Coucou mes petites loutres!
Je tiens à remercier de tout coeur jessijed (trop contente d'avoir de tes nouvelles et que le chapitre précédent t'ai plu!) et kimy25 (héhéhéhé, si seulement tu savais... c'est toujours un plaisir de voir que l'histoire te plait toujours! A très vite et des bisous!) pour leurs reviews. Ca me fait tellement plaisir d'avoir vos retours sur mon humble histoire, et honnêtement ça me motive de folie pour ne pas l'abandonner. Merci également aux nouveaux/nouvelles venus/es! Bienvenu (est-ce que vous avez seulement une petite idée de ce dans quoi vous vous êtes embarqué ^^ )!
J'espère que ce chapitre vous plaira, on commence à s'éloigner du livre. Ames sensibles s'abstenir!
Dites moi si cela vous plait, et la suite arrivera d'autant plus vite :)
Anyway, INTO THE STORY!
Comme toujours, rien ne m'appartient, sauf mes OCS.
Il neige.
J'adore la neige.
Dans mon esprit, ce simple fait annonçait quelque chose de favorable pour lundi, et cela s'avérait jusqu'à présent.
Tout d'abord mes plans pour subtilement éviter Connor avait porté leurs fruits, ce qui n'avait franchement pas été facile et avaient demandé à ce que je puise dans mes plus grandes ressources de contorsionnistes.
D'autant que l'intéressé semble déterminé à me coincer.
Mais jusque là tout allait bien.
Je sais que c'est mal, mais honnêtement, l'idée de me retrouver en tête à tête avec lui me fait peur. Un peu.
En plus j'ai d'autres chats à fouetter. La pluie glacée s'était transformée en neige, ce qui était top-i-ssime. Et je pèse mes mots. J'adore tout bonnement la neige, alors quand la cour s'est drapée de blanc, je ne tenais plus sur place. Et j'ai passé tout la pause du matin à mettre une raclée à Ben. A sa décharge, j'avais fait une alliance avec Angela et Ben n'est pas exactement d'humeur à lui envoyer des boules d'eau glacée. Katie met peut-être un peu trop d'énergie à me tremper de la tête au pied, mais comme elle ne vise pas assez bien pour ça, et que j'aimerais bien que cette agressivité cesse entre nous, je fais mine de ne pas m'en rendre compte.
Mais je ne me prive pas pour le lui rendre.
Quoi, c'est une bataille de boule de neiges non?
Le seul petit nuage, c'est que Lauren recommence à ne plus m'adresser la parole. Enfin, je voulais dire un miracle, au moins elle me laisse tranquille. C'est ce que je voulais dire.
J'en ai franchement ma claque de ses sauts d'humeurs.
En plus je n'ai rien fait, c'est ça qui m'énerve vraiment.
Bref, on s'en fiche de Lauren.
L'autre point nul c'est le petit guet apens que Jessica me tend. Elle me rappelle avec horreur que le ball d'hiver approche à très grand pas et que, tradition oblige, c'est aux filles d'inviter les garçons.
Mmmh, l'obstination de Connor à me trouver prend une toute autre tournure, et je décide de me donner une journée entière pour réfléchir.
Ce qui n'aurait pas été nécessaire si Bella avait daigné me parler de ses projets d'aller à Jacksonville ce weekend. C'est cool de savoir que Jessica connait mieux la vie de ma jumelle que moi.
Je décide de la coincer à midi, et quand je la vois installée à une table, en train de toucher du bout de sa fourchette sa salade, je me laisse tomber en face de ma jumelle, non sans une pointe de drama.
"Alors je viens d'apprendre que tu comptes aller voir maman et Phil le weekend prochain, tu comptais me le dire quand exactement?"
"Ah, mais non, en fait... je ne vais pas voir Renée et Phil, c'était... euh... comment dire...?"
"Une technique de diversion pour éviter de te faire inviter par Mike?" Je devine en soupirant "Tu aurais pu me prévenir, je viens de passer pour LA fille indigne par excellence. J'ai du bricoler une excuse bidon comme quoi j'avais pas eu de billet parce que j'avais complètement zappée. Et en PLUS je vais devoir aller au bal."
"Désolée."
"On avait un deal, non? Pour les excuses pourries pour éviter ce genre de moment gênant, on la joue collectif." Je n'en démords pas, parce que ce serait beaucoup trop facile.
