Merci de vos retours, je suis contente que ça vous plaise ! Un long chapitre aujourd'hui, et surtout la fin de la partie 2 ! Vous connaissez la chanson, ça veut dire pause de deux semaines ;p
Bonne lecture !
Chapitre 8
Dire que le retour au Palais fut laborieux aurait été un euphémisme. Ils ne croisèrent heureusement personne, mais commencèrent à peu près tous les préliminaires sur le chemin. L'avantage de leurs simples tenues légères d'hommes du peuple, qui étaient leur déguisement pour se fondre dans la masse, c'était qu'elles permettaient beaucoup d'accès à bien des endroits.
John, quand il sentit une main sur ses fesses qui glissa jusqu'à ses bourses, alors qu'il grimpait le mur d'enceinte, faillit tomber. Agile comme un chat, le Prince le retint. Ils achevèrent la montée ensemble. Firent presque la descente en courant. Se moquèrent de croiser les gardes en traversant les jardins. Ne furent sans le moindre doute très bruyants en atteignant la chambre du médecin. Puis enfin, se retrouvèrent seuls dans la pièce sombre.
John, arrivé le premier, se jeta en avant, hors de portée des mains du Prince, et alla bloquer la porte d'entrée. Tant pis pour sa conscience professionnelle. Et si quelqu'un devait mourir cette nuit, John réfléchirait plus tard s'il s'agissait d'une volonté divine ou non. Présentement, il avait nettement mieux à faire.
Il eut à peine le temps de revenir au centre de la pièce, baignée de lune, que déjà les bras puissants et clairs le ceinturaient, le ramenaient contre lui. De dos, contre le torse de son amant, il sentit la virilité dressée de Sherlock contre lui, les dents mordillant la base de son cou. Les mains pâles glissèrent sur son torse, ses pectoraux, torturèrent les mamelons, puis descendirent jusqu'au nombril. Elles ne s'arrêtèrent pas, retroussèrent le lin blanc, se saisirent à pleine mains du vît dressé, et John haleta.
Sherlock avait déjà effleuré son pénis au cours de leur trajet de retour, mais pas à ce stade-là, les mains glissant sur le chibre, sur toute la longueur, pressant doucement.
– Je ne vais pas tenir, gémit John, tête renversée en arrière contre son amant, lèvres tendues.
– Si, lui ordonna Sherlock avant de lui offrir ce qu'il voulait, et de l'embrasser.
La position était trop inconfortable. John rompit le baiser, fit pivoter son corps, et écrasa leurs torses ensembles, leurs lèvres ensembles, leurs érections ensemble.
Debout dans la lumière lunaire, encore tellement loin de la couche de John. Ils s'écartèrent juste assez longtemps pour mutuellement envoyer leurs mains en direction des ceintures de cordes qui tenaient les pagnes. Quelques nœuds plus tard, tout glissait à terre. Et ils purent enfin se regarder, tous les deux nus et dressés, le corps luisant de sueur.
John déglutit difficilement. La beauté parfaite et sculpturale du corps du Prince était magnifique, et son cœur eut un soubresaut incontrôlé. Mais ce n'était pas le mieux. Le mieux, c'était le regard qu'il posait sur John. Ses pupilles, d'ordinaires grises, disparaissaient, dévorés par l'iris noir étendu par le désir et l'envie.
Une seconde ou peut-être deux, ils se contemplèrent et se regardèrent, frissonnant sous le regard destructeur de l'autre, appréciant le spectacle mutuellement, leurs sexes gorgés de sang pulsant littéralement entre leurs jambes. Une seconde qui aurait pu en durer mille et qui fut l'éternité. Le cours du temps et de leurs envies les rattrapa soudain, et ils se télescopèrent l'un contre l'autre, visage tendu et affamé. Les mains de Sherlock glissèrent aussitôt dans le dos, pressèrent les fesses, et John obéit, donnant l'impulsion nécessaire.
Il n'était pas spécialement léger, mais une fois dans les bras du Prince, les jambes croisées dans son dos, les muscles des bras bandés sous l'effort, ce fut comme s'il volait.
En quelques enjambées, ils étaient sur le lit, John posé délicatement tout d'abord, puis soudain le corps nu de son amant le recouvrit, et il en oublia jusqu'à son nom, tandis que la bouche de Sherlock ravageait la sienne, ravageait son cœur, et que leurs aines pressées ensemble créaient la plus formidable des frictions.
