Bonjour à tout-e-s !
C'est vrai que j'ai pris l'habitude de poster le mercredi, mais je n'ai pas eu le temps hier^^ Le travail à la maison, c'est bien, mais quand on est deux, ça devient plus complexe !
A Katymyny : Merci de ton retour et de tes compliments ! Bientôt, on retrouvera le présent, puisque si tu fais le calcul... Eurus a actuellement douze ans ! J'espère que ce chapitre condensé te plaira ! Bisous !
Saluons donc le retour d'Eurus et de ses obsessions, ainsi que l'avenir qui se dessine pour les deux frères !
Poudlard, Juin 1988
Eurus suivait Elisa Jenner comme si leur vie à toutes les deux en dépendait. Elle s'était assurée que la femme reviendrait leur enseigner la Défense l'année suivante. Avait lu dans son esprit pour connaître l'endroit exact où elle passerait ses vacances et engagé, du haut de ses douze ans, un garde du corps discret pour l'y accompagner. Sans le consentement de la concernée, qu'elle n'avait d'ailleurs pas informée. Sherlock lui avait fait la leçon par lettre. Sherlock avait envoyé une lettre à Mycroft pour s'indigner qu'il ne soit pas lui-même intervenu auprès de leur sœur. C'était les liens les plus resserrés qu'ils avaient eu depuis des années, et Mycroft ne parvenait pas à croire que son frère puisse s'embarrasser de tels principes. Ils savaient tous trois que, non protégée, Elisa Jenner subirait la malédiction posée par Voldemort sur ce poste.
Mrs Jenner était une sang-mêlée qui se fichait bien de toutes ces histoires de malédiction, entretenait une relation avec un militaire envoyé au Moyen-Orient, et aimait profondément l'enseignement. Elle avait développé une réelle affection pour Eurus sans que celle-ci ait même eut besoin de la charmer comme elle savait si bien le faire.
-Elle est vivante, déclara l'enfant lorsque son frère vint à sa rencontre en ce dernier jour de classe.
Elle leva à peine les yeux de sa nourriture.
-Je serai très déçue si elle mourait cet été. Ne pas pouvoir étudier la façon dont la malédiction agit me contrarierait profondément. S'il devait lui arriver quoi que ce soit, je préfère que ce soit demain.
Ses camarades de classe eurent l'air profondément choqués et Mycroft résista à l'envie de se pincer l'arrête du nez. A quel point avait-il été idiot pour supposer que sa sœur s'était attachée à une personne autre que Sherlock ?
-Un peu d'humour noir ne fait de mal à personne, sourcilla-t-elle innocemment.
Ses comparses incroyablement stupides et préférant de toute évidence être rassurés à comprendre la vérité, furent tous soulagés.
Pour vingt-quatre heures.
Elisa Jenner était parvenue à terminer l'année scolaire, certes, mais au matin où les étudiants embarquaient pour le Poudlard Express, elle chuta dans les escaliers mouvants. Eurus ouvrit de grands yeux, eut une moue contrariée, et s'écria
-NON !
D'un geste de la main, elle maintint en l'air la femme, la dirigea avec toute sa force vers une plate-forme sécurisée, puis se précipita vers elle, l'air absolument furieuse. Elle se mit à étudier son professeur sous toutes les coutures, ferma les yeux, lança quelques sortilèges. Mycroft s'agenouilla près de la femme pour la rassurer.
-Vous m'avez sauvé la vie, Miss Holmes, balbutia Jenner.
-Je ne pourrais pas le faire cet été, gronda-t-elle. Il faut que vous teniez.
La magie instinctive d'Eurus fut saluée dans toute l'école, et Dumbledore, impressionné, la remercia, songeant à lui offrir un trophée dont la Serdaigle n'avait cure.
Une heure plus tard, Elisa Jenner eut une crise cardiaque. Euruus s'acharna à la réanimer à l'aide de compression du torse et de bouche à bouche, ordonnant à son aîné de lui infliger des chocs semblables aux palettes des hôpitaux moldus. De fait, l'agonie de la femme se prolongea, mais son cœur finit par s'arrêter.
Dès qu'il cessa de battre, Euruus s'agita sur le corps, lança de nouveaux sorts, que tous ceux qui l'entouraient prirent pour de vaines tentatives désespérées. Mycroft savait qu'elle cherchait à cerner tous les éléments de la malédiction.
