Disclamer : Rien ne m'appartient, ni Harry Potter, ni l'histoire

Titre : Long Shadows

Auteur : Cithara

Traducteur : Ange Phoenix

Résumé : Le jour de l'anniversaire de la chute de Voldemort, Severus séduit Harry et l'entraîna à passer une nuit ensemble. Peu de temps après, il quitte le pays, décidant d'embrasser sa liberté retrouvée. Des années plus tard, il retourna en Angleterre et découvrit qu'il avait laissé derrière lui plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Aujourd'hui, alors qu'il devait expier ses erreurs, Severus devait essayer de gagner une place dans la vie d'Harry et prouver qu'il en était digne.

Bêta : Ange Phoenix

Autorisation : J'ai l'autorisation de traduire toutes ses fanfictions

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Long Shadows


Chapitre 8


Severus se réveilla en sursaut, le cœur battant la chamade. Il avait encore rêvé et il en était tout secoué. Cela se produisait depuis Noël et cela commençait à l'affecter. C'était toujours la même chose et il se sentait toujours malade.

Il rêvait qu'il était de retour sur le balcon, lors de la fête au Ministère avec Harry. Harry essayait de lui parler, de lui dire quelque chose, mais tout ce qu'il faisait, c'était de le regarder comme s'il était un repas prêt à être dévoré. La scène se déroulait ensuite dans la chambre de son ancienne maison d'Oxford, où il tenait Harry cloué au lit.

Il n'y avait aucun doute sur ce qui se passait. Harry le suppliait, l'implorait d'arrêter, mais il ne voulait rien entendre. Il y avait une faim insatiable dans ses yeux tandis qu'il prenait ce qu'il voulait et que Harry pleurait sous son emprise. Il ne pouvait rien faire d'autre que regarder pendant qu'il agressait l'homme, voyant la douleur sur le visage de Harry s'intensifier à chaque poussée.

Ce n'était pas vrai, il savait que ça ne s'était pas passé comme ça, mais une partie de lui sentait clairement que ça aurait pu être le cas. Harry avait consenti, c'était vrai, mais Severus avait été si agressif avec lui, lui avait causé tant de douleur, qu'il se sentait encore comme un monstre.

Il se frotta le visage et jeta un coup d'œil à l'horloge. Il était 5 heures du matin et il était inutile d'essayer de se rendormir maintenant. Il jeta les couvertures sur le côté et il sortit du lit, enfilant sa robe de chambre et ses pantoufles, puis il se dirigea vers le salon.

Il pointa sa baguette sur le feu en prenant place dans le fauteuil, les flammes s'animant dans l'âtre. Il fixa le centre du feu, s'appuyant sur ses genoux, son cœur battant toujours inconfortablement dans sa poitrine.

Il n'avait pas voulu faire de mal à Harry, ça n'avait jamais été son intention, mais il l'avait quand même fait. Son indifférence, son manque total d'intérêt pour tout ce qui n'était pas lui-même, l'avait conduit à rendre la première, voire l'unique, fois de Harry brutale et douloureuse. C'était l'équivalent d'un viol.

Tu as fait une erreur, mais tu n'es pas ce genre d'homme, murmura sa voix intérieure, un changement bienvenu par rapport aux critiques qu'elle débitait habituellement.

Mais ce n'était pas vrai. Il était clairement ce genre d'homme, sinon ça ne serait jamais arrivé.

Plus il passait de temps avec Harry, plus il se sentait coupable. Harry méritait tellement plus, tellement mieux que cette parodie de première fois. Il méritait quelqu'un qui l'aurait vénéré, quelqu'un qui aurait pris son temps avec lui, qui aurait été doux et tendre.

C'est toi qu'il voulait.

« Et ça lui a fait beaucoup de bien », grogna Severus face au feu. « Il m'a choisi et je l'ai trahi. »

C'est un moment inacceptable pour s'énerver royalement ?

Il resta assis silencieusement dans le fauteuil jusqu'au lever du soleil, assailli par des pensées qu'il ne pouvait écarter. Il avait déjà ressenti des regrets dans sa vie, mais jamais rien de tel. Toutes les erreurs qu'il avait commises mises bout à bout n'auraient jamais pu aboutir à cela.

Il essaya de le sortir de son esprit. Il avait rendez-vous avec son agent immobilier à dix heures, bien qu'il ne soit pas sûr de l'utilité de ce rendez-vous. Il n'avait encore rien trouvé et il perdait tout espoir d'y parvenir un jour.

