Après sa mauvaise soirée où Harold s'était retrouvé complètement seul pendant que l'ensemble de ses amis profitait d'un des célèbres repas avec le professeur Slughorn, Harold avait passé une extrêmement mauvaise nuit. Il avait l'impression qu'à chaque fois qu'il arrivait à trouver un peu le sommeil, il voyait des images de Mérida pendant sa future deuxième épreuve. La dernière scène avait clairement été la pire. Il l'avait vu emporter au fond du lac par des créatures noires avec de longs doigts. Après s'être noyée, et qu'Harold ne pouvait rien y faire — dans son rêve, il avait une peur irrationnelle de l'eau qui l'empêchait même d'y toucher –, la Noire des Hébrides sortait du fond du lac avec elle et la posait sur la plage pour la carboniser de nouveau. À ce moment-là, Krokmou était apparu et, ensemble, ils s'étaient élancés pour la sortir des flammes. Cependant, ils n'étaient qu'arrivés à repartir avec la moitié de son corps. Alors qu'Harold paniquait complètement, Mérida, pendant qu'elle se vidait d'une quantité irréaliste de sang, lui prenait la main (ce qui n'avait aucun sens, car il était censé être sur le dos de Krokmou) et lui susurrait :

« J'aurais préféré que Jack me sauve, on sait tous que t'es juste un bon à rien. »

Harold se sentait fiévreux et étourdi par le manque de sommeil. En plus, il avait une étrange amertume envers Jack, alors qu'il n'y avait réellement aucune raison. Le pire dans tout ça, c'est qu'il s'était levé rapidement en se sentant tout poisseux et Philip, qui visiblement s'était réveillé avant lui, s'était cru très drôle en ricanant :

« Hey Haddock ! T'as perdu ta baguette dans ton pyjama ? »

Harold avait sursauté et, gêné, n'avait eu le temps que d'attraper un tas de vêtements qu'il avait mis devant lui avant de se diriger d'un pas pressent vers la salle de bain sans un mot. Étant à moitié réveillé, ses mouvements lui semblaient saccadés et pas du tout coordonnés, déjà, sans être épuisé, il peinait à être habile de ses mouvements. Harold réussit à se cogner sur tous les recoins de tables, canapé, bureau, à faire dégoûter du dentifrice sur ses vêtements propres, à échapper sa baguette entre le lavabo et le mur et ne voulant certainement pas revenir dans le dortoir pour demander de l'aide à l'idiot de Philip, il dut se contorsionner pour réussir à l'atteindre, en s'ouvrant le doigt au passage. Au moins, grâce à sa dragonne, il connaissait suffisamment de sorts de soin pour se guérir seul. Franchement, il ne voyait pas comment on pouvait commencer une journée pire que de cette façon.

Décidé à être marabout, il ne parla à personne dans son dortoir, puis dans sa salle commune. De toute façon, les Poufsouffles l'ignoraient encore à cause de ce qui s'était passé avant Noël et la majorité semblait dormir à cette heure matinale et il alla directement au Grand Hall. Mérida attendait visiblement quelqu'un à l'entrée de la Grande Salle et le jeune homme sentit son cœur rater un battement en s'imaginant que c'était lui. Finalement, ce n'était peut-être pas une si mauvaise journée. En plus, il réalisait qu'il s'était réellement inquiété pour elle, même si cela n'avait été qu'un rêve. Le Viking accéléra donc légèrement le pas pour rejoindre son amie, qui le salua à peine d'un hochement de tête avant de courir vers Jack qui arrivait derrière lui. Harold sentit son cœur se fracasser en mille morceaux. Odin se fichait bien de lui aujourd'hui. Il s'en allait entrer dans la Grande Salle, quand la voix délicate de Mérida vint résonner dans tout le Grand Hall :

« J'peux savoir pou'quoi tu nous as plantés là hier soir ?! »

Harold se tourna et vit que Jack semblait assez déstabilisé par le comportement de la rousse. Il regarda à droite et à gauche alors que Mérida continuait, dans le fort accent de son pays. Harold décida qu'il valait mieux qu'il s'approche et tente de calmer les choses.

« Oui, c'est à toé que j'parle, tête à claques ! Comment t'expliques ton attitude de merde envers moi toute la soirée hier ?! »

Jack leva les bras :

« Wooo, calme toi, j'ai rien fait… Tu vas alerter tout le château… »

« J'en ai rien à foutre d'alerter tout le monde, Overland ! J'en ai assez que tes petits amis me traitent comme une merde, pis qu'toi, tu foutes rien ! »

Harold tenta de s'approcher de Mérida, qui pleurait de rage maintenant :

« Tu dis n'importe quoi… », se défendit Jack alors que Harold mettait une main sur l'épaule de la rousse :

« Méry, ça va ? »

Mérida secoua son épaule comme si une mouche l'avait piquée. Harold retira sa main et alors qu'elle allait recommencer à crier, Brûlopot descendit les marches et Mérida s'empressa de se tourner pour ne pas qu'il la voie pleurer. Harold salua son directeur et Jack s'approcha de la lionne, la tourna vers lui en tassant une mèche de cheveux de devant ses yeux et parla calmement :

« Tu peux me dire ce qu'il s'est passé ? »

Mérida se dégagea un peu agressivement et attendit un instant pour se calmer avant de lever la tête et elle déclara clairement, même si beaucoup plus bas qu'auparavant :

