Titre : La nouvelle Salamandre

Résumé : Un douloureux accident va plonger Hermione dans une nouvelle vie. Elle va faire connaissance avec des personnes qu'elle pensait ne jamais rencontrer et œuvrer pour un futur plus heureux.

Disclaimer : L'univers et les personnages d'Harry Potter ne nous appartiennent pas. Nous ne recevons aucune compensation financière pour la publication de cette histoire.

Pairing : Het et homo

Rating : T

Statut : Terminée - Corrigée - Prête à publier ! BULIAAA!

Auteures : Epsilon et Pauu

Bêta : Epsilon et Pauu

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Dans le chapitre précédent :

Hermione fait découvrir la Salle sur Demande aux Maraudeurs et à Lily. Ceux-ci lui avouent par la même occasion qu'ils sont des Animagi, que Lily est en cours d'apprentissage pour l'être aussi et que, si elle le souhaite, elle peut se joindre à eux. Hermione accepte et, connaissant sa tolérance et lui faisant confiance, Remus lui avoue son état de loup-garou.

Hermione révise avec Regulus et arrive à convaincre Severus de se joindre à eux. Ils se font tous les trois virer de la bibliothèque au plus grand désespoir de la jeune fille, qui repart, non sans remarquer la complicité naissante entre ses deux amis.

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Chapitre 8

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- Tu as tout ce que je t'ai demandé ? chuchota Sirius.

Hermione le regarda avec détermination et sortit une serviette de sa poche, brandissant la petite cuillère en argent qui s'y cachait.

- Très bien, acquiesça l'Animagus avec un signe de tête, avant de se tourner à nouveau vers le couloir pour observer Rusard qui passait. J'ai la chrysalide de Sphinx tête-de-mort et la fiole de rosée. Slug ne fait vraiment pas attention à ses réserves.

Hermione allait le réprimander d'utiliser un langage familier concernant un professeur ainsi que pour son vol, mais n'en eut pas le temps. Brusquement, Sirius se retourna vers elle et la poussa de son corps dans le coin de l'alcôve par laquelle ils observaient le concierge, alors que celui-ci approchait. Haletants, cachés dans l'ombre, tous deux attendirent que le Cracmol eut tourné au coin du couloir avant de se détendre et de réaliser par la même occasion leur proximité.

Sirius s'éloigna, les joues légèrement rougies et se frotta la nuque de gêne. La Serdaigle n'avait pas pensé le voir un jour dans cet état ; Sirius n'était pas du genre à être gêné par quoi que ce soit.

- La voie est libre, murmura-t-il avant de se diriger vers une petite porte dérobée qu'Hermione n'avait jamais empruntée, de l'autre côté de l'alcôve.

Lorsqu'ils eurent passé le seuil, Sirius referma soigneusement le battant et jeta quelques sorts.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda la jeune fille.

- Je ne veux pas qu'on se fasse attraper ici. Si quelqu'un ouvre la porte, nous le saurons et nous aurons le temps de nous cacher. La cape de James aurait été utile… maugréa-t-il ensuite.

- Quoi ?

- Rien… Monte, dit-il en désignant les escaliers en colimaçon.

Hermione haussa les épaules et monta les nombreuses - très nombreuses - marches, pour arriver tout en haut de la fine tour. C'était une petite plateforme en pierres dotée de rambardes et, bien que le temps soit froid, ils ne ressentaient qu'une douce chaleur, certainement gardée grâce à un sort puissant. Le manque de toît éclairait parfaitement l'endroit sous la lune pleine dans le ciel dégagé.

- C'est l'endroit préféré de Flitwick, expliqua Sirius lorsqu'il arriva à côté d'elle. Il vient très souvent ici pour lire et être au calme, mais il a des élèves en retenue aujourd'hui, il ne devrait pas se montrer.

Hermione acquiesça en silence, songeuse.

- Tu es sûre que c'est un bon endroit ? finit-elle par demander. Si le professeur Flitwick passe du temps ici, il y a un risque pour le mélange non ? Il doit être conservé dans un endroit calme, sans lumière et ne pas être touché avant le prochain orage.

Le regard que lui jeta Sirius était rempli à la fois de fierté, de désolation et de quelque chose signifiant sûrement "Vraiment ? Pour qui me prends-tu, moi, le fabuleux Maraudeur ?". Hermione soupira, attendant avec un mince sourire la réplique qui n'allait pas tarder.

- Scamander, souffla Sirius, faisait claquer sa langue contre son palais plusieurs fois. Es-tu sûre d'appartenir à Serdaigle ? Penses-tu vraiment que nous te ferions perdre un mois de ta vie et te ferions recommencer cette étape juste pour notre propre plaisir ?

Hermione leva les deux sourcils et pencha la tête sur le côté.

- Honnêtement ? Oui, vous en seriez capable !

Un aboiement joyeux raisonna dans la nuit tombante.

- C'est vrai, avoua-t-il, tu nous connais trop bien. Rassure-toi cependant, ce n'est pas mon projet ! Nous avons tous laissé notre fiole ici, James, Peter, Lily et moi. Il n'y a jamais eu de problème. Tu ne sembles pas convaincue ?

Hermione rejeta la question de Sirius d'un mouvement de main, se mordant légèrement la lèvre inférieure.

