Bonjour à tous !

Désolée pour la longue attente, surtout que j'avais mis un peu de suspens ! En tous cas j'espère que ce chapitre répondra à certaines de vos questions et qu'il vous plaira ;)

PDV Clarke

« TOUT LE MONDE AU FOND DU MAGASIN, LE PREMIER QUI ESSAYE DE SORTIR SE PREND UNE BALLE DANS LA TETE ! »

Pendant une seconde, une seconde qui semble durer une éternité, le monde se pétrifie autour de nous. Je me retourne vers Lexa et nous nous regardons droit dans les yeux. Je peux lire la peur dans ses yeux aussi bien que je ressens ma propre panique. Vais-je mourir ? Suis-je la prochaine victime dont la tête s'affichera au journal de 20h ? Ou peut-être le terroriste tirera sur Lexa, et la fille qui m'a sauvée hier mourra dans mes bras aujourd'hui ? Je lis dans les yeux de la brune qu'elle ressent exactement la même chose, et pendant cette seconde où tout s'arrête, nous nous comprenons mieux que jamais auparavant.

Puis des cris retentissent dans le magasin, et c'est la fin de notre petit moment d'éternité. Des enfants qui hurlent, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Des femmes, qui passé le moment d'ébahissement, deviennent folles à la pensée de mourir ici.

Lexa ne perd pas plus de temps, saute sur ses pieds et me relève aussitôt. Je suis toujours hébétée par ce qu'il se passe autour de nous et me laisse guider. J'ai l'impression que mon cœur bat directement dans ma gorge, et la main de Lexa qui sert mon poignet me brûle tant elle serre fort. J'entends des bouteilles qui éclatent en tombant des étagères et une odeur âcre de détergent remonte jusqu'à nous. Les pleurs, les cris me sont insupportables, mais Lexa m'empêche de m'écrouler.

Arrivées au bout d'une allée, elle se tapit contre le rayon et se penche doucement pour vérifier si la voie est libre. Je reprends contact avec la réalité. Nous sommes à gauche des entrées du magasin, encore une allée à traverser, et nous serons tout près de la sortie !

Soudain, je retiens Lexa. Que sommes-nous en train de faire ? Il est beaucoup trop dangereux de tenter de s'échapper ! Les risques sont toujours moins grands lorsqu'on se rend aux preneurs d'otages, c'est au moins une chose que j'ai apprise en regardant Netflix ! La personne qui meurt est toujours celle qui tente de s'échapper.

« Lexa ! Arrête, tu veux nous faire tuer ? » je murmure.

Elle me regarde, et je vois dans ses yeux les doutes immenses qui l'assaillent. Comme précédemment, je comprends tout de suite qu'elle a conscience des risques, mais qu'elle pense qu'ils sont moins grands que ceux qui nous attendent si nous ne faisons rien. Mais comment sait-elle cela ? Elle se pince les lèvres, puis hoche la tête lorsque mes pensées se dessinent sur mon visage. Elle regarde à nouveau dans l'allée avant de m'entraîner en courant à pas de souris.

Enfin, nous ne sommes plus qu'à quelques mètres de la sortie. Lexa s'accroupit à côté des articles en promotion et jette un coup d'œil vers les portes. Mais elle se replie aussitôt, l'air angoissé. Un des terroristes est devant la porte !

Ma compagne d'infortune se prend le visage entre les mains, et serre si fort que les jointures de ses mains deviennent blanches. Au bout de quelques secondes qui me paraissent une éternité, elle se relève. Son visage est emprunt d'une détermination sans faille.

« Il va falloir que tu me fasses confiance, Clarke. »

Je ne réponds rien. Quelque chose en moi crie que je peux lui confier ma vie, mais je n'ai toujours pas oublié son comportement envers moi ces derniers jours. Une petite grimace passe sur son visage. Elle prend une brève inspiration.

« Je t'expliquerai ensuite, mais il va falloir que tu me promettes de… »

Un coup de feu retentit.

PDV Lexa

Clarke, maculée de rouge, sur le sol blanc. Clarke, maculée de rouge, sur le sol blanc. Je la vois, si nette, désarticulée comme une poupée de chiffon, sa plaie sanglante à la tête, les yeux fermés et la peau aussi blanche que la neige. Je la vois morte sur le sol et pourtant je la vois aussi vivante devant moi.

Je vois deux Clarke, une réelle et l'autre non. Clarke, réelle, les cheveux ébouriffés, les yeux perdus. Clarke, dans ma tête, maculée de rouge, sur le sol blanc. C'est cette image qui me hante depuis plusieurs semaines déjà et qui ne me quitte plus. Elle est là, en surimpression par rapport à la réalité. Clarke, maculée de rouge, sur le sol blanc.

