XXV. 7% de patience
Karin
Hinata rentra enfin. Elle se précipita à ses côtés sur le canapé. Karin regardait l'interview en direct de Naruto.
— Comment tu vas ? Je t'ai fait une assiette au cas où.
Hinata la remercia en commençant directement à manger.
— Qu'est-ce que j'ai loupé ? demanda-t-elle la bouche pleine.
Karin l'observa sous chaque couture. Son amie n'avait pas spécialement les traits tirés ni les yeux rouges. Elle ne semblait pas aller plus mal qu'il y a deux heures. En fait, elle avait peut-être même l'air un peu mieux.
— Pas grand chose, ça parle des changements récents du Code du Travail pour l'instant. Naruto s'en sort bien.
C'était très vrai. Il suffisait de voir ce grand blond souriant pour être convaincu de sa bienveillance voire de son efficacité. Il répondait sans ciller aux questions des journalistes, n'hésitant pas à parler des concessions qui avaient dû être faites ou des erreurs qu'ils avaient dû gérer. Cette première partie sur le domaine de l'occupation se passa vraiment bien.
Mais après la pause, les journalistes évoquèrent les articles dévoilant la vie privée de sa petite-amie. Karin vint directement saisir la main de son amie en signe de soutien.
— Voulez-vous démentir ou préciser des informations au sujet de Hinata Hyuga, votre petite-amie ?
Naruto regarda un moment ses notes mais tous voyaient qu'il ne lisait pas. Il redressa la tête pour déclarer avec conviction :
— Je l'aime et si mon amour a des effets aussi négatifs sur sa vie, j'ai des excuses à présenter.
Tout était dit, le ton était assez définitif pour que les journalistes sachent que creuser ne leur donnerait pas raison. Après tout, c'était leurs collègues peu regardants qui avaient permis qu'on explore et expose la vie d'une citoyenne sans réelle raison.
Et Hinata était contente qu'il n'ait pas noyer le poisson ni minimiser ces publications. Elle aurait tellement voulu l'embrasser là maintenant. Peut-être pouvait-elle lui envoyer un message ?
— Vous êtes de nouveau en couple ? questionna Karin.
Hinata s'empressa de secouer la tête mais Karin voyait que c'était faux au moins en partie.
— Je t'écoute.
Voulant éviter la discussion, Hinata se concentra intensément sur l'interview. La partie sur le secteur primaire n'était pas la plus passionnante à leurs yeux pourtant.
— Ne t'énerve pas, commença Hinata. On s'est embrassé, c'était incroyable... On a décidé de faire une pause et de reprendre quand Naruto aura réussi à s'organiser.
Karin pinça les lèvres, un peu plus à chaque phrase. Elle devait réfléchir avant de parler, ne pas se laisser aller. Elle se crispa un peu plus, même si elle ne voulait rien laisser paraître.
— Ok. Ça veut dire quoi concrètement ?
Hinata rougit. Il faut dire que le temps leur avait manqué pour établir précisément leur situation. Mais elle essaya :
— Qu'on s'attend. D'ici quelques semaines, il aura modifier son agenda pour me- nous faire une place.
— Cette décision a dû t'emballer, reconnut Karin.
Sa colocataire ne chercha pas à s'en défendre. Elle lui sourit avec un mélange de douceur et de gêne à la Hinata. C'est avec tendresse que Karin remit une mèche derrière son oreille.
— Il pourrait ne jamais apparaître, fit-elle remarquer. Ne jamais revenir vers toi.
Un regard apeuré et vif la transperça. Hinata pinça les lèvres ; aucune trace de surprise cependant, elle y avait bel et bien pensé elle aussi. Mais ça ne soulageait pas Karin. Son air perdu et anxieux tranchait avec le visage paisible et enjoué qu'elle avait en rentrant. Et cela affectait la rousse malgré sa grande gueule et son je-m'en-foutisme.
— C'est un gros « peut-être » alors n'aies pas trop d'espoir.
— C'est trop tard pour ça, soupira Hinata d'un air abattu.
— C'est pas grave, rassura automatiquement Karin. Peut-être que ton prochain copain sera Naruto, peut-être que ce sera quelqu'un d'autre. Le laisse pas te mettre en attente.