- C'est simplement que j'avais imaginé qu'on exposerait juste la fiole puis que je la rangerai dans ma malle, répondit-elle, tout en cherchant autour d'elle où elle pourrait bien cacher la potion.

Sirius sembla deviner son attention car il se déplaça jusqu'au coin nord-est de la tour, et s'accroupit. Curieuse, Hermione le regarda effectuer un mouvement de poignet souple. Un filet bleu ciel sortit de sa baguette et une pierre moussue trembla avant de s'ôter d'elle-même de l'angle en pierre des rambardes.

- Approche-toi, encouragea Sirius.

Hermione ne se le fit pas dire deux fois et elle s'agenouilla aux côtés de Sirius. Derrière l'espace désormais libre, semblait avoir été façonnée une petite alcôve pour accueillir son mélange.

- Avant de réussir notre transformation, nous avons dû refaire quatre fois cette étape, expliqua Sirius en se tournant vers elle, un sourire crispé sur les lèvres. La première fois, nous avions rangé nos fioles dans la malle de James, comme tu l'as proposé. Cependant, l'orage a mis très longtemps à arriver et Peter, un soir, a oublié qu'elles y étaient rangées. Il est allé chercher la c- quelque chose dans la malle et a bousculé les fioles.

Il fit une pause dans son discours, s'assurant qu'Hermione n'avait pas de question.

- La deuxième fois, le ciel était rempli de nuage, reprit-il tandis que la Serdaigle restait silencieuse. On a espéré jusqu'au dernier rayon de lune, mais nous n'avons pas réussi à exposer nos fioles.

- Et la troisième fois ?

- En fait, je n'ai pas été tout à fait juste, continua Sirius, son ton à la fois moqueur et fier. J'ai réussi au bout de la troisième fois et Peter et James de la quatrième fois.

- Vraiment ? Pourquoi ? Que s'est-il passé ?

- Du calme Scamander, du calme, chaque conteur doit laisser son lot de suspens dans son récit.

Hermione laissa échapper un rire léger et donna un coup de poing dans l'épaule de son ami. Elle se releva alors, grimaçant.

- Suspens ou pas, finis ton histoire, nous n'avons pas toute la nuit.

Sirius ricana bassement puis se releva à son tour.

- La troisième fois j'avais trouvé cette tour et découvert ce creux dans le muret. J'ai fait part de mon idée à Peter et James : l'endroit est calme, le professeur Flitwick n'y fait que lire et il n'y viendrait pas en temps d'orage. Ça en faisait un lieu parfait. James a refusé, arguant que cacher la fiole dans le muret n'était pas une bonne idée, qu'il y aurait des risques de tremblements si quelqu'un montait, ou s'il y avait un orage... ce genre de choses. Peter l'a suivi. Ils ont décidé de mettre leur fiole autre part.

Sirius fit une pause dans son discours et bomba le torse, un air ravi sur le visage.

- Tant pis pour eux ! Trois mois et demi plus tard, quand l'orage a eu lieu, ma fiole était intacte et la leur inutilisable. J'ai pu me transformer, je suis devenu Animagus et c'est deux idiots ont dû recommencer.

Hermione resta bouche bée face à ce discours. Elle avait été convaincue que James, Sirius et Peter étaient devenus des Animagi ensemble. Après quelques secondes, une pensée lui traversa l'esprit.

- Lily est au courant de cette histoire ?

Sirius éclata d'un rire frais.

- Tu rigoles ? James m'a fait jurer de ne rien lui dire ! Je te fais confiance, Scamander !

- Et que t'a-t-il promis ?

- Une bouteille du meilleur hydromel aux épices de la cave de son père.

- Hum… fit semblant de réfléchir Hermione. J'imagine qu'une bouteille, ça se partage.

Sirius perdit son air fier, une lueur de panique dans le regard.

- Comment ça ?

- Lily est ma meilleure amie, glissa innocemment Hermione. Lui cacher un tel secret va être très difficile…

Le Gryffondor resta un moment interdit, ouvrant et fermant la bouche plusieurs fois sans qu'un seul son en sorte.

- Tu es… Tu n'es… Tu n'es qu'une vile Serdaigle, finit-il pas déclarer.

Hermione se contenta de lever un sourcil, comme Severus le lui avait appris et eut le plaisir de voir Sirius pâlir presque instantanément. Ne pouvant plus se retenir, elle se mit à rire, vite imitée par l'animagus. Dans le calme de cette nuit, en haut de cette immense tour, ils étaient heureux et libres de l'être. C'était rafraichissant.

- Alors, qu'est-ce qu'on fait ? demanda finalement Hermione après quelques minutes.

Sirius sourit et s'installa au sol, les jambes croisées, l'invitant à faire de même. Lorsqu'elle fut installée, il sortit plusieurs éléments de ses poches. Tout d'abord, une fiole contenant un liquide transparent, une autre en cristal totalement vide et pour finir, une chrysalide séchée.

- D'abord, commença Sirius, mets la feuille de Mandragore là dedans, dit-il. Il faut qu'elle soit bien imbibée de salive. Je crois même que Peter avait craché dans son flacon, expliqua-t-il avec un ricanement, tendant la fiole en cristal.

Hermione grogna, fronçant le nez, et joua de sa langue dans sa propre bouche, pour en extraire la petite boule molle qu'était maintenant sa feuille de Mandragore.