Les préliminaires avaient déjà bien assez duré comme ça, et l'impatience des deux amants atteignaient son apogée. John, cependant, conscient des limites du corps masculin en tant que médecin, espérait que son amant prendrait encore un peu de temps. Sinon, il allait souffrir. Il n'avait jamais fait ça, ne l'avait même jamais envisagé, mais il était encore suffisamment lucide pour imaginer la douleur que cela pouvait provoquer.
Dans un éclair de génie, il songea soudainement à l'onguent anti-brûlures qu'il préparait lui-même, dans un petit pot, rangé dans sa besace de médecin, pendue pas loin du lit. À portée de mains. Cela pouvait leur être utile.
Il voulut le dire à Sherlock. Mais les mots s'étranglèrent dans sa gorge, car le Prince n'était pas resté inactif durant sa réflexion. Il avait dessiné de sa langue l'intégralité du corps du médecin, et son nez fourrageait désormais au niveau du nombril de John.
Et sa langue chatouilleuse était bas, très bas, trop bas. Ou bien pas assez, John ne savait plus. Mais il haletait soudain, l'air manquant à ses poumons, les yeux écarquillés. La pensée de ce qui allait suivre eut à peine le temps de traverser son esprit. Il n'eut pas le temps de s'y préparer psychologiquement. Les lèvres princières venaient d'embrasser son érection, et ne comptaient de toute évidence pas s'arrêter là.
John en oublia toutes ses réflexions sur l'onguent. Toutes ses terminaisons nerveuses semblaient désormais converger vers un seul et même point, où s'accumulait également tout le sang de ses vaisseaux sanguins.
John laissé échapper un profond gémissement. Jusqu'alors, les lèvres douces et tentatrices s'étaient contentées de glisser de haut en bas, sur toute la longueur du sexe dressé, et c'était déjà intense. Mais en sentant la langue câline venir titiller le bout de son pénis, c'était presque trop.
Il gémit de nouveau, cette fois plus gravement, quand l'appendice buccale chatouilla toute la longueur de son sexe, jusqu'à la base, s'amusant même à descendre sur les bourses.
Nouveau gémissement, cette fois très aigu, quand il sentit la bouche de Sherlock dévorer, littéralement, ses testicules, les aspirant dans sa cavité humide, jouant avec.
Gémissement sur un nouveau ton, cette fois quand la bouche de son amant se referma sur l'intégralité de son sexe, et qu'il sentit son gland heurter le fond de la gorge qui le torturait.
La suite ne fut plus qu'un concert de gémissement. John avait la sensation d'être un instrument de musique, et se soumettait entièrement à l'instrumentiste qui, ayant appris par cœur les sons qu'ils émettaient à chaque action, s'amusait à le faire gémir et vibrer en alternant coups de langues et caresses, laissant parfois râper doucement ses dents, ou suçant plus intensément. John était à l'agonie, son corps tendu comme un arc. Ses reins enflammés de plaisir le brûlaient presque, et ses orteils se recroquevillaient de bonheur.
– Sherlock, dieu, je ne vais pas... parvint-il à laisser échapper, la voix hachée par le plaisir.
– C'est le but, lui parvint en réponse la voix grave de son amant.
Il avait relâché le sexe de son amant, et le regardait à travers ses longs cils, par en bas, et John arrivait à peine à déglutir. Lorsqu'il parlait, il soufflait de l'air frais sur la verge gonflée, caressant la peau douce de ses mains pâles.
– Je veux que tu viennes pour moi, reprit Sherlock. Je veux te faire venir, te voir venir pour moi, abandonné dans bras, sous mes doigts, dans ma bouche...
John manquait littéralement d'air, mais il n'entendait pas s'opposer au programme. Sherlock dut le comprendre, puisqu'il reprit sans délai son travail passionné sur le chibre de John, presque plus emphatique qu'un instant plus tôt. John savait que son sexe suintait de liquide séminal depuis déjà bien trop longtemps, mais il voulait se retenir de jouir, pour ne pas finir trop tôt.
Il ne savait pas exactement ce que Sherlock avait en tête, mais il lui faisait une entière et totale confiance. S'il voulait qu'il vienne, alors John allait venir. Il relâcha tout, laissa la chaleur prendre possession de son corps. Il était douloureusement conscient des mains qui plaquaient ses hanches contre le lit, ses poings serrés qui agrippaient vainement le matelas, et la bouche rougie qui montait et descendait le long de sa verge en faisant tourbillonner sa langue. Une vague de plaisir le submergea, et il s'y abandonna sans difficulté, sentant son sexe exploser dans la bouche chaude qui l'accueillait.
