Merci pour vos reviews !
Wounaya : ta review m'étonne ! J'ai déjà parlé du conclave et des changements que Lexa y apportait dans le "chapitre" 23 : A chaque réunion, le Commandant abordait les différents aspects qu'elle voulait mettre en place avec cette nouvelle loi : le Fos Blida (premier sang). Le natblida vainqueur de chaque combat sera celui qui verserait le sang de l'autre en premier. Ainsi, à la fin du Conclave, le natblida n'ayant pas été touché serait le Commandant. Les autres natblida deviendraient les Conseillers du Commandant et les généraux de l'armée de Polis. Mais j'en reparle dans ce chapitre, ça te rassurera peut-être ^^
Kicker24 : moi aussi, je préfère quand la terre n'explose pas à cause des centrales ^^ J'ai pas trop aimé la saison 4, j'en ai d'ailleurs que peu de souvenirs tellement elle ne m'a pas marqué :p C'est pour ça que je croise les doigts pour que le spin-off sorte, même si Lexa et Clarke ne sont pas dedans :p
Charlotte Do Svidanya : Je suis contente que le "côté doux" de l'histoire te plaise :) Concernant Bellamy, ce n'était pas fait exprès au début mais, comme Wells était vivant et par rapport à sa personnalité dans la série, la fic a suivi son cours comme ça ^^ En plus, inconsciemment, j'ai peut-être mis Bellamy en retrait tout en lui donnant un "bon rôle" trèèèèès secondaire parce qu'il m'a saoulé dans la dernière saison xD Enfin, j'en dis pas plus pour ne pas spoiler au cas où il y aurai des gens qui ne l'aurait pas encore vue :) Pour Muphy et Emori, ça ne sera pas du tout maintenant ^^ Et pour Madi, il faut se rappeler qu'elle n'a que six ans, mais j'espère qu'elle vous plaira :)
Bonne lecture !
Chapitre 25 : saison 4
Le battement de son cœur et le vent qui soufflait fortement étant donnée la hauteur à laquelle elle se trouvait étaient les seuls sons que Clarke pouvait entendre.
Lexa lui avait envoyé un message il y a une vingtaine de minutes et cela faisait déjà dix minutes qu'elle attendait sur le balcon, essayant de ne pas trembler de froid. Elle avait mis sa veste la plus chaude, la plus rembourrée de laine -celle que Lexa lui avait offerte quand elle avait découvert que les Skaikru étaient frileux- mais l'appréhension n'aidait pas à se réchauffer. L'hiver prenait fin petit à petit mais le vent restait glacial. Elle avait mis ses mains en boule dans les poches, mais l'attente était longue.
Enfin, les portes de la salle s'ouvrirent et Lexa, suivit de Gustus et Titus entra et se dirigea vers son trône. Les gardes fermèrent la double-porte et restèrent à l'extérieur. La brune jeta une rapide coup d'œil vers le balcon et Clarke la vit à travers le rideau flottant qui protégeait les gens du vent à l'intérieur de la pièce.
- Je les amènerai à leur première leçon quand nous aurons terminé, dit Titus quand ils furent tous à leur place, attendant les nightblood et Gaïa.
- Je ne pense pas t'avoir demandé de faire quoi que ce soit Titos, répliqua sèchement Lexa. Tu ne t'attends tout de même pas à ce qu'ils commencent leur entrainement alors qu'ils ne sont à Polis que depuis quelques minutes ? Ils doivent être fatigués par le voyage et effrayés d'avoir été arrachés à leurs parents.
- Mais Heda, c'est ainsi que nous avons toujours...
- Je ne sais pas si tu l'as remarqué, Titos, mais les choses changent. J'imposerai prochainement ma nouvelle loi sur le Conclave que cela plaise ou non. Les natblida iront...
- Heda, si je peux me permettre... Coupa le Gardien de la Flamme.
- Interrompt encore une fois Heda, Fleimkepa et je t'arracherai la langue, menaça Gustus en avançant d'un pas vers lui.
- Em pleni Gostos ! L'arrêta Lexa d'un geste de la main. (Ca suffit, Gustus.) Titos, ces derniers temps, tu ne cesses de me contredire et de vouloir parler au-dessus de moi ! Tu es sous mon commandement, pas l'inverse, et ce sont mes ordres que tu suis !
