Bonjour les amis Miraculeurs !

Petite réponse commune aujourd'hui : Je suis ravie que vous ayez tous aimé le one-shot précèdent. Vous semblez avoir apprécié l'idée d'Adrien et Marinette en couple avant de passer sur un développement Marichat. Alors je réitère l'expérience aujourd'hui dans une nouvelle histoire (indépendante de la précédente bien sûr). Alors qui va glisser aujourd'hui ? Adrien ? Marinette ? Aucun des deux ? Les paris sont ouverts xD.

Bonne lecture,


PROMPT N°16: PURRING / RONRONNEMENT

ROULÉ-BOULÉ

Adrien pouvait, sans aucun doute, être considéré comme un garçon à l'instinct protecteur. Protéger Ladybug d'un akuma n'était pas exagéré, ce n'était pas de la surprotection : c'était normal pour lui. En tant que Chat Noir, c'était son devoir. Ce n'était pas étrange. Ce n'était pas déplacé.

Un jour il s'était retrouvé à faire de même en tant qu'Adrien, et non en étant Chat Noir, et il s'était retrouvé profondément embarrassé. C'était étrange, c'était déplacé. Mais il n'avait pas pu s'empêcher d'agir comme son alter-ego masqué pour protéger sa partenaire. Il s'était jeté sur elle pour la plaquer au sol sans la moindre hésitation. Heureusement, cet incident ne s'était produit qu'une seule fois.

Mais Ladybug n'était pas la seule personne avec qui il agissait ainsi. Il y avait aussi cette autre fille qu'Adrien avait pris l'habitude de (sur)protéger : sa petite amie, Marinette. Lors de chaque alerte akuma ou lorsqu'un papillon leur passait sous le nez (même ceux qui étaient complètement inoffensifs). Mais également lorsqu'elle s'était retrouvée dans la trajectoire d'une boulette de papier, lancée par Alix, à travers la classe, pas plus tard que ce matin-là : il s'était alors jeté sur elle, l'entrainant dans un roulé-boulé, les bras du garçon protégeant fermement le corps de sa bien aimée.

Malheureusement, il y avait un problème avec ce réflexe qu'avait acquis Adrien : son instinct protecteur pouvait vite devenir incontrôlable. Ce fut ainsi qu'il s'était retrouvé, par trois fois cette semaine, à plaquer Marinette au sol pour la protéger alors qu'il était vêtu de son costume de super héros félin.

La première fois que c'était arrivé, Marinette faisait face à un akumatisé qui l'avait prise pour cible. Chat Noir s'était jeté sur elle, sans la moinde hésitation, pour la mettre hors du chemin du super-vilain. Ils avaient longuement roulé au sol avant qu'il ne l'aide à se relever et lui ordonne de rentrer chez elle pour se mettre à l'abri.

La seconde fois, il y avait eu une alerte akuma, Chat Noir s'était donc transformé et bondissait sur les toits parisiens, pour rejoindre le lieu où l'alerte avait été donnée, lorsqu'il avait aperçu, en contrebas, la silhouette de sa petite amie. Cette dernière regardait son téléphone portable, certainement pour écouter les informations communiquées par les médias sur la zone à éviter pendant l'alerte. Distraite, elle manqua de se heurter, tête la première, à un lampadaire. Le félin n'avait, de nouveau, pas hésité à bondir du toit où il était perché pour lui éviter, de justesse, une collision frontale avec le susmentionné lampadaire.

Lorsqu'ils s'étaient tous les deux relevés de leur roulade, Chat Noir s'était excusé plusieurs fois, rougissant totalement d'embarras parce que son intervention de sauvetage n'avait aucun lien avec l'attaque akuma en cours, à l'autre bout de la ville.

La dernière fois que cela s'était produit, c'est-à-dire, pas plus tard que ce matin, Adrien venait de se transformer dans les toilettes du collège. Lorsqu'il en était sorti, masqué, ses camarades de classe couraient à travers l'établissement, tentant d'échapper à une pluie de projectiles en papier : Alix s'était fait réprimander par le professeur après l'incident des boulettes de papiers, celui qui avait conduit Adrien à se jeter sur Marinette moins de vingt minutes auparavant. Elle n'avait donc pas tardé à être la nouvelle victime de Papillon, après avoir reçu une heure de colle de la part de Mme Mendeleïev.

C'est ainsi qu'il se retrouva, guidé par son instinct protecteur, à agir une fois de plus précipitamment, et à projeter son corps contre celui de Marinette pour l'éloigner du champ de tir de Papergirl.


Marinette respirait lourdement quand ils parvinrent enfin à stopper l'élan de leur roulade et à s'immobiliser.

Il s'en était fallu de peu. Elle avait été si proche de se faire toucher et de devenir l'une des statues de papier de Papergirl, et puis, jaillissant de nulle part, les bras de Chat Noir s'étaient, encore une fois, retrouvés enroulés autour d'elle et ils étaient partis dans un roulé-boulé…

Ils étaient tombés au sol avec des mouvements expérimentés : elle n'avait pas eu besoin de réfléchir, instinctivement ses bras savaient d'eux-mêmes où se placer et trouvèrent rapidement le dos du félin, tandis que l'un des bras de son partenaire se glissait autour de sa taille et que l'autre protégeait sa tête de l'impact avec le pavé.