« Le problème, Professeur », dit Claire, son agent, « c'est que vos paramètres changent constamment. »

« Je ne vois pas en quoi c'est un problème », dit Severus en baissant son long nez vers elle.

« Eh bien, d'abord vous dites que vous voulez quelque chose à Londres, puis vous décidez que n'importe quelle ville du sud fera l'affaire. Ensuite vous avez décidé que vous vouliez quelque chose à la campagne, puis vous avez changé ça pour le sud-ouest. Maintenant, vous dites que vous voulez quelque chose sur cette partie très spécifique de la côte. Je suis désolé, Professeur, mais il n'y a tout simplement pas de propriétés là-bas. »

« Eh bien, je ne suis pas pressé », dit Severus avec dédain.

« Peut-être pourrions-nous chercher ailleurs, sur la côte jurassique ? »

« Je préférerais être près de Ringstead. »

Claire soupira et dit : « Très bien, professeur. Nous allons continuer à chercher, mais je ne peux rien promettre. »

Severus connaissait le problème, bien sûr. Il ne trouverait nulle part qui soit assez bien, nulle part où il se sentait chez lui, car pour lui, la maison était devenue l'endroit où se trouvaient Harry et Josh.

Il ne voulait pas s'acheter un endroit pour lui, une maison qui serait aussi vide et solitaire que son appartement au Chemin de Traverse. Il voulait être avec son fils à chaque fois qu'il se couchait, pas seulement deux fois par semaine. Il voulait s'asseoir pour dîner avec Harry tous les soirs, parler de leur journée, écouter les histoires de Josh à l'école.

Il aurait pu avoir toutes ces choses ; il aurait pu vivre avec Harry et Josh en ce moment même si seulement il s'était comporté comme un être humain correct toutes ces années auparavant. Comme d'habitude, il avait été l'architecte de son propre destin et il n'avait personne d'autre à blâmer pour le fait qu'il était maintenant malheureux.

Il passa toute la journée hors de lui, en colère contre lui-même et frustré d'avoir l'impression d'être dans une sorte d'impasse. Il passait plus de temps que jamais avec Josh et Harry, mais il devait toujours retourner dans son misérable appartement soir après soir, et il avait toujours l'impression de passer à côté de toutes les choses importantes.

Admets-le, tu détestes aussi dire au revoir à Harry à la fin de la soirée.

C'était vrai. Si le temps passé avec son fils était ce qu'il chérissait le plus, tout le temps qu'il pouvait passer avec Harry était plus que ce qu'il aurait pu demander. Il ne savait pas comment il avait pu ne pas remarquer à quel point Harry était attachant, drôle et vif.

Il était ravi de parler avec lui et, une fois Josh couché, il passait de nombreuses soirées en sa compagnie. Ils parlaient des potions de Severus et des baguettes de Harry, chacun étant intéressé par le travail de l'autre et capable de converser facilement sur chaque sujet.

Ils parlaient de l'actualité du monde des sorciers et de celui des moldus, et Harry était un penseur astucieux et critique. Severus appréciait le temps qu'ils passaient à débattre et il trouvait en Harry un esprit vif et une meilleure compagnie qu'il n'aurait pu l'imaginer.

Il était tellement en désaccord avec lui-même qu'il ne s'est pas rendu chez Harry comme il l'aurait fait normalement, décidant que sa préparation de potions pouvait aller au diable pour une journée. Il ne pouvait pas supporter de regarder Harry dans les yeux après ce maudit rêve. Il ne pouvait pas regarder ce beau visage et se rappeler comment il était quand il était déchiré par la douleur, comme c'était toujours le cas dans son cauchemar.

Il avait promis d'aller chercher Josh à l'école, et il ne voulait pas revenir sur sa promesse. Il s'était inscrit auprès de l'école en tant que personne autorisée à aller chercher le garçon et il pouvait donc aller le chercher quand il le voulait. Cela témoignait d'un niveau de confiance de la part d'Harry qui était vraiment spectaculaire.

Il s'était habillé en costume de moldu et était arrivé à 15 h 30 précises, attendant aux portes de l'école avec tous les autres parents. Il avait reçu quelques regards étranges, mais il ne pouvait pas vraiment leur en vouloir. Il ne semblait pas à sa place dans la plupart des endroits, et encore moins devant une école primaire moldue.