John, haletant, et en sueur, le corps tendu vers le ciel, se laissa retomber contre le matelas, les yeux clos, des étoiles et des lumières dansant derrière ses paupières fermées.
Il sentit vaguement que Sherlock le relâchait, rampait le long de son corps, mais il ne voulait pas y réfléchir. Respirer était déjà bien assez difficile. Puis deux lèvres se pressèrent contre les siennes, et il y céda sans combat, papillonnant vaguement des yeux, louchant pour apercevoir son amant.
Le visage de son amant était maculé de sperme, ses lèvres étaient écarlates, barbouillées, ses yeux étaient noirs, et il était plus beau que jamais. Et il l'embrassait, et embrassait encore, tandis que John goûtait dans sa bouche, sur sa langue, ce goût salé et amer qui était le sien et qu'il acceptait parfaitement normalement, parce qu'il se sentait à sa place.
– Je n'en ai pas fini avec toi... susurra Sherlock à son oreille.
Une vague traversa de nouveau John. L'érection de son amant frottée contre son corps, les mots trop érotiques, un cocktail trop difficile à supporter.
– L'onguent, dans ma sacoche, souffla-t-il.
Et Dieu qu'il en avait encore envie. Sherlock se leva prestement, et John aperçut rapidement que sur son sexe à lui aussi, glissait des gouttelettes humides. Le Prince aussi en avait envie. Il trouva rapidement ce qu'il cherchait, revint entre les cuisses de John, et sans réfléchir ou s'embarrasser de questionnements existentiels, étala sur ses doigts l'onguent gras.
Docile, et en ayant envie à l'excès, John avait déjà ramené ses genoux contre sa poitrine, s'offrant entièrement au regard attentif et doux.
Avec un regard amusé, Sherlock laissa d'abord glisser sa main le long de la verge de John, qui durcissait à nouveau. Il se sentait capable d'enchaîner toute la nuit, s'il l'avait fallu.
Puis ses doigts poursuivirent leur quête, et se glissèrent autour de l'intimité de John, le pénétrant presque immédiatement, d'une phalange, puis de deux. C'était inconfortable. Pas spécialement douloureux. Cela le devint quand un deuxième doigt rejoignit le premier. John grogna. Mais l'envie était plus forte que la douleur. Et Sherlock psalmodiait à voix basse à quel point il trouvait John beau, abandonné ainsi pour lui. John, pour ces mots tendres, aurait pu endurer mille tourments plus douloureux.
Il désirait tellement se sentir comblé qu'il gémit, ordonna à Sherlock de venir maintenant.
– Non... Patiente, John. Ça ne sera que meilleur.
Une partie embrumée du cerveau de John se demanda si le Prince avait déjà fait ça, lui qui maîtrisait la technique à la perfection, et choisit de faire confiance à sa prévenance.
Jusqu'au troisième doigt, à la sensation d'être écartelé, et un frôlement sur la boule de nerfs. John cria. Un vrai cri, désarticulé, fort et puissant, les yeux révulsés.
– Maintenant ! ordonna-t-il, plus fort qu'il ne l'aurait voulu.
Cette fois, Sherlock obéit, et badigeonna son sexe imposant, tendu à l'extrême, d'onguent, avant de se positionner confortablement. Une jambe de son amant sur son épaule, l'autre crocheté autour de sa taille. Il s'aligna, et pénétra John lentement, douloureusement. Mais à voir le plaisir qui déformait les traits des médecins, et son sexe de nouveau dur contre la pierre qui suintait contre son ventre, il n'était pas contre.
Sherlock abandonna toute prudence. Il pénétra un peu plus fort, vint toucher la boule de nerfs de son amant, gémit de plaisir. John cria de nouveau, cédant sous les assauts du plaisir et du sexe qui l'emplissait, le remplissait, le comblait.
Sherlock l'attira vers lui, l'embrassa furieusement, retrouvant le goût de ses lèvres et de la semence mêlés, le goût des larmes de douleur et de plaisir, le goût de la sueur, accélérant ses mouvements de reins, intensifiant la cadence. Il sentit l'une main de John se glisser entre leurs corps, et comprit que le médecin se touchait, prêt à jouir de nouveau, le corps embrasé. Sherlock l'embrassa, avalant ses gémissements, ne retenant plus non plus les siens.
Il sentit l'extase traverser le corps de John, qui devint poupée de chiffons entre ses bras, une seconde avant de laisser exploser la sienne, stoppant ses mouvements, se fichant dans le corps accueillant, au plus profond.
