Disclaimer : Les personnages des séries S.W.A.T. ne m'appartiennent pas. Je ne fais que les emprunter pour cette histoire.
Ce chapitre se passera entièrement à l'hôpital avec le réveil de Street et…
Bonne lecture *-*
Cedars-Sinaï Hôpital – Chambre 204
L'inquiétude avait d'abord envahit Chris lorsque le S.O.S de Street était arrivé sur son téléphone, cédant place à la peur lorsqu'elle appris qu'il avait reçu une balle dans le ventre. Et puis, un bref soulagement lorsqu'elle l'avait vu sur le brancard, en vie. Elle avait passé tout le trajet jusqu'à l'hôpital à lui tenir la main, qu'elle dû lâcher quand les médecins prirent le relai. L'attente fut longue, et presque interminable. Elle pouvait à peine rester assise plus de trente secondes qu'elle se relevait aussitôt pour faire les cent pas. Ça avait duré plus d'une heure avant que le chirurgien ne vienne la retrouver pour lui dire que le jeune homme allait s'en remettre. Il lui avait fallu une bonne dizaine de minutes pour calmer les battements frénétiques de son cœur, et pour décrocher son téléphone afin de tenir l'équipe informée. Elle apprit par Luca que le tireur n'était qu'un sous-fifre engagé par Dustin Shepard. Elle n'était pas en colère que ni Hondo, ni Hicks ne l'ait appelé pour aller interpeler l'avocat. Tout ce qui comptait pour elle, c'était de s'assurer que son homme allait s'en sortir. Elle n'aurait été bonne à rien à l'équipe, dans son état. Hondo avait pris la bonne décision en allant arrêter Shepard sans lui en parler.
Street avait été monté dans une chambre, après s'être réveillé de l'opération. Il était encore groggy, et somnolait ci et là, jusqu'à ce qu'il sente une main dans ses cheveux. Même dans une semi-conscience, il reconnut le toucher de Chris, dont il marmonna le prénom.
« Je suis là ! »
Quelques secondes – voire des minutes – passèrent avant qu'il ne réussisse à ouvrir les yeux. Il n'avait pas trop mal. Il ressentait à peine un tiraillement au ventre, mais ça devait être grâce à la morphine. Il croisa le regard de Chris, à la fois inquiète et soulagé.
« Salut, beau brun. » lui sourit-elle, sans cesser de caresser ses cheveux. « Tu te souviens de ce qui s'est passé ? »
« Je… je me suis fait tirer dessus. » dit-il, la voix éraillée.
Chris se leva, et lui apporta un verre d'eau. Elle l'aida à avaler une gorgée, ce qui lui fit du bien.
« Merci ! » Il reposa la tête sur le coussin, et toussa. « Qui… qui m'a… »
« Shepard ! » répondit Chris, qui se rassit à côté de lui.
« Shepard ? » répéta Street. « Le mec de Molly ? »
« Il a engagé une petite frappe pour te faire la peau. » expliqua Chris. « Il n'a pas digéré que tu l'humilies au restaurant. »
« Mais ça fait quatre mois. » grogna-t-il.
« Et il pensait que Molly lui retomberait dans les bras si tu n'étais plus dans les parages. » poursuivit Chris.
Il grogna et jura entre ses dents. Les effets de la chirurgie se dissipaient tout doucement. Street avait les idées de plus en plus claires.
« Il a fallu que ça tombe sur moi. » marmonna-t-il.
Chris esquissa un sourire avant de se lever et de se pencher pour l'embrasser.
« Hum, ça va beaucoup mieux. » dit-il.
« Je m'en doutais. » sourit-elle, lui donnant un autre baiser avant de se rasseoir.
« Comment ça se fait que tu n'es pas allé l'arrêter ? » demanda Street.
« Hondo m'a tenu à l'écart. » répondit-elle. « Et il a eu raison. Je suis bien trop impliqué dans cette histoire. Je lui aurais fait la peau. »
Le jeune homme ne la contredit pas. Il ferma les yeux, et se laissa bercer par la douce caresse du pouce de Chris sur le dos de sa main. Il dû s'endormir, car il entendit des chuchotements lorsqu'il revint à lui. Toute l'équipe était là. Hondo, Deacon, Luca et Tan.