Clarke n'avait jamais entendu Lexa parler comme ça à Titus. Elle se demandait si elle était souvent comme ça avec lui en privé ou si c'était leur conversation de la veille qui avait éveillé en Lexa des sentiments négatifs à son propos.
- Sha, Heda, répondit-il en baissant les yeux.
- Je dis que les natblida profiterons de cette journée pour se reposer et apprendre à connaitre les autres natblida. Et je dis qu'ils ne commenceront leur entrainement qu'à partir de demain. Laik ai klir ? (Suis-je clair ?)
Même sans peinture de guerre ou son épaulette et sa cape rouge, Lexa pouvait être effrayante quand elle le voulait.
- Sha, Heda.
- Et ne vas pas croire que ton comportement restera sans conséquences, le prévint-elle alors que les portes s'ouvraient de nouveau.
Clarke retint son souffle alors qu'elle vit Gaïa avec ses longs dreads teint en blancs, suivie de deux petites filles, l'une rousse et l'autre brune. Elle reconnut sans mal la petite Madi, telle qu'elle l'avait vue la première fois après le second Praimfaya, mais ses cheveux étaient coiffés et sa peau n'était pas couverte de crasse. Une larme coula sur la joue de Clarke alors qu'elle vit Madi et l'autre petite fille s'accrocher à la toge de Gaïa et se cacher derrière elle lorsque Lexa s'était levée.
- Ai laik Heda Lexa kom Trikru. Yo don fir nou raun, strike natblida, leur dit Lexa d'une voix douce en s'accroupissant à quelques mètres de Gaïa. Yo laik klir in Polis. En yo nou laik soulou : moun natblida kik hir raun. Gaf yo in hit emo op ? Demanda-t-elle en mettant les mains devant elle pour que les deux petites filles les prennent. (Je suis le Commandant Lexa du Peuple des Arbres. Vous ne devez pas avoir peur, petites natblida. Vous êtes en sécurité à Polis. Et vous n'êtes pas seules : d'autres natblida vivent ici. Voulez-vous les rencontrer ?)
- Yo na wich Heda op, leur dit Gaïa en prenant leur main pour les amener à Lexa. (Vous pouvez faire confiance au Commandant.)
La brune prit doucement leur main et quitta la salle avec les deux petites filles, Gustus à leur suite mais quelques mètres plus loin.
- Ai na dula heimbri op in preshgeda, Amin, dit Gaïa au Gardien de la Flamme en s'inclinant. (Je vais prier dans le temple sacré, maitre).
- Bos figon ai yomblod, lui répondit Titus en quittant la salle en même temps qu'elle. Ai na glong yu op. (Bonne idée, mon apprentie. Je vais me joindre à toi.)
Clarke attendit plusieurs secondes avant de rentrer dans la salle puis la quitta quand elle fut certaine que personne n'allait y rentrer à nouveau.
- J'ai repensé à ce que tu m'as dit sur Titus, lui dit Lexa, faisant face à la porte-fenêtre du balcon, les mains dans le dos.
Clarke et elle étaient dans la chambre du Commandant. C'était le soir, quelques heures après l'arrivée des deux nightblood.
- Et j'ai réalisé aujourd'hui une chose que j'avais déjà remarqué mais que je laissais couler parce qu'il est le Gardien de la Flamme, continua-t-elle en se tournant vers Clarke. Il m'ordonne plus qu'il ne me conseille et, si je ne suis pas de son avis, il s'oppose à moi de plus en plus à moi.
Clarke ne dit mot, laissant Lexa parler. Même si elle n'aimait pas Titus, elle savait qu'il était quelqu'un d'important pour la brune : un enseignant, un mentor, un guide et éducateur.
- Je sais qu'il veut bien faire mais je me rends compte qu'il n'a d'intérêt que pour l'Esprit du Commandant et pas pour son porteur. Or il doit faire les deux ! S'exclama-t-elle avec fermeté. Je suis le Commandant et les Commandants avant moi me conseillent et me guident : il ne devrait pas me contredire comme il le fait. Il peut m'exposer ses pensées et être en colère que je ne suive pas ses conseils mais il n'a aucunement le droit de me dire quoi faire !
