Avis: La plupart des personnages ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent aux auteurs respectifs. Par contre, l'histoire est tirée de mon imagination. Bonne lecture.
Résidence de Paul et Sindy (Vancouver)
Dimanche de Pâques : 02h.22 A.M.
Dana souleva Vickie de son lit, descendit au premier étage, l'allongea doucement sur le sofa et ranima le feu. Les flammes s'élevèrent dans l'âtre, réchauffant la pièce et l'enfant qui grelottait de froid. La petite fille se rendormit enfin sous le ronflement apaisant du feu de foyer. Couché à ses pieds, Rex veillait jalousement sur sa jeune maîtresse.
L'arme au poing, Scully surveillait à la fois la fillette et toutes les issues, allant même jusqu'à la climatisation et les ouvertures les plus étroites.
Elle se souvenait de cette enquête qu'elle avait mené avec Mulder sur l'affaire Eugène Tooms. Cet espèce de mutant cannibale s'était faufilé chez elle par une minuscule ouverture à quelques mètres de sa salle de bain. Ce monstre sanguinaire l'avait attaquée, tentant de lui arracher le foie. Scully n'avait aucune envie de revivre cette expérience.
Des bruits de pas se dirigeant vers la maison résonnèrent subitement.
Dana retint son souffle, se mit en position de combat et braqua son arme vers la porte.
Tous ses sens en éveil, elle inspira profondément.
- Paul? Mulder? Est-ce vous? interrogea-t-elle d'une voix ferme.
Elle écouta attentivement et jeta un œil sur Vickie qui s'agitait.
La porte s'ouvrit en coup de vent.
Mulder et Paul entrèrent en soutenant Sindy qui marchait difficilement.
- Elle est glacée, lança Paul,anxieux. Aidez-moi à trouver de quoi la réchauffer.
- D'accord, approuva Dana. Ramenons- la près du feu.
Elle prit le pouls de son amie qui tremblait de tout son corps.
- Je vais bien, grommela Sindy dans un murmure.
Elle jeta un regard sombre vers Mulder.
« Sors ton téléphone, Fox. Nous allons recevoir un coup de fil important. L'homme connaît ta réputation au sein du FBI. Il a besoin de nous comme nous avons besoin de lui pour accomplir... quelque chose. »
Éreintée, la châtaine laissa retomber sa tête dans le creux de l'épaule de son ami et ferma les paupières.
- C'est ça… Détends-toi, ma chérie, lui conseilla Paul en la déposant près du foyer.
Il l'enveloppa dans une couverture tandis que Dana la frictionnait pour rétablir sa circulation.
La sonnerie d'un téléphone transperça le silence qui venait de s'abattre dans le living room.
Trois paires de yeux dévisagèrent Mulder. Celui-ci souleva son téléphone et le porta à son oreille en avalant sa salive avec difficulté.
- Mulder! s'écria-t-il sèchement.
La peur au ventre, il se racla la gorge en attendant une réponse de son mystérieux interlocuteur. Quelque chose allait se produire mais il ignorait quoi.
- Monsieur Mulder? L'interpella l'inconnu avec un fort accent anglais. Il y a longtemps que je désirais communiquer avec vous et votre équipe mais le moment n'était pas venu.
- Qui êtes vous, monsieur? Aboya Fox. Et que voulez-vous?
- Je suis désolé, monsieur Mulder, s'excusa l'inconnu. Il m'est impossible de vous divulguer mon identité. Cela risquerait de nous mettre en danger, vous, votre équipe, ainsi que moi-même.
Mulder ne se laissa pas démonter par la réticence de son interlocuteur. Il en avait vu d'autres dans ses nombreuses enquêtes. Un sourire de carnassier élargit ses lèvres. Il jeta un œil complice vers Dana, Sindy et Paul et décida de ruser.
- Écoutez, monsieur le « British », ironisa-t-il. Mon équipe et moi sommes prêts à respecter votre anonymat. Mais pour la seconde fois, je vous le demande. Que voulez-vous?
L'homme hésita une fraction de seconde, pesant sans doute le pour et le contre.
Mulder attendit patiemment que l'étranger se décide à parler.
- Monsieur Mulder! soupira l'homme presque résigné. Je prends un énorme risque en vous contactant mais l'urgence de la situation ne me laisse pas d'autres choix. Vous et votre équipe devez me rejoindre en Angleterre dans les plus brefs délais.