« Hey, les gars ! » souffla-t-il.
« La Belle au Bois Dormant se réveille. » plaisanta Luca.
Street lui montra le majeur, déclenchant l'hilarité de son meilleur ami.
« Comment tu te sens, gamin ? » lui demanda Hondo.
« En vie ! » répondit Street. « Je suis désolé, je sais que j'ai merdé en faisant un détour. »
« Arrête, t'as suivi ton instinct. » l'arrêta le chef. « Sans ça, on aurait pu ne jamais savoir que Shepard avait mis un contrat sur ta tête. »
« Tu parles, il a engagé une petite frappe nulle en filature. » dit Street, qui leur expliqua comment il avait compris qu'il était suivi. « Encore une fois, je suis désolé. »
« Excuse-toi encore une fois et c'est moi qui te tire dessus. » le prévint Deacon. « L'affaire va vite être classé avec toutes les preuves qu'on a réuni. Ça n'ira même pas jusqu'au tribunal. »
« Il est assez con pour vouloir tenter le coup même s'il s'est vendu tout seul. » dit Luca.
« Plus qu'à espérer que ça n'aille pas jusque-là. » dit Hondo. « On va retourner au QG, et te laisser te reposer. J'ai un rapport à remplir, mais on repassera te voir demain. »
« Merci, les gars ! »
Chris dû repartir avec le reste de l'équipe. Street ne courait plus aucun danger, et l'hôpital la préviendrait en cas de problème. Sur le pas de la porte, elle se tourna une dernière fois vers le jeune homme, qui lui sourit et fit un signe de la main.
« Je vais bien, Chris. » lui dit-il. « Va bosser, on se verra demain. »
« Je t'aime ! » lui dit-elle.
Il lui répondit par la même, avant de montrer clairement des signes de fatigue.
« Chris ! »
Elle se retourna, pour voir qu'Hondo était resté pour s'assurer qu'elle les suive. Après un dernier coup d'œil à Street, qui s'était clairement endormi, elle rejoignit son patron.
« Je sais que c'est difficile, mais il a besoin de se reposer. » lui dit Hondo.
« Je sais, c'est juste que je m'en veux d'être allée retrouver Erica au lieu de faire le trajet avec Street comme tous les matins. » avoua-t-elle, alors qu'ils retrouvaient le reste de l'équipe près des ascenseurs. « Si j'étais partie avec lui… »
« Alors Ramirez n'aurait pas suivi Street et aurait attendu un autre moment pour s'en prendre à lui. » dit Hondo. « Te blâmer pour quelque chose qui n'est pas de ta faute ne te servira à rien. Dis-toi que l'homme qui a déclenché tout ça va passer du temps derrière les barreaux, et que Street est vivant. C'est tout ce qui compte. »
« Hey, si t'as besoin d'évacuer un peu de cette colère et de cette culpabilité que tu ressens, on monte sur le ring quand tu veux. » lui dit Luca.
« Je crois que ça va me faire du bien. » acquiesça-t-elle.
En effet. Arrivée au QG, elle alla mettre ses vêtements de sport, enfila ses gants et commença par se défouler sur le sac de frappe, bientôt rejoint par Tan et Luca en soutien. Pendant que les trois officiers évacuaient tout leur stress en salle de muscu, Hondo remplit son rapport, ajoutant tout ce que Street y avait ajouté pendant sa visite à l'hôpital, le signa, et le porta au Commandant Hicks.
« Comment va Street ? » fut la première question du Commandant.
« Fatigué, mais en vie. » répondit Hondo. « D'après le médecin qui l'a opéré, il a eu beaucoup de chance. La balle n'a endommagé aucun organe vital ni causé d'hémorragie. Il devrait être sur pied dans un mois. »
« Je compte sur vous pour le remettre en forme à son retour. » dit Hicks.
Hondo acquiesça avant de lui tendre son rapport.
« Où on en est avec Shepard ? »
« Il est avec son avocat, et quand on lui a présenté les preuves avec Lynch, il a lui-même conseillé à son client de plaider coupable. » expliqua Hicks. « Lynch et Rocker récoltent ses aveux. »
« Bien, ça lui évitera une humiliation de plus dans un procès perdu d'avance. » dit Hondo.