Hinata s'affala dans ses bras sans rien dire, le regard pointé sur l'interview qui battait son plein. Les journalistes enchainaient les questions et Naruto s'en sortait jusque là. Elles étaient encore à espérer qu'il fasse bonne impression à une bonne majorité et remporte le scrutin du lendemain.
Le lendemain.
C'était aussi le jour où Sasuke et elle s'étaient donné rendez-vous chez le notaire. Ils avaient beaucoup de papiers à signer. Karin se demandait si elle devait trouver son alliance pour la lui rendre. Ça faisait des années qu'elle ne la portait plus parce qu'elle était trop petite (apparemment on pouvait grossir des doigts). Sasuke n'en avait pas parlé.
Il y avait beaucoup de choses qui tournaient dans sa tête. Elle avait lu et relu les papiers qu'il lui avait envoyés. Elle était prête normalement.
La soirée s'acheva sans effusion. Elles regardèrent le journal pour avoir une idée de ce que les chroniqueurs avaient pensé de Naruto. Globalement ça se présentait bien, personne n'avait évoqué son conflit avec le Daimyo et sa déclaration d'amour était considérée comme très romantique.
Elle était heureuse pour lui et pour le pays de savoir que les projets en cours auraient le temps d'aboutir.
Et elle essayait d'être heureuse de son propre nouveau départ.
Hinata
La journée d'hier lui paraissait irréelle. L'idée que Sasuke soit venu, qu'elle ait vu et aidé Naruto, qu'ils avaient échangé un baiser. Irréelle. Ça n'arrivait qu'en songe.
Et dans un sens, elle avait raison de penser cela. Tant qu'il n'avait pas frappé à sa porte pour lui dire « c'est bon », elle ne devait pas y penser. Et puis n'importe quel imprévu pourrait arriver. Naruto n'était pas à elle !
Les idées bien en place, Hinata partit se préparer avant de partir au bureau de vote accompagnée de Karin. C'était la première fois qu'elle mettait les pieds à l'école primaire de son quartier. Une fois le vote effectué, elles décidèrent de profiter de la lumière pour s'offrir une balade.
Les jours s'achevaient trop rapidement ces temps-ci. Karin refusa son idée de s'asseoir dans un parc :
— La marche est la seule manière de rester en vie avec ce froid, argumenta-t-elle.
Et puisqu'une bourrasque venait de lui donner raison, Hinata abdiqua.
— Dis-moi, si Suigestu et toi ça dure, est-ce que vous emménagerez ensemble ?
Karin se tourna vers elle surprise.
— C'est quoi le plan ? Tu veux récupérer ma chambre ?
— Pfff, n'importe quoi. C'est juste une question.
Hinata lui prit d'office le bras pour accélérer son allure. Et aussi pour cacher le rouge de ses joues.
— J'ai pas trop envie, reconnut la rousse d'un ton sérieux. J'ai l'impression que je serais moins libre. Et je devrais partager mon « chez moi » avec ses neveux, ce serait bizarre. T'es sûre que tu veux pas te débarrasser de moi ? À moins que tu comptes t'enfuir ?
— Ha ha pas du tout. J'aime beaucoup habiter avec toi. On fait un bon duo.
Au moins elles étaient d'accord là dessus. L'heure passant, elles durent rentrer manger puis se rendirent à l'office notarial. Sasuke était présent, accompagné de Naruto.
Hinata ne savait pas pourquoi elle était surprise, elle-même était bien en train de soutenir Karin. Ils se saluèrent tous les quatre avant de s'installer autour de la table ovale. Le silence était pesant, inconfortable, du coup Karin fit tout pour le briser :
— Tu n'as pas des trucs à faire Naruto ? C'est quand même le jour du vote.
— C'est presque un jour de congé, rigola-t-il avec douceur. Si seulement j'étais pas en train de risquer ma place.
Sasuke vint automatiquement posé une main sur son épaule. Conscient que tous étaient stressés, c'est lui qui prit la parole :
— Suigestu ne viendra pas ? Je comptais l'inviter à voir un film.
Karin leva les yeux au ciel.
— Vraiment ? Il y a des façons plus simples de m'embêter.
— Quel égocentrisme, souffla son futur ex-mari. Tout ne tourne pas autour de toi.