Si les rôles avaient été inversés, elle m'aurait fait le cinéma du siècle. Bella regarde son assiette assez piteusement, et une vague de culpabilité m'envahit. Ok, j'ai la résistance émotionnelle d'une huitre. Quelqu'un se met à rire, et je me retourne vivement. Tiens tiens tiens, mais Joli Coeur n'est pas à sa place habituelle.
"Bon, n'en parlons plus. Mais ce soir c'est toi qui fait à manger."
"Ca va, ce n'est pas comme si tu n'allais pas t'amuser." Elle grommelle. "Tu y vas avec Connor je suppose?"
"Il faut que je vois." Je tache de noyer mon trouble dans le coca. Ok, j'aime bien Connor, et c'est là tout le porblème. Après la discussion avec maman, je me suis rendue compte de ça. Je l'aime bien.
Bien.
Pas de petits papillons, pas de rougissement, je suis beaucoup, beaucoup, beaucoup trop chill. Je ne rêve même pas de lui.
Après, si je ne rêvais que des gens qui m'attirent, enfin, je veux dire que si je rêvais des gens qui m'attiraient- mais non. Ce n'est pas vrai, je le sais. Je me connais.
N'est-ce pas?
Cela n'échappe pas à ma soeur.
"Que d'enthousiasme." Bella a le ton ouvertement sarcastique.
Elle n'a pas tort, je devrait être plus excité que ça. On parle quand même de Connor, reconnu mondialement dans le quartier pour être un canon de beauté. Vu le regard assassin que la moitié des filles me jette -hors pompom, ces regards là ils sont si naturels que je ne les compte pas- je devrais être en train de me retenir de sauter sur place. Je suppose que je devrais me dépêcher de lui demander d'être mon cavalier avant que quelqu'un d'autre ne le fasse.
Je suppose qu'on s'embrasserait si on y allait ensemble.
Mon manque d'entrain est un peu effrayant.
"Il va falloir que je me trouve une robe, non seulement c'est exaspérant mais en plus c'est un véritable trou dans mes dépenses." J'essaie de rationaliser. C'est pas faux en soit, mais Bella n'est pas dupe.
"Si tu n'as pas envie d'y aller avec lui, ne lui demande pas." Bella dit avec une étrange lucidité, celle qu'elle me balance quand je m'y attends le moins.
"J'ai envie d'y aller avec lui."
"C'est ça, alors pourquoi tu ne le lui as pas encore demandé?"
"Parce que je suis timide?"
Bella laisse éclater un rire sonore et peu féminin. Et assez communicatif.
"Très drôle." Elle en a presque les larmes aux yeux.
"Quand tu auras fini de rire de ta pauvre jumelle, tu pourrais compatir un peu."
"Compatir à quoi, que ma soeur hésite à demander au canon de l'équipe de football d'aller au bal avec elle alors qu'il n'a attendu que ça toute la journée? Tu sais qu'il a envoyé promener Cindy, non?"
"Et c'est supposé me faire culpabiliser?"
"Non ,c'était sensé te rendre jalouse, ce que tu n'es absolument pas. Ne lui demande pas, tu n'as pas envie d'y aller avec lui, alors n'y va pas avec lui."
"Mais s'il s'attend à ce que je lui demande et que je lui demande pas ça va être la honte pour lui."
"Et bien cela lui fera au moins une fois dans sa vie de WASPM qu'il sera contrarié, cela lui fera le plus grand bien. Le but d'un bal c'est de s'amuser, pas de faire plaisir aux gens." Bella hausse les épaules "Et même en faisant ça, tout le monde t'adore, et ce n'est franchement pas le choix qui manquerait."
Mdr c'est assez drôle que ce soit Bella qui, de toutes les filles dise ça, hashtag les trois quarts des garçons lui bavent dessus. Très escargot tout ça.
A nouveau, Joli Cœur retient un petit rire. Je ne sais pas vraiment ce qu'il trouve drôle, mais bon.
"Je ne m'entends pas avec tout le monde, prends les pompom, Cindy par exemple-"
"Si Cindy ne te détestait pas je serais convaincue que les aliens ont enlevé ma soeur et remplacé par un sosie. Elle déteste tout le monde au cas où tu n'aurais pas remarqué."
"Pas Lauren."
