Bon dimanche à tous !
Bordel, déjà le dernier chapitre ! Merci à Hachiko-Tan et à Ayumi Akamatsu d'avoir ajouté cette histoire à vos favoris et je remercie tous ceux qui le feront peut-être par la suite et que je ne pourrais pas remercier ! Merci également à L'atelier des chats, Sow'Mama, Musing-and-Music, Hachiko972, Hachiko-Tan, LénaFMA et Luciole pour tous vos commentaires publiés jusqu'à présent et celui que vous allez très certainement publier à la fin de votre lecture ! Bordel, comment j'ai hâte d'avoir votre avis sur l'histoire ! J'ai tellement adoré tous vos points de vue et ressentis ! J'espère vous toucher jusqu'à la dernière ligne ! Merci aussi à ceux qui ont suivi l'histoire sans un bruit ! J'espère que vous avez aimé ! (Mais je n'en doute pas, sinon vous n'auriez pas pris la peine d'arriver jusqu'ici lol).
Pour cet épilogue, je me suis inspirée des chapitres trente-six, trente-sept et trente-huit du roman de Colleen Hoover. Je n'en dis pas plus et vous donne rendez-vous en bas !
Bonne lecture.
Sei.
NB : Je voulais juste vous rappeler avant de lire cet épilogue, que je me suis basée sur l'univers du premier animé (celui de 2003) pour écrire cette histoire. Et, pour rappel (ou info, ça dépend de si vous l'avez vu ou pas), dans cet anime, ce n'est pas Scar, mais Roy, qui a tué les parents de Winry. Voilou ! Et aussi... Avez-vous des mouchoirs a porté de main ? On ne sait jamais... J'en ai eu besoin en écrivant...
Ugly Love
Épilogue.
- Tu sais que tu es vraiment un imbécile !? S'exclama Vanessa à l'adresse de Roy avec un regard noir de rage. N'est-ce pas joli chien-chien que ton maître n'est qu'un imbécile !? Renchérit-elle ensuite à l'intention du canin avec une moue totalement différente.
Roy soupira et s'affala un peu plus sur le comptoir du bar… Sa vie était devenue un cauchemar depuis que Vanessa avait débarqué à l'improviste chez lui. Il était tellement en colère… Contre Vanessa, mais surtout contre lui-même…
- Je sais… Marmonna l'alchimiste, la tête dans les mains.
Riza avait toujours eu des doutes sur le fait qu'il voyait d'autres femmes. C'était certes vrai, mais tellement loin de ce qu'elle devait s'imaginer ! À présent, il était certain qu'elle devait penser qu'il couchait avec Vanessa.
- Maintenant, s'il m'arrive quelque chose et que je dois aller à l'hôpital, Riza me laissera mourir ! Se mit à larmoyer Vanessa en serrant Hayate dans ses bras.
- Ne dis pas n'importe quoi non plus ! Elle ne ferait jamais ça ! Grogna Roy sans prendre la peine de relever la tête pour parler.
Riza était très professionnelle, elle ne laisserait jamais quelqu'un mourir par sa faute, même si la personne devant elle le méritait. Elle avait le cœur pur, pas comme lui...
- Qu'en sais-tu !? On ne serait pas dans cette situation si tu avais assumé tes couilles ! Renchérit-elle toujours folle de rage, les mains sur les hanches.
- C'est charmant… Grimaça Roy.
Et pourtant, elle avait raison… S'il lui avait expliqué dès le départ qu'elle faisait fausse route et qu'il lui avait expliqué pourquoi il ne voyait ses femmes que dans un cadre purement professionnel, il n'en serait pas là aujourd'hui… Le problème, c'est qu'il n'avait pas vraiment le droit de lui parler de ses combines… Le but était que tout le monde le prenne pour un coureur de jupon. La combine voulait que le réseau d'information de sa tante reste secret.
Il pensait que Riza serait plus intelligente que les autres et qu'elle comprendrait. Mais apparemment, il s'était trompé… D'après Vanessa, C'est parce que c'est typiquement féminin de se faire des films et d'y croire dur comme fer dès qu'elles trouvent la moindre odeur féminine sur le mâle qu'elles convoitent. Une fois que le film est lancé, impossible de faire marche arrière.
- Pourquoi tu lui as laissé croire qu'il y avait une autre femme dans ta vie !? Insista Vanessa qui ne comprenait pas du tout les intentions du neveu de sa patronne.
Roy lui, savait pourquoi… Quand il avait compris que Riza ne voyait pas au-dessus des mails du filet, ce soir-là dans l'ascenseur, il s'était dit qu'avec un peu de chance, il la dégoutterait de lui et que ça suffirait pour qu'elle ne tombe pas amoureuse, pour qu'elle s'en tienne à leur arrangement de base… Parce que lui, il était tombé amoureux d'elle dès le premier jour. Ce jour où, il l'avait observée dormir…
Il n'oublierait jamais ce matin-là, lorsqu'il s'était réveillé avec une gueule de bois dans le canapé de son subordonné. Il lui avait fallu du temps pour comprendre… Il ne se souvenait rien de la soirée de la veille, mais il se souvenait de cet ange blond qui s'était occupé de lui. Quand il avait compris qu'il n'avait pas rêvé, il s'était empressé d'aller vérifier par lui-même, de ses propres yeux.
Elle était là, tellement belle. Mais il ne pouvait pas. Il se l'était interdit. Il ne pouvait pas la mêler à sa vie tortueuse, il ne pouvait pas lui imposer les choix qu'il avait fait ! Et en plus, c'était la sœur de son bras droit ! Il ne pouvait pas faire ça au lieutenant Havoc… Alors, il avait choisi la seule option qui s'offrait à lui… Se montrer désagréable pour qu'elle ne l'apprécie pas.
Et même ça, ça n'avait pas fonctionné ! Elle avait été prête à tout recommencer à zéro... À lui donner une seconde chance.
- Je n'en sais rien… Peut-être parce que je ne voulais pas qu'elle s'attache à moi !? Finit-il finalement par répondre, sans vraiment être convaincu lui-même de ses propos.
- Tu ne connais vraiment rien aux femmes ! Je pensais qu'on t'avait pourtant tout enseigné ! Je suis indignée ! Rétorqua cette dernière, vraiment outrée.
Roy ne répondit pas. Il était vrai qu'auprès de sa tante, il avait appris l'art et la manière de courtiser une dame. Mais Riza n'était pas comme les autres… Elle était différente et c'est ça qu'il aimait. Elle ne s'intéressait pas à elle, mais aux autres. Là où les filles de son âge ne penseraient qu'à trouver l'âme sœur, elle, elle bossait sept jours sur sept, de jour comme de nuit. Elle se tue à la tache dans le but d'aider son prochain, comme si elle cherchait à fuir l'ennui de sa propre vie. Et lui, en bon gentleman, il avait voulu lui faire redécouvrir certain plaisir qu'elle semblait se refuser.
Son action aurait pu paraître honnête, mais elle n'était qu'égoïsme… Parce qu'il n'avait fait que lui mentir en lui disant qu'il ne voulait que quelque chose de purement sexuel entre eux… Le truc, c'est qu'il ne tolérait pas que Riza puisse s'intéresser à un autre homme et en l'ayant pour lui, il s'imaginait égoïstement qu'elle resterait sienne pour toujours…
Quel imbécile il était !
- Résultat maintenant elle a le cœur brisé ! C'est du propre ! S'exclama Vanessa.
Roy sursauta, il avait eu peur que pendant un instant, il avait parlé à haute voix, mais non, elle était toujours dans sa première tirade, remontée contre lui, parce qu'il avait laissé croire à Riza qu'il avait une aventure avec une autre...
- Arrêtes d'être en colère contre moi ! Rétorqua-t-il en soupirant.
- Certainement pas ! Vociféra-t-elle avec hargne. J'ai vu le regard qu'elle m'a lancé quand elle est sortie de ton appartement ! Bordel, je serais son frère, il y a bien longtemps que je t'aurais collé une droite !
