Chapitre 8 : La marque de Malfoy

Harry gémit. Draco le secouait mais il était sûr que ce n'était pas encore l'heure de se lever. Il venait à peine de s'endormir.

-Potter, on frappe à ta porte ! chuchotait Malfoy d'un ton exaspéré.

Harry ouvrit un œil et marmonna un « quoi ? » inintelligible. Il entendit Malfoy soupirer, se lever et chercher ses habits. Le fait qu'il était probablement en train de louper le blond se promenant nu dans sa chambre, couplé à de nouveaux coups sourds venant du couloir le réveillèrent complètement.

-Merde, il est quelle heure ?

-Trois heures du matin, siffla Malfoy tout en enfilant son caleçon.

Harry regarda ses fabuleuses fesses disparaître sous le vêtement avec une pointe de regret. Malfoy fut habillé bien avant lui et il eut même le temps de revêtir la cape d'invisibilité alors que Harry cherchait encore son débardeur. Volant de nulle part, l'habit atterrit soudainement sur sa tête.

-... merci.

Un ricanement lui répondit.

La concierge de l'école se tenait sur le seuil, réussissant à avoir l'air à la fois déterminée et gênée. Derrière elle se trouvaient O'Flaherty et Leto, sans airs particuliers eux. Harry soupira.

-Laissez-moi deviner Madame Lefèvre, dit Harry alors que la Française bafouillait des excuses pour l'avoir réveillé. Vous les avez trouvés dehors.

Il ne sut pas si elle avait réellement compris ce qu'il disait mais elle hocha tout de même fermement la tête.

-Je blablabla près blablablabla blabla Abraxans, répondit-elle dans un français bien trop rapide, en lorgnant les deux garçons d'un air sévère.

Abraxans, le mot était le même dans les deux langues. Mais à part le whisky pur malt qu'on donnait aux grands chevaux ailés, Harry ne voyait pas ce qui aurait pu attirer ces deux-là vers les écuries. Il les examina plus attentivement. Ils ne semblaient pas saouls, c'était déjà ça. Ce qui lui plaisait moins par contre, c'est qu'ils ne semblaient pas non plus éprouver le moindre remord.

Et sous la cape Malfoy devait être ravi de se trouver aux premières loges. Mais c'était de sa faute aussi, ça faisait plusieurs nuits que Harry ne pensait plus à faire patrouiller son Patronus parce que toute son attention était focalisée sur le blond.

-Bon sang, je n'arrive pas à croire que vous ayez violé le couvre feu ! s'écria-t-il, histoire de donner l'impression qu'il était véritablement choqué par leur attitude.

Mais malheureusement ça ne l'étonnait pas de ces deux-là.

-Si ça peut vous consoler, avec O'Flaherty le couvre feu n'a pas dû sentir grand-chose, commenta Leto en haussant les épaules.

-C'est marrant, ce n'est pas ce qu'en dit ta mère, répondit le rouquin sur le même ton calme.

Puis les deux adolescents dégainèrent leur baguette en même temps, se fixant furieusement. La concierge poussa un petit cri.

-Oh bon sang, grogna Harry, baissez-moi ces baguettes immédiatement !

O'Flaherty risqua un coup d'œil vers lui et dut enfin se rendre compte qu'il dépassait les bornes car il rangea immédiatement sa baguette. Ophiuchus l'imita avec moins d'empressement.

-Monsieur Leto, susurra Harry, veuillez traduire à Madame Lefèvre que je la remercie de vous avoir amenés et que je m'occupe de tout à présent. Elle peut aller se coucher. Et en passant, vous feriez bien aussi de lui présenter vos excuses.

Le Serpentard s'exécuta dans un français hésitant, mais ceci dit, meilleur que celui de Harry. La sorcière se tourna vers lui en hochant la tête en signe d'accord et s'éloigna après lui avoir souhaité une bonne nuit.

Harry sentit alors quelque chose frôler sa hanche droite et il sursauta légèrement.

Draco se trouvait juste derrière lui à présent. Le brun fut pris de l'envie ridicule de s'appuyer contre son torse et de fermer les yeux. Deux mois qu'ils couchaient ensemble et Harry éprouvait toujours ce besoin de constamment le toucher. Ça avait même plutôt empiré, s'il devait être honnête.

«-Votre but dans la vie, Monsieur Potter ?

-Tripoter Draco Malfoy, bien sûr ! »

-Je suppose que vous voulez une explication, annonça calmement Leto, le sortant de ses pensées infestées par un blond aux yeux gris.

-Je vous savais judicieux Monsieur Leto, mais là c'est vraiment frappant ! s'extasia exagérément Harry.

Le Serpentard pâlit légèrement, O'Flaherty ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Que Leto se fasse rabrouer devait suffire à son bonheur à celui-là.

-Monsieur O'Flaherty, reprit Harry sèchement, au lieu de sourire bêtement, je vous conseille de trouver une bonne raison qui puisse m'empêcher de vous renvoyez tous les deux immédiatement à Poudlard. Oh ! Et le fait que vous soyez le champion de l'école n'a aucune espèce d'importance. J'ai déjà dû en changer une fois, je ne suis plus à ça près. Tâchez donc de trouver autre chose et d'être convaincant.

Cette fois ils étaient aussi livides l'un que l'autre. Mais ça ne dura pas longtemps, Harry s'appuya négligemment contre le chambranle de la porte et croisa les bras. Reprenant des couleurs, Leto détourna subitement les yeux sur le sol. Devnet s'en rendit compte et darda sur Harry un regard agacé.

-Je n'ai pas toute la nuit, Monsieur O'Flaherty, rappela-t-il, se demandant quelle mouche venait de les piquer.

Il n'avait pas le souvenir d'avoir été aussi inconstant durant son adolescence.

-Hier en début de soirée, j'étais en train de voler au-dessus de l'Académie quand j'ai vu le professeur Malfoy se diriger vers les écuries en compagnie de Petersen, alors je les ai suivis de haut. Ils avaient l'air de vouloir se faire discrets, je me suis dit que ça avait sûrement un rapport avec la seconde épreuve. J'avais raison.

Les yeux de O'Flaherty brillaient à présent, il était fier de son petit effet. La colère de Harry retomba comme un soufflé. Il crut entendre Malfoy retenir sa respiration derrière lui.

-C'est pour ça que tu étais là bas ? s'étonna Leto.

Le rouquin lança un regard dédaigneux au Serpentard.

-Bien sûr, pas pour faire une course de cheval ! J'avais décidé d'y retourner seul ce soir mais il a fallu que tu me suives et que tu viennes fourrer ton nez dans mes affaires comme le méprisable serpent que tu es.

-Je voulais savoir ce que tu manigançais, siffla Leto. Et tu n'as rien eu de discret en quittant la chambre. Tu m'aurais envoyé une invitation que l'effet aurait été le même !

-Pauvre type, je...

-Et qu'avez-vous découvert ? demanda Harry, coupant court cette énième dispute.

-Ce soir pas grand chose, grommela le rouquin en fusillant du regard l'autre garçon, la concierge nous a attrapés avant que j'atteigne les marais. On se demande à cause de qui !

-Tu es celui qui a commencé à m'insulter, rappela Leto.

-Et toi tu es ce...

-Quels marais ? s'interposa de nouveau Harry qui commençait doucement à perdre patience. Il n'y en a aucun ici.