Naruto laissa s'échapper un ricanement alors que Hinata elle-même se sentait amusée.
— C'est lui que t'aurais voulu épouser hein ?
Karin avait lancé cette remarque comme une pique de plus dans leur joute verbale mais elle tomba à plat. La référence au mariage était de trop dans un tel contexte, elle-même sentait la nostalgie la guetter, la peur la paralyser. Était-elle en train de faire n'importe quoi ?
Hinata dut sentir que quelque chose n'allait pas car sa main se glissa doucement dans la sienne. Accrochées l'une à l'autre, elles pouvaient tout traverser.
La porte s'ouvrit et la notaire les salua poliment. Elle sortit les différents documents et pendant l'heure et demi qui suivit, elle vérifia que les deux parties avaient bien compris le contrat de divorce puis le contrat d'affiliation. Beaucoup de points techniques perdirent Hinata mais elle s'efforça de rester le plus concentrée possible. Naruto en face d'elle faisait de même.
C'était tellement étrange, il était juste en face. Elle ne s'attendait pas à le revoir aussi rapidement. Il était toujours très beau et elle fut gênée. Hier, elle était partie précipitamment mais elle savait qu'elle allait le voir. Aujourd'hui, elle avait vraiment la sensation d'être négligée.
Ils purent tous sortir après une infinité de paraphes et de signatures. Naruto proposa à tout le monde un restaurant pour faire descendre la pression mais les deux concernés refusèrent.
Divorcer c'était juste plus de signatures ; rien d'extraordinaire ni de dramatique.
La mélancolie les accompagna le reste de la journée. Karin lut lentement un bouquin tandis que Hinata à ses côtés corrigeait des copies. Le tout dans un silence total.
Elles étaient dans le même état ou presque. Un peu tristes, plus obsédées par ce qui venait d'avoir lieu que par ce qui viendrait. Et puis ce sentiment d'impuissance n'arrangeait pas leur cas.
Elles reprirent vie vers dix-neuf en lisant les résultats du vote de défiance : Naruto était reconduit pour cinq ans. Karin lança l'idée d'aller fêter ça dans un bar et bien que l'idée d'une foule inquiéta Hinata, elle se força, se disant que ça lui changerait les idées.
1 mois plus tard
Karin
Elle grogna au fin fond de son lit. Sa main était crispée sur le téléphone qu'elle maintenait difficilement. Elle détestait que Suigestu soit aller voir ses neveux pour ses vacances. Mais elle aimait qu'il soit son propre porno.
— Tu devrais prendre ton ordi, fit remarquer son compagnon. J'aimerais beaucoup avoir une vue d'ensemble.
Karin avait moyennement envie mais l'idée d'allumer un peu plus son compagnon l'enthousiasmait. Elle mit le tout en face et bientôt put voir Suigestu sur son écran de quinze pouces. Lui aussi avait changé de périphériques, elle le voyait assis à un bureau, un lit derrière lui. Il avait eu le bon goût de mettre une vue plongeante, elle pouvait l'admirer sous la taille.
— Une préférence pour ma position ? questionna Karin avec une moue espiègle.
— Je veux être entre tes jambes, sourit son copain. Comme d'hab.
Malgré son roulement d'yeux, Karin sourit sans pouvoir s'en empêcher. Elle l'adorait ; et elle n'avait pas peur de le dire. Elle posa son ordi au milieu du lit, sur un coussin pour le surélever.
— C'est aujourd'hui ou demain l'effeuillage ? grogna le scientifique qui se touchait paresseusement au dessus de son caleçon.
— Aucune patience, jugea Karin.
Ça valait pour chacun d'eux. Les préparatifs étaient faits, ils étaient tous les deux confortables. Karin ne comprenait toujours pas ce qu'il avait contre les lits mais soit. Elle se déshabilla rapidement, en même temps que lui.
— Tu as toujours mon cadeau ? souffla-t-elle.
Suigestu leva son poignet pour lui montrer la ficelle de cuisine et les quelques bibelots passés dessus.
— C'était pour ta queue, mets-le.
L'idée d'un bracelet pénien ne le surprit pas autant qu'elle l'aurait imaginé. Il se contenta de sourire d'une oreille à l'autre, découvrant ses dents pointues et son air affamé.
