminé premier, mais cette affirmation, loin de le rassurer, ne faisait que le faire douter davantage. Il ne comprenait toujours pas pourquoi ils avaient été obligés de passer une telle épreuve, et se fit également une note de fouiller dans l'esprit d'Orion pour voir comment cela s'était passé pour Matheus et Sofia, qui n'étaient toujours pas sorti des salles.

Cherchant Potter du regard, s'attendant à le voir impressionné ou au moins applaudissant avec les autres, Tom ne trouva que ses yeux, tachés d'une émeraude terne, presque suspicieuse. Il n'y avait aucune émotion positive qui transpirait de son professeur de Défense, seulement quelque chose de froid, de perdu, et le plus jeune se demanda un instant si cela avait un quelconque rapport avec ce qu'ils avaient vu durant sa propre épreuve.

Une chose était sûre, il allait avoir besoin d'une petite discussion avec Potter au plus vite.

- Et voici le gagnant de notre première épreuve ! s'écria Avilov d'une voix amplifiée, applaudissant avec moins d'enthousiasme que ses élèves, même si cela n'était pas flagrant.

Le Serpentard jeta un regard au directeur, agacé. Il savait très bien que ce dernier était furieux de ne pas voir sa fille à la première place, et Tom allait à présent devoir être encore plus prudent, car à n'en pas douter les élèves de l'école russe allaient tenter de faire en sorte qu'il ne soit pas en mesure de participer aux prochaines épreuves.

Tom jeta un regard derrière lui et remarqua que Matheus venait seulement de terminer l'épreuve à son tour, près d'une minute après lui. Comme il s'y était attendu, l'élève brésilien n'était pas à sous-estimer, et il avait tout intérêt à l'approcher dans l'espoir de s'en faire un allié basé à Castelobruxo. Il décida d'applaudir ce dernier comme le reste de l'école, lui adressant un sourire au coin des lèvres, sans savoir que le professeur de Défense l'observait avec une attention certaine, sans un mot.


Pour Harry, le déroulement de l'épreuve n'avait rien à voir avec ce à quoi il s'était attendu. Tom avait affronté ses pêchés sans la moindre hésitation, dévoilant aux yeux du monde des visions que le professeur lui-même aurait préféré oublier. Son accusation envers l'héritier de Serpentard, les mots allemands trop lourds sur sa langue, semblaient enfoncés profondément sous son crâne, manquant de le faire vaciller.

Potter savait que le plus jeune n'allait pas tarder à se présenter à sa porte en quête de réponses - mais qu'est-ce qu'Harry pouvait bien lui dire ? La vérité était exclue, même si Nyx s'amusait bien trop de leur situation.

Plongé dans ses pensés, le professeur décida de se rendre dans la bibliothèque de Durmstrang dans l'espoir de se détourner de ses questionnements. Après tout, il se trouvait dans l'une des dernières écoles pratiquant encore ouvertement la magie noire, et il se devait profiter d'une telle opportunité.

Passant la porte et se dirigeant droit vers les étagères remplies de livres qui l'intéressaient, il lui fallut un certain temps avant de se rendre compte que la voix de celui qui obsédait ses pensées était à portée d'oreille.

- ...-savais que tu réussirais cette épreuve avec facilité.

Harry fronça les sourcils en remarquant la voix de velours de son élève et se figea, la main crispée sur un livre de magie dont la couverture de cuir semblait se fendre avec l'âge. Il avança jusqu'au bord de l'étagère où il se trouvait, restant soigneusement caché tandis qu'il jetait un regard en direction de Tom.

Ce dernier était soigneusement installé au fond de l'un des nombreux fauteuils de la bibliothèque de l'école? Drapé dans sa cape en peau de loup blanc, la pâleur de sa peau ne semblait que plus mordante, et son regard carmin dévorant avec attention son interlocuteur - le champion de Castelobruxo. Ils portaient tous les deux une chaîne argentée au bout de laquelle pendait un cristal de couleur verte - il s'agissait du prochain indice pour la seconde épreuve, donné par Avilov aux trois candidats.

A la vue des deux jeunes hommes en pleine discussion à l'abri des regards, quelque chose de sombre remua au fond d'Harry, malsain et furieux sans qu'il ne comprenne vraiment ce dont il s'agissait et il pinça les lèvres, le regard fixé sur eux, poussé par une curiosité maladive. Tom ne s'intéressait jamais à rien ni personne - plus d'une fois, Potter lui-même avait dû se battre pour obtenir son attention. Alors pourquoi semblait-il si focalisé sur ce brésilien venu de nulle part ?

- Merci, fit Matheus dans un accent portugais assez prononcé. Je ne suis pas surpris non plus, j'étais persuadé que cette petite idiote de Sofia allait finir dernière, elle est beaucoup trop prétentieuse.

