Coucou tout le monde (faites pas genre, on voit qu'il y a du monde)

Voici le chapitre 8, il y a un changement par rapport au chapitre 8 du tome 1, on l'a coupé en deux ! Et oui, à force de l'étoffer il est devenu trèèèès long, du coup vous aurez l'autre partie dans 2 semaines :)

Merci à Ocey62442 et jdvslxv pour leurs reviews au chapitre précédent :D

Par rapport au wiki, il est en cours de construction, du coup si vous voulez le lien envoyez nous un MP (sauf si vous voulez nous laisser une review pour nous motiver ET nous demander le lien en même temps!). On serait pas contre un peu d'aide pour étoffer le wiki, on a pas mal avancé, mais si vous souhaitez nous aider, faites nous signe et on en discutera :D

Sur ce, Bonne lecture !


- CHAPITRE VIII -

Celles qui rencontraient Pingoo

La nuit était longue et très peu reposante pour Morgane qui avait passé les dernières heures à se retourner, encore et encore, cherchant désespérément le sommeil. L'absence de Kathleen, avec qui elle avait partagé sa chambre pendant un mois, lui faisait bizarre. A la place de la respiration régulière de sa meilleure amie, elle se retrouvait avec quatre souffles différents. Pour ne rien arranger, l'une de ses nouvelles camarades ronflait, ce qui n'aidait pas à trouver le sommeil. Morgane était prête à parier que c'était Alice qui voulait la pousser à bout !

Par ailleurs, la petite blonde était bien obligée de reconnaître qu'elle se sentait seule. Affreusement seule. Et maintenant qu'elle était dans son lit, à réfléchir, elle se rendait compte qu'elle n'allait pas pouvoir s'habituer facilement à cette nouvelle vie ! Les filles de sa maison ne l'appréciaient pas, à part la jeune Lizzie, mais qui sait combien de temps cela prendrait à Alice pour retourner également l'autre blonde contre elle ? Les maraudeurs lui avaient parlé, certes, mais ils n'étaient pas ses amis pour autant. Qu'allait-elle faire si tous les membres de sa promotion finissaient par la détester ?

La nouvelle Gryffondor savait que pour survivre ici, elle allait avoir besoin de l'aide de ses condisciples. Après tout, elle n'avait absolument pas le niveau pour être en septième année. Comment allait-elle pouvoir rattraper ses lacunes, si les autres lions ne l'appréciaient pas suffisamment pour l'épauler ? Kathleen, d'une nature plus studieuse, le pourrait certainement, mais elle ? Penser à son amie lui serra l'estomac, tant elle s'inquiétait pour elle. La pauvre avait eu l'air tellement mal lors de la répartition… pourquoi ce foutu chapeau les avait mis dans des maisons différentes ?! Saloperie !

Elle se roula en boule dans son lit, la gorge nouée. Sa famille lui manquait. Sa vie d'avant n'était peut-être pas aussi… magique que celle qui l'attendait, mais au moins elle savait qu'elle avait ses frères pour discuter avec elle de tout et de rien et ses parents pour lui donner des conseils lorsqu'elle en avait besoin et la soutenir quotidiennement. Elle avait du mal à croire que cela ne faisait qu'un peu plus d'un mois depuis leur dernière rencontre, tant leur absence lui pesait. Ici, elle se sentait seule et perdue. Tout semblait lui faire comprendre qu'elle n'était pas à sa place. Oh, bien évidemment, il y avait Kathleen ! Et heureusement, parce qu'elle ne savait pas ce qu'elle ferait sans elle, mais ce n'était pas pareil…


2 septembre 1976

Lorsque Morgane émergea de son bol, après s'être difficilement traînée jusqu'à la grande salle, elle manqua de recracher ce qu'elle avait dans la bouche et jeta un regard amusé aux maraudeurs, hilares à côté d'elle. C'était donc de ça dont ils parlaient avant d'aller se coucher ! En voyant arriver son amie, plutôt furax vers leur table, la blonde pensa qu'ils n'allaient pas rire longtemps. Ce n'était définitivement pas le genre de blague que Kathleen prenait bien, d'autant plus que la jeune femme n'était pas du tout du matin !

