Bonjour tout le monde !
Enfiiiiin en week-end !
Et qui dit vendredi dit... Nouveau chapitre !
Bonne lecture !
Chapitre 8
Comme chaque matin, Albus prenait son petit-déjeuner à la table de sa maison en compagnie de Scorpius et du reste de ses camarades. Alors qu'il grignotait une tartine avec de la marmelade, les hiboux arrivèrent en grand nombre dans la Grande Salle, se croisant pour rejoindre leurs destinataires, se percutant pour deux d'entre eux, particulièrement maladroits.
Sachant très bien qu'il avait reçu une lettre de son père la veille, de sa mère le jour d'avant et qu'il n'y avait même pas encore répondu, il n'attendait rien de leur part. Scorpius, lui, reçut une lettre et lorsqu'il la rangea dans son sac sans même en prendre connaissance, Albus comprit qu'il devait s'agir d'un de ses deux parents.
Son ami n'arrivait toujours pas à trouver une explication au secret de ses parents et ça le minait vraiment, ce qu'Albus pouvait comprendre, bien évidemment. Malheureusement, malgré toute sa bonne volonté, tout ce qu'il pouvait faire c'était de tenter de changer les idées de Scorpius lorsqu'il voyait que ça le travaillait trop. Cependant, là, de bon matin, il n'avait pas trop d'imagination pour détourner ses pensées.
Il essaya donc de parler des cours à venir, mais comme il s'agissait juste de révisions de tout ce qu'ils avaient appris tout au long de l'année, il n'avait pas grand-chose à en dire. Les examens commenceraient la semaine prochaine.
Soudain, il vit Victoire arriver à lui, l'air très soucieuse. Elle posa doucement sa main sur son épaule et salua vaguement Scorpius.
- Al, il faut que tu viennes avec moi, dit-elle.
- Pourquoi, il y a un problème ? demanda-t-il, les sourcils froncés.
- Viens, insista-t-elle.
- Scorpius peut venir ?
Il ne savait pas ce qu'elle allait lui dire, mais il préférait que son meilleur ami soit auprès de lui, au cas où.
- Si tu veux, oui.
Les deux garçons se levèrent pour suivre la préfète en chef mais avant de sortir de la Grande Salle, Oliver Flint se posa devant eux, un sourire narquois au visage.
- Alors Potter, comme ça ton papa est une tafiole ? En même temps, j'ai toujours trouvé qu'il ne faisait pas très viril…
- Flint, commença Victoire, avant d'être interrompue par l'arrivée de James.
- Ça c'est sûr que mon père n'aura jamais l'air aussi viril que ta mère mais ne t'inquiète pas, on s'est fait une raison depuis un moment.
Albus ne comprenait absolument rien à ce qui était en train de se passer mais il ne put s'empêcher de rire à la réplique de son frère ainé. Surtout qu'elle était très réaliste. La mère d'Oliver était Millicent Bullstrode et celle-ci n'avait rien de très… féminin.
- Flint, dégage ou j'enlève des points à ta maison, annonça Victoire. James, tu ne paraîtras jamais plus malin en répondant à des idiots. Maintenant, Al, viens avec moi, vous deux aussi.
Obéissant, Albus, Scorpius et James suivirent la préfète qui les emmena jusqu'à une salle de classe vide. Elle sortit un exemplaire de Sorcière Hebdo et le posa sur un bureau. Albus et Scorpius s'approchèrent pour regarder, sachant qu'elle n'avait pas posé le magazine ici pour rien.
- James, tu l'as déjà lu ? demanda-t-elle doucement.
- Oui, Jenna me l'a montré dès qu'elle l'a vu.
- Comment tu te sens ? s'enquit-elle.
- Ça va, ça ne me regarde pas de toute façon et je n'ai aucun problème avec ça.
Albus fronça les sourcils, de plus en plus curieux mais il n'eut pas à chercher pour comprendre ce qu'il devait trouver. En couverture, une photo de son père s'étalait, même si la personne qui l'accompagnait était floutée, on pouvait clairement voir qu'il s'agissait d'un homme et que les deux s'embrassaient.
C'était donc ça la raison de leur divorce ? Son père n'était pas juste amoureux d'une autre personne, il était amoureux d'une personne du même sexe que lui.