La garder durant un mois n'avait pas été évident. Elle avait souvent failli l'avaler en mangeant, la recracher en riant et s'étouffer avec en se brossant les dents, mais elle avait tenu bon. Elle avait fait de son mieux pour que personne ne la voit et avait réussi. L'histoire du pari avec Sirius avait plutôt bien fonctionné car beaucoup, surtout Regulus, l'avait prise en pitié et l'avait laissée tranquille durant le mois que cela avait duré.

Elle avait passé des heures dans la Salle sur Demande ou dans la bibliothèque avec le Gryffondor, pour rentrer dans sa salle commune au moment du couvre-feu et s'effondrer sur son lit. Tous ses amis avaient cru que c'était un épuisement mental de devoir expliquer des choses élémentaires à quelqu'un comme Sirius, qui n'était clairement pas l'élève le plus assidu, mais la réalité était tout autre. S'ils avaient effectivement passé du temps ensemble, cela avait été des enchaînements de discussions intéressantes et de fou-rires qui les avaient rapprochés.

Hermione sourit à ce souvenir et sortit la petite boule de sa bouche pour la laisser tomber dans le flacon, un filet de bave la suivant.

- Le truc le moins sexy que je n'ai jamais vu, ricana Sirius.

Elle grogna et lui tira puérilement la langue, le faisant rire plus encore.

- Ensuite ? grogna-t-elle.

- Ajoute l'un de tes cheveux. Prends bien la racine avec !

Hermione s'exécuta. Elle attrapa l'un de ses cheveux courts au niveau de sa tempe et tira dessus. Vérifiant qu'il était entier, elle le plaça dans le flacon que Sirius tenait toujours. Il le posa ensuite au sol et attrapa la fiole de liquide transparent et la petite cuillère en argent qu'Hermione avait posée à côté d'elle. Il en remplit le couvert qu'il versa ensuite dans le contenant.

- Ajoute la chrysalide, murmura-t-il, faisant attention à ne pas trop bouger.

Hermione plissa les yeux puis ajouta la petite boule séchée. Sirius acquiesça puis ferma délicatement la fiole, comme s'il s'agissait d'une chose très précieuse.

- Ensuite ? demanda-t-elle.

Sirius se décala, libérant les rayons de la lune, auparavant caché par son corps, sur le flacon. Il partit s'installer au bord de la tour, loin de la fiole.

- Moi qui pensais que tu te serais renseignée sur cette recette pour en connaître toutes les subtilités… dit-il avec un sourire ironique.

- Pour une fois, j'ai décidé de me laisser guider, répondit-elle avec un haussement d'épaules.

- Ensuite on attend, dit-il. Il ne faut pas trop la remuer, au risque de tout faire rater.

Hermione acquiesça et se déplaça pour venir se mettre à côté de lui. Avisant son regard lointain, elle demanda lentement :

- Tu es inquiet pour Remus ?

Sirius détacha son regard du ciel et se tourna vers son amie.

- Non, enfin pas vraiment, répondit-il dans un murmure. C'est juste que ça fait longtemps que je n'ai pas passé une pleine lune loin de lui. James et Peter sont là donc tout devrait bien se passer. Mais Peter est si petit, la plupart du temps il monte sur mon dos quand il y a un problème, James manquerait de l'écraser à chaque instant et Remus… Remus s'en voudrait terriblement s'il se passait quelque chose.

Hermione eut un sourire tendre et replia ses jambes contre son buste, posant sa joue sur ses genoux.

- Donc tu es inquiet, résuma-t-elle, une note si légère de moquerie dans la voix que Sirius n'aurait pas pu le prendre mal.

Le Gryffondor acquiesça en silence.

- Tu sais, il n'y a aucune honte à le dire, continua Hermione. Remus est ton ami, et vous êtes très proches tous les deux. Si proche qu'à une époque je me suis demandé si vous ne sortiez pas ensemble.

- Quoi ? s'exclama Sirius. Mais pas du tout !

Le rire frais et franc d'Hermione fit taire ses protestations et il l'observa du coin de l'œil, mi-renfrogné, mi-souriant.

- Lily m'avait assuré que ça te ferait bondir si je te disais ça, elle vous connaît vraiment bien, rit la Serdaigle.

- Ne va pas croire que je suis homophobe, grogna Sirius, détournant le regard de son amie pour le fixer face à lui. C'est juste que Remus est mon meilleur ami et ne serait-ce qu'imaginer de… non ! Je ne peux pas !

Un frisson exagéré ponctua la fin de sa déclaration redoublant le rire d'Hermione. Après quelque secondes, elle se calma et son regard se perdit à son tour dans les étoiles brillantes. Elle soupira, releva sa tête, déplia ses jambes et posa ses mains derrière elle, dans une position semi-allongée.

- Je te comprends, déclara-t-elle, tandis que Sirius se tournait pour la regarder, surpris. Mon meilleur ami est un garçon, nombreux ont été ceux à vouloir nous caser ensemble. Il n'y a jamais rien eu entre nous, rien que d'y penser, ça me donne des frissons aussi.

- Tu ne nous parles jamais de lui, intervint Sirius d'une voix douce. En fait, tu nous parles peu de ta vie d'avant.