« Severus ! » s'exclama Josh avec un sourire en sortant en courant des grandes portes doubles.

Severus sourit et le prit dans ses bras, se sentant beaucoup plus à l'aise avec de tels gestes. « Tu as passé une bonne journée ? » demanda-t-il en installant le garçon sur sa hanche. Cela semblait si naturel que Severus s'interrogea sur le pouvoir de la génétique.

« J'ai eu la note maximale à mon test d'orthographe », dit Josh fièrement.

« C'est mon garçon. »

« Ah, M. Snape », dit une voix, et Severus se retourna pour voir l'idiot de Hunter s'approcher de lui avec un sourire.

« M. Hunter », dit-il en faisant de son mieux pour ne pas montrer son mécontentement.

« Josh m'a informé que vous passeriez le prendre aujourd'hui. »

Pourquoi est-ce qu'il devait sourire autant ? Ça devait faire mal à son visage.

« Je me demande si vous auriez l'amabilité de donner ceci à Harry, à M. Potter », dit Hunter, se corrigeant en tendant une enveloppe à Severus.

« Bien sûr. Bonne journée, M. Hunter », dit Severus, tournant les talons et emportant Josh en bas de la colline.

« Pourquoi tu ne l'aimes pas ? » demanda Josh en se remettant sur ses pieds.

« Qui a dit que je ne l'aimais pas ? » demanda Severus, prenant la main du garçon alors qu'ils s'éloignaient suffisamment de la foule pour pouvoir transplaner.

« Ta tête », dit Josh avec un grognement. « Il est très bien, tu sais. Tout le monde l'aime bien. »

« Eh bien, c'est bien pour tout le monde. »

Josh lui adressa un sourire entendu, mais s'abstint, heureusement, d'insister sur la question. Son fils était trop intelligent pour son propre bien et Severus pensait que lui et Harry vivraient un enfer quand il s'agirait de l'adolescence du garçon.

Ils apparurent chez Harry et Josh franchit la porte d'entrée en trombe, jetant son cartable dans le hall et se débarrassant de son manteau.

« Papa, on est de retour ! », cria-t-il, Severus le suivant et roulant des yeux en ramassant ses affaires. Où que Josh aille, on a toujours l'impression qu'un ouragan le suivait.

« Bonne journée à l'école ? » demanda Harry en sortant de la cuisine, une tasse à la main.

« Oui, pas mal. Nous commençons à étudier les Tudors en histoire et notre devoir est d'écrire une histoire comme si nous vivions à cette époque. Je vais m'y mettre, j'ai déjà plein d'idées ! »

Il fit la moitié du chemin jusqu'à l'escalier puis s'arrêta et regarda Severus par-dessus la rampe. « Tu restes pour le dîner, n'est-ce pas ? » Severus hocha la tête et Josh sourit, en remontant le reste des escaliers.

« Café ? » demanda Harry. « Je viens d'en faire une nouvelle tasse. »

« Non, ça va, merci. »

« Comment ça se fait que tu ne sois pas venu aujourd'hui ? L'atelier était terriblement calme sans tes remarques et tes chuchotements toutes les cinq minutes. »

« J'avais plusieurs choses à faire. »

Lâche. Admets que tu ne peux pas l'affronter et dis-lui pourquoi.

« Oh », dis Harry, l'air perplexe. « Eh bien, c'était étrange sans toi. »

Un sentiment de chaleur se répandit dans le corps de Severus à l'idée qu'il ait pu manquer à Harry. Il sourit et dit : « C'est la preuve qu'on peut s'habituer à tout si on y est exposé assez souvent. ».

Harry ne lui rendit pas son sourire, mais quelque chose s'installa dans ses traits, quelque chose que Severus n'était pas capable de lire. Se souvenant de l'abruti de Hunter de tout à l'heure, il fouilla dans sa poche et lui tendit la lettre en disant : « Ce Hunter m'a donné ça pour toi ».

« Merci », dis Harry, qui la prit et l'ouvrit. Il en parcourt rapidement le contenu, un petit sourire se dessinant au coin de ses yeux.

Il sourit à quelque chose que ce crétin lui a écrit. Bon sang. Je savais qu'il y avait quelque chose entre eux.

« Et qu'est-ce que le charmant M. Hunter a à dire ? » demanda Severus, sentant chaque centimètre de sa peau se hérisser.

