Bonjour

Voici le chapitre 25 avec un peu de retard. Mais avec toutes ces mesures de confinement et de couvre feu, je perds un peu la notion du temps alors mille pardons.

Merci à Marie d'avoir corrigé le chapitre malgré son emploi du temps bien chargé.

Merci à vous de me lire et de m'écrire.

L'enquête avance. Mais Dean et Castiel ont-ils vraiment remporté une victoire sur leur adversaire ? Réponse bientôt.

Bonne lecture

Sydney8201

Musique du chapitre :

Cops and Robbers de The Hoosiers

Chapitre 25 : Victoire

« Les hommes parlent de la victoire comme d'une chance. C'est le travail qui fait la victoire. »

Ralph Waldo Emerson

Dean ne croyait pas à la chance. Il n'y avait jamais cru. C'était peut-être dû à son passé et à tout ce qu'il avait traversé quand il était encore enfant. Là où d'autres avaient encore le luxe de croire au Père Noël, à l'invincibilité et l'immortalité de ses parents et à la chance qui souriait toujours aux enfants sages, Dean avait appris que la mort faisait partie de la vie. Que même en se montrant sage et gentil, il n'y avait ni Père Noël, ni chance ni bonheur garantie.

Et c'était peut-être mieux ainsi en fin de compte. Puisqu'il n'avait jamais cru à la chance ou au hasard, il avait pris l'habitude de se battre dès son plus jeune âge pour obtenir ce qu'il voulait. Il avait fait de sa vie un combat. Il s'était battu pour élever son frère. Battu pour trouver de l'argent, de la nourriture et pour continuer ses études malgré tout. Il s'était battu pour que son frère puisse croire qu'il avait de la chance. Dean l'avait fait sans se poser de questions et il ne le regrettait pas. Il se fichait qu'on puisse le trouver pessimiste ou trop terre à terre. C'était ce qui avait en grande partie fait sa réussite. Et il avait la vie qu'il avait parce qu'il avait fait en sorte de l'avoir. Il ne le devait à personne d'autre qu'à lui-même. Ce qui restait une grande fierté.

Et parce qu'il ne croyait pas à la chance, il savait que pour trouver le tueur, Castiel et lui allaient devoir se battre. Ils allaient devoir travailler et sans doute passer des heures entières à fouiller ici et là. Ils allaient probablement ressentir de la frustration au début. De la colère. Mais s'ils ne baissaient pas les bras et s'ils continuaient à se battre sans perdre leur objectif de vue, ils réussiraient. Parce que Dean refusait la défaite. Elle ne faisait pas partie de son vocabulaire. Elle n'en ferait jamais partie.

Il ne regrettait pas de s'être accordé une petite parenthèse avec Castiel même après sa vision. Il ne regrettait pas de s'être montré un peu égoïste. Il avait aimé partager son petit déjeuner avec l'homme qu'il aimait sans trop penser au tueur. Il avait pris du plaisir dans la douche avec lui. Il savait combien la vie pouvait être imprévisible. Il avait déjà failli perdre Castiel une fois. Et il ne pouvait pas ignorer le danger qui planait sur lui maintenant que le tueur avait conscience de sa présence dans sa tête. Il ne pouvait pas garantir qu'il serait toujours là demain. Il refusait de reporter ces petits moments de bonheur à plus tard. Il voulait profiter pleinement pendant qu'il en avait encore le temps.

Cela lui avait permis de faire le plein d'énergie. Il avait repris des forces et il se sentait de taille à affronter n'importe qui et n'importe quoi. Il n'avait plus peur. Il se sentait fort. Il avait un peu d'avance sur le tueur. Il allait en profiter pour le faire tomber. Et il se ferait un malin plaisir de le regarder dans les yeux quand tout serait fini. Pour que ce monstre voit son visage. Pour qu'il comprenne par qui il avait été vaincu.

Mais avant, ils devaient le trouver. Dean savait que cela risquait de prendre plusieurs jours. Il devait donc passer au garage gérer un client difficile puis donner ses instructions à Garth, son bras droit, avant de pouvoir se concentrer pleinement sur leur enquête.

Il fit un crochet par son appartement où il tomba nez à nez avec un Sam curieux et amusé. Il accepta ses moqueries parce qu'il savait que son frère était heureux pour lui. Qu'il le charriait juste parce que c'était leur façon de fonctionner depuis toujours. Il ne lui cacha rien de ce qui était arrivé. Il lui avait toujours tout dit. Parce que Sam l'acceptait comme il était et parce qu'il n'était pas seulement son frère, il était également son meilleur ami.

Il lui raconta donc comment Castiel l'avait rassuré, combien la nuit avait été parfaite. Et combien il s'était senti chez lui dans son appartement. Il lui expliqua comment ils s'étaient avoués leurs sentiments sans réellement le préparer. Sam le félicita longuement même si l'entendre parler de sexe le mit sensiblement mal à l'aise.

Dean s'en amusa en instant en insistant bien sur le plaisir qu'il avait pris jusqu'à ce que son frère soit contraint de prendre la fuite. Il prit ensuite quelques secondes pour ranger ce qui trainait dans la cuisine. Il prépara un sac avec des vêtements au cas où il passerait une autre nuit avec Castiel avant de s'habiller pour son rendez-vous.