- Je vais tout de même me méfier d'elle, fit Tom après un instant de silence. Elle est à l'avantage, c'est son école et son père est directeur. Je suis surpris qu'aucun d'eux n'ait tenté quelque chose de plus... définitif contre nous.

- Ils vont essayer, assura Matheus. Mais nous devrions parvenir à nous en sortir tant que nous sommes prêts.

Harry savait que si Nyx s'était trouvé là en cet instant, il se serait ouvertement moqué de lui, à espionner les deux élèves avec cette jalousie ridicule qui lui retournait l'estomac. Tom avait toujours été à lui, sans compter les années et les histoires passées, mais cette fois-ci, il ne pouvait s'empêcher de remarquer que tout semblait différent de toutes les fois précédentes.

Cette fois-ci, le Serpentard semblait assaillit de souvenirs étrangers - pire, la dernière partie de la première preuve avait été balayée d'un geste de la main, alors que Tom brisait le bras du faux Nyx, et souriait au faux Harry avec un geste moqueur, presque supérieur. Il ne se souciait plus d'obtenir l'attention du professeur et ses affections, poussé par quelque chose de plus sombre, plus grand que tout ce qu'ils avaient vécu jusqu'alors.

C'est cela qui faisait peur à Harry et lui retournait l'estomac.

- Me viendras-tu en aide ?

Le professeur cligna des yeux et reporta son attention sur les deux autres sorciers. Tom avait posé une main sur le bras au teint hâlé de Matheus, lui adressant un sourire qu'Harry n'aurait pu qualifier par autre chose que ravageur, et il sentit sa colère se réveiller dans les tréfonds de son âme, grondant comme un animal en cage.

Le brésilien semblait mal à l'aise, le regard se posant sur chaque chose dans la bibliothèque qui n'était pas son interlocuteur - pourtant, Harry remarqua sa gêne évidente et son cou moucheté de rouge, tout comme le haut de ses oreilles, et un grondement sourd se souleva dans sa poitrine. Ses mains s'agitèrent, l'implorant de se saisir de sa baguette et de punir cet imbécile qui attirait l'attention de Jedusor à lui sans même la mériter.

- Tu sais que si je viens à t'aider, tu me devras quelque chose en échange, continua Tom.

- Je peux l'accepter, concéda Matheus dans un souffle devenu presque tremblant.

Ils discutèrent encore quelques instants de sujets bien moins intéressants avant de se séparer, et qu'il ne reste plus que Tom dans ce coin reclus de la bibliothèque. Ce dernier baissa les yeux sur le parchemin et les livres étalés devant lui, reprenant son travail comme si de rien n'était.

- Comptez-vous rester encore longtemps derrière cette bibliothèque, professeur ? fit soudainement l'héritier de Serpentard, arrachant un sursaut de surprise au concerné.

Retenant à juron à l'idée d'avoir été découvert, Harry sortit de l'ombre, son regard trouvant aussitôt celui carmin du plus jeune, qui semblait se retenir à grande peine de lui adresser un rictus moqueur. Le plus vieux retint une grimace et préféra rester silencieux, attendant de voir ce que Tom avait à lui dire.

- Vous espionnez vos élèves, maintenant ?

Harry roula des yeux et pinça des lèvres, semblant frustré d'être accusé d'une telle action. Se glissant avec élégance dans le fauteuil que Matheus avait abandonné, le professeur tenta d'ignorer la sensation désagréable qui ne l'avait pas quitté depuis qu'il avait vu l'élève brésilien, les mains crispées sur les accoudoirs du fauteuil.

- Je n'espionnais pas. Je cherchais un livre, et je suis tombé par hasard sur vous deux.

Potter hésita un instant avant de rajouter d'un ton plus froid encore :

- Que veux-tu au champion de Castelobruxo ?

Il ne pouvait s'empêcher de poser la question, car la discussion qu'il avait surprise entre les deux élèves l'agaçait prodigieusement sans qu'il ne sache pourquoi. Etait-ce le fait qu'il savait que quelque chose d'étrange se tramait, sans que leurs paroles n'aient dévoilé la moindre information ? Ou était-ce autre chose, comme une jalousie mal placée qu'il n'osait pas s'avouer, alors qu'elle était pourtant évidente ?

- Je ne vois pas en quoi cela vous regarde, professeur. A vrai dire, vous devriez plutôt vous réjouir de voir les élèves d'écoles aussi différentes sympathiser avec les guerres qui font rage de nos jours, fit Tom de son ton de voix doucereux - comme s'il parlait à un imbécile qui ne pouvait comprendre ses actions.

- Il n'y a plus de guerre, répliqua aussitôt Harry, les dents serrées. J'ai tué Grindelwald moi-même.

A ces mots, le visage de Jedusor sembla devenir dur, et plus froid encore si tant est que ce soit possible. Il fixa son professeur comme si ce dernier venait de proférer un horrible mensonge, et persiffla :

- Grindelwald est peut-être mort, mais cela n'arrête en rien ce qu'il se passe au-dehors, sans même que les sorciers en aient conscience. Avez-vous entendu parler du Blitz, professeur ?