Roy déglutit. Il n'avait aucune idée de ce que Riza avait dit à son frère, mais il s'était attendu à voir débarquer Jean dans son appartement pour justement lui en coller une lorsqu'il avait forcé Vanessa à repartir aussi vite qu'elle était arrivée ce fameux soir. Mais non, rien du tout ! Ce qui était encore pire ! Riza n'avait pas pu cacher son état, si !? Il n'avait eu la réponse que le lendemain…
Lorsqu'il était arrivé au QG, il avait été étonné que Jean fasse comme si de rien n'était, alors subtilement, il lui avait demandé comment allait Riza et il avait répondu qu'elle avait beaucoup vomi et qu'il ne savait pas trop ce qu'elle avait pu manger pour tomber malade. Malade ! Elle avait réussi, il ne savait pas comment, à faire croire à son frère qu'elle était dans cet état parce qu'elle était malade… Riza était un tel roc… Elle semblait cacher trop de choses derrière sa carapace...
- Elle n'a rien dit à son frère… Répondit-il alors, au souvenir de ce passage.
Devant lui, Vanessa fronça les sourcils. Roy, ne comprenant pas sa réaction, fronça à son tour les sourcils, l'invitant d'un regard à dévoiler le fond de sa pensée.
- Je pensais que son frère était au courant pour nous !? Avoua-t-elle enfin.
C'était vrai, Jean connaissait l'existence de ce réseau d'informations et le lien qui l'unissait avec Madame Christmas.
- Oui, il est le seul à savoir, précisa-t-il alors.
Vanessa approuva d'un signe de tête, mais son regard était toujours aussi songeur. À quoi pensait-elle ?
- Penses-tu qu'il serait possible qu'il lui ait parlé de nous… ? Suggéra-t-elle finalement.
Jean ? Parler du réseau de Chris à sa sœur !? Certainement pas… Personne ne devait-être au courant ! C'était trop risqué de l'ébruiter et il savait que son lieutenant n'irait pas mettre sa sœur en danger pour cela.
- Havoc est du genre loyal, il ne dévoilerait jamais un secret professionnel pas même aux membres de sa famille.
Mais Vanessa ne semblait pas convaincue. Et pour cause, elle cherchait par tous les moyens à défendre la cause de Riza. Elle n'appréciait pas que Roy se soit si facilement joué d'elle. Mais comment lui en vouloir quand il s'en voulait déjà énormément lui-même ?
- Tu mérites infiniment plus que tu ne te le permets Roy Boy ! S'éleva une voix dans son dos.
Il se retourna pour voir sa tante s'approchait d'eux. Depuis quand écoutait-elle leur conversation ?
- Je suis totalement d'accord, renchérit Vanessa, bien contente d'avoir un nouvel appui avec elle.
Roy soupira, il n'était plus sûr à présent que venir consumait son chagrin ici était une bonne idée.
- Mais qu'est-ce que tu attends pour aller lui courir après ! Fulmina Vanessa qui visiblement ne supportait plus de voir Roy se morfondre sur lui-même.
Pour elle, tout était tellement simple ! Il lui suffisait d'aller voir Riza, de s'excuser et de lui demander sa main… Mais elle ne réalisait pas qu'il lui était impossible de faire cela ! Riza méritait mieux, elle méritait mieux qu'un pauvre alchimiste détruit de l'intérieur…
Il détestait les sensations que Riza provoquait en lui. Elle lui faisait ressentir des choses qu'il s'était juré de ne plus jamais ressentir, des choses qu'il avait décidé d'enterrer à tout jamais plus de six ans auparavant, alors qu'il était au beau milieu du champ de bataille d'Ishval et qu'il avait dû tuer ce couple de médecin, faisant d'une petite fille une orpheline…
- Pourquoi ferais-je ça !? S'exclama-t-il alors avec dégoût, en portant son verre de scotch aux lèvres.
Il ne buvait pas souvent, la dernière fois, il avait fini ivre mort sur le palier de son subordonné, mais il avait eu une bonne raison de boire… Il avait bu pour oublier… Et ce soir, il faisait pareil.
- Quel crétin, maugréa Vanessa en levant les yeux au ciel.
À cet instant, la clochette de la porte d'entrée du bar retentit, Chris, Vanessa et Roy se tournèrent vers l'embrasure de la porte pour voir apparaître le frère de Riza. Que venait-il faire ici !? Le regard furibond qu'il lança en direction de son supérieur empêcha tout le monde de prendre la parole.
Il s'avança calmement jusqu'au bar et lorsque Roy voulut ouvrir la bouche pour dire quelque chose, il se retrouva avec le point de son subordonné dans la figure. Déstabilisé, il tomba de son tabouret et s'écrasa sur le sol, la main sur son nez désormais en sang. Il n'y était pas allé de main morte. Quelque chose lui disait que si jusqu'à présent il ignorait tout, à présent, ce n'était plus le cas.
- Oh Mon Dieu ! S'écria Vanessa horrifiée.
- Lieutenant Havoc, pas de bagarre dans mon bar ! S'exclama Chris d'une voix étrangement calme mais avec un regard averti.
- J'aurais dû faire ça depuis longtemps ! Se contenta-t-il de maugréer avec rage en serrant toujours autant les poings et les dents tandis que Roy se relevait difficilement et se rasseyait sur son tabouret, reprenant une gorgée du liquide ambre que contenait son verre, faisant comme s'il ne s'était rien passé et qu'il n'y avait pas de sang qui coulait de son nez.
Pourtant, il ne pouvait pas l'ignorer, le goût de fer se mélangea avec le whisky et ce n'était pas vraiment très agréable. Des souvenirs d'Ishval lui remontèrent à l'esprit en même temps que le goût du sang s'enfonçait dans sa gorge.
À ses côtés, Havoc souffla de rage. Il ne savait pas trop ce qu'il se passait dans l'esprit de son subordonné, mais il avait l'idée qu'il comprenait au fond, pourquoi il avait fait cela. Havoc savait ce qu'il s'était passé à Ishval. Il savait à quel point il se considérait comme quelqu'un de médiocre. Sinon, pourquoi se serait-il mis autant en colère quand il avait appris ce qu'il faisait avec sa sœur !? Parce qu'il savait quel genre d'homme il était et qu'en tant que frère, il voulait protéger sa sœur de la souffrance qu'il finirait par lui causer.
Sans un mot, Jean fit demi-tour et quitta le bar. Il n'avait pas eu besoin d'en dire plus... Dans son regard, Roy avait lu tout le message qu'il avait voulu lui transmettre... Ne vous approchez plus jamais de ma sœur.
- Je peux te poser une question ? S'exclama Chris en brisant le silence qui s'était installé dans le bar après le départ du blond.
- Ça dépend, vous me ficherez toutes les deux la paix et me laisserez picoler jusqu'à plus soif après ? Maugréa Roy avec effroi.
- Oui ! Rétorqua Chris sous le regard indigné de Vanessa qui s'apprêtait à répondre non.
La tenancière lança un regard dur à son employée pour qu'elle les laisse seuls. Cette dernière maugréa avant de finalement partir dans l'arrière bar.
- S'il existait un moyen d'effacer de ta mémoire les images de sa mort mais à condition d'effacer en même temps tout ce que tu as vécu avec lui, tous vos bons moments, de votre rencontre à son mariage ou encore à la joie qui a illuminé son visage à la naissance de sa fille. Si tu pouvais le ramener à la vie à condition d'oublier en même temps l'existence de ton meilleur ami, celui qui est mort en essayant de t'aider à atteindre ton objectif, que ferais-tu ?
Roy grogna… Sa tante venait de lui posait une question à laquelle il ne pouvait pas répondre. Il ne s'était pas du tout attendu à ça de sa part… Il y avait déjà pensé ! Un nombre incalculable de fois ! Combien de fois s'était-il imaginé à la place de Hughes ? Son meilleur ami avait toute la vie devant lui ! Il ne méritait pas de mourir, alors que lui si… Mais il ne pouvait pas changer le passé, il ne pouvait que vivre avec sa mort sur la conscience. Parce que mourir reviendrait à faire que son meilleur ami était mort en vain ! Il s'était toujours interdit de tomber amoureux après la guerre d'Ishval, parce qu'il ne se sentait pas digne de celle qui partagerait sa vie, mais depuis que Hughes était mort, cette sensation était encore plus profonde. Il n'avait pas le droit de ressentir ce qu'il avait arraché aussi injustement à la famille Hughes. Le bonheur d'une vie de famille.