…
Street passa le reste de la journée à dormir. Il n'était autorisé à se lever de son lit que pour aller aux toilettes, mais en avertissant une infirmière au cas où ses points venaient à sauter, ou qu'il soit pris d'un malaise quelconque. Fort heureusement pour lui, ça n'arriva pas. Le lendemain de son hospitalisation, il se sentit mieux malgré le fait qu'il se soit fait tirer dessus vingt-quatre heures plus tôt. Il s'ennuyait tellement. Il n'y avait rien à faire, à par regarder la télé mais ça ne le branchait pas trop. Tout ce qu'il voulait, c'était être chez lui, avec Chris. Sans son téléphone, il ne pouvait pas prendre de nouvelles de l'équipe. Il voudrait tant pouvoir parler à Chris. Il était même prêt à écouter Luca blablater sur sa dernière conquête, tellement il s'ennuyait à mourir. A part dormir, il n'y avait rien à faire. Le médecin passa en milieu de matinée, et aux vues de la cicatrisation et de la gravité de la blessure – il avait eu beaucoup de chance qu'aucun organe ne fut touché – le jeune homme pourrait sortir d'ici deux jours. Une bonne nouvelle, même s'il ne pourrait pas reprendre le travail avant un mois.
Toc toc !
La porte de la chambre étant ouverte, pour que les infirmières puissent garder un œil sur lui en cas de pépin, il n'eut qu'à lever la tête pour voir son visiteur. Ou plutôt sa visiteuse. Le sourire d'Annie le fit sourire à son tour. Enfin un visage familier !
« Salut, Annie ! »
« Comment tu te sens ? » lui demanda-t-elle, en s'approchant du lit.
« Moins dans les vapes, mais je m'ennuie à mourir. » répondit-il. « Je n'ai qu'une envie, c'est de sortir d'ici, mais je dois attendre deux jours. »
« Ça va vite passer. » le rassura-t-elle. « Chris t'a préparé des affaires. Elle voulait venir, mais un enfant a été kidnappé. Je n'en sais pas plus. »
« Le travail avant tout, je comprends. » dit Street. « Qu'est-ce que tu m'as apporté ? »
Annie souleva un sac de sport, le posa sur la chaise près du lit et l'ouvrit.
« Ta trousse de toilettes, quelques vêtements si jamais t'as envie de te débarrasser de cette blouse qui doit te gratter. » énuméra-t-elle. « Ton téléphone. »
Elle sortit l'appareil ainsi que le chargeur. Street s'empara de son portable avec empressement, arrachant un petit rire à Annie. Il était allumé, chargé à bloc, et il avait reçu plusieurs messages récents de toute l'équipe, ainsi que de Rocker et Erica, qui lui souhaitaient de se rétablir et qu'il manquait à tout le monde. Il leur répondrait plus tard, y compris à Chris qui lui avait simplement envoyé Ça craint de dormir sans toi. Ouais, ça craignait un max.
« Tiens, ça t'aidera à passer le temps. »
Annie sortit du sac le bouquin que Street avait l'intention de commencer la veille avant de se faire tirer dessus.
« Enfin, je vais arrêter de me faire chier. » souffla-t-il, avant de grimacer. « Désolé ! »
« Oh, ça va. » dit-elle en balayant l'air de la main. Elle referma le sac avant de demander : « Tu veux que j'aille te prendre quelque chose de… mangeable ? Il est bientôt midi et je me doute très bien que tu ne mangeras pas grand-chose de ce que les infirmières vont t'apporter. »
« Ce serait vraiment génial. » dit-il. « T'es sûre que ça ne t'embête pas ? »
« Pas du tout. » le rassura-t-elle. « Les enfants sont à l'école, et c'est tout à fait normal que je prenne un peu de temps pour m'occuper d'un ami. Dis-moi ce dont t'as envie ? »
« Hum, peu importe, tant que ça ne vient pas de la cafétéria. » dit-il.