"Elle a peur de Lauren, nuance."
"Je m'entends pas avec tout le monde, quand même, donne moi un petit peu de personnalité!"
"Parce que pour toi ne pas supporter les trois quarts des gens et se le faire rendre est une preuve de grandeur d'âme? J'espère que saint Paul sera du même avis quand ce sera mon heure."
"Tu ne détestes pas tout le monde, et au cas où tu n'aurais pas remarqué." Je lance un petit coup d'oeil à la table dans mon dos où Edward joue à fond la carte du jeune ténébreux. "Il y en a un qui a l'air de vraiment pas te détester du tout."
"Mmh?"
"Ca fait cinq minutes qu'il jette des coups d'oeils dans ta direction pour espérer attirer ton attention." Je traduis, vu que ma soeur joue à la butée qui ne comprend rien, alors que je sais pertinemment qu'elle l'a remarqué dès qu'elle s'est assise.
"Il a dit qu'il ne voulais pas que l'on soit amis." Elle finit par admettre à contre coeur. Ma mâchoire se décroche presque.
"Oooooooooh."
"Pas comme ça!" Elle me frappe l'épaule.
"Waouch! Ca fait mal Bella!"
"Désolée."
"Tu as l'air. C'est regard de braise qui te rends agressive?"
"Tu as bientôt fini oui?" Elle me fusille du regard, les joues assez rouges pour que je sache que j'ai visé en pleins dans le mille.
"Je vais me chercher un Coca." Je me lève en lui tapotant l'épaule "A ce soir."
"C'est moi ton taxi, tu le sais ça?"
"Mmh." Je lance un petit regard à Edward, qui a visiblement du mal à se retenir de rire. "Je me débrouillerai. De toute manière j'ai entrainement pompom."
***
L'après-midi se déroule avec une rapidité incroyable, et avant que je n'ai le temps de dire ouf, c'est déjà la fin des cours de latin. Entrainement pompom s'ensuit.
Je crois que mon pouls vient de doubler.
Ah, et entrainement football aussi, super.
Connor et Lauren, sur le terrain. Mais ça ne va pas du tout virer à la catastrophe.
Bon, je vais visiblement devoir parler à Connor, mais ça va, je suis certaine qu'il va comprendre. Et ça lui donnera de l'énergie pour le match. Et peut-être qu'il sera aussi soulagé, peut-être qu'il voulait me voir pour clarifier le quiproqo, que non il n'a pas envie de sortir avec moi, que je suis simplement une bonne copine en devenir.
Je me choque moi-même lorsque je constate l'intensité avec laquelle j'espère qu'il me friendzone.
J'arrive à l'avance -hors de question de refaire une semaine dernière. Je m'échauffe donc tranquillement, en priant pour que la prochaine pompom qui arrivera ne sera pas quelqu'un qui me déteste cordialement.
J'entends des pas se rapprocher de moi à une vitesse fulgurante, et j'ai à peine levé la tête que je vois le regard inquisiteur de Lauren.
Génial.
Mon ange gardien est clairement en grève.
Elle me toise de toute sa hauteur avant de commencer elle aussi à s'échauffer, sans même desserrer les lèvres.
Et bien tant pis. Il est hors de question que je lui parle non plus. Franchement je n'ai rien fait, et je ne suis pas un punching balle. Pour qui elle se prend sérieusement.
Nous nous échauffons donc dans un silence hargneux grandissant, jusqu'au moment où elle étire subitement sa jambe, me faisant de manière effective un croche pied.
Je me retiens à elle in extremis, sans quoi c'était fini de mon nez.
"Regard où tu marches Swan." Elle me repousse, le ton presque aussi glacial que la toundra.
"Putain mais c'est quoi ton problème?"
"Mais rien du tout, tout va pour le mieux n'est-ce pas?" Elle dit avec un ton cinglant, les poings sur les hanches.
Elle a vraiment une taille de guepe, une silhouette de sablier.
Bref, concentration.
"Bah visiblement tu as un problème, alors crache le morceau avant que tu t'étouffes."
"C'est vrai que contrairement à toi, je n'ai pas l'habitude d'avaler."
PARDON!
"T'es sérieuse?"
"Quoi, tu vas me dire peut-être que ta soirée avec Connor c'était complètement PG13?"
"Bah oui!"