-Ils les ont camouflés à l'aide d'un puissant sortilège, j'ai vu le professeur Malfoy le défaire pour les montrer à Petersen.

Harry jubilait intérieurement, Malfoy devait probablement être en train de grincer des dents en maudissant O'Flaherty par la force de sa pensée. Mais même si le brun s'amusait beaucoup de la situation, il s'obligea à garder un air sévère.

-Vous auriez dû me prévenir et non pas sortir de l'école au milieu de la nuit, dit-il sèchement. C'était de l'inconscience ! Je sais qu'à ce niveau-là Monsieur O'Flaherty est irrécupérable mais je m'attendais à mieux de votre part Monsieur Leto.

Harry savait que c'était injuste de tout mettre sur le dos du Serpentard mais il savait aussi que c'était le seul des deux qui serait touché par le reproche. O'Flaherty prenait probablement le fait d'être inconscient comme un compliment.

Et en effet le Serpentard serra les poings et se mordit les lèvres. Harry avait presque envie de lui ébouriffer les cheveux pour le dérider un peu.

-Allez vous coucher, soupira-t-il d'un ton radouci. Vous vous en sortez bien pour cette fois mais la prochaine nuit que vous passez en dehors de votre chambre, c'est un aller direct pour Poudlard, c'est bien compris ?

Les deux adolescents grommelèrent un « oui » peu enthousiasme, se bousculèrent sans faire exprès, s'insultèrent entre leurs dents - Harry fit semblant de n'avoir rien entendu - avant de se diriger vers leur chambre.

Il fut ramené dans la sienne parce qu'on le tira en arrière par son débardeur. La porte se referma brusquement et Malfoy apparut soudainement devant lui.

-Je n'arrive pas à croire que tu ne punisses même pas ce fouineur d'Irlandais ! siffla immédiatement le blond dont les cheveux étaient décoiffés à cause de la cape.

Harry ne put s'empêcher de sourire ce qui sembla encore plus agacer l'ancien Serpentard.

-Il a trouvé le lieu de la seconde épreuve, je ne pouvais décemment pas le punir. Et je croyais que tu n'aimais pas que je sois trop dur avec mes élèves … ou alors ça ne marche qu'avec les Serpentards.

-Si tu parles de Leto, tu n'as pas été très tendre avec lui. Ce gamin a le béguin pour toi et la seule chose que tu trouves à faire, c'est de le rabaisser plus bas que terre !

Harry cligna des yeux.

-Il a quoi ?

Malfoy poussa un soupire excédé.

-Ne me dis pas que tu n'as pas remarqué ? ... Bon sang, bien sûr que tu n'as pas remarqué, grogna-t-il.

-Mais je … je suis un homme et je suis tellement plus âgé !

Harry tombait des nues mais Malfoy avait l'air terriblement sérieux. Et s'il savait une chose sur le blond, c'était qu'il était plutôt doué pour cerner les gens. C'était d'ailleurs pour ça qu'il parvenait à vous mettre plus bas que terre en quelques mots bien choisis. Bon sang, si Ophiuchus était homosexuel, peut-être que Harry allait devoir en discuter avec lui. Est-ce que les profs devaient parler de ces choses-là avec les étudiants ? Harry secoua la tête. Non c'étaient aux parents de le faire … du moins il l'espérait. Il ne se sentait capable de parler de sexualité avec aucun des jeunes de sa classe. D'ailleurs, ces gamins en savaient probablement plus que lui.

-Neuf ans de plus, Potter. Ce n'est rien.

-Je suis son professeur ! argumenta encore Harry.

Malfoy eut un léger sourire. Le voir désemparé semblait l'amuser.

-Je peux le comprendre, répondit-il doucement, j'étais pareil à son âge.

Harry ouvrit de grands yeux horrifiés.

-Tu avais le béguin pour un prof !?

-Potter...

Le brun eu un hoquet choqué avant d'attraper Malfoy par les épaules.

-Oh merde, pas Snape tout de même !

Malfoy se dégagea d'un geste agacé.

-Non crétin ! J'étais comme Leto en ce qui concerne son attraction pour les héros.

Malfoy détourna les yeux. Harry ne comprit pas immédiatement le sens de ses paroles mais quand il le fit, il sentit son pouls s'accélérer.

-Pardon ? souffla-t-il.

Les yeux gris revinrent sur lui. Froids et menaçants. Puis Malfoy se détourna pour ramasser la cape d'invisibilité.

-Mais si ça peut te rassurer, éluda-t-il d'un ton détaché tout en posant la cape sur une chaise, je ne crois pas que les sentiments du jeune Leto soient très profonds. Il semble bien plus occupé à haïr O'Flaherty. Une telle obsession cache quelque chose.

Harry n'en avait soudainement plus rien à faire de Leto et O'Flaherty.

-Tu me détestais, rappela-t-il sans oser s'approcher. Bon sang, on passait notre temps à se faire du mal !

Cette fois Malfoy ne lui fit pas l'affront de ne pas avoir compris, il se tourna vers lui, un sourire arrogant sur les lèvres.

-La haine et le désir ne sont pas incompatibles, déclara-t-il d'une voix traînante.

La haine ... ça lui rappela ce que Malfoy venait de dire sur Leto. Comme quoi, il semblait bien trop occupé à haïr O'Flaherty et qu'une telle obsession cachait quelque chose. Et parce que ça pouvait très bien se référer à eux, ça lui remémora aussi une autre discussion, moins récente...

-Le gamin dont tu m'as dit être obsédé dès la puberté … C'était moi, n'est-ce pas ?

Il fallait que ça soit lui. Harry ne supporterait pas d'entendre le nom d'un autre. Malfoy le fixa sans broncher avant de hausser les épaules.

-Quelle importance ? répondit-il.

Cette fois Harry s'approcha de lui.

-Je veux que ce soit moi, le prévint-il dangereusement.

Malfoy l'attrapa brusquement par la nuque.

-Rien à battre de ce que tu veux, grogna-t-il en montrant presque les dents.

Harry se mit à sourire. Bon sang, il aimait quand Malfoy perdait patience. Il essaya de l'embrasser mais le blond recula sa tête.

-C'était moi, affirma Harry. Dès que tu as été en âge de le faire, tu te branlais en pensant à moi, n'est-ce pas ?

La pression sur sa nuque se fit plus forte mais les yeux de Malfoy étaient assombris par le désir. Harry parvint à l'attraper par les hanches et le ramener contre lui. Il poussa un soupir de contentement en sentant son érection contre sa cuisse.

Malfoy dégrafa rapidement son jean et glissa sa main à l'intérieur. Harry ferma les yeux en gémissant, se félicitant de ne pas avoir pris le temps de mettre de sous-vêtements. Son corps se tendit immédiatement en direction des mains pâles et c'était effrayant cette frénésie qui s'emparait à nouveau de lui.

Il fit l'amour à Malfoy rapidement et sans douceur contre le bureau parce qu'il pensait qu'il pourrait mourir s'ils ne s'unissaient pas tout de suite. Il avait tellement besoin de cet homme que ça l'étouffait. Et Draco semblait dans le même état que lui. Aussi désemparé que lui.

« Oh mon dieu, réalisa Harry quand il s'affala finalement sur le torse moite et frissonnant du blond, je suis amoureux de lui ! »

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« On ne t'a jamais dit que c'était plutôt discourtois de sortir en douce d'un lit … Surtout pour aller fouiner autour de la seconde épreuve.

