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Acte 1 - Quatrième partie : Descente aux enfers
Chapitre 8 : Sauvetage
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Lorsque je reprends conscience, je suis seule dans la pièce avec deux cadavres. Celui d'Aldrech et de Lazare. Je panique. Où sont les autres? Pourquoi m'ont-ils laissé ici? Je me rappelle que Moiraine avait dit que je n'étais pas transportable. J'essaye de me raccrocher à l'idée qu'ils sont partis chercher de l'aide. Puis je me souviens que le prince semblait mal en point. J'imagine que sa santé passe avant la mienne. Mais je suis celle qui peut mourir à tout moment. Ils l'ont dit. Ce sont les potions de Jarzeth qui me gardent en vie. Que ce passera-t-il lorsque leur effet se sera dissipé. Facile. Je dépérirai à nouveau. Je frissonne. Ils ne m'auraient pas fait ça. Ils ne m'auraient pas gavé de potions pour me laisser mourir ici.
Je ferme les yeux pour ne pas avoir à contempler mon futur et me mets à pleurer une nouvelle fois. Je ne veux pas rester ici, avec pour seule compagnie ces deux corps sans vie. J'essaye de me raisonner, de me dire qu'ils vont revenir me chercher, mais les minutes s'égrainent et personne ne vient.
Je retombe progressivement dans une psychose aiguë. J'ai besoin de la main rassurante de Moiraine, ou du sourire encourageant de Jarzeth. Même la compassion déplacée d'Aidan me manque en cet instant. Pourquoi m'ont-ils abandonné? La question se met à tourner en boucle dans mon esprit. Qu'ai-je fait pour mériter cela? Ma vie n'a-t-elle finalement pas de valeur? N'étais-je qu'un pion?
Bientôt, il me semble que l'effet des potions que Jarzeth m'avait données commence à s'estomper. J'ai de plus en plus froid et respirer m'est de plus en plus difficile. Mon esprit s'enlise dans une spirale négative. Je ne vois plus d'issue. Je ne sais même plus pourquoi je m'accroche encore à la vie. Alors j'abandonne simplement la lutte. Je ne cherche plus à rester éveillée. Je ne cherche plus à faire entrer l'air dans mes poumons. Je me sens sombrer. Je me dis que c'est peut-être mieux ainsi. Pourtant, malgré mon état de faiblesse mon corps semble avoir d'autres projets pour moi et la mort ne vient pas. Je végète dans un état semi-comateux, progressivement rattrapée par la fièvre.
Plus tard, j'ignore si je délire simplement ou si c'est réel, mais il me semble entendre quelqu'un qui me parle. Une main tremblante soulève ma tête et je sens couler dans ma gorge un liquide légèrement sucré. Je reconnais le goût de la potion de régénération. Pourquoi ne me laisse-t-on pas mourir en paix? Mon corps semble vouloir se battre en dépit de ma volonté d'en finir. Est-ce cela qu'on appelle l'instinct de survie? J'avale difficilement contre mon gré. Il me faut user de toutes mes forces pour ouvrir les yeux et connaître le visage de mon tortionnaire. Bien que je vois flou, je reconnais Jarzeth. Il me sourit, mais quelque chose en lui est différent. Je cligne plusieurs fois des yeux pour éclaircir ma vision.
- "Je suis désolé d'avoir mis longtemps à revenir. Je n'ai plus la force pour une téléportation de groupe, j'ai dû transporter les autres avant. Adria m'a fait don de quelques potions pour pouvoir repartir vous chercher." M'explique-t-il.
Je suis toutefois perplexe. Qu'est-ce qui justifie que je sois la dernière à être évacuée. Les autres étaient blessés, mais rien de comparable. Ils auraient pu attendre. A moins qu'il se soit passé quelque chose de grave pendant que j'étais inconsciente. Mon cœur se sert à l'idée qu'il soit arrivé malheur à Moiraine.
Jarzeth s'éloigne.