Hermione lâcha le ciel et rencontra les orbes gris de Sirius. Une nostalgie s'empara d'elle, bien moins violente que huit mois plus tôt. Penser à Harry, et même à Ron, était devenu de plus en plus facile avec le temps. Les amis qu'elle s'était fait ici, la nouvelle famille qu'elle avait trouvé avait pansé ses blessures bien plus efficacement et rapidement qu'elle ne l'avait d'abord imaginé.

En arrivant à cette époque, la Serdaigle avait pensé qu'elle se battrait corps et âme pour trouver un moyen de rentrer chez elle, bien qu'elle savait cela impossible. Dans les premières semaines, elle avait fait énormément de recherches sur les Retourneurs de temps, mais les faits étaient intraitables : le temps remonté pas un Retourneurs de Temps brisé ne pouvait être retrouvé. Elle avait déjà eu de la chance de ne pas mourir, ou de ne pas simplement disparaître quand l'artefact avait été réduit en poussière.

Depuis plusieurs semaines, Hermione se rendait compte qu'elle ne souhaitait cependant plus rentrer chez elle. Elle n'était pas sûre de supporter une deuxième séparation avec ces gens qu'elle avait appris à apprécier. Lily était, dans son cœur, aussi proche que l'avait été Harry. Elle n'imaginait pas rentrer à une époque où Regulus, Sirius, James et elle étaient morts, où Remus, Emilie, Léo, et tous les autres ne la connaissaient pas, où Severus était un professeur si distant et sévère.

- Je n'aime pas trop parler de moi, répondit finalement Hermione. J'ai passé ma vie chez mon grand-père, j'étais dans une école pour Moldus quand j'étais petite, parce que Newt voulait que j'apprenne leurs mœurs. Ma santé s'est détériorée peu de temps avant mon entrée à Poudlard et je n'ai pas pu venir, jusqu'à cette année.

Hermione ferma les yeux se remémorant l'histoire qu'elle s'était créée depuis son arrivée ici. Avec le temps, elle était devenue presque réelle.

- Quand j'étais dans cette école, j'ai rencontré deux garçons, Harry est aussi un sorcier, Ron un Moldu.

Elle ne savait pas pourquoi elle racontait cela à Sirius, au risque de déformer la vérité plus que nécessaire et de s'y perdre. Il y avait cependant trop longtemps qu'elle n'avait pas parlé d'eux, et ce soir, sous la pleine lune, elle semblait portée par le besoin de le faire.

- Nous sommes très vite devenus amis, les meilleurs amis même. Ron ne savait rien pour nous, d'ailleurs, j'ai compris que Harry était un sorcier, et inversement, seulement un an et demi plus tard. C'était un vrai hasard qu'on se retrouve dans la même école.

Un sourire courba les lèvres de la jeune femme, tandis qu'elle s'inventait ce passé avec Harry. Cela lui faisait du bien de l'intégrer, d'une manière ou d'une autre, à sa nouvelle vie.

- Nous avons fait les quatre cent coups, probablement pas à la hauteur de ceux des Maraudeurs, nous avions que neuf ans après tout, mais suffisamment pour que Ron et Harry connaissent de nombreuses punitions.

- Et pas toi ? intervint Sirius, moqueur.

- J'arrivais toujours à m'en sortir, rigola-t-elle, repensant à toutes les fois où son statut de bonne élève l'avait sortie d'affaires.

- Et ensuite ? Que s'est-il passé ? Pourquoi Harry n'est pas à Poudlard ? demanda Sirius.

Hermione ne répondit pas immédiatement, cherchant une histoire suffisamment plausible.

- Sa famille est partie en Afrique, expliqua-t-elle finalement. Ses parents lui ont proposé de faire sa scolarité à Poudlard ou de venir avec eux. Il les a suivis. Nous avons continué à échanger par lettre, à nous voir de temps en temps, mais ça fait presqu'un an que je n'ai pas de nouvelles de lui.

Une tristesse immense monta en elle tandis qu'elle se perdait dans son mensonge. Des larmes apparurent dans ses yeux et elle ferma encore plus fort ses paupières comme pour les retenir.

- Il me manque terriblement, murmura-t-elle, la gorge serrée.

Sirius resta silencieux à ses côtés, ne sachant pas quoi dire. Il se rapprocha d'elle et l'attira dans une étreinte réconfortante. Ils restèrent ainsi quelques minutes puis Hermione soupira et se détacha des bras du Gryffondor, trop bouleversée pour rougir de leur proximité. Elle sécha ses larmes d'un revers de main.

- Et Ron ? osa demander Sirius, presqu'hésitant.

- Cet idiot ! s'exclama Hermione, ses sentiments prenant un virage à cent quatre vingt degrés.

Sirius lui lança un regard en biais, surpris d'une telle réaction.

- Nous nous sommes perdus de vue naturellement, à la fin de l'école. Il y deux ans nous nous sommes recroisés, un peu par hasard dans Londres. On est sortis ensemble et quand j'ai voulu lui avouer que j'étais une sorcière, pour éviter les secrets entre nous, j'ai appris qu'il voyait une autre fille.

Un mélange de colère et de déception amère forma une boule dans le ventre d'Hermione.

- Je n'ai plus de contact avec lui, et je ne veux plus avoir à faire à lui. Jamais.