Au garage, Garth lui fit un rapide compte rendu des affaires en cours. Depuis le début de l'enquête, Dean n'était pas vraiment présent. Mais ses employés savaient pourquoi et tous le soutenaient sans jamais douter. Il ne leur cachait rien non plus.

Son client arriva heureusement à l'heure. Mais il avait une longue liste d'exigences en tout genre pour sa voiture. Il savait pourtant que Dean était le meilleur en ville pour ce travail. Il lui avait été chaleureusement recommandé. Mais parce qu'il était le client, il estimait probablement avoir le droit de se montrer exigent. Et d'en faire des tonnes. Dean le laissa parler en prenant des notes. Puis, quand il quitta enfin le garage visiblement satisfait, le jeune homme s'empressa de tout récapituler à Garth. Il avait une confiance aveugle en lui pour ce travail. Il l'avait choisi et formé. Il était le meilleur en ville après Dean.

Le jeune homme prit le temps de saluer ses autres employés – Jo et Adam – avant de mettre un peu d'ordre dans la pile de courrier qui se trouvait sur son bureau. Il aimait son métier. Il aimait avoir son garage et être son propre patron. Mais il détestait gérer la paperasse. Il aurait aimé avoir quelqu'un pour s'en occuper à sa place. Une fois l'enquête terminée, il se pencherait sur ce problème. Le garage tournait suffisamment bien pour engager quelqu'un en plus. Dean n'avait juste pas eu le temps de s'en soucier. Il le ferait bientôt. Après que le tueur ait été arrêté… et après avoir pris de longues vacances avec Castiel bien sûr. Son petit ami restait la priorité.

Il tenait beaucoup au garage. Il l'avait créé à partir de rien et avait réussi à en faire un endroit connu et reconnu. Il s'était battu pour le maintenir à flots les premiers mois. Il était allé voir des banques. Convaincu plusieurs conseillers de le suivre alors même qu'il n'avait que très peu d'argent de côté. Il y avait consacré beaucoup de temps. Il y avait passé des nuits entières à faire des calculs et à envisager tous les scénarios. Le garage était une de ses plus grandes fiertés. Et ce n'était pas parce qu'il avait aujourd'hui Castiel dans sa vie qu'il allait tout laisser tomber. Son petit ami serait toujours sa priorité. Mais il n'oubliait pas sa carrière pour autant. Ou les employés qui comptaient sur lui. Il avait des responsabilités et il tenait à se montrer à la hauteur.

Il classa donc soigneusement ses papiers, s'assura que tout allait bien une dernière fois avec Garth, puis, après lui avoir promis de revenir le lendemain, il partit rejoindre Castiel au commissariat.

Ce n'était pas un endroit qu'il aimait beaucoup. Il y régnait une atmosphère étrange qu'il était peut-être le seul à sentir. Un peu comme les hôpitaux. Quand Dean y pénétrait, il sentait la détresse des victimes, la douleur de ceux qui avaient perdu un proche, la colère et la frustration des policiers qui ne parvenaient pas à attraper les coupables. Il ressentait un malaise physique qu'il ne parvenait à ignorer que lorsque Castiel était avec lui. Il pouvait également sentir le regard de certains policiers sur lui. On le jugeait. On ne le croyait pas. Et on se moquait de lui parfois ouvertement. Il réussissait à les ignorer parfois. Mais il ne comprenait toutefois pas comment on pouvait ainsi juger quelqu'un qui ne cherchait qu'à aider. Il trouvait cela injuste.

Il ignora toutefois une nouvelle fois les regards qu'on posa sur lui dès qu'il franchit le seuil de la porte. Il ne prit pas la peine de saluer qui que ce soit. Personne ne l'appréciait vraiment ici de toute façon. Il se contenta de prendre la direction des ascenseurs. Heureusement pour lui, Castiel avait fait passer le mot. Il pouvait aller et venir dans le bâtiment sans qu'on lui demande sans cesse ce qu'il faisait ici. C'était un soulagement. Cela lui évitait à avoir à parler à des gens qui ne l'appréciaient pas.

Une fois au bon étage, il prit rapidement la direction du bureau de Castiel. Ce fut finalement Gabriel qu'il vit en premier. Il appréciait beaucoup le coéquipier de son petit ami. Il savait que c'était en grande partie grâce à lui qu'il avait pu le rencontrer. Gabriel avait été le seul à le croire au début. Le seul à accepter de lui donner une chance. Sans lui, Dean n'aurait jamais pu faire la connaissance de l'homme qu'il aimait. Il se promit de le remercier un jour.

- Hé Dean salut ! lança alors Gabriel d'un ton enjoué qui donna aussitôt le sourire à Dean.

Il avait un don pour pousser les gens à qui il s'adressait à se sentir bien. A se sentir les bienvenues. Dean était convaincu qu'ils pourraient devenir amis très rapidement.

- Cas est avec le patron mais il devrait avoir bientôt terminé et en attendant, il m'a demandé de m'occuper de toi… en tout bien tout honneur bien sûr. Alors… café ? Thé ?

Dean reconnaissait bien là son petit ami. Il savait qu'il ne se sentait pas bien au commissariat. Qu'il se savait jugé et moqué. Et il avait fait en sorte que quelqu'un qu'il appréciait soit là pour s'occuper de lui s'il n'était pas disponible. Il était également évident que Gabriel le faisait volontiers. Pas uniquement parce qu'il y était contraint.