Albus s'éloigna du magazine. Il n'avait même pas envie de lire l'article à l'intérieur de l'hebdomadaire. Il en savait déjà bien assez.
Il avait horreur d'attirer l'attention et il était servi depuis sa naissance. Il était le fils d'une joueuse de Quidditch professionnelle et maintenant d'une journaliste sportive très en vue. Il était aussi le fils du Grand Harry Potter et maintenant, il était le fils d'un père homosexuel…
Au fond, il se moquait bien du genre que ses parents pouvaient aimer. Homme, femme, peu lui importait. Pour lui, tout ce qui comptait, c'était qu'ils soient heureux mais une fois de plus, il serait regardé à cause de ça et c'était bien ça qui le contrariait dans toute cette histoire.
- Al…, commença Victoire.
- Quoi ? demanda-t-il un peu sèchement. Comme si on parlait pas assez de lui en temps normal, il faut qu'il en rajoute…
- Tu sais très bien que papa déteste autant que toi attirer l'attention…
- Bah pas tant que ça apparemment puisqu'il n'a pas fait assez attention pour éviter de se faire photographier.
- Tu es sérieux là ? s'enquit James, contrarié. Pourquoi devrait-il se cacher ? Juste pour que Monsieur Albus soit content ? C'est sa vie !
Albus soupira, bien sûr, il savait que son frère aîné avait raison et il en était très irrité. Ça faisait deux fois que James se montrait plus mature que lui ce n'était pas une chose à laquelle il était habitué.
- D'abord le divorce et maintenant ça…, lâcha Albus. Pourquoi on dirait que ça ne te fait rien ?! Tout change et… et oui, tu as raison, je suis aussi énervé de savoir qu'on va encore nous regarder comme des monstres de foire.
Victoire et Scorpius se tenaient un peu en retrait, ne voulant pas interrompre les deux frères. A leurs visages, Albus comprit qu'ils hésitaient entre partir ou rester.
- Personne ne nous a jamais regardés comme des monstres de foire, Al. Nous sommes les enfants d'Harry Potter alors forcément, oui, on attire les regards mais moi, je m'en moque. Mon père est un héros, pourquoi ça devrait être un problème ? Sois fier de ce qu'il a fait et dis-toi que ceux qui s'amusent à dire du mal de lui ne sont que des jaloux.
- Facile à dire, toi, tu adore être mis en avant, ronchonna Albus.
- Sans apprécier d'attirer les regards, essaie de ne pas oublier que tout ce qu'a fait papa pour avoir cette attention constante de la communauté magique, c'est de sauver tous leurs culs…
- Langage, James, le reprit Victoire.
- Ouais, bon, tout ce qu'il a fait, c'est sauver notre monde, du coup, il mérite que tu fasses des efforts pour accepter ce qu'il est, même si au final, ça ne fera que faire parler un peu plus les gens sur notre passage. Selon toi, est-ce qu'il devrait avoir honte d'être homosexuel ? demanda James.
- Non !
- Et est-ce que nous, on devrait en avoir honte ? Non plus, conclut James. Donc, quand tu entendras des rires ou des ragots, bah tu leur diras bien d'aller se faire cuire une bouse de dragon…
- Non, tu les ignoreras, intervint Victoire, une nouvelle fois.
- Oui, ça aussi c'est pas mal, approuva James avec un petit sourire en coin.
Albus pouffa légèrement avant de s'approcher de son aîné et de l'étreindre brièvement.
- Hey James, finalement, tu crains pas tant que ça comme grand frère, déclara Albus.
- Personne n'a jamais dit que je craignais ! s'exclama James, outré.
- Oh si, moi et plein de fois en fait.
Il fut puni par un léger coup sur l'épaule avant que Victoire ne mette fin à cette entrevue pour leur rappeler que l'heure des cours était arrivée.
Rien n'était encore réglé, il allait certainement avoir une longue discussion avec son père dès qu'ils le pourraient, mais il était au moins prêt à affronter le regard des autres. Il pourrait compter sur Scorpius et plus surprenant, sur son frère.
