Note : Felicity espère profiter de la soirée d'ouverture de Verdant pour séduire Oliver et l'ébranler dans ses convictions de la tenir éloignée. Croisons les doigts ;)
KarivarryFamily : Merci pour tes reviews à chaque chapitre ! Felicity ne juge pas Oliver et cherche à le comprendre, elle a beaucoup de questions. Reste à voir s'il est prêt à y répondre, parce que jusque-là, il n'a parlé de son expérience et de sa mission à personne.
Dawntome : Merci beaucoup pour tes compliments, ça me fait super plaisir ! Felicity a un esprit rationnel, elle ne peut pas en vouloir à Oliver ou avoir peur de lui alors qu'il les a sauvés (surtout elle) de leurs agresseurs. J'espère que tu aimeras la suite :)
Guest et Elisa : Merci beaucoup !
Chapitre 24
Verdant était plein à craquer de jeunes qui dansaient et s'amusaient au rythme de la musique. L'endroit était méconnaissable, la lumière, la musique, les corps, lui donnaient vie. Felicity était impressionnée. Elle aperçut la famille Queen à l'étage et les rejoignit, elle était attendue. Théa lui avait envoyé plusieurs messages pour savoir à quelle heure elle pensait venir pour qu'elles puissent s'amuser un peu ensemble, excitée à l'idée de la voir ailleurs qu'au manoir en compagnie de son frère.
-Bonsoir tout le monde ! dit-elle en entrant dans la salle entièrement vitrée qui les isolait un peu du vacarme extérieur.
Il y avait plusieurs tables, un canapé, et une vue directe sur la piste de danse. Théa la prit dans ses bras alors que Moïra et Walter la saluaient chaleureusement, se détournant de l'immense baie vitrée. Laurel lui fit un signe amical de la main sans se lever du canapé alors que Tommy s'approchait pour remplacer Théa. Lui aussi était devenu un grand ami en peu de temps. Elle devait avoir un truc avec les milliardaires. Jeunes et beaux. Est-ce que Tommy aussi était un justicier ? Non, elle divaguait.
-C'est vraiment magnifique, le complimenta-t-elle lorsqu'il recula.
-La seule chose magnifique ce soir c'est toi, dit-il avec un clin d'œil.
Felicity leva les yeux au ciel alors qu'il se retournait vers Laurel en lui assurant qu'il n'avait d'yeux que pour elle et elles échangèrent un regard amusé. Tommy était adorable.
-Tout ça est génial, dit Théa, mais quelqu'un saurait-il où est mon idiot de frère ?
Moïra rabroua sa fille pour son langage et Tommy répondit avec son flegme naturel :
-La star de la soirée se doit de faire une entrée remarquée. Il ne peut pas juste arriver à l'heure.
Felicity sentit son pouls s'accélérer, l'inquiétude la prenant d'un coup. Est-ce qu'en ce moment même, il était en train de combattre un criminel ? Elle le revit prendre des coups violents, cracher du sang, se battre de ses poings contre des armes à feu. Un de ces jours, il ne reviendrait pas. Et toutes les personnes de cette pièce auraient le choc de leur vie en plus d'un deuil lourd à porter. Elle avait envie de vomir.
-Ça va ? demanda Théa en lui prenant le coude. Tu es pâle d'un coup.
Les parents Queen-Steele lui adressèrent un regard inquiet et elle balaya l'air de la main en leur assurant que tout allait bien et qu'elle ne serait pas contre un petit verre de vin rouge. On la servit et elle prit place sur le canapé en compagnie de Laurel, Tommy et Théa. Ils discutèrent gaiement et Laurel se révéla être une personne très sympa quand elle n'était pas dans son rôle d'avocate, elles pourraient facilement devenir amies.
Un nœud se desserra dans sa poitrine lorsqu'Oliver fit enfin son apparition. Verre en main, un petit sourire aux lèvres, il ne portait aucune trace de leur combat de la veille et pendant un instant, elle se demanda si elle n'avait pas tout imaginé. Felicity glissa la main sur sa cuisse et retint une grimace. Le bleu était bien là.
-C'est superbe, dit Moïra en s'approchant de lui, Walter au bras. J'avoue que cette idée ne me plaisait pas au départ mais je suis très fière de toi et de ton travail.
-C'est une vraie réussite, confirma Walter alors qu'Oliver remerciait sa mère d'un geste de la main.