- Café s'il te plait.

- Un café ça roule.

Dean prit place sur la chaise de Castiel et regarda Gabriel s'éloigner. Il n'eut pas à attendre son retour très longtemps. Il le remercie d'un large sourire quand il lui tendit sa tasse. Il la serra ensuite dans ses mains quelques secondes pour se réchauffer.

- Je crois que des félicitations sont à l'ordre du jour… Cas m'a tout raconté. Et je dois t'avouer que je suis vraiment très content pour vous. Alors félicitations !

Pendant une seconde, Dean se demanda ce que Gabriel pouvait entendre par « tout raconté ». Il doutait toutefois que son petit ami ait partagé des informations intimes et d'ordre sexuel avec son coéquipier. Il n'aurait pas été en colère si c'était le cas. Lui se confiait volontiers à ses proches. Mais il savait que ce n'était pas le genre de Castiel. Il préférait garder ce genre de choses pour lui. Il n'en parlait pas. Même avec son meilleur ami. Il était évident qu'il lui avait seulement dit qu'ils étaient ensemble à présent. Et Gabriel semblait sincèrement content pour eux. Ce qui était une preuve de plus qu'il était quelqu'un de bien.

- Merci Gabriel pour ces félicitations même si c'est un peu bizarre de féliciter quelqu'un pour ça et… merci parce que si tu n'avais pas accepté de me donner une chance quand j'ai appelé le commissariat la première fois, je n'aurais jamais rencontré Castiel. C'est à toi qu'on doit d'être ensemble.

Gabriel sourit en hochant la tête.

- C'est vrai que c'est grâce à moi. Ce qui me donne d'office le statut de témoin à votre mariage… d'organisateur de votre enterrement de vie de garçon et… peut-être même celui de parrain de votre premier enfant.

Dean ne put s'empêcher de rire une seconde. Il savait que Gabriel plaisantait mais qu'il était également sérieux. Et il avait envie de toutes ces choses. Envie d'épouser Castiel un jour. Envie de fonder une famille avec lui, même si ce ne serait pas facile. Il avait envie de tout et plus encore. Il était juste un peu trop tôt pour l'envisager.

- Tu devras en discuter avec Castiel. Et sans doute partager ce rôle avec mon petit frère. Parce que je doute qu'il accepte de te le laisser.

- Je sais partager. Et deux cerveaux valent toujours mieux qu'un. Je dois d'ailleurs avouer que je suis curieux de rencontrer ton frère. Tu parles souvent de lui et j'aimerai vraiment savoir s'il est aussi génial que ce que tu en dis.

- Il est meilleur encore.

Gabriel acquiesça. Dean prit alors une longue gorgée de son café avant de reprendre son sérieux. Il aurait largement préféré continuer à parler de Sam et de son avenir avec Castiel. Mais il avait une enquête à mener et une piste à suivre.

- Castiel t'a parlé de ce que j'ai vu ? demanda-t-il alors à Gabriel.

Ce dernier hocha la tête à nouveau. Il était étonnant de voir combien il pouvait passer d'enjoué et souriant à sérieux en un quart de seconde. Dean était presque sûr que c'était un moyen de se préserver. De ne pas laisser son métier difficile entacher sa vie personnelle. Il ne voulait pas changer. Il ne voulait pas devenir triste et fataliste. Pessimiste. C'était aussi ce qui faisait de lui quelqu'un de bon et de précieux. Dean pouvait le sentir. Il était capable de voir le bon dans chaque chose. Dans chaque personne. Les gens comme lui étaient malheureusement trop rares. La vie se chargeait souvent de les rappeler à l'ordre. Mais pas Gabriel. Lui savait rester optimiste.

- Il me l'a dit oui et il est en train d'en parler avec le patron. Il veut creuser la piste. Et je suis de son avis. Je sais que c'est une victoire. Une avance qu'on peut prendre sur ce monstre. On ne doit pas l'ignorer ou la laisser de côté. On doit absolument la prendre au sérieux.

Dean n'avait effectivement pas le moindre doute quant à la véracité et au sérieux de ce qu'il avait vu. Mais si Gabriel et Castiel étaient de son côté, il n'était pas sûr qu'il en serait de même pour leur patron. Il n'avait pas voulu l'écouter pour Keith. Et cela lui avait coûté la vie. Dean espérait qu'il saurait ne pas reproduire la même erreur une seconde fois.

- J'espère qu'il aura tiré les enseignements de ses erreurs. Et de toute façon, s'il refuse de se pencher sur la question, je me chargerai de le faire sur mon temps libre. Cas le fera aussi. J'ai bien plus confiance en toi qu'en notre hiérarchie. Ils ont de bonnes intentions mais… ils sont bien trop intéressés par l'image qu'ils donneront d'eux aux médias et à leurs supérieurs pour être parfaitement lucides.

Dean était touché de voir combien Gabriel lui faisait confiance. Il avait fini par comprendre pourquoi Castiel l'avait fait. C'était en grande partie du à cette connexion instantanée qui s'était créée entre eux à leur rencontre. Mais il n'y avait pas eu le même déclic avec Gabriel. Il avait pourtant accepté de le croire sans hésiter. Dean se demanda parfois pourquoi.