Depuis quand James était-il aussi sage ? Lui qui passait son temps à l'embêter à la maison, à faire les quatre cents coups… Le connaissait-il si mal au final ? Peut-être que c'était juste que ce côté de sa personnalité n'avait jamais eu à se montrer. Après tout, leur vie avait été plutôt tranquille jusqu'à présent.
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Harry et Drago avaient passé une bonne partie de la matinée au lit et à présent, ils paressaient dans la baignoire, chez le Survivant. Comme il partait en week-end seul avec Lily, dans le sud de la France, Harry avait tenu à poser des congés pour les deux jours d'avant afin de les passer en tête-à-tête avec Drago.
C'était assez amusant de remarquer que plus il passait du temps avec son amant, moins il supportait le fait de s'éloigner de lui. Pendant six longues années ils s'étaient contentés de quelques heures dans la nuit, parfois, d'une nuit ou deux complètes, mais rarement. A présent, ils passaient une semaine sur deux ensemble mais ça ne rendait pas la semaine de séparation plus facile à supporter.
Harry fut tiré de ses pensées par la porte de la salle de bain qui s'ouvrit assez brutalement, laissant apparaître une Ginny un peu affolée, devenant très vite confuse en voyant les deux hommes prendre leur bain ensemble.
- Merlin ! s'exclama-t-elle en se détournant. Désolée Malefoy, je ne savais pas que tu serais avec lui.
- Ouais, je veux bien mais dans tous les cas, tu devais te douter que tu le trouverais nu en entrant ici sans même frapper, bougonna l'ancien Serpentard en se levant pour sortir de la baignoire.
- Ça tu sais, ça n'est pas vraiment un problème, répondit-elle, toujours le dos tourné. Au cas où tu en douterais, on s'est déjà vu nus un bon nombre de fois.
- Voilà une information dont je me passerais bien, marmonna-t-il.
Harry, lui, se garda bien de faire le moindre commentaire allant dans le sens de l'un ou de l'autre. Même s'il n'y avait pas vraiment de tension entre Drago et Ginny, il savait que son amant pouvait prendre la mouche pour pas grand-chose lorsqu'il s'agissait de ses anciennes relations. Certes, Ginny n'aurait pas dû rentrer de la sorte, après tout, elle ne vivait plus ici. Lui, il ne se serait pas permis de le faire au Square mais au final, ça ne le dérangeait pas. De plus, il se doutait qu'elle ne l'avait pas fait juste pour lui dire bonjour. Il devait y avoir quelque chose qu'elle jugeait être assez important.
- Un problème ? s'enquit-il en sortant de la salle de bain après avoir mis son peignoir.
Il se rendit jusqu'à la cuisine, suivi de Ginny et de Drago et demanda à Kreattur de leur préparer du café avant de s'asseoir. Sans répondre, son ex-épouse lui tendit un exemplaire de Sorcière Hebdo et Harry ne tarda pas à comprendre la raison de sa venue. En couverture, une photo de lui et de Drago en train de s'embrasser. Même si ce dernier était flouté, le fait qu'il soit un homme ne laissait aucun doute.
Le Survivant reconnaissait très bien la devanture du restaurant où ils étaient allés pour fêter l'anniversaire de l'ancien Serpentard. Finalement, Drago avait eu raison en disant que c'était risqué et à présent, Harry ne pouvait que s'en prendre à lui-même.
C'était une vraie catastrophe. Ses enfants allaient, une fois de plus, découvrir les choses de la pire des manières. D'abord, il y avait eu leur divorce et maintenant, son coming out. Harry avait voulu bien faire en leur laissant le temps de digérer sa séparation d'avec leur mère, mais il aurait dû tout dire en même temps. Au final, ça aurait sûrement été mieux que de laisser la presse se charger de le faire.
A présent, ses enfants allaient devoir accepter son homosexualité mais en plus, ils allaient devoir faire face aux articles de la presse et aux moqueries de leurs camarades. Car oui, Harry ne se leurrait pas. Si l'homosexualité était plutôt bien acceptée dans la communauté magique, il n'empêchait que ça n'était pas non plus considéré comme « normal » et que les adolescents étaient assez méchants entre eux. Sans parler du fait qu'il était Harry Potter, toutes les réactions étaient toujours accrues lorsque ça le concernait.
