Bonsoir à tous, voici un nouveau chapitre qui, j'espère, va vous plaire ! Il s'y passe encore du grabuge ;) Merci à ceux qui m'ont laissé des reviews dernièrement, je pense notamment à Acacia, Maria, Leticia, Lola et tous les autres, un grand merci ! J'ai aussi pris la décision de traduire cette fanfiction en anglais, mais ça ne devrait pas changer outre mesure mon rythme d'écriture. En vous souhaitant une bonne lecture, et en vous priant de me pardonner les fautes qui pourraient égrener le récit !
Résumé du chapitre précédent : Zuko parvient à ramener Katara saine et sauve jusqu'au campement de fortune accueillant des troupes du Royaume de la Terre, de la Tribu de l'eau du Pôle Sud et de la Nation du feu, ainsi que les prisonnières et leurs enfants évadés. Inaka, qui a rejoint le groupe, s'occupe de soigner Katara et fait une découverte qui la choque mais qu'elle décide de garder secrète pour le moment. Zuko, Hakoda et Tao Liu, l'ambassadeur du Royaume de la Terre font l'appel des femmes présentes afin que chaque nation récupère les siens. Hakoda apprend enfin que Zuko aime Katara, et le prévient de ne pas lui briser le coeur.
*Chapitre 24 - Changement*
Zuko tenait encore le collier de Katara entre ses doigts, les yeux perdus dans le vague. Hakoda avait raison. S'il devait asseoir définitivement son autorité, et s'entourer de ses ennemis politiques tels que le seigneur Wu, il devrait briser le coeur de Katara, au moins jusqu'à ce qu'il ait définitivement le pouvoir en mains. Cela risquait de ne pas être avant de longues années. Ses mains tremblaient face à cette idée. Il sentit qu'on lui pressait les épaules. Il se tourna alors, l'air accablé.
« Je suis certain que vous trouverez une solution », lui dit Sokka qui avait confiance en Zuko. Il sourit. « De toute façon, tu ne peux pas lui briser le coeur. J'ai promis que je te ferai mordre la poussière si tu faisais n'importe quoi »
Zuko sourit légèrement à son tour, mais ce fut bref. « Dire que mon oncle m'a convaincu de me rapprocher de cette noble pour asseoir mon autorité. Si j'avais su... »
« Attend, où est passé le Zuko qui me disait que je ne pouvais pas renoncer juste parce que j'avais peur d'échouer ? », fit Sokka avec un air si sérieux que Zuko eut une expression de choc. « Quoi, tu pensais que j'avais oublié le Rocher Bouillant ? »
Comment Zuko aurait-il pu oublier cette mauvaise passe ? Il se souvenait des cellules qui diffusaient un air si glacé qu'il ne pouvait utiliser sa maîtrise du feu, et de la galère que cela avait été de sortir de cette prison. Il se rappelait également Mai, qui n'avait pas été vraiment ravie de la lettre qu'il lui avait laissée. Elle ne comprenait alors pas pourquoi il était passé du côté de l'Avatar. Avec le recul, Zuko s'était dit qu'elle ne le comprenait pas du tout.
« Tu as raison », souffla Zuko. « Si seulement j'avais des alliés à la Nation du feu... À part mon oncle, je n'ai personne pour m'aider à la politique »
Sokka essaya de réfléchir. « Il n'y a vraiment personne d'autre en qui tu puisses avoir confiance chez toi ? »
« Le choix de mes ministres était assez restreint après la fin de la guerre. Nous avons dû nommer des gouverneurs pour assurer la pérennité de la Nation, mais certains sont devenus puissants, surtout après les multiples tentatives d'assassinat que j'ai subi et la crise de Yu Dao », expliqua Zuko. « J'ai surtout confiance en ceux qui ont combattu avec mon oncle et lui sont restés loyaux. Le général Zi qui m'a suivi jusqu'ici en fait partie »
« Ne pourrait-il pas t'aider ? », demanda Sokka.
« Peut-être... Seulement, chez moi, la politique fait tout. Je dois me marier à une noble pour contenter ma nation », fit Zuko d'une voix morne.
« Katara est techniquement une princesse chez nous, ça pourrait fonctionner », dit Sokka dont le visage s'éclaira.