- Merci de me faire confiance. Tu n'en as peut-être pas conscience parce que c'est quelque chose de naturel chez toi mais c'est… c'est plutôt rare qu'on accepte de me croire sur paroles et… ça me touche.

- Je n'ai peut-être pas ressenti vis-à-vis de toi ce que Castiel a ressenti le premier jour. Et je ne saurais même pas l'expliquer d'ailleurs. Mais une chose est sûre, j'ai eu confiance en toi dès que je t'ai rencontré. Il émane quelque chose de toi… quelque chose de foncièrement bon. Et franchement, je ne comprends pas qu'on puisse ne pas le sentir… qu'on puisse te juger aussi rapidement. Ce monde me désespère parfois.

Dean acquiesça. Lui aussi ne comprenait pas. Mais il avait fini par s'y habituer. Il vivait avec depuis qu'il avait son don et il l'avait accepté. Il ne pourrait jamais changer les gens. Et il refusait de perdre du temps inutilement à essayer.

- Je ne cherche pas à me faire plaindre parce qu'il y a bien plus malheureux que moi. Tu es bien placé pour le savoir d'ailleurs. Mais je vis avec ces jugements permanents depuis que j'ai ce don. Et si au début, cela me mettait hors de moi, j'ai fini par l'accepter. Je n'ai pas demandé à être comme je suis. Je me serais bien passé de ce don qui m'oblige à voir des choses horribles et à ressentir la douleur et le désespoir de beaucoup trop d'innocents. Mais… j'ai choisi de m'en servir pour faire le bien et si cela gêne certains ou que cela me donne l'image d'un fou en quête de reconnaissance ou de médiatisation alors tant pis… je saurai faire avec. J'ai des gens qui me croient et sur qui je peux compter. Je m'estime chanceux.

- Si tu veux mon avis et tu le veux parce que tout le monde le veut… je suis un grand sage quand je le veux… si tu veux mon avis … tu es bien plus courageux que certains de mes collègues. Et je ne dis pas ça juste pour te faire plaisir. Je le pense sincèrement.

- Gabe, c'est…

- Je sais, je sais. Tu n'aimes pas trop qu'on te fasse des compliments alors je ne m'étendrais pas plus sur le sujet mais ça ne change pas ce que je pense. Et je voulais que tu le saches.

Dean lui sourit alors. Il espérait que la reconnaissance qu'il avait pour lui se lisait sur son visage. Il aurait aimé savoir quoi répondre. Quoi dire pour que Gabriel sache combien il l'appréciait et combien il était touché par ses propos. Mais comme à chaque fois qu'il recevait un compliment, il ne savait pas trop quoi dire. Il était habitué à entendre ses proches lui dire des choses gentilles. Le féliciter. Il avait déjà entendu des clients et des collègues le complimenter sur son travail. Et il n'était pas beaucoup plus à l'aise pour leur répondre. Ses proches le connaissaient suffisamment pour savoir qu'il le pensait sans savoir comment le dire. Ses collègues également. Ses clients, eux, s'en fichaient probablement.

Gabriel, lui, ne connaissait pas Dean depuis très longtemps. Mais il se comportait déjà comme quelqu'un de proche. Comme un ami. Et le jeune homme n'avait pas la moindre idée de la manière dont il devait gérer cela.

Heureusement pour lui, Castiel vola à son secours sans le savoir en choisissant ce moment pour revenir du bureau de son supérieur. Il avait un sourire aux lèvres qui en disait long. Dean hésita une seconde à se lever pour l'embrasser avant de se souvenir qu'ils ne devaient pas ébruiter leur histoire au risque de compromettre leur enquête.

- Tu es là, souffla Castiel quand il fut à leur hauteur.

- J'avais… tu m'as… tu me manquais, finit part répondre Dean dans un murmure.

Gabriel soupira alors longuement en prenant l'air faussement agacé. Dean était presque sûr qu'il était content pour eux. Ce n'était toutefois jamais facile de se retrouver ainsi seul face à un couple amoureux. Surtout quand ils étaient aussi fusionnels que Castiel et lui.

- Ok, ok les amoureux. Vous pourrez vous dire des gentillesses quand vous serez seuls et que je ne serais pas là pour vous voir faire. Mais en attendant, j'aimerai assez qu'on en revienne à ce qui nous concerne tous les trois. Qu'est-ce qu'ils t'ont dit Cassie ?

Castiel grimaça en entendant ce surnom et Dean se promit de le prononcer juste pour l'embêter quand ils seraient seuls.

- Ils sont d'accord pour qu'on creuse cette piste. Je pense qu'ils ont tiré les leçons de leurs erreurs mais… il va falloir trouver quelque chose rapidement parce qu'ils ne seront sans doute pas très patients. Ils ne croient toujours pas au don de Dean.

Dean n'était pas surpris. Les plus sceptiques refusaient toujours de voir la vérité en face. Ils refusaient d'ouvrir un peu leur esprit. De considérer d'autres options. Parce que cela venait ébranler ce qu'ils pensaient savoir. Et parce qu'ils préféraient de loin rester dans leur zone de confort. C'était par manque de courage et par peur le plus souvent. Ou juste par stupidité. Peut-être même un peu des trois dans ce cas précis.

- On va trouver quelque chose, affirma Gabriel qui semblaient avoir besoin de le dire et de l'entendre.