- Lily l'a lu ? demanda Harry avant de tendre le magazine à Drago pour qu'il comprenne ce qu'il se passait.
Harry avait lu l'article en travers et il n'était pas surpris par son contenu. Le journaliste révélait que le cliché avait été envoyé par une source anonyme mais qu'on voyait clairement que le Survivant était en train d'embrasser un homme. Par la suite, il se demandait si c'était là la vraie raison du divorce et s'il se cachait par honte de ses préférences. Puis enfin, il s'interrogeait sur l'identité de l'homme flouté et sur la nature de leur relation. Était-elle sérieuse ou était-ce simplement une aventure de passage… ?
- Non, tu te doutes bien qu'à même pas dix ans, ça n'est pas son genre de lecture, répondit Ginny.
Harry soupira de soulagement. Sa fille fréquentait une école moldue, donc aucun risque que ça ne lui arrive aux oreilles dans l'immédiat. Au moins, avec elle, il pourrait faire les choses bien, même s'il aurait préféré attendre un peu.
Ses garçons, par contre, devaient déjà savoir, forcément. Merlin, qu'il s'en voulait de n'avoir rien dit lors de leur dernier passage à la maison. En plus, il l'avait sérieusement envisagé avant de se dire qu'il préférait le faire lors des grandes vacances et non lors du week-end d'anniversaire d'Albus.
- Je suis venue pour te le dire avant que tu ne mettes le nez dehors, parce que je sais que tu ne lis pas Sorcière Hebdo. Je ne voulais pas que tu te retrouves pris au dépourvu mais il n'y a pas mort d'homme, le tranquillisa-t-elle.
- Ginny, les garçons…
- Oui, je sais, ils doivent déjà savoir à l'heure qu'il est, l'interrompit-elle. Mais je pense qu'ils sont assez ouverts d'esprit pour ne pas avoir de problème envers ton homosexualité. Certes, moi aussi j'aurais préféré qu'ils l'apprennent de toi, mais je sais que tout finira par s'arranger. C'est loin d'être la première fois que nos vies privées se retrouvent dans la presse et nos enfants sauront y faire face, ils y sont habitués, malheureusement.
Harry lâcha un soupir de dépit et il se laissa aller contre Drago lorsque celui-ci passa ses bras autour de lui.
- Ça va aller, lui dit-il à son tour. De toute façon, ce qui est fait est fait, se lamenter n'arrangera rien…
- Facile à dire pour toi, tu as été flouté…
- Ce que je trouve très étrange d'ailleurs, intervint Ginny. L'homosexualité d'Harry est un gros scoop mais votre relation en aurait fait un bien plus gros.
- Clairement, approuva Drago. La photo a dû être envoyée au magazine comme ça donc, c'est forcément quelqu'un qui voulait causer du tort à Harry mais pas à moi. J'ai une idée très claire de qui est derrière cet envoi.
- Ton père ? devina Harry.
- Oui.
Cette information laissa Harry assez indifférent. Sa seule inquiétude était de savoir comment ses enfants avaient pris tout ça et ça, sans tarder.
- Je vais contacter McGonagall pour lui demander de me laisser voir les enfants.
- Je ne pense pas qu'elle dira non vu les circonstances, approuva Ginny.
- Et moi je vais rendre visite à mon père pour m'assurer que ça vient bien de lui, même si je n'ai pas beaucoup de doutes, ajouta Drago.
Ginny consulta sa montre et se leva après avoir vidé sa tasse de café, que Kreattur avait ramenée pendant qu'Harry lisait l'article.
- Bon, il faut que j'aille travailler. Tu me tiens au courant pour les garçons et si tu as besoin que je sois présente…
- Oui, je te dirai, merci, dit Harry en se levant pour déposer un baiser sur la joue de son ex-épouse.
Après avoir fait un vague signe de la main en direction de Drago, elle se rendit jusqu'à la cheminée et disparut peu après.
- Ça va aller ? s'enquit Drago en l'enlaçant.
- Ma foi, oui, répondit-il avec lassitude. Comme tu as dit, ce qui est fait est fait. Tout dépendra de la réaction des enfants, au final.