La brune marcha vers le fauteuil où se trouvait Clarke et s'assit à côté d'elle :
- Il ne cesse depuis mon enfance de me dire de penser avec ma tête et non avec mon cœur, que les émotions influencent négativement les décisions que je prends mais c'est exactement ce qu'il fait, dit Lexa en serrant les poings. S'il était autant contre ta présence ici et l'intégration de ton peuple dans la Coalition, c'est uniquement parce qu'il ne vous faisait pas confiance et qu'il ne vous aime pas à cause de votre technologie.
- Il avait peur de nous, lui dit Clarke en lui prenant la main, ne prenant pas la défense de Titus, mais essayant d'humaniser son comportement pour le bien de Lexa. La peur nous fait faire de drôle de choses, tu sais ?
- Et moi, j'étais en colère, répliqua calmement Lexa. Mais, avec Azgeda, j'ai choisi la paix plutôt que la guerre. Avec Skaikru, j'ai choisi la paix plutôt que la guerre. Titus ne pense pas à la paix pour notre peuple ! Tout ce qui l'importe, c'est que je sois exactement comme lui, réalisa-t-elle.
Lexa s'interrompit puis demanda :
- Le jour où tu es sortie de ma chambre en courant après que Titus t'ait parlé, c'était parce que tu avais peur de lui ?
Clarke se mordit la lèvre : elle n'aimait pas repenser à ce moment-là. Ses sentiments l'avaient pris par surprise, provoquant une crise de panique.
- Ce qu'il m'a dit ressemblait beaucoup à ce que Titus pensait quand il a essayé de me tuer dans ma chronologie d'origine. J'avais peur qu'il réessaie ou qu'il s'en prenne à toi d'une manière ou d'une autre, avoua-t-elle en baissant la tête.
Cette fois, c'est Lexa qui serra la main de Clarke.
- Je devrais peut-être lui donner moins de responsabilités, pensa Lexa à voix haute. Il est le Gardien de la Flamme, pas l'enseignant officiel des natblida. Je vais donc choisir quelqu'un d'autre pour enseigner la voie du Commandant aux natblida, décida-t-elle.
Clarke ferma les yeux, soudainement soulagée : Madi n'aurait pas à subir les leçons de vie de Titus comme "aimer est une faiblesse".
- Titus, lui, sera mon conseiller symbolique, réfléchit Lexa les sourcils froncés, mais je l'autoriserais moins à l'avenir à me parler comme il le fait. Son seul rôle est de superviser le Conclave et de veiller à ce que la Flamme soit transmise au prochain Commandant après ma mort. Rien d'autre.
Son visage s'adoucit.
- J'aimerais qu'on reparle de certaines choses dont tu m'as parlées hier soir, dit-elle en caressant la main de Clarke avec son pouce. Tu as dit que tu étais devenue une natblida après que ta mère t'ait injecté du sang noir, hésita Lexa, l'idée lui semblant encore insensée, mais ton sang était rouge au Mont-Weather.
Clarke hocha la tête, comprenant sa confusion.
- Quand j'ai traversé l'anomalie, j'ai juste retrouvé mon corps d'avant. J'étais moins musclée, moins endurante, mon sang était à nouveau rouge et mes cheveux étaient redevenus longs, répondit Clarke en haussant les épaules.
- Et ton peuple pourrait le refaire ? Demanda la brune. Créer des natblida ?
Clarke réfléchit sérieusement, comprenait sa crainte : les natblida étaient sacrés pour son peuple et, si la rumeur que Skaikru pouvait en créer se rependaient, l'ascension des Commandants en serait chamboulée.
- C'est possible, dit Clarke en pesant ses mots. Mais pourquoi le ferait-il ? C'était notre dernière solution pour survivre au Praimfaya, nous en avions besoin. Et, comme il n'aura pas lieu cette fois, personne ne pensera à créer le sang noir.
- Sauf que le deuxième Praimfaya a été causé par cette Alie. Est-ce que tu es sûre qu'elle ne peut pas recommencer ?
Malgré l'inquiétude et la douceur qu'elle entendait dans la voix de Lexa, la brune était passée en mode Commandant : réfléchie et ne laissant passer aucun détail.
