Chapitre 8
Il ne savait pas combien de temps avait passé, mais quand Bob revint, il était accompagné de sa maman. La maman de Bob avait pris la voiture pour se rendre plus vite au boisé. Bob descendit de la voiture en courant vers le chêne.
-Là mômmy! Regarde, y bouge pu!
La maman de Bob descendit aussi de la voiture et se précipita vers la petite forme immobile au pied de l'arbre. Elle se mit à genoux devant Flavien et prit son pouls. Elle vérifia ensuite sa respiration et fut visiblement soulagée de ne rien trouver d'anormal.
-Qu'est-ce qu'il a mômmy? Pleurnicha Bob.
-Je l'sais pas mon poussin.
La maman de Bob remarqua que le pyjama du petit garçon pendant seulement par dessus lui. Comme il semblait avoir froid, elle vint pour le boutonner, mais quelque chose attira son attention. Elle souleva la chemise de nuit et fut horrifiée par ce qu'elle vit. Sur la peau glacée du petit garçon s'étendaient d'énormes ecchymoses sur tout le torse. Les contusions semblaient avoir été infligées très récemment.
Voyant cela, la maman de Bob prit une décision rapidement. Elle ferma la chemise de nuit et prit le petit garçon dans ses bras. Le petit émit un petit gémissement quand il sentit la pression ses blessures. La maman de Bob se dirigea immédiatement vers la voiture.
Flavien sentit la chaleur soudainement. On l'avait pris. Ça sentait les fruits et quelque chose d'autre, quelque chose de familier. Il reconnut l'odeur de la maman de Bob. Un déclic se fit dans sa tête et il s'agrippa à elle en enfouissant sa tête contre sa poitrine. Il se sentait en sécurité avec la maman de Bob. Elle souriait tout le temps, ne criait jamais, elle faisait des bons biscuits et elle aimait les enfants plus que tout. Flavien aurait aimé avoir une maman comme elle.
La maman de Bob déposa Flavien sur le siège arrière de la voiture et l'attacha solidement du mieux qu'elle pu.
-Bob, dit-elle en ouvrant le coffre, Assis toi dans la voiture et fais attention pour que Flavien ne tombe pas en bas pendant que je conduis.
Bob alla s'asseoir près de son ami et attacha sa ceinture de sécurité. Sa maman revint vite avec une couverture et couvrit le petit garçon couché sur la banquette. Puis elle prit place devant et démarra la voiture.
-Où est-ce qu'on va? Demanda Bob en voyant bien qu'ils ne prenaient pas le chemin de la maison.
-À l'hôpital, Répondit sa maman.
-À l'hôpital? Pourquoi?
Il y eut une pause, puis sa maman répondit.
-Parce que Flavien est malade, on va l'emmener voir le docteur.
Satisfait avec cette réponse, Bob se tut et regarda son ami. Il espérait qu'il se remette vite pour qu'ils puissent aller jouer à nouveau très bientôt.
Flavien se laissait bercer par les vibrations de la voiture. Il n'était plus figé, mais il préférait ne pas bouger. Le sommeil lui échappait. Peut-être aurait-il du dormir, mais comment dormir quand tout son corps était douloureux et qu'il était transi par la peur?
La voiture s'arrêta quelques minutes plus tard et la portière s'ouvrit. La maman de Bob le prit à nouveau dans ses bras.
-Viens mon ange, Lui murmura-t-elle en le serrant contre elle.
Bob la suivait de très près et quand ils entrèrent au service d'urgence, une infirmière se précipita vers eux lorsqu'elle les vit.
-Qu'est-ce qu'il lui est arrivé? Demanda-elle en les guidant vers une civière.
-On l'a trouvé comme ça, il semble avoir des blessures à la poitrine.
La maman de Bob déposa doucement le petit sur la civière et l'infirmière le couvrit. Flavien vit que la civière se déplaçait et entendit l'infirmière parler.
-Venez, disait-elle, on va avoir besoin de vous pour quelques informations.
Aussitôt arrivés dans la salle d'observation, on le brancha à toutes sortes de tubes et de machines, et un médecin arriva. Il était grand, avait la barbe et les cheveux grisonnants et portait de petites lunettes. Il déshabilla le petit et examina ses ecchymoses.
-Ça semble être des signes d'abus, Fit-il en se frottant la barbe, Qui sont ses parents?
-C'est un enfant adopté, il vit chez une certaine Pauline Gaudet qui vit pas loin de chez nous.
-Faudra contacter les services sociaux, Marmonna le médecin pour lui-même. Bon! On va le garder sous observation quelques heures, et ensuite, savez-vous s'il a de la famille chez qui il pourrait aller?
-Non, malheureusement, il n'a pas de famille.
-Hmm…Fit le médecin, Alors…Accepteriez-vous de l'héberger pendant quelques temps? C'est que les hôpitaux sont surchargés depuis qu'on ne peut plus vivre en dehors des dômes. Ce n'est pas dans les règles, mais les services sociaux vont sûrement mettre du temps à trouver une autre famille et vous m'avez l'air d'une gentille dame.
-Bien sûr que je vais le prendre avec moi!
La maman de Bob aurait fait n'importe quoi pour Flavien, elle l'aimait beaucoup.
-Merci beaucoup.
Le médecin se leva pour aller voir d'autres patients et l'infirmière s'approcha du petit.
-On va lui donner un sédatif, dit-elle en faisant l'injection, Il faut qu'il dorme.
Elle déposa la seringue, puis prit une tablette de feuilles.
-On va remplir son dossier…
À suivre…
