« J'ai décidé de consacrer mon mémoire, à ces créatures magiques oubliées et disparues, ces créatures magiques devenues mythiques, ou qui malheureusement, sont restés légendaires. La découverte du Temple du dragon foudre a sans aucun doute marqué ma vie. Peut-être cela fera-t-il sourire mon lecteur, quand il saura que je n'ai que vingt-et-un ans. A cet âge, il est vrai qu'un événement peut facilement nous bouleverser et nous amener à penser qu'il a changé notre vie à tout jamais. La jeunesse, min peu d'expérience, me fait peut-être manquer de recul, mais je l'affirme sans en rougir : avoir été l'un des premiers, à observer et étudier les dragons foudre a, et aura une influence significative sur tout ce qui se passera après dans ma vie.
Beaucoup ont jugé mon choix de sujet. Je me suis confronté à plusieurs critiques, plus ou moins acceptables, plus ou moins utiles, que j'ai négligemment écoutées, ou patiemment acceptées. Plusieurs sorciers ont sourcillé, me demandant pourquoi je perdrais mon temps à chasser des chimères. Ce à quoi j'ai répondu qu'en tant que sorcier, c'est une honte, de penser de la sorte.
Pour les moldus, la magie n'existe pas. Elle n'est que fantaisie, sources d'histoires plus incroyables les unes que les autres, dans lesquelles ils aiment se plonger et rêver. Mais nous, nous savons qu'il en est tout autre chose, que la magie n'est pas un conte, qu'elle est réelle, et qu'elle est notre quotidien. Si nous-mêmes, ne croyons pas un peu en ces créatures fantastiques et légendaires, qui d'autres pourraient le faire ? Peut-être qu'il existe un autre monde, un monde plus secret que le nôtre, plus magique encore, et il est de notre devoir, d'y croire. Il est prétentieux de notre part, en tous cas, de ne pas se poser la question, et négligeant même, d'affirmer qu'il n'existe pas de secret mieux gardé que le nôtre.
Car il est bien de la vocation de la plupart des secrets, d'être découverts un jour.
Mes voyages m'ont conduit au Japon, en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis, en France, en Norvège, en Chine. Partout dans le monde, il existe des légendes. Ainsi, entendons-nous parler de ces créatures, de leurs légendes qui ont traversé les siècles.
J'ai étudié les textes. J'ai rejoint des équipes de recherches. J'ai observé les Aitvaras, en Lituanie, ces oiseaux semblables à des coqs noirs et blancs, apportant chance ou malchance aux foyers qu'ils visitent. J'ai apporté ma contribution aux magizoologistes de France pour débusquer les premiers Mourioches, ces esprits diablotins voleurs qui se rendent invisibles quand on les approche de trop près. J'ai également rejoint le laboratoire chinois chargé d'étudier la nouvelle espèce magique du Qilin, une créature légendaire jusqu'à il y a deux ans, qui apporte harmonie dans les bois qu'elle habite. Je me fais une joie d'aller bientôt en Australie, pour poursuivre mes recherches, et partir en quête du Wagyl, ce serpent arc-en-ciel qui d'après sa légende, fait rêver les insomniaques. J'ai cœur à faire de la magie une vérité, à toutes les échelles que je serais capable de gravir.
La magizoologie est une science. Mais les sciences ne doivent pas être une excuse à l'imaginaire, ne doivent pas le repousser, le négliger et le mépriser. Les hypothèses les plus folles conduisent aux résultats les plus invraisemblables. Les plus grandes découvertes se font par des hommes et des femmes qui avaient foi en ce qu'ils pensaient, ce qu'ils croyaient, en ce qu'ils ont pu observer, et parfois bien après tout ça, prouver.
Je ne prétends pas être parti, ou avoir vocation à partir en chasse de toutes les créatures légendaires de ce monde. Je veux simplement un peu de vérité, et rendre justice à ces créatures, qui ont peut-être un jour existé, qui se sont sûrement adaptées, ou qui existent peut-être toujours…
En ça, le dragon foudre a changé ma vision des choses. Je suis un bourlingueur, et explorer le monde, ce qu'il a à m'offrir, est ma mission la plus précieuse.
- Louis Weasley, extrait de son mémoire de fin de cycle, conclusions, « Les créatures magiques mythiques : recherches et analyses », rédigé en février 2028, présenté à l'Ordre des Magizoologistes le 20 mars 2028.