- Le manoir où son programme est enfermé se trouve sur un île en plein milieu d'un lac de l'autre côté de la zone morte, expliqua Clarke, se voulant rassurante. Même ceux que vous appelés frikdreina n'osent pas s'approcher de l'eau car elles regorgent de créatures dangereuses, ajouta-t-elle, le fait qu'elle n'aimait pas le nom Trig' pour les gens comme Emori s'entendant dans sa voix.
Lexa dû s'en apercevoir car elle pencha la tête en la regardant. Mais elle ne dit rien.
- Mais ça reste possible ?
- Je suppose qu'un groupe de Floukru ou de Skaikru pourrait traverser le lac sans qu'il n'y ait de morts, convint Clarke après réflexion, mais qui irait là-bas ? La zone morte est-elle souvent traversée par d'autres natifs que les nomades ? Et est-ce que c'est dans votre nature de traverser une eau infestée d'animaux irradiés géants ? Insista-t-elle.
- Donc tu me confirmes que, insista Lexa, tant que personne n'entre dans ce manoir, elle ne peut rien faire ?
- Elle a besoin de personnes réelles pour activer ses plans. Sans personne, elle ne peut rien faire, répéta la blonde.
Lexa hocha la tête pensivement. Sentant que la discussion était terminée pour le moment, Clarke l'attira à elle pour qu'elle s'allonge et pose sa tête sur ses cuisses. Elles profitèrent du silence et Clarke caressa les cheveux de Lexa.
- Qu'est-ce que tu penses de Gaïa ? Demanda Lexa quelques minutes plus tard.
- J'aime le fait qu'elle ait foi en ses croyances sans se laisser aveuglément guider par elles, dit Clarke instantanément. Madi l'aimait énormément, elle la considérait vraiment comme son seida et elle lui apprenait à bien gérer le fait d'être Commandant. J'ai confiance en elle, conclut-elle.
Sa petit-amie ferma les yeux puis, après avoir soupiré, annonça :
- Alors je la choisis pour enseigner aux natblida.
Elle aurait dû être à l'infirmerie depuis cinq minutes mais elle ne pouvait pas s'empêcher de la regarder.
Gaïa prenait son rôle au sérieux et parlait aux enfants avec gentillesse et bienveillance. Aden, Mira, Rafa et Elio étaient assis derrière les plus jeunes, tous en demi-cercle devant leur nouvelle enseignante. La jeune femme leur racontait des souvenirs d'enfance, des moments où elle avait entendu parler d'Heda Vance quand elle avait cinq ans et d'Heda Hektor quand elle avait huit ans puis des exploits et des changements apportés par Heda Lexa et enfin de ce qui l'avait attirée vers la foi en la Flamme et la voie des Fleimkepa.
Avoir un point de vue extérieur à Polis et à Titus sur les Commandants précédents et le Commandant actuel intéressait grandement les natblida. Les jeunes Sarah et Madi, toujours très timides, avaient été sécurisées à la fois par les autre natblida et Gaïa depuis trois jours. Sarah hésitait à poser des questions mais n'avait pas peur de parler. Madi, elle, gardait les yeux baissés, attentive mais peu participative.
Clarke n'avait qu'une envie : aller la voir et la serrer dans ses bras.
Elle resta quelques minutes de plus, caressant Avalon à défaut de pouvoir faire autre chose. Elle repensa à son soulagement -décidément, il n'y avait que de bonnes nouvelles ces derniers temps- lorsque Lexa avait annoncé ce matin aux ambassadeurs que la loi du Fos blida était établie à partir d'aujourd'hui : le gagnant de chaque confrontation sera le natblida ayant versé le sang de son adversaire le premier. Une condition était également ajoutée : les natblida participants au Conclave devront avoir au moins douze ans.
Cette condition, dont Lexa n'avait pas parlé aux ambassadeurs auparavant, suscita une plus forte réaction que la nouvelle loi elle-même. Si le Commandant venait à mourir dans les prochains jours, seuls deux natblidas –Aden kom Triku et Mira kom Trishanakru- pourraient participer au Conclave. Ce à quoi Lexa avait rétorqué trois choses : premièrement, les clans Floukru et Boudalan n'avaient pas de natblida et elle ne voyait pas leur ambassadeur s'en plaindre ; deuxièmement, cette loi visait à annuler le désavantage flagrant provoqué par la différence d'âge et la différence d'années d'entrainement ; et, troisièmement, même avec toute l'aide des Commandants précédents, un enfant de six ans choisit par la flamme n'aurait pas la maturité de régner et risquerait de se faire influencer à cause d'une trop grande naïveté.