- Tu n'as pas précisé que je devais y répondre, tu as simplement demandé si tu pouvais me poser une question ! Maintenant que c'est fait… Laisse-moi boire en paix.
Oui, il agissait comme un lâche…
- Tu ne peux pas répondre n'est-ce pas !? Répondit Chris sans se laisser atteindre par la remarque de son neveu. Tu ne peux pas dire oui !
- Pas plus que je peux dire non ! Rétorqua Roy en se levant avec un regard noir. Ce qui est fait est fait. On ne pourra rien changer. Au revoir Chris ! Ajouta-t-il en s'approchant de la sortie.
- Il y a encore un an, tu n'aurais pas dit ça ! Tu aurais accepté de perdre tous les souvenirs liés à ton meilleur ami si ça pouvait le ramener à la vie ! S'exclama la tenancière en élevant la voix pour que Roy l'entende. Il y a encore un an, tu disais comprendre les frères Elric et la raison qui les avait poussés à pratiquer l'alchimie interdit !
- Qu'est-ce que tu me chantes !? Rétorqua l'alchimiste en faisant volte-face. Je n'étais plus moi-même ! Je m'en voulais ! Maes est mort par ma faute ! Gracia a perdu son mari à cause de moi ! À cause de moi Elysia va grandir sans père ! Comment veux-tu que je me pardonne ça !?
- Tu ne peux pas te pardonner, mais j'ai l'impression que depuis que tu partages quelques moments de ta vie avec Riza, tu vis plus facilement avec le poids de ce chagrin… Notifia Chris d'une voix hésitante. Je me trompe peut-être, mais je ne peux m'empêcher de me dire : qu'est-ce que cela pourrait arranger en toi si elle passait toute une vie à tes côtés ?
Roy ferma les yeux, les mains tremblantes. Il ne répondit pas à Chris, il se contenta d'appeler son chien pour qu'il le suive et de quitter le bar.
oOo
Quand il rentra dans le hall de son immeuble, Roy se retrouva face à Gustave. Sans trop savoir que faire, il s'installa à ses côtés, comme il avait l'habitude de le faire à chaque fois qu'il avait besoin de compagnie.
- Elle est partie, vous le saviez ? S'exclama le vieil homme en guise de salutation en caressant Hayate derrière les oreilles.
Roy fronça les sourcils, de quoi parlait-il ?
- Mademoiselle Hawkeye ! Elle a déménagé !
Oh… Roy resta stupéfait. Il savait que son séjour chez son frère était temporaire, mais il n'avait pas imaginé qu'elle partirait aussi soudainement, sans même lui dire au revoir…
- Vous l'avez laissé filer… Notifia-t-il d'un air absent, presque triste.
Oui, il l'avait laissé partir, mais avait-il seulement le droit de le regretter ? Ce serait égoïste de sa part.
- C'était le mieux à faire, répondit-il plus pour se l'affirmer à lui-même qu'à Gustave.
- Imbécile ! Rétorqua ce dernier en levant les yeux au ciel.
Oui, il avait raison, il était un imbécile… Mais pouvait-il faire autrement !? Riza méritait mieux que lui, il en était certain.
- Avez de me sermonner, vous saviez autant que moi qu'il fallait mieux qu'elle parte… Pour son propre bien !
Riza ne méritait pas de vivre auprès d'un homme tiraillé par ses propres erreurs. Elle méritait un homme sain d'esprit, pas tourmenté comme il l'était.
- Que savez-vous de son bien !? L'avez-vous seulement écouté !?
Roy ne répondit pas, et pour cause ! Il ne connaissait rien de la vie de Riza… Où pour être exact, il ne connaissait d'elle que ce qu'il avait entendu de la bouche de son subordonné. Riza ne lui avait jamais parlé d'elle, parce qu'ils ne parlaient pas du passé entre eux ! Et cette règle, ce n'était même pas lui qui l'avait instauré, c'était elle ! Bordel, il était tellement focalisé sur ses petits problèmes personnels qu'il n'avait même pas été attentif envers elle. Il n'avait même pas cherché à comprendre qui elle était vraiment…
- Moi, je l'ai beaucoup écouté ! Renchérit Gustave. J'en ai beaucoup entendu sur elle. Des choses qu'elle aurait dues vous confier à vous, mais elle ne le faisait pas parce qu'elle ne voulait pas vous imposer ses propres problèmes ! Vous rendez-vous compte !? Vous êtes pareil tous les deux ! Vous vous cachez sous un masque et ne laissez personne vous atteindre.
- Qu'a-t-elle dit ? Est-ce à propos de son histoire avec John !?
Bizarrement, il avait envie de savoir. Il savait que son ex l'avait trompé et que depuis, Riza avait refusé toute relation… Ça aurait dû lui sauter aux yeux ! Depuis quand s'interdisait-on d'aimer juste à cause d'un abruti !? Pour qu'elle s'interdise ce bonheur, c'est parce qu'il avait dû lui faire du mal et qu'elle ne voulait plus souffrir… Bordel, il aurait pu être tellement plus pour elle… Il aurait pu lui prouver que les hommes n'étaient pas tous pareils et qu'avait-il fait !? Il avait sans doute été encore plus minable que son ex avec elle ! Il lui avait volontairement fait croire qu'il voyait une autre femme quand elle essayait de se guérir de cet ex qui l'avait trompé. Il avait anéanti sa propre estime de soi…
- Ce n'est pas à moi de vous dire ce qu'elle m'a dit ! Répliqua le vieil homme avec sagesse et autorité.
Roy baissa le regard vers le sol. Gustave devait sans doute être au courant de la situation. Ou s'il ne l'était pas, il devait au moins savoir dans quel état d'esprit il avait conduit Riza…
- Je sais que la mort de votre meilleur ami vous a fait un énorme choc. Je sais que vous refusez de vous le pardonner. Mais n'oubliez pas que vous n'êtes pas seul ! Sur cette terre, il existe une autre personne qui éprouve ce que vous éprouvez, qui souffre autant que vous. C'est la femme de votre meilleur ami, à qui il manque autant qu'à vous.
Roy ne répondit pas. Gracia… Dans cette histoire, il ne l'oubliait pas, bien au contraire !
- Colonel, vous pensez avoir privé cette femme de son droit au bonheur et, tant que vous devrez affronter un tel passé, vous ne progresserez pas. Vous vivrez ses instants chaque jour de votre vie, jusqu'à votre mort, à moins d'aller vérifier de vos yeux qu'elle se porte bien. Alors seulement vous comprendrez que vous avez vous aussi le droit au bonheur.
Le Colonel retint un rictus. Le droit au bonheur ? Lui ? Impossible...
- Et si elle n'allait pas bien !?
Comment une veuve, mère d'une enfant de quatre ans se remettait de la perte de son époux !? Que dirait-elle à sa fille en grandissant !? Comment grandirait cette fille sans son père à ses côtés !? Il avait grandi sans parents, élevé par sa tante. Il n'avait jamais connu le plaisir d'une vie de famille et voilà qu'il l'arrachait à cette petite fille juste parce qu'il avait voulu atteindre un idéal utopiste ! Le pire, c'était qu'au jour d'aujourd'hui, il ne pouvait plus reculer. Parce que s'il laissait tomber, alors Maes serait vraiment mort pour rien !
- Arrêtez-donc d'être pessimiste, ce n'est pas digne d'un futur Généralissime !
Roy grogna. Et puis même si Gracia et Elysia s'en remettaient… Ça ne changeait rien à ses actes passés !
- Cela n'enlèvera pas ce que j'ai fait à Ishval ! Rétorqua-t-il en serrant les poings. La mort des Rockbell…
- Ne m'avez-vous pas dit vous même que leur fille allait bien ? S'exclama Gustave en lui coupant la parole. N'est-elle pas la mécanicienne de ce petit garnement qui cri plus qu'il ne parle ? Elle a surmonté son deuil grâce à ce jeune garçon et à son frère. Ils sont devenus son nouveau pilier. Mademoiselle Hawkeye pourrait devenir le vôtre si vous lui laissiez un peu de place de votre cœur.