Il obéit, défit le nœud et enroula précautionneusement son membre. Il allait faire le nœud que Karin l'interrompit :
— T'es trop tendre avec toi-même, sois un peu plus exigeant.
Le regard qu'il lui lança était un mélange de défi et... de tempête ? C'était ce qui lui était venu d'instinct. C'était dommage qu'il ne soit à sa portée, elle aurait adoré sentir ses muscles se tendre.
— Ça va ? s'enquit-elle en voyant une fine grimace.
— Ouais, grogna-t-il. Meuf... Tu te souviens notre première baise ? J'avais mis cher à ton cul.
Suigestu versa du lubrifiant sur sa main et caressa l'ensemble pour répartir le produit. Elle resta bêtement à fixer sa main alors que les souvenirs jaillissaient.
La vieille salle servant d'entrepôt. La poussière. Ses mains sur ses hanches. La sienne sur son clitoris. Son souffle qui résonnait.
Umh. Quelle bonne idée de faire émerger ce souvenir. Leur première étreinte.
Ses yeux sombres se posèrent sur la main agile de son partenaire qui avait commencé à se branler.
— Tu as mal ? souffla-t-elle les yeux fixé sur le membre ficelé.
— Ouais, grogna-t-il.
Il devait être bien excité pour ne pas disserter davantage.
— Tu veux l'enlever ? questionna-t-elle avec inquiétude devant ses sourcils froncés.
— Dis pas de conneries. Et si tu t'occupais de toi ?
Karin lui sourit, elle pouvait complètement faire ça. Elle se concentra sur son corps, se laissa enveloppée par le souvenir de leurs baises passées et transportée par la vue de son homme. Oui, elle commençait à ne pas pouvoir s'empêcher d'être possessive.
Son regard passait du visage tendu de Suigestu à sa main occupée, son gland découvert, la ficelle et les bibelots enfoncés dans la peau tendue de son membre. Elle posa deux doigts sur son clitoris et tâtonna un peu jusqu'à trouver son rythme. Elle perdit peu à peu pieds, ses muscles se tendirent, sa vue se brouilla un peu. Mais elle essayait de s'accrocher, principalement aux yeux de Suigestu.
Elle fut surprise par une envie de pisser entre deux vagues de plaisir. Ça l'inquiéta : le temps de se souvenir qu'elle n'allait pas se pisser dessus. Elle se détendit, profita du moment et arriva finalement à la délivrance. Qui provoqua aussi une réaction surprenante de son corps. Un jet sortit entre ses jambes mouillant son lit, éclaboussant son ordinateur.
Ce qui eut le don de l'inquiéter. Elle attrapa la serviette sur son bureau et épongea le tout. Elle déplaça son portable avec inquiétude jusqu'au bureau.
— Tu m'entends toujours ?
— Oui, répondit Suigestu d'une voix étouffée par la serviette (qu'elle s'empressa donc de retirer). J'arrive pas à croire que j'ai loupé ton éjaculation... Fichu karma !
Il déficela sa queue en lui jetant fréquemment des regards. Karin jeta un coup d'œil au dessus de son épaule.
— Je crois que je vais devoir changer mes draps... Quand est-ce que tu as fini ? questionna-t-elle le le voyant récupérer une serviette.
— Il y a un moment, mais je voulais t'accompagner.
Il était définitivement trop mignon. Elle lui envoya un baiser avant de s'habiller et d'enlever son dessus de lit détrempé. Heureusement qu'elle ne s'était pas branlé directement sur le drap housse finalement. Et heureusement qu'il n'y avait pas eu assez de... liquide pour traverser la couette.
Elle fourra le drap en question dans la machine à laver et se posta de nouveau son lit avec son ordi sur les jambes.
— Tu es bien de ton côté ?
— Ouais. Sympa ton bracelet, tu es plus douée en cadeau que je le pensais.
Karin sentit ses joues chaudes et sa satisfaction pulser.
— Cool. Tu reviens quand ?
Les deux amants continuèrent à discuter vivement. Suigestu revenait dans deux jours et aucun des deux ne voulait attendre jusque là. Suigestu parla de ce qu'il faisait avec ses neveux, de son degré incroyable de fatigue à cause du décalage horaire.