Le meilleur exemple était Heda Luka, qui avait neuf ans quand il avait gagné son Conclave. Il n'avait vécu que onze mois, tué dans une bataille. Le remplacer avait pris deux mois, jusqu'à ce que deux natblida -un de sept ans et un de onze ans, caché par ses parents- aient été trouvés. Le conclave avait été organisé un mois plus tard afin de leur laisser le temps d'apprendre les rudiments du combat. Le plus vieux avait gagné et avait vécu six ans, mais uniquement parce qu'il n'était pas assez apte au combat pour partir en guerre et grâce à une sécurité renforcée jamais vue pour les autres Commandants.
Lexa avait chargé Gaïa d'en informer les natblida et Clarke, qui les observait depuis le début de la leçon, n'avait jamais vu les enfants aussi heureux. Le poids invisible sur leurs épaules -la pensée qu'ils devraient un jour tuer ceux et celles qu'ils considéraient comme des frères et sœurs- avait disparu.
Après avoir chuchoté deux mots à Avalon, Clarke se leva et son chien-loup descendit les gradins, une marche à la fois, pour rejoindre les enfants –ils savaient qu'ils devaient l'amener dans sa salle de jeux une fois leur leçon terminée. Elle jeta un dernier coup d'œil aux natblida alors qu'Avalon s'allongeait devant Madi et posait la tête sur ses jambes puis se dirigea vers l'infirmerie, le sourire aux lèvres.
Les clans arriveraient dans deux semaines et il fallait donc beaucoup d'organisation au camp Exodus. Sa mère devant s'absenter pendant quelques jours pour la fête du bourgeon et, Kane la suivant, Callie avait été désignée pour diriger les Skaikru de façon temporaire. Il n'y aurait normalement pas de problèmes majeurs à régler durant l'absence de la Chancelière mais, s'il y en avait, Clarke savait que Callie avait les épaules pour régler ça jusqu'au retour d'Abby.
Il fallait aussi décider qui viendrait à Polis. Il ne fallait pas choisir n'importe qui afin de faire bonne impression mais il ne fallait pas non plus priver le camp de ses experts en cas de soucis techniques.
Ainsi vingt citoyens de plus de trente ans avaient été tirés au sort parmi les volontaires, la cheffe de garde Byrne et quatorze garde –dont Bellamy, Miller et son petit-ami Bryan- avaient été choisi pour protéger le cortège et dix jeunes entre 15 et 30 ans s'étaient porté volontaires : Gina -pour suivre son petit-ami Bellamy, Raven –car elle voulait revoir Clarke et bricoler dans la cave de la Tour, Monty, Jasper, Michelle, Mike, Tim et Harper et deux amies de Gina.
Elle n'avait pas connu Gina dans son ancienne vie, ayant seulement entendu dire que c'était la petite-amie de Bellamy. Elle l'avait vue de loin quand elle était venue à l'Exodus après l'assaut sur le Mont-Weather mais elle ne lui avait pas parlé. Elle se demandait comment était la fille qui avait su voler le cœur de l'ainé Blake.
Monty, Jasper et Raven lui manquaient et elle avait été ravie d'apprendre la venue de Michelle, Mike, Tim et Harper qu'elle avait peu côtoyés mais qu'elle appréciait énormément. De plus, elle était heureuse qu'Harper et Monty se soient retrouvés dans cette vie. Elle avait appris qu'Octavia viendrait avec les Trikru dont Lincoln et Indra et elle en était heureuse car la jeune Blake lui manquait beaucoup.
Mais, assez bizarrement, c'était Madi qui lui manquait le plus.
Elle était là, juste devant elle, alors que Wells discutait avec Charlotte, Aden et Mira, que Murphy somnolait dans un coin et qu'Avalon jouait joyeusement avec les autres natblidas dont Madi qui semblait vraiment aimer son chien-loup.
