Bonjour tout le monde !

Voilà le chapitre 8 !

Bonne lecture !


Au bout d'une longue demi-heure de marche, nous arrivons enfin à destination. Je sens à peine la fatigue grâce à de mon corps de démon. Mais surtout à cause de ce que je viens de faire.

Je ne suis pas du genre violent. Bien sûr je me suis déjà battu, comme un peu tout le monde j'imagine. Mais j'arrive pas à comprendre pourquoi j'ai lâché Altera sur eux comme ça...

Quand je repense à ça, je suis presque dégoûté. J'ai l'impression d'avoir tiré à la mitrailleuse sur une foule sans défense... Ils voulaient ma mort... Alors je sais que j'ai eu raison en fin de compte... Mais je n'arrive pas à m'empêcher d'avoir des regrets.

Je monte les marches au radar, sans vraiment faire gaffe, puis je pose délicatement l'ange déchue sur le lit. Je m'en vais sans dire un mot, tandis que Mash reste dans la pièce pour demander à la nonne si elle a besoin de quelque chose.

Moi, je vais sur le balcon du second étage pour être un peu seul. Je m'appuie sur le mur et je finis par glisser jusqu'à être assit. J'ai le tournis...

Je revois encore la scène... Les exorcistes qui tombent comme des mouches sous les coups quasi-chirurgicaux de Altera... Je ressens de nouveau la colère que j'ai éprouvé à cause de ce Freed...

Je ne comprends pas...

Je devrais être... Je sais pas... Terrorisé ? Paniqué ? En état de choc ? Mais pas calme comme je le suis en ce moment ! Je viens de faire assassiner plus de 20 de putains de personnes !

Je lève la tête et je regarde les étoiles. Elles brillent d'une lueur chaleureuse qui me met à l'aise. Je prends une grande inspiration pour faire le tri dans ma tête.

Je prends pour la première fois vraiment conscience du pouvoir que j'ai à ma disposition... Mash m'avait expliqué que plus un Héros est célèbre plus, en principe, il est puissant... Je frissonne...

Quand je vois ce dont est capable Altera rien qu'avec son épée, je redoute ce qu'elle pourrait faire si je lui demandais de ne pas se retenir... Après tout... L'un des surnoms d'Attila était... Le ''Destructeur de Civilisations''...

[J'ignore si ça va te réconforter Arthur...] Dit Gudao d'une voix compatissante. [Mais, je sais ce que tu ressens...]

« Vraiment ? » Je réponds, toujours pas dans mon assiette.

[Parfois... Nous avons été obligé de faire des choses horribles pour remplir notre mission...] M'explique-t-il, la voix pleine de regrets.

« Je vois pas ce qui peut être pire que de faire assassiner plus d'une vingtaine de personnes de sang-froid. » Je réplique, plus sèchement que je le voulais.

{Tuer des centaines et des centaines de soldats innocents...} Dit Gudako, aussi triste que son homologue masculin. {Pour pouvoir atteindre une seule personne... Le roi qu'ils ont choisit de défendre par loyauté et admiration...}

J'ai le sang qui se glace dans mes veines en entendant ce qu'elle me dit... Je sens de nouveau des nausées m'envahir et je dois me concentrer pour les faire passer...

La prochaine fois que je voudrai l'ouvrir, il faudra que je me rappelle de réfléchir avant de parler...

Je revois alors, pendant un flash de ma mémoire, mes mains couvertes de sang... Je sais à qui ce sang appartient... Même aujourd'hui, je ne regrette pas ce que j'ai fait ce jour-là... Mais là c'est différent... À ce moment-là, j'étais aveuglé par ma rage, comme si j'étais possédé... Mais pour les exorcistes, c'était une colère froide... Froide et maîtrisée...

[Je pense que nous sommes liés à ta décision... Dans un certain sens...] Dit Gudao, d'une voix toujours lourde.

« ... »

« ... »

« Quoi... ? » J'arrive à demander au bout d'une longue surprise.

[Nos âmes sont séparées, il n'y a aucun contact. De près ou de loin.] Explique-t-il. [Cependant, nos trois esprits sont plus ou moins entremêlés.]