Dean acquiesça alors. Il était convaincu que cette vision allait enfin leur permettre d'avancer. Il avait un bon pressentiment et c'était quelque chose qu'il n'avait pas ressenti depuis un moment maintenant. Ce n'était pas uniquement de l'espoir ou de l'optimisme. Il était sûr de lui et cela lui faisait du bien.


Castiel savait qu'il serait difficile pour lui de mettre de côté l'image de Dean à genoux dans sa douche, son sexe dans sa bouche. Il n'avait pas envie de s'en débarrasser. Il voulait au contraire la garder précieusement dans un coin de son esprit jusqu'à pouvoir être seul avec son petit ami à nouveau. Mais il était également convaincu qu'il s'agissait là d'une image qui était susceptible de le déconcentrer. Il pouvait facilement s'imaginer repensant à ce moment et à tous ceux qui avaient précédés durant la nuit tout en cherchant à cacher son excitation et son érection à tous ses collègues. Il pourrait peut-être les duper eux. Mais pas Gabriel. Jamais Gabriel. Son coéquipier semblait lire dans son esprit. Et il se ferait un plaisir de le charrier jusqu'à la fin des temps avec une telle information.

Castiel refusait également de ne pas être entièrement focalisé sur son enquête. Il voulait faire de Dean sa seule et unique priorité. Mais son métier restait important. Sa mission restait essentielle. Il avait des vies à sauver. Un monstre à arrêter. Il n'avait pas le droit de se laisser distraire quand des innocents risquaient de perdre la vie. Il avait des responsabilités et il comptait les assumer. Il n'avait pas choisi ce métier par hasard. Il l'aimait et il voulait le faire correctement.

Il avait heureusement réussi à établir une frontière nette entre sa vie privée et sa vie professionnelle. Il n'en avait pas eu l'intention au début. Mais Gabriel lui avait expliqué l'importance d'une telle compartimentation. Il ne devait surtout pas ramener les horreurs qu'il voyait dans le cadre de son travail chez lui. Il ne devait pas se laisser hanter par ce qu'il vivait durant les heures passées au commissariat. Il finirait par perdre le sommeil… ou pire encore… la raison. Pour être efficace et performant, il devait s'accorder des moments de répit. Il devait avoir une vie en dehors de son travail. Et si Castiel avait eu du mal à la remplir jusque-là, il avait Dean maintenant. Le jeune homme faisait également partie de sa vie professionnelle mais il était avant tout son petit ami. L'homme qu'il aimait. Il était celui qui l'aiderait à ne surtout pas penser à la cruauté dont certains étaient capables une fois rentré chez lui. C'était la meilleure des « distractions ».

Sur les conseils de Gabriel, il s'était donc efforcé à se construire une barrière mentale. Il était Castiel le policier le jour et Castiel l'homme le reste du temps. Les deux avaient leur vie propre. Leurs souvenirs. Leurs priorités. Il devenait le policier dès qu'il quittait son appartement. Et cela lui permit de mettre un voile sur les images de Dean dès qu'il franchit la porte de chez lui. Il rentra dans son autre rôle et mit de côté tout le reste. En espérant que cela puisse tenir même quand il serait de nouveau en compagnie de son petit ami.

Il refusait toutefois de s'en inquiéter pour le moment. Il devait se rendre au commissariat le plus rapidement possible pour parler avec ses supérieurs de leur nouvelle piste. Il devait les convaincre de le laisser l'exploiter. Il espérait que cette fois, ils ne seraient pas suffisamment stupides pour la rejeter sans prendre le temps de réfléchir un peu. Il priait pour qu'ils aient appris de leur erreur. Qu'ils aient enfin décidé d'ouvrir les yeux.

Il prépara le meilleur argumentaire durant le trajet puis, après avoir pris le temps d'expliquer la situation à Gabriel, il partit voir son chef, déterminé à obtenir gain de cause.

Keith n'était pas seulement l'échec du système ou de ses supérieurs. C'était le sien aussi. Certainement pas celui de Dean même si son petit ami semblait penser le contraire. Lui avait fait tout ce qu'il pouvait. Ce n'était pas de sa faute si ceux qui avaient le pouvoir avaient choisi de fermer les yeux. Castiel ne laisserait pas la situation se reproduire.

Il ne reçut pas un accueil vraiment chaleureux. Il avait choisi de ne pas cacher l'origine des informations communiquées. Il estimait que le « don » de Dean était un miracle. Un atout. Et il refusait de lui manquer de respect en cachant son implication. Son petit ami était un héros et il ferait en sorte que tout le monde finisse par le comprendre. Ses supérieurs en premier lieu.

Il pouvait sentir leur scepticisme. Leurs doutes. Et leur envie de lui rire au nez. Mais il pouvait également sentir combien la situation commençait à peser sur eux. Le maire et la presse attendaient des résultats. Les citoyens commençaient à douter de leur capacité à faire leur travail convenablement. Ils avaient besoin de résultats. Besoin d'une vraie victoire. Et même s'ils doutaient qu'elle puisse venir de Dean, ils n'avaient pas vraiment le choix. C'était leur seule piste pour le moment. Ils ne voulaient pas que l'incident « Keith » se reproduise. Ils lui donnèrent donc leur accord pour poursuivre l'enquête. Castiel voulait voir cela comme une victoire. Même si elle n'était pas encore complète.