Les deux hommes s'embrassèrent tendrement avant de se séparer, Harry, voulant contacter la directrice de Poudlard et Drago voulant rendre visite à son père.
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Drago débarqua dans le manoir qu'occupaient ses parents vers Sheffield sans avoir prévenu au préalable ni avoir pris la peine de s'annoncer en passant par la porte d'entrée. Il les trouva dans le petit salon, son père penché sur de la paperasse et sa mère étendue élégamment sur le sofa, un livre entre les mains. Ils sursautèrent à son arrivée.
- Eh bien mon fils, en voilà des manières, fit remarquer son père en le regardant d'un air désapprobateur.
En temps normal, Drago aurait souligné le fait qu'il ne se gênait pas pour en faire autant chez lui mais là, il était bien trop furieux pour parler d'autres choses que ce qui l'avait amené ici.
- Je savais que la nouvelle de ma relation avec Harry ne te plairait pas, mais je ne pensais pas que tu irais jusque-là, déclara Drago, face à son père.
Lucius le regarda quelques secondes, un sourcil haussé, l'incompréhension se lisant sur son visage. Drago fut pris d'un doute pendant un court instant avant de se souvenir que son père pouvait être un très bon comédien. Il écrasa alors le magazine sur la table, la photo faisant la une et nota la surprise de son père à la vue de l'image.
- Ne joue pas aux innocents, tu apprends notre histoire et quelques semaines plus tard, une photo d'Harry et moi fait la une.
- Qui te dis que ça vient de moi ? interrogea Lucius. Vous n'avez peut-être pas été aussi discrets que ce que vous croyiez.
- J'aurais pu avoir un doute si je n'avais pas été flouté sur la photo qui a été envoyée à la presse, rétorqua Drago. Il n'y a que Harry qui soit reconnaissable sur l'image ce qui veut dire que la personne derrière tout ça ne voulait pas que le scandale m'éclabousse et ça, ça fait de toi le seul coupable possible à mes yeux.
Lucius garda le silence un moment et après un regard échangé avec Narcissa, il soupira.
- Bon, je vois qu'il ne sert à rien de nier, finit-il par lâcher. Oui, j'ai bien envoyé cette image à la presse. Je me suis dit que ça sèmerait forcément la discorde entre vous s'il était le seul à devoir affronter l'opinion publique…
- Père, je t'assure que si c'est le cas, tu le regretteras, siffla Drago, fou de rage. J'ai accepté un certain nombre de choses venant de toi mais mon histoire avec Harry, tu aurais dû comprendre qu'il valait mieux ne pas y toucher.
Sur ces derniers mots, il quitta Sheffield pour transplaner directement près de chez Harry. Il y entra pour l'attendre, il voulait être là pour le soutenir. Au final, il savait que si ses enfants acceptaient son homosexualité, alors son homme saurait faire face au reste. Seulement, on parlait de deux adolescents et d'une petite fille. Comment deviner leur réaction ?
Il n'avait plus qu'à croiser les doigts en espérant que tout allait bien se passer.
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Harry avait dû attendre la fin de la journée de cours pour pouvoir se rendre à Poudlard avec l'autorisation de Minerva McGonagall. Celle-ci l'accueillit dans son bureau après avoir ouvert son réseau de cheminette pour qu'il puisse l'emprunter.
- Vos enfants vont arriver, Harry, l'informa-t-elle après les salutations d'usage. Je suis désolée pour ce qui vous arrive, certains journalistes n'ont aucun scrupule, autant que la personne qui est derrière cet envoi.
Même s'il avait eu du mal au départ, voilà plusieurs années qu'Harry appelait la directrice de Poudlard par son prénom, comme elle l'avait invité à le faire.
- Merci Minerva, répondit-il avec un sourire contrit. Malheureusement, je suis habitué à voir ma vie privée exposée depuis bien longtemps. Le vrai problème est que ça perturbe la vie de mes enfants, c'est ça qui me fait le plus de mal, finalement.
La sorcière acquiesça, compréhensive. Le Survivant remarqua alors la présence de certains directeurs dans leurs portraits et il salua les deux derniers en date, Albus Dumbledore et Severus Rogue. Le premier lui fit un signe de la main enjoué tandis que le second se contenta d'un bref hochement de tête.