— Vous ! s'écria l'ancienne brunette en arrivant devant la table des griffons, fulminante. Vous trouvez ça drôle, bande de macaques décérébrés ?! Vous vous attaquez aux autres sans raison, comme les abrutis sans cervelle que vous êtes ! Mon Dieu, qu'est-ce-que c'est drôle d'humilier les autres devant toute l'école ! Non mais vous avez quel âge, franchement ? Même Morgane, il y a cinq ans, était plus mature !

— Je sais pas qui doit se sentir le plus insulté, eux ou moi ? demanda Morgane en se mordant la lèvre, amusée par l'apparence de son amie et encore plus par celle des Serpentards qui, pour la plupart, étaient assis à leur table et pestaient contre les Gryffondors, leur faisant même des doigts d'honneur par moments.

Les cheveux rouge et or, ce n'était pas tous les jours que l'on voyait ça. Bien sûr, de son point de vue, c'était amusant, mais en se mettant à sa place, elle savait très bien qu'elle aurait aussi pété un câble, elle serait même probablement en train de leur lancer des assiettes. Sa chevelure était ce qu'elle était, certes, mais personne n'avait le droit d'y toucher !

— Vu ta mentalité de l'époque, ce sont eux qui devraient avoir franchement honte de leur attitude puérile ! siffla Kathleen en se secouant la tête, faisant danser ses cheveux bicolores. Ceci dit, ajouta-t-elle après un profond soupir, en s'installant à côté de son amie, ignorant les regards surpris des Gryffondors, faut avouer que je porte mieux le rouge et or que les autres Serpentards, non ?

Quoi que tu fasses t'es sexy, la rassura Morgane, à sa manière.

Elle lui tapota dans le dos, dans un geste de réconfort, puis se tourna vers les quatre instigateurs du crime commis contre les cheveux des Serpentards.

— Bon, comment on enlève ça ? Demanda-t-elle, jugeant que la plaisanterie avait assez duré.

— Ben, on l'enlève pas, bafouilla timidement Peter. Ça doit partir en fin de journée…

— Il est pas sérieux-là ? Je vais pas garder les cheveux comme ça ! s'outra Kat en le tuant du regard.

— Dis donc, face de pioche, tu rigoles, j'espère ! gronda Morgane en s'approchant de son visage, les yeux plissés.

Elle l'observa déglutir péniblement alors qu'il la fixait, ne sachant pas quoi répondre, son regard allant nerveusement d'elle à Kathleen. Il tourna ensuite ses yeux vers ses amis, comme pour demander du soutien. Ces derniers semblaient cependant aussi ennuyés que lui. Plus personne depuis Evans n'était venu leur demander des comptes à propos de leurs blagues. Et cette dernière ne le faisait plus depuis sa dispute avec Severus Rogue. Morgane soupira puis se recula, comprenant que ces imbéciles ne semblaient pas avoir prévu d'antidote. Elle se tourna alors vers son amie.

Tu sais, ces magazines débiles que j'aime tant et que Miranda m'a donnés cet été ? Lança-t-elle en repensant aux dons faits par leurs collègues serveuses, je suis sûre qu'il y a une potion ou un bidule pour teindre les cheveux, on peut peut-être récupérer ta couleur… Si tu me fais confiance.

Euh… Tu sais que je t'adore mais… Je ne fais absolument pas confiance à ton niveau de sorcellerie, répondit très honnêtement la serpentarde. Mais à part y mettre le feu, je vois pas ce qui pourrait arriver de pire, soupira finalement la jeune fille. Au fait, ajouta-t-elle sérieusement, ça a été comment hier ? Tu n'as pas fait de gaffe à propos de… de gaffe quoi ?

Bah merci, c'est sympa, je te signale que j'ai appris le sort qui fait faire des prouts, toi tu sais pas le faire, que je sache ! Alors, d'accord, tu veux pas l'apprendre, mais je suis certaine qu'il nous sauvera la vie ! Et oui, ça c'est plus ou moins bien passé, Alice est une petite bouffonne et semble bien décidée à monter les autres contre moi, ce qui fait pas plaiz, mais Lizzie -la blonde là-bas- est sympatoche. Et sinon, j'ai juste parlé de Mamie Nova deux secondes… Paix à son âme, débita Morgane sans s'arrêter sous les regards de son amie et du groupe de Gryffondors qui ne comprenaient rien.