- Tu es si catégorique… souffla Sirius. Tu n'aimes pas les Moldus ? demanda-t-il soudainement comme s'il venait d'élucider un grand mystère.

- Je n'ai rien contre les Moldus, répondit sincèrement Hermione. Pourquoi penses-tu une telle chose ?

Sirius haussa les épaules, le regard lointain.

- J'essaie simplement de comprendre comment vous pouvez si bien vous entendre avec Regulus… Vous devez forcément avoir des points communs. Pourtant j'ai beau creuser, je n'en trouve pas !

- Ton frère n'est pas un monstre qui déteste les Moldus, soupira Hermione. Il a juste beaucoup de préjugés et préfère qu'ils ne s'approchent pas trop de notre monde. Comme toutes sortes de racisme, c'est la peur et l'inconnu qui domine ce genre de sentiments. Mais il ne cherche pas à tous les exterminés.

- Et tu es d'accord avec ça ? demanda Sirius.

Pour une fois, il semblait ouvert à la discussion, sincèrement curieux. Il avait l'habitude de se refermer sur ce genre de sujet et de se borner à dire le contraire totale de ce que ses parents avaient essayé de lui apprendre.

- Je pense que je peux comprendre, répondit Hermione. Un Moldu qui arrive dans le monde sorcier, ne va pas connaître les lois, les célébrations, les coutumes. Il va venir avec ses propres acquis. Et c'est ce qui peut être déroutant. Mais sans défier les croyances des autres, sans imposer les siennes, je pense que nous pouvons vivre en harmonie.

- Ça me parait très utopiste… maugréa Sirius.

- Peut-être… Je pense que ton frère à raison sur certains points. Poudlard devrait proposer des cours sur les coutumes sorcières, il devrait exister des écoles primaires pour les sorciers et les enfants grandissant dans des familles Moldues devraient être surveillés pour qu'ils ne subissent pas leurs peurs, murmura Hermione, pensant à son meilleur ami.

Harry était un exemple parfait. Les Dursley étaient des gens qui n'aimaient pas la différence, peut-être par peur, peut-être par jalousie ou par leur éducation, peu importe. Ils avaient détesté leur neveu à cause de la magie qu'il portait en lui et si Harry n'avait jamais été battu, la maltraitance avait été là et il en avait souffert.

Hermione, quant à elle, avait eu des parents plus tolérants et ils l'avaient aimée inconditionnellement malgré le don étrange qu'elle semblait avoir. C'était à l'école qu'elle n'avait pas été acceptée. Toujours seule, elle avait été appelée la "bizarroïde" et raillée pour les quelques accidents de magie qu'elle avait eu. Ils en avaient longuement parlé avec Harry et ils avaient eu cette idée d'école primaire pour sorciers. Elle ne savait pas si c'était possible, mais aimait parfois rêver de ce qu'aurait donné son enfance si elle avait pu aller dans ce genre d'école.

- Ça me semble être plutôt logique… répondit Sirius, concentré. Et mon frère pense comme toi ?

- Il est peut-être plus catégorique sur certains points, mais dans les grandes lignes il est d'accord avec moi, dit doucement Hermione en pensant aux longues conversations qu'elle avait eu avec Regulus dans la Salle Commune.

- Tu sais qu'il va devenir Mangemort ? demanda l'Animagus. Ça veut dire que toi aussi ?

- Mais… haleta Hermione. Ta cervelle est-elle vide à ce point ?! Evidemment que je ne veux pas devenir Mangemort ! Ça m'étonnerait beaucoup que Regulus le veuille aussi d'ailleurs ! Tu-sais-qui est devenu fou, même si son idée de départ était compréhensible ! Torturer et tuer n'est pas dans mes projets de carrière, pas plus que dans ceux de ton frère d'ailleurs.

- Alors pourquoi mon petit frère veut suivre nos parents dans cette folie ? demanda Sirius d'une voix presque brisée.

Hermione regarda son ami plusieurs secondes, silencieuse et songeuse. C'était la première fois qu'elle voyait Sirius afficher ostensiblement son inquiétude pour son frère. Bien qu'elle avait deviné depuis longtemps que cette émotion se cachait derrière la rancœur habituelle du Gryffondor, Hermione n'avait jamais réussi à la lui faire exprimer. Un léger sourire, imperceptible pour les autres, pointa sur son visage.

Après plusieurs minutes, elle soupira de manière exagérée et leva les yeux au ciel.

- Je vais finir par vous enfermer dans une salle, seuls tous les deux. Et vous ne sortirez pas tant que vous n'aurez pas parlé, vraiment !

Sirius lui jeta un regard apeuré et Hermione ricana bassement, se promettant intérieurement de mettre sa menace à exécution un jour.

- Comment avez-vous su pour Remus ? demanda-t-elle alors, changeant radicalement de discussion.

Hermione sentait que le sujet de Regulus était encore sensible et elle n'aurait rien à apporter de plus tant que les deux idiots de frères ne se seraient pas parlé.

- Douterais-tu de nos capacités d'observation ? déclara Sirius, la main sur le cœur, feignant d'être vexé.

- Idiot, je me pose la question c'est tout. Vous étiez déjà amis ?

- Quand je l'ai découvert ? Oui. Je l'ai compris vers la fin de la première année, et j'ai réussi à lui faire avouer son statut de loup-garou à la rentrée de la deuxième année.