Finalement, la porte du bureau de Minerva s'ouvrit, laissant entrer ses deux garçons qui, à son plus grand soulagement, vinrent l'étreindre instantanément, heureux de le voir.
- Bien Messieurs Potter, je vais vous laisser discuter entre vous dans mon salon personnel, annonça la directrice en montrant une porte au fond de la pièce. Il n'y aura aucune paire d'oreilles indiscrètes qu'elles soient vivantes ou peintes.
Le père de famille la remercia avant d'aller dans la pièce indiquée. Il se retrouva dans un endroit chaleureux, décoré aux couleurs et motifs de l'Ecosse. Un plateau de thé fumant ainsi que des petits biscuits les attendaient, mais Harry n'y prêta pas vraiment attention.
Il se tourna vers ses garçons, n'osant pas croiser leurs regards. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux avant de lâcher un soupir.
- Je ne sais pas par où commencer, avoua-t-il. Je ne voulais pas que vous appreniez ça de cette manière.
Finalement, il se laissa aller dans le sofa et prit sa tête entre ses mains. Il avait eu de nombreuses heures pour réfléchir à ce qu'il devait dire à ses enfants, mais maintenant qu'il se retrouvait face à eux, rien ne venait. Il avait tellement peur qu'ils n'acceptent pas ses préférences… Peur qu'ils le rejettent.
Il redressa la tête en sentant la main de James sur son épaule, dans un geste réconfortant.
- C'est bon papa, t'inquiète, lâcha-t-il avec désinvolture. C'est vrai que ça aurait été mieux que tu nous mettes au courant avant que la presse ne le fasse mais on va gérer, comme toujours.
- Est-ce que…, commença Albus avant de s'interrompre, hésitant.
- Vas-y mon grand, pose-moi toutes les questions que tu veux, l'invita Harry.
Au final, ce serait certainement plus facile de s'expliquer en répondant à leurs interrogations qu'autrement.
- Est-ce que tu nous l'as caché parce que tu avais honte d'aimer les garçons ? demanda-t-il sans oser le regarder.
- Non mais je savais que ça pouvait être perturbant pour vous et je ne voulais pas… Vous deviez déjà digérer notre divorce à maman et moi, je voulais attendre avant de vous révéler ça. Je t'assure que ça n'était que dans le but de vous épargner.
Albus hocha la tête, compréhensif.
- Et alors, est-ce que vous acceptez ? finit par demander Harry.
- Franchement papa, on n'a pas à accepter ou non, répondit James. En plus, il faut voir le bon côté des choses. Dans tous les contes moldus, les belles-mères sont horribles et nous, on n'aura jamais de belles-mères.
Harry et Albus pouffèrent de la logique de James. Le père de famille se sentait tellement soulagé de voir que ses fils n'avaient pas mal pris la nouvelle.
- Plus sérieusement, reprit James. On a été élevé par maman et toi et on a appris la tolérance que ce soit au niveau des statuts de sang, des origines ou des préférences sexuelles alors non, il n'y a pas de problèmes à ce niveau. Tant que tu ne nous annonce pas que tu es amoureux d'Oncle Charlie…
Harry écarquilla les yeux, stupéfait. Certes, Charlie était bisexuel et ce fait n'était pas inconnu de la famille, mais jamais il n'avait envisagé quoi que ce soit avec le frère de son ex-épouse.
- Ah, arrête James, se plaignit Albus. C'était gênant d'imaginer papa main dans la main avec oncle Charlie.
- Non, je vous rassure, votre oncle et moi, ça n'est jamais arrivé et ça n'arrivera jamais.
- Papa, c'était qui l'autre homme sur la photo ? demanda Albus.
Harry craignait cette question parce qu'il ne pouvait pas y répondre dans l'immédiat. Il ne voulait pas parler de sa relation avec Drago tant que celui-ci n'avait pas parlé à son fils. Scorpius et Albus étaient amis et la situation était délicate.
- Pour le moment, je ne peux pas vous parler de lui. Il a des choses à régler de son côté et tant que ça n'est pas fait, je ne peux rien vous dire, mais si tout se passe bien, je pourrai le faire avant votre prochaine rentrée.
- Est-ce qu'on le connaît ? questionna de nouveau Albus.