Roy serra les poings un peu plus. Il était difficile pour un homme tel que lui de s'autoriser une telle chose…
- Je sais que vous êtes terrifié à l'idée d'affronter votre passé. Comme n'importe qui le serait à votre place. Pourtant, il faut parfois passer par là, non pas pour soi mais pour ceux que nous aimons encore plus que soi-même.
oOo
Roy marcha sans but précis… Perdu dans ses pensées… Et comme souvent quand il faisait ça, il se retrouva devant l'entrée du cimetière… Mais d'ordinaire, il faisait souvent nuit noire dans ces cas-là… Aujourd'hui le soleil était haut dans le ciel… Les allées avaient une tout autre allure à la lumière du jour… Roy allait faire demi-tour quand une fois l'interpella.
- Colonel Mustang ?
En déglutissant, Roy se retourna pour faire face à Gracia, la veuve de son défunt meilleur ami, en compagnie d'Elysia.
- Madame Hughes ! Elysia ! S'exclama-t-il avec politesse. Je ne voulais pas… Poursuivit-il en faisant signe de s'éloigner.
- Non, ne partez pas voyons ! Je suis sûre que Maes appréciera votre présence !
Elle souriait tout en disant cela et Roy sentit son cœur se serrer. Il voyait bien la douleur derrière ce sourire, mais pourtant, elle semblait en paix.
Il se contenta d'acquiescer d'un signe de tête et ils se rendirent tous les trois devant la sépulture de son meilleur ami.
- Je suis désolé, bredouilla finalement Roy en brisant le silence. Tout cela est de ma faute…
- Je vous arrête tout de suite Colonel ! S'exclama Gracia en le coupant. Vous n'êtes pour rien dans la mort de mon mari.
Elle avait dit cela d'un regard entendu, mais Roy ne pouvait le supporter, dans son cœur, il était coupable. Ne supportant plus le regard de la jeune femme, il reporta son attention sur la pierre tombale.
- Je sais que Maes est mort parce qu'il a mis son nez dans des affaires qui ne le regardait pas. Mais c'était Maes, il était comme ça ! Tout ce qui l'importait, c'était le bonheur de ses proches ! Le bonheur de son meilleur ami ! Énonça-t-elle en souriant.
Roy déglutit, à travers ses paroles, il se sentait encore plus misérable et coupable de ce qui était arrivé à Hughes… Maes était l'un des rares à connaître le mal qui le rongeait après la guerre d'Ishval… Il n'avait pas arrêté de lui conseiller de suivre ses pas et de se trouver une femme et de fonder une famille et d'enfouir tout cela au fond de lui pour éviter d'en souffrir. Mais il ne pouvait pas. Il n'était pas aussi fort que Maes… Alors, à la place, il s'était mis en tête de monter jusqu'au sommet pour changer la manière d'agir de ce pays et qu'avait fait son meilleur ami !? Il l'avait suivi dans son délire, parce que tout ce qu'il voulait, c'était qu'il trouve enfin le bonheur… Et voilà qu'à présent il était mort et qu'il se sentait coupable de sa disparition.
- Je ne suis qu'un imbécile ! Maugréa-t-il en ravalant ses larmes. Il est mort à cause de mon rêve utopiste…
- Non, vous êtes un être humain ! Ce rêve utopiste comme vous le dites, Maes en rêvait lui aussi !
Aux paroles de la jeune femme, Roy fronça les sourcils. Que voulait-elle dire par là ?
- Quand je suis tombée enceinte, Maes était fou de joie, il a toujours voulu devenir père, c'était son plus grand rêve. Mais plus cette petite vie grandissait en moi et plus il voyait le monde sous son véritable jour. Il avait peur du monde dans lequel grandirait son enfant et c'est là qu'il a réalisé la grandeur du projet de son meilleur ami ! C'est là qu'il m'a confié qu'il ferait tout pour que vous atteignez votre objectif, parce qu'il voulait que notre enfant grandisse dans la paix et la sécurité.
Les larmes de Roy se mirent à couler sur ses joues sans qu'il n'y puisse rien y faire. Les mots que lui disait Gracia l'atteignaient bien au-delà de son cœur. Il ne savait pas que son meilleur ami partageait à ce point son idéal. Il pensait que Maes faisait cela dans un but purement thérapeutique. Dans l'espoir qu'ainsi, son meilleur ami puisse trouver la paix.
- Alors, ne vous reprochez pas sa mort Colonel. Votre rêve était aussi le sien !
Roy inspira un grand coup. Gracia lui faisait le plus beau des cadeaux en prononçant ses mots. Elle lui permettait de s'émanciper et d'arrêter de culpabiliser. Elle le libérait du fardeau qu'il s'était lui-même imposé. Elle lui souriait avec bienfaisance. Lui montrant au passage qu'elle avançait, malgré tout, parce que c'est ce qu'aurait voulu Maes. Il n'aurait pas voulu que sa femme et sa fille s'arrêtent de vivre après son départ. Il voulait qu'elles soient heureuses malgré tout. Tout comme il le souhaitait pour son meilleur ami.
- Vous savez ce que souhaitez le plus Maes pour vous ? Reprit la jeune femme, comme si elle avait lu en lui sa dernière pensée. Que vous vous pardonniez à vous-même et que vous vous laissiez le droit au bonheur ! Parce que peut-être que votre passé ne vous quittera jamais. Peut-être que la douleur sera toujours présente quelques parts en vous. Mais je suis certaine que le bonheur prendra le dessus et rendra tout ça secondaire. Il rendra plus doux l'amertume de ces souvenirs.
- Merci… Chuchota-t-il à travers ses larmes.
Un silence s'installa entre eux, plus loin, Elysia cueillait des fleurs dans un parterre pourvu à cet effet, pour garnir la tombe de son père d'un beau bouquet. Gracia veillait sur elle d'un regard tendre et passionné.
- Vous l'aimez ? Demanda-t-elle alors, le regard toujours fixé sur sa fille.
Roy fronça les sourcils, ne comprenant pas de quoi voulait parler la femme de son meilleur ami. Le sourire de Gracia s'étira devant le regard perdu que lui lançait l'alchimiste quand elle croisa son regard.
- Cette femme ! Précisa-t-elle alors. Vous l'aimez n'est-ce pas !? Mais vous vous refusez cet amour parce que vous ne vous en sentez pas digne !
Riza, elle parlait de Riza… Mais comment savait-elle ?
Le petit sourire de Gracia l'informa qu'elle ne savait pas, mais qu'elle avait compris à son attitude. Il vivait un chagrin d'amour qui n'était pas passé inaperçu à ses yeux.
- Oui, avoua-t-il alors.
- Vous aime-t-elle ?
- Je ne sais pas… Je l'ai blessé… Je l'ai blessé en voulant la protéger…
En essayant de la garder loin de lui, il n'avait fait que la rendre malheureuse… Mais si elle ne l'aimait pas, alors, elle n'aurait pas dû en être malheureuse non ? Elle n'aurait pas dû se sentir blessée et trahie… Il avait vraiment tout gâché avec elle...
- Des fois, la meilleure façon de protéger les gens, c'est de les laisser entrer dans notre vie.
Oui, elle avait sans doute raison, mais son cœur était rongé par ses erreurs… Par les crimes qu'il avait commis… Il ne pouvait pas offrir cela à Riza.
- Je ne veux pas lui imposer mon passé, murmura-t-il dans un supplice.
- Alors ne lui imposez pas, elle doit se douter que votre vie n'est pas toute rose ! Elle doit certainement connaître l'histoire de l'alchimiste de flamme ! Et si elle malgré ça, elle est restée, c'est parce qu'elle vous pensait digne d'elle !
Roy ne savait pas quoi lui répondre… Il s'était évertué à cacher son passé pendant toutes ses semaines sans savoir que ses exploits du passé n'étaient un secret pour personne dans le pays… Riza devait donc forcément être au courant… Et malgré tout, elle l'aimait…
- J'ai tellement envie de l'aimer…
- Alors aimez là ! Comblez là ! Rendez là heureuse !