Harry en avait entendu parler, bien sûr - comment aurait-il pu en être autrement, lorsqu'il y avait une éternité de cela, ils avaient tous les deux porté le brassard rouge honni, pensant être les maîtres d'un monde qui ne leur appartenait pas ?

- Je ne pensais pas que tu te souciais du sort des moldus de Londres, Tom, fit Harry, plus qu'étonné.

Ce dernier secoua la tête, agacé de voir que le professeur de défense ne comprenait pas ce qu'il tentait en vain d'expliquer.

- Je n'ai que faire des moldus, gronda-t-il, la voix sourde. Les bombes des allemands flottent au-dessus de nos têtes, frappant Londres - combien de temps avant qu'elles ne s'écrasent au milieu du chemin de traverse ?! Qu'elles détruisent notre monde ?

- Ces bombes ne valent pas notre magie, Tom, tenta de le rassurer Harry - car malgré la colère du plus jeune, il pouvait voir la peur viscérale de la mort et de la guerre qui se reflétait au fond des prunelles carmin.

Le plus jeune ricana à ces mots - ce n'était pas un rire heureux, loin de là - c'était empli d'un tel désespoir, d'une telle moquerie que le plus vieux baissa les yeux, comme frappé en plein vol.

- Comment pourriez-vous le savoir ? Vous n'en n'avez jamais vu ! Je sais ce que sont ces bombes, les dégâts qu'elles provoquent. Les moldus sont trop dangereux pour être laissés en vie. Je-

Jedusor semblait parcourut par le doute, la colère, la peur - tout cela à la fois, sans savoir auquel prêter sa voix en premier. Ses mains, agitées d'un tremblant frustré, brisait son image d'élève parfait qu'il tentait d'afficher en permanence, et Harry se demanda un instant si la première épreuve de la coupe de feu ne l'avait pas chamboulé plus qu'il n'osait l'avouer ni le montrer.

Hésitant un instant, le brun décida tout de même de se lever, approchant de Tom jusqu'à s'accroupir devant lui, posant ses deux mains sur ses genoux.

- Je sais que tu ne me fais pas confiance, et à juste titre, souffla-t-il, le coin des lèvres relevé en un sourire amusé. Mais tu peux me croire lorsque je te dis qu'il ne t'arrivera rien. ces bombes ne toucheront jamais le moindre de tes cheveux.

- Alors, quelle sera la chose qui me tuera ? répliqua Tom - et ce dernier parlait comme s'il n'avait pas deux horcruxes soigneusement cachés, comme si une bombe nucléaire allait frapper Poudlard dans la minute qui suivait.

Le Serpentard leva ses mains. Elles n'étaient plus tremblantes du tout, fermes et déterminées alors qu'elles se crispaient autour du cou du professeur, refusant que ce dernier n'échappe à sa poigne de fer. Harry n'osa pas reculer, et il était irrésistiblement attiré, comme un papillon de nuit devant la flamme d'une bougie, et son regard s'écarquilla de stupeur lorsqu'une langue qu'il ne pensait plus jamais entendre dans la bouche de Tom se faufila entre ses lèvres et son sourire sarcastique, moqueur - fier d'avoir pris au piège Harry dans sa fausse détresse.

- Wie lange wirst du mich anlügen?


Commentaire d'auteur :

Et voilà ! Tout d'abord, j'espère que ce chapitre vous a plu ! Ensuite, je vous épargne d'aller chercher la traduction de cette phrase, qui signifie : "Combien de temps vas-tu encore me mentir ?" à peu près. Mon allemand est rouillé je m'y suis remise il y a peu (pas le choix vu l'endroit où je compte déménager dans 1 an ou 2) donc je profite de cette fanfic pour le faire car comme vous l'avez-vu, on va beaucoup parler de la période troisième Reich. (d'autres périodes aussi évidemment, mais celle-ci va être importante pendant quelques chapitres!)

Ensuite, je dois avouer que je commence à voir un peu plus clair sur cette fanfic qui tournera à 20 chapitres je pense ! Espérons juste que je ne la rallonge pas davantage ahah

A votre avis, qu'est-ce que Tom peut bien vouloir tirer de Matheus ? est-ce seulement pour avoir un espion à castelobruxo, ou autre chose ? ;) Sans compter le fait que Tom a réussi la première épreuve sans trop de difficulté, même si cette dernière lui pèse sur l'esprit...

Je n'ai pas grand-chose de plus à vous dire, alors je tenais à vous remercier de continuer à lire et commenter comme toujours, c'est très gentil de votre part et très motivant. Je vous dis donc à la prochaine pour le chapitre neuf (et si d'ici là vous ne voulez pas attendre j'ai une autre fic Tomarry sur mon compte ! :p) (et je me retiens d'en psoter une troisième, arrêtez-moi ahah)