Je vois, sourit Kathleen en se doutant que son amie était stressée à cause du groupe des maraudeurs qui la regardaient avec attention. Mais rien d'autre de compromettant que certaines personnes malintentionnées pourraient retourner contre nous ? dit-elle en voulant surtout s'assurer que Morgane, grande bavarde irréfléchie de son état, n'avait rien dit ni fait pour changer le futur.

Pas que je sache, répondit la jeune femme avant de se replonger dans son bol comme si de rien n'était alors que les maraudeurs se lançaient dans une conversation animée portant sur le chevalier du Cadogan, certainement las de les écouter parler français sans pouvoir en comprendre un mot.

Bon, si tu le dis. Au fait, je sais le nom de Monsieur Connard !

Kes'kesai ? s'enquit Morgane en relevant le visage pour regarder en direction de la table des Serpentards, la bouche pleine.

— Rabastan Lestrange, qui m'a presque souhaité la bienvenue. Je dis presque parce que tu vois le genre de personnage que c'est…

Intéressant, intéressant. Et l'armoire à glace qui à l'air d'aimer la vie autant que le shampoing à côté de lui, c'est une fille ou un garçon ? Ou quelqu'un de non-binaire ? C'est peut-être son âme sœur… C'est drôle, j'aurais cru qu'il n'aimait que lui, comme quoi, je me trompe parfois… tous les 10 ans, fit-elle avant de boire le contenu de son verre d'une traite. Tu veux manger un peu ?

Il y a de quoi manger à la française ? demanda la brunette avant d'attraper le croissant que lui lançait son amie. Merci. La boxeuse, je ne sais pas qui c'est, Johanna ne m'a pas répondu quand je lui ai demandé hier, mais vu qu'on a failli se prendre la tête, j'ai pas insisté. C'est qui la brune à côté d'Alice et Frank ?

Marlène McKignion de pain ou je ne sais quoi. Elle a l'air d'elle aussi croire aux débilités d'Alice. Je sais d'ailleurs même pas ce qu'elle s'évertue à dire sur moi, celle-là, répondit-elle en jetant un regard discret dans la direction du groupe de filles de son année, probablement que je vais leur voler la vedette de part ma beauté et mon swag, mais faut pas avoir de cervelle pour ne pas s'en rendre compte alors pourquoi les corrompre ?

McKinnon, hein… Répéta Kathleen le regard dans le vague.

Ah oui, c'est plutôt Marlène McKinnon, t'as raison. Qu'est-ce-qu'il y a ? Demanda Morgane en arrêtant de débiter des théories sans queue ni tête sur ce que pourrait dire ses camarades de dortoir dans son dos.

Si je ne me trompe pas, soupira dans un murmure Kathleen avec un regard discret et rapide en coin vers la camarade de dortoir de Morgane, assise un peu plus loin d'elles en train de rire à une blague qu'avait dû faire Frank, elle sera l'une des premières à partir.

Oh, t'es sûre ? Demanda la gryffondor en blanchissant.

Pas vraiment… La chronologie de cette époque n'est pas très… approfondie. Mais mon inconscient associe son nom à un massacre de sa famille entière, alors…

Morgane la regarda les yeux écarquillés mais ne détourna pas son regard en direction de Marlène pour ne pas attirer de soupçons. Les deux jeunes femmes avaient remarqué que la discussion des fauteurs de troubles les plus célèbres de cette décennie s'était stoppée alors qu'elles avaient commencé à parler de leur camarade. Ils avaient déjà commencé à parler de plus en plus lentement lorsqu'elles avaient prononcé le nom de Rabastan, visiblement avides de ragots même s'ils ne pouvaient pas les comprendre.

Merde alors, souffla-t-elle.

Si je me souviens bien, il doit lui rester un an ou deux après Poudlard, confirma Kat toujours à voix basse, sous-entendant un an à vivre.