- "On va attendre un peu que la potion fasse effet." Me dit-il avant de se diriger d'une démarche raide vers la bibliothèque. "Il faut que récupériez quelques forces avant que je tente de vous déplacer." Ajoute-t-il en consultant la tranche des ouvrages entreposés.
Il finit par trouver ce qu'il cherche. Il attrape un vieux livre que le temps et les éléments ont racorni. Il commence à le feuilleter avant de sourire de toutes ses dents. Visiblement satisfait, il l'enfourne dans son sac avant de se rapprocher de Lazare. Il entreprend de fouiller méthodiquement le corps. Il récupère ce qui ressemble à un charme dans l'une de ses poches et les bagues qu'il avait aux doigts. Je suis choquée. Il ramasse le livre qui a servi à ramener Diablo et le range également dans sa besace.
- "C'est dommage que cet endroit doit rester hors de portée des hommes pour la fin des temps. Lazare a rassemblé ici une véritable mine d'or d'archives." Commente-t-il comme si de rien était.
J'aimerai lui demander ce qu'il compte faire de ces objets qu'il vient de dérober, mais je ne peux toujours pas formuler de phrases complètes. Je me contente de l'observer. Outre ce comportement de cleptomane que je lui découvre, il y a définitivement quelque chose qui cloche chez lui, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.
Jarzeth retourne au centre de la pièce. Il se penche sur le corps d'Aldrech et le soulève du sol pour le déposer sur l'autel. Il arrange légèrement le corps pour lui donner une posture plus naturelle. Un peu comme s'il dormait.
- "Navré, mais ce sera votre tombeau, jeune prince." murmure-t-il.
Il finit par revenir à mes côtés et se penche sur moi.
- "Ça va être très douloureux. J'en suis désolé." Me dit-il.
Il passe un bras sous mon dos et sous mes jambes et me soulève du sol à mon tour. L'air reste bloqué dans mes poumons, en même temps que le cri de douleur que j'allais pousser. Sans attendre que je récupère de l'épouvantable expérience, Jarzeth se téléporte à plusieurs reprises. Je suis prise de vertiges terribles, tandis que le décor défile devant mes yeux de manière incohérente. C'est plus que je ne peux supporter. Je suis à nouveau piégée dans un tourbillon de pensées négatives. Je ne veux plus avoir mal, ni me sentir faible. Je veux qu'on me fiche la paix…
Les téléportations successives ne semblent plus en finir. Je suis complètement désorientée et prise de nausées. Je vais finir par craquer.
Alors que j'ai le cœur au bord des lèvres, Jarzeth s'arrête enfin. Mon tournis persiste. Je sers les dents et tente de respirer plus fort pour m'oxygéner mais mon corps proteste. J'essaye de me concentrer sur autre chose. Je regarde autour de moi. Ma vision est extrêmement floue, mais je reconnais vaguement les catacombes. Devant nous, je distingue un halo bleuté flotter au milieu de la pièce. Un portail de retour à n'en pas douter. Pourquoi a-t-il été placé ici et pas dans la prison Horadrique ? Cela m'aurait éviter tant de peine.
Soudainement, je réalise que Jarzeth est immobile depuis un bon moment. Pourquoi ne prend-il pas le portail? J'ai mal. La douleur est intensifiée par les tremblements intempestifs du mage. Je sais que ce n'est pas sa faute mais je lui en veux de me faire mal, même involontairement. Je tourne péniblement la tête vers lui. Il a fermé les yeux et son visage est crispé. Visiblement, il ne va pas bien non plus. J'essaie de l'appeler, mais je ne produis qu'un croassement ridicule. Pourquoi faut-il que son nom soit si difficile à prononcer?
Soudainement, ses jambes ne le portent plus et nous tombons tous les deux lourdement au sol. Le choc en lui-même me renvoie dans un nexus de douleur que mon cerveau n'arrive plus à interpréter. Il me faut au moins plusieurs minutes pour refaire surface. Jarzeth est partiellement couché sur moi. Je sens son corps trembler presque convulsivement contre le mien. Je comprends qu'apparemment lui aussi ne résistait que grâce à sa médication d'urgence.
