Coucou !
Voici le thème d'aujourd'hui : Couverture.
Bonne lecture !
De la chaleur pour deux
La dispute avait été intense. Marinette ne se disputait que rarement avec ses parents, mais il y avait des fois où l'adolescente n'adoptait pas leur de vue. Les arguments expressifs avaient rapidement fait place aux cris, à la colère, et la jeune fille était sortie. Elle avait besoin de prendre l'air, de marcher un peu dans l'air frais de la nuit. Elle marchait, sans vraiment savoir où elle allait, juste pour se vider l'esprit, laissait la colère retomber.
Au bout d'une trentaine de minutes, elle se sentait plus calme, mais souhaitait prolonger sa petite balade nocturne. Le calme rare des rues de Paris avait quelque chose de magique. Seul le bruit de ses pas sur le pavé raisonnait dans le silence. Elle se sentait à la fois grande et insignifiante, ici, seule dans la pénombre.
Marinette resserra les pans de son gilet pour s'offrir un peu de chaleur. Elle était partie rapidement, sur un coup de tête, et la fraîcheur de la nuit se faisait bien ressentir, maintenant que la colère s'était atténuée.
« Marinette ? »
La jeune fille leva la tête, et découvrit Chat Noir assit, tel un véritable chat, sur le haut d'un réverbère. Il bondit et atterrit souplement devant elle.
« Que fais-tu dehors à cette heure-ci ? »
« Je… euh … J'avais besoin de prendre l'air… Je… me suis disputée avec mes parents. »
« Tu veux que je te raccompagne ? On est encore loin de chez toi. »
Marinette acquiesça. Elle fut soulagée qu'il ne pose pas plus de questions et reprit la route, Chat Noir à ses côtés. Ils marchaient en silence. Chat Noir lui jetait de petits regards inquiets de temps à autres, n'osant rien demander.
Après quelques minutes de marche silencieuse, Marinette commençait à avoir vraiment froid. Elle tentait en vain de s'emmitoufler dans ses vêtements, frottait discrètement le haut de ses bras, cachait ses mains dans ses poches.
Chat Noir lui attrapa la main et constata à quel point elle était gelée.
« Tu es frigorifiée ! »
« Oui… je suis sortie un peu précipitamment. »
« J'ai une idée, tu me fais confiance ? »
« Toujours. »
Il lui sourit et l'attrapa par la taille. La rapprochant de lui, il saisit son bâton et l'étendit. Ils parcouraient les toits, Marinette étant curieuse de ce qu'il avait prévu, ne disait rien et profitait du voyage, et surtout de la chaleur du corps de son partenaire, contrastant avec la brise froide sur son visage.
Chat Noir s'arrêta près d'un vieux bâtiment, visiblement désaffecté. Il ouvrit une porte en bois qui tenait encore par miracle et s'y engouffra, l'invitant à le suivre. Il faisait sombre, et Marinette n'y voyait pas ses pieds. Chat Noir lui saisit alors la main, et la guida.
Ils arrivèrent dans une petite pièce, et Chat Noir alluma les petites lampes qui s'y trouvaient. Elle découvrit alors le petit repaire secret de Chat Noir.
Quelques banquettes et coussins, veilleuses pour éclairer. Une pile de livres dans un coin. C'était très sommaire, mais il y passait visiblement pas mal de temps.
« Je viens ici quand je ne veux pas rentrer chez moi. » Expliqua-t-il. « Ce n'est pas grand-chose, mais je m'y sens tellement bien. »
Marinette ne dit rien. Elle s'assit sur un gros coussin et continua sa contemplation des lieux. Chat Noir ne lui avait jamais parlé de cet endroit. Ni de ses problèmes chez lui. Il avait déjà évoqué n'être libre qu'en portant le masque, mais elle n'avait pas comprit l'ampleur de la solitude de son coéquipier.
Il lui déposa une couverture sur les épaules, et Marinette s'imprégnât de sa chaleur. Elle s'enroula dedans et soupira d'aise.