Son amie n'ajouta rien, car il n'y avait rien à ajouter, mais elle se sentit soudainement triste. Quelle injustice ! Elles avaient les cartes en main pour changer la fin tragique qui attendait Marlène, et d'autres personnages, mais ne pouvaient pas s'en servir. Et quand bien même elles s'en servaient, ce n'était pas un jeu auquel elles pouvaient se risquer à jouer…

Par chance, le Professeur McGonagall arriva à leur table pour distribuer les emplois du temps à ses élèves, ce qui mit fin à la lourde ambiance qui venait de s'installer entre elles. Elle fut rapidement suivie par le professeur Slughorn, qui vint donner son planning à sa nouvelle élève. Le directeur de Serpentard s'attarda plusieurs longues minutes, interrogeant les deux sœurs, comme pour évaluer leur potentiel social et académique. Il fut toutefois rappelé à l'ordre par la sous-directrice qui lui indiqua la table des vert et argent d'un signe de tête, comme pour lui rappeler qu'il avait encore des emplois du temps à distribuer.

— Tu as quoi comme cours ce matin ? Interrogea la serpentarde, cherchant à comparer leur semaine.

— Potions, et toi ? Répondit son amie en retrouvant son sourire.

— Aussi, on a au moins ça ensemble, ensuite j'ai Histoire de la magie, avec Binns.

— Dur, j'ai botanique moi.

— Je préfère l'histoire au jardinage, rit Kat, c'est pas pour rien que je n'aie pas pris cette matière !

Elles avaient reçu un hibou durant le mois d'août pour leur demander quelles matières elles souhaitaient étudier. N'ayant pas leurs BUSES, elles étaient exceptionnellement autorisées à choisir toutes les matières qui leur feraient envie, avec la condition d'avoir au moins une moyenne de A pour le mois de Décembre. Si elles n'y parvenaient pas, leur cursus s'allégerait aux matières essentielles.

Cette lettre fut la cause d'une grande prise de tête. Les deux amies s'accordèrent sur le fait que les potions, les sortilèges, la défense et la métamorphose étaient essentiels pour survivre. Kathleen, passionnée d'Histoire, choisit évidemment cette matière, tout en ayant conscience que les cours ne seraient pas passionnants en raison du professeur. Elle se fit également le plaisir de s'inscrire au cours d'art magique, ayant toujours adoré dessiner. Morgane, qui aimait les animaux, opta pour Soin aux créatures magiques. Elles firent ensuite des choix pragmatiques.

Elles ne pouvaient pas rattraper trop de cours sans s'épuiser à la tâche ou avoir un retourneur de temps, elles se répartirent donc -à regret- les différents cours. Morgane décida qu'elle se chargerait pour deux de connaître les plantes de ce monde, pour leur éviter un empoisonnement idiot, et prit botanique. Kathleen se sacrifia à étudier les moldus -l'ironie puisque jusqu'à peu, elle en était une-, pour être sûre que l'une d'elles ne mentionne pas, par mégarde, une invention qui n'avait pas encore eu lieu.

Pour déchiffrer l'inscription qu'elles avaient découverte dans la grotte, la petite blonde, qui avait déjà des bases, s'inscrit à l'étude des runes. Kathleen, qui avait choisi des options qui lui demanderaient moins de travail, profiterait de son temps libre pour chercher des informations concernant le voyage dans le temps et dimensionnel à la bibliothèque. Pas qu'elle pensait vraiment découvrir le pourquoi du comment… Mais ça leur donnerait peut-être une piste ?

— J'aime bien mettre mes doigts dans la bouse, c'est bon pour la peau, rit Morgane en ramenant son amie à leur présente conversation. Je blague, ajouta-t-elle en voyant le regard que lui lançait Peter. Aucun humour, ces anglais… Enfin bon, on a encore un bon moment devant nous. On va vite fait s'occuper de tes cheveux et on va en cours ? Quoique le professeur Slughorn fera sûrement une potion pour les Serpentards…

— Oui, affirma Kat en remarquant que leur professeur n'était plus en train de distribuer les emplois du temps ni même à table avec ses collègues. J'imagine que certains membres de ma maison sont déjà allés se plaindre.