Harry se crispa et fourra ses mains nues dans ses poches. Il n'avait pas voulu prendre les gants que Malfoy lui avait offerts pour Noël. Pourtant il avait pris l'habitude de les enfiler dès qu'il sortait et même s'il ne faisait pas spécialement froid.

Son ancienne excuse : « Ils étaient tellement confortables ! »

Mais maintenant il avait enfin ouvert les yeux. Ça n'avait rien à voir avec la foutue texture des gants s'il aimait les porter, c'était parce qu'ils venaient de lui.

« Bordel, comment ai-je pu devenir aussi ridicule ?! »

Il avait eu besoin de prendre l'air. De sortir de ce lit où dormait Malfoy. Il ne s'était pas lavé pour ne pas le réveiller mais il savait qu'il avait encore son odeur partout sur lui et c'était grotesque de ne pas avoir pris les putains de gants si au final il avait encore Draco partout sur sa peau.

Il ne s'était pas attendu à ce que l'ancien Serpentard se réveille et encore moins à ce qu'il le suive. Il avait bêtement espéré pouvoir faire le point seul et juguler l'angoisse qui le prenait aux tripes. Mais Malfoy se tenait devant lui, un horripilant petit sourire narquois sur les lèvres. Il ne semblait plus aussi furieux que Harry touche du doigt la seconde épreuve.

Le blond était toujours plus détendu après avoir baisé.

Bon sang, penser à Malfoy prenant son pied n'était pas une bonne idée pour garder de la distance !

-Comment as-tu su pour la seconde épreuve ? demanda finalement Harry après s'être raclé la gorge.

Il fit un geste vague de la tête en direction de la barrière magique qui cachait les marais.

Voilà, c'était une bonne idée de se concentrer sur la seconde épreuve. Il se trouvait en face d'une sorte de magie répulsive associée à une illusion. De loin, cette partie de l'Académie montrait simplement une vaste prairie où pendant la journée paissaient des faux Abraxans. Mais le sort de répulsion faisait se détourner les sorciers qui auraient voulu voir de plus près.

-Quand je cherchais à connaître la première épreuve, j'ai emprunté un plan de l'école, répondit Malfoy, sauf qu'il n'y en avait plus qu'un, un vieux plan apparemment obsolète où se situaient des marais. J'ai donc fait d'autres recherches et il se trouve que dans les années 30, on a supprimé ces marais après plusieurs accidents dont un qui a coûté la vie à une élève.

Harry se mordit la lèvre inférieure, c'était lui qui avait pris tous les plans qu'il jugeait intéressants pour ne pas que Malfoy s'en serve. Encore une brillante idée apparemment.

-Sauf qu'ils n'ont pas été supprimés, comprit le brun, ils ont juste été camouflés.

Les yeux de Malfoy brillèrent comme s'il était satisfait que Harry ait vu juste. L'ancien Gryffondor se renfrogna. Pas étonnant que ce type soit un bon professeur, un tel regard donnait envie de trouver à chaque fois la bonne réponse.

-Oui, à mon avis ils ne sont pas parvenus à les détruire, reprit Malfoy en soufflant sur ses mains pour les réchauffer - il n'avait pas pris de gants lui non plus -. Je n'en étais pas encore sûr après la première épreuve mais j'ai comparé un plan récent avec le mien et le pré qu'ils ont inventé est beaucoup plus petit que ce qu'il aurait dû être. Comme la forêt, les marais s'étendent sur des hectares. Leur illusion n'est pas aussi grande.

-Tu as eu de la chance, c'est tout, grogna Harry, refusant d'admettre que le blond s'était bien débrouillé.

-C'est sûr que j'aurais pu laisser Merle me tripoter pour avoir des informations, lâcha Malfoy d'un ton neutre, mais cette technique était déjà prise.

Harry lui lança un regard agacé.

-Guy ne m'a pas touché, siffla-t-il en traversant la barrière magique.

L'instant d'après il se retrouvait dans les marais. Il regarda derrière lui. De l'autre côté, Malfoy était en train de boire une potion. Cinq secondes plus tard, il avait traversé lui aussi. Harry grogna et commença à marcher. Des sortes de balises avaient étés installées. Il s'agissait sans aucun doute du lieu de la seconde épreuve.

-Potter, cet endroit n'est pas sain, annonça Malfoy derrière lui. Il vaudrait mieux faire demi-tour.

-Laisse-moi deviner, ricana Harry sans se soucier de ses recommandations. Quand tu es allé en Angleterre soit-disant pour voir les corps des victimes, tu en as profité pour acheter un lot de potions anti-répulsion pour pouvoir traverser la barrière d'illusion.

Malfoy leva les yeux vers lui, marchant à la même allure rapide. Une mèche blonde tombait sur son front et il souffla dessus, un peu agacé.

-Tu insinues qu'aider nos valeureux Aurors était pour moi simplement une bonne excuse pour pouvoir ensuite faire un petit tour dans l'Allée des Embrumes ? s'étonna-il.

-Disons que je sais à présent pourquoi tu semblais si prompt à aider la justice. J'ai bêtement cru que tu te sentais concerné par ces crimes affreux, voire que tu t'inquiétais pour moi.

Malfoy le fixa, visiblement écœuré.

-Ne change surtout pas l'opinion que tu as de moi, Potter. C'est tellement plus facile de prétendre que je suis un connard, n'est ce pas ? Après tout, pourquoi t'aurais-je suivi ce soir alors que je sais pertinemment qu'on cherche à te tuer ?

-Pour m'empêcher de voir les marais, siffla Harry de plus en plus mal à l'aise. Ne me fais pas croire que tu es là pour m'aider en cas d'attaque. Tu ne sais même plus exécuter un sortilège basique.

Malfoy sortit brusquement sa baguette et Harry en fit autant. Ils se firent face sans se lâcher des yeux.

-Eh bien quoi, tu veux vraiment te battre contre moi ? se moqua le brun. La dernière fois ça a duré trois secondes et tu as fini à l'infirmerie.

Peut-être que s'il poussait le blond à bout, alors ce dernier ne voudrait plus rien avoir à faire avec lui … Peut-être que c'était ça la solution ? De toute façon, Malfoy le lâcherait bien assez tôt, ce n'était qu'une question de temps. Harry savait qu'il ne se satisferait jamais d'une relation avec lui. Bon sang comment pourrait-il rester avec un mec qui était effrayé à l'idée de se faire mettre ? Malfoy entre tous! Harry avait bien fait quelques allusions - de vagues et timides allusions – à ce sujet mais il n'avait jamais vraiment dit au blond le fond de sa pensée. Il avait envie de Malfoy, de l'avoir en lui, sauf qu' il était perdu et qu'il avait peur. Lui donner aussi ça de lui le rendait presque malade d'appréhension.

« Il va se lasser, il va m'abandonner au final et moi je trouve encore le moyen de tomber amoureux de ce connard ! »

-J'ai entendu du bruit, grinça Malfoy entre ses dents sans se soucier de l'état d'esprit de plus en plus confus de Harry. Les marais sont en général infestés de bestioles. Des goules et des Ombres des Marais par exemple.

