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J'avais besoin de papier à lettres, de Bob, surtout pas de Barbara, et de beaucoup de finesse.

Ce dont, je ne me le cacherais pas, je manquais cruellement ces derniers temps.

Et j'avais besoin d'allié. Mais cela pouvait attendre, au vu des circonstances...

Donc je disais, revenais-je au carnet, j'avais dédié une page à cette mission. La Mission Rat. Bob - toujours pas Barbara, le sablier et du papier à lettres.

Il allait falloir que je réitère l'exploit de ma troisième année… J'allais devoir être à plusieurs endroits au même moment. Je savais ce que j'avais à faire mais je n'avais aucune idée du temps qu'effacer les noms d'or devait prendre. Autant presser le pas.

Le 17 novembre 1976, il allait falloir que je suive les Maraudeurs, que je rencontre les parents Pettigrew et que j'assiste à tous mes cours. Entre autres. Je sentais déjà ma tête tournée. Allez Mia ! Ça va le faire, me murmurai-je.

Si l'un de ces partis venait à discuter avec l'autre, j'étais potentiellement foutue et ma mission avec.

En choisissant Poudlard, j'oubliais que je me mettais sous la coupe professorale… et le couvre-feu. Je ne pouvais pas sécher les cours plus que de raison ni, techniquement - je n'avais pas encore vérifié les passages secrets - sortir de l'établissement. Or, j'avais besoin de poser des questions, d'obtenir du matériel, bref d'être dehors.

J'avais donc décidé de faire d'une pierre deux coups. J'allais sortir avec l'accord de Bob et retourner le temps à ce moment-là.

C'est dans ces moments-là que ma conscience scientifique haïssait le raisonnement magique. Personne n'avait donc jamais pensé à créer un sort de dédoublement ? Personne n'avait donc jamais réfléchi de manière logique ?

Ou peut-être que le sort ou la potion avait été banni ?

D'ici là, je devais faire profil bas et j'avais besoin d'une oreille bienveillante au sein de l'équipe éducative. Il fallait aussi que j'en sache plus sur les élèves, que j'apprenne ce que personne ne sait et surtout ce que Dumbledore sait. L'entretien avec le professeur Brown ainsi que ma convocation chez le directeur m'avaient assuré que l'équipe pédagogique avait conscience de l'ombre planant sur l'école. Ils surveillaient les élèves.

Très mal, l'histoire, et ma propre expérience, le confirmait. Mais ils le faisaient. Il devait avoir des infos, des noms quelque chose. J'avais besoin d'avoir une longueur d'avance sur eux.

Il fallait aussi que j'observe Peter lorsqu'il était le plus détendu et les Maraudeurs, j'avais de savoir ce que les principaux protagoniste de la guerre couvaient, faisaient, disaient. Comment en était-on arrivé à la Tragédie du Fidelitas ? J'avais besoin de réponse, ce que je voyais de mes propres yeux ne collait pas avec l'histoire des vainqueurs…

La migraine pointait finalement le bout de son nez.

J'avais aussi besoin de jeter un coup d'œil au passé de Peter.

Et Bob, mince, j'avais besoin de quelqu'un qui me protège… La solitude commençait à me peser, j'avais besoin d'une épaule…

Je savais que Barbara avait rendez-vous le 17 novembre, il fallait qu'elle soit absente, son stress était le mien et je produisais assez de stress toute seule. Puis la question Rosier se posait.

Était-ce ma part Granger qui était liée au Rosier et dans ce cas, comment ça avait pu me passer sous le nez ? Ou était-ce mon lien avec les Smith qui avait eu un impact sur ma destinée ?

Dans tous les cas, il était hors de question que j'aille chercher des réponses auprès de mon cher cousin Anselm !

Récapitulons, Mia. De l'ordre !

Je devais joindre Bob et avec son accord sortir du château. J'avais besoin d'une épaule, mince !

Je devais trouver des infos sur le château, et les meilleures manières d'en tirer quelque chose qui me mette hors de la portée des professeurs.

Je devais observer les élèves, et plus particulièrement les Maraudeurs. Avoir un œil sur les élèves surveillés par les professeurs.

Je devais trouver l'adresse des Pettigrew, j'avais une lettre à envoyer.

Je devais faire des emplettes et trouver tous les journaux possibles sur la situation politique.

Je devais en apprendre plus sur la lignée Rosier.

Et je n'avais que 18 ans

Je passais devant la Grande Salle en retenant mon souffle, si je pouvais passer inaperçue, ma journée ne s'en porterait que mieux. Mais une fois encore, on fit silence alors que je passais.

