Tina n'en fera pas partie. Graves et les autres l'ont évitée comme la peste. Elle ne sait si elle doit en être heureuse ou inquiétée mais, ce qui est sûr, c'est qu'elle est soulagée. Cependant, elle voit, elle fixe, elle analyse les attitudes de ceux qui ont été choisis par les six chefs « d'escouade ». Il y a leur silence et leurs hochements de tête, leur posture qui gagne en raideur au fil des heures, les mouvements furtifs de leurs mains vers leurs baguettes, leurs yeux fuyants.

Ils ont peur.

Et puis au milieu d'eux, il y a Graves. Calme voire serein, mais impérieux, autoritaire. Voix posée, attitude confiante, démarche souple, gestes étrangement doux. Et pourtant, il demeure impossible à décrypter. Tina est incapable de voir derrière la nouvelle armure qu'il s'est forgé.

Il s'y est caché. Une nouvelle fois, elle ne parvient pas à comprendre cet homme. Il lui file entre les doigts.

Et même si elle s'était mise à le détester, un sentiment nouveau voit le jour en elle : le respect.

Lors de ses passages à la Sécurité Magique, Queenie le regarde parfois dans un silence quasi-religieux, les lèvres légèrement pincées. Sa sœur aînée se demande alors ce qu'elle lit dans son esprit.

« Il recule. » répond toujours la blonde.

Ce n'est pas l'image que Tina se fait de son patron.

Pourtant, « il recule » alors que le temps passe.

L'avant-veille de l'attaque, tout est fin prêt. On souffle au détour d'un couloir les angoisses qu'on tait aux heures de pause, qu'on dissimule derrière des banalités affligeantes. Les effectifs des Bureaux de Philadelphie et de Boston arrivent dès le matin et on compte.

En tout, ils seront quarante-et-un Aurors.

On mesure enfin toute l'envergure de l'opération et l'air devient comme irrespirable pendant quelques heures, vicié par la peur.

La veille, la Surveillance assure que tout est prêt de son côté également tandis que Tina assiste aux ultimes manifestations de l'angoisse sourde planant sur le Bureau.

Le matin de l'opération, après une dernière réunion, les quarante-et-un Aurors quittent le MACUSA.

La jeune femme, elle, s'absente une énième fois du Bureau et file dans les rues de New York. Il fait bon, ce jour-là, trop bon. C'est en tout cas ce qu'elle se dit alors qu'elle se rapproche de la Ligue des Fidèles de Salem.


N/A : [voix d'outre-tombe] Quatre ans ... Quatre ans ... Quatre ans et j'ai (encore) oublié qu'il restait un drabble ... Honte, honte à moi. (entre nous je ne sais même pas si le fandom est encore actif. Où suis-je, où vais-je, dans quel état j'erre ? QUATRE ANS, PURÉE. #IlAbuse)