Quand il sortit du bureau, il était soulagé. Il avait hâte d'annoncer la nouvelle à Gabriel et Dean. Et il fut heureux de voir que son petit ami était déjà là. Il semblait à l'aise avec son coéquipier. Presque comme s'ils se connaissaient depuis toujours quand ils ne savaient pas grand-chose l'un de l'autre. C'était une très bonne nouvelle pour Castiel. Gabriel avait une place importante dans sa vie. Il avait besoin que les choses se passent bien avec Dean. De toute évidence, c'était le cas.

Il s'approcha d'eux sans quitter Dean des yeux. Il était difficile de se souvenir qu'il ne pouvait pas l'embrasser ici. Qu'il ne pouvait pas le prendre dans ses bras et le serrer fort contre lui quand il y avait tous ses collègues pour les voir faire. Quand il posait les yeux sur Dean, tout le reste disparaissait aussitôt. Il n'y avait plus que lui.

Il s'arrêta quand il fut à sa hauteur. Il pouvait voir Gabriel du coin de l'œil et il savait que son coéquipier attendait de savoir ce qu'il en était. Qu'il était impatient de pouvoir se mettre au travail. Mais pour le moment, Dean était sa priorité. Et il aurait été probablement incapable de dire quoi que ce soit si Gabriel ne les avait pas interrompus Dean et lui. Il se reprit heureusement et leur annonça la nouvelle. Ils pouvaient poursuivre leur nouvelle piste. Mais ils avaient besoin de trouver quelque chose rapidement. Leur hiérarchie ne leur laisserait pas beaucoup de temps. Sans résultats rapides, ils exigeraient d'eux qu'ils abandonnent. Et ils auraient alors tout le loisir de condamner Dean. De nier qu'il avait un « don ». De l'accuser d'être un menteur et de leur faire perdre du temps. Ce que Castiel refusait de voir arriver.

Mais ils avaient une chance et ils devaient la saisir. Gabriel semblait convaincu qu'ils pouvaient réussir. Castiel voulait le croire lui aussi. Il était dans tous les cas déterminé à s'en donner les moyens.

Et ils n'avaient pas de temps à perdre à discuter des détails ou à débattre de l'attitude de leurs supérieurs. Ils devaient absolument se mettre au travail.

Cela commençait par faire une liste de tous les salons de tatouage de la ville. Castiel n'était pas forcément très calé en la matière. Il n'avait même jamais envisagé de se faire tatouer. Mais puisque c'était à la mode, il supposait qu'il devait y en avoir beaucoup.

Il en eut la confirmation quand ils commencèrent leurs recherches. Gabriel avait perdu son sourire et Dean semblait déçu. Castiel était presque sûr de savoir ce que son petit ami pensait. Qu'il n'en avait pas vu assez. Qu'il aurait dû être capable de trouver un indice de plus. Une localisation un peu plus précise. Peu importait qu'il n'ait pas le contrôle sur ses visions. Il continuait de penser qu'un flash imprécis était de sa faute. Même si c'était ce « flash » qui leur avait permis d'obtenir une information cruciale.

- On pourrait se partager la liste. Si Dean m'en dit plus sur l'endroit, je devrais pouvoir faire un premier tri. On vérifiera ensuite ces endroits ensemble pour affiner la sélection. Ça nous permettrait de gagner du temps, suggéra Gabriel qui ne se laissait pas abattre.

Castiel admirait son optimisme à toute épreuve. Et cette confiance sans bornes qu'il semblait avoir en eux. Son idée était plutôt logique. C'était effectivement sans nul doute la meilleure manière de procéder.

- Le problème, c'est que je n'en sais pas beaucoup plus. Je vous ai déjà tout dit. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une grande boutique à la mode. Ou même d'un endroit réputé et irréprochable. De ce que j'ai vu, c'était petit… lugubre et certainement pas un endroit où je me ferais tatouer. Mais je peux me tromper.

- Dean, tu ne te trompes pas… et c'est déjà un bon début. On peut écarter tous les endroits les mieux notés de la liste et se concentrer sur ceux qui ne sont pas recommandés. On peut aller voir les patrons et leur montrer le symbole. Avec un peu de chance, l'un d'eux se souviendra de l'avoir tatoué sur quelqu'un, assura Gabriel le plus sérieusement du monde.

Dean hocha la tête et Castiel adressa un petit sourire à Gabriel. Il avait su trouver les mots justes pour lui redonner un peu confiance. Pour lui redonner de l'énergie également. C'était un vrai don chez lui. Il avait aidé Castiel plus d'une fois dans ses moments de doute. Il était en grande partie celui qui lui avait permis d'être avec Dean. Il lui devait beaucoup.

- C'est exactement ce qu'on va faire. On partagera la liste en deux. Gabriel, tu te renseigneras sur la première moitié de la liste et Dean et moi, on se concentrera sur la seconde. Je sais que la ville est grande mais… il ne doit pas y avoir plus d'une petite trentaine d'endroits de ce genre.

Dean se tourna alors vers lui, visiblement surpris. Il avait les sourcils froncés et Castiel se demanda ce qu'il avait pu dire d'aussi étonnant. Il allait le lui demander quand le jeune homme prit la parole.