Harry leva les yeux vers lui en fronçant les sourcils et ouvrit la bouche pour parler, mais Severus reprit rapidement : « Une proposition de rendez-vous, peut-être ? »

« C'est l'assistant de classe de mon fils », dit Harry, les yeux plissés.

« Et un homme très séduisant de ton âge », dit Severus en levant un sourcil.

« Si tu le trouves si séduisant, alors sors avec lui. Je ne sors pas avec des hommes », dit Harry en se retournant et en traversant le couloir pour aller dans le salon.

Severus le suivit, pas satisfait de la réponse qu'il avait reçue. « Ne sois pas grotesque. Tu veux me faire croire que tu vis comme un moine ? »

Harry le regarda, les bras croisés sur sa poitrine et dits : « Je ne vois pas en quoi cela te regarde ni en quoi cela devrait me concerner ce que tu crois. Je ne sors pas, c'est tout. »

Arrête d'insister, lui dit la voix dans sa tête. Cela ne se terminera pas bien pour toi.

Malheureusement, il n'avait jamais été du genre à suivre les conseils.

« Tu es un homme de 27 ans avec toutes ses facultés, les plaisirs de la chair ne te tentent-ils pas de temps en temps ? » demanda-t-il doucement.

Les yeux de Harry s'illuminèrent et ses joues rougirent. Il aurait été magnifique s'il n'y avait pas eu cette colère sous-jacente qui se dégageait de lui. « Je ne sais rien des "plaisirs de la chair" », dit-il, la voix basse et inégale. « J'ai eu une expérience il y a très longtemps. Ça a été suffisant pour me convaincre que ces choses-là n'étaient pas pour moi. »

Tu le savais, Draco te l'a dit quand tu as appris pour Josh. Pourquoi tu le forces à le dire ?

« Et tu n'as jamais d'offres ? » demanda Severus, entendant la méchanceté dans sa propre voix. Parfois, sa volonté d'autodestruction était trop forte, même pour lui.

« Que j'en reçoive ou non n'a aucune importance. L'idée qu'une autre personne me touche... comme ça... est répugnante. »

« Pour laisser une seule mauvaise expérience... »

« Une seule mauvaise expérience ? » répéta Harry avec incrédulité. « Avoir le cœur arraché par la seule personne que j'ai jamais aimée. D'être traité comme rien de plus qu'un morceau de viande par la personne à qui j'ai tout donné. Tu appelles ça une "mauvaise expérience" ? »

« Harry, je... »

« J'avais confiance en toi ! » cria Harry. « Je te désirais de toutes les manières possibles et tu m'as craché dessus. Tu crois vraiment que je m'ouvrirais à ce genre de souffrance à nouveau ? L'idée d'aller au lit avec une autre personne me rend physiquement malade. Je préférerais encore affronter Voldemort. »

Il fallait que tu pousses. Tu devais entendre qu'il ne voyait pas l'idiot de chasseur pour te sentir mieux et regarde ce que tu as fait.

« Je ne voulais pas... »

« Tu veux voir la lettre ? » demanda Harry, en agitant la lettre que Hunter lui avait donnée. « Elle dit que Josh va recevoir un prix à l'assemblée de vendredi pour avoir réussi tous ses tests d'orthographe ce trimestre. Ça devrait t'intéresser plus que de savoir si je couche ou non avec quelqu'un. »

Harry passa devant lui et appuya la lettre avec force sur sa poitrine. « Je pense que tu ferais mieux de partir maintenant. Je dirai à Josh que tu as dû renoncer au dîner. »


« J'ai besoin d'aide », dit Severus alors qu'il se tenait sur le pas de la porte de la maison de Draco.

« Je l'ai toujours pensé » dit Draco, les bras croisés sur sa poitrine.

« Je peux entrer, s'il te plaît ? » demanda Severus, détestant, une fois de plus, qu'il semble être obligé de recourir à la mendicité.

Draco roula des yeux et s'écarta en disant : « Fait vite, je suis à la moitié de ma thèse et je n'ai pas besoin d'être distrait. »

Severus suivit Draco dans le bureau, le bureau de l'homme étant un amoncellement de notes et de manuels scolaires. « Qu'est-ce que tu as encore fait ? » demanda Draco, son expression implacable alors qu'il s'appuyait contre son bureau, regardant Severus d'un œil critique.