Zuko calma rapidement l'optimisme de son ami. « C'est une étrangère », commença-t-il avant de voir l'air outragé de Sokka. « Pas pour moi enfin ! Mais aux yeux des nobles de ma nation, c'est ce qu'elle est. Jamais ils n'accepteront, et si mon pouvoir est contesté, l'un des gouverneurs pourrait aisément me renverser. Mon père a veillé à laisser les caisses de la Nation en sale état. Et si les choses commencent à aller, nous avons tellement de dettes à honorer que la situation n'est pas simple »
Sokka passa sa main sur son menton, les lèvres pincées. « Il doit forcément y avoir un moyen ! »
Zuko étouffa un bâillement et Sokka l'imita. Ils étaient épuisés tous les deux. « On devrait dormir, ça nous aidera à mieux réfléchir », fit Sokka qui s'allongea sur l'un des lits de camp de la tente. Zuko hocha la tête et prit celui qui était le plus proche de Katara, qui n'avait pas bougé d'un millimètre.
Les deux hommes se réveillèrent quelques heures plus tard lorsqu'un des gardes vint chercher Zuko. Sokka grommela face à ce réveil impromptu mais se retint de râler davantage en voyant le garde de la Nation du feu, qui ne s'attendait manifestement pas à une telle scène. Il resta néanmoins impassible.
« Seigneur du feu ! L'ambassadeur Tao Liu souhaiterait procéder à l'interrogatoire des prisonniers », fit le messager.
Le soleil était haut dans le ciel dehors. Zuko comprit alors à quel point il était éreinté, car en principe, il était impossible pour un maître du feu de s'endormir au moment du zénith, à moins d'une blessure grave. Il se redressa et réajusta son chignon et sa couronne, grommelant. Il avait momentanément oublié qu'ils étaient censés se retrouver à midi pour interroger les prisonniers.
Il n'était pas du tout prêt, et n'avait même pas réfléchi aux questions qu'il leur poserait. Son cerveau tournait si vite à présent qu'il en oublia presque de s'inquiéter des révélations qui pourraient intervenir lors de cette discussion. Il jeta un oeil à Katara, qui dormait toujours. Il toucha sa main. Elle était chaude, ce qui était bon signe. Ou peut-être était-ce sa propre chaleur qu'il diffusait en elle. Il l'ignorait.
« Je reviendrai plus tard Katara. Je... », lui bredouilla-t-il, hésitant. « Tu sais... »
« Mon Seigneur ? »
Zuko se tourna vers le garde, retenant à peine son agacement. Comment ce garde osait-il le couper ? Il n'était pas d'humeur. « Attendez-moi dehors ! »
Sokka, qui se frottait encore les yeux et étouffait un bâillement, vint aux côtés de Zuko. « Ne t'en fait pas. Je vais faire venir Siku, Katara sera à l'abri avec nous »
« Tu ne voulais pas assister à l'interrogatoire ? »
Sokka secoua la tête. « Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, vu comment ça a failli se finir ce matin... »
Zuko insista. « Je comprends, mais ils pourraient nous donner des indices que tu pourrais interpréter. Tu es le meilleur pour ça »
Sokka hésita une minute. Zuko n'avait pas tort. S'il parvenait à rester lucide, il pourrait déduire beaucoup de choses des indices que leurs ennemis leur donneraient. Toph serait là pour s'assurer de l'absence de mensonges. Sokka regarda Katara, pensif. Il pouvait le faire, il pouvait rester suffisamment calme pour que les ennemis de sa soeur - ses ennemis - payent. Du moins, il le pensait.
« Vas-y, je te rejoins. Je vais appeler Siku et une partie des guerrières Kyoshi ici », fit Sokka, résolu.
Zuko hocha la tête et partit en direction de la tente des prisonniers avec son messager. Il priait pour ne pas faire trop mauvaise figure. Son corps était épuisé, mais il tenait bon. Il était habitué à ne bénéficier que de très peu d'heures de sommeil. Les cernes qui ornaient le dessous de ses yeux étaient presque légendaires en son palais. Hakoda et Tao Liu semblaient l'attendre devant la tente, avec Toph. Ladite tente comprenait désormais une sorte d'extension, sûrement l'endroit où ils interrogeraient les prisonniers.
Il s'excusa platement. « Je vous prie de bien vouloir pardonner mon retard »
« Nous venons d'arriver », dit Tao Liu, avec son habituel ton sévère. « Il ne manque plus que votre ami l'Avatar »
Zuko jeta un regard à Toph, qui souriait malicieusement. Elle savait parfaitement où Aang se trouvait, mais trouvait amusant de ne rien dire et voir ce Tao Liu perdre patience. C'était si rare au Royaume de la Terre, excepté avec les dignitaires, que Toph connaissait bien grâce à son éducation. Ayant compris son manège, Zuko leva les yeux au ciel.