Devant le silence d'Harry, James intervint en donnant un coup d'épaule à son frère.
- Et, Al ?!
- Quoi ?
- On pourrait parier, qu'est-ce que t'en dis ? proposa James. Si l'un de nous trouve l'identité de l'amoureux de papa, il devra quelque chose à l'autre.
Harry secoua la tête, amusé et se leva, sachant qu'il n'y aurait aucune crise à gérer ici. Il avait des enfants merveilleux et il n'avait plus qu'à croiser les doigts pour que Lily le prenne aussi bien.
- Selon oncle George, le fils d'Ollivander est gay, annonça Albus.
- Oh je t'en prie Al ! Il est à moitié dégarni et en plus, il est aussi beau qu'un strangulot. Papa peut trouver mieux. Enfin, si c'est ta proposition finale, je suis au moins sûr de ne pas perdre !
- Allez les garçons, il est temps que vous retourniez à vos salles communes et par pitié, arrêtez cette histoire de pari.
- Ah non, papa, c'est trop amusant pour qu'on s'arrête ! s'exclama James. Je vais même voir avec Vic, Scorp et Rosie s'ils veulent participer. Je vais me faire les cou… les coudes en or !
Après une étreinte et un baiser sur le front, Harry laissa partir ses deux garçons avant de remercier la directrice de son accueil et de regagner sa maison.
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Lorsqu'Harry sortit de sa cheminée, Drago fut tout de suite soulagé par son sourire. Quoi qu'il venait de se passer avec ses deux aînés, cela s'était bien terminé.
- Salut, dit Drago pour manifester sa présence.
- Salut, répondit Harry, l'air pas du tout surpris de le voir.
Harry déposa sa baguette sur le montant de la cheminée, jeta sa veste sur un des fauteuils avant de rejoindre son amant sur le canapé et de l'embrasser amoureusement.
- Je devine que tout s'est bien passé ? s'enquit Drago.
- Bien mieux que ce que j'avais cru. Je pense qu'Albus a un peu plus de mal que James mais pas par rapport à mon homosexualité. Je suppose que ça vient du fait que tout soit exposé dans la presse. Il déteste attiser la curiosité des gens et indirectement, à chaque fois que je fais la une, ça retombe un peu sur lui. Ceci dit, je ne m'inquiète pas, il est fort et son frère sera là pour lui.
Drago acquiesça, soulagé.
- Bien sûr, j'aurais préféré que ça se passe autrement mais bon, maintenant que c'est fait, je ne peux rien y changer, conclut Harry. Et toi, avec ton père ?
- Il a tenté de nier mais il a fini par avouer, expliqua Drago. Je suis tellement déçu de lui et en même temps, je me dis que je l'ai bien mérité…
- Comment ça ? s'étonna Harry.
- Après tout ce qu'il a fait, je me faisais encore des illusions. Je me disais que peut-être, malgré sa désapprobation, il respecterait mes choix et me laisserait vivre ma vie, mais je me suis trompé. Il ne changera jamais.
Il se laissa aller dans l'étreinte d'Harry, réconforté comme seul lui savait le faire.
- Tu n'as pas à t'en vouloir d'avoir cru en ton père parce que justement, il est ton père.
- Jure-moi que ce qu'il vient de faire n'aura pas d'incidence sur nous, souffla Drago en regardant Harry dans les yeux.
- Je te le jure. Même si mes enfants avaient mal réagi, ça n'aurait pas signé la fin de notre relation. Certes, ça aurait été plus difficile mais jamais je n'aurais pu te quitter. Tu n'as pas idée de ce que tu représentes pour moi. Tu fais parties de ceux sans qui je ne pourrais pas vivre.
Drago ferma les yeux, son front reposant contre celui d'Harry. Il laissa les mots de son amant entrer dans son cœur pour le réchauffer de l'intérieur. Harry avait tort sur un point, il savait très bien ce qu'il représentait pour lui car la réciproque était vraie.
Et voilà pour ce chapitre 8 !
Alors, qu'en avez-vous pensé ?
Surpris de ce qu'a fait Lucius ?
Comment trouvez-vous la réactions des enfants ?
Bisosu à vous et bonne semaine !