"Pitié! C'est l'un des plus beau mec de l'équipe de foot! Tu vas me faire croire que vous vous êtes juste fait un bisous sur la joue?"
"C'est pas tes oignons Lauren! Même si on avait fait des trucs, et je ne dis pas que ce soit le cas, c'est franchement pas tes affaires! D'où tu t'imagines que t'as le droit de te mêler de ma vie privée exactement?"
"Parce que tu es une pompom de mon équipe, si tu joues à la trainée, c'est mauvais pour toutes nos réputations!"
"Et pas pour la sienne c'est ça! Je suis Esther et lui c'est Don Juan, mais il a un chromosomes Y donc c'est cool?"
"Ce n'est absolument pas le sujet!"
"Alors c'est quoi le sujet? Qu'est-ce que tu me reproches exactement?"
"Mais rien du tout, si tu veux jouer à la fille facile avec Connor, ce sont tes oignons." Lauren réplique avec une hargne sans non "Remarque, peut-être que ce n'est pas un acting."
"Non mais je rêve! On en parle de toi et Tyler à la soirée? Un peu plus et vous vous mangiez les langues!"
"Tyler est mon petit ami. Tout ce que veut faire Connor c'est t'écarter les cuisses. Si tu crois qu'il veut être vu avec toi en public-"
"Et Connor!" J'appelle l'intéressé. Ce dernier échange un regard avec ses potes qui lui donnent des tapes.
Ok même moi je lève les yeux au ciel.
"Qu'est-ce que tu fiches?" Lauren grommèle, et je l'ignore complètement. Je suis trop occupée à battre des cils, et cela ne semble pas déplaire à Connor.
"Tiens, tiens, salut Swan, Lauren." Il s'adosse à côté de moi "Bien ou bien?"
"Coupable, pour tout te dire. J'ai encore ton sweat en otage, et je commence à recevoir des coups de fils assassins des ONG de protection des vestes."
"C'est terrible ça, les gens n'ont plus aucune retenue de nos jours. Tu pourrais me le rendre demain soir?"
"On a entrainement de pompom demain soir." Lauren réplique vertement à ma place. Même Connor ose froncer légèrement les sourcils
"Je croyais que c'était jeudi."
"Ca c'est pour les gens qui connaissent la choré Swan." Elle renchérit, l'air cinglant.
"Sinon je pourrais te le rendre samedi." Je dis en battant des cils au point que si je continue je vais me transformer en papillon.
"Connor ramène tes fesses! Hors de question qu'on court un miles en plus parce que tu dragues Swann."
"Je passe te prendre samedi, 19h?"
"C'est un rencard." J'ajoute et il s'en va avec un sourire certain sur les lèvres, extrèmmement satisfait. Il s'empresse visiblement de le raconter à ses potes, vu que j'entends quelques 'champiooooons!' de là où je suis.
"A quoi tu joues exactement?" Lauren -et non je n'en rajoute pas- persiffle.
"Bah quoi Lauren? Je ne fais que tester tes théories."
***
Si l'humeur de Lauren était mauvaise, elle était dorénavant massacrante, au point que même ses minions se lancent des regards surpris. Elle nous fait trimer comme des bêtes pendant plus de trois heures, et ce n'est que lorsque Mindy manque de s'évanouir d'hypoglycémie que Lauren jette rageusement l'éponge et s'en va comme une furie.
"Je te parie que Tyler est en train de la plaquer." Une fille, Alison je crois, me murmure en pouffant.
Je ne sais pas trop quoi en penser.
"Ca m'étonnerait, c'est Lauren quand même." Je réponds. Je ne sais même pas pourquoi.
Je la déteste cette connasse, je devrais pas la défendre.
"Tu parles, c'est une mante religieuse. Franchement qu'est-ce qui lui prend de nous traiter comme ça?" Son amie renchérit.
"Peut-être qu'elle en a assez d'avoir de la cellulite sous les yeux." Maya regarde mes cuisses de manière ostentatoire avant de tourner les talons.
"Il faut vraiment qu'elle se trouve un mec elle." Alison s'ébouriffe les cheveux "Elle serait peut-être plus aussi frustrée."
"Comme ça au lieu d'avoir une Maya frustrée, on aurait un mec frustré."
Alison et sa pote, Olivia je crois, pouffent de rire.