« On s'est fait attaquer par deux cinquièmes et un sixième année de ta maison après que tu nous aies abandonné là. J'ai foutu une raclée à Pickel, mais Raiponce est restée coincée avec Avery et Mulciber et je ne l'ai pas revue depuis. Je l'attends depuis 6 h ce matin. Mais toi, tu t'en fous, hein ? »

Jack recula d'un pas, choqué, et Harold fronça les sourcils en dévisageant Mérida. Il ne comprenait visiblement pas ce qui se passait, mais apparemment la soirée de Slughorn s'était plutôt mal déroulée. Un silence s'installa, alors que Mérida boudait et que Jack analysait la situation. Harold, lui, aurait voulu dire quelque chose, mais n'arrivait pas à trouver les mots. Il resta planter là, jusqu'à ce que Jack, sans plus un mot s'élance dans les escaliers, surement en direction de la tour des Serdaigles. Mérida le regarda filer et s'assit sur un banc. Le Poufsouffle n'avait pas remarqué lorsqu'il l'avait vu, mais elle ne semblait pas avoir dormi. Elle avait d'énormes cernes, les cheveux encore plus mêlés que d'habitude et le teint presque verdâtre. Il s'assit à côté d'elle et elle posa sa tête sur son épaule. Même si ce n'était pas le moment, Harold sentit de la chaleur se répandre dans tout son corps.

« Je les hais tous », déclara Mérida incontestable.

Harold passa un bras autour de son épaule. Le château était très calme le samedi matin. Il réalisa que la plupart des gens restaient dans leur salle commune et qu'ils devaient faire partie des rares élèves ayant un assez bon motif pour sortir tôt la fin de semaine pour voir leurs amis. Et malgré la situation un peu dramatique, le Poufsouffle se surprit à profiter de ce moment.

Harold passa le restant de l'avant-midi avec Mérida qui parfois se taisait pendant de longues minutes, visiblement préoccupée par la fin de la soirée de la veille, et parfois débitait un flot de paroles sans queue ni tête contre les Serpentards, contre la directrice des Serdaigles et parfois contre Jack. C'était la première fois qu'Harold la voyait aussi en colère contre leur ami. Il avait plutôt l'habitude de la voir très complice avec lui. Ce dernier était d'ailleurs repassé, quelques minutes après leur altercation, avec Raiponce qui leur avait dit de ne pas s'inquiéter et qu'elle allait bien. Harold avait bien vu, à ses cernes pratiquement plus profonds que Mérida que ce n'était pas le cas, mais Jack et elle étaient partis déjeuner et Mérida et lui s'étaient plutôt dirigés vers le passage secret qui menait à l'intérieur de la forêt interdite où se trouvait Krokmou et l'arc de Mérida, qu'elle avait caché après le retour des vacances. La rousse avait sauvagement attaqué tous les pauvres arbres de la forêt au grand désarroi de la furie nocturne qui était habituée d'avoir un peu plus d'attention de la donneuse de bonbons.

Pendant qu'Harold la remplaçait en donnant du poisson volé de la cuisine de Poudlard, Mérida continuait, toujours plus en colère :

« Pis de toute façon, c'est quoi leur saleté de problème envers moi ?! J'ai pas écrit sang de bourbe sur le front ! Je suis autant sorcière que n'importe qui ! Pickel. N'est. Qu'un. Sale. Con », s'exclama Mérida en plantant une flèche à chacun de ses derniers mots.

Elle alla récupérer ses flèches, essoufflée, et Harold en profita pour glisser :

« C'est dommage que l'école n'ait pas vu ce qui s'est passé, par contre… »

Perdue dans la végétation, Mérida cria, visiblement surprise :

« Pourquoi ?! »

« Bah », expliqua Harold en lançant un poisson à Krokmou, « j'aurais bien voulu voir sa réaction devant tous les Serpentards lorsque tu le menaçais de lancer sa baguette par la fenêtre. Ils auront beau dire ce qu'ils veulent, t'as battu un "sang pur" deux ans plus vieux que toi avec un Lumos Solem. »

Mérida réapparut en contournant les arbres, un petit sourire fier aux lèvres. Harold venait de toucher la corde sensible.

« Vu sous cet angle. »

Mérida remit les flèches dans son carquois et Harold ne put s'empêcher de la contempler, s'il n'avait eu qu'un peu plus de courage, il lui aurait dit combien il la trouvait belle en cet instant, mais le moment passa et la rousse se contenta de le dévisager lorsqu'elle s'aperçut qu'il la regardait étrangement. Harold rougit et Mérida baissa la tête :

« Merci de m'avoir écoutée me plaindre depuis deux heures. Ça me fâche juste tellement cette situation. »

Harold haussa les épaules :

« Oh, j'aime ça. Euh, pas que j'aime ça ! C'est juste que j'aime ça pouvoir passer du temps… »

« Chut ! » le coupa Mérida — une chance — en se retournant vers sa droite.

Harold se tourna lui aussi, Krokmou, lui, avait carrément disparu. Le Viking ouvrit la bouche pour l'appeler, mais Mérida lui mit carrément sa main gauche sur sa bouche en lui indiquant de sa main droite de se taire. Elle lui fit des signes incompréhensibles, comme si elle voulait établir une tactique, mais le jeune homme n'y comprit rien. Après un regard complètement découragé, Mérida lui fit simplement le signe de la suivre. Harold sortit sa baguette, alors que Mérida banda son arc. En s'approchant, il entendit Krokmou gronder un peu plus loin, Mérida sauta devant et hurla :

« Qui va là ?! Je vous préviens, je suis armée ! »

La baguette aurait certainement été une arme plus utile, mais Harold ne dit rien. Il suivit le bruit que faisait Krokmou en se disant que s'il s'agissait d'un professeur qui venait de les découvrir, ils pouvaient dire adieu à Poudlard. Au moins, ils pourraient potentiellement suivre des cours de magie avec Mérida. Ouais, il rêvait.