Cela semblait si simple dit comme ça, et pourtant...
- Je ne peux pas faire ça…
- Roy ! S'exclama Gracia avec familiarité à son égard. Maes n'est peut-être plus là, mais moi je le suis, Elysia l'est aussi ! Dans la famille Hughes, nous partageons tous les mêmes rêves ! Alors désormais, le rêve de Maes est le nôtre à Elysia et à moi. Votre bonheur serait le plus bel hommage à rendre à mon mari ! Vous lui devez au moins cela !
Sa voix était ferme et autoritaire. Roy n'aurait jamais pensé qu'une femme aussi douce que Gracia pouvait se montrer si intransigeante.
- Vous avez raison, bredouilla-t-il finalement.
- Je sais, sourit-elle en retrouvant le regard tendre qu'il lui connaissait. Alors maintenant, allez la voir et rachetez-vous !
- Et si elle me rejette ? Ne peut-il s'empêcher de suggérer.
Après ce qu'il lui avait fait… Comment pourrait-il la récupérer !? Bordel, ils avaient couché ensemble juste avant que Vanessa ne débarque chez lui et il n'avait même pas cherché à la retenir quand elle s'était enfuie ! Il l'avait laissé imaginer le pire… Sans défendre sa cause… Elle devait le détester à présent !
- C'est à vous de réparer vos erreurs ! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous, mais si cette fille vous aime sincèrement, elle vous laissera probablement une chance de vous expliquer. Je suis sûre qu'elle doit attendre que vous couriez vers elle vous excusez d'avoir été un imbécile !
Gracia disait-elle vrai !? Il n'en avait aucune idée, mais il ne pouvait pas ne pas essayer ! Bordel, il ne pouvait pas perdre Riza !
- Merci Gracia ! Vous saviez de quoi j'avais peur avant de venir ici ? S'exclama-t-il. J'avais peur qu'avec Elysia, vous ne soyez malheureuse… Et pourtant vous êtes toutes les deux-là, Elysia chantonnant en cueillant des fleurs, un ravissant sourire sur les lèvres et vous, à me réconforter et à m'aider à gérer les démons qui sommeillent en moi… Vous n'imaginez pas à quel point ça me soulage de vous voir toutes les deux en paix.
La jeune femme lui répondit avec un sourire avant de le prendre dans ses bras.
- Je suis sûre qu'elle sera très heureuse à vos côtés, murmura-t-elle durant leur étreinte.
- Merci Gracia.
oOo
- Qu'est-ce que vous faites là !? Grogna Havoc en fusillant son supérieur du regard.
Depuis la scène du coup de poings dans le bar de Chris la veille au soir, ils ne s'étaient pas vus. On était samedi et aucun d'eux n'étaient de service.
- J'ai besoin de voir Riza ! Supplia-t-il en débarquant dans l'appartement.
Il savait qu'elle ne vivait plus là, mais il n'avait aucune idée d'où la trouver et l'attendre devant l'hôpital n'était pas l'endroit idéal pour discuter de tout ce qu'il avait à lui dire.
- Dégagez ! Grogna Havoc avec fureur. Je vous interdis de vous approcher d'elle !
Il semblait vraiment remonté contre lui. Jusqu'à présent, il avait semblé totalement ignorer ce qu'il s'était passé. Maintenant, ce n'était plus le cas.
- Lieutenant, je sais que j'ai joué au con et je m'en veux ! Je voudrais me racheter !
- Jouer au con !? S'exclama-t-il en saisissant l'alchimiste par le col de sa veste. Ça vous pouvez le dire ! Je trouvais ça bizarre que ma sœur ne parle plus de vous jusqu'à ce que je comprenne qu'elle essayait de vous protéger de moi ! Pendant des jours elle a porté un masque et tenté de cacher le mal que vous lui avez fait ! Jusqu'à ce qu'elle s'effondre en larmes dans mes bras hier ! Vous êtes vraiment le pire des enfoirés ! Osez faire ça à ma sœur ! N'avez-vous donc aucun respect pour vos hommes !?
La rage se lisait sur le visage du lieutenant. Roy voyait bien qu'il prenait sur lui pour ne pas lui coller une nouvelle droite. Celle de la veille n'avait pas fait trop de dégâts. Il en avait tellement vu qu'il avait la peau dure. Son nez n'était pas cassé, mais il sentait encore la douleur de son poing sur son arête quand il reniflait.
Roy ne savait pas exactement ce que Riza lui avait raconté, mais il réalisait qu'il ne s'était pas trompé. Riza était du genre à cacher ce qui la blessait au fond d'elle-même...
- Je l'aime ! Rétorqua-t-il alors à son subordonné qui serra les dents à cette annonce et renforça sa prise sur son col. J'ai essayé de me convaincre du contraire ! J'ai essayé de l'éloigner de moi parce qu'après la mort de Maes je pensais que je n'avais pas le droit de vivre ça, mais Chris m'a ouvert les yeux… Quand je suis avec Riza, je culpabilise moins ! J'ai parlé avec Gracia… Et elle ne m'en veut pas ! Elle ne me rend pas responsable de la mort de Maes…
Il ne savait pas vraiment pourquoi il lui disait ça, mais il fallait absolument qu'il le convainc de la sincérité de ses sentiments envers Riza. Parce que même si Riza lui pardonnait, il fallait que Jean le fasse aussi. Dans cette histoire, il n'avait pas été honnête envers lui. Il avait abusé de l'innocence de sa sœur dans son dos… Il avait trahi sa confiance et il fallait qu'il la regagne.
- Qu'est-ce que ça change !? Cracha Havoc d'un air toujours aussi sombre.
- Je veux offrir à Riza tout ce que John lui a volé ! Je veux lui offrir la fidélité, la loyauté, la sincérité, le respect, le dévouement, le bonheur, mais surtout, l'amour. Je veux l'aimer comme jamais personne ne l'aimera !
Havoc ne renchérit pas. Il se contenta de scruter le visage de son supérieur minutieusement, comme pour rechercher la trace du mensonge dans son regard.
- Je suis sincèrement désolé ! Renchérit l'alchimiste. Je sais que j'ai déconné ! Je lui ai laissé croire des choses fausses !? Je pensais qu'ainsi, elle ne s'attacherait pas à moi ! Je ne voulais pas lui briser le cœur !
Et il le pensait vraiment, depuis le début ses intentions étaient de protéger Riza, pas de lui faire du mal. Havoc semblait commencer à lire la culpabilité sur le visage de son supérieur, mais il ne s'en laissa pas pour le moins attendrir.
- Des choses fausses !? S'exclama-t-il en fronçant les sourcils, demandant plus d'explications sur le sujet.
- Je suis sûr que Riza a dû te dire que j'allais voir ailleurs ! Spécula-t-il. Mais c'est faux ! Tu es le plus à même à le savoir ! Tu connais l'existence du réseau de Chris !
Son regard se fit sérieux et intense. Le seul moyen qu'il avait de convaincre le lieutenant, c'était avec cette information que seul lui détenait. Il ne pouvait pas remettre en cause l'implication qu'il avait avec sa tante. Il était au courant de tout. Il savait que les rumeurs étaient fausses ! Il était l'un des premiers à jouer le jeu en se faisant passer pour une victime. Il n'avait jamais volé une seule des conquêtes de son subordonné. Jamais ! Et ça, Havoc le savait.
- La fille que Riza… Commença Havoc d'une voix sceptique. C'était l'une des filles de Chris !? Ajouta-t-il en haussant un sourcil.
- Oui, affirma Roy soulagé qu'il comprenne.
- Je pensais qu'elle ne venait pas chez vous ! Renchérit-il en fronçant cette fois-ci les sourcils.
- Elle ne le font pas ! Notifia Roy. C'est trop risqué ! J'ai réprimandé Vanessa pour ça !
Un silence s'installa entre les deux hommes. Jean lâcha finalement Roy en grognant pour se prendre le visage entre les mains. Il semblait tiraillé. Il avait toujours été proche du Colonel. Comme un confident. Depuis la mort de Maes Hughes, il avait plus ou moins pris la place de meilleur ami dans sa vie… Mais Riza était sa sœur. Il voulait son bien, son bonheur et son supérieur lui avait brisé le cœur…
- Havoc ! S'exclama Roy. Je te jure que mes intentions envers Riza sont plus que sincère !