Elle lança un regard encore chargé de colère à ceux qui avaient fait ça à ses cheveux.

— Que cela soit clair entre nous, je suis plutôt gentille, que Morgane en soit témoin, mais que je subisse encore une de vos blagues et ça sera œil pour œil, dent pour dent ! Parce que aussi gentille que je sois, je suis aussi très rancunière ! Autrement dit, je vous étriperais et ferais des guirlandes avec vos boyaux ! Vu ?

— Ouais ouais, fit James le menton dans sa main, pas le moins du monde impressionné malgré l'expression peu avenante de la jeune femme. On fera attention, mais c'est bien parce que tu fais partie de la famille de la mascotte-naine de notre maison.

— Excuse-moi ? S'étrangla Morgane qui venait de mettre sa dernière cuillère de porridge dans sa bouche. Tu ne parles pas de ma personne, j'espère ?!

— Je crois bien que si, confirma Kathleen, évite de cracher partout par contre.

Elle regarda James avec un sourire qui inquiéta un peu le Gryffondor, celui qui signifiait « toi mon gars, tu n'aurais jamais dû dire ça et t'imagines pas la merde dans laquelle tu viens de te mettre ».

— Je ne suis pas naine comme tu dis, monsieur cul de bouteille ! Fit-elle en formant des guillemets avec ses doigts lorsqu'elle prononça le mot " naine ". Tu veux probablement que je foute le feu à ton trou d'balle ! Tu vas voir toi, continua-t-elle en plaquant bruyamment ses mains sur la table, à genoux sur le banc. Ne dit-on pas que plus c'est petit, plus c'est hargneux ?

— C'est censé nous faire peur ? Ricana Sirius en la pointant avec son croissant.

— Et bien, demande à Kat ! Lança-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine après avoir écrasé le croissant entre ses doigts, les yeux lançant des éclairs dans la direction du jeune homme, qui affichait un sourire en coin, pas effrayé. Ou à l'autre glandu de Lestrange !

— Je confirme, un chien enragé qui détruit tout sur son passage, affirma cette dernière en insistant inconsciemment sur le mot chien.

Sans doute parce que c'était drôle de constater que sa meilleure amie partageait des points communs avec le maraudeur. Elle sentit soudain le poids lourd d'un regard sur elle. Cherchant qui l'observait, elle remarqua que Lupin la fixait étrangement. Kathleen fronça les sourcils, étonnée. Qu'avait-il ? Il ne pouvait tout de même pas se douter de quelque chose, elles étaient à Poudlard depuis moins d'une journée ! Elle voulait bien reconnaître qu'elles devaient avoir l'air au mieux atypiques ou pire étrange, mais pas à ce point, si ?

— Un problème ? Lui demanda-t-elle franchement en soutenant son regard d'un vert forêt sombre.

— Je préfère le terme tigresse, une majestueuse tigresse traquant sa proie, les cheveux au vent, courant tel un prédateur hyper sexy… Ça sonne mieux, non ? Demanda Morgane qui ne focalisait son attention que sur Sirius et ses insultes.

— Non… Rien, murmura Lupin avant de se tourner vers les autres, pour voir ce que son ami allait répondre.

— Un chaton, ouais. Un petit matou qui ne fait rien du tout à part dormir et jouer avec une pelote de laine.

James regarda comment la conversation avait tourné, éberlué. C'était quoi ces deux drôle de filles ? Morgane semblait prête à se jeter au cou de Sirius – pour l'étrangler, pensa James – ou plutôt pour l'embrasser, ricana intérieurement Kathleen avant de lancer à nouveau un regard vers Remus. Avait-elle fait une gaffe en parlant de chien ? Elle ne le pensait pas… Ça se prêtait à la conversation après tout, non ?

— Ouais, bah tu vois, ma pelote de laine, tu peux te la mettre là où je pense, espèce de petit… Qu'est-ce-qu'il y a ? S'arrêta-t-elle en remarquant enfin que son amie semblait subitement tendue. J'ai dit quelque chose de mal ?