Nous finissons de nous changer assez rapidement, et partons bras dessus bras dessous des vestiaires. Elles semblent déterminées à faire de moi leur nouvelle meilleure amie. Je ne sais franchement pas trop quoi en penser, mais je n'ai pas exactement envie non plus de les rembarrer.
Ce serait pas mal de ne pas avoir à se demander si la fille en dessous de moi va bien me réceptionner à chaque fois que je fais un saut de l'ange dans le vide.
Ma bonne humeur fond comme neige au soleil lorsque je remarque la voiture de police garée sur le parking du lycée. Je me dépêche de rentrer.
"Bon, qu'est-ce qui se passe?" Je demande à Charlie avec le ton de femme d'affaire que je me suis concoctée pendant l'entrainement. Histoire qu'il me laisse aller au bal.
"Pourquoi aurais-je besoin d'une excuse pour aller chercher ma fille chérie?" Il tente de se défendre.
Bien tenté le subtile chantage émotionnel, mais j'ai les genoux en sang et les articulations en feu, rien ne peut m'atteindre.
"Bon, bon, mais ne panique pas, d'accord." Il bougonne.
Je me tends presque immédiatement. La dernière fois que quelqu'un m'a dit de ne pas paniquer, c'était Bella.
C'était en vacances à Jacksonville, et je l'avais réveillée en furie parce qu'une araignée m'était tombée dessus. Je pèse mes mots. Elle, m'était, tombée, dessus.
Une araignée de belle taille, trop grosse visiblement pour tenir sur le plafond, et qui s'était écrasée sur ma joue, me réveillant en sursaut, avant de détaller et de se cacher. J'avais eu un bref aperçu de l'animal, et il était hors de question que je dorme avec un monstre pareil dans la pièce. J'étais prête à soit lui jeter les clefs, soit à sortir le lance-flamme. Je m'étais donc enveloppée dans ma couverture et avait appelé ma soeur à l'aide.
Devinez ce qu'elle avait dit, en fixant mon dos.
Devinez où était Billy (oui je lui avait donné un nom. Au dessus d'un certain calibre, même les araignées ont le doit à un nom)?
"Papa."
"Bella a eu un accident, mais tout va bien, elle n'a rien!" Il ajoute immédiatement, et je manque de m'étrangler avec ma propre salive, une première.
"Quoi-"
"Je te dis de ne pas t'en faire, est-ce que tu penses que je serais aussi calme si c'était grave?" Il renchérit "Tyler a manqué de la percuter avec son véhicule, mais Edward Cullen l'a tiré de là juste à temps, et elle n'a rien. Elle s'en tire avec une petite bosse. Le docteur Cullen me l'a assuré, et il ne l'aurait pas laissé quitter l'hôpital dans le cas contraire."
J'ai l'impression que quelqu'un m'a collé de la neige dans la nuque.
"Pourquoi je n'ai pas été prévenue?"
"Je ne voulais pas t'inquiéter-"
"PAPA!"
"Et elle va bien. Bon, elle est partie se coucher presque immédiatement, mais elle va bien." Charlie répète "Il faudrait que tu appelles ta mère."
"Tu as prévenu maman, et pas moi?"
"Ta mère est à des kilomètres."
"Bon, et bien la prochaine fois, si un jour je me casse la figure dans les escaliers, j'appellerai Renée avant toi ou Bella, c'est noté."
"Ne raconte pas des bêtises." Il dit sèchement "Écoute Lily, ça a été une journée assez pénible, et elle n'est pas prête de s'arrêter."
"Qu'est-ce que tu racontes?"
"Il y a eu des attaques dans la forêt, des choses assez moches. On fait une battue cette nuit, alors garde ton portable allumé, et appelles-moi au premier problème."
"Mais-"
Charlie me jette un regard inquisiteur -décidément c'est la journée- et nous nous boudons sur tout le reste du chemin. Je claque même la porte sans me retourner lorsque nous arrivons à la maison, avant de monter quatre à quatre les escaliers et d'ouvrir la porte en coup de vent.
Mon ingrate de soeur est tranquillement endormie, très occupée à ronflonner dans son sommeil.
Si ça avait été moi, à sa place, elle aurait tiré ma couette et exigé des explications.
Mais comme je suis quelqu'un de sympa, je décide d'attendre demain matin avant de lui tomber dessus. Je passe donc la soirée à me cuisiner vaguement à manger, et tente de faire mes devoirs.
