Burning like hell
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Chapitre 8
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Le gémissement de pure plaisir que poussa Katara lorsqu'elle engloutit les nouilles épicées qu'ils avaient acheté avant de se rendre à l'auberge, provoqua une décharge électrique dans la poitrine de Zuko.
Fuck.
Il s'éclaircit la gorge, et aspira une nouille sans grand appétit. Comment pouvait-il rester dans la même pièce qu'elle ? Elle allait le consumer à petit feu.
« C'est...à ton goût ? » souffla t-il sans la quitter des yeux.
Katara se passa la langue sur la lèvre inférieure, et éloigna une mèche de cheveux brun pour la glisser derrière son oreille.
« Grave, » approuva t-elle et Zuko du détourner le regard parce que c'était littéralement de la torture « je n'arrive pas à croire que je vais dire ça mais, j'adore votre nourriture ! »
Zuko se mordit très, très fort le creux de la joue. Putain. Surtout, ne t'emballe pas, surtout reste calme.
« Sûr que ça doit changer de... »
« De quoi ? » le coupa t-elle en fronçant les sourcils.
Zuko fut presque soulagé qu'elle soit vexée. Car si elle était vexée, elle se mettrait en colère, et si elle se mettait en colère, elle arrêterait de gémir de plaisir en mangeant, et au moins il n'aurait pas à se concentrer pour éviter qu'une partie de lui ne se réveille totalement. Et franchement, il ne lui en fallait pas beaucoup.
« De...la bouffe d'Aang, » proposa t-il d'un air innocent.
Katara arqua l'un de ses beaux sourcils.
« Ce n'est pas ce que tu allais dire, » siffla t-elle peu convaincue.
« C'est exactement ce que j'allais dire, » répliqua t-il en jouant dans sa nourriture avec ses baguettes.
« Tu mens, » insista t-elle.
Il ferma un bref moment les paupières. Elle était tellement têtue, il n'allait jamais avoir la paix s'il n'admettait pas sur le champs. Il entortilla une nouille avec l'une de ses baguettes, puis la laissa tomber dans la soupe.
« Ok, très bien, si tu insiste, » dit-il en posant son bol sur la petite table à manger qui se trouvait dans leur chambre « je pense que tu dois être ravie de manger enfin de la nourriture qui a du goût, voilà, t'es contente ! »
« Est-ce que tu es entrain d'insinuer que la nourriture de là d'où je viens est fade ? »
« Exactement, » approuva Zuko sans hésitation.
Etonnée qu'il l'admette aussi vite, Katara ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Bien, elle avait l'air frustré. Tant mieux, elle comprenait enfin ce qu'il subissait depuis des semaines.
« Franchement Katara, avoue-le, » fit Zuko tout en croisant ses bras contre son torse « notre nourriture est beaucoup plus savoureuse. »
Katara posa délicatement son bol de nouille sur la table, et fixa Zuto avec une attention qui lui fit légèrement perdre pied. C'était vraiment injuste qu'elle aie un tel pouvoir sur lui. Réaliser qu'il pourrait faire n'importe quoi pour lui fit subitement peur.
Merde.
Est-ce qu'il était entrain de to...
« Tu sais quoi, » fit-elle tout en se mordillant la lèvre inférieure « c'est vrai, je préfère votre nourriture. »
Il déglutit. Littéralement. S'il n'avait pas été assis, ses genoux s'auraient entrechoqués. Ok, maintenant ce n'était plus drôle du tout. Plus elle admettait apprécier quelque chose de la nation du Feu, et plus ça le rendait dingue. Dingue de savoir que peut être, elle et lui, un jour...
« Mais c'est vraiment la seule et unique chose que j'aime dans votre culture. »
Zuko pouffa. Il s'y était un peu attendu à ce qu'elle se rétracte aussitôt.
« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? » lui demanda t-elle méfiante.
« Rien, rien, » fit Zuko en secouant la tête de gauche à droite.
Katara gonfla les joues, avant de soupirer brusquement.
« Zuko, parle ! » s'agaça t-elle en se levant pour être devant lui, les mains sur les hanches.
« Mais y'a rien j'te dis, » insista t-il entre deux fous rire.
« Visiblement si, alors dis-le moi, » grommela t-elle un peu vexée.
Elle était tellement mignonne quand elle s'énervait. Putain, décidément, qu'elle soit douce ou en colère, Zuko était perdu, il la voulait dans tous ses états émotionnels.
« Zuko, » siffla t-elle en lui prenant le menton entre les doigts.
Et automatiquement il s'arrêta. Il cessa parce qu'elle le touchait et qu'elle était tout prêt, et qu'elle le regardait, et qu'ils étaient seuls dans cette toute petite chambre, et qu'elle avait penché la tête vers lui, et qu'il lui suffisait juste d'un léger mouvement de la tête pour pouvoir l'embrasser.
Katara sembla remarquer leur soudaine proximité, et le relâcha aussitôt, en rougissant légèrement. Zuko fronça les sourcils alors qu'elle s'éloignait, et allait s'asseoir sur le bord du lit. Il aurait aimé que cela dure un peu plus longtemps. Tout était toujours trop court avec elle. Leurs disputes, leurs rares discussions plus posées, leurs échanges de regard, c'était toujours une question de seconde.
Il voulait plus.
Et il l'aurait.
Zuko, mit son avant-bras sur le dessus de la chaise, et y posa son menton. Il l'observa s'arracher les petites peaux autours de ses doigts et lui lancer des regards en coin. Elle était nerveuse. Il sentit comme quelque chose s'échauffer doucement en lui. Tout, tout doucement.
« Arrête, » ordonna t-elle au bout d'un long moment.