Son regard était sincère. Il s'en voulait et il avait l'intention de réparer ses erreurs. Dans son regard, Havoc pouvait y lire la détermination. Il ferait n'importe quoi pour se racheter et se faire pardonner. Mais avant d'aller voir Riza, il semblait tenir à regagner l'estime de son subordonné.
Havoc soupira.
- À supposer que Riza vous pardonne, quels sont vos intentions à son égard !? Demanda-t-il à l'intention de son supérieur.
- Je…
Roy ne savait plus quoi dire. Le changement d'attitude de son subordonné venait de le prendre de cour. Mais devant le regard insistant et plus que sérieux du lieutenant, il retrouvera vite la parole.
- Je veux faire d'elle une femme digne.
- Seriez-vous prêt à l'épouser !?
- Oui ! Répondit-il sans hésiter.
Havoc l'observa avec intérêt et Roy ne cilla pas. Il avait beau être le supérieur, il savait qu'à cet instant présent, Havoc était au-dessus de lui. S'il voulait vivre une relation avec Riza, il devait avoir l'approbation du lieutenant.
- Si Riza vous pardonne… Articula Jean avec lenteur tandis que Roy retenait son souffle. J'accepterais votre relation à trois conditions !
- Lesquels ? Demanda Roy avec une pointe anxiété dans la voix.
- La première, je vous interdis de lui briser le cœur, la seconde, je vous interdis de lui briser son foutu cœur et la troisième, je vous interdis de lui briser son putain de cœur !
Roy s'autorisa enfin à respirer. Bordel, Jean lui accordait sa bénédiction !
- Je promets que je ne faillirais pas !
- Il y a plutôt intérêt ! N'oubliez pas que mon crochet du droit ne sera jamais très loin !
oOo
Roy inspira un grand coup, il n'aurait jamais pensé que Riza ne vivait qu'à deux rues de chez lui. Son immeuble semblait beaucoup moins accueillant, mais il avait son charme. Le principal était que Riza s'y sente chez elle.
Il n'aurait jamais pensé que Jean lui donnerait son adresse. Il n'aurait jamais pensé qu'il lui pardonnerait ce qu'il avait fait à sa sœur. Mais il comprenait. Jean le connaissait assez pour savoir le mal qui le rongeait. Il semblait heureux de voir que Roy s'en était finalement émancipé. Maintenant, tout ce qu'il espérait, c'était qu'elle aussi lui pardonne.
Jean avait refusé de lui dire quand est-ce que Riza rentrerait chez elle. Il n'avait aucune idée de son emploi du temps… Serait-elle de garde à l'hôpital pour la nuit !? Il en avait aucune idée, mais même s'il fallait qu'il patiente toute une nuit devant sa porte, il le ferait. Il lui devait au moins ça. Il était sûr que si Jean avait refusé de lui donner cette information, c'était uniquement pour cette raison.
Il repensa à sa première rencontre avec Riza et ne put s'empêcher de rire. Il n'avait pas beaucoup de souvenir du passage où Riza l'avait ramassé ivre mort dans le couloir… Mais le fait qu'il l'attendait assis contre la porte de son appartement ne pouvait l'empêcher d'y repenser.
Le premier vrai souvenir qu'il avait d'elle, c'était quand il l'avait vu dormir. Tout de suite un flot d'émotion s'était emparé de son esprit. Il avait eu beau essayer de les repousser, rien n'y faisait. Il la désirait.
Lorsqu'elle était sortie de son lit et qu'elle s'était approchée de lui simplement vêtue d'un tee-shirt d'homme sur les épaules, il avait dû faire bonne figure pour ne pas déglutir. Elle était encore plus désirable. Tout à coup, il aurait voulu qu'elle porte un de ses tee-shirts à lui.
Le pire, ce fut certainement quand Jean rentra… Riza lui sauta dans les bras, faisant se relever le tee-shirt jusqu'au-dessus de ses fesses, le laissant apercevoir la petite culotte qu'elle portait dessous.
D'un coup, il avait eu chaud. Il avait relevé le regard aussi vite que possible, mais c'était trop tard, l'image de ses fesses étaient à jamais gravé dans son esprit. Heureusement que Jean était trop occupé par ses retrouvailles avec sa sœur, parce qu'il était persuadé que s'il l'avait aperçu relooker sa sœur, il l'aurait tué !
- Roy ?
L'alchimiste sursauta, il ne savait pas depuis combien de temps exactement il était là, mais lorsqu'il crut percevoir la voix de Riza à ses oreilles, il eut l'impression de rêver.
Mais il ne rêvait pas. Elle était bien là, debout dans le couloir, vêtue de sa tenue d'infirmière.
- Riza ! S'exclama-t-il avec anxiété tout en se relevant.
Ils restèrent un instant à se regarder sans rien dire. Ils s'observèrent comme si ça faisait des années qu'ils ne s'étaient pas vu. Ça ne faisait pourtant que deux semaines. Deux petites semaines qui leur avaient parus à chacun une éternité.
- Ça fait longtemps que vous êtes là ? Demanda-t-elle doucement, retrouvant son masque d'autrefois pour ne pas se laisser déstabiliser.
Roy haussa les épaules.
- Une heure, peut-être deux… Répondit-il seulement.
Il aurait pu le vérifier sur sa montre, mais il lui était incapable de détourner son regard de Riza.
La blonde détourna le regard simplement pour ouvrir la porte de son appartement où ils entrèrent tous les deux. Roy se mit à observer les alentours, c'était très petit, mais tellement plus chaleureux que son appartement froid. Il n'insista pas sur les détails et vint s'asseoir auprès de Riza qui s'était effondrée sur le canapé et avait désormais la tête dans les mains.
- Riza, murmura-t-il en posant l'un de ses mains sur sa cuisse. Tu me manques.
La jeune femme sursauta et leva un regard effrayé sur lui. Il savait pourquoi. La dernière fois qu'elle lui avait demandé si elle lui avait manqué, ils s'étaient disputés. Il comprenait que cette remarque lui fasse peur. Mais il ne voulait plus lui mentir. Il voulait lui faire comprendre qu'elle était son tout. Son univers.
- Dis-le encore, bredouilla-t-elle tel une supplique.
- Tu me manques ! Répéta-t-il en sentant une vague chaleureuse emplirent son cœur en disant cela. Tu me manques beaucoup trop ! Tu me manques tous les jours ! Et encore plus les jours où je ne te vois pas ! Et ça dure depuis le premier jour où nous nous sommes rencontrés !
Tout en disant cela, il la prit dans ses bras pour l'attirer vers lui. Riza se laissa faire, s'agrippa même à sa chemise lorsque les lèvres de Roy se posèrent sur son front.
- Regardes-moi, souffla-t-il en l'attirant sur ses genoux.
Riza le regarda, encore. Ils pouvaient lire chacun dans les yeux de l'autre, tous ce qu'ils n'avaient jamais pu y voir avant. Roy lisait dans le regard de Riza à quel point il l'avait détruite et rendu vulnérable. En retour, Riza pouvait voir à quel point il tenait à elle, chose qui jusqu'à présent, il s'était toujours interdit de faire.
- Il faut que je te dise quelque chose, commença-t-il. C'est très difficile pour moi car tu es la première personne à qui je n'ai jamais eu envie de raconter ça.
Riza se figea dans ses bras, elle retint sa respiration. Elle n'avait pas peur de ce que Roy allait lui dire, elle était effrayée d'observer qu'il laisse enfin tomber son masque devant elle.
- Tu connais mon nom, tu connais mon histoire, poursuivit-il. Mais tu ne connais que ce qu'on t'a raconté. Je suis considéré comme un héros pour ce que j'ai fait pendant la guerre… Mais je ne supporte pas qu'on me nomme ainsi. Il n'y a rien d'héroïque à détruire un peuple…
Il plongea son regard dans celui de Riza, glissant ses doigts dans les siens, les serrant fort, très fort.
- Roy, murmura Riza d'une voix brisée.