C'est un échec. Je n'arrête pas de voir le visage de Lauren, et ses paroles repassent en boucle et en boucle dans ma tête. Est-ce qu'elle a raison, est-ce que je suis une trainée?
Mais pourquoi j'en ai quelque chose à faire de ce qu'elle pense franchement?
Mes devoirs sont visiblement un échec, alors je décide de monter me coucher.
Je m'installe tranquillement dans mon lit, et je n'ai même pas encore posé la tête sur mon oreiller que Bella se met à maugréer. Et merde.
Elle s'est couchée plus tôt, donc évidemment la parlote arrive plus tôt.
Je m'extirpe de mon lit, non sans grommeler -décidément c'est de famille!- et part chercher mes boules kies dans la salle de bain.
Quand je ferme enfin les yeux, la chambre est délicieusement silencieuse, et je me sens enfin glisser délicieusement vers le somme-
Attendez, quoi?
Comment ça silencieuse?
Depuis quand ma protection anti-murmurement-de-Bella marche aussi bien?
Je retire mes boules de cires, et en effet, Bella a arrêté de maugréer.
"Bella?" Je murmure
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment.
Ce n'est rien, probablement.
Peut-être qu'elle est trop fatiguée pour maugréer trop longtemps.
J'ai beau m'en convaincre, au bout de 30 secondes je suis hors de mon lit a pas de loup et m'approche doucement de ma sœur.
Mais non, ma sœur est tranquillement immobile. Je retourne donc me coucher.
Je suis vraiment une psycho, mais il faut dire qu'entre Lauren, Connor, la journée de merde que j'ai passé et le sang sur l'oreiller de Bel-
Le sang.
Comment ça le sang?
Je fais volte face pour découvrir une tache sombre sur son oreiller.
Bella ne saigne jamais du nez.
Un rideau glacé me tombe dessus.
"Bella' Je l'appelle et ma sœur ne tique pas. Alors je monte de volume jusqu'à lui hurler dans l'oreille. "BELLA!"
J'allume la lumière et Ma sœur papillonne à peine les paupières.
"J'ai tête à la mal." Elle bégaie.
A raison.
Un énorme hématome est en train de se former au niveau de sa tempe.
"CHARLIE A L'AIDE!" Je hurle avant de réaliser que papa n'est pas là. Les ours. Ohmondieu.
Bella tourne de l'oeil et se met à tousser. Du sang.
Et c'est la que je réalise que Bella est en train de mourir.
Cette idée m'electrifie la colonne vertébrale, et sans trop savoir comment j'en trouve la force, j'arrache les couvertures de Bella et je la hisse hors du lit. Elle se laisse complètement aller contre moi, comme un légume. J'agrippe Le telephone Et les clé du pickup, dévale les escaliers -comment je ne nous fais pas tomber je n'en ai aucune idée.
Et c'est comme ça que je me retrouve face au volant de la voiture, en pyjama manche courte, avec Bella presque inconsciente à côté de moi, le téléphone en équilibre sommaire sur mes cuisses, et que même si je n'ai jamais pris de leçon de conduite de ma vie, je tourne le contact.
Je démarre en trombe -dans caler, mais par quel miracle- Et écrase l'accélérateur comme jamais un accélérateur n'a jamais été écrasé. Je pense que je me foule la cheville au passage, ce qui est sur c'est que je me racle la voûte plantaire contre la pédale irrégulière.
Le véhicule s'élance sur la route glacé, et je ne suis clairement pas en maîtrise du véhicule. Le paysage défile à une vitesse terrifiante, et je dérape en tournant, grillant au passage la priorité et me valant un bruit de klaxon furieux.
"Lily..." ma jumelle maugrée piteusement. "J'ai froid."
"On est bientôt arrivé." Je lui dis avec autant de sang froid que je peux me permettre.
Elle a du sang qui perle de la commissure de ses lèvres.
Je manque de me manger une voiture, ce qui me fait frôler la crise cardiaque et me fait jurer de garder les yeux sur la route.
"Bella reste avec moi." Je sers les dents, et par un miracle sang nom, je vois l'hôpital.
J'écrase la pédale de frein, et le pickup fait un bruit digne des plus grands films.
Cela a l'avantage d'attirer l'attention et la réceptionniste sort de l'accueil.