« Je ne comprends pas... »

[Imagine que chacun de nos esprits est un cube. Ceux-ci se superposent par endroit. Ce qui nous permet de communiquer librement... Mais aussi de se servir des souvenirs et des expériences des autres pour agir.] Continue le Fujimura masculin.

« Je suis toujours perdu... » J'avoue malgré un léger frisson que je ne m'explique pas.

{Il veut dire que si ton esprit n'a pas la réponse à une question que tu te poses,} Reprend Gudako. {Alors il ira parfois la chercher dans l'un des deux notres.}

Je reste un long moment sans rien dire... Même mes pensées sont bloquées... Puis, lentement mais sûrement, mon cerveau se remet en marche.

« Ça veut dire quoi ? Que vous m'influencez ? Voir même me contrôlez !? » Je dis froidement.

{Non, pas du tout !} Répond aussitôt la Fujimura féminine, prise au dépourvue. {Ce n'est pas ce que je voulais dire !}

[C'est plus complexe que ce que tu crois Arthur.] Intervient Gudao. [Il n'y a pas des ''autoroutes'' entre nos esprits. Ils sont séparés par des cloisons qui deviennent parfois poreuses quand tu es sous le coup d'une émotion violente, comme la colère.]

« Qu'est-ce qui me prouve que c'est la vérité !? » Je réplique, menaçant cette fois.

{Par ce que nous sommes à ta merci Arthur !} Réplique à son tour Gudako, qui semble blessée par mon accusation.

« Quoi !? » Je fais, de plus en plus perdu. « C'est quoi cette histoire encore !? »

{Nos esprits existent encore par ce que tu nous autorises à rester Arthur !} Répond-t-elle. {Normalement, quand plusieurs esprits ses retrouvent en contact, ils s'affrontent pour le contrôle ! Le plus fort dévore le plus faible, puis lui vole touts ses souvenirs et toutes ses connaissances ! Après il assimile les âmes des ''intrus'' et en récupère la puissance !}

Je suis incapable de réagir... J'ignore pourquoi... Mais je sais qu'elle me dit la vérité...

[Même lorsque nous étions endormis, en train de te ronger petit à petit, que nos contacts relevaient de l'inconscient, tu as choisis de ne pas nous chasser... De nous garder en vie... Même réduit à l'état de simples fantômes dans ton âme...]Reprend la version garçon.

« Je... J'ai fait ça... ? » Je demande, complètement dépassé. « Je ne m'en souviens pas... »

{Ce que tu as fait pour nous... C'était ta nature profonde qui te l'a dictée... Ta grande gentillesse et compassion...} Affirme-t-elle d'une voix qui redevient chaleureuse. {C'est cette même compassion qui nous a poussé à te confier Mash sans la moindre hésitation...} Je l'entends réprimer un sanglot et Gudao aussi de son côté. {Tu sais ce qu'elle représente pour nous Arthur... Alors ne redis plus jamais que nous cherchons à te manipuler... Tu ne peux pas savoir à quel point nous te sommes reconnaissants...}

Un lourd silence s'installe entre nous... Je reste pendant un temps, je ne sais pas combien exactement, à regarder le ciel nocturne...

Je me sens bête de m'être emporté de cette façon... De les avoir accusés sans même une preuve... Mais pire que tout... J'ai honte de les avoir jugés sur une seule action, sans me rappeler qu'ils m'avaient dit que notre situation est complètement inédite... Et qu'il y aurait beaucoup de choses imprévues qui se produiraient...

« Je... Pardon... » Je fais à mi-voix, honteux.

[Ce n'est rien Arthur.] Assure Gudao. [Nous avons vécus tellement d'aventures et vus tellement de choses, qu'il est relativement facile pour nous d'accepter certaines choses. Mais ce n'est pas ton cas. Tu n'as pas besoin de t'excuser.]