Harry frissonna en se rappelant ses cours de Défense Contre les Force du Mal. Les Ombres des Marais étaient de la même famille que les Epouvantards, en plus méchants. Les Epouvantards se trouvaient dans les vieux placards ou sous les lits. Les Ombres chassaient en extérieur et en groupe, dans les endroits isolés et glauques. Et il ne suffisait malheureusement pas de rire pour les éloigner. L'ancien Gryffondor inspira à pleins poumons. Il se moquait du danger, il voulait juste blesser Malfoy pour le punir de venir mettre le chaos dans sa vie tranquille et bien réglée.

-Noooon, des Ombres des Marais dans un marais, sans déconner ? railla-t-il. Et pourquoi pointes-tu ta baguette sur moi alors ?

-Parce que tu n'es pas dans ton état normal … moi non plus … je me sens ..., Malfoy secoua la tête, on devrait rebrousser chemin.

-Putain de lâche, gronda Harry, j'attends juste que tu te pisses dessus et après je continuerai tout seul.

Il se sentait de plus en plus énervé et il ne comprenait pas pourquoi, mais il lui fallait pousser Malfoy à bout. Il avait envie d'en découdre une fois pour toutes. Il crut qu'il n'avait pas encore fait mouche, mais un éclat glacé passa dans les yeux gris.

Harry resserra sa prise sur sa baguette en souriant, c'était pour bientôt.

-Tu me fais perdre mon temps, continua-t-il impitoyablement. Même un Cracmol vaut mieux que toi. Lui au moins ne se vautre pas dans la Magie Noire comme une chienne en chaleur.

Harry essaya de bondir en arrière quand Malfoy attrapa son poignet mais il ne fut pas assez rapide. Une lueur sauvage animait le regard gris et il se léchait les lèvres. Harry frissonna, un peu étonné par l'ampleur du désir qu'il ressentait malgré tout.

-La seule chienne en chaleur c'est toi Potter, sourit Malfoy comprenant ce qui lui arrivait. A présent, le Cracmol va te donner une leçon de magie.

Harry l'entendit prononcer un sortilège et une douleur aiguë le traversa à l'endroit où Malfoy tenait son bras. Furieux, il lança un expulso et le connard se retrouva sur les fesses, trois mètres plus loin. Malfoy ne prit pas le temps de se relever et cria un nouveau sortilège, Harry l'évita en bondissant sur le côté mais il n'eut pas le temps de mettre une barrière. Le troisième sort toucha sa jambe et il hurla de rage et de douleur.

Il répliqua et Malfoy fut touché aussi mais il ne tomba pas. Ça laissa cependant à Harry le temps d'ériger une barrière. Il fit brièvement le compte de ses blessures. Son poignet gauche était rouge mais ça semblait aller. Sa jambe l'inquiétait plus, la blessure le lançait et il sentait le sang imbiber son pantalon.

Malfoy lançait ses sorts sans ralentir l'allure, il souriait toujours. Sa façon d'enchaîner les sortilèges ressemblait presque à une chorégraphie et contrairement à Harry il ne cherchait pas à se protéger.

« Parce qu'il ne peut pas... »

Se souvenir de ça fit à Harry l'effet d'une douche froide. Il allait vraiment finir par lui faire mal. Malfoy avait du sang sur le visage et ça ne lui plaisait pas autant que ce qu'il avait imaginé. Au contraire ...

« Merlin, qu'est-ce que je suis en train de faire ? »

Qu'avait dit Malfoy déjà ? « Tu n'es pas dans ton état normal et moi non plus. »

Il avait sans doute raison depuis le début. Harry regarda autour de lui. D'étranges vapeurs verdâtres s'élevaient autour d'eux, il n'y en avait pas autant tout à l'heure.

Ce n'étaient pas des goules ou des Ombres dont ils auraient dû s'inquiéter. C'était de l'air. L'atmosphère des marais était en train de les rendre cinglés. Mais la barrière magique de Harry semblait le protéger de ça aussi, c'était pour ça qu'il était revenu à la raison.

-Et c'est moi le lâche ?! cria Malfoy entre deux sortilèges. Ta barrière ne tiendra pas éternellement Potter ! Allez viens et prends-le comme un homme !

Harry lui lança un premier Stupéfix que l'ancien Serpentard fit dévier à l'aide d'un de ses propres sorts.

-Stupéfix !? Le blond semblait outré à présent. Pourquoi veux-tu me stupéfier bon sang, Potter ? Je t'assure que me baiser si je suis dans l'incapacité de bouger ne sera pas très intéressant.

L'ancien Gryffondor grimaça, parfois Malfoy avait vraiment des idées tordues.

-Après tout, pour toi, je ne suis bon qu'à me faire troncher, n'est-ce pas ? cracha Malfoy.

-C'est faux ! s'écria Harry avec un peu trop de virulence.

Il profita de l'instant d'étonnement de Draco pour jeter un autre Stupéfix. Celui-là fut le bon. Malfoy tomba à la renverse, avant de rouler dans de l'eau stagnante. Harry se précipita vers lui pour lui éviter la noyade. Le sortir de la vase ne fut pas facile. Malfoy allait probablement le tuer dès qu'il se rendrait compte de l'état de ses habits et pire encore de celui de ses cheveux.

-Bordel, grinça Harry le souffle court tout en traînant Malfoy par les aisselles pour l'éloigner de la mare.

Quelque chose fit onduler la surface de l'eau verdâtre alors Harry pressa le pas. Il y avait quelques arbres pourris qui brûlaient à cause des sortilèges de Malfoy mais ils offraient une lumière et une chaleur bienvenues, surtout maintenant qu'ils étaient trempés.

Il ne s'inquiéta pas que le feu puisse prendre de l'ampleur. Si on avait déjà essayé de faire disparaître ces marais, on avait probablement tenté de les enflammer et ça avait été un échec. Ce qui l'inquiétait plus était que le feu s'éteigne vite et que toutes les créatures que la lumière et le bruit avaient dû attirer rappliquent.

Comme pour Poudlard, on ne pouvait pas transplaner à l'intérieur de l'Académie mais il pouvait toujours faire léviter Malfoy et les sortir tous les deux de là. Rapidement si possible. Ce plan en tête, Harry prit le chemin du retour, le corps de Malfoy flottant devant lui - il allait détester ça aussi quand il l'apprendrait -.

Ça lui prit un bon quart d'heure pour sortir des marais mais il ne rencontra aucun obstacle. Ils allaient devoir rentrer avant que BeauxBâtons ne se réveille. Le soleil n'allait plus tarder à faire son apparition. Harry fit glisser la baguette de Malfoy dans son manteau et regarda en soupirant le visage pâle. Sa blessure ne semblait pas grave, l'arcade sourcilière avait été touchée, du coup elle avait pas mal saigné. Mais savoir qu'il était celui qui avait fait ça avait transformé son estomac en chape de plomb.

Il referma la blessure à l'aide d'un sortilège et voulut nettoyer le sang du visage de Malfoy mais le Stupéfix cessa de faire effet à ce moment-là et les yeux gris papillonnèrent. Harry s'éloigna rapidement. Il vit Malfoy chercher frénétiquement sa baguette puis se relever lentement, un sourire mauvais sur les lèvres.

-Tu crois que j'ai besoin d'une baguette pour te faire ta fête ? murmura-t-il entre ses dents.