Ils échangèrent quelques mots avant de les rejoindre à leur table, prenant place sur les chaises confortables en face d'eux. Théa le félicita aussi, disant qu'elle connaissait par cœur tous les clubs de la ville et que celui-ci était de loin le meilleur, ce qui ne plut pas vraiment à Oliver qui rétorqua qu'elle n'aurait pas droit à une goutte d'alcool ici. Sa sœur fit la moue et marmonna qu'elle pourrait tout de même profiter de la piste de danse.
Felicity ne participa pas vraiment à la conversation, dévisageant Oliver pour essayer de trouver les marques des blessures qu'il avait reçues la veille. L'éclairage tamisé et du maquillage habilement apposé les rendaient pratiquement invisibles. Il était un maître dans l'art du camouflage. Le ventre noué, elle se demanda combien de fois il avait été blessé sans que ses proches ne s'en rendent compte.
-Tout se passe bien en coulisse ? demanda Laurel. Pas de catastrophe de dernière minute ?
Oliver répondit par un simple mouvement négatif de la tête. C'était vrai qu'elle ne connaissait pas la langue des signes. Oliver n'avait pas son téléphone à portée de main mais n'importe qui autour de la table pourrait faire l'interprète pour Laurel. Ça lui faisait chaud au cœur de voir combien sa famille l'aimait.
-Ce n'est pas tout à fait vrai, dit Tommy avec sa bonne humeur habituelle. On a un des toilettes en bas qui est hors service et la livraison des vins rouges est arrivée tellement tard qu'on a envisagé de les remplacer par du jus de raisin mais à part ça tout va bien.
Théa pouffa et Felicity serra son verre entre ses mains d'un geste protecteur. Ça aurait été un sacrilège.
-Vous n'auriez pas osé, dit-elle d'un ton outré qu'elle feignait à peine.
La tablée rit à sa réaction mis à part Oliver qui n'afficha même pas cette lueur amusée dans le regard qu'elle connaissait si bien. En fait, il ne la regardait même pas, l'attention toujours tournée sur Tommy. C'était étrange, il avait cette habitude de toujours l'écouter, même quand elle déblatérait, c'était l'une des raisons pour lesquelles elle aimait tant passer du temps avec lui. Il était l'une des rares personnes à ne pas l'ignorer quand elle partait sur des tangentes improbables et à vraiment prêter attention à ses propos. Il ressortait parfois des choses qu'elle avait dites en passant dans une conversation précédente et elle en était à chaque fois bluffée. Vu tout ce qu'elle pouvait dire en une heure, c'était honnêtement impressionnant.
La conversation reprit mais elle n'y prêta qu'une oreille distraite, étonnée par le comportement d'Oliver. Maintenant qu'elle y pensait, il ne lui avait porté aucune attention depuis son arrivée. Il les avait salués de loin et ne s'était pas assis près d'elle. Est-ce qu'il évitait à nouveau de la toucher ? Après la nuit qu'ils avaient passée ? Elle sentait encore ses mains rudes lui caressant si délicatement la peau pour l'apaiser. Elle se faisait peut-être des idées, après tout, elle était assise entre Laurel et Théa, il aurait dû les pousser pour prendre place près d'elle, ce qui n'était pas très poli. Il était temps de mettre les pieds dans le plat, l'incertitude, c'était très peu pour elle.
-Tout est comme tu l'avais imaginé ? lui demanda-t-elle directement. Est-ce qu'il y a des projets qui sont tombés à l'eau et qui ne verront jamais le jour ?
-C'est parfait, répondit-il d'un geste avant de reporter son attention sur sa mère.
Felicity avait sa réponse. Oliver ne voulait pas lui parler. Elle savait que certaines choses ne s'étaient pas passées comme prévu, il lui en avait parlé lors de sa première visite des lieux, et il aurait pu facilement en parler devant tout le monde. Elle allait lui demander quel était le problème, elle n'était pas du genre à laisser couler, elle n'avait rien fait de mal – à part découvrir ce qu'il faisait de ses nuits – mais un tintement l'interrompit dans son élan. Laurel venait de clinquer son verre contre le sien.
-Bienvenue au club, dit-elle sur un ton de confidence.