Elle lui manquait car Madi la regardait à peine et que, les rares fois où elle le faisait, elle ne voyait que Wanheda, malgré les éloges faites par Aden pour la rassurer à propos de Clarke. Elle lui manquait car elle ne pouvait pas l'approcher pour la prendre dans ses bras, lui teindre quelques mèches de cheveux avec des baies ou la border le soir.
Perdue dans ses pensées, Clarke faillit sursauter quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Sans quitter Madi du regard, elle tourna un peu la tête vers la gauche et aperçut Lexa du coin de l'œil s'asseoir à ses côtés. Sa main descendit dans son dos et le frotta à plusieurs reprises avant qu'elle ne la pose sur le genou de Clarke et prenne la main de la blonde.
- Tes mains sont gelées, constata Lexa en serrant ses deux mains. Tu as froid niron ?
Lexa avait de plus en plus des gestes d'affection envers elle en la présence des natblida et n'hésitait plus à l'appeler niron ou hodness, ce qui faisait énormément plaisir à Clarke. Que Wells, Charlotte et Murphy soient également présents ne semblait pas être un problème pour Lexa.
- Ca va, répondit vaguement Clarke.
En fait, elle frissonnait depuis un moment. Mais aller chercher un vêtement supplémentaire signifiait quitter la pièce et rater les sourires de Madi. Alors elle tenait bon.
Lexa lui lâcha les mains et décrocha sa cape de ses épaules avant de la mettre autour des épaules de Clarke. La blonde serra les pans de la cape autour d'elle et se sentit mieux. Puis Lexa se leva alors que Titus apparaissait à l'entrée de la salle et tapa dans ses mains pour attirer l'attention des enfants.
- Taim yo biyo reshop natblida ! (Il est temps de dire bonne nuit natblida !)
Avec un sourire, Clarke regarda les nightblood caresser Avalon une dernière fois et Madi et Ferno faire un câlin au chien-loup. Puis ils dirent bonne nuit aux Skaikru et à leur Commandant avant de suivre Titus hors de la salle.
- Avalon, miya ! (Avalon, viens ici !). Charlotte, il est temps de dormir pour toi aussi.
La jeune fille ne se plaignit pas, n'ayant aucune raison de rester éveillée puisque ses amis allaient eux-mêmes dormir. Et bien qu'ils soient plus âgés, Wells et Murphy l'accompagnèrent, ayant beaucoup de boulot chaque jour.
- J'ai hâte que les clans arrivent, dit Clarke à Lexa alors qu'elles quittaient la pièce. Je n'ai vu que la culture des clans Trikru, Floukru et Louwoda Kliron Kru pendant ma première vie.
- Alors le cortège de Trishanakru devrait te plaire, dit Lexa avec un sourie en coin. Ils apporteront surement des plantes rougeoyantes pour décorer ma chambre et la salle du trône.
- La salle du trône ? Releva Clarke, amusée. Mais je n'ai jamais vu aucune décoration dans cette pièce !
- Parce que ça enlèverait l'ambiance sérieuse que je veux instaurer quand je parle aux ambassadeurs ou à mes sujets, répondit-elle. C'est pourquoi je les enlève dès que le chef de Trhishanakru quitte Polis. Tu pourras en prendre dans ta chambre si tu veux.
- Il y a aussi de la mousse bioluminescente dans les forêts de Trikru, fit remarquer Clarke en montant dans l'ascenseur devant Lexa. J'en ai déjà vu pas loin du vaisseau des cents mais elle était bleue.
- Oui, mais il n'y en a qu'à ce petit endroit et elle ne brille pas tout le temps alors que Trishanakru en a toute une forêt qui brille toutes les nuits, expliqua la brune. Et, chez eux, ça s'illumine en rouge. A Trikru, j'ai aussi déjà vu des papillons qui brillaient avant mon conclave mais on n'en voit pas beaucoup, ajouta-t-elle ensuite.
Elles montèrent jusqu'à l'étage de leurs chambres et saluèrent Rick et Daven. Les deux gardes se regardèrent puis s'inclinèrent en disant :
- Spechou Heda ! (Félicitations Commandant)
Clarke plaqua une main sur sa bouche pour s'empêcher de rire.