- La fin de la première année hein... murmura Hermione, songeant qu'il avait dû être difficile pour Remus de n'avoir aucun soutien pendant si longtemps.

- Alors, tu es impressionnée n'est-ce pas ? se targua Sirius, se méprenant sur le sens de sa phrase.

Hermione se tourna vers lui et leva un sourcil, blasée.

- Quatre mois, déclara-t-elle simplement, souhaitant moucher son ami.

- Quoi quatre mois ?

- C'est le temps qu'il m'a fallu pour le comprendre.

Ce n'était pas tout à fait vrai, si on considérait qu'elle était déjà au courant avant même d'intégrer Poudlard. Mais elle avait mis quatre mois, à l'époque où Remus avait été son professeur, ainsi, il ne s'agissait que d'un demi-mensonge. Sirius resta bouche-bée devant sa déclaration.

- Et six mois, c'est le temps qu'il lui a fallu pour me l'avouer, le nargua-t-elle en tirant la langue.

- Je… Tu avais deviné ?

- Bien sûr, répondit Hermione, en souriant. Difficile d'ignorer tous les faits, surtout quand on est la petite fille de Newt Scamander. A ton avis, pourquoi ai-je glissé autant de remarques sur les droits des créatures hybrides et l'injustice avec laquelle ils sont traités ? Je voulais que Remus sache que j'étais de son côté, et qu'il me le dise de lui-même.

Face à l'air mi-vexé, mi-impressioné de Sirius, Hermione eut un sourire indulgent.

- Ceci dit, il ne me l'aurait sûrement pas avoué aussi facilement si vous ne l'aviez pas aidé à s'accepter. Désolée ! Je t'ai interrompue dans ton histoire, je t'écoute !

- Tu as brisé de moment… grogna-t-il.

Elle pouffa dans sa main et bascula son corps pour percuter légèrement l'épaule de Sirius, le taquinant. Celui-ci ne resta pas longtemps fâché et pris la parole quelques minutes plus tard :

- Donc il nous a tout avoué au début de la deuxième année. Enfin… Il me l'a dit à moi d'abord, mais ne voulait le dire à personne d'autre.

- Alors comment James et Peter sont au courant ? demanda Hermione.

Elle fut surprise de voir Sirius rougir légèrement et baisser les yeux, l'air gêné. Il fixa ses chaussures avant de maugréer :

- J'ai gaffé… Lorsqu'il m'a dit qu'il n'aimait pas trop la viande, quelques semaines plus tard dans le dortoir, j'ai répondu que c'était le comble pour un loup-garou… grogna-t-il. James et Peter étaient là et ils ont immédiatement compris, évidemment. J'ai bien essayé de me justifier, mais c'était perdu d'avance…

- Ensuite ? demanda Hermione, essayant de retenir le rire bloqué dans sa gorge.

- Remus m'a lancé un tel regard… Trahi, bouleversé… Il est parti en claquant la porte et nous avons passé la nuit à le chercher dans tout le château, écopant de plusieurs heures de punitions au passage. C'est à ce moment là que je me suis dit que plus jamais je ne le trahirais, et j'ai tout mis en œuvre les années suivantes pour protéger son secret.

- C'est touchant.

- Il ne m'a pas parlé pendant deux semaines ensuite, c'était terrible. Il avait tellement honte qu'il ne dormait même plus dans le dortoir. Il y passait seulement quand nous étions aux repas pour se changer et prendre ses affaires. James et Peter ont dû lui assurer des dizaines de fois qu'il n'y avait pas de problème, qu'ils seraient toujours ses amis, pour qu'il accepte enfin de revenir vers nous.

- C'est là que vous avez commencé à essayer de devenir animagus ? demanda Hermione.

- Plus ou moins. Nous avons commencé à nous renseigner sur les possibilités, la première fois qu'on a réalisé l'étape une, nous étions en milieu de troisième année. Et en parallèle, nous avons créé la carte.

- La carte ? demanda Hermione, fronçant les sourcils avant de comprendre qu'il était certainement en train de parler de la Carte des Maraudeurs.

- James va me tuer… marmonna Sirius avant de fouiller dans ses poches pour en sortir un parchemin.

Hermione écarquilla les yeux en voyant l'objet si familier et pourtant si différent. Elle semblait neuve, les pliages n'étaient pas usés jusqu'à être déchirés, il n'y avait pas de taches et il manquait certaines extensions du parchemin, sous-entendant que la carte était incomplète. C'était étrange à voir, alors que Sirius la dépliait. Le plus étrange cependant, était qu'il n'avait prononcé aucune formule pour rendre les traits apparents, comme si les Maraudeurs n'avaient pas encore trouvé le moyen de la rendre invisible.

- C'est… C'est Poudlard ? fit-elle en pointant du doigt un nom affiché sur le parchemin. C'est le nom du Professeur McGonagall ! Et là celui du professeur Brûlopot ! Comment avez-vous fait ça ? C'est en temps réel ?

Sirius laissa Hermione poser ses questions et cette dernière décida de jouer la surprise jusqu'au bout, posant les questions auxquelles elle avait secrètement pensées la première fois qu'elle avait vu la carte. À l'époque, elle était beaucoup plus à cheval sur le règlement et par la suite toujours inquiète pour Harry, aussi avait-elle surtout joué la rabat-joie auprès de son meilleur ami.