« Je... j'ai fait une erreur... avec Harry », dit Severus, souhaitant pouvoir effacer l'expression de supériorité du visage de Draco.

« Tu me surprends. »

« Je suis sérieux Draco », grogna Severus. « Je l'ai contrarié et j'ai besoin d'aide pour y remédier. »

« Je suis surpris que ça t'intéresse », dit Draco d'un ton acide.

« Bien sûr que ça m'intéresse ! »

« Pourquoi ? » demanda Draco, et Severus se sentit mis au pied du mur.

Il y avait de nombreuses raisons, bien sûr, mais aucune que Severus se sentait capable d'exprimer correctement. De plus, il n'avait pas particulièrement envie de devoir s'expliquer avec Draco, qui, il faut bien le dire, le traitait toujours comme s'il était une sorte de menace.

Il prit une grande inspiration et décida de donner la réponse qui nécessitait le moins d'explications. « Si je ne peux pas maintenir une bonne relation avec Harry, je risque ma relation avec Josh. Il est suffisamment en colère en ce moment pour m'empêcher de le voir. »

« Peut-être que c'est ce que tu mérites. »

Severus soupira. « Peut-être bien, mais ce n'est pas ce que Josh mérite. »

Un sourcil pâle s'arqua et Severus continua, « Quoi que tu puisses penser de moi, tu sais que Josh me veut dans sa vie, que nous avons développé un lien. Je ne veux pas perdre ça. »

« Qu'as-tu fait pour que Harry soit en colère contre toi ? » demanda Draco, son expression se calmant un peu.

C'était une conversation qu'il n'avait pas envie d'avoir, mais quel choix avait-il ? Il était venu demander de l'aide à Draco et sa fierté devait être mise de côté.

« J'ai... insinué qu'il avait une relation avec l'assistante de Josh. »

Les yeux de Draco se rétrécirent et il dit : « C'est grossier, mais pas assez pour justifier une dispute. »

Severus déglutit et dit : « J'ai peut-être poussé le bouchon. Je l'ai peut-être... forcé à admettre qu'il était célibataire. »

« Putain, qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? » demanda Draco, son visage étant une image de dégoût. « Je t'ai dit que Harry n'avait été avec personne depuis toi. Pourquoi diable as-tu eu besoin d'insister ? »

« Je ne sais pas », dit Severus en secouant la tête avec frustration. « Je voulais juste l'entendre dire qu'il ne voyait pas Hunter et... »

« En quoi ça te regarde de savoir qui Harry voit ? » interrogea Draco avec insistance.

« Ce n'est pas... C'est juste que... je n'aimais pas l'idée que lui et Hunter... »

« Putain, tu es jaloux ! » dit Draco avec incrédulité. « Tu es un sacré numéro, tu sais ça ? C'est à cause de toi qu'Harry ne sort pas avec des filles, c'est à cause de toi qu'il n'a fait l'amour qu'une seule fois dans toute sa vie et tu as l'audace de penser que tu peux lui dicter sa vie sociale ? ».

« Je ne dis pas que j'avais raison... »

« Oh, c'est vraiment très fort de ta part, Severus, je dois dire ! »

« Écoute, tu vas m'aider ou pas ? » demanda Severus, sentant son humeur monter.

« Donne-moi une bonne raison de le faire ! » répliqua Draco, tout aussi furieux.

Severus s'arrêta et prit une profonde inspiration, se rappelant qu'il avait tort et que Draco avait le droit d'être en colère contre lui. « Parce que j'ai fait une grave erreur et j'aimerais pouvoir la réparer ».

Draco souffla et se leva du bureau, secouant la tête en disant : « Tu es vraiment incroyable. Qu'est-ce qui t'arrive ? Est-ce qu'il y a un bouton dans ton cerveau qui se déclenche dès que tu commences à te comporter comme un être humain normal ? ».

« Probablement », dit Severus d'un air sombre.

« Après tout ce qui s'est passé, Harry t'a quand même accueilli chez lui, il t'a permis de passer du temps avec Josh et tu lui renvoies ça à la figure. »

« Je suis bien conscient de mes transgressions, Draco — »

« Alors arrête de les faire ! Par les dents de Merlin, je n'ai jamais vu un homme aussi intelligent être aussi stupide. »

Draco se passa une main agitée dans les cheveux et jeta un regard furieux à Severus. Cela semblait être plus de l'exaspération que de la véritable colère cette fois-ci et Severus ressentit une légère pointe d'espoir qu'il ne serait pas mis à la porte.