- Je ne suis pas un héros… Mais toi si, parce que tu sauves des vies ! Moi je n'ai fait que les détruire !
- Ne dis pas ça ! Chuchota-t-elle en pressant ses doigts avec les siens.
Roy ferma les yeux et souffla un instant, reprenant sa respiration. Lorsqu'il les rouvrit, il poursuivit.
- Après la guerre, je me suis juré que je monterais jusqu'au sommet pour changer la manière de fonctionner de ce pays. Je ne veux plus qu'on vive une époque aussi sombre que le fut la période de la guerre d'Ishval.
Riza approuva d'un signe de tête. Elle devait savoir tout cela, après tout elle était la sœur de son bras droit et il avait sûrement du déjà lui parler de ses motivations.
- En parallèle, je me suis interdis d'aimer. C'était mon moyen de racheter mes crimes… Personne ne m'y a obligé, mais je ne voulais pas être détourné de mon objectif… Mais… Il y a de cela presque deux ans, mon meilleur ami a perdu la vie…
- Maes… ? Bredouilla Riza d'une voix hésitante.
Roy fronça les sourcils. Comment connaissait-elle Maes ?
Riza sembla lire sa surprise sur son visage car elle articula.
- Je… Le jour de notre rencontre, tu as cité son nom en lui demandant pardon… Dit-elle d'une petite voix, comme si elle s'en voulait d'avoir entendu ce qu'il avait dit ce jour-là et de l'avoir gardé pour elle.
Roy ne savait pas trop quoi en penser, il n'avait aucune idée de ce qu'il avait pu lui dire ce jour-là. Pendant tout ce temps elle avait gardé ça pour elle sans jamais lui poser de questions ? Il en était abasourdi.
- Il a consacré une grande partie de sa vie à m'aider dans ma quête vers le sommet… Finit-il par reprendre. Résultat, il s'est fait assassiner parce qu'il a mis le nez dans quelque chose qu'il n'aurait dû pas voir…
- Je suis désolée Roy ! S'exclama Riza les larmes aux yeux.
Roy vint cueillir l'une de ses larmes entre ses doigts tout en déposant en baiser rassurant sur son front.
- Pendant tout ce temps, je me suis senti responsable de sa mort… C'est ce qui a renforcé cette idée que je n'avais pas le droit d'aimer. J'avais détruit sa famille, j'avais fait de sa femme une veuve… à cause de moi Elysia était condamnée à ne jamais connaître son père…
Un léger silence s'installa entre eux, Riza ne savait pas quoi dire, ses larmes coulaient silencieusement le long de ses joues.
- Le soir où tu m'as trouvé devant la porte de l'appartement de ton frère… Souffla-t-il finalement doucement, avec torture. C'était le jour de son anniversaire… Il aurait eu trente ans…
N'y tenant plus, Riza passa ses bras autour du cou de Roy pour le serrer contre elle, laissant ses larmes mourir sur la nuque de l'alchimiste. Ce dernier l'attira plus proche d'elle, les allongeant tous les deux, embrassant tendrement le sommet de son crâne tandis qu'il la réconfortait en la berçant dans ses bras.
- J'ai essayé de me convaincre de ne pas tomber amoureux de toi Riza. Chaque fois que je me trouvais près de toi, j'étais effrayé par ce que je ressentais. Ça faisait un an que je me répétais inlassablement que je ne m'approcherais plus jamais d'une femme pour garder le contrôle de ma vie et de mon cœur à ce but que je m'étais fixé. Parce que je ne voulais pas prendre le risque de perdre de nouveau un être cher. Mais quand on était ensemble, il y avait des moments où je me fichais de souffrir à nouveau parce qu'en ta présence je trouvais presque que ça en valait la peine. Dès que j'entrais dans cet état d'esprit, j'avais envie de t'écarter un peu d'avantage du monstre que je pensais être. Je pensais que je ne méritais pas le bonheur parce que je l'avais arraché à deux personnes innocentes…
Roy poussa un long soupir, se confier ainsi à Riza lui était libérateur. Dans ses bras, elle pleurait toujours. Elle pleurait les larmes qu'il ne versait pas. Renforçant cette image qu'elle était vraiment son tout.
- Désolé que ça m'ait pris tant de temps, reprit-il d'une voix pleine de remords. Mais je ne pourrais jamais assez te remercier de ne pas avoir renoncé à moi. Tu gardais espoir, tu n'as pas cessé de m'aimer malgré tout ce que je t'ai fait croire… Riza, je te jure qu'il n'y a jamais eu que toi, et seulement toi ! Je n'aurais pas dû te laisser croire qu'il y avait quelque chose avec Vanessa, elle est comme qui dirait une sœur pour moi ! Je voulais que tu le saches.
Soudain, il se sentait le besoin de voir le regard de Riza, de savoir si elle le croyait. Alors, il la repoussa juste assez pour que leurs yeux se rencontrent. Les yeux de Riza étaient toujours inondés de larmes, mais elle semblait tellement rassurée. Comme si le fait de lui dire qu'elle était la seule l'avait libéré elle aussi d'un poids.
- Ça ne te paraîtra peut-être pas beaucoup, mais mon passé est désormais entre tes mains. Tout ce que tu voudras savoir, je te le dirais ! Mais seulement si tu me promets de me consacrer ton avenir !
À cette remarque, Riza esquissa un sourire qui s'étouffa dans son sanglot. Elle devait se trouver ridicule, mais Roy ne l'avait jamais trouvé aussi belle. Il avait devant lui là vraie Riza, pas celle qui se cachait derrière un masque. Et le fait qu'elle se dévoile ainsi devant lui était la plus belle preuve d'amour qu'il pouvait recevoir de sa part.
Il se faisait la promesse intérieure qu'il lui ferait oublier tout ce que John lui avait fait croire, il serait sa bouée comme elle était la sienne.
Puis sur cette pensée, il l'embrassa. Cela faisait trop longtemps depuis leur dernier baiser. Ils s'embrasèrent longuement, très longuement, jusqu'à ce que le souffle leur manque. Puis ils s'observèrent. Les mains de Riza redécouvraient le visage de Roy du touché et il la laissa faire, savourant ses caresses avec amour.
- Pourquoi ton nez est légèrement gonflé ? S'exclama-t-elle soudain en passant et repassant sa main sur la légère enflure qu'avait causé le poing d'Havoc.
- Ton frère n'a pas vraiment apprécié ce que je t'ai fait !
Le visage de Riza s'horrifia.
- Ne me dis pas qu'il t'a frappé !?
Roy grimaça pour toute réponse.
- Mais bon, je pense qu'il a fini par accepter notre relation, après que j'ai accepté certains de ses principes.
- Lesquels ?
Roy se retint de rire car à cet instant, Riza lui rappela sa propre réaction.
- D'abord, je n'ai pas le droit de te briser le cœur. Ensuite, je n'ai pas le droit de briser ton foutu cœur. Enfin, je n'ai pas le droit de briser ton putain de cœur.
Dans ses bras Riza éclata de rire, elle semblait très bien s'imaginer la scène. Puis, entraîné par son rire, il se mit à rire avec elle. C'était tellement léger, tellement bon. Ils se sentaient en parfaite harmonie. Ils pouvaient à présent lire les émotions de l'autre d'un simple regard.
- Je t'aime Riza ! S'exclama Roy d'une voix tendre.
- Je t'aime aussi Roy ! Lui répondit Riza avec un magnifique sourire.
Roy la serra une nouvelle fois dans ses bras, il venait de lui donner la seule chose qu'il ne lui avait pas encore donné jusque-là.
Son cœur.
Presque... Fin.
Alors !? Vos impressions ? Qu'en avez-vous pensé !? Est-ce que ça vous donne envie de lire le livre et de découvrir la fabuleuse histoire de Tate et Miles !? (Moi je vous dirai de foncer lol). Je sais qu'après avoir lu cette histoire, vous avez peut-être peur d'être "spoiler" sur le livre, mais c'est FAUX ! Totalement FAUX ! J'ai adapté mon histoire à FMA et me suis seulement inspirée du déroulement des évènements pour construire mes chapitres et mon développement ainsi que ma chute. Les engagements des personnages ne sont pas du tout les mêmes (Riza et Tate ne se ressemblent absolument pas, c'est peut-être avec elles que j'ai eu le plus de mal à m'adapter et c'est peut-être aussi pour ça que par moment Riza vous a semblé différente car ce n'est pas toujours facile de s'adapter lol).