{En fait... C'est presque rassurant de voir que tu t'es énervé dans un sens...} Continue Gudako qui va mieux. {Ça prouve que tu te sens concerné et que tu ne crois pas bêtement tout ce qu'on lui dit.}

« Question... » Je dis après une seconde. « Comment il peut avoir un compliment et une insulte dans une même phrase ? »

{Secret de fabrication Chaldéen !} Répond-t-elle joyeusement, avec un sourire que j'imagine sans mal.

De nouveau le silence s'installe. Puis je commence à rire et ils m'imitent à leur tour. Bientôt nous sommes touts les trois en train de rire aux éclats comme des idiots.

Il faut cinq bonnes minutes pour que nous puissions nous calmer. Je me sens beaucoup plus léger maintenant. Je pense que ce n'est pas la dernière fois que nous nous disputons. Mais au moins je sais que je peux compter sur eux et leur honnêteté.

Nous discutons encore un peu puis je décide de rentrer. Il faut que j'aille voir comment ça se passe. Je crois pas que cette ange déchue soit en état de faire quoi que se soit, mais mieux vaut être prudent. Au moment ou j'arrive devant la porte menant à la chambre où elle se trouve, quelqu'un en sort.

« Sempai ! » Fait Mash en sursautant.

« Désolé de t'avoir fait peur Mash. » Je fais en souriant. « Je voulais aller voir comment vont l'ange déchue et la nonne. »

« Elles vont bien toutes les deux. » Répond-t-elle avec calme et sérieux. « Raynare aura besoin de repos, mais en dehors de ça elle ne risque plus rien. Grâce au Sacred Gear de Argento-san. » Elle fronce les sourcils. « Je n'avais jamais vu une capacité de guérison similaire avant. Je comprends pourquoi l'Église la voyait comme une sainte. »

« Comment sais-tu que c'est une sainte ? » Je lui demande, curieux.

« Elle m'a raconté son histoire pendant qu'elle guérissait son amie. » Explique Mash.

Elle me la raconte à son tour. En une dizaine de minutes j'en sais assez pour comprendre sa situation... Je ne sais pas ce que je suis le plus : dépité, impressionné ou en colère ?

« Je vais aller lui parler. » Je déclare posément. Je vais attraper la poignée quand je me retourne vers ma ''kohai''. « Désolé de t'avoir laissée seule pour gérer la situation Mash... »

« Je t'en prie Sempai. Je comprends que tu ais eu besoin d'être un peu seul. » Répond-t-elle avec un grand sourire réconfortant. « En outre, c'est mon rôle en tant que Servant de t'assister. »

« Mouais... » Je fais en grimaçant. « J'aime pas ce terme... Tu n'es pas mon esclave ou un truc du genre... je te l'ai déjà dit... »

« Ce ne sont que des termes techniques Sempai. » Réexplique Mash. « Il ne servent qu'a protéger l'anonymat des participants aux Guerres du Graal. »

« Je sais, je sais. » Je soupire. « C'est juste que j'ai l'impression d'être ton ''possesseur'' quand j'entends ça... Ça me gêne... »

« Je pense que ce n'est pas une mauvaise chose. » Dit-elle, toujours souriante.

Je la regarde comme si je venais de voir un fantôme... Au bout de trois secondes elle réalise à quel point ce qu'elle vient de dire peut porter à confusion. Elle devient plus rouge qu'une tomate avant de se mettre à bafouiller. Il lui faut une bonne minute pour se calmer. Elle finit par reprendre avec une voix calme très artificielle.

« Imaginons que tu puisses un jour avoir deux Servants de la même classe... » Commence Mash.

« Ce qui ne risque pas d'arriver... » Je commente tout bas sans qu'elle puisse l'entendre.

« Même si tu n'utilises que le mot ''Saber'' dans un combat, le ou la personne concernée saura tout de suite à qui tu t'adresses. » Déclare-t-elle. « Ce qui n'est pas le cas de ton adversaire. Tu pourrais faire jouer l'effet de surprise pour prendre l'avantage. »

J'avoue que c'est une bonne idée. Mais j'ai pas tellement envie d'invoquer un autre Servant dans l'immédiat... Je réalise soudainement quelque chose.