— Non, non, mais on devrait peut-être aller en cours, non ? La grande salle commence à se vider et les cachots ne doivent pas être tout à côté… Répondit Kathleen avec un sourire qui se voulait rassurant, mais toujours préoccupée à l'idée d'avoir merdé sans s'en rendre compte.

Pas faux, acquiesça Morgane, détournant son attention de Sirius pour suivre son amie, son sac sur l'épaule. Alors, c'est quoi le problème ? Me dis pas rien, je te connais par coeur, insista-t-elle alors qu'elles rejoignaient le hall principal.

J'sais pas… Remus a réagi bizarrement lorsque j'ai parlé de chien… Comme s'il était… suspicieux ? Confessa la grande brune à voix basse.

Morgane ouvrit les yeux, surprise par ses propos, n'ayant rien remarqué durant sa dispute avec l'autre maraudeur. Elle haussa toutefois les épaules avant de murmurer à son amie :

T'en fais pas, on est là depuis même pas une journée ! Il sait très bien que l'on ne peut pas savoir quoi que ce soit. Je sais qu'il est observateur et tout, mais c'est pas un devin non plus !

Alors pourquoi il m'a fixé comme ça, juste après ? Lui répondit celle-ci de la même façon avant d'ajouter dans un sourire : sinon… il te plaît, hein ? Sirius…

Parce que tu l'intrigues, il a une tête à aimer les filles mystérieuses, tu vois ? Genre, il y a un challenge, derrière tout ça ! Peut-être qu'il a tout simplement été ébloui par ta beauté, qui ne le serait pas après tout !? Répondit la plus petite des deux en ignorant volontairement la question de son amie.

Morgane ne pouvait pas nier qu'elle trouvait Sirius mignon, elle avait des yeux, et ce pignouf tombait juste dans ses critères de beauté ! Mais il y avait une grande différence entre trouver quelqu'un mignon et l'apprécier en tant que personne. Parce que pour l'instant Sirius Black était aussi chiant que la robe qu'elle avait dû porter à son arrivée à Tintagel ! Heureusement pour lui, il était plus divertissant.

Mais bien sûr, et la marmotte, elle enroule le chocolat dans le papier d'alu ! Plus sérieusement, faut vraiment qu'on soit plus prudentes… On ne sait jamais, regarde ce qui se passe avec Alice ! Et concernant la question à laquelle tu ne sembles pas décidée à répondre, je tiens à te dire qu'à mon avis, il t'aime bien. Je dis pas que tu lui plais, mais ça se voit qu'ils t'ont déjà adopté ! T'en as de la chance …

Si ça se trouve elle le fait, la marmotte, après tout, on a bien des baguettes magiques ! Commença Morgane alors qu'elles quittaient le hall avec un groupe de première année excité et un peu paniqué qui d'après ce qu'ils se disaient avaient cours de métamorphose. Alice est une petite dinde qui est aveuglée par la jalousie. Il vaut mieux ne pas lui parler, parce que oui, je pense qu'elle va tout faire pour savoir des trucs sur nous ! Elle flippe, imagine qu'on lui pique son francki-chou. Mais je suis sûre qu'une fois qu'elle n'aura plus une dent contre nous, elle sera adorable, non ? Réfléchit-elle en tentant de prendre du recul sur la situation. En tout cas, elle a l'air adorable avec tout le monde, sauf avec nous… Et adopté, c'est un bien grand mot, je pense que je suis plus une distraction qu'autre chose, je serais moins intéressante une fois que l'aspect "nouveauté" se sera dissipé, j'en doute pas une seule seconde. Mais ça va, chez les serpentards, tu m'as dit que tu avais manqué de te fritter avec ta nouvelle pote ?

Oh, c'est parce que Johanna ne voulait pas avouer qu'elle en pinçait pour Lestrange. Je l'ai peut-être un peu provoquée, je dois l'avouer... C'est pas mon genre, mais elle m'a énervé à nier quelque chose d'évident et tu as une mauvaise influence sur moi !

Une mauvaise influence ? Arrête, on me la fait pas à moi, quand tu veux savoir quelque chose ou quand on te ment, t'es prête à n'importe quoi ! Je suis sûre que c'est pour ça que tu as fini chez les Serpy ! C'est que tu peux être sournoise, tu sais ?