« Tire pas, tire pas ! C'est juste moi ! Rubeus ! » s'écria une voix d'un garçon.

Harold, qui venait de rejoindre Krokmou, soupira de soulagement. Un élève, juste un élève. Le Viking jeta un regard à son dragon pour lui indiquer de ne pas bouger. Valait mieux que personne ne l'aperçoive. Surtout que Rubeus aurait tôt fait de le reconnaitre, puisqu'il avait vu son image à Noël. Il s'approcha néanmoins pour suivre la scène, Mérida venait de baisser son arc qui pointait auparavant le demi-géant de Gryffondor.

« Tu fais quoi ici, Hagrid ? » demanda Mérida méfiante.

« Oh, je me balade, c'est tout… » bafouilla Hagrid, mal à l'aise.

« C'est interdit la forêt interdite, tu sais… » continua Mérida beaucoup trop confiante étant donné qu'elle non plus ne devait pas être là.

Comme si la rousse avait eu une quelconque autorité, Hagrid baissa son énorme tête, une culpabilité apparente sur le visage.

« C'est quoi, dans la caisse ? » continua Mérida en ignorant le début de larmes du troisième année.

Harold dut se pencher pour l'apercevoir, mais Rubeus portait en effet une énorme caisse dans les bras. Il recula d'un pas et s'exclama :

« Rien, rien ! »

Cependant, pour le contredire, la chose à l'intérieure bougea. Aussitôt, Krokmou, qui n'avait pas encore fini son repas, bondit en avant et sauta sur Hagrid et la caisse. D'abord surpris, Harold s'élança à la suite de son dragon.

« UN DRAGON ! » hurla Hagrid écraser par le poids de la créature.

Krokmou donna un coup de patte sur la boite dans l'espoir de l'ouvrir et Harold et Mérida s'élancèrent sur la furie nocturne pour l'éloigner d'Hagrid :

« Krokmou ! Non ! Arrête ça ! » cria Harold en poussant sur l'encolure de son cou.

« Tête de mule, Krok… tu écrases Hagrid ! » rajouta Mérida.

Le dragon se tourna soudainement vers la grosse chose sous lui et lui gronda dessus, il avait vu Mérida le menacer, après tout.

« NON ! » crièrent Mérida et Harold comme une seule voix.

Surprise, la créature recula d'un pas permettant à Hagrid de respirer de nouveau et de se relever. Cependant, sa boite était rendue en arrière du dragon, mais le Gryffondor ne semblait pas vraiment y porter d'attention, il avait la bouche ouverte et admirait la bête sauvage devant lui :

« Un… un… »

« Un dragon. Oui », clarifia Mérida avec un petit regard pour Harold qui signifiait clairement qu'il avait échoué sa seule mission.

« Mais, mais, c'est… c'est… » continuait Rubeus faisant surement référence à la première (fausse) fois qu'il l'avait vu.

Harold mit une main sur l'encolure de son précieux ami et il dit :

« Écoute, c'est mon dragon, mais je t'en supplie, ne dit rien à personne, il est blessé et je m'occupe de lui. »

Hagrid se releva lentement en ignorant complètement Harold, il s'approcha du dragon qui louchait sur la main qu'il tendait vers lui, incertain. La furie lança un regard éloquent à son maitre pour savoir si cet humain, qui sentait bizarre, était gentil, mais Harold ne put lui répondre. Il interrogea plutôt Mérida du regard pour savoir si le comportement du troisième année était normal ou pas. Mérida haussa les épaules avant de s'avancer vers le rouge et or :

« Euh, Rubeus ? Ça va ? Il te fera pas de mal, vu qu'on est là, mais… argh ! Qu'est-ce que c'est que ça ?! » s'écria la rousse qui avait tourné le regard un instant vers la caisse d'où sortait une patte fine et velue.

Hagrid, semblant retomber sur Terre, accourut près de sa caisse qu'il referma en chuchotant :

« Désolé, désolé, mais pas tout de suite, je vais te sortir tantôt, promis. »

Interdits, Harold et Mérida le regardèrent avec un plus grand étonnement qu'Hagrid ne pourrait les regarder alors qu'il venait de les découvrir avec un dragon domestique. Mérida revint sur Terre la première et s'approcha en disant d'une voix menaçante :

« Tu as quoi dans ta boite, Rubeus ? »

Hagrid recula.

« Ne me laisse pas répéter une autre fois, Rubeus », menaça la rousse en faisant tourner une flèche entre ses doigts.

« C'est juste un bébé accromentule ! Elle ne ferait pas de mal à personne ! » débita Hagrid nerveusement.