C'est comme si une main s'agrippait à mon estomac en même temps que mon cœur remontait dans ma gorge. J'avais douloureusement conscience de chacun de mes pas, et de leurs regards sur ma nuque. Chaque inspiration semblait me rendre plus faible encore et avec elles venaient les larmes. Je m'efforçais de ne pas pleurer mais je ne pouvais empêcher mes épaules de tressauter.

Une fois dans le parc, c'est le vent glacé qui me rendait mes forces. Après les mots et les attaques perfides, c'était le silence que je subissais.

La pire des punitions.

Peter Pettigrew n'avait pas les yeux noirs et ses pupilles n'étaient pas non plus brunes comme je pensais m'en souvenir. Ils étaient ambre. Ambre. Je les détaillais, ambre presque miel. Je dirigeais mon esprit sur une seule chose, ses yeux. Si je pensais à ses orbes miels, je ne pouvais pas penser aux chuchotis qui reprenaient dans mon dos.

Je m'apercevais ainsi que pour une fois Peter ne s'était pas trop éloigné du château.

Je pensais qu'il s'asseyait sous les arbres nus en plein milieu sous le froid et la pluie pour fuir quelque chose. Je l'avais observé se rendre sous un arbre plus proche de la Forêt Interdite en mettant cet acte sur la terreur que j'avais décelé plus tôt dans ses yeux.

Il m'apparaissait à présent que s'il avait peur, il ne s'asseyait pas là au hasard. L'arbre était bien trop proche du château, ce n'était pas un endroit calme, ni une cachette.

Un truc de Maraudeurs sans doute.

— Pettigrew

— Smith, grinçait-il entre ses dents

Bon. Il ne portait toujours pas dans son cœur.

— Je voulais m'excuser pour ce qui s'était passé à la bibliothèque. Je ne voulais pas envahir ton espace

Plus froid et hop, l'hypothermie. Je ne savais définitivement pas y faire.

Une pensée tordit mon estomac et je tentais en vain de la repousser le plus profondément dans mon cerveau. J'avais toujours été la plus sociable de nous trois. Harry, Ron et moi, j'étais la plus sociable et pourtant… Harry avait du mal avec le monde, Ron était trop brute bien que sympathique avec les autres, c'est lui qui se faisait le plus d'amis malgré cela et moi j'étais celle qui parlait. La plus "sociable" et pourtant…

Et pourtant, je me faisais des ennemis juste en respirant trop fort.

— Smith, juste fout moi la paix

Bon OK, j'avais encore foiré mon entrée et pourtant, cette fois-ci, j'y avais réfléchi… Quand il faut y aller, faut y aller

— Est-ce -

— Smith, dégage

— Laisse… moi finir, peinais-je

— J'ai dit dégage

J'éclatais de rire sans pouvoir m'en empêcher

— Tu te pr-pr… prends pour qui. Pour qui ?

— Tu peux pas me faire chier comme ça

C'était vrai mais j'avais une mission.

— Tu crains James ? Sss… son père ?

Quelque chose attirait mon œil au loin mais j'avais mieux à faire, il fallait que j'en finisse ici, avant de faire le tour du château et de préparer le 17 novembre.

— SMITH ! hurla Peter

Même le vent fit silence

Bon, il était définitivement plus Gryffondor que le rat que j'avais rencontré en 1998.

— Va v-va falloir m'expliquer, Peter

— C'est Pettigrew pour toi

Ouch, OK, Mia, respire.

— Et ferme-là

Je n'avais pas bougé, je n'avais encore rien dit parce que je ne savais pas quoi faire face à l'adolescent livide. Que dire ? Que je tentais de lui sauver la mise ? Qu'il allait trahir ses meilleurs amis ? Que c'était tellement soudain, que la seule chose qui le reliait , lui, Petter Pettigrew de 1978 au traître Wormtail de 1998 était un journal ?

Je ne pouvais pas dire ça.

J'ouvrais la bouche et

— FERME-LA, FERME-LA !

Je reculais, inquiète et soudain la forme remplissait le fond.

Le Sinistros. Padfoot. Sirius.

Peter suivit mon regard, et se rasseyait, plus pâle que la mort. Je voyais les rouages s'agiter dans son cerveau, qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir dire ?

Ses yeux se déposaient sur moi, vide

— Pour… pourquoi ? qu-qu-

— Parce que

Je me figeai, je haïssais qu'on me coupe. Merde ! Qu'on me laisse finir !

— Hey !

Je sursautais pour voir James et Remus nous rejoindre. Je feignais un sourire auquel répondit James.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Peter veut pas me filer ses réponses de métamorphose

James et Remus rirent… Suivi de Sirius qui arrivait derrière eux.

Je me figeai à nouveau en tentant de ne pas évaluer la distance entre la Forêt Interdite et l'arbre trop visiblement.