« En parlant de Saber... » Je change de sujet. « As-tu vu Altera ? Je sens qu'elle a quittée sa forme spirituelle. »

« Je crois que je l'ai vu entrer dans la salle de bain... » Répond Mash après une courte réflexion. « Elle a probablement voulue se laver. »

Rien d'étonnant avec tout le sang qu'elle avait sur elle... Minute... Si je me souviens bien... Quand elle passe en forme astrale, elle n'est pas sensée se débarrasser de tout ce qui n'est pas à elle spontanément ? Bah... Après tout elle fait comme elle veut. Je vois pas le problème si elle veut prendre une douche.

Je remercie Mash qui s'en va en me disant qu'elle va préparer le dîner. J'entre dans la chambre après que l'occupante ait réagi à mes trois petits coups.

La nonne me regarde m'approcher avec ses grands yeux verts qui expriment à la fois l'inquiétude et la gêne. Quand je suis juste à côté d'elle elle baisse la tête pour regarder le parquet. Ses mains sont l'une dans l'autre mais tremblent légèrement.

« Comment va Raynare ? » Je lui demande pour détendre un peu l'atmosphère.

« Elle... » Bafouille la jeune fille après avoir été surprise de m'entendre demander ça. « Elle va bien... Elle est endormie... »

Effectivement, je vois les draps se soulever lentement de manière régulière. Il n'y a plus la moindre trace de sang sur son visage. Pas plus que d'expression de douleur. J'entends alors ma voisine qui reprend la parole d'une voix tremblante.

« Me... Merci... M Sadler... De nous avoir aidés... »

« Appelle moi Arthur. Si tu veux bien que je t'appelle Asia ? » Je réponds avec douceur. Elle acquiesce d'un hochement de tête timide puis je continue. « Et pas la peine de me remercier. Je n'allais quand même pas vous laisser sur le carreau après tout ça. »

Elle se met presque à pleurer de soulagement et commence à faire une prière. J'ai soudain une migraine carabiné. Elle s'en rend compte et s'arrête en s'excusant. Je réponds que ce n'est pas grave avec un sourire.

Elle me regarde d'un coup dans les yeux au bout de dix secondes de silence. Elle hésite. Ou plutôt je pense qu'elle se bat avec sa timidité. Finalement elle trouve le courage de parler.

« Je... Je suis désolée... De vous demander cela... » Commence la nonne d'une voix faible. « Pouvez-vous... Nous laisser... Nous abriter ici... Jusqu'à que Raynare sois rétablie... ? » Une courte pause. « Puis nous partirons. Je vous le jure... »

Sa dernière phrase ressemble presque à une supplique... Je sais déjà qu'elle n'est pas dangereuse... Mais je ne peux pas juste laisser la situation telle quelle...

« Mash t'a dit qui je suis ? » Je lui demande. Elle répond que oui. « Alors tu sais que je ne suis techniquement qu'un simple serviteur. C'est Rias Gremory qui doit décider. » Je me baisse pour être à son niveau. « J'aimerai vraiment vous laisser vous reposer ici en secret... Mais je dois la prévenir... Il n'y a qu'elle qui pourra effacer les traces du combat dans le parc... »

« Je... Je comprends... » Répond la jeune fille, un peu désemparée, en baissant de nouveau les yeux.

« Ne fait pas cette tête. » Je réplique en prenant ses mains dans les miennes. Elle me rappelle un peu mes deux sœurs. « Je prendrai votre défense s'il le faut. Tu as ma parole. »

Cette fois elle se met carrément à pleurer à chaudes larmes en répétant en boucle ''merci, merci''. Elle finit par tomber d'épuisement au bout d'une dizaines de minutes. Je la prends avec douceur et je l'allonge dans le lit à côté de son amie. Je m'en vais ensuite en faisant le moins de bruit possible. Je vais la laisser dormir une heure ou deux avant d'appeler. Elle doit se reposer.

Je me dirige vers l'escalier pour retourner dans le salon quand de la lumière venant de la pièce un peu plus loin sur la droite. Je me dirige sans réfléchir, à cause de la fatigue, dans cette direction pour aller l'éteindre.

En arrivant sur le seuil, je me fige comme une statue...