"Qu'est ce que-"
"Oh secours! Ma sœur! Sa tête! Faites quelque chose!" Je hurle de manière vraiment incohérente mais la réceptionniste arrive visiblement à capter l'essence et appelle deux de ses collègues.
La vitesse avec laquelle ils arrivent au niveau de Bella est presque terrifiante.
"Oulà!" L'un d'eux lâche, ce qui me fait gémir. "Qu'est ce qu'y s'est passé?"
"Je ne sais pas!" Je commence à céder à la panique. Mais franchement qu'est ce qu'ils sont en train de faire la, à rester là sans rien faire "Faites quelque chose!"
"C'est Isabella Swan." Son collègue dit avec un sang froid incroyable "Elle a eu un accident ce matin. Mark, revenez avec une civière et prévenez le bloc opératoire."
Son collègue ne se fait pas dire à deux fois.
"Mais elle n'avait rien!" Je répète trois ou quatre fois "le docteur Cullen avait dit qu'elle n'avait rien' elle n'avait rien!"
"Cela a du s'aggraver dans la nuit. Cela arrive." Il dit, toujours de cette voix posée. Il éclaire les yeux de Bella avec une petite lampe. Elle ne réagit même plus. "Elle fait une hémorragie."
Quelqu'un se met à crier. Je mets une minute à me rendre compte que c'est moi.
"Cindy, emmenez mademoiselle Swan à l'intérieur." Le dénommé Mark s'exclame alors que la civière passe devant moi, et qu'ils emmènent ma sœur.
"Non!" Je tente de protester mais une forte poigne m'agrippe et me traine vers l'accueil. "NON' lâchez moi! Lâchez moi!"
"Cela va bien se passer. Le docteur Simon est très compétent." Cindy dit avec un ton de femme d'affaire. "Ça ne sert à rien."
Mais non, elle a tellement tort, et je crois que je le lui hurle trois ou quatre fois dans l'oreille. Il faut que je vois Bella, il faut que je sois là. Je le lui dis. Elle ne comprend pas. Je crois qu'elle n'a pas compris à quel point je dois voir Bella.
Je ne comprends pas comment on ne peut pas comprendre quelque chose d'aussi simple.
Elle me fait asseoir sur une chaise, et avant que je n'ai le temps de protester, me plaque la main contre le cœur en me regardant fixement.
"Tout va bien." Elle me dit. "Reste calme."
"Mais-"
"Tu dois rester calme. Et nous dire ce qui s'est passé."
"Mais je ne sais pas. Je dormais, et tout à coup, quelque chose m'a réveillé, et, et Bella avait la figure violette et l'oreiller plein de sang!"
"Tres bien. Maintenant écoute moi attentivement. Tu vas attendre ici, calmement. Tout va bien se passer-"
"Mais ma sœur!" Je dis et je sens que ça me déchire le cœur. Mon Dieu mais ce n'est pas possible! Ma jumelle, ma Bella! Mais elle n'avait rien! "Le docteur Cullen avait dit qu'elle n'avait rien!"
La dite Cindy et un infirmier échangent un regard, non sans froncer des sourcils.
"Nous te tiendrons au courant." Elle finit par dire doucement avant de se tourner vers son collègue "Je vais lui chercher un café ou un thé."
Elle s'éloigne et le-dit Sam me regarde avec une pitié écœurante. Il passe une sorte de drap métallique sur mes épaules, et je réalise que j'étais en train de mourir de froid.
J'ai de la neige entre les orteils.
"Cela va bien se passer. Le docteur Simon est compétent et ta sœur est jeune."
"Mais elle n'avait rien!" Je m'obstine à répéter encore et encore.
"Tu es certaine de ça?"
"Mais oui! Le docteur Cullen l'a laisse sortir! Il a dit, il a dit, pas besoin de scanner, pas de traumatisme, rien! Il a dit qu'elle pouvait sortir! Il l'a dit."
L'infirmier m'observe un instant avant de me tapoter la cuisse.
"Ça va aller. Tu vas voir."
Un bruit de pas résonne dans le couloir et il se relève d'un bon. On me met un thé brulant entre les mains, non sans parler de Charlie je crois. Je n'arrive pas vraiment me concentrer. On me tapote la joue.
La salle est vide.
Je suis seule.
Je déteste la neige.