« Merci Chat... »
« De rien Princesse. »
« Et toi tu n'as pas froid ? » Demanda-t-elle alors qu'il s'assît à côté d'elle.
« Un peu, mais ça va. »
Marinette enleva un pan de la couverture et se colla à Chat Noir. Elle passa ensuite la couverture sur son épaule. Il fut surpris mais la remercia d'un sourire. Il réajusta le tissu pour les réchauffer au maximum et tourna la tête vers elle. Elle regardait le sol, perdue dans ses pensées.
« Et… La dispute, c'était pour quoi ? Je m'y connais en dispute familiale. »
« Mais rien, vraiment un truc stupide. Je me suis emportée rapidement. Mais ils ne comprennent pas. »
« Peu importe ce que c'était tu devais probablement avoir tes raisons, ton point de vue. Tout comme eux. Essaie de voir les choses sous leur angle. »
« Tu as raison. De leur côté, ça devait juste ressembler à un caprice. Mais je ne peux pas tout leur expliquer, malheureusement. » Elle soupira.
Elle posa sa tête sur l'épaule de Chat Noir, et ferma les yeux. Elle était bien ici,dans ce lieu isolé, avec lui, au chaud sous une couverture douce et réconfortante.
« Merci chaton…. » Murmura-t-elle, dans un souffle.
Il posa sa tête sur la sienne et profita du moment.
« Alors… toi aussi tu as des problèmes avec tes parents ? » Tenta timidement Marinette.
Chat Noir soupira et baissa les yeux.
« Avec mon père. Il est très… Strict ? Surprotecteur ? Je suis obligé de vivre la vie qu'il m'a choisie. Je n'ai aucune liberté, et il se moque totalement de ce que je pense ou ressens. »
Marinette s'appuya un peu plus contre lui, n'ayant pas les mots pour lui répondre.
« Je suis tellement heureux d'être devenu Chat Noir. Sans ça… Je ne sais pas si j'aurais tenu. » Il soupira lourdement, les yeux humides. « Il n'était pas comme ça quand mère était encore là. »
« Peut-être qu'il se sent seul. Qu'il n'arrive pas à gérer ses émotions. »
Chat Noir hocha les épaules doucement. Peu importait les raisons de son père, son comportement avait dépassé les limites de l'acceptable.
Un silence s'installa, rassurant et réconfortant. Un silence dans lequel la présence de l'autre est plus importe qu'un simple mot.
Ils profitaient de leur étreinte pour trouver tout le soutien et confort dont ils avaient besoin. Les minutes passèrent, trop rapidement. Marinette se sentait mieux que jamais. Elle se sentait s'endormir, quand un bip retenti, brisa leur bulle paisible.
Chat Noir jeta un œil à sa chevalière. Elle clignotait, et Marinette comprit ce qu'il se passait.
« Je suis transformé depuis trop longtemps. Rentrons, tes parents doivent s'inquiéter.»
Marinette acquiesça. Elle se détacha à contre cœur de son partenaire et laissa tomber la couverture. L'air frais de la pièce la saisis instantanément et elle frissonna.
Chat Noir lui sourit tendrement et replaça la couverture sur elle. Il lui prit la main et la fit ressortir du bâtiment. Il la reconduit chez elle. Emmitouflée, dans ses bras, elle était bien. Elle ne voulait pas rentrer et que cela s'arrête.
Il se posa devant son immeuble et la relâcha. Il déposa un baiser sur sa main et s'éloigna doucement.
« Chat Noir ! »
Elle sortit de l'agréable chaleur de la couverture et la lui tendit.
Il la regarda dans les yeux et lui sourit.
« Tu peux la garder. »
Il disparut avant qu'elle n'est le temps de prononcer le moindre mot.
Elle rentra finalement, serrant tout contre elle le bout de tissus. Elle monta et s'immobilisa devant la porte de l'appartement. Elle respira profondément dans la couverture et s'imprégna de son odeur. Si addictive et apaisante, elle ne pourrait plus s'en passer.
Elle ouvrit finalement la porte, et entra retrouver ses parents.