« Je m'en occupe ! »
Elle se pencha pour l'embrasser sur le front avec ce côté maternel qui faisait d'elle la femme et la mère formidable qu'elle était, puis, elle s'en alla. Plus que content d'avoir de quoi vraiment s'occuper, il profita du départ d'Annie pour répondre à ses amis et collègues. Il envoya à Chris – qui devait être en plein travail, comme tout le monde – un long message qui, il espérait, la ferait sourire et lui remonterait le moral. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle devait se sentir coupable d'être allée prendre le petit-déjeuner avec Erica plutôt que de partir au boulot avec lui.
Je sais que tu penses que ce qui m'est arrivé est en parti ta faute, et t'as tort. Je t'aime, tu me manques, et je n'ai qu'une envie, c'est que tu sois avec moi pour pouvoir t'embrasser.
Il envoya le message, prit son livre et commença sa lecture. Il en était à la fin du deuxième chapitre quand on frappa doucement à la porte. Pensant qu'il s'agissait d'Annie qui annonçait son retour, il releva la tête en souriant, mais son sourire se fana.
Elle le vit clairement quand il la reconnut. Elle avait beaucoup hésité à venir le voir. Une part d'elle savait parfaitement qu'elle n'était pas la bienvenue dans cette chambre d'hôpital, mais il fallait à tout prix qu'elle le voit. Qu'elle voit par elle-même qu'il allait bien après ce que son ex-amant avait fait. Quand elle avait vu Hondo et une partie de son équipe pénétrer dans la salle de réunion, elle avait eu un nœud dans le ventre. Quand le S.W.A.T. se présentait, ce n'était jamais pour rien. Elle n'avait pas voulu croire que Dustin ait pu faire une chose pareille, mais son père lui avait montré les preuves, à titre confidentiel, et elle n'avait pu se voiler la face plus longtemps. Elle avait cessé de coucher avec Dustin après que Street les ait surpris, et avait rompu.
« Bonjour, Jim ! »
« Qu'est-ce que tu veux, Molly ? » demanda-t-il, tout en gardant son calme.
Il attrapa son téléphone et envoya un message à Annie, la prévenant qu'il avait de la visite indésirable, en précisant qu'il s'agissait de Molly.
« Pas besoin d'appeler la cavalerie. » soupira-t-elle.
« Je n'ai pas vraiment envie de te voir. » dit-il, alors qu'il reçut la réponse d'Annie.
« Jim, qu'est-ce que je peux dire ou faire pour que tu me pardonnes et que tu me parles ? » implora-t-elle en entrant dans la chambre.
« Rien ! » répondit-il. « Tu ne peux rien faire, Molly. Et si t'es venu dans l'espoir que je quitte Chris, tu perds ton temps. Je suis amoureux d'elle. »
« Tu m'aimais aussi. » lui rappela Molly.
« C'est vrai, mais ce n'est pas pareil. » dit Street. Il soupira. Il espérait que ce serait leur dernière conversation. « Molly, même avant que tu ne commences à me tromper, ça n'allait pas vraiment entre nous. Ce n'était plus comme au début. Je m'en rendais compte, mais j'espérais que ce n'était qu'une passade. Mais ça n'en était pas une. Mon boulot a commencé à devenir pesant pour toi, et tu as fait ce que tu as fait. Tu n'es pas faite pour cette vie, et on n'aurait pas été heureux sur le long terme, toi et moi. Je le sais, et tu le sais toi aussi. »
« Et avec Chris ? Tu crois que ça va durer sur le long terme mais tu te trompes. » dit Molly. « Elle aime son boulot autant que toi, et vous ne pourrez jamais avoir une vraie vie de famille. »
« C'est toi qui te trompes. » répliqua-t-il. « Ce qui se passe entre Chris et moi ne te regarde pas. Ce qui se passe dans ma vie a cessé de te concerner à l'instant même où j'ai appris que tu te faisais le mec à cause de qui je suis dans ce lit d'hôpital. »
« Jim, je suis vraiment désolée. » dit Molly, les larmes coulant sur ses joues. « Je m'en veux tellement et… »
« Stop ! » Il n'était pas en colère. Il était simplement fatigué d'avoir cette conversation chaque fois qu'ils se voyaient. « Arrête, Molly. Tu voulais savoir comment j'allais, je vais bien. Maintenant va-t'en. »
« Jim… »
« Je crois qu'il t'a demandé de t'en aller. »
Molly sursauta. Annie entra dans la chambre et vint se placer à côté du lit où était allongé Street. Elle lui donna un sac en papier qui venait d'un bar à salades tout près de l'hôpital.
