Je tenais à platement m'excuser pour l'absence d'une semaine entière voire plus sur cette histoire : ces temps-ci, l'éducation en France est un peu bordélique et c'est littéralement ingérable. Je publie le chapitre suivant demain pour me faire pardonner !


Miss MPREG : il y a de grandes chances pour que Dumbledore soit très infantilisé ;)

stormtrooper2 : aucune chance que je ne laisse Sirius en prison et Dumbledore en paix ;)


Chapitre 7 : Le chien et le loup


Remus était parti pour l'Angleterre pour attendre la fin du procès et récupérer Sirius dès la sortie. Il ne le rata donc pas, et manqua de mourir de bonheur lorsque les yeux gris se posèrent sur lui, vides, et s'illuminèrent soudainement comme si on avait appuyé sur l'interrupteur d'un milliard d'étoiles.

-Remy.

-Pads.

La seconde suivante, le tout nouvellement homme libre se jeta dans ses bras, les larmes dévalant ses joues. Des larmes par milliers, qui avaient été retenues presque cinq ans, et qui trempèrent son torse tandis qu'il sanglotait dans ses bras.

En voyant les badauds commencer à approcher, Remus ne réfléchit pas trop longtemps et transplana au cimetière de Godric's Hollow. Lily viendrait sans doute voir s'ils étaient arrivés.

-Doucement... murmura-t-il en caressant ses cheveux. Tout va bien.

-Non. Non, tout ne va pas bien. Prongs, Lily... Harry...

Le hurlement qu'il décrocha lui ruina les cordes vocales avec la même violence qu'il détruisit le cœur de Remus, dont les larmes montèrent aux yeux.

Ils restèrent ainsi longtemps, silencieux. De toute façon, s'il avait essayé de parler, Sirius se serait heurté à sa voix cassée. Et Remus n'avait pas envie de faire la discussion. Pas après cinq ans de silence.

Ils restèrent à genoux au sol, sans parler, perdus dans leurs pensées, remettant en ordre ces années difficiles, hors du temps. Ces années qui les avaient faits vieillir plus qu'elles n'auraient dû. Ces années solitaires, vides de sens, durant lesquelles tout leur avait peu à peu été pris.

C'est ainsi que Lily les trouva, et elle décida, peut-être à raison, que ce n'était pas le moment d'apparaître. Elle se contenta de s'asseoir non loin, invisible, et de les regarder, incapable d'ignorer les images qui se superposaient, souvenirs d'une époque révolue, d'une époque si lointaine, qui semblait n'avoir été qu'un rêve duquel ils se seraient tous réveillés brutalement, au dernier jour pluvieux du mois d'octobre 1981.

Un rêve qu'ils auraient pu vivre jusqu'à la fin si l'un d'eux n'avait pas trahi.

Lily ne détestait pas Peter. Après tout, il avait été son ami. Elle le connaissait. Il n'était pas foncièrement méchant, juste... faible. Bien plus que James, Sirius, Remus, et elle-même. Il avait besoin de se trouver derrière les plus forts, ou il perdait le contrôle. Il n'avait pas l'intelligence de Remus et Lily, la popularité et le caractère sociable de James et Sirius. Il était juste... normal. Comme tout le monde. Et, malgré tout, elle comprenait qu'il se soit toujours senti mal auprès des trois autres garçons, si exceptionnels dans leur genre.

Même si elle ne lui pardonnerait jamais la mort de James, la vie misérable d'Harry, le sort de Sirius.

Pourtant, malgré tout cela, pour la première fois de sa courte vie et de sa mort tout aussi brève, Lily ressentit l'envie de vengeance.


Harry balançait ses pieds dans le vide, depuis la fenêtre de la petite buanderie qui lui servait de chambre dans cette maison.

Le procès de son parrain devrait être terminé, maintenant.

Il sourit en pensant qu'il n'y avait plus que des papiers à signer et qu'après cela, Sirius les amèneraient, lui, sa mère et Remus, loin d'ici.

Les papiers ? Quels papiers ?

Le garçonnet haussa les sourcils, et fit de même avec ses épaules quelques secondes plus tard. Sans doute une information externe. Il espérait juste que les papiers, si papiers il y avait, ne seraient pas trop longs à signer.

Vernon se plaignait toujours du temps fou que prenaient les dossiers à être complétés.