Felicity ne s'attendait pas à ça. Elle aussi savait pour Oliver ? Vu ses réactions de la veille, elle avait cru être la première personne à le découvrir. Qui d'autre était au courant ? Laurel dut voir sa surprise car elle expliqua :
-Moi aussi il m'ignore depuis le procès. C'est de ma faute, j'ai cherché à en savoir plus sur ce qui lui était arrivé après les révélations qu'il nous a faites…
Le nœud dans son estomac se desserra. Elle n'avait pas du tout pensé à ça. Apparemment Oliver avait pour habitude de régler ses problèmes en ignorant les gens. Il voulait mettre de la distance entre eux parce qu'elle avait découvert qu'il était le justicier qui plantait des flèches dans les criminels la nuit et ne voulait pas faire face à ses questions ou à son jugement. Il allait vite se rendre compte qu'éviter Felicity Smoak n'était pas mince affaire. Surtout quand elle avait besoin de réponses.
-Il n'aime pas les questions, dit-elle doucement, personne ne prêtant attention à leur discussion murmurée.
-Je trinquerai à ça, dit-elle en levant son verre.
-À quoi ? demanda Tommy en se penchant vers elles.
-À une nouvelle amitié, dit Laurel en prenant le bras de Felicity qui lui sourit.
Elles trinquèrent et Felicity dégusta son vin rouge qui était vraiment délicieux et s'en resservit un. D'ailleurs, est-ce qu'elle allait devoir payer sa commande ou c'était offert par le maître des lieux ? Elle allait le demander à Oliver mais il s'obstinait toujours à ne pas lui prêter attention. Tant pis pour lui, il règlerait son addition ce soir, c'était lui qui l'avait invitée après tout.
-Je vais sur la piste, dit Théa qui commençait à s'ennuyer à les voir tous boire alors qu'elle n'y avait pas droit. Tu m'accompagnes ?
Felicity accepta sans hésiter, elle était venue pour s'amuser et rester en compagnie d'un Oliver qui l'ignorait était sûr de gâcher sa soirée. Laurel dit qu'elle n'était pas d'humeur mais elle devina qu'elle voulait essayer de profiter de l'occasion pour se réconcilier avec leur ami. Felicity avala cul sec le reste de son verre avant de suivre la jeune Queen qui affichait un grand sourire.
Dès qu'elles sortirent de l'espace vitré, la musique qui n'avait été qu'un fond sonore lui assaillit les sens. Théa lui prit la main et elles rejoignirent la piste de danse bondée, se frayant un chemin parmi les corps en mouvement. Elles dansèrent en riant, au rythme de la musique qui engloutissait tout le reste et ne laissait de place à aucune pensée parasitaire. Felicity perdit la notion du temps alors qu'elle se laissait emporter dans la liesse, et lorsque Théa disparut en marmonnant quelque chose à propos d'alcool, elle ne s'arrêta pas dans sa danse exaltée.
Elle se sentit observée mais elle était perdue au milieu d'une foule et les gens autour d'elle ne lui prêtaient pas spécialement attention, tous emportés par la musique. Lorsqu'elle leva les yeux, elle vit la stature imposante d'Oliver qui la regardait de l'étage à travers la baie vitrée, un verre à la main. Ils étaient trop éloignés pour qu'elle soit sûre qu'il avait les yeux posés sur elle mais il ne bougeait pas et son visage était tourné dans sa direction.
Se sentant plus audacieuse que d'habitude grâce à l'alcool qui courait dans ses veines, elle ancra son regard dans le sien et rendit sa danse plus langoureuse avec des gestes plus lents, plus calculés. Ses mains tracèrent ses courbes à quelques millimètres de sa peau, son corps ondulant au rythme de la musique qu'elle n'entendait plus car elle faisait désormais partie d'elle, elle s'était intégrée dans sa peau, dans son cœur, dans son esprit.
Il ne la rejoindrait pas mais rien ne l'empêchait de le tenter, de lui montrer ce qu'il manquait, de le séduire même de loin. Il se détourna d'elle lorsque Tommy, qu'elle n'avait même pas remarqué, lui donna un coup de coude. Felicity n'interrompit pas sa danse et ne retint pas son sourire en voyant les deux hommes se disputer. Tommy pointait dans sa direction, il voulait le convaincre de danser avec elle, mais Oliver répondait avec des gestes brusques jusqu'à s'éloigner de son poste d'observation certainement pour reprendre sa place autour de la table.
Felicity ferma les yeux et laissa de nouveau la musique l'emporter. Oliver n'était qu'un idiot. Un idiot vraiment beau et courageux et tellement malmené par la vie qu'il ne s'autorisait aucune joie. Mais un idiot quand même.