« T'as de la chance que je ne suis pas allée très loin. » lui dit-elle en souriant.
Il la remercia, et attendit qu'elle ait fait coulisser la table jusqu'à lui pour défaire le sac. Son estomac grogna de satisfaction en déballant une salade de pâtes contenant pleins de condiments et des morceaux de poulets. Le visage soudain empreint de détermination, Annie fit signe à Molly de la suivre hors de la chambre, et elle attendit d'être loin des oreilles de Street pour faire face à la jeune femme.
« Par respect pour ton père je vais me montrer polie envers toi, mais je vais aussi être très claire. » commença-t-elle à dire. « Je n'accepte pas ce que tu as fait à Jim. Je sais que je ne suis pas sa mère, mais j'ai appris à l'aimer comme s'il faisait partie de ma propre famille. En fait, il fait partie de ma famille, et tu lui as fait du mal. Il t'a plusieurs fois exprimé le souhait que tu ne l'approches plus, mais tu sembles ne pas vouloir en tenir compte. »
« Je l'aime toujours. » dit Molly.
« Non, Molly. Ce n'est pas de l'amour. » la contredit Annie. « Si tu étais vraiment amoureuse de Jim tu aurais pris le temps de lui parler de ce que tu ressentais au lieu d'aller coucher avec un autre homme. Tu dois accepter que tout est définitivement terminé entre vous. Il est heureux avec Chris, et je n'ai pas l'intention de te laisser gâcher ce qu'ils construisent. »
« Ça ne marchera jamais entre eux, Annie. » affirma Molly. « Ils font le même boulot dangereux. »
« Au contraire, je suis certaine que ça marchera très bien. » la contra Annie. « Et de toute façon, la vie de Jim ne te concerne plus. Si tu ne veux pas avoir affaire à Chris la prochaine fois, je te conseille vivement de tourner la page une bonne fois pour toute et d'abandonner toute idée de récupérer Jim. »
Annie n'avait plus rien à dire à la jeune avocate, aussi retourna-t-elle dans la chambre, un sourire plaqué au visage.
« Alors, j'ai bien choisi ? » demanda-t-elle en désignant la salade qu'il avait dévoré de moitié.
« Oh oui ! » dit-il en s'essuyant la bouche. « T'as pas pu t'en empêcher, hein ? »
« Quoi donc ? »
« Ta petite discussion avec Molly dans le couloir. » dit-il. « Je n'ai peut-être rien entendu, mais je te connais assez pour savoir que tu ronges ton frein depuis des semaines. »
« Oui, je lui ai dit de te laisser tranquille et que ta vie ne la concernait plus. » Elle posa le sac de sport par terre pour pouvoir s'asseoir sur la chaise. « Je crois sincèrement que Chris et toi êtes faits l'un pour l'autre. Ça ne sera pas facile mais, je crois en vous. Vous êtes dingue l'un de l'autre, et je sais que vous réussirez à construire un bel avenir. »
« Je ne pourrais jamais demander à Chris d'abandonner sa carrière. » dit-il. « Je ne suis pas comme ça. »
« Je sais, et c'est la raison pour laquelle vous vous en sortirez très bien tous les deux. » lui sourit-elle. « Bon, j'ai des courses à faire, mais appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit. »
« Merci, Annie. Ça m'a fait du bien d'avoir de la visite. » dit-il.
Elle se leva et lui serra affectueusement la main, avant de s'en aller. Street termina de manger, puis, appela une infirmière qui l'aida à aller à la salle de bain, et à se changer. Il troqua sa blouse horrible contre un jogging et un sweat à capuche. De nouveau allongé dans son lit, il dit à l'infirmière :
« J'espère que je ne vais pas me faire engueuler. »
Et pointa le sac en papier qui avait contenu son déjeuner, et qui venait de l'extérieur.