Karin lui offrit le même soutien moqueur que d'habitude, mais avec peu de panache : la fatigue l'enveloppait de plus en plus. Elle eut juste la force de parler de la construction d'une maison familiale pour les Uchiha, en périphérie de Konoha. Finalement, s'occuper du parc immobilier de son clan était bien plus intéressant que ce qu'elle prévoyait.
Suigestu ne manqua pas cette occasion de prendre des nouvelles de Sasuke. Les deux s'entendaient toujours aussi bien mais voulaient toujours qu'elle fasse tampon. Ne pouvaient-ils pas communiquer par eux-mêmes ?
Quand ils raccrochèrent finalement, Karin se sentait molle et niaise et heureuse.
Hinata
Naruto venait de réapparaître. Par un appel impromptue qui la fit poser son livre et sauter sur son téléphone. Avait-il fini ?
— Bonjour, je ne te dérange pas ?
Il avait toujours la voix aussi chaude, enveloppante et... sexy. Hinata répondit à la négative et il lui proposa un repas le soir même. Elle suggéra un restaurant et ils se donnèrent rendez-vous trente minutes plus tard.
Surréaliste.
Naruto venait de débouler dans sa vie. Enfin, de nouveau. Hinata trépignait d'impatience même si elle tentait de son contenir. Il fallait voir cela comme un premier contact.
Elle avait quinze minutes pour se préparer et peut-être que c'était pour le mieux. Si elle avait eu plus de temps, elle aurait commencé à s'inquiéter de sa tenue ou de ce dont ils pourraient parler le soir même.
Elle partit à pied et découvrit que Naruto l'attendait, adossé à un mur. Il la regarda s'approcher et lui sourit. Il était tellement beau, il avait l'air d'être le seul à ne pas sentir le froid.
Ils se saluèrent presque timidement, sans s'approcher, avant d'entrer et s'installer dans le restaurant.
— Quoi de beau ? Tu as eu ta période de congé non ?
— C'est pas encore fini mais j'ai eu le temps de préparer mes cours. Et surtout de m'investir dans la fondation de Temari.
Le simple fait d'aborder ce sujet la fit sourire. Naruto la relança et ils évoquèrent jusqu'à l'entrée son nouveau travail. La discussion se déroulait avec aisance, Hinata arrivait de nouveau à se sentir à l'aise et l'ambiance intime l'aidait bien.
Assez à l'aise pour oser la question qui la taraudait depuis son appel :
— Qu'est-ce qui t'a poussé à m'appeler aujourd'hui ?
— J'en ai envie tout le temps depuis qu'on n'est plus ensemble, avoua Naruto en jouant avec son verre. Mais bon, ç'aurait pas été correct de juste te supplier de me reprendre sans avoir changé ma situation.
— Je dois comprendre que tu as réussi maintenant ?
Il hocha la tête avec un fin sourire. Il avança sa main sur la table comme une invitation. Hinata la saisit.
— Oui. Je suis débarrassé d'Orochimaru même si tout n'est pas réglé. Et j'ai modifié le fonctionnement de mon équipe, pour revenir à des horaires corrects.
— Je suis contente pour toi, souffla Hinata qui sentait son cœur s'emballer.
Elle espérait tellement fort que cela signifie qu'ils se remettraient ensemble. Elle avait l'impression, juste en touchant sa main, que de petits feux d'artifice courraient sous sa peau.
— J'ai passé beaucoup de temps à penser à toi, précisa Naruto la regardant avec intensité.
Ça ne manqua pas, elle se sentit rougir en un temps record et préféra orienter la discussion différemment. Ils parlèrent de sujets divers évoquant aussi bien leurs amis, que leurs travaux ou leurs loisirs. Activité que Naruto avait redécouvert récemment.
Elle apprit que Shikamaru ne vivait pas très bien le break avec sa femme ce qu'elle pouvait comprendre. Temari était bien remonté mais elle ne doutait pas qu'ils parviendraient bientôt à un accord. Et de toute façon avec la naissance de Shikadai, ils n'avaient pas d'autre choix que de faire équipe.
La soirée se termina et ils sortirent. À part se tenir la main, ils ne s'étaient pas physiquement rapprochés. Quand Naruto commença à lui débiter le discours commun d'au revoir, Hinata prit peur.