J'ignore combien de temps il faut au mage pour trouver la force de se redresser, mais il finit par se remettre doucement. Les mains tremblantes, il avale de nouvelles potions avant de s'asseoir à côté de moi.
- "Je suis désolé. Je suis à bout." Avoue-t-il. "Les potions ne sont qu'un moyen artificiel de repousser les limites, mais je suis arrivé bien au-delà de ce que je peux supporter."
Il se tourne vers moi et me sourit. Pendant ce court échange de regards, je remarque ce qui m'avait échappé plus tôt et qui m'avait troublé dans son apparence. Ses yeux ne sont plus vraiment humains. Il est certes lui aussi dans un état second ce qui explique son regard hagard mais ses iris habituellement ambrées sont maintenant légèrement rougeoyantes.
- "On y est presque. Il me reste une dernière chose à faire." Me dit-il avant de se remettre debout.
Il génère une série de boules de feu qu'il envoie successivement dans le couloir qui menait à la caverne. J'entends plusieurs explosions retentissantes et la terre se met à trembler tandis que le couloir s'effondre. Lorsque l'onde de choc m'atteint, je perds complètement pied. Jarzeth me soulève une nouvelle fois et je sombre pour la nième fois dans l'inconscience.
Ma dernière pensée cohérente est un sentiment de haine. Je le hais de contribuer à prolonger ma souffrance.
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Mon réveil est particulièrement difficile. J'ouvre lentement les yeux et mon regard se pose sur les larges poutres d'un plafond que je reconnais appartenir à l'auberge d'Odgen. La salle est éclairée à la bougie. J'imagine qu'il fait nuit dehors.
Je suis gelée et je grelotte à en claquer des dents, pourtant la sueur colle mes cheveux à mon front pourtant. Je suis emmitouflée dans plusieurs couches de draps et de couvertures. Il est évident que j'ai une fièvre de cheval.
Le bon côté est que j'ai l'impression que la douleur a diminué. Elle est plus sourde et lancinante. Bien que j'apprécie cet état de fait, je n'arrive pas à évacuer de mon esprit le sentiment d'injustice face à la prolongation artificielle de mon malheur. Toutefois, profitant que mes sensations me paraissent presque normales, j'essaie de bouger un peu. Mon corps pèse une tonne.
Je tourne la tête à droite en premier lieu. Le prince Aidan est couché sur le côté et me tourne le dos. Le haut de son corps qui dépasse de la couverture est couvert de plusieurs bandages. Je suis étonnée, étant donné son statut, qu'il soit lui aussi couché sur une paillasse au milieu du restaurant. Je porte mon regard un peu plus loin. Assis sur des bancs et à moitié couchés sur une table qui a été poussée contre le mur se trouvent Adria et Pipin. De nombreuses potions sont posées sur la table et à leur pieds se trouve un stock de linges propres et une grande bassine en acier. Ils ont tous les deux l'air épuisés.
Mon regard glisse vers l'autre côté de la pièce. Jarzeth se tient en tailleur au milieu d'un cercle de bougies et semble méditer. Il a retiré la partie haute de sa tunique. Il transpire abondamment. Sa peau sombre luit à la lumière vacillante des flammes. Je peux voir qu'il est agité de spasmes irréguliers qu'il tente visiblement de contrôler. J'essaye de déployer ma vision intérieure pour voir son aura, mais je suis bien trop faible pour cela.
Finalement, je tourne la tête à ma gauche. Moiraine est couchée sur une paillasse identique à la mienne. Son bras a été bandé. Si elle ne semble pas avoir d'autres blessures, elle n'a vraiment pas l'air d'aller bien. Elle agrippe le drap dans lequel elle est enveloppée à poings fermés. Son visage est partiellement caché par sa chevelure rousse mais je peux voir son expression crispée. Elle tremble comme une feuille, peut-être même plus que moi.
J'essaye de l'appeler mais ne sort de ma gorge qu'un misérable gémissement. J'entends du bruit dans mon dos. Sans doute j'aurai réveillé l'un des deux guérisseurs. Finalement, ce sont les deux qui viennent près de moi.