Mérida se tourna vers Harold, comme s'il était la science incarnée, mais le dragonnier n'était franchement pas certain de savoir exactement ce que c'était. La seule chose qu'il savait c'était que :

« C'est une genre d'araignée, il me semble. »

Mérida fronça les sourcils face à cette réponse et hocha la tête :

« Très bien. On ne dira rien pour ton araignée, si tu ne dis rien à propos de notre dragon. Ça te va ? »

Hagrid sembla tellement soulagé qu'Harold se demanda s'il réalisait que dans ce marché, lui et Mérida étaient surement plus à risque de cacher un dragon qu'un bébé-araignée. Mais le dragonnier était suffisamment soulagé pour faire comme si de rien n'était et serra même la main de Rubeus après que Mérida l'eut fait. Pendant un instant, tout le monde se regarda gêné, jusqu'à ce que Mérida s'exclame :

« Le Quidditch ! Il faut aller voir Jack se faire défoncer par les Gryffondors ! »

Un petit sourire apparut sur les lèvres d'Harold en voyant Mérida de bien meilleure humeur. Hagrid, lui, semblait hésiter entre rester là ou partir. Harold, lui, restait là, il ne faisait pas assez confiance au troisième année pour lui montrer où était le passage secret. Il était un peu trop maladroit et cela augmentait les chances de se faire remarquer des profs de mille. Mérida semblait penser la même chose, car elle lui lança un regard éloquent. Heureusement, Hagrid finit par comprendre le message, puisqu'il lança un dernier regard envieux vers Krokmou avant de dire :

« Bon, au revoir… »

« Ouais ! Salut ! » répondit Mérida un peu abruptement.

Harold sentit une légère pointe de culpabilité l'envahir en voyant Hagrid tourner les talons. Le Poufsouffle sentait qu'il aurait voulu faire partie de leur petit secret plus en profondeur. Il savait que Rubeus était passionné des créatures au moins autant que lui était passionné des dragons. Ils avaient passé les fêtes à s'occuper des créatures de Brûlopot, après tout. Une prochaine fois, il considèrerait peut-être reparler au lion, mais ce n'était pas vraiment le moment idéal. Lorsque Hagrid ne fut plus dans leur champ de vision, Mérida, décidément de meilleure humeur, malgré sa fatigue apparente, qui, dans ce cas-ci, semblait se transformer en énergie, le retourna de force et sortit les derniers poissons.

« Ark, Harold ! Tu mets les poissons crus directement dans ton sac, sans rien pour les emballer ! C'est dégueu. Il va puer ton sac. »

Harold pouffa pendant que Krokmou sautillait comme un enfant jusqu'à sa donneuse de bonbons préférée. La rousse lui lança les poissons sans même lui demander quoi que ce soit, cette fois-ci. Il était le dragon le plus heureux du monde ! Il lécha la figure de Mérida alors qu'elle tentait de le repousser. Harold éclata de rire pour de bon en voyant sa meilleure amie repousser Krokmou de toute sa force en criant. Cependant son plaisir fut de courte durée, puisqu'il se tourna vers lui et le lécha à son tour. Mérida n'eut aucune pitié et préféra le regarder en riant.

Harold avait réussi à oublier Hagrid complètement jusqu'au moment où un cri atroce balaya l'air. Tous les trois figèrent en scrutant les bois. Mérida fut la première à réagir :

« C'était Hagrid ! Vite ! »

Ils s'élancèrent à l'aveuglette. Mérida avait mis son arc sur son dos et avait sorti sa baguette (bien plus efficace) et elle sillonnait entre les arbres comme si elle avait fait ça toute sa vie. Harold, lui, ne comptait plus le nombre de branches qui venaient lui rayer la figure. Après quelques secondes de course folle, le Viking commença à reconnaitre l'endroit. Il y était déjà venu pour un ingrédient de potion de soin et ça ne lui plaisait pas du tout. Il se dirigeait tout droit vers l'une des plantes les plus dangereuses du monde sorcier.

« Mérida ! Attention ! »

Harold accéléra le pas et la saisit par le bras juste à temps. Le tentacule n'arriva pas à lui saisir le pied. De toute façon, elle se concentrait surtout à avaler le pauvre Rubeus. La boite contenant l'araignée avait été renversée plus loin et Harold n'avait pas la moindre idée d'où se trouvait sa créature. En tout cas, le filet du diable semblait se ficher de la boite ou du fait que le sol était gelé (elle n'était pas en hibernation, celle-là ?), car elle s'apprêtait à dévorer sa proie.

« Mon Dieu ! Hagrid ! » cria Mérida en tentant de se dégager de la prise d'Harold « Harold, laisse-moi y aller ! Faut le sortir de là ! »

« Non, attends ! Je sais comment faire ! Faut juste un peu de lumière ! Mais pas Lumos Solem, tu risques de la tuer ! »

« On s'en fiche Harold, c'est juste une plante ! »

« Non, non ! On peut pas ! J'en ai besoin pour les potions de Barbagriffe ! »

« Quoi ?! Mais… quoi ?! T'as appelé la dragonne Barbagriffe ? »

Mérida lui jeta un regard désespéré, voire choqué. Harold ne voyait pas le problème avec son choix de prénom. Après tout, il avait fini par en avoir marre de l'appeler constamment « la dragonne » ou « la Noire des Hébrides ». Il avait remarqué que la barbe de la dragonne ressemblait vraiment à deux longues griffes et le nom était né. Firenze n'avait pas eu l'air de trouver ça si absurde.

« Lumos ! » fit Mérida.

Harold suivit son geste et aussitôt, le filet du diable se mit à se tortiller dans tous les sens. Il avait l'air de souffrir et Harold sentait une pointe de culpabilité naitre au fond de son ventre. Au moins, il relâchait sa prise autour d'Hagrid qui pouvait à peine respirer.

Soudain, bien que l'on fût en plein milieu de la journée – il devait être à peine dépassé midi – l'obscurité s'empara de cette partie de la forêt. Leurs Lumos s'éteignirent et le froid humide transperça leurs vêtements comme des lames de rasoir. Transi de froid, Harold se mit aussitôt à trembler. C'était comme la dernière fois, avant Noël, lorsque Mérida avait paniqué à la vue de Krokmou. Sauf que cette fois-ci, l'obscurité était plus dense et encore plus effrayante.