-Ecoute Malfoy, respire à fond ! ordonna Harry d'un ton qu'il voulait apaisant.

Mais le blond ne l'écouta pas, il passa sa main sur son visage maculé de sang et de boue avant de la poser à plat sur le sol. Harry cligna des yeux, le regardant marmonner une suite de mots sans fin avant de comprendre qu'il s'agissait d'une incantation. L'air autour d'eux commença à vibrer alors Harry se jeta sur Draco, les faisant tomber. Il profita du fait que Malfoy ait le souffle coupé pour s'asseoir sur son ventre, ses cuisses le serrant fortement, et pour coincer ses bras au-dessus de sa tête.

-Bordel, pas assez rapide ! grogna Malfoy en essayant de se débattre.

Il parvint à éjecter à moitié Harry puis il sembla se calmer.

-Ça va mieux ? demanda Harry en osant lui lancer un coup d'œil.

Il ne pouvait s'empêcher d'être impressionné. La magie de Malfoy semblait encore s'attarder dans l'air. Harry ne savait pas ce qu'il avait tenté de faire mais il était content d'avoir pu stopper ça.

-On pue, répondit simplement Malfoy en fronçant le nez.

-Tu es tombé dans la vase. Tu te souviens du reste ... ?

Le blond hocha la tête. Harry prit finalement conscience de leurs positions et se releva brusquement. Bon sang, il espérait ne pas être en train de rougir...

-Les vapeurs des marais, murmura Malfoy en se levant à son tour avec plus de difficulté. Tu as commencé à parler comme un connard et...

-Je suis désolé, coupa Harry se sentant nerveux. Je ne pensais rien de tout ça.

Ça lui semblait important que Malfoy soit au courant mais le blond se contenta de lui jeter un regard étrange.

-Et bien, je suppose que je n'ai pas été des plus charmants non plus, admit-il finalement en se massant une épaule.

Mais son visage se ferma brusquement, il suspendit son geste et s'approcha brusquement de Harry. Le brun crut qu'il allait encore l'attaquer sauf qu'il se contenta d'attraper son bras gauche pour relever sa manche.

-Oh merde ...

Malfoy avait pâli et il fixait son poignet. Il leva sur Harry de grands yeux horrifiés.

-Qu-quoi... ?

Bon sang, Harry commençait à être inquiet à présent. Pourtant son poignet n'était même plus rouge. Au contraire il y avait une sorte de bande argentée qui l'encerclait. Il redressa correctement ses lunettes sur son nez. Non, ce n'était pas une bande, c'était des mots incrustés dans sa chair. De loin, on pourrait presque prendre ça pour une gourmette.

-Je vais t'enlever ça ! siffla Malfoy et la main qu'il posa sur son bras trembla violemment.

Harry le vit ouvrir la bouche mais aucun son n'en sortit, par contre il semblait sur le point de s'évanouir.

-Draco, souffla-t-il alarmé en posant une main sur son épaule.

Le corps de Malfoy fut pris de frissons, il semblait totalement tétanisé. Harry crut qu'il était en train de faire une sorte de crise cardiaque. Il se dégagea de sa poigne pour aller chercher des secours mais le blond aspira une grande goulée d'air avant de s'éloigner de quelques pas, tremblant toujours de tout son corps.

-Malfoy, bordel, qu'est-ce qu'il y a ?! cria Harry en le rattrapant.

Mais il sut en même temps qu'il venait de poser cette question. Malfoy avait essayé de lancer un sortilège et c'est ça qui le mettait dans cet état. Sauf que Harry n'aurait jamais imaginé le voir aussi défait. Pendant leur duel, il l'avait bien vu effrayé et perdu mais cette fois c'était pire.

-Écoute, est-ce que je risque de mourir ou de tomber malade à cause de cette marque ? demanda-t-il.

Malfoy secoua négativement la tête puis se mit à vomir.

-Alors oublie ça pour le moment ! Bordel, il faut t'emmener à l'infirmerie.

-Non...

La voix de Malfoy était grave et sifflante. Son corps était à moitié plié en deux, toujours pris de spasmes douloureux.

-Va...Va-t-en.

Harry secoua la tête. Ça c'était hors de question. Il enleva son manteau pour le mettre sur les épaules du blond. Peut-être qu'il aurait moins froid. Malfoy était trempé et affaibli, cocktail fatal pour attraper la crève.

L'ancien Serpentard se figea un instant avant de se redresser. Son grand corps tremblait encore par à coups. Le manteau de Harry tomba dans la boue.

-Pas besoin du foutu sauveur, haleta le blond en se dirigeant vers l'Académie et en piétinant au passage le vêtement.

Harry supposait que le fait qu'il arrive à aligner une phrase était tout de même un bon signe, même si c'était pour l'insulter.

-Tu ne vas pas bien, répondit-il tout de même. Bon sang, je ne savais pas que ça pouvait te mettre dans cet état !

Le blond ne répondit pas, il marchait lentement, avec précaution, en serrant les dents. De longs frissons prenaient encore possession de son corps, le faisant vaciller à chaque fois, et il était définitivement trop pâle. Mais Harry ne lui proposa pas de l'aide, il se contenta de le suivre, redoutant de le voir soudainement tomber.

Au bout de ce qui lui sembla une éternité, ils arrivèrent finalement devant la chambre de Malfoy.

-Si tu ne veux pas aller à l'infirmerie, au moins ne va pas travailler aujourd'hui, murmura Harry tandis que le blond ouvrait sa porte.

Malfoy se tourna vers lui en soupirant. Il semblait si fragile avec son visage blême maculé de sang et de boue. Harry savait qu'il détestait paraître faible alors il ne fit aucun commentaires mais son cœur se serra.

-J'ai l'habitude de gérer ça...

Malfoy s'arrêta au milieu de sa phrase, ses yeux venaient de se poser une nouvelle fois sur l'étrange marque qui entourait toujours le poignet de Harry. Encore une fois il attrapa son bras et commença à prononcer un sortilège.

-Abruti! gronda Harry en le poussant dans sa chambre.

L'instant d'après Malfoy s'effondra sur ses genoux dans un gémissement. Ses tremblements reprirent avec encore plus de violence. Il claquait des dents, ses yeux grands ouverts ne semblaient pas arriver pas à fixer un point en particulier. Le pire fut lorsque sa respiration se transforma en grands râles comme s'il cherchait désespérément de l'air.

Harry le releva tant bien que mal, le tenant à moitié contre lui pour ne pas qu'il s'écroule encore. Bon sang, voir Malfoy comme ça lui arrachait le cœur. Il avait envie de l'engueuler pour s'être mis dans cet état. Qu'est-ce qui pouvait bien se passer dans sa tête pour qu'il fasse un tel blocage ? Quelle sorte de traumatisme avait-il subi ?

-Ça va aller, murmura-t-il à la place dans les cheveux blonds et sales.

Un nouveau tremblement lui répondit mais la respiration de Malfoy semblait moins chaotique.

-Tu vas prendre une douche et ça ira mieux après, reprit Harry, essayant de se convaincre lui-même.

Honnêtement il ne savait pas quoi faire pour calmer une telle crise de panique. Il n'y avait aucun foutu sortilège contre ça. Il se répétait que Malfoy avait déjà vécu plusieurs fois une telle situation et qu'il finirait forcément par aller mieux. Mais ses mains qui s'agrippaient au blond étaient moites et son cœur tambourinait bien trop fort dans sa poitrine au point qu'il eut peur que le mal dont souffrait l'ancien Serpentard ne soit contagieux.