« Tu sais qu'à part Bill, Harry et Josh sont les deux choses les plus importantes dans ma vie. J'ai juré il y a longtemps de les protéger tous les deux de tout ce que je pourrais. »

« Tu crois qu'ils ont besoin d'être protégés par moi ? » demanda Severus, craignant la réponse.

Il n'eut pas à l'entendre, car la voix de Bill dériva dans le hall, appelant pour voir où était Draco.

« Ah, je pensais bien te trouver ici. C'est... oh... bonjour Severus. »

« Bill », Severus hocha la tête en signe de reconnaissance.

Bill regarda son mari puis Severus et dit, « Je sens que je suis tombé sur quelque chose ici. »

Draco détourna le regard et Severus soupira : « Autant que tu le saches, je suis sûr qu'il te le dira quand je serai parti de toute façon. Harry et moi nous sommes disputés. C'était ma faute. »

« Je vois », dit Bill de sa manière habituelle et mesurée. « Tu espères que Draco serve d'intermédiaire ? »

Severus hocha la tête et Bill observa son mari en disant : « Le feras-tu ? »

« Je n'ai pas encore pris ma décision », dit Draco, le menton incliné avec obstination.

Bill lui adressa un doux sourire et traversa la pièce pour se tenir à côté de lui, posant une main sur la joue de Draco. Severus avait l'impression que c'était un geste trop intime pour en être témoin, mais Bill agit sans gêne.

« Tu ne peux pas protéger Harry de tout », dit doucement Bill. « Il y aura des disputes, ils auront beaucoup de choses à régler, mais tu ne peux pas jouer le rôle de gardien du cœur de Harry. »

De tels propos surprirent Severus, mais il jugea préférable de se taire pendant que Bill parlait calmement à Draco.

« Severus sait que c'était sa faute et il semble qu'il soit ici pour essayer de se racheter. Tu as le pouvoir de faciliter cela. »

« Mais Bill... »

« Je sais que c'est difficile pour toi après toutes ces années, mais Severus est le père de Josh et nous avons pu constater par nous-mêmes que Josh l'adore. »

Le cœur de Severus bondit à cette affirmation, la peur et la fierté se disputant en lui. Bill le regarda par-dessus son épaule, se déplaçant pour se placer face à lui, son bras entourant les épaules de Draco.

« Es-tu prêt à faire les choses correctement, Severus ? » demanda-t-il, et Severus fronça les sourcils.

« Je ne suis pas sûr de ce que tu veux dire ».

« Si tu veux être un élément permanent de la vie de Harry et Josh, alors tu vas devoir commencer à jouer selon leurs conditions. Tu vas devoir mettre ta fierté de côté et vraiment commencer à faire amende honorable pour le passé. Tu dois arrêter de penser que tu as le moindre droit sur la vie privée d'Harry et te concentrer sur le fait d'être le meilleur parent possible pour votre fils. Si d'autres choses doivent arriver... elles arriveront en leur temps. »

Severus ne savait pas trop quoi penser de cette dernière tirade de sagesse, mais même lui ne pouvait pas contester le reste de ce que Bill avait dit. Il avait passé beaucoup trop de temps à ne penser qu'à lui et il devait encore se défaire de cette habitude.

Josh avait besoin de lui et il devait apprendre à être un bon père pour le garçon. Quels que soient ses sentiments personnels, il devait les mettre de côté afin de faire partie de la vie de son fils. Quant à Harry... il était trop troublé par cet homme pour pouvoir réfléchir correctement, mais il devait se rappeler que c'était Harry qui était la partie lésée dans tout ça, pas lui.

« Tu as raison », dit Severus doucement, réalisant à quel point il devait changer. « Vous voulez bien m'aider ? » leur demanda-t-il à tous les deux, regardant Bill déposer un doux baiser sur la tempe de Draco.

Draco le regarda droit dans les yeux et dit : « Seulement si tu promets d'arrêter de tout gâcher ».

« Tu parles comme un vrai Weasley, mon amour », dit Bill avec un petit rire. « Allez, Severus, reste pour le dîner et on verra si on peut arranger tout ça. »


Et voici le huitième chapitre ! Enfin Severus percute ! Je suis ravie !

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A la prochaine !