Krokmou recula et entoura sa queue autour de lui, visiblement effrayé. Mérida, à côté d'Harold, était figée et il voyait la terreur dans ses yeux. Ses lèvres devenaient bleues et tremblaient.

« Qu-qu'est-ce qui se passe ? » bégaya-t-elle

Harold secoua la tête, c'était à ne rien y comprendre. Le filet du diable resserra sa prise autour de Rubeus, mais ni Mérida, ni Harold n'arrivaient à faire quoi que ce soit. Le noir se resserrait autour d'eux et bientôt, Harold peina à même distinguer la masse sombre de la plante.

« Ha-Harold », fit une nouvelle fois Mérida, alors qu'elle se rapprochait de lui, de peur qu'elle n'arrive plus à le distinguer, lui non plus.

Harold avait envie de lui prendre la main, mais sa propre peur l'empêchait de bouger. Puis, il comprit. La créature que parlaient les centaures. Ce n'était pas un Épouvantard ni des Détraqueurs. C'était elle. Cette masse sombre tout autour d'eux. Elle les avalait, elle se nourrissait de leurs craintes, elle provoquait leur peur. Il se doutait maintenant de ce qu'il devait faire. Il devait être courageux, chasser la peur de son esprit pour la combattre. Mais elle était trop forte et il ne put que gémir.

Mérida lui saisit la main.

Soudain, une lumière bleutée apparut au loin. On aurait dit une luciole, non une genre de méduse flottante.

« Un feu-follet », souffla Mérida.

Puis d'autres suivirent. Au début, quelques dizaines, puis Harold perdit le compte. Il y en avait des centaines, voire des milliers. Le filet du diable se rétracta et Harold entendit Hagrid tousser pour reprendre son air. Il était incapable d'être soulagé, trop fasciné par la vue des milliers de méduses bleutés flottant tout autour d'eux.

Alors qu'il commençait à se dire qu'ils étaient sains et saufs, les étranges créatures se mirent à disparaitre, avalées par le brouillard sombre autour d'elles. Mérida, comme toujours, fut la première à réagir. Elle lâcha la main d'Harold qu'elle écrasait. Elle s'élança vers Rubeus et appela le Poufsouffle pour qu'il vienne l'aider à dégager Hagrid. Ensemble, ils tirèrent en dehors de danger le demi-géant qui semblait très sonné.

Mérida sortit sa baguette.

« Harold, les feux-follets, ils meurent ! Il faut faire quelque chose ! »

« De la lumière ! Ton Lumos Solem ! »

Mérida hocha la tête.

« Ensemble alors. »

Harold hocha la tête à son tour. Il n'avait jamais tenté ce sort. Ils se concentrèrent, Mérida compta et ensemble ils firent apparaitre un faisceau lumineux qui aurait surement tôt fait d'attirer l'attention de toute la forêt interdite. Harold dut fermer les yeux et même, il vit de larges cercles parfois ombragés, parfois de lumière blanche apparaitre dans ses yeux. Clairement, ses rétines étaient mécontentes du traitement qu'on leur offrait.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, Mérida, qui n'avait visiblement pas eu le même problème d'aveuglement partiel, avait toujours sa baguette pointée à l'horizon cherchant le danger. Cependant, il semblait s'être dissipé, du moins, pour l'instant.

« Rubeus… Tu n'as rien ? »

Le troisième année, toujours sur le sol, secoua lentement la tête, encore en état de choc. Harold l'observa un instant, avant d'apercevoir le cadavre, et même, il n'en restait presque rien, du filet diable. Par Odin. Il fallait prier pour qu'il y en ait d'autres dans cette forêt, sinon il lui manquerait des ingrédients.

Mérida se tourna vers lui, la mine perplexe, secouée.

« Qu'est-ce… qu'est-ce qui vient de se passer ? »

Mérida semblait croire qu'il détenait la réponse, mais Harold était loin de comprendre. Il avait une hypothèse, mais en soi, elle n'avait pas réellement de sens. Du moins, il lui manquait de grands bouts.

« Barry m'a dit… »

Harold n'eut jamais le temps de terminer, au loin, dans la forêt qui était redevenue sombre, il crut apercevoir quelque chose, non quelqu'un. Il fronça les sourcils en tentant de distinguer la forme. Elle était très pâle, ce qui contrastait avec le manque de lumière. Par contre, elle semblait en même temps se fondre dans le décor enneigé de ce froid mois de janvier.

On aurait dit un fantôme.

Mais pas comme un fantôme de Poudlard ; celui-ci était blanc. Sa peau était plus pâle qu'un humain normal et ses cheveux, immaculés. Il avait en main un bâton recourbé au bout et une cape brune. Il était pied nu. Harold pouvait bien le voir, puisqu'il semblait flotter dans les airs. Il lui faisait penser à quelqu'un.

« Qu'est-ce que tu regardes ? » demanda Mérida en se tournant vers le fantôme.

« Hey ! Qui es-tu ? » osa demander Harold.

Le garçon, toujours trop loin pour qu'Harold arrive à comprendre à qui il le faisait penser, sursauta, regarda derrière lui, comme si Harold aurait pu s'adresser à quelqu'un d'autre. Mérida se tourna vers lui :

« Mais à qui tu parles ? Il n'y a personne là-bas… »

« Harold détourna les yeux du garçon, pour se tourner vers Mérida et le lui désigner.

« Mais là, re… »

Le garçon avait disparu. Harold figea.