Adria s'installe à ma droite et me sourit. Elle retire méthodiquement et avec douceur les différentes couches qui m'enveloppent. Lorsqu'elle ouvre le dernier drap, je réalise que je suis nue, mais je n'ai pas l'énergie d'être embarrassée. Je pose le regard sur mon corps pour la première fois. Mon abdomen entier est enserré dans un large bandage ensanglanté. Je n'ose imaginer quelle terrible blessure Diablo m'a infligée. Je ne sais pas si c'est un jeu de la lumière, mais je trouve la souillure bien sombre.
Adria présente à mes lèvres un flacon inconnu et m'aide à en boire le contenu.
- "Cela vous aidera pour la douleur et pour la régénération sanguine." Me dit-elle à voix basse.
Pipin arrive à son tour avec la bassine et quelques linges. Puis il s'agenouille à ma gauche. Il place ses mains sur le bandage et se met à psalmodier. Je sens une douce chaleur sur ma peau et mes forces revenir un petit peu.
- "Il va falloir vous accrocher mon enfant." Me dit-il posant sur mon front un linge humide.
- "Sœur?" Je réussis finalement à murmurer.
- "Votre sœur va bien." Me répond Adria. "Elle subit le contre choc de l'utilisation excessive de magie." Je fronce les sourcils. Je ne me souviens pas de cela. "Dans quelques jours, elle ira mieux, ne vous inquiétez pas."
- "Prince?" Je lâche dans un soupir. Je ne peux formuler qu'un mot à la fois.
Le regard d'Adria s'illumine un instant. Elle jette un coup d'œil rapide dans sa direction avant de me répondre.
- "Quelques côtes cassées, mais rien que mes potions et les soins de Pipin, ne peuvent soigner. Il est surtout moralement éprouvé, mais nous serons là pour l'aider."
Je désigne Jarzeth du menton, abandonnant l'idée même de prononcer son nom dans mon état.
- "Comme votre soeur." Répond la sorcière. "Mais c'est un mage. Il sait gérer les symptômes. Il lui faudra moins de temps pour s'en remettre." Elle échange un regard que je saurai déchiffrer avec Pipin puis me sourit à nouveau. "Bien maintenant que vous savez que tout le monde va bien, vous allez me faire le plaisir de dormir un peu. Vous avez besoin de conserver vos forces."
Sans me faire prier, je ferme les yeux et tombe rapidement dans un état semi-comateux. J'ignore combien de temps je somnole ainsi, mais j'ai conscience de ce qui se passe autour de moi, sans avoir la possibilité de me réveiller. A plusieurs reprises, je sens les mains de Pipin se poser sur moi et insuffler dans mon corps son énergie guérisseuse. J'ai aussi dans la bouche le goût des potions d'Adria qui gardent la douleur à un niveau acceptable. Mais c'est un petit bout de conversation qui me tire de ma léthargie.
Le vieux guérisseur et la sorcière s'entretiennent à voix basse un peu plus loin.
- "J'ai beau lui donner des potions et prendre soin de ses blessures, elle est trop faible. Il faudrait quelqu'un ayant des compétences de guérison bien supérieures aux miennes pour la sauver." Dit Pipin. Mon cœur manque un battement. Je garde les yeux obstinément fermés.
- "La Grande Prêtresse pourrait peut-être. Si ce qu'on dit sur elle est vrai, elle possède de grands pouvoirs. Le monastère n'est qu'à une semaine de marche. Avec les bonnes potions, on pourrait l'y amener." Suggère Adria.
- "Je suis navré mais la transporter pourrait lui être fatal et même sans cela, elle ne tiendra pas aussi longtemps. Je lui donne deux jours tout au plus. Avec ou sans potions. Au-delà de la gravité de la blessure elle-même, l'infection s'est répandue dans tout son corps. C'est allé si vite… je ne comprends pas..." gémit Pipin.