Devant moi, il y a la salle de bain de l'étage et Altera... Complètement nue...

Je reste un moment sans bouger ni parler. Je suis comme hypnotisé. Sa silhouette est fine et gracieuse. Sa peau légèrement foncée met en valeur les étranges lignes blanches qui parcourent son corps, ajoutant encore à son charme. Ses cheveux sont d'un blanc qui n'a rien à envier à celui de la neige. Je remarque d'ailleurs pour la première fois qu'ils sont plutôt courts. Son voile me donnait l'impression qu'ils étaient bien plus longs.

Elle se tourne vers moi quand elle me voit et termine de se sécher. Ses yeux sont rivés sur les miens mais ne montrent toujours aucune émotion. Elle est impassible et le reste jusqu'au moment ou attache sa serviette au niveau de sa poitrine. Je finis enfin par réaliser que je matais une femme nue jusqu'à maintenant...

« Il y a -t-il quelque chose dont vous voulez parler Master ? » Me demande Altera de son éternelle voix neutre.

Je me tourne brusquement en me demandant ce qui ne tourne pas rond chez moi... Je veux bien qu'elle soit belle mais c'est pas une raison pour la mater comme je l'ai fait...

« Désolé Altera... » Je bredouille, encore honteux. « Je ne voulais pas te déranger... »

« Seriez-vous gêné par le fait de m'avoir vue nue ? » Dit la guerrière sur un ton monocorde. Je reste silencieux, ne sachant pas quoi répondre. « Vous n'avez pas de raison de l'être. Mon corps n'a rien d'un objet de désir charnel. »

J'ai presque envie de hurler qu'elle est très loin de ne pas être désirable mais je me retiens.

« Peut-être... » Je réponds en essayant de me détendre. « Mais personne ne devrait prendre de douche la porte ouverte... Encore moins une femme... »

« Je ne prenais jamais mes bains seule. » Affirme-t-elle simplement.

Elle me sort ça de la même manière que si quelqu'un disait ''tiens, t'as vu qu'ils ont changé la peinture ?''... J'ai le cerveau bloqué par sa réponse puis je comprends enfin.

Elle était reine. Du coup elle devait toujours avoir des servantes ou un truc du genre pour la laver , l'habiller, etc... Ça explique son indifférence à l'idée d'être vue nue... Je vais reprendre la parole quand elle me devance.

« Peut-être voyez-vous mon corps comme celui d'une femme mais ce n'est qu'un outil. » Explique Altera de sa voix détachée et dépourvue d'émotions. « Je ne ressens pas. Je ne réfléchis pas. Je me bats. Je tue. Tout simplement. »

Je me raidis en entendant ça... Impossible de manquer la conviction dans ses mots... Elle croit réellement à ce qu'elle vient de dire... J'en ai presque des frissons... Mais pas de peur... J'ai du mal à comprendre ce que sa réponse provoque en moi... On dirait presque... De la tristesse...

« Je ne comprends pas... » Je dis en me tournant pour la regarder. Toute ma gêne a disparue. « Ça... Ce n'est pas un être humain... C'est une machine... »

Je crois voir pour la première fois une lueur briller au fond de ses yeux.

« Une machine... ? » Répète-t-elle lentement, sans vraiment avoir l'air d'être troublée. « Oui... C'est sans doute la meilleure façon de me décrire. »

« C'est ridicule ! » Je m'écris. Je ne sais pas pourquoi, mais l'entendre parler d'elle même de cette façon me met hors de moi. « Personne ne peut être ''juste une machine'' ! Tu as forcément des sentiments, des rêves et des ambitions ! Tout le monde en a ! »

Elle me fixe, absolument pas perturbée par le fait que je viens de lui hurler dessus. Elle se contente de mettre sa serviette dans le panier de linge sale. Une seconde plus tard elle est entourée d'une brillante lumière blanche.

Quand celle-ci disparaît, Altera est de nouveau vêtue de ses habits de combat. Son épée est là aussi. Elle la tient négligemment d'une main, la pointe dirigé vers le sol.