« Mais, il était juste là ! On aurait dit, on aurait dit… je ne sais pas ! Il me disait quelque chose ! C'était un fantôme ! »

« Il y a plein de fantômes à Poudlard, Harold… »

« Oui, oui, mais lui, il n'était pas comme les autres. Il avait l'air plus jeune, mais j'arrivais pas à vraiment le distinguer… Il était très pâle. »

« Les fantômes sont toujours pâles, Harold, ils sont transparents. »

« Non, mais pas transparent, il n'était pas transparent, enfin, je crois… Il était blanc. Ses cheveux, sa peau… C'était comme de la neige et il nous fixait ! »

Mérida pinça les lèvres. Elle le croyait peut-être, mais elle ne semblait pas comprendre l'importance et Harold n'était pas certain de la comprendre, lui non plus. Mais il était certain que ça en avait une. C'était si évident !

« Aragog ! » s'exclama soudainement Hagrid.

Harold l'avait presque oublié, celui-là.

Rubeus fouillait frénétiquement sa boite, qui était vide, à présent.

« Tu vois, ça, c'est un nom approprié pour une araignée. Griffementon pour une dragonne, c'est n'importe quoi… » chuchota Mérida, un léger sourire sur les lèvres.

« C'est Barbagriffe, pas Griffementon… » corrigea Harold, automatiquement.

Mérida le bouscula légèrement, amusée, avant de s'approcher du demi-géant.

« Rubeus, calme-toi. Elle ne doit pas être partie très loin. »

« Elle a peur de la lumière ! » s'exclama le gros garçon, sur le bord des larmes « C'était ma seule amie ! Elle va se faire manger dans la forêt, sans moi… »

Mérida lança un regard triste à Harold face à l'aveu du demi-géant.

« Eh, écoute. On va t'aider à la trouver. »

Harold hocha la tête.

« Oui, évidemment. Je connais bien la forêt, de toute façon. »

Hagrid hocha la tête et les trois se mirent au travail. Ils ne reparlèrent pas de ce qui venait de se produire. Chacun devait digérer l'évènement. Ils avaient eu très peur.

Plusieurs heures avaient passé et Harold et Mérida avaient dû accepter qu'ils eussent manqué le match de Jack, une nouvelle fois. Ils n'avaient toujours pas trouvé la fameuse Aragog, mais Hagrid avait insisté pour continuer à chercher, alors que le Soleil descendait entre les arbres. Hagrid n'avait pas posé de questions sur Krokmou, à la grande surprise d'Harold. Il était vraiment trop préoccupé à propos de son araignée. De temps à autre, Harold et Mérida avaient tenté de discuter, pour détendre l'atmosphère, mais en présence d'Hagrid, qui n'était pas du tout réceptif, c'était devenu rapidement gênant et Mérida s'était muré dans le silence.

Harold s'en inquiétait un peu, d'ailleurs. Elle n'avait presque pas dormi la nuit dernière et surement les autres avants, voyant le creux de ses cernes. Après tout, la deuxième épreuve avait lieu à la première semaine de février et il savait qu'elle n'était pas prête, sans compter les évènements de la nuit précédente.

Elle alla cacher son arc et les deux prirent le passage secret pour marcher jusqu'au château.

« On a eu chaud », conclut Mérida en marchant. « Une chance que ce n'était qu'Hagrid. T'as une idée pourquoi il se trimbale avec une araignée ? C'est un drôle d'animal pour devenir ami. Surtout à ce point… »

« Je sais pas… En même temps, nous, on se trimbale avec un dragon. Ce n'est pas non plus la créature reconnue comme la plus amicale », sourit Harold content que Mérida recommence à parler.

« J'avoue qu'à côté de toi, son araignée n'était pas particulièrement impressionnante. J'aimerais peut-être ça, la voir… Tu sais, la Noire des Hébrides. »

Une étrange sensation s'empara du ventre du jeune homme. Mérida ne venait-elle pas d'avouer qu'elle le trouver impressionnant ? Oui, il n'avait pas vraiment entendu le reste des paroles de la rousse. Il n'osa pas la regarder, mais demanda quand même, pour en avoir le cœur net :

« Tu veux dire… quoi ? »

Mérida lui répondit d'abord par un silence. Elle semblait hésiter et Harold n'osait rien ajouter, comme si, s'il disait quelque chose de mal, il casserait tout :

« Bah ouais, quoi. Tu dois être la seule personne au monde qui a réussi à être ami avec un dragon, même deux. Bon, il est bizarre ton dragon et l'autre est blessée, mais t'as vu ce que ça a fait quand moi, j'ai essayé. Et puis, tu n'as pas paniqué, tantôt. Tu as même été capable de trouver quoi faire pour nous sortir de cette… de cette noirceur. »

Mérida fit une pause. Harold se tourna vers elle qui marchait en regardant droit devant dans le couloir humide des galeries du château. Elle souriait légèrement, mais elle tremblait également. Avait-elle encore peur de ce qui s'était passé ? Le dragonnier avait toujours eu l'impression que la lionne n'avait peur de rien, mais il savait aussi qu'elle se laissait toucher par tout. En même temps, les dernières 24 h et l'année au complet avaient été particulièrement éprouvantes. C'était juste qu'elle ne le montrait pas souvent.

« T'es ben plus impressionnant que tu penses l'être ou que les autres le pensent, Harold. T'as même pas besoin de participer à rien pour le montrer. Tu l'es juste naturellement. »

Harold se sentit rougir. Il n'était pas habitué à des compliments, et encore moins, autant. Il était la risée de son village depuis tellement longtemps et était à peu près invisible à Poudlard. Il devait absolument dire quelque chose. Si Mérida était capable de dire toutes ses choses, lui il était surement capable d'avouer que depuis qu'il l'avait vu la première journée d'école, sur le quai, avec ses parents, qu'il était tombé en amour avec elle.