Je vois deux Clarke, une réelle et l'autre non. Mon devoir est maintenant de faire en sorte que vision et réalité ne s'inversent pas. Je reprends ma phrase dès que l'écho du coup de feu s'est estompé.

« Clarke, écoute-moi. Je vais détourner l'attention du terroriste. De ton côté, tu restes cachée ici, puis tu cours pour t'échapper dès que je te le dis. Ils ne sont que deux, celui à la porte et l'autre au fond du magasin, tu y arriveras. Promets-moi de faire ce que je te demande, Clarke, s'il te plait. »

« Lexa… C'est beaucoup trop dangereux pour toi ! »

« Ne t'en fais pas pour moi, je ne crains rien. »

Si je ne crains rien, je n'en sais rien à vrai dire. Je sais juste que si je ne fais rien, Clarke va mourir.

« Promets-le-moi, Clarke ! »

« Je… Promis. »

« Surtout, ne sors pas avant que je te le demande. Ne sors pas ! »

Je sors de ma cachette les mains ouvertes bien en évidence. L'homme pointe tout de suite son AK-47 sur mon visage et une sueur glacée coule le long de mon dos.

« TOI LA ! ARRETE TOI TOUT DE SUITE OU JE TIRE ! »

Je suis terrifiée. La partie rationnelle de mon esprit me supplie d'arrêter mes folies, et de me rouler en boule par terre en attendant que cela passe. Mais je continue encore quelques pas – je suis encore trop près de Clarke.

L'homme est jeune, il a peut-être vingt ans. Il me semble qu'il n'est pas un guerrier surentraîné, mais plutôt un mec un peu perdu.

Il baisse le levier latéral de son arme et me met en joue. Je m'arrête instantanément, à trois mètres de lui : il vient d'enlever la sécurité, et une simple pression de son index m'enverra sur le champ en enfer. Et cela ne change rien qu'il soit jeune et perdu.

« Je… Je ne bouge plus. »

« Retourne-toi et allonge toi par terre, face contre le sol ! »

Je hoche la tête pour montrer que j'ai bien compris et très lentement, je fais ce qu'il me demande.

Il s'approche lentement de moi. Lorsqu'il est si près que je sens sa sueur rance, je l'entends remettre son arme en bandoulière.

« Tends les mains derrière toi ! Maintenant ! »

Je pose mes mains sur mon dos et guette son arrivée. Il ne tarde pas à s'agenouiller à côté de moi, et m'attrape une main. Brusquement je saisis la sienne et tire de toutes mes forces en roulant sur le côté pour l'entraîner avec moi. Déséquilibré, il s'écrase sur moi. J'ai une main libre. Je lui envoie une droite en plein dans le nez, puis une deuxième. Il gémit, mais bloque ma seconde tentative. Il attrape mon poignet et le tort. Je me débats en criant mais il continue de le tordre. J'ai de plus en plus mal jusqu'à ce qu'un craquement retentisse et que la douleur irradie dans tout mon bras. Je ne peux retenir quelques larmes.

Il se relève légèrement, pensant que je suis KO. Mais c'est le moment que j'attendais : dans un coup de bassin, j'envoie mes jambes vers le haut et lui percute le menton de mes talons. Il s'étale par terre et je me précipite pour récupérer l'arme à feu qui a glissé à côté de lui. Mais au moment où mes mains se posent sur l'AK-47, il se relève et se jette sur moi. J'agrippe l'arme autant que lui. On sait que nos vies en dépendent. Ses doigts se perdent à proximité de la gâchette, et j'ai juste le temps de m'écarter du canon que les balles pleuvent, passant à dix centimètres de mon bras.

Un cri résonne à ma droite et un corps tombe au sol. Prise d'un présentiment affreux, je tourne la tête.

Clarke, maculée de rouge, sur le sol blanc.

Exactement comme dans ma prémonition.

« CLAAAAAARKE ! NON ! »

Elle ne peut pas m'abandonner elle aussi ! Elle ne peut pas mourir elle aussi ! Je ne peux pas l'avoir tuée, pas une autre, pas encore !

Je me tourne à nouveau vers le terroriste. Je vois dans ses yeux que la vue du corps de Clarke le perturbe aussi. Il n'avait pas prévu de tuer quelqu'un.

Je profite de son hésitation pour utiliser la crosse de l'arme et lui envoyer un coup dans la tête qui l'envoie directement au pays des songes.

Je me précipite vers Clarke, le cœur lourd. Faites qu'elle soit toujours vivante…

Je ne suis plus qu'à un mètre d'elle lorsque je ressens une douleur intense à la tête. Le monde devient noir autour de moi et je m'écroule au sol.


Merci beaucoup Vaness pour ton commentaire ! Oui Bellamy est militaire de profession mais il était aussi totalement bourré alors que Lexa était sobre, ça joue XD Et oui vive Indra 3

Merci d'avance à ceux qui laisseront un petit commentaire !