- Tu ne crois pas qu'il serait plus judicieux de diviser la liste en trois et d'enquêter chacun de notre côté. On irait plus vite comme ça et …

- Dean, non. Je ne peux pas… je ne suis pas très à l'aise à l'idée de te laisser tout seul. Pas parce que je t'en crois incapable, je sais que tu saurais te débrouiller. Mais parce qu'on ne peut pas être sûr que notre tueur ne sera pas sur place. Ou que celui ou celle qui l'a tatoué ne l'avertira pas de ta présence. Il sait déjà que tu es après lui. On ne peut pas prendre ce risque.

Il espérait que le jeune homme ne protesterait pas. Il savait qu'il en aurait forcément envie. Il avait envie d'aider. Il avait envie de se montrer aussi utile que possible. Mais Castiel n'ignorait pas le danger qui planait sur lui. Il refusait de se montrer imprudent. Pas quand il en allait de la vie et de la sécurité de l'homme qu'il aimait plus que tout.

- Cassie a raison Dean. Si ce type sait que tu le cherches alors il pourrait s'attendre à ce que tu fouilles dans cette direction-là. Et il pourrait t'attendre. Tu ferais une cible parfaite si tu es seul. Tu as besoin que quelqu'un soit là pour t'aider au cas où. Bien sûr, si passer autant de temps avec Castiel te déplait, alors tu peux venir avec moi. De toute façon, je suis bien plus doué que lui, assura Gabriel pour aider Castiel.

Ce dernier savait qu'en adoptant un ton plus léger et en ajoutant cette petite plaisanterie tout en appuyant ses propos, Gabriel venait sans nul doute de convaincre Dean. Une nouvelle fois, il avait su trouver les mots justes.

- Je suppose que… vu comme ça, c'est sans doute une bonne chose. Je ne suis pas sûr qu'il sache que j'ai eu ce flash mais s'il parvient à entrer dans ma tête, il saura et… c'est vous qui avez raison. Je ne peux pas courir ce risque. Je déteste juste ne pas pouvoir vous aider mieux.

- Tu nous aides déjà beaucoup. Et maintenant, on devrait sans doute se mettre au travail.

Dean acquiesça alors que Gabriel se connectait à Internet pour commencer leurs recherches. De son côté, Castiel garda les yeux rivés sur Dean. Il pouvait sentir sa déception. Mais il pouvait également sentir qu'il n'était pas en colère contre eux. Il comprenait leur position et il l'acceptait. Castiel en était grandement soulagé. Il avait besoin de garder Dean près de lui. Si cela n'avait tenu qu'à lui, il l'aurait accompagné partout. Mais il savait que Dean ne pourrait pas l'accepter. Il tenait à son indépendance.

Gabriel parvint à établir une liste des endroits les moins bien notés de la ville. Ces salons étaient tous vivement critiqués pour leur manque d'hygiène, leur accueil déplorable et leurs méthodes douteuses. Tous pratiquaient en revanche des tarifs qui défiaient toutes concurrences. C'était très certainement une des raisons qui avait poussé le tueur à s'y rendre. Il ne pouvait pas se permettre d'être vu par trop de personnes. Il avait besoin d'un endroit que peu fréquentaient afin de garder son anonymat. Castiel était d'ailleurs presque sûr que ces salons n'étaient pas très à cheval sur la réglementation. Le tueur avait certainement pu leur donner une fausse identité sans qu'ils ne s'en soucient. Cela compliquerait sans nul doute les choses pour eux. Mais ils s'en soucieraient en temps voulu.

- Je pense que c'est un bon début. On a vingt-cinq noms. On devrait pouvoir tous les visiter avant la fin de la journée. Si aucun n'est le bon alors on élargira notre recherche. Mais quelque chose me dit que nous sommes sur la bonne piste, lança Gabriel en imprimant la liste des salons puis le symbole qu'ils avaient trouvé sur les lieux des crimes.

Castiel prit alors les feuilles qu'il lui tendait. Il était temps pour eux de se mettre au travail. Il avait un bon pressentiment. Et il avait appris au fil du temps à se fier à son instinct. Il avait envie de croire que cette fois ne ferait pas exception.

Ils se séparèrent en se jurant de s'appeler dès qu'ils auraient la moindre information puis, Gabriel partit de son côté alors que Dean suivait Castiel.

- Tu as finalement choisi de venir avec moi, plaisanta ce dernier en souriant.

- J'adore Gabriel vraiment… et sa proposition était tentante mais… quelque chose me dit que tu n'aurais pas forcément apprécié de me voir partir avec lui. Et puis de toute façon, je te préfère quand même. Je ne pense pas que Gabriel soit aussi capable que toi de me procurer des orgasmes incroyables.

Castiel rit alors en secouant la tête. Il était content d'entendre Dean plaisanter à son tour. Il avait toujours l'air inquiet mais il commençait à se détendre. C'était sans doute dû au fait qu'ils entraient enfin en action. Il avait enfin la sensation de faire quelque chose de concret. Castiel pouvait le comprendre. Il ressentait la même chose de son côté.

- Tu sais… si j'en crois ce que sa femme en dit et crois-moi, elle en parle beaucoup parce qu'elle n'a visiblement aucune pudeur… il est plutôt doué dans ce domaine. Mais il est hétéro. A deux cent dix pourcents.

- Personne n'est parfait. Tant pis pour lui et tant mieux pour toi.