Rouler dans un enchevêtrement de membres avec lui, paraissait tout à fait normal. C'était quelque chose qu'ils savaient exactement comment faire, grâce à leur mémoire motrice. C'était leur instinct qui leur hurlait de maintenir l'autre en sécurité. C'était comme une danse qui leur était propre et qu'ils connaissaient à la perfection. C'était un entrechat de bras et de jambes dont ils étaient coutumiers. C'était la dynamique de leur duo, une synchronisation purement primitive, instinctive et inconsciente.

Marinette essayait de garder la tête claire, de penser stratégiquement, de calculer leur prochain mouvement. Mais, plus elle essayait de se distraire, plus elle prenait conscience de leur position et cela n'aidait pas. Cela n'aidait pas parce son corps tout entier criait à la familiarité de leur situation. Non pas parce qu'elle était sa partenaire, Ladybug, mais parce que sa mémoire motrice s'efforçait de la tirer vers un autre souvenir, vers un autre garçon avec qui il lui arrivait de se retrouver dans la même position.

Un autre garçon qui connaissait parfaitement la danse et la coordination de leurs gestes, alors qu'il ne portait étrangement pas de masque et de costume de spandex noir. Un autre garçon avec qui elle avait exécuté la même chorégraphie quelques minutes auparavant : Adrien.

Ce n'était pas une coïncidence, c'était beaucoup trop familier, beaucoup trop spontané, beaucoup trop intime. Elle pouvait sentir les battements erratiques de son cœur contre sa propre poitrine, qui ne revenaient toujours pas à la normale alors qu'ils étaient maintenant hors de portée de la super-vilaine. Puis, c'est là qu'elle ressentit quelque chose d'autre, un grondement qui faisait vibrer tout le corps du félin, elle ne l'entendait pas, mais elle pouvait le sentir se réverbérer contre sa propre poitrine et se propager dans chaque parcelle de son être : Chat Noir ronronnait dans leur étreinte.

C'était la dernière pièce dont avait besoin Marinette pour finir de reconstituer le puzzle : cette intimité, ce quelque chose d'autre qui existait au-delà de son masque. À ce moment-là, quand il releva la tête et que leurs yeux se croisèrent, elle vit qu'il était clairement embarrassé par la situation.

Avant même que sa bouche ne puisse se connecter à son cerveau, Marinette exprima à voix haute les pensées qui la troublaient, ainsi que ses inquiétudes.

— Tu dois vraiment arrêter de te jeter sur moi comme ça, Adrien, murmura-t-elle, leurs regards toujours plongés l'un dans l'autre.

Il se tendit contre elle et se releva rapidement, lui tendant la main pour l'aider à faire de même.

— Comment… Comment as-tu deviné ? demanda-t-il, confus.

— La familiarité et… le ronronnement, expliqua-t-elle doucement. Je suppose que tu ne ronronnes pas pour chaque fille que tu sauves, n'est-ce pas, Minou ? ajouta-t-elle, le taquinant ouvertement.

— Non ! s'insurgea-t-il. Enfin… c'est arrivé une fois avec Ladybug, mais je te promets que…

Marinette l'interrompit, posant un doigt sur la bouche du héros félin.

— Shht… Et si je te disais que ça ne compte pas ? Que tu n'as jamais ronronné que pour une seule et même fille ?

Elle vit d'abord la surprise, puis une lueur de compréhension traverser son regard, avant que la joie, l'excitation et l'amour ne se reflètent dans ses yeux de chat.

— Ma Lady ?! l'interrogea-t-il, les yeux brillants d'espoir

— Oui, Chaton ? répondit Marinette avec un sourire.

— Tu n'es pas fâchée ? s'enquit-il, inquiet.

— Que tu aies compromis ton identité parce que tu m'aimes ? Pas le moins du monde, Adrien ! le rassura-t-elle immédiatement.

Il lui fit un sourire étincelant et se pencha vers elle pour l'embrasser. Mais à nouveau, elle posa un doigt contre ses lèvres pour l'interrompre.

— Pas ici et pas maintenant, Chaton gourmand, s'exclama-t-elle avec un rire cristallin. Je te rappelle que nous avons un akuma à purifier.

— Après vous, Milady, déclara-t-il, ajoutant à cela l'une de ses révérences dont il était coutumier.

Le devoir d'abord, le plaisir ensuite... Il pourrait faire avec ça.

Fin


Je vous donne rendez-vous demain pour le 17ème jour de ce Marichat May 2021 avec le thème : Locked in / Enfermé

J'espère que ce jour 16 était à la hauteur de vos attentes. C'est un de mes favoris parce que j'aime vraiment développer et me concentrer sur un aspect particulier de leur dynamique. Se jeter l'un sur l'autre et rouler ensembles dans un enchevêtrement de jambes et de bras est quelque chose que j'apprécie voir à l'écran. C'est quelque chose qu'ils font instinctivement, peu importe qu'ils portent un masque ou non. Je voulais donc vraiment exploiter ça dans une histoire et c'est chose faites !