Avait-elle mal compris quelque chose ? N'était-il pas là pour la reconquérir ? Cela lui paraissait aberrant qu'il garde autant ses distances. Elle attrapa son bras avant même de réfléchir à quoi lui dire.
Si elle avait mal compris quelque chose, ce serait affreusement gênant. Si Naruto venait de se rendre compte qu'il n'était plus intéressé. Elle s'obligea à repousser ses hypothèses au loin et à se concentrer sur ce qu'elle voulait.
Naruto l'attendait patiemment, dans cette petite rue déserte. Elle sauta :
— Est-ce que tu veux sortir avec moi ?
Heureusement Naruto lui répondit sans attendre.
— Oui, bien sûr que oui.
Elle s'autorisa alors à l'embrasser doucement. Elle frémit en sentant ses mains de nouveau sur elle, sur sa joue, sur sa hanche.
— Tu m'as fais peur, lui reprocha-t-elle alors que sa pression redescendait enfin.
Naruto lui saisit la main et ils se mirent en route vers l'appartement de la professeure. Hinata tourna plusieurs fois la tête vers lui, surprise de le retrouver à chaque fois en train de la regarder, en train de lui sourire. Elle flottait littéralement sur un nuage.
— Tu es devenue impatiente, observa Naruto joyeusement. Moi qui comptais te laisser le temps de te décider.
— Je ne suis pas impatiente, rétorqua immédiatement la jeune femme. Mais c'était surprenant de te voir aussi distant.
Ils arrivèrent en peu de temps devant sa porte d'immeuble et Hinata raffermit sa prise sur sa main. Il était hors de question de le laisser s'échapper. Naruto le comprit aisément et la suivit jusqu'à chez elle. Elle le prévint que Karin était sûrement à la maison mais ils ne la virent pas. Ils se contentèrent donc de faire peu de bruit.
Une fois la porte fermée, ils s'approchèrent l'un de l'autre conscient de ce qui allait se passer. Ils n'avaient pas besoin d'être pressés, fougueux. Ils avaient besoin d'être ensemble. Et maintenant que cela était fait, ils se permettaient de distordre le temps en leur faveur.
Eux deux, pour toujours.
Les baisers étaient voluptueux, salés. Les caresses étaient brulantes, volatiles. Hinata marchait sur les nuages, ses vêtements disparaissaient, son cœur cognait contre Naruto comme un appel.
Elle l'aimait tellement.
Qu'est-ce qu'il lui avait manqué.
Elle voulut lui offrir une fellation mais il l'en empêcha. Peut-être étaient-ils un peu pressés tout de même. Elle l'enjamba et c'est lui qui pensa au préservatif. Toute notion de protection lui était sortie de l'esprit et elle en fut mortifiée.
Son petit-ami vint enlever ses mains qui cachaient son doux visage. Il lui souffla des compliments qui ne manquèrent pas de la faire rougir.
— Tu es sublime, osa-t-elle murmurer dans le creux de son oreille.
Il écarquilla les yeux et écrasa sa bouche sur la sienne. Elle sentit enfin son pénis à l'entrée de son vagin et s'empressa de se redresser pour accentuer ses sensations.
Leurs mouvements rythmés étaient la seule mesure du temps. Hinata s'abandonna, absorbée par Naruto, son merveilleux corps, son regard bleu luxure et ce qu'il provoquait en elle. Et elle se fit surprendre par un juron.
— Qu'y-a-t-il ? s'enquit-elle.
— J'ai pas tenu. Désolé, ça faisait trop longtemps pour mon petit corps.
Hinata se retira de l'homme avec précaution et vint baiser sa joue, arguant que ça n'avait aucune importance.
Le blond enleva le condom puis roula vers elle.
— Tant que tu n'as pas crié mon prénom, commença-t-il avec un regard espiègle, la nuit n'est pas finie.
Hinata sourit d'une oreille à l'autre et s'empressa de s'approcher. Elle adorait ce programme. Elle adorait Naruto.
Voila petit chapitre, avant-dernier chapitre. J'espère que vous allez bien, comme toujours n'hésitez pas à me laisser un mot si vous en avez envie, ça fait toujours plaisir.
Passez une bonne journée, Maneeya.