« Ça va ben aller ! J'vous l'assure ! Pa' c'est bon, tu peux m'lâcher là ! » s'exclamait une rouquine visiblement extasiée devant l'aventure qui l'attendait.

L'homme à qui elle s'adressait lui frotta une dernière fois les cheveux.

« Ben sur qu'tu vas êt'e correct ma belle. J'm'assure juste que tu vas pas nous oublier. »

« Ouaiiiis, t'inquiète ! J'pourrais pas, même si j'essayais ! Est où man' ? »

Le père de Mérida, qui avait une trop grande ressemblance avec les Vikings, pensa Harold, qui avait été distrait par la voix portante de Mérida, pointa une dame à la longue chevelure noire qui s'entretenait avec le contrôleur du train. Mérida se frappa le front avec sa main, clairement gênée.

« Non, mais… J'peux pas y croire ! J'vais aller bien ! Monsieur Dumbledore vous a tout ben expliqué, pis… »

« Bon, Harold. C'est le temps de te dire au revoir. J'espère que ça va bien aller à Pou de lard. »

« Poudlard », corrigea Harold qui avait réussi à perdre de vue la plus belle fille qu'il n'avait jamais vue de sa vie.

« Ouais, ouais. T'es sûr que tu ne préfères vraiment pas aller à Dumstrang ? Je sais que ta mère est allée à Poudlard, mais Dumstrang, c'est vraiment une bonne école, la plupart des jeunes du village sont là-bas. »

Et c'était la principale raison pour laquelle il ne voulait pas aller là-bas. Harold secoua la tête.

« Ça va aller papa. J'y vais maintenant. »

Harold prit sa valise, donna un câlin rapide à son père et courut dans le train. Il n'eut que le temps d'entendre :

« Tu m'écriras, Harold. »

En entrant, c'était la cohue. Les élèves plus vieux, soit la majorité du train, essayaient de se retrouver. Harold finit par se frapper sur une petite fille, surement une première année, qui avait l'air complètement apeurée et qui avait les plus longs cheveux qu'il n'avait jamais vus de sa vie, où tout le monde s'emmêlait les pieds, visiblement.

« Dé-désolée ! » bafouilla la blonde.

« Oh, ça fait rien », répondit le garçon en regardant en arrière, pour retrouver la rousse de plus tôt.

« Wow ! T'as les plus longs ch'veux du monde ! » s'écria une voix féminine derrière Harold avec le même accent que quelques instants plus tôt.

La blonde rougit et Harold aussi lorsqu'il s'aperçut qu'il s'agissait de la rousse.

« Aie », dit la jeune fille alors qu'un élève plus vieux venait de trébucher dedans.

« Attends, on va t'aider ! » s'exclama la rousse en regardant Harold.

Le Viking prit cela comme un ordre et aida la jeune fille à ramasser les cheveux de la blonde. Les mains pleines, ils entrèrent dans un compartiment qui était occupé par un garçon brun qui parlait à travers la fenêtre à sa famille en riant :

« Oui ! Tous les jours Emma ! Je peux même t'envoyer des bouts de Poudlard ! »

Il eut une pause. Harold n'entendait pas la réponse de ladite Emma, mais celle du garçon fut rapidement expédiée :

« Oui, celui que tu veux ! Même un bout du plafond de la Grande Salle ! »

Le train eut un soubresaut et la sirène retentit. C'était le départ.

« Bye Emma, bye maman ! Oui, moi aussi ! Oui, oui ! »

Le garçon ferma la fenêtre et se tourna avec les trois intrus. Son sourire se métamorphosa par la surprise en voyant les premières années les mains pleines de cheveux. Il éclata de rire et demanda en pointant la blonde :

« Ils sont tous à toi ? C'est trop cool. Faudra que je raconte ça à Emma ! »

Raiponce avait aussitôt retrouvé le sourire et les quatre amis ne s'étaient plus séparés par la suite, même en étant séparés dans quatre maisons différentes.

Harold ouvrit la bouche, il s'était arrêté et il voulait vraiment dire quelque chose. C'était le moment. Mérida lui avait tendu une vraie perche. Sauf que, était-ce réellement une perche ou ce n'était que le caractère impulsif et honnête de la rousse qui l'avait fait parler comme ça. Après tout, Mérida ne lui avait jamais donné d'indice réel que cela aurait pu être réciproque. Elle agissait de la même façon avec Jack. Même que souvent elle semblait plus proche du Serpentard. Les deux étaient assez tactiles et complices et si Jack et Raiponce n'étaient pas ensemble, Harold aurait surement cru que tous les deux se courtisaient.

Mérida qui avait continué de marcher se retourna et l'interrogea du regard :

« Ça va ? »

Harold hocha lentement la tête, déglutit et demanda :

« Pourquoi tu me dis toutes ses choses ? »

Mérida regarda le sol, gênée.