« Toutes les émotions et toutes les stratégies vous reviennent. » Affirme-t-elle, toujours à la fois distante et convaincue. « Je tuerais. Telle une machine silencieuse et dépourvue d'âme. Car telle est ma nature. »

Sur ces mots elle reprend sa forme spirituelle et me laisse seul. Ce qu'elle vient de me dire pénètre lentement dans mon cerveau et par dessus la tristesse je ressens une espèce... De dégoût...

Pas pour elle... Mais pour ce qui a pu l'amener à penser de cette façon d'elle-même...

Je sors à l'auto-pilote de la salle de bain et je descends les escaliers. Je croise Mash qui vient à ma rencontre pour me demander ce qui s'est passé. Je la rassure d'une voix distraite avant d'aller m'avachir dans l'un des fauteuils du salon...

Je reste immobile sans penser à rien, si ce n'est ressasser cette scène encore et encore, pendant un long moment. Quand le soleil commence à se lever et que la lumière arrive sur la table vitrée, un reflet me sort de ma rêverie.

En regardant la pendule je vois que plus de six heures se sont écoulées. Je pousse un soupir avant de prendre mon téléphone portable. Je compose distraitement le numéro. Je sais qu'il est vraiment tôt mais je ne peux pas vraiment attendre plus longtemps. Au bout d'une dizaine de sonnerie ça décroche.

« Arthur ? » Demande la voix encore endormie de Rias Gremory. « Que se passe-t-il ? »

« Désolé de vous réveiller Buchou. » Je réponds poliment. « Mais je dois vous dire que nous sommes tombés sur des anges déchus et des exorcistes hier soir, Mash et moi. »

Il y a un silence puis soudain un cri d'inquiétude. Et après je crois que j'entends quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui se casse la figure. Il y a un bruit sourd qui m'indique qu'elle a du emmener un truc lourd dans sa chute. Je crois aussi entendre un juron tellement poli que je suis même pas sûr que ça compte comme un. Finalement elle reprend son téléphone et me répond avec une voix paniquée.

« Vous êtes blessés !? Vous avez besoin d'aide !? » S'exclame-t-elle.

« Calmez-vous. » Je dis d'une voix réconfortante. « Nous n'avons rien. Grâce au bouclier de Mash et au talent de Altera. »

« Ouf... » Soupire-t-elle. Ce qui me surprend. Elle est toujours très posée donc ce genre de réaction spontanée surprend. « Ne me faites plus jamais peur comme ça touts les deux... » Elle s'arrête quelques secondes. « Que s'est-il passé exactement ? »

Je lui raconte dans les grandes lignes. À la fin de mon histoire elle est beaucoup plus calme que ce que j'avais pensé. Je croyais me faire sermonner mais pas du tout. On dirait même qu'elle est fière que nous soyons en vie et qu'en plus nous ayons pu sauver la nonne et l'ange déchue.

« Je vais rassembler tout le monde et nous allons venir directement chez vous. » Annonce-t-elle. « Nous avons besoin de plus d'informations. Il faut que j'interroge cette ange déchue moi-m... »

C'est là que la sonnerie de la porte d'entrée résonne dans le salon. Je reste sans réagir en regardant la porte.

« Est-ce la sonnette que je viens d'entendre Arthur ? » Demande Rias Gremory, surprise.

« Oui... » Je regarde la pendule. « Qui peut bien sonner à 6h30 du matin ? »

Je me lève en gardant mon téléphone contre mon oreille. J'ouvre la porte et je sens une boule tomber dans mon estomac... Il y a une demi-douzaine de personne habillés avec des tenues de prêtres devant moi... Celui qui est le plus près de moi prend la parole.

« Arthur Sadler ? » Me demande-t-il, impérieux.

« Euh...Lui-même... » Je réponds, pas vraiment à l'aise. « Je peux vous aider... ? »

« Nous avons suivis les traces de la Sainte Asia Argento jusqu'ici. » Affirme-t-il. « Nous vous sommons de nous la rendre sur le champ. Si jamais vous refusez, nous nous verrons contraints d'employer la force. »

Et merde...


Fin du chapitre 8.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. :)