Mais la pellicule de sueur sur son visage me rassurait, c'était bien lui à l'instant.

Je me morigénais en même temps que je me rassurais. Depuis quand j'avais peur de fichues superstitions !

— Tu as de meilleures notes que nous, Smith !

— Je me disais… que, que que vous aviez de bonne notes en… méta… métamorphose-se

— C'est parce que McGo nous aime bien, riait doucement Remus

Je remarquais ainsi qu'il avait l'air plus faible et avais des cernes jusqu'au menton. La Pleine Lune. C'était pour ça, le sinistros…

— D'ailleurs… je me deman… dais, peinais-je et en face, les Maraudeur me regardaient patiemment, vous sauriez s'il y a des animagus à Poudlard ?

Je sentis plus que je n'entendis Peter se tendre. Mia ! La bourde ! Je ne pouvais plus faire machine arrière !

Peter pensait sûrement que j'essayais de le coincer par ses amis… alors que je cherchais juste à changer de sujet.

— Je sais qu'il… il y en a dans le château, leur souriais-je

James regarda Sirius qui détailla Remus avant de me dire

— McGo, tu veux dire ?

— Non, pas McGonagall. Des animagus… Illégaux ?

— C'est possible ? Qui sait, on est à Poudlard ?

James avait l'air de vouloir éclater de rire et moi, j'avais envie de faire tout le contraire. Est-ce que c'était des murs qui se dressaient entre les Maraudeurs ? Comment était-ce possible de ne pas remarquer Remus était sur le point de s'évanouir de terreur et Peter à sa suite ? Était-ce qui avait détruit le groupe d'amis ? Leur incapacité à se rendre compte des besoins de chacun ?

Alors, seulement que je remarquais ce fait, je me sentis mal. Comment étais-je supposé changer cela ? Est-ce que je devais me mêler de leurs soucis ? Je galérais déjà avec Peter.

— Vous devez être bien informés… N'est-ce pas ?

— Pourquoi on serait si bien informé, hurlait presque de rire James

— Je sais que c'est vous qui faites toutes ces blagues, les pressais-je

Remus se mordait les lèvres, inquiet et Sirius reprenait

— C'est sympa de penser à nous, Smith mais je pense que tu te trompes. Bien que la personne qui fait ces blagues doit être géniale, alors vraiment, vraiment

— Siri !

Remus n'en pouvait plus, je me décidais alors à rentrer au château.

— Bien. J'ai un de-de -devoir de… de méta… mor… phose à finir

Sans plus attendre, je me dirigeais vers le château

— Hé ! Smith ! Les sous questions sont toutes pièges !

— Merci ! lui souriais-je en réponse

Je le savais déjà mais au moins je savais que les Maraudeurs ne me haïssaient pas tous.

L'inquiétude s'abattait sur moi alors que je me dirigeais vers les cuisines. Les Maraudeurs n'étaient pas prêts. Ils ne devraient pas l'être, ils étaient des enfants mais en 1998, les survivants les avaient racontés combattant. J'avais cru… J'avais cru qu'ils étaient plus que des adolescents…

Harry leur ressemblait tant…

Ils étaient tout les cinq voués à une existence tragique et j'étais supposé changé ça.

Le 17 novembre devait être décisif. Si Peter ne voulait pas m'entendre, je pouvais faire en sorte qu'il me comprenne.

J'écrirais cette lettre aux Pettigrew en mangeant.

Je songeai aussi à Remus, le pauvre était visiblement souffrant et personne ne faisait rien. Les cernes, les épaules tombantes, sa lycanthropie lui pompait toute son énergie et ses amis ne semblaient pas s'en rendre compte.

Je devais trouver le moyen de secouer Peter, d'échapper à Dumbledore sans perdre de plume dans le processus, avancer dans le plan en m'intéressant aux autres élèves, obtenir de l'aide… Mince, je n'avais pas avancé d'un pouce. Pas d'un pouce.

Le 17 novembre, je remontis le temps 3 fois, une fois pour mes emplettes et pour espionner les Pettigrew, une fois pour espionner les élèves, les tableaux et les professeurs, une fois pour rencontrer Bob.

— Alors, qu'est-ce que t'en pense ?

— Que ce n'est pas logique.

Je grinçais des dents tout en appréciant sa franchise

— Pourquoi le héros ne s'intéresserait pas au grand méchant ? C'est lui qui a attiré les victimes ? Le plus important est de s'avoir qu'est-ce qui a attiré les victimes ? Pourquoi elles ont fait ces choix alors que ça leur est mortel ?

— Je ne pense pas qu'elles s'en rendent compte

— Je pense que si, asséna Bob. Peut-être que le jeu en vaut la chandelle, me transperçait-il du regard.