« Non, rassurez-vous ! » sourit-elle. « Je reviendrais dans une heure pour refaire votre pansement. »
« D'accord ! »
L'infirmière ramassa le sac en papier et alla le jeter à la poubelle, et sortit de la chambre en se passant du gel hydroalcoolique sur les mains. Street baissa la tête de lit pour pouvoir être allongé entièrement, et ferma les yeux. La visite inopinée de Molly l'avait épuisé. Tout ce qu'il voulait, là, c'était de voir Chris, mais elle était sur une affaire importante alors il devait patienter. Il ne sut combien de temps exactement il avait dormi, mais quand il rouvrit les yeux, la plus belle vue s'offrait à lui. Chris, assise sur la chaise, qu'elle avait rapproché du lit et, la tête posée sur ses bras croisées sur le matelas, et surtout, endormie. S'emparant de son téléphone, Street vit qu'il était dix-huit heures passées, et si Chris était là, cela voulait dire que l'enquête était terminée et que l'enfant kidnappé avait été retrouvé. De la main gauche, le jeune homme réveilla doucement Chris en lui caressant les cheveux. Elle s'étira sous la sensation, se redressa et ne put résister à bâiller.
« Bonjour, mon amour ! »
« S'lut ! » répondit-elle, marmonnant. « T'es réveillé depuis longtemps ? »
« A l'instant. » répondit-il. « Comment s'est passé ton enquête ? Vous avez retrouvé l'enfant ? »
« Ouais, c'est son père qui l'a enlevé après avoir tabassé sa femme parce qu'elle voulait le quitter. » dit-elle en se levant. « Je reviens ! »
Elle alla à la salle de bain se passer de l'eau sur le visage.
« T'aurais pu me réveiller quand t'es arrivé. » lui dit-il quand elle revint s'asseoir près de lui.
« T'avais l'air si paisible. » dit-elle. « Alors, quand est-ce que tu vas pouvoir rentrer à la maison ? »
« Dans deux jours. » répondit-il. « T'as reçu mon message ? »
« Oui ! » Elle esquissa un faible sourire. « Je sais que ce n'est pas de ma faute mais… »
« Pas de mais ! » Il lui tendit la main, qu'elle prit et elle s'assit sur le rebord du lit. « C'est arrivé, je suis en vie, et le tireur ainsi que Shepard vont aller en prison. J'ai besoin que tu sois cent pour cent concentré, Chris, parce que je vais passer un mois entier à me faire du souci pour toi alors que je ne serai pas sur le terrain avec vous. Cesse de te sentir coupable et viens m'embrasser. »
Alors Chris se pencha et posa ses lèvres sur les siennes.
« C'est mieux. » souffla-t-il. « J'ai hâte de rentrer à la maison. »
« Je vais bien m'occuper de toi. » lui promit-elle.
« Tu seras mon infirmière personnelle, c'est ça ? »
« Ouais ! » sourit-elle, avant de dire : « Je sais que Molly est passée. »
« Oh ! » fit-il. « J'allais t'en parler. »
« C'est bon, Annie m'a tout raconté. » dit Chris. « Je ne vais pas m'énerver. De toute façon, elle ne te récupérera pas. »
« Et je te l'ai souvent répété, je ne veux pas retourner avec elle. » Il porta sa main à son visage. « C'est toi que j'aime, et je veux faire ma vie avec toi, Chris. »
Elle lui donna un baiser renversant, qui le cloua au lit plus qu'il ne l'était déjà.
Il reçut par la suite la visite du reste de l'équipe, qui lui apporta de la vraie nourriture préparée par la mère d'Hondo.
« Faut pas que tu perdes tes muscles, beau gosse. » l'avait taquiné Luca.
Quand les heures des visites furent terminées, il ne restait plus que Luca et Chris.
« Essaye de ne pas rendre les infirmières complètement folles. » lui dit Luca.
« Moi au moins je n'ai pas peur des aiguilles. » répliqua Street.
Chris leva les yeux au ciel devant leurs chamailleries. Elle y mit fin en embrassant Street alors qu'il allait répliquer à une nouvelle boutade de Luca.
Ce devrait être – si j'ai bonne mémoire – le dernier chapitre où apparait Molly avant un bon moment.
A la semaine prochaine ? Merci de tous les commentaires que vous laissez chaque semaine, ça me touche beaucoup.
Bises, et prenez soin de vous !
Aurélie !