L'emmener jusqu'à la salle de bain ne fut pas trop difficile même si c'était effrayant de voir Draco Malfoy se laisser traîner.

-Ça va aller, murmura-t-il encore. Etrangement le son de sa propre voix l'apaisait, même s'il aurait préféré entendre celle de Malfoy.

Il espérait qu'il en était de même pour le blond car il avait répété cette phrase une bonne dizaine de fois durant le court trajet qui menait jusqu'à la salle de bain. Une fois là-bas, Malfoy se laissa encore faire quand Harry commença à le déshabiller. Ses lèvres semblaient murmurer une suite de mots sans fin mais aucun son ne passait sa bouche et son regard était fixé sur un point quelque part derrière l'épaule de Harry. Quand il fut torse nu, Harry passa une main sur sa joue pour l'obliger à ramener son regard sur lui.

Les yeux gris étaient indéchiffrables mais d'un seul coup ils s'écarquillèrent. Malfoy le poussa brusquement avant de se pencher dans l'évier pour vomir.

Harry caressa son dos moite alors que le blond toujours plié en deux, tentait de reprendre une respiration normale.

-Draco, tu devrais vraiment aller à l'infirmerie...

Malfoy secoua la tête. Quand il la releva leurs regards se croisèrent.

-D'accord, abdiqua Harry devant la demande silencieuse. Pas d'infirmerie. Mais il va falloir m'aider pour enlever ton pantalon.

Malfoy hocha simplement la tête.

Harry répondit par un petit sourire tout en commençant à défaire les boutons, les mains de Malfoy tremblaient tellement qu'il doutait qu'il y parvienne par lui-même.

-Pourquoi... pourquoi tu fais ça ?

La voix de Malfoy le surprit alors qu'il se trouvait à genoux en train de l'aider à retirer une jambe de son pantalon. La question eut le don de l'agacer.

-Tu croyais quoi, que j'allais te laisser dans cet état ? siffla-t-il avec amertume.

Bon sang, est-ce que Malfoy le prenait pour une espèce de monstre sans cœur ?

Draco resta silencieux et se laissa déshabiller complètement. Harry mit la douche en route et le poussa presque dedans. Malfoy tremblait encore malgré la température élevée de l'eau et ne faisait pas un geste pour se laver. Il restait juste prostré là sous l'eau, comme si le fait de devoir rester debout sollicitait déjà toutes ses forces.

Après un instant d'hésitation Harry enleva ses lunettes et commença à se dévêtir à son tour. Après tout il lui fallait de toute façon une douche à lui aussi.

Malfoy soupira quand Harry versa du shampoing dans ses cheveux mais ne fit aucun geste pour s'éloigner. L'ancien Gryffondor avait plusieurs fois imaginé prendre une douche avec Malfoy mais jamais dans une telle situation. Il essaya d'être délicat en massant les cheveux blonds pour ne pas lui faire mal mais c'était la première fois qu'il lavait les cheveux de quelqu'un et il ne savait pas s'il s'y prenait bien.

Il se demanda comment faisait Malfoy d'habitude quand il lui arrivait une telle crise. Est-ce qu'il restait prostré quelque part en attendant que ça passe ? Sans jamais personne pour l'aider ...

Harry sentit sa gorge devenir douloureuse rien qu'en l'imaginant plié en deux dans un coin de sa chambre, seul et tremblant, couvert d'une pellicule de transpiration glacée, cherchant de l'air pour respirer...

Ses mains lavèrent doucement chaque parcelle du corps pâle alors qu'il voulait juste le serrer contre lui et lui promettre qu'il serait là à chaque fois maintenant. Mais c'était ridicule. Ce que Malfoy lui offrait là, cet abandon était simplement dû au fait de son extrême faiblesse. Dès qu'il reprendrait pied, Malfoy allait le rejeter et il redeviendrait plus distant que jamais...

Il frémit soudainement parce que l'autre homme venait d'embrasser son épaule. L'instant d'après une main s'attarda sur son ventre plat et commença à descendre plus bas. Malfoy avait la tête baissée et avec les cheveux trempés qui collaient à son front, impossible de voir son expression. Mais l'ancien Gryffondor se doutait que faire l'amour était la dernière chose dont Draco eut réellement envie dans son état. Harry attrapa le poignet coupable et le caressa doucement.

-Non, je ne suis pas là pour ça, annonça-t-il d'une voix qu'il espérait ferme.

Toujours sans le regarder Malfoy posa alors la tête sur son épaule et poussa un soupir de soulagement. Harry serra les dents. Il avait envie de le secouer et de lui dire que non, il n'était pas un salopard qui en voulait juste à son cul.

« Après tout, pour toi je ne suis bon qu'à me faire troncher, n'est-ce pas ? »

C'est ce qu'il lui avait dit tout à l'heure. Et Harry se rendit compte que ce n'était pas des paroles en l'air - il aurait dû s'en apercevoir plus tôt, Malfoy ne disait jamais rien qui ne soit avant mûrement réfléchi -. Le blond pensait réellement ce qu'il lui avait dit. Et pourquoi ne le croirait-il pas ? Après tout, Harry n'avait jamais montré qu'il était intéressé par autre chose que coucher avec lui.

Peut-être qu'il était temps qu'il assume ce qu'il ressentait et qu'il arrête en effet de se comporter comme si Malfoy n'était pas en train de chambouler sa vie.

Il ferma les yeux en soupirant et entoura le blond de ses bras. Il le sentit se tendre un instant contre lui puis les mains de Malfoy s'accrochèrent à ses épaules. Ils restèrent longtemps sous l'eau chaude, simplement serrés l'un contre l'autre, Harry se délectant de respirer l'odeur du shampoing de Malfoy qui flottait partout dans l'air, et de sentir son cœur battre contre son torse.

°O°O°O°

-Et tu continues de courir tous les jours avec ton collègue ? demanda Hermione derrière les flammes de la Cheminette.

-Oui, répondit Harry en bâillant. Je crois que d'ici la fin de l'année scolaire, je le rattraperai.

-Tu as toujours aimé la compétition, gloussa sa meilleure amie.

-Courir aide à me vider la tête et Guy est bien plus sympathique depuis qu'il a compris qu'il n'a pas une chance avec moi.

-Et il n'en a vraiment aucune ?

Harry eut un ricanement amer et secoua la tête. Il doutait que quiconque ait une chance avec lui à présent qu'il était totalement sous le charme du dernier des Malfoy. Mais ça il ne pouvait pas le dire à sa meilleure amie. Il fallait déjà qu'il encaisse le coup et il était encore totalement effrayé par ça. Ron déboula dans son salon à ce moment-là.

-Encore en retard, commenta Harry alors que le rouquin s'affalait devant sa cheminée.

-C'est ça être Auror mon pote, soupira Ron, toujours des tas de veuves et d'orphelins à sauver...

Hermione lui donna un coup de coude et Ron passa un bras autour de ses épaules.

-Ok, abdiqua-t-il, j'avais une tonne de paperasse à rendre … encore. Bon sang, les devoirs de Snape à côté de ça c'était de la rigolade.