La Serdaigle avait cependant toujours été impressionnée par l'artefact magique. Elle avait aujourd'hui l'occasion d'en découvrir tous les secrets, de comprendre comment elle avait été conçue et de connaître les sorts qui la faisaient fonctionner.

- C'est un travail impressionnant, termina-t-elle finalement, relevant le regard sur Sirius.

Sans surprise, ce dernier arborait un air aussi fier qu'un Sombral qui venait de tirer sa première calèche.

- Nous l'avons fait tous les quatre oui, c'est venu d'une idée de Remus, ou plutôt d'une menace de Remus.

- Une menace ? répéta Hermione, intriguée.

- Oui, en fin de troisième année, il a déclaré qu'il ne nous suivrait plus dans nos "coups foireux" - je le cite - sauf si nous trouvions un moyen de ne pas nous faire prendre. Avec James, on a planché des semaines complètes, et on a trouvé l'idée de la carte. Peter a fait le croquis, il est vraiment très doué en dessin tu sais ? et après plusieurs mois...TADAM ! La Carte des Maraudeurs.

- "TADAM ?", répéta une nouvelle fois Hermione, estomaquée par la façon dont Sirius avait résumé ce qui avait sûrement été un travail long et laborieux.

- Nous l'avons terminé en milieu de cinquième année, mais pour être tout à fait honnête, continua Sirius, comme si tout était normal, le plus dur n'a ni été de répertorier les pièces du château, où d'en découvrir les différents passages secrets, ni de faire en sorte que chaque individu soit détecté en temps réel dessus… non… le plus dur a été le pliage.

Hermione laissa échapper une exclamation de surprise. Elle toisa Sirius d'un œil sceptique, peu sûre de savoir s'il plaisantait ou non. Lorsqu'elle comprit qu'il était sans aucun doute sérieux, elle déclara lentement :

- Donc… Vous avez lutté d'arrache pied pendant des années pour créer un artefact unique et clairement révolutionnaire, et tu me dis que le seul problème était vos compétences en origami ?

- Regarde un peu ça ! s'exclama Sirius en posant la carte au sol.

Il déplia en entier chacun des deux rabats, puis ouvrit l'une des petites fenêtres qui s'avèra finalement être presque aussi grosse que la carte elle-même. A côté d'elle, un autre bout de parchemin était collé, puis un autre plus bas, ainsi qu'au verso, au centre… Hermione arrêta de compter et acquiesça finalement. Elle se pencha et regarda la carte en détail. Elle fut surprise d'y voir une partie qui semblait s'être décollée à son époque d'origine. Sur celle-ci apparaissait la quasi-totalité de la forêt interdite. Il y avait l'élevage de Sombrals, le troupeau d'Hippogriffes, le territoire des Centaures, celui des Acromentules, et même celui du troupeau de Licornes. Une grosse partie noire s'étalait sur au moins un quart des terres et indiquait le mot "Sauvage" et Hermione vit que Rubeus Hagrid était en train de s'y promener. Il était stupéfiant de voir à quel point les Maraudeurs avaient été loin dans l'exploration du domaine de Poudlard.

- … c'est là que je lui ai hurlé "Je t'avais dit de prendre à gauche !" Mais bien sûr, tu connais James et il n'a pas écouté et i-

- Quoi ? le coupa Hermione.

- Tu ne m'écoutais pas toi non plus ? demanda Sirius.

- Pardon. J'étais… subjuguée par cette carte. C'est un travail titanesque !

- La forme Animagus de Peter nous a bien aidés. Il peut se glisser dans les moindres recoins de Poudlard et a facilement trouvé tous les passages secrets. Trouver comment les ouvrir était autre chose, mais pour ça, c'est Remus le meilleur !

Hermione se mit à rire, imaginant parfaitement les Maraudeurs fouiner dans le château, chacun ayant son rôle précis. Ils tombèrent dans un silence confortable, regardant la carte, avant qu'Hermione fronce les sourcils et cherche dans la tour Serdaigle. Elle poussa un soupir de soulagement en voyant le nom de Pitiponk sur son lit, sûrement en train de dormir tranquillement. Elle vit Emilie se déplacer dans leur dortoir et se diriger vers la salle d'eau et son cœur rata un battement.

- Et nous ? fit-elle, tentant de cacher l'inquiétude dans sa voix. Nous pouvons nous voir ?

- Attends quelques secondes, répondit Sirius.

De plusieurs gestes rendus rapides par l'habitude, le Gryffondor déplia et replia la carte à plusieurs endroits, jusqu'à ce que la tour dans laquelle ils se trouvaient apparaisse. Le nom de "Sirius Black" flottait élégamment juste à côté de…

- "Hermione Scamander", lut Hermione à voix basse.

Soulagement et incompréhension se battaient dans son esprit. Elle avait eu peur que son véritable nom de famille apparaisse sur la carte, créant une situation compliquée à expliquer, bien que les Maraudeurs lui en auraient déjà parlé si ça avait été le cas. Malgré ce sentiment de soulagement intense, Hermione ne comprenait cependant pas pourquoi le nom de Scamander était celui qui flottait à côté de son prénom.

- Ça va ? demanda alors Sirius, qui avait remarqué le désarroi sur son visage.