Tremblant, haletant, les yeux clos, Sherlock se laissa retomber sur le corps épuisé du médecin. Il se retira d'un mouvement de bassin, mais refusa de bouger davantage. Il voulait rester là pour toujours. Dans l'odeur de leurs deux peaux, de stupre et de luxure, de semence et de sueur. Il ferma les yeux.
John était seul quand il se réveilla. Il était en outre toujours aussi sale, mais ne fut pas surpris de ces deux éléments. Il trouvait même plutôt normal que le Prince, dans un souci de confidentialité, ait quitté le lit avant l'aube. Il était déjà un peu tard par rapport à l'horaire habituel des visites quotidiennes de John, mais il se prit tout de même le luxe de se faire apporter un bain. Et fit de son mieux pour ne pas rougir devant le regard neutre et obéissant de ses serviteurs. Comme s'il était parfaitement normal que leur maître, qui ne réclamait jamais de bain le matin, en demande subitement un ce jour-là. Le jour où, ses vêtements et sa peau tâchés, il puait encore la semence et la luxure.
Muets, les serviteurs obéirent. John se sentit mieux, une fois propre. Et il ne put empêcher un large sourire de déchirer ses traits, quand il se souvint de la nuit passée. Il n'aurait pas cru trouver autant de passion et de prévenance chez l'homme à l'arrogance sans limite dont il était bien trop dépendant pour son propre bien.
Les cheveux encore humides, John revêtit avec fierté l'une de ses longues tuniques brodées de bleu et rehaussées d'or. Aujourd'hui, pour l'une des premières fois de son existence, il était fier de sa tenue, de ce qu'il représentait, de son niveau dans la hiérarchie sociale. Ce niveau qui le rendait proche de Sherlock, de son ami, son amant, son Prince, son tout.
Il entra d'un pas guilleret dans les appartements royaux.
– Je vous prie de m'excuser pour le retard, Seigneur Pharaon, s'inclina-t-il face au souverain qui l'attendait, comme tous les jours.
Le Pharaon le regarda d'un air moqueur.
– Courte nuit ? commenta-t-il.
John sentit ses joues s'embraser. Il avait pourtant fait de son mieux pour qu'il soit impossible de deviner ses activités nocturnes en le voyant, mais il lui semblait que le Pharaon savait tout, voyait tout. En particulier lorsqu'on en arrivait à son petit frère. John attendit la suite, serrant les dents. Mais la suite ne vint pas. Si réellement le Pharaon Mycroft était au courant de ce qu'il avait fait avec son petit frère, alors il n'en éprouvait pas le besoin de condamner John pour autant.
Le médecin en fut soulagé, même s'il savait qu'il n'avait rien fait de mal. Les relations entre hommes n'étaient pas prohibées à la cour. Et même si Sherlock avait été déjà marié à sa sœur, ce qui en réalité n'interviendrait que dans deux mois à peine, il avait toute liberté de constituer un harem d'hommes et de femmes en tant que Pharaon.
Il procédait à l'examen habituel du Pharaon, quand celui-ci se mit à tousser. John écarquilla les yeux, surpris.
– Depuis quand toussez-vous, Seigneur Pharaon ? s'étonna-t-il.
Il n'y avait rien de tel sur ses relevés et ses notes.
– Un ou deux jours, je crois. Quelle importance ? C'est peu fréquent.
Comme pour infirmer ses propos, il toussa de nouveau et John fronça les sourcils. Il posa de nouveau quelques questions, examina la respiration. Son inquiétude ne faisait que grandir. Le Pharaon lui révéla que cela lui arrivait quelques fois, durait deux ou trois jours, puis passait. Il n'avait jamais jugé bon d'en noter la fréquence, ni de le mentionner. C'était son système digestif qui posait problème, le rendait fragile, lui faisait soupçonner une grave maladie et nécessitait son suivi médical quotidien. Ses bronches, ce n'était rien.
John n'était pas d'accord.
– Je suis votre médecin, Monseigneur Pharaon. Si cela vous arrive de nouveau, faites-moi prévenir. Je dois le savoir. Je dois tout savoir.
Il prit congé de son souverain, l'esprit préoccupé. Il n'avait jamais fait très attention à une simple toux, s'occupant majoritairement du reste, en effet. Pourtant, en cet instant précis, il sentait confusément que cela avait une importance.
Comme il n'avait pas d'urgence, aujourd'hui, il rentra dans ses appartements. Ordonna qu'on ne le dérange pas, s'il n'y avait pas d'urgence vitale requérant sa présence médicale à la cour, et se mit à son bureau.