Harry sourit. Voir ses meilleurs amis, même par cheminée interposée, le mettait toujours de bonne humeur. Mais il était temps qu'il vienne au but de cette petite réunion improvisée. Il frotta doucement son poignet par dessus sa chemise et prit une grande inspiration.

-Au fait Hermione, demanda-t-il l'air de rien, est ce que tu saurais ce que ça veut dire : « sic gorgiamos allos subjectos nunc (1)» ?

Sa meilleure amie fronça ses sourcils bruns.

-C'est du latin, commença-t-elle se mettant à fouiller dans une table basse à proximité, et sans vouloir te vexer, tu n'as pas l'air de bien le prononcer. Peut-être que tu pourrais m'épeler tout ça et je ferais des recherches ...

Elle sortit un cahier et une plume de son tiroir dans une exclamation victorieuse.

-Nous aimons nous repaître de ceux qui aimeraient nous soumettre, annonça Ron en piquant le cahier de sa femme.

-Pardon ?

-Ta phrase en latin, ça veut dire ça. Quoi ? Pourquoi ces têtes ébahies ? Je suis un latiniste confirmé.

Ron bomba le torse puis vola aussi la plume que tenait Hermione.

-Un latiniste confirmé ? Et depuis quand je te prie ? demanda la jeune femme en croisant les bras.

Elle ne paraissait pas spécialement contente que son mari puisse la devancer avec quelque chose d'aussi important que le latin.

-Ouais j'aime quand tu pries, répondit Ron dans un haussement de sourcils suggestif.

Hermione eut un demi-sourire et posa sa main sur la cuisse du rouquin.

-Hey, je suis toujours là, annonça Harry qui commençait à avoir peur qu'ils ne se sautent dessus devant lui.

-Eh oui, soupira Ron, notre dévorante passion l'un pour l'autre devra encore attendre un peu ma douce … même si je suis sûr que Harry rêve de me voir tout nu, rajouta-t-il en embrassant le bout des doigts de sa femme.

-Je n'aime pas les taches … de rousseur, répliqua le brun amusé malgré lui.

Ron lui fit tranquillement un doigt d'honneur tout en embrassant Hermione, sans doute pour détourner son attention.

-Ça ne nous dit pas comment tu connais le latin ? reprit Harry en contemplant ses ongles.

Ça marcha car Hermione fit cesser le baiser et Ronald lui envoya un regard noir.

-C'est vrai ça ! dit-elle.

Ron eut un nouveau soupir grandiloquent qui fit dire à Harry qu'il avait loupé sa vocation. Son meilleur ami aurait dû tenter une carrière d'acteur.

-Faut-il vraiment que vous découvriez tous mes secrets ? geignit-il une main sur le front.

Ou pas finalement ...

Hermione leva les yeux au ciel et chuchota quelque chose à l'oreille du rouquin. Harry crut voir les joues de son meilleur ami se colorer mais impossible de vraiment savoir à cause des flammes.

-Bon ok, reprit-il après s'être raclé la gorge, en réalité je ne connais pas le latin mais quand j'étais petit, j'ai eu une période où j'avais décidé d'apprendre les devises des familles de Sang Pur. Et « Nous aimons nous repaître de ceux qui aimeraient nous soumettre » est celle des Malfoy. C'est un peu plus sophistiqué que le « Toujours purs » des Black si vous voulez mon avis. Même nous, on en a une :« Lever sa baguette pour la justice ». Je crois qu'on l'a gagnée à la première guerre des gobelins.

-J'ignorais tout ça ! s'exclama Hermione les yeux brillants.

Ron se rengorgea.

-Et oui très chère, tu as épousé un homme dont la devise familiale parle de lever sa baguette … tout un programme.

Hermione le frappa à l'épaule en riant. Harry ne les écoutait déjà plus. Il pensait à l'inscription en latin inscrite dans sa chair qui lui encerclait le poignet.

La devise des Malfoy … Il commençait à comprendre ce que le blond lui avait fait. Et ça lui laissa un goût de cendre dans la bouche.

°O°O°O°

-Oh salut Potter ! dit Malfoy d'un ton égal en s'effaçant pour le laisser entrer.

Il avait ce même foutu ton depuis une semaine, depuis sa fameuse crise de panique ...

Harry le détailla malgré lui. Malfoy était déjà retourné à son bureau et triait des parchemins gribouillés de rouge. Harry avait une vue imprenable sur son dos et ... plus bas aussi.

-J'aime bien les ranger de la meilleure note à la pire, expliqua-t-il avec un sourire sadique en tournant brièvement la tête vers Harry. Ça leur met la pression quand je rends les copies.

Après un instant de silence, le regard de Harry remonta sur le visage du blond. Ce dernier était visiblement amusé, il semblait savoir exactement par quoi l'ancien Gryffondor avait été captivé.

-Tu as fini toutes tes corrections ? questionna Harry d'un ton nonchalant comme s'il ne venait pas d'être pris la main dans le sac.

-Oui, mais j'ai encore mon cours de demain à préparer.

Harry hocha vaguement la tête. Il devait encore une fois admettre que Malfoy prenait son rôle de professeur bien plus au sérieux que lui-même ne le faisait. Personnellement ça le saoulait déjà de devoir suivre scrupuleusement le programme alors perdre du temps à préparer ses cours chaque soir était trop lui demander. Malfoy ne semblait pas avoir ce problème. Il aimait vraiment son métier. Le blond avait visiblement trouvé sa voie.

Cela encouragea Harry dans sa décision. Il prit une brève inspiration.

-Est-ce que ça peut attendre un peu ? demanda-t-il.

Comprenant immédiatement où il voulait en venir, le visage de Malfoy se ferma brusquement. Harry avait bien essayé de reparler de ce qui s'était passé ce matin-là mais Malfoy avait toujours coupé court. Les seuls moments où il perdait son sacro-saint contrôle, c'était quand Harry le baisait. Là seulement, l'ancien Serpentard semblait capable d'émotions. Mais le brun avait décidé d'arrêter de le prendre avec des pincettes. Il était temps que les choses changent et tant pis si ça devait contrarier l'autre homme.

Il avait beaucoup réfléchi à ce qu'il devait faire et il en était arrivé à deux conclusions.

La première était qu'il voulait aider Malfoy, ce qui signifiait que le blond cracherait sur un tel soutien à la moindre occasion. Et la seconde qu'il voulait tenter sa chance avec lui, même si ça finirait probablement par lui briser le cœur.

Mais il était Harry Potter et prendre des risques était probablement ce qu'il savait faire de mieux.

Il déboutonna tranquillement le bouton de manchette de sa chemise et en releva la manche. Les yeux gris qui suivaient ses gestes s'animèrent d'une lueur étrange. Un mélange de répulsion et d'avidité.

-Je n'ai pas le temps pour ça, articula Malfoy en détournant finalement le regard de son bras.

Depuis qu'il lui avait fait ça, l'ancien Serpentard avait évité de regarder son poignet et même quand ils couchaient ensemble, il prenait grand soin de ne pas toucher sa marque.

-Ce que tu m'as fait, c'est une sorte de marque des Ténèbres n'est ce pas ? demanda Harry. Tu as dû entendre Voldemort jeter ce sort plusieurs fois sauf qu'au lieu d'un serpent et d'une tête de mort, ça a gravé la devise de ta famille sur ma peau.

Le corps de Malfoy se tendit comme si Harry venait de le frapper.