- Shof op ! Rétorqua sèchement Lexa, légèrement gênée, alors que Clarke entrait dans la chambre. Em don laik jos azen ! Se justifia-t-elle en fermant la porte derrière elle. (Taisez-vous ! Elle avait juste froid !)
- C'est à cause de la cape ? Devina Clarke avec un sourire amusé.
- Ce n'est rien, j'ai dissipé le malentendu, répondit Lexa, les joues rosies.
- Je devrais peut-être avoir ma propre cape, suggéra Clarke, pensant qu'avoir une cape bleu foncé ou noire serait utile pour lui tenir chaud.
Les températures étaient de moins en moins froides depuis deux semaines mais les soirées étaient encore fraiches.
Son commentaire plongea le Commandant dans un silence pensif pendant lequel Clarke se prépara à se mettre au lit.
Lexa adorait lui faire des cadeaux. Elle lui avait offert un duo de dagues absolument magnifiques avec des manches gravées avec Wanheda il y a trois semaines et lui avait offert un ensemble de pâtes colorées -fabriquées par un marchand de Polis ayant parcouru presque tous les clans pour récolter des poudres de couleurs différentes- pour faire de la peinture il y a sept semaines.
A seulement deux semaines de la fête du bourgeon, un tailleur envoyé par Lexa prenait ses mesures pour des habits de fêtes. Contrairement à ce qu'elle pensait, il lui fallait être à l'aise tout en représentant son statut donc une robe n'était pas obligatoire. Elle avait alors demandé si une veste sans manche et un pantalon étaient possible. Vu l'empressement du tailleur à accepter, il devait craindre que le Commandant ne le punisse s'il osait lui dire non.
Elle ne voulait pas cacher ses bras car elle avait parlé il y a quelques jours à Lexa de son désir de se faire faire un tatouage. La brune lui avait demandé si elle en était certaine et elle avait répondu qu'elle avait déjà une idée bien précise du design qu'elle voulait. Le tatoueur arriverait le lendemain et elle savait que la cicatrisation risquait de ne pas être totalement terminée le jour de l'arrivée des clans mais il le serait déjà en grande partie.
Elle voulait pouvoir le montrer à la fête à la fois pour que tous les natifs comprennent que Skaikru faisait vraiment des efforts pour s'intégrer et pour affirmer son implication dans leur culture.
Elle aurait bien voulu tresser les cheveux de Lexa pour la fête mais ignorait comment le faire. Elle avait appris à tresser ses propres cheveux -elle avait même fait des tresses à Madi durant les six années passées dans la vallée- mais de manière très simple. Elle en avait parlé à la brune qui avait alors proposé à Clarke d'observer sa servante faire ses cheveux afin qu'elle puisse les tresser la prochaine fois puis Lexa tresserait les cheveux de Clarke, ce qu'elle avait vivement accepté.
Il ne lui restait plus qu'à supporter encore quelques minutes les multiples mesures que devait prendre le tailleur puis elle pourrait faire passer les heures plus rapidement en travaillant à l'infirmerie et le lendemain arriverait bien vite.
- Wanheda ?
Marchant dans le hall vers l'ascenseur, Clarke s'arrêta, surprise qu'Aden l'interpelle mais, surtout, qu'il soit seul.
- Aden ? Tu n'as pas une leçon avec Gaïa ? Lui demanda-t-elle plus curieuse par la raison pour laquelle il venait à elle que par sa présence ici.
L'adolescent s'arrêta devant elle et croisa les mains dans son dos. Il n'était pas le seul des nightblood à copier la posture de Lexa et Clarke trouvait ça mignon.
- Notre leçon vient de terminer et seda nous as laissé quelques minutes de temps libre avant notre leçon avec Heda, lui répondit-il respectueusement. (professeur.)
Clarke hocha la tête tout en l'observant.
- Et tu avais quelque chose à me dire ? Demanda-t-elle, un sourcil levé.
- Je ne veux pas te déranger, commença le garçon, mais j'aimerais te poser une question.
- Je viens de terminer ma journée à l'infirmerie et je n'ai rien d'urgent à faire, lui répondit Clarke.
- Est-ce qu'on pourrait en parler dans un endroit plus discret ? Demanda-t-il, en regardant derrière lui vers les portes ouvertes de la Tour.