Il tira à lui tous les papyrus et relevés de notes qu'il avait accumulé depuis plusieurs mois, et qu'il consignait régulièrement, tous les jours. Et entreprit un long et fastidieux travail d'analyse.
John avait froid. La nuit était tombée, et il avait à peine mangé, et sa fenêtre était ouverte, mais ce n'était pas ce qui le faisait frissonner. C'était ce qu'il venait de mettre en lumière. Il avait la sensation de toucher du doigt quelque chose de très grave, et ne savait qu'en faire, à qui en parler. Il n'avait en outre aucune certitude.
Il se frictionna les bras, essayant d'activer sa circulation sanguine ralentie qui le refroidissait, quand il entendit un grand bruit derrière lui, et se retourna.
La porte, par laquelle étaient entrés et sortis discrètement des serviteurs toute la journée pour lui apporter des nouvelles et de la nourriture, venait d'être violemment ouverte, et cognait contre le mur. Et dans l'encadrement, les yeux dardant des éclairs, il y avait le plus bel homme de la Terre selon John.
– Sherlock ! murmura-t-il, le cœur en joie.
S'il y avait une personne à qui il pouvait confier ses doutes, recevoir son soutien, c'était bien le Prince. Il était intelligent, et John avait une confiance totale en lui. Il saurait quoi faire.
– M'as-tu cédé uniquement parce que je suis Prince ? siffla ce dernier, se dressant face à son John, haute stature dangereuse.
John mit une seconde à comprendre ce qu'il venait de dire.
– Pardon ? Non ! Mais pou...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase.
– Alors pourquoi n'es-tu pas sorti d'ici ? Pourquoi t'es-tu caché ? Pourquoi as-tu ordonné que personne ne te dérange ? Pourquoi m'as-tu fui ?
– Fui ? répéta John, incrédule.
Il ne comprenait vraiment pas. Il avait passé toute la journée à travailler, et il faisait désormais nuit noire, probablement proche de leur heure de sortie habituelle, mais cela n'avait pas été une fuite. Loin de là.
Puis il vit au-delà du regard furibond du Prince, au-delà des éclairs de colère. Les prunelles brillaient de souffrance, de peur, d'angoisse. Et John se souvint qu'au-delà de l'homme magnifique et brillant appelé aux plus hautes fonctions de l'État, Sherlock n'était rien de plus qu'un enfant qui avait grandi sans parents, qui voulaient désespérément qu'on l'aime, qui ne savait pas comment faire, et qui était terrifié à l'idée d'être aimé.
– On t'a déjà fait ça, Sherlock ? demanda-t-il d'une voix douce, oubliant le protocole, se levant pour lui faire face et levant les mains en signe de reddition. Te contraindre dans un lit, te faire des promesses, puis fuir le lendemain ? Ou bien, te céder parce que tu étais le Prince, te faire croire à des promesses illusoires, et ne plus jamais réapparaître devant toi ?
Sherlock trembla violemment. Mais ne répondit rien. John ne savait pas exactement s'il avait tapé juste ou non, mais ce qu'il disait rencontrait un écho chez son interlocuteur.
– Je ne suis pas comme ça. Je te le promets. Si hier soir voulait dire quelque chose pour toi, alors...
– Quelle autre raison alors ? Pour n'être pas sorti de la journée ? Pour avoir cédé avec tellement... d'enthousiasme hier ? le coupa méchamment le Prince.
John respira doucement, le calma de ses mains, s'approcha de lui comme on le ferait d'un animal blessé et agressif. Lentement, il posa ses mains sur les bras de son amant, caressa tranquillement la peau.
– J'étais « enthousiaste » parce que j'en avais envie. Plus envie que jamais. Et que j'ai aimé ça. Plus que tout au monde.
Sa sincérité évidente transpirait de chacun de ses mots, et il lut dans les yeux de Sherlock l'envie désespérée de le croire.
– Quant à mon travail d'aujourd'hui, je devais vérifier quelque chose à propos de ton frère, et cela m'a pris beaucoup de temps... Je vais avoir besoin de toi, d'ailleurs. Je crois...
Il prit une profonde inspiration, conscient que ce qu'il allait dire risquait de tout bouleverser.
– Je crois que quelqu'un essaye d'empoisonner lentement Pharaon notre Seigneur, ton frère.
FIN DE LA PARTIE 2 - Pause de deux semaines !
Prochain chapitre - Me 28/04
Reviews, si le coeur vous en dit ? :)