- Oui, lui répondit vivement Hermione, oui c'est juste… ça fait bizarre de voir son propre nom sur la carte.

Un aboiement joyeux suivit sa déclaration.

- Je t'avoue que ça nous a fait quelque chose aussi quand on les a vus pour la première fois.

Hermione acquiesça, tentant de calmer le tumulte de pensées qui affluaient dans sa tête. Elle qui portait le nom de Scamander depuis plusieurs mois était particulièrement perturbé de le voir inscrit sur la carte. Elle ne savait pas si, malgré ce que cela impliquait, elle aurait voulu voir "Granger" apparaître. Hermione secoua légèrement sa tête, comme pour la vider. Elle ne voulait pas chercher à comprendre cette nuit.

- Est-ce que vous apparaissez sous vos formes Animagi aussi ? s'enquit-elle, songeant à Rita Skeeter qui n'était jamais apparue sur la carte en quatrième année, ou encore Sirius et Peter en troisième année*.

- Tout dépend de qui regarde la carte, s'extasia Sirius, encore plus fier qu'auparavant.

La brune leva un sourcil, désireuse de comprendre.

- Seuls ceux qui connaissent la forme Animagus de quelqu'un peuvent voir son surnom. S'il y a un animagus que je ne connais pas sur le terrain de Poudlard, il n'apparaîtra pas à mes yeux.

Hermione ouvrit la bouche, surprise. Elle s'était attendue à ce que la réponse soit simplement négative, mais les sorts qu'ils avaient utilisé étaient bien plus complexes que cela.

- Tu veux dire que…

- Oui, reprit Sirius sans la laisser finir sa phrase. Nous pouvons voir les noms de Peter, James ou encore du Professeur McGonagall, tandis qu'ils n'apparaiteraient pas pour quelqu'un d'autre.

- Mais c'est de la grande magie ! s'exclama Hermione. C'est… impressionnant !

Sirius lui adressa un immense sourire, puis ses yeux se firent rieurs.

- Je t'avoue que c'était surtout du hasard, ce n'était pas vraiment prévu… Mais nous sommes plutôt fiers du résultat.

- Donc, comme je sais que tu es un Animagus, si tu te transformes maintenant, ton nom changera pour…

Elle n'eut pas à finir sa phrase et vit les lettres du nom de Sirius se mouvoir élégamment. En quelques secondes "Sirius Black" devint "Patmol"

- Prodigieux… souffla Hermione.

Elle en profita pour relever la tête sur le gros chien noir assis à côté d'elle. Bien loin du chien maigre et sale qu'elle avait rencontré en troisième année, Sirius avait un magnifique pelage et bombait fièrement le torse, même sous forme canine.

Hermione avança sa main et toucha légèrement les poils soyeux. La caresse était timide mais Patmol japa de plaisir et sortit sa langue qui se mit à pendre sur le côté. La Serdaigle rit et regarda avec fascination le chien se changer à nouveau en homme. Elle rougit lorsqu'elle se rendit compte que sa main était toujours sur son épaule, touchant maintenant le tissu rêche de sa robe d'école.

- Nous n'avions pas prévu que ça se passe de cette façon, mais grâce à ça nous pouvons nous cacher plus efficacement si quelqu'un tombe sur notre carte. Et puis… Ça nous a permis de découvrir la chose la plus drôle de toutes ces dernières années à Poudlard.

- Laquelle ? demanda Hermione avide de savoir.

Sirius commença théâtralement son histoire :

- Nous regardions la Carte des Maraudeurs après un repas copieux dans la Grande Salle, quand nous avons vu le nom majestueusement écrit de Minerva McGonagall, dans le bureau du directeur, certainement pour leur thé quotidien, se transformer en… Cracotte !

- C'est pas vrai ?! haleta Hermione, mettant sa main devant sa bouche.

- Tu ne rêves pas Hermione, le nom animagus de McGo est Cracotte ! répondit Sirius avec un sourire heureux.

La Serdaigle resta interdite quelques secondes puis éclata de rire. Elle regretta de ne pas avoir fait plus attention aux détails dans son ancienne vie et se demanda si Harry, qui avait passé tant de temps sur la carte, connaissait ce secret, sans leur en avoir parlé.

Dans tous les cas, la soirée s'annonçait amusante, car elle était certaine que Sirius avait des dizaines d'autres histoires à lui raconter, et la nuit ne faisait que commencer.

.oOo.

* Dans le livre Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, Harry ne voit pas le nom de Peter Pettigrow sur la carte et n'en parle donc jamais à Remus. Cette scène a été rajoutée dans le film, mais nous nous basons sur l'histoire écrite par JKR.

Bonsoir à tous et à toutes !

Un grand merci pour toutes les reviews sur le chapitre de la semaine dernière, j'ai l'impression que nous avons des nouveaux lecteurs ici. Entrez dans notre humble demeure : Aupaupsi. Arf, par contre on est un peu a cheval sur la propreté donc n'oubliez pas de vous essuyez les pieds... Les pieds. Mais lààà ! Les pieds ! Allez, encore ! Voiiiilà. Ça devrait suffire.

Nous espérons que ce nouveau chapitre ait été a votre goût. N'hésitez pas à nous laisser une petite review, ce sont des bouffées d'air frais au quotidien !

Un grand merci à vous et à dimanche prochain !

Epsi