De plus, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais à chaque fois quand je vous disais que je me suis inspirée de "tel chapitre", il s'agissait toujours de chapitres impairs ! Et il y a une raison pour cela. Les chapitres impairs racontent le point de vue de la fille au moment de l'histoire. Et les chapitres pairs racontent ce qu'il s'est passé dans la vie du gars six ans auparavant... Et comme dans cette histoire, le passé de Roy vous le connaissez, je n'ai jamais abordé ce point de vue. Donc vous avez tout à découvrir des secrets du pourquoi Miles refusent d'aimer ! Du coup, sachez que si vous voulez le lire, il est disponible en PDF, il vous suffit de taper "Ugly Love Colleen Hoover PDF français" et normalement il apparaît en premier sur le site de ekladata ou sinon, je l'ai sur mon ordi je peux vous l'envoyer (je parle pour ceux qui m'ont sur Messenger ou Snap).
Et si vous avez vraiment aimé cette histoire, sachez que je prévois de faire un petit Rebecca/Jean inspirée cette fois-ci d'un film peut-être pour cet été (bien évidemment il y aura une touche de Royai dedans puisque c'est involontairement par leur biais qu'il y aura un rapprochement loool). J'ai décidé que je ne commencerais l'écriture que lorsque j'aurais bouclé la Coloc' et L'été où je t'ai rencontré, donc il faudra être patient *émoji qui tire la langue*.
En attendant, je vous dis à très bientôt et je vous laisse avec ce petit bonus supplémentaire en "Je" (désolée mon chat) pour rendre hommage à l'épilogue du livre !
Encore mille fois merci !
Sei à votre service !
Bonus.
Je repense à ma vie et à ce qu'elle a été. J'étais un abruti si naïf qui pensait dur comme fer qu'il pourrait changer le monde... Jusqu'à ce que l'atrocité du champ de bataille me jette en pleine réalité ! Le monde est cruel ! L'homme est ridiculement stupide ! Par instinct de préserver sa minable vie, il serait prêt à n'importe quoi... Je suis l'un d'eux... Je suis devenu un monstre le jour où j'ai délibérément appuyé sur la détente. Et ça, je ne l'oublierai jamais ! J'ai laissé les ténèbres m'envahir avec pour seul et unique objectif, consacrer le reste de ma vie à racheter mes péchés. Même s'il était impossible d'un jour atteindre la rédemption. Surtout après l'assassinat de Maes. Et pourtant, un jour tout a changé...
Ce jour où Riza est entrée dans ma vie comme un ange tombée du Ciel.
Et le mot ne pourrait être plus vrai... J'étais avachi sur un paillasson plus pitoyable que jamais... Je ne me souviens même pas comment j'ai réussi à quitter le cimetière où je m'étais rendu après avoir passé la journée à picoler chez Chris et m'être enfui quand elle a voulu que j'aille me coucher. Je ne voulais pas simplement m'endormir en faisant comme s'il ne s'était rien passé ! Je ne pouvais pas faire ça à mon meilleur ami.
Et c'est là qu'elle m'est apparue. Mon ange de lumière !
Je sais que l'alcool a embrouillé mon esprit, mais la lumière du plafonnier faisait comme une auréole au-dessus de sa tête. Ses longs cheveux blonds tombant en cascade autour de ce visage si parfait. Ses yeux noisette plongés dans les miens. Elle semblait en colère et hors d'elle, et pourtant, elle était plus belle que jamais. Elle était mon ange de la rédemption et je ne m'en étais pas encore rendu compte à ce moment-là.
Aujourd'hui, plusieurs années sont passées. Tellement de choses nous sont tombées dessus. Le pays a changé. Ce traitre de Généralissime n'est plus... Amestris est sous le commandement du parlement qui a depuis reprit les choses en main. J'ai laissé tomber l'idée d'atteindre le sommet parce que je ne pouvais pas me résoudre à l'idée d'un jour être à la tête d'un pays avec le passé peu glorieux que j'avais... Alors, je me suis contenté de faire ce que je pouvais et de me consacrer à Riza et à notre futur.
Je l'ai demandé en mariage et elle a dit oui !
Je n'oublierais jamais les mots de Jean ce jour-là devant l'autel alors qu'on attendait sa sœur. Il n'était déjà plus sous mes ordres, mais nous étions devenus beaucoup plus proche et nous étions sur le point de le devenir encore plus. Frère pour le meilleur et pour le pire.
- Il n'y a que toi qui pouvais satisfaire mes critères en ce qui la concernait... A-t-il simplement chuchoté tandis qu'au bout de l'allée apparaissait enfin mon ange de lumière.
Ce jour-là, je ne pensais pas qu'un jour pourrait être encore plus beau que le jour de notre mariage. Parce que pour moi, ce qu'il y avait de plus beau, c'était notre amour scellé pour l'éternité.
Je me trompais !
- Félicitations, c'est une adorable petite fille ! S'est exclamé l'infirmière, faisant de ce jour, le plus beau jour de toute ma vie.
Ce jour où au lieu de détruire une vie, j'ai aidé à créer une. Ce jour où mon ange a fait de moi un père. Ce jour où j'ai enfin compris les paroles que Hughes m'a dit le jour où il est devenu père.
Je suis là, debout, avec un sourire qui ne me quitte plus à observer les deux femmes que j'aime plus que ma propre vie.
- Viens ici, me murmure ma femme.
Et j'obéis, je m'assois prêt d'elle et elle me tend cet adorable bébé qu'elle tient dans les bras, son bébé, mon bébé, notre bébé. Notre fille.
- Elle est si jolie, continue-t-elle de murmurer en me la déposant dans les bras. Regarde-là Roy. Regarde notre petite Sara.
J'étais contre l'idée, mais Riza a insisté... Depuis qu'elle est devenue amie avec Winry, pour elle, il n'y avait pas de plus bel hommage que d'appeler notre fille Sara si un jour nous en avions une. Pour Sara. Pour Winry. Pour montrer que l'amour et la vie sont plus fort que la destruction et la guerre.
- Sara... Je murmure à mon tour d'une voix brisée, plus ému que je ne l'aurais cru.
Une larme coule le long de ma joue. Suivit d'une deuxième. Très vite, mon visage est baigné de larmes. Je ne me suis jamais senti aussi bouleversé de ma vie tandis que je tiens ma fille au creux de mes bras.
Je suis l'homme le plus heureux et le plus comblé et j'ai toujours du mal à réaliser que tout ceci est vrai.
Mon doigt parcourt le visage si minuscule de ma fille, sa peau et si douce, son odeur m'enivre d'un amour inconditionnel. Ses yeux sont aussi bleus et profonds que les miens, mais le duvet sur son crane est aussi blond que celui de Riza. Nous avons donné naissance à un mélange parfait de nous deux.
Je saisis sa minuscule main de mes doigts avant de l'embrasser sur le front et de porter mes yeux sur Riza dont le regard est rempli d'un amour débordant en nous regardant tous les deux. Ses yeux sont remplis de larmes, peut-être encore plus que les miens.
- Merci, je murmure d'une voix étranglée par mes larmes tout en me penchant vers elle pour l'embrasser tendrement. Merci pour tout.
Chris et Gracia avaient raison. Les souvenirs de la guerre et de la mort de Maes sont toujours là, mais l'amertume et le chagrin n'emplissent plus ma vie. Ils ne surgiront que par moments. Des moments qui s'espaceront toujours plus au fil du temps, car ils seront remplacés par ces moments avec Riza. Ils seront remplacés par ces moments avec Sara. Moi et Riza et Sara. Ma famille.
Riza pose sa tête sur mon bras et nous regardons ensemble notre petite fille.
Je t'aime déjà tant Sara.
Je ne peux m'empêcher d'observer ce petit être parfait que nous avons créé avec amour.
Ce sont des moments pareils qui viennent compenser l'amour atroce.
The End !