Le départ fut reculé d'une journée, les parents prévenus. Eurus paraissait profondément affectée. Albus Dumbledore en était tout aussi ému que soulagé.
-Vous avez fait ce que vous pouviez, Miss Holmes. Vous n'êtes pas responsable de son décès, nul n'aurait pu le prévoir.
UNE CRISE CARDIAQUE ! hurla Eurus déchaînée à l'adresse de son frère. La malédiction ne pouvait plus agir de l'extérieur alors elle a tout simplement arrêté son cœur ?
Elle ne sabota pas sa nouvelle renommée auprès du Directeur, se laissa emmener à l'infirmerie pour être au calme et entendue, mais bouillonnait de fureur.
-Quand Voldemort reviendra, je le trouverai, et le tuerai moi-même, jura-t-elle.
Ne pas avoir compris les mécanismes de la malédiction, et ne pas avoir anticipé que l'attaque pouvait venir de l'intérieur de la personne la mettait dans un état terrifiant. Elle se fichait complètement de la vie d'Elisa Jenner, avec qui elle avait pourtant tant discuté durant l'année. Ce n'était en rien une surprise pour Mycroft.
Par dessus tout, il se mis à redouter le jour où il quitterait Poudlard, et cette pression que Sherlock lui-même avait posé sur ses épaules. Il devait aider leur sœur.
Manoir Holmes, Eté 1988
La malédiction avait tenu Eurus occupée durant un semestre, ce qui apparaissait un net progrès. Le revers de la médaille, bien entendu, était cette noirceur dans son regard que Sherlock nota aussitôt. Il hésita entre courir avec Zéphyr dans le ruisseau pour renouer avec cette tradition si enfantine des pirates, ou demeurer auprès de sa sœur afin de vérifier qu'elle ne commettait aucun acte inconsidéré. L'expression sur le visage de l'adolescente le décida en faveur de la deuxième option, ce que Zéphyr comprit parfaitement.
Sherlock eut le mérite de distraire leur sœur par le violon, reconnut Mycroft tandis qu'il se penchait sur les dossiers qui lui avaient été fournis par les Langue-de-Plomb. Sa formation commençait le premier Juillet. Sitôt ses ASPIC confirmés, il rejoindrait le Département des Mystères pour un an avant d'alterner avec une formation en politique. Une grande partie des Langue-de-Plomb prévoyaient le retour de Voldemort, et l'importance de l'anticiper.
Bien entendu, Sherlock avait obtenu la note maximal aux A-Levels en Physique-Chimie, Maths, et Histoire. La littérature était une autre affaire, mais l'adolescent s'en moquait éperdument : il quittait Eton pour entrer à Cambridge.
-Tu pourras venir nous voir plus souvent ! s'extasia leur mère.
-Je pense que je m'en tiendrai à Noël et l'Eté, répliqua-t-il.
Leurs parents échangèrent un regard triste. Ils comprenaient parfaitement que le jeune Cracmol se tienne autant que possible à l'écart de la magie, mais souffraient de l'absence de leur fils. Mycroft ressentait une certaine amertume : s'il avait été à Poudlard, son cadet n'aurait pas été plus présent. Sherlock, l'enfant le plus lent d'entre eux, entrait à l'Université alors que lui-même n'avait pas fini l'équivalent du lycée, et il était évident qu'il en tirait une satisfaction intense.
Il en conviendrait des années plus tard, la réaction de Sherlock avait été normale, humaine, et incroyablement insipide. Il prenait sa revanche en excellent dans le seul monde qui lui était autorisé.
-Zéphyr, embraya leur père, demain nous iront voir ta tante, et nous récupérerons le reste de tes affaires. Même si nous n'avons pas officiellement ta garde, il me semble plus sain, si tu es d'accord, que tu déménage entièrement chez-nous. Nous écrirons au professeur Dumbledore pour l'informer de la situation et être ajoutés sur la liste des personnes à prévenir en cas d'urgence.
Les yeux clairs du rouquin scintillèrent de reconnaissance.
-J'ose espérer que vous ne prévoyez pas de l'adopter ? lança Sherlock. Nous nous arrangerions, mais ce serait fort inconvenant.