La curiosité de Clarke monta en flèche : que voulait-il lui demander de si important pour qu'il veuille en parler en privé ?
- J'allais récupérer Avalon, lui apprit-elle. On pourra parler dans sa salle.
Il resta silencieux et droit durant toute la montée de l'ascenseur. Clarke l'observait avec un petit sourire mais le nightblood, lui, regardait fixement les portes de l'ascenseur. Arrivés au bon étage, Clarke ouvrit la marche jusqu'à la salle où Avalon avait assez d'espace pour jouer et dormir pendant que Clarke travaillait à l'infirmerie et Aden la suivait en silence. Quand ils entrèrent, Avalon courut jusqu'à la blonde et s'assit à ses pieds, attendant un geste de sa part. Cela lui avait pris du temps mais, depuis quelques semaines, il ne lui sautait plus dessus et s'était assagi. Clarke s'accroupit pour le caresser puis demanda :
- Alors, que voulais-tu me demander Aden ?
Elle tourna la tête vers l'adolescent dont les joues se mirent à rosir. Cela étonna Clarke qui n'avait jamais vu Aden comme ça.
- C'est à propos de Charlotte, révéla-t-il. Puisqu'elle est ta seconde, je voulais te demander l'autorisation de lui faire la cour.
Clarke écarquilla les yeux et ne put s'empêcher de sourire.
- C'est très respectueux de ta part de me demander l'autorisation Aden, lui répondit Clarke, mais ça ne marche pas tout à fait comme ça pour notre peuple.
Il fronça les sourcils et demanda aussitôt :
- Charlotte nous a dit qu'elle avait perdu ses parents plusieurs mois avant que vous ne veniez sur Terre sinon je leur aurais demandé la permission. Je me suis dit qu'en tant que Fos, c'était à toi que je devais demander à a place, continua-t-il, confus. (Premier = Mentor.) Et puisque la vie d'un second est dédiée à son entrainement, il est de tradition de demander la permission de faire la cour.
- Si ça ne tenait qu'à moi, je te donnerais l'autorisation, Aden, ajouta Clarke avec un sourire complice. Tu n'as pas vraiment à demander la permission de qui que ce soit en fait. Ce que je voulais dire c'est que Charlotte n'a que treize ans et que pour Skaikru c'est un peu jeune pour que tu lui fasses la cour comme l'entend Trikru.
Les natifs, ayant l'habitude de la guerre, commençaient très jeune l'apprentissage des métiers ou leur entrainement pour devenir guerriers et murissaient donc rapidement. Les adolescents natifs commençaient alors plut tôt que les Skaikru les relations amoureuses et sexuelles et se mariaient aussi très vite. Pour eux, la vie avait toujours risqué d'être courte donc ils ne perdaient pas de temps.
- Alors, je devrais attendre ? Jusqu'à ce qu'elle ait quinze ans, ça irait ? Demanda-t-il avec beaucoup de sérieux.
- Ce serait injuste de te faire attendre aussi longtemps, dit Clarke en souriant affectueusement.
Elle se releva et posa une main sur son épaule.
- Alors que tu lui fais la cour, fais-lui juste bien comprendre tes intentions et respecte son rythme, d'accord ? Lui demanda-t-elle bien qu'elle ne craignît pas qu'Aden se montre inconvenant avec Charlotte.
- Son rythme, répéta Aden tout bas, pensif. Merci Wanheda, dit-il ensuite en inclinant la tête.
- Juste Clarke, Aden. Juste Clarke, répéta-t-elle.
Ce n'était pas la première fois qu'elle le lui disait mais, comme Lincoln, il avait des difficultés à s'y faire, bien que le petit-ami d'Octavia ait concédé à l'appeler par son prénom en face de son peuple au début, il ne le faisait plus depuis que son titre était davantage connu.
Aden hocha la tête mais elle savait qu'il ne l'appellerait toujours pas par son prénom.
Ça n'empêcherait pas Clarke d'insister.
J'espère que ça vous a plu !
Qu'avez vous pensé de : l'arrivée de Madi et Sarah à Polis ? De la discussion entre Lexa et Clarke à propos de Titus puis à propos de leur relation ? Du petit quiproquo avec les gardes ? De la demande d'Aden à Clarke ?
A dans trois jours !