Harry pinça les lèvres. L'idée de quitter les Dursley était étrange. Non pas qu'il les appréciaient, ou les voyaient comme une figure familiale, au contraire. Après tout, il avait toujours vécu avec Lily, à l'exception du fait qu'elle était cachée d'eux et qu'ils ne savaient pas son existence.

Un jour, elle lui avait même dit qu'ils ne pourraient peut-être même jamais la voir, car ils n'étaient pas des sorciers. Mais elle ne souhaitait pas tester pour en avoir la confirmation : après tout, elle-même ne savait pas réellement ce qu'elle était.

Des coups légers frappés à sa porte le sortirent de sa rêverie, et Harry sourit machinalement en sautant de la fenêtre pour aller ouvrir.

-Il arrive bientôt ! S'écria immédiatement Lily, alors que le garçonnet la serrait dans ses bras, un sourire béat aux lèvres.

-Il va rester où ?

-Au même hôtel que Remus. Mais tu ne pourras peut-être pas le voir de suite, le prévint-elle.

-Il a besoin d'une figure connue avant de pouvoir supporter plus, la devança Harry, sur le ton de l'évidence.

-Oui.

-Donc il ne t'a pas vue ?

-En effet. Si Azkaban fait réellement l'effet que je crois, alors il m'aurait prise pour une création de son imagination, et il aurait peut-être même pensé qu'il avait imaginé le procès, sa libération... ça aurait pu créer un traumatisme grave.

-Tu lui donnes combien de temps ? Demanda le garçonnet en se blottissant contre son ventre alors qu'elle s'était assise sur la couchette.

-Je ne sais pas vraiment. Sirius a toujours été plus fort psychologiquement que n'importe lequel d'entre nous. C'est pour le mieux, au vu de la manière dont il a été traité toute sa jeunesse... ce que je veux dire, c'est qu'il a toujours été doué pour se remettre rapidement sur pieds. Ce qui prendrait des années à une personne normale ne peut lui prendre que quelques mois. La seule chose dont j'ai peur, c'est qu'Azkaban ai pris cette capacité avec elle...

Lily reprit son souffle, se rendant compte au passage qu'elle avait parlé d'une traite.

Harry examinait ses paroles avec concentration, les yeux posés sur la fenêtre encore ouverte.

-Maman ?

-Oui ?

-C'est bientôt la rentrée.

Elle haussa les sourcils, pas certaine de comprendre.

-Et ?

-Ça veut dire qu'on va rentrer à Privet Drive avec Vernon et Pétunia.

La rousse grimaça. Elle n'avait pas pensé à cela.

-Harry ? Et si on discutait du monde ?

Le garçon se redressa immédiatement, les yeux lumineux, et s'installa en tailleur entre ses jambes, les mains glissées sous les genoux.

-Oui ! On pourrais décider d'où on ira quand Sirius sera prêt ?

-Bien sûr.

-Moi, j'aime l'eau. Et le loup aussi, alors il sera content. Il faut un endroit où il pourra nager... et puis, c'est bien les poissons !

Lily ne ravala pas un instant son sourire. Harry parlait, parlait, sans que cela n'ai réellement de sens, mais, en même temps, c'était d'une logique implacable.

-Donc il faudra chercher un endroit avec de l'eau à proximité ?

-Oui ! Et une forêt, parce que les chiens et les loups ça a besoin de courir. Et une maison assez grande, parce qu'après avoir passé des années dans une cage, personne n'aimerait une petite maison. Mais pas trop grande, sinon, Sirius se sentira tout petit, et ça lui fera du mal.

La jeune femme hocha la tête, s'inclinant devant l'évidence à laquelle elle n'avait pourtant pas pensé.

-Donc une grande maison, mais pas trop, avec une forêt et un point d'eau.

-Je crois que j'aime bien les dragons.

Lily sembla surprise. Elle ne se souvenait pas qu'Harry ai déjà été au contact d'une créature ressemblant de près ou de loin à un dragon...

Le jouet de Dudley.

Elle sourit malgré elle.

-les Etats-Unis sont un très joli pays, tu sais.

-Ici ?

L'enfant garda les sourcils hauts quelques secondes, avant de sourire en grand.

-J'aime.

-Alors note-le dans un coin de ta tête, répliqua-t-elle en lui embrassant le front.