-Je te l'enlèverai, siffla-t-il pour toute réponse, laisse-moi juste un peu de temps.

Harry s'approcha de lui et pressa gentiment son épaule.

-Je sais que tu le feras, répondit-il, stimulé malgré lui par l'odeur du blond - il avait l'envie stupide d'enfouir son visage contre la peau blanche et de le respirer à fond -. Tu es un grand sorcier Draco et tu réussiras à refaire de la magie normale. En attendant, je peux vivre avec ça, je trouve même que c'est plutôt joli...

Malfoy se dégagea d'un geste sec.

-Plutôt joli ?! répéta-t-il d'un ton ulcéré. Je te marque comme un animal et au lieu de me maudire, ça fait une semaine que tu me traites comme si j'étais la victime dans cette histoire ! Bordel, la gentillesse à ce niveau-là ça porte un autre nom, c'est de la stupidité !

-Tu n'étais pas dans ton état normal quand tu as fait ça, argumenta Harry posément. Et je suis celui qui t'a poussé à bout.

L'ancien Serpentard secoua la tête, visiblement dégoûté, puis il attrapa sans douceur le poignet du brun et le tourna pour mieux voir l'inscription.

-Je renonce à parler de ça avec toi, siffla-t-il enfin enfonçant ses doigts dans sa chair. J'ai une marque aussi Potter et je sais l'effet que ça fait. Je sais comment tu devrais normalement te sentir … il n'y a rien de joli là-dedans !

Il approcha son autre main du tatouage argenté, elle tremblait un peu. Harry eut peur qu'il essaye de nouveau de le lui enlever mais le blond se contenta de passer un doigt dessus. La caresse lui coupa le souffle. Il avait l'impression que des dizaines de minuscules décharges de plaisir venaient d'éclore sous sa peau. Il les sentit remonter le long de son bras et s'entendit grogner de contentement.

Malfoy le lâcha immédiatement. Harry le fixa, complètement stupéfait de ce qui venait de se passer.

-C'était quoi ça ? demanda-t-il, la respiration un peu courte.

Il en avait encore la chair de poule. Il toucha à son tour le tatouage mais à sa grande déception rien ne se produisit.

Malfoy haussa les épaules.

-Probablement un effet secondaire, répondit-il en serrant les dents. Comme si ça ne suffisait pas que tu portes ma marque, il faut aussi qu'elle réagisse à mon contact. Vraiment parfait !

Harry n'avait pas le même point de vue, la sensation avait été bien trop plaisante pour qu'il regrette cette nouvelle manifestation mais il se garda de le dire à haute voix. Le blond semblait déjà au bord de la crise de nerfs.

-Draco, commença l'ancien Gryffondor d'un ton qu'il voulait apaisant mais qui n'eut d'autre effet que de faire s'éloigner l'autre homme encore de quelque pas.

-Qu'est-ce que c'est que cette foutue manie de m'appeler par mon prénom ? grogna-t-il.

Harry roula des yeux. Malfoy ne l'aidait pas beaucoup.

-Une fois que j'ai eu ma langue dans ton cul, j'ai pensé que l'utiliser pour dire ton prénom n'aurait plus rien de choquant, expliqua-t-il avec un sourire narquois.

Malfoy lui envoya un regard noir même s'il semblait aussi quelque peu troublé. C'était plutôt flatteur d'obtenir une telle réaction rétrospective de la part de quelqu'un comme lui.

-Dans ce cas, comme la mienne n'est allée que sur ta bite, ne t'attends pas à ce que je me permette la même familiarité, Potter.

« S'il n'y a que ça, tu peux fourrer ta langue où tu veux ! » eut envie de répondre Harry mais il préféra se taire et abdiquer devant l'«imparable» logique de Malfoy.

-Draco, ce que j'étais sur le point de te dire, Draco, avant que tu ne me coupes pour cette importante histoire de prénom, était que j'annulais notre pari … Draco.

-Pardon ?

-Pour en faire un nouveau ..., reprit Harry rapidement. Je ferai en sorte que tu travailles à Poudlard l'année prochaine, quelle que soit l'issue du Tournoi. Mais par contre, si O'Flaherty gagne, je veux que tu voies un psychomage et que tu le laisses t'aider. Si c'est ton école qui gagne, tu feras ce que tu voudras.

Malfoy s'approcha vivement de lui, ses yeux gris fixèrent les siens, cherchant probablement une raison à ce brusque revirement.

-Tu veux dire que tu m'offres Poudlard, quoi qu'il arrive ? articula-t-il doucement.

-Te l'offrir est un bien grand mot, il faut encore que le conseil de l'école vote pour toi. Mais j'appuierai ta candidature, tu as ma parole.

-Pourquoi … pourquoi tu fais ça ?

C'était exactement la même question qu'il lui avait posée dans la salle de bain quand il l'aidait à se déshabiller. Mais cette fois, les yeux gris ne le lâchaient pas, attendant patiemment une réponse.

« Parce que je ne t'imagine pas vivre à des milliers de kilomètres de moi l'année prochaine. »

-Parce que tu es un bon professeur, répondit-il, et j'ai réfléchi - Harry ignora l'air faussement surpris que prit Malfoy à la mention du fait qu'il puisse réfléchir -, t'empêcher d'enseigner n'est pas une bonne solution. Tu feras de toute façon toujours de la Magie Noire mais si tu acceptes de te faire soigner alors j'imagine qu'il y a des chances pour que tu changes de matière. La potion ou la métamorphose t'iraient tout aussi bien.

Malfoy leva haut les sourcils sur son front.

-Bordel, tu es vraiment sérieux ? Tu crois réellement que tout est aussi facile ? Trois séances chez un psychomage et je vais me transformer en respectable professeur de … de métamorphose !

Harry avait cité la potion et la métamorphose parce qu'il se souvenait que Malfoy était plutôt doué dans ces matières mais ça pourrait tout aussi bien être autre chose.

-Je ne pense pas que ce sera facile, bien au contraire, mais au moins tu agiras au lieu de renoncer à la magie comme si c'était une fatalité.

Malfoy compléta les derniers pas qui les séparaient et se planta devant lui.

-Tu n'étais pas là ces sept dernières années, siffla-t-il visiblement ulcéré. Tu ignores totalement ce que j'ai tenté. Je n'ai pas de leçons de courage à recevoir d'un type qui tremble de peur à l'idée que le monde découvre qu'il aime fourrer des hommes !

Harry se figea, décidément Draco excellait toujours quand il s'agissait d'appuyer là où ça faisait mal.

-Ma proposition est à prendre ou à laisser Malfoy ! grogna-t-il en le bousculant pour se diriger vers la sortie.

-Je serais stupide de ne pas la prendre, retentit la voix traînante de Malfoy derrière lui. Après tout ce n'est pas mon problème si tu vis dans un monde utopique. Je te marque et tu m'offres Poudlard, c'est un concept plutôt intéressant. Et j'observe que tu es revenu au bon vieux nom de famille … ça aussi c'est intéressant.

-Je t'emmerde, Draco, répliqua Harry en ouvrant la porte.

Il la claqua derrière lui en sortant. C'était puéril mais ça lui fit du bien.

A suivreuh...

(1)il s'agit en fait de la devise de la famille Adams, il m'en fallait une pour les Malfoy donc je l'ai honteusement piquée.