Il fronça les sourcils, mais resta silencieux. Katara leva les yeux au ciel, et s'humecta les lèvres. Encore ce putain de geste. Est-ce qu'il lui était possible d'arrêter de se tripoter la lèvre inférieure une bonne fois pour toute ?
« Arrête de me regarder comme ça, » dit-elle tout en avalant difficilement sa salive.
« Comme quoi ? » demanda t-il naïvement.
« Tu sais exactement comme quoi, » lui dit-elle en se grattant l'avant-bras.
Zuko eut la gorge sèche. Elle avait compris. Elle...savait qu'elle lui faisait de l'effet. Il détourna enfin le regard, et se mit à contempler avec grande attention le mur en face de lui. D'un autre coté, à force de la regarder comme si elle était un oasis dans un désert, c'était sûre qu'elle allait finir par comprendre.
Une partie de lui était soulagé. Au moins ça permettrait de mettre les choses aux clairs, elle pourrait le rejeter pour de bon, et il l'aurait amère certes, mais au moins il en aurait fini avec ce fichu crush. Et si jamais, si jamais elle n'était pas indifférente eh bien...Zuko n'était pas sûre qu'ils puissent un jour quitter cette chambre.
Il s'éclaircit la gorge et se passa une main dans les cheveux pour les tirer vers l'arrière. Ceux-ci retombèrent automatiquement devant ses yeux topazes.
Foutu, pour foutu, Zuko fut le premier à rompre le silence.
« Tu sais pourquoi je me suis marré quand t'as dit que la nourriture était la seule chose que tu aimais dans la nation du feu, » dit-il sans quitter le mur des yeux « c'est parce que je sais que ce n'est pas vrai. »
Et il osa enfin plonger son regard dans le sien. Et sincèrement, franchement, putain, il crut défaillir. Les yeux bleus de Katara s'étaient assombris, et il avait l'impression d'y voir naitre un brasier. Un brasier de glace. Son cœur s'emballa. Il se leva doucement de sa chaise.
« Je sais que tu aimes nos musiques, je sais que tu aimes nos couchers de soleil, je sais que tu aimes notre façon de nous habiller, » souffla t-il en s'approchant à petit pas vers elle.
Elle balaya la pièce du regard, avant de reposer ses yeux sur lui, puis les glisser vers le sol.
« Tu...tu sais beaucoup de chose, » souffla t-elle.
Oh oui, ça il le savait, parce qu'il passait la moitié de son temps à l'observer et à l'écouter. Il l'avait entendu dire à Sokka, qu'elle adorait les couchers de soleils depuis qu'ils étaient sur le territoire du feu, il l'avait entendu fredonner l'une des musiques traditionnel qu'ils avaient entendu une fois lors d'une fête dans un village, et il savait, il savait très bien qu'elle aimait porter des crop top, parce qu'il l'avait vu passer ses doigts dans les vêtements sur les étales du marché.
Ce fut à son tour de passer son doigt sous le menton de Katara pour l'inciter à le regarder dans les yeux.
« Ai-je tort ? » demanda t-il.
Elle avait ouvert imperceptiblement les yeux, ainsi que les lèvres. Il attendit qu'elle réponde, mais elle se contenta de secouer doucement la tête de gauche à droite.
« Bien, » souffla t-il et il enleva son doigt, la libérant.
Il attendit qu'elle lui dise de s'éloigner, mais elle n'en fit rien, et ne le quitta pas une seule seconde des yeux. Et, et bordel, il la surprit à regarder ses lèvres. Il avait l'impression que de la lave coulait dans ses veines. Alors doucement il se pencha vers elle, et celle-ci recula un peu. Il mit un genou sur le lit, et Katara se mit sur les avant-bras.
Zuko se pencha encore plus en avant et Katara s'allongea complétement. Ses mains encerclaient le visage de celle qui hantait bien trop ses pensées.
Et encore une fois, elle fixa ses lèvres. Il en fit de même, et glissa son regard sur sa poitrine qui se soulevait frénétiquement. Katara leva la main et lui effleura du bout des doigts la mâchoire.
« On..on ne devrait pas, » souffla t-elle tout en faisant glisser ses doigts en une caresse légère sur sa nuque.
« Non, c'est certain, » approuva t-il d'une voix rauque.
Mais ni l'un ni l'autre ne bougea. Le temps s'était comme arrêté. Zuko était littéralement hypnotisé par la douceur avec laquelle Katara passait ses doigts sur sa peau. Elle s'était arrêtée à son torse, et encore une fois, elle posa ses yeux bleus sur ses lèvres.
Bordel, bordel, bordel.
« Est-ce que je peux t'embrasser ? » lui demanda t-il d'une voix rauque.
Il avait le cœur qui battait à une vitesse folle. L'attente était insoutenable. Puis doucement, très, très doucement, Katara hocha la tête.
Enfin !
Il rompit enfin toute distance entre eux et entremêla ses lèvres aux siennes. Très sincèrement, il avait l'impression de rêver. Il avait attendu ça depuis tellement longtemps, qu'il avait du mal à imaginer qu'il était entrain d'embrasser Katara et que celle-ci répondait à son baiser.
Ni même lorsqu'elle passa ses mains dans ses cheveux pour le rapprocher un peu plus contre elle. Il sourit contre sa bouche, et passa l'un de ses bras par dessous sa taille, pour qu'il y ait le moins possible de distance entre eux. L'un de ses genoux vint se placer entre ces jambes. Et ils s'embrassèrent comme s'il n'y avait plus de lendemain.
Zuko délaissa sa bouche, pour déposer une kyrielle de baiser le long de sa mâchoire, puis avec une lenteur calculée fondit sur sa nuque. Katara poussa un tout petit gémissement, et une partie de lui se mit à durcir. Putain, c'était sûr maintenant, plus jamais ils ne quitteraient ce putain de matelas.