Kathleen esquissa une grimace. Elle était curieuse et déterminée, ce n'était pas un mal, si ? Avec les années, elle avait pris l'habitude qu'on lui confesse naturellement les choses, car elle mettait les autres en confiance. Alors, lorsqu'on lui dissimulait quelque chose… C'est vrai qu'elle avait tendance à trouver un moyen de savoir.

Au fait, est-ce que tu sais où on va, là ? Parce que j'ai pas l'impression qu'on prend le bon chemin ! Fit-elle soudain remarquer.

Morgane regarda autour d'elle, certaine que le couloir vide d'élèves dans lequel elles se trouvaient ne menait pas vers la classe du professeur Slughorn.

Et merde, jura-t-elle. Je ne sais pas du tout où on est et ça craint à mort…

Comment passer inaperçues by Mo et KitKat, leçon n°1 « se perdre et arriver en retard en cours » : check ! Ricana nerveusement Kathleen.

— Un problème ? lança une voix derrière elles, les prenant par surprise.

Les deux jeunes femmes se retournèrent d'un mouvement brusque et aperçurent le professeur Dumbledore, un peu plus loin derrière elles. Les deux jeunes femmes se regardent aussi discrètement que possible. Avec leur chance, il était évident que ce serait le directeur et pas simplement un fantôme ou le personnage d'une des peintures accrochées au mur qui leur viendrait en aide. A moins qu'elles ne se trouvent sur la route de son bureau, s'en était presque louche. Est-ce qu'il les surveillait ? … Non, le sorcier le plus influent du Royaume-Uni avait sans doute autre chose à foutre que de suivre deux ados dans les couloirs du château !

— Bonjour Professeur Dumbledore, répondirent-elles, machinalement.

— En fait, on est perdu, ajouta Kathleen, penaude.

Dumbledore eut l'air amusé, mais absolument pas surpris et leur demanda où elles devaient se rendre.

— Potions. On a cours de potions ! On sait que c'est dans les cachots, mais... où sont les cachots ? Demanda rapidement Morgane, mal à l'aise.

— Pingoo, répondit Dumbledore.

Les deux jeunes filles se regardèrent à nouveau, perplexes, mais avec une forte envie de rire tout de même. Elles entendirent le bruit caractéristique de l'arrivée d'un elfe et comprirent alors l'intention du directeur.

— Pingoo, accompagne ces deux jeunes filles aux cachots, s'il te plaît.

Morgane regarda l'elfe de maison d'un air émerveillé. Elles n'avaient encore jamais vu d'elfes de maison ! Celui-ci était assez différent de ce qu'elle s'était imaginé, cela dit. Il avait la peau rosée et portait un combi-short avec un crop top par-dessus. Pourquoi pas, après tout.

— Regarde, regarde, regarde ! Fit-elle en sautillant sur place.

— Je l'ai vu, Mo, je ne suis pas aveugle, soupira Kat que son amie fatiguait un peu parfois par son exubérance. Merci professeur, nous allons y aller, nous devons déjà être en retard.

— Merci beaucoup ! Ajouta la blonde avant de suivre l'elfe de maison d'un pas rapide.

— Je dois juste vous informer que, d'ici la fin de la semaine, vous serez toutes deux attribuées à un tuteur ou une tutrice pour vous aider avec vos devoirs ou votre possible retard, lança le directeur alors que les fausses sœurs avaient commencé à partir, personne ne souhaite que vous échouiez à vos ASPICS. Sur ce, bienvenue à Poudlard, Mesdemoiselles.

Les deux jeunes filles se regardèrent avant de reprendre leur route, sans oublier de remercier à nouveau le directeur de l'école pour ce qu'il faisait pour elles. Par chance, elles n'étaient en fait pas si loin de leur salle de classe. Une fois devant la porte, l'elfe les salua très poliment et repartit par magie, probablement vers les cuisines ou peut-être vers l'un des dortoirs pour y mettre de l'ordre après la nuit. Morgane frappa à la porte après avoir perdu à pierre-papier-ciseau et l'ouvrit lorsqu'elle entendit la voix du professeur l'y autorisant.