-Sherlock, murmura Zéphyr, tes parents sont absolument adorables avec moi. Remercie-les, plutôt.
-Je n'ai pas envie d'avoir à gérer un scandale incestueux, répliqua l'adolescent borné.
-Sherlock, insista Zéphyr. S'il te plaît. Tu sais à quel point c'est compliqué pour moi à Poudlard.
-Et ce serait plus dur encore si tu changeais de nom de famille. Les chances que tu sois mortellement blessé en conséquence sont estimées à 40%, celles que tu sois simplement blessé à 50%, et celles que tu sois constamment harcelé à 95%. Je ne le tolérerai pas.
-Je ne vais pas changer de nom de famille, mais c'est agréable d'avoir un endroit où je suis considéré comme un fils, et où l'on me voit pour qui je suis et non pas un simple nom.
Le jeune Cracmol plissa les yeux puis, après mûre réflexion, convint que les adultes présents méritaient un remerciement.
Mycroft, à moitié désintéressé de la conversation (il tenait tout de même à savoir à quel point il allait devoir faire surveiller et protéger le Gryffondor durant les années à venir), faillit manquer le menton pointé en avant de Eurus, son air glacé et ses grands yeux froids. Il jugea, à tort, qu'elle ne suivait pas plus que lui et que son esprit tourbillonnait toujours autour de la malédiction du poste de Défense contre les Forces du Mal.
Poudlard, 29 Octobre 1988
Mycroft,
Félicitations pour le travail que vous avez accompli cette semaine, et merci de nous avoir avertis concernant les messages passés dans la Gazette du Sorcier. Vous êtes certainement la recrue la plus prometteuse que nous ayons eu depuis deux siècles.
Amelia Bones, du Département de la Justice, m'a demandé à intervenir auprès de vous concernant votre jeune frère Sherlock Holmes. Ses dernières frasques à Cambridge ont mis les oubliators dans de grandes difficultés. Vous n'êtes pas sans savoir qu'ils ont été emmenés par les forces de l'Ordre moldue, ceci dû au scandale de votre cadet lorsqu'ils l'ont pris pour un moldu à Oublietter. Il n'a émis aucun remord. Pourriez-vous lui rappeler que seule les représentants de la loi, Aurors ou Gentedames sont autorisés à intervenir sur des enquêtes pour meurtre ?
Bien à vous,
U.
Le Préfet-en-Chef soupira fortement, à la fois ulcéré par l'incapacité de son mentor à orthographier correctement Gendarmes (qu'avaient donc les sorciers pour mépriser à ce point les non-magiques qu'ils se bornaient à ne retenir que le strict minimum le concernant, même lorsqu'ils étaient en contact permanent avec eux?), et terriblement lassé par l'attitude de son frère, qui lui rappelait celle de Eurus.
Le besoin d'adrénaline qui leur était commun, l'incapacité à avoir des remords lorsqu'ils blessaient les autres...
Alors que sa sœur s'épanouissait, le laissant accéder sommairement à son esprit et échangeant malicieusement des remarques avec lui, c'était au tour de Sherlock d'effectuer des actions discutables, d'autant plus inquiétantes qu'il ne pouvait pas les contrôler. Ses contacts à Cambridge, réseau mis en place dès la deuxième semaine de Juillet, ne pouvaient que guetter les faits et gestes de son frère, pas les anticiper. C'était la deuxième fois que Sherlock entravait la justice. Son air supérieur, sa capacité à comprendre aisément le passé des victimes, son intelligence acceptable, rien n'importait aux Aurors, dont le mode de fonctionnement différait amplement.
Pliant la lettre à brûler discrètement sitôt le déjeuner terminé, Mycroft se résolut à écrire à leurs parents, que son frère écouterait plus vraisemblablement. A onze heures, il avait rendez-vous avec un jeune indicateur de Serdaigle prometteur qui le tenait au courant des activités de Eurus. De ce qu'il savait, celle-ci s'était jetée corps et âmes dans le projet de découvrir tout du passé de Voldemort. Bien. C'était au moins à peu près sain, d'utilité publique, et une canalisation efficace de sa psychopathie.
Deux jours plus tard, il comprendrait à quel point il avait eu faux, et failli les deux personnes auquel il accordait le plus d'importance au monde.
A très bientôt !