Je suis dévastée moralement par ce que j'entends. Un jour ou deux. C'est tout? Un millier de pourquoi assaillent mon cerveau ralenti par la fièvre. Je suis révoltée. Mes propres paroles lancées au prince me reviennent en mémoire. Je fanfaronnais presque en disant que je préférais mourir avec eux, même aussi jeune... Non, j'étais sincère hélas. Je pensais juste que ma mort serait nette et rapide. Je n'avais jamais songé à cette agonie interminable. Un ou deux jours? Autant? C'en est presque drôle. Mon esprit navigue entre les extrêmes. Une seconde, je veux que tout s'arrête, la seconde suivante, je serai prête à n'importe quoi pour que ma vie se prolonge.
- "Il y a peut-être une solution de transport rapide, mais il me faut des informations supplémentaires." Je reconnais la voix de Jarzeth. "Réveillez Moiraine." Dit-il.
Lorsque le groupe se rapproche de moi, je ne peux plus faire semblant de ne pas avoir entendu. J'ouvre les yeux et tourne la tête dans leur direction. Pipin croise mon regard et me sourit tristement. Il a compris que j'ai entendu leur conversation, mais ne dit rien.
Jarzeth semble avoir récupéré ses facultés. Il soulève le corps tremblant de Moiraine. Sa tête retombe sans aucun tonus sur son épaule, tandis que des spasmes plus violents encore l'agitent. Les paroles rassurantes d'Adria au sujet de son état me paraissent galvaudées. J'ai mal de la voir ainsi.
Ma sœur ouvre les yeux et fixe le mage qui la soutient.
- "Navré de vous forcer ainsi, mais pour la survie d'Annor, il est urgent que je répondiez à mes questions." Elle se tourne vers moi et nos regards fiévreux se croisent.
Malgré la peur de mourir et l'inquiétude qui me ronge sur son état, c'est la couleur de ses yeux qui me choque à ce moment-là. Un reflet rougeâtre illumine faiblement ses iris noirs. Jarzeth me regarde à son tour. Ses yeux ambrés luisent de la même manière. Un frisson de terreur me parcourt l'échine.
- "Que voulez-vous savoir?" Demande Moiraine en rompant le contact visuel. Sa voix saute en même temps que les tremblements qui l'agitent.
- "Avez-vous connaissance de l'existence d'un portail Horadrique près ou dans le monastère de votre sororité?"
- "Qu'est-ce que c'est?" Répond-elle en grimaçant. Jarzeth lui décrit alors à quoi ressemble la dalle de pierre gravée. Le visage de Moiraine s'éclaircit. "Si, il y a quelque chose qui ressemble à cela dans le bois sombre. C'est à deux heures de marche du monastère." Ajoute-t-elle en bégayant légèrement.
Ses tremblements rendent son élocution difficile. Jarzeth me sourit mais l'aspect anormal de ses yeux me terrifie.
- "Nous allons pouvoir vous ramener chez vous." Dit-il avec espoir. Il aide Moiraine à se recoucher. "Reprenez des forces. En attendant, je vais rassembler les affaires."
Elle acquiesce faiblement avant de fermer les yeux à nouveau. Elle semble replonger dans les limbes du sommeil aussi vite. Le Visjerei part d'une démarche raide en direction de la petite cour. Pipin retourne à ses potions.
Je profite qu'Adria soit encore près de moi. J'attrape la manche de sa robe du bout des doigts. Elle se penche vers moi.
- "Yeux. Rouge." Sont les deux seuls mots que je réussis à articuler.
L'expression de la sorcière est indéchiffrable. Elle se libère sans peine de mes doigts gourds et pose sa main sur ma joue. Son poignet repose sur ma gorge.
- "Ne vous inquiétez pas de tout cela. Ce n'est qu'un résidu magique sur leur corps éthéré. Il s'estompera rapidement."
J'ai soudain l'impression que la pression sur ma gorge augmente. Je suis prise d'un léger vertige et la fatigue me rattrape. Je sombre dans l'inconscience sans la moindre résistance.
Fin de l'acte 1 :)