Castiel secoua la tête. Il adorait Gabriel. Il l'aimait comme un frère. Mais s'il choisissait de virer sa cuti un jour et qu'il tentait quoi que ce soit avec Dean, il le tuerait sans hésiter. Et il n'aurait pas le moindre regret ensuite. Il avait beau savoir que leur petite conversation n'avait rien de sérieux, l'idée le rendait tout de même un peu jaloux. Ce qui était stupide. Mais plus fort que lui visiblement. Il choisit donc de changer de sujet alors que Dean et lui entraient dans le parking où les véhicules de service étaient garés.

- Tu n'as jamais songé à te faire tatouer ? demanda-t-il en ouvrant la portière de la voiture.

Dean monta côté passager avant de répondre.

- C'est quelque chose que j'aimerais assez faire. Je pensais me faire tatouer le prénom de ma mère et sa date de naissance mais… je n'ai jamais été plus loin que d'y penser. Je finirai par le faire. Et je pourrai peut-être leur demander en même temps de m'inscrire ton prénom quelque part sur le corps… peut-être sur mes fesses. Quelque chose me dit que cela te plairait.

Castiel y songea une seconde. Il devait reconnaitre que l'idée avait ses mérites. Il aimait tout particulièrement les fesses de son petit ami. Et il adorerait voir son nom gravé sur elles. Ce serait le signe que Castiel le possédait même si ce n'était pas réellement vrai.

- Avant que tu ne t'emballes, je préfère te préciser que je plaisante. Je t'aime Cas mais je ne me ferai jamais tatouer ton nom sur les fesses. Ça ferait un peu trop star du porno à mon gout.

- Tu te ferais une fortune si tu choisissais cette carrière.

Dean rit une seconde avant de secouer la tête. Castiel était ravi de voir que malgré le sérieux de la situation et le danger qui planait sur le jeune homme, ils étaient parfaitement capables de plaisanter. De rire. Tout était très naturel entre eux. C'était parfait et il ne voulait surtout pas que cela s'arrête un jour. Maintenant qu'il avait goûté à un tel bonheur, il ne s'imaginait pas vivre sans. Il ne comprenait même pas comment il avait pu fonctionner sans jusque-là.

- Peut-être mais comme je te l'ai déjà dit, j'ai un don pour attirer les types les plus malsains et dérangés qui soient… sans doute parce que mes préférences sexuelles sortent un peu de l'ordinaire… et avec la chance que j'ai, on ne me confierait des rôles que dans des films pour pervers. Alors merci mais non merci.

- Tu n'attires pas que les types malsains… je suis là moi.

- Mais toi tu es l'exception qui confirme la règle.

Castiel sourit en démarrant la voiture. Il en savait déjà beaucoup sur le passé sexuel de Dean. Et sur toutes les choses qu'il aimait faire ou qu'on lui fasse en matière de sexe. Il avait très envie de tenter ces choses. Même celles auxquelles il n'aurait jamais pensé jusque-là. Il voulait toutefois attendre que cette quête soit résolue. Pour avoir tout le temps de prendre son temps.

- Tu sais… je crois que tu sais à peu près tous mes fantasmes… toutes mes petites préférences et je ne pense pas connaître les tiennes. Il faudrait peut-être qu'on prenne le temps d'en parler un de ces jours. Je ne voudrais surtout pas que notre vie sexuelle soit à sens unique et que tu puisses finir par être frustré.

Castiel sortit du parking avant de répondre. Il pouvait sentir que les inquiétudes de Dean étaient sincères. Il avait une nouvelle fois adopté un ton léger pour aborder le problème mais il était réellement inquiet. Ce qui était stupide mais tellement Dean que Castiel n'était pas surpris.

- On prendra le temps d'en parler. Et on prendra aussi et surtout le temps de les réaliser tous un à un si tu es d'accord. Mais rassure-toi … je doute de pouvoir être frustré avec toi dans mon lit… même si je ne devais jamais remplir aucun de mes autres fantasmes.

- Sauf que je veux tous les entendre… je veux tout savoir de toi.

- Je te promets de tout te dire.

- Même ceux dont tu pourrais à tort avoir honte ? Même les plus inavouables ?

- Même ceux-là.

Dean sembla rassuré. Il saisit la main de Castiel sur le levier de vitesse et la serra une seconde dans la sienne avant de la relâcher. Il aurait cette conversation une fois leur enquête terminée. Et Castiel avait une idée plutôt très claire de la manière dont les choses se termineraient alors. Il l'espérait fortement.

Mais pour le moment, ils étaient en route pour le premier salon sur leur liste. Avec un peu de chance, il s'agirait du bon. Il ne coûtait rien d'y croire. Castiel rêvait que cette enquête se termine. Il rêvait de pouvoir mettre ce monstre derrière les barreaux et avoir enfin tout le loisir de vivre pleinement sa relation avec Dean. Il avait envie de passer à autre chose. Et il avait envie de croire qu'il était sur la bonne voie. Que cette fois, leur piste était la bonne. Qu'ils avaient enfin marqué des points et pris de l'avance sur le tueur. Il priait pour pouvoir arrêter ce monstre avant qu'il ne parvienne à entrer dans la tête de Dean. Il devait faire de leur courte avance une victoire franche. Et il comptait bien y consacrer toute son énergie et tout son temps si nécessaire.