« Je sais pas, je vous trouve tellement… tellement meilleur que moi. Tsé, Jack il réussit tout super facilement à l'école et même au Quidditch et personne n'oserait lui marcher sur les pieds, Raiponce est la fille la plus intelligente que je connaisse et elle est juste tellement gentille et toi, bah t'as été capable de dompter un dragon et même sans magie tu fais les inventions les plus incroyables que j'ai vus. Moi, j'ai quoi ? Dumbledore m'a choisie alors que franchement je suis plus qu'ordinaire. Pis le pire, c'est que je vois que le fait que je sois née-moldue est un handicap. Il y a pleins de choses que tout le monde sait et que moi, bah j'ai pas conscience. Tsé, si j'avais été dans une famille de sorcier, je ne me serais pas faite brûler par la Noire des Hébrides, j'aurais su que je ne devais pas rester là. Puis j'ai été terrifiée dans la forêt. Je ne sais pas si j'aurais pu m'en sortir, sans toi. Comment je vais faire à la deuxième épreuve ? Je n'ai même pas retenu la moitié de l'énigme et je n'ose pas relire mes notes, car plus la deuxième épreuve arrive, plus je me rends compte que je ne serai jamais prête, car je ne comprendrai jamais c'est quoi l'épreuve ! À la première, ça a été une catastrophe, celle-là, ça sera mille fois pire. »

Harold avait l'impression de prendre une douche froide. En fait, il s'était réellement imaginé que Mérida lui faisait la cour. Au moins, par chance il avait su ne rien dire, ce qui lui évitait une bonne humiliation. La douche passée, il enregistra les paroles que tenait la lionne. Ça ne lui ressemblait pas de répéter ça toute une journée durant. En fait, ça l'inquiétait plus qu'autre chose de voir cette fille, si forte, si déterminée commencer à croire à des paroles de gens qui ne valaient pas la peine d'être écoutées. Ce qui s'était passé la veille semblait réellement avoir marqué son amie. Mérida le fixait, attendant qu'il dise quelque chose, mais Harold ne savait pas quoi dire. Elle disait n'importe quoi.

« Harold ? » insista la rousse.

« Je comprends pas ce qui te prend Méry, en fait. »

« Comment ça ? » demanda la Mérida en fronçant les sourcils, maintenant sur la défensive.

« Je comprends pas pourquoi tu t'imagines que t'es moins bonne que nous. C'est toi le ciment de notre groupe. C'est toi la plus courageuse qui nous pousse à faire des choses. Tu sais que c'est en pensant à toi que j'ai trouvé le courage de ramener Krokmou à Poudlard ? Je n'aurais jamais pensé au Lumos Solem, si tu n'étais pas aussi forte en enchantement. Et dans la forêt, c'est ta présence qui m'a permis de réfléchir suffisamment pour avoir l'idée. Je ne m'en serais pas plus sorti que toi.

Et moi, je sais pourquoi Dumbledore t'a choisi. C'est parce que tu es celle qui représente mieux ta maison. T'es forte, t'es courageuse, tu ne laisses pas marcher sur les pieds et tu n'abandonnes jamais. Tu es la seule qui ne se laisserait jamais décourager parce que tu as des opposants plus vieux et plus expérimentés que toi, même si tu ne fais pas partie des meilleures à l'école. »

« Heille… »

« Laisse-moi finir. Tu es celle qui a défendu Myrtle contre un cinquième de Serpentard quand on n'était qu'en deuxième année. »

« Ouais, pis je ne le referai pas, après elle m'a jetée de la soupe au poids au visage… »

« Mais tu l'as fait quand même. Pis c'est aussi toi qui as fait pousser les cheveux des mètres de long à Stephen en première année, car il s'était moqué des cheveux de Raiponce. Tu as fait exploser ta propre potion pour avoir l'attention sur toi, car, moi, j'avais raté la mienne en troisième année et que Slughorn avait dit devant toute la classe qu'il n'avait jamais cru pouvoir voir un jour un élève raté dès le deuxième ingrédient sa potion et que tout le monde s'était moqué de moi. Pis hier, tu as battu Pickel en combat singulier et je suis certain que Dumbledore, Slughorn et même Têtenjoy n'en reviennent toujours pas. »

Harold fit une pause, soupira et conclut :

« C'est pas moi qui suis incroyable, c'est toi. T'es parfaite Mérida et Dumbledore l'a vue et moi… nous aussi. Jack, Raiponce et moi. »

Il eut un silence et Mérida lui sauta dans les bras.

« Je sais pas ce que je ferais sans toi Harold. »

Surpris, Harold mit lui aussi ses bras autour de Mérida en sentant son cœur s'accélérer. Ils n'avaient jamais été aussi proches l'un de l'autre et il aurait voulu que ce moment ne cesse jamais. Il la serra fort et le moment sembla s'étirer. Mérida sembla aussi en prendre conscience, car elle s'éloigna soudainement et d'une voix un peu plus aiguë qu'à la normale :

« Bon, on va manquer le souper… Faut qu'on raconte aux autres ce qui s'est passé… »

« Ok… » dit Harold, la voix embrouillée, mais le cœur un peu plus léger.

Bonjour à toutes et tous! J'espère que vous avez aimé ce chapitre, j'ai beaucoup aimé l'écrire. Surtout qu'on a enfin leur rencontre, yé! Ce bout, je l'avais écrit il y a plus d'un an, pour finir de l'écrire que avant-hier, alors vous imaginez que j'avais hâte de le publier xD

Sinon, que s'est-il passé dans les bois? Qui était le mystérieux inconnu qu'Harold a vu ? Hagrid va-t-il retrouver Aragog? (Bon, si vous avez lu les HPs vous savez sans doute la réponse xD) Mérida et Harold ne sont-ils pas mignons? Mérida va-t-elle survivre à la deuxième épreuve qui aura lui dans deux chapitres (oui, enfin xD)?

Sinon, merci de me lire, n'hésitez pas à commenter, c'est ce qui apporte le plus à nous, les autrices de fanfics ;)

Bonne semaine!