- C'est-à-dire? Interrogea Mulder qui avait l'impression d'être secoué par d'immenses montagnes russes.
- Deux jours. Trois, tout au plus, décréta gravement l'anglais.
L'estomac de Mulder se retourna, lui laissant un mauvais goût dans la bouche.
- QUOI! S'exclama-t-il, abasourdi. Mais vous êtes malade !
- Pas plus que vous, monsieur Mulder, répliqua stoïquement l'inconnu. D'ailleurs, votre cousine ne vous a-t-elle pas informé qu'un homme communiquerait avec vous bientôt? Et bien, cet homme c'est moi. Je comprends votre méfiance à mon égard. Vous ne me connaissez pas. Mais sachez que je suis de votre côté et qu'il est impératif pour votre survie, celle des vôtres et de notre planète que nous nous rencontrions dans un lieu secret. Je vous invite donc à me rejoindre dans trois jours au manoir de Pemberley à 18 heures précise.
- Le manoir de Pemberley! S'exclama Mulder de plus en plus dérouté par la tournure des événements. Je n'ai jamais entendu parler de cet endroit! Qu'est-ce qui me dit que vous n'essayez pas de me « bluffer » ou de m'entraîner dans votre délire?… Et pourquoi je vous ferais confiance alors que vous ne m'offrez aucune preuve de votre identité?
Sur le coup de la colère, Mulder ne remarqua pas le sursaut de Paul lorsqu'il mentionna le nom de « Pemberley ».
L'inconnu qui s'attendait à la réaction de Mulder retint un soupir exaspéré.
- Connaissez-vous le « dossier Darcy », monsieur Mulder? l'interrogea-t-il avec sérieux. Je vous pose la question car très peu d'individus connaissent l'existence de ce dossier. Même moi qui suis docteur en histoire et spécialiste de l'époque dite "romantique", je n'ai découvert l'existence de ce dossier que récemment. Et tout ce que je peux vous dire, c'est que depuis de nombreuses années, de mystérieuses disparitions ont affecté cette famille en commençant par le père et la mère Darcy. En janvier 1794, lors de leur retour d'un voyage à Londres, ils ont disparu sans laisser de traces sous les yeux de leur fils aîné, William Darcy. Quand le colonel Fitzwilliam senior a interrogé l'enfant, le petit n'a jamais pu se souvenir de quoi que ce soit, sauf de l'étrange couleur du ciel. Je n'ai pas le temps de tout vous expliquer en détail, monsieur Mulder, continua l'homme d'un ton pressé. Mais je sais que vous avez jadis perdu votre sœur, Samantha, disparue dans des circonstances pour le moins mystérieuses. Votre jeune cousine a également perdu son frère aîné, Barry, de manière tout aussi mystérieuse. Et votre collègue, l'agent Scully, a été victime d'un étrange enlèvement. C'est pourquoi, depuis près d'un an, certaines de mes sources m'informent lorsque des disparitions similaires, s'étalant à l'échelle mondiale, se produisent. Il y a peu de temps, j'ai appris par un de mes informateurs qu'un groupe d'alpinistes venait de disparaître dans les monts Chic-Chocs, en Gaspésie.
L'homme soupira et fit une pause comme s'il cherchait quelque chose dans un fouillis de papiers.
« Ouvrez votre téléviseur au canal 25, monsieur Mulder. Vous comprendrez vite que je n'ai aucun intérêt à vous mentir. Je vous rappellerai dans trente minutes. Vous me ferez part de votre décision. »
Sans autre préambule, l'homme raccrocha.
Interloqué, Mulder s'exécuta et ouvrit le téléviseur sous les regards interrogateurs de Sindy, Dana et Paul..
Bien qu'épuisée, Sindy s'agita dans les bras de son compagnon, se raidit et détourna la tête du téléviseur, les lèvres serrées, le regard hanté.
Comprenant son désarroi, Paul étreignit sa compagne d'un geste rassurant. Il caressa ses cheveux et jeta un œil sur Vickie qui dormait à poings fermés.
Effrayés, les yeux agrandis, les quatre amis fixèrent le téléviseur en retenant leur souffle.
« Nom de Dieu! Que signifiait toute cette folie ? » songèrent-ils à l'unisson.
*** À SUIVRE ***