Ce faisant, il croisa le regard profond d'Hakoda posé sur lui, lourd de sous-entendus, un écho de leur douloureuse conversation à propos de Katara. Zuko sentit son cœur se serrer à nouveau, et dut se retenir de ne pas se tordre les doigts dans tous les sens pour essayer d'évacuer la tension accumulée. Ce ne serait pas digne de lui. Il soutint son regard, signe qu'il n'avait pas totalement abandonné l'idée de vivre un jour un bonheur partagé avec sa fille. Si elle était avec lui, ils trouveraient un moyen, même si cela devait prendre des années.
« Hé ! Je suis là, j'arrive ! », fit soudain une voix de jeune homme jaillissant de derrière les tentes. Aang arriva sur son habituel scooter de l'air, et se présenta devant eux. « Navré, j'étais... »
« Nous devrions commencer, nous avons perdu suffisamment de temps », s'agaça Tao Liu.
« Attendez ! », fit une autre voix.
Tao Liu, qui s'apprêtait à entrer dans la tente, s'agaça. « Quoi encore ? »
Hakoda fut surpris de voir son fils. « Que fais-tu ici ? »
« Je veux participer, je serai peut-être capable d'interpréter les indices que nous obtiendrons », fit Sokka d'une voix assurée. Il était si sérieux qu'Hakoda sembla avoir un temps d'arrêt.
« Allons-y », décida Zuko, ne laissant le temps à personne de discuter cette décision. Sokka lui en fut reconnaissant.
Ils étaient à présent six dans la tente, sans compter les quatre prisonniers. Ceux-ci grommelèrent derrière leur bâillon. Ils n'avaient pas bu ni mangé depuis la nuit dernière. Les guerrières Kyoshi s'étaient relayées pour leur bloquer le chi à intervalles réguliers. Zuko n'en reconnut aucun à première vue. Le seul qu'il avait pu reconnaître était mort dans la forêt, tué par Katara. Cependant, il savait qu'ils avaient commis de nombreux crimes. Et ils avaient fait du mal à Katara, il en était persuadé, à voir l'air que Sokka avait à cet instant, sans compter son accès de rage plus tôt dans la journée. Il était prêt à les torturer sans vergogne. Aang était d'ailleurs très mal à l'aise, mais savait que lui seul pourrait veiller à ce que tout se passe bien.
« Par lequel commence-t-on ? », demanda Sokka.
Zuko se demandait lequel d'entre eux avait le plus blessé Katara. C'était plus fort que lui. Même s'il tentait de garder la tête froide, il ne pouvait que songer à la cicatrice que Katara avait au dos. Il ne l'avait pas vue intégralement, mais il savait ce qui s'était produit. Ils l'avaient brûlée pour avoir des informations. Touchant nerveusement sa propre cicatrice, il essaya de calmer son esprit agité. Il vit que l'un des prisonniers était un maître du feu, ou tout du moins qu'il venait de la Nation du feu. Il s'apprêtait à se diriger vers lui lorsque Sokka l'interrompit dans son élan.
« Lui. C'est lui qui a prononcé cette maudite phrase. Et vu son physique et sa tenue, il doit venir du Royaume de la Terre. Il doit savoir ce qu'il va advenir de Katara »
Tous étaient franchement mal à l'aise mais acquiescèrent. Ledit prisonnier fut sorti dans la tente adjacente où se trouvait une table en métal, ainsi que Toph l'avait demandé. Celle-ci l'assit sur la chaise qui lui était destinée et fondit ses menottes de métal dans le métal de la table afin de s'assurer qu'il ne puisse pas s'échapper. Les poings de ce dernier étaient résolument fermés. Elle se posta ensuite dans un coin, prête à lui ôter son bâillon de métal.
Tao Liu s'assit en face de lui. Hakoda, Sokka, Aang et Zuko étaient bien trop nerveux pour s'asseoir, aussi restèrent-ils debout derrière lui.
« Toph », fit Zuko d'un ton qui se voulait intimidant pour le prisonnier. Celle-ci comprit immédiatement et défit le bâillon.
Ce dernier observa autour de lui, impressionné de voir autant d'illustres personnes autour de lui. Il ne s'attendait manifestement pas à voir l'Avatar en personne. Il resta cependant silencieux.
« Quel est votre nom ? », fit Tao Liu avec sérieux.
Le prisonnier eut un sourire amusé. Sokka serra la main sur son boomerang.
« Wei », répondit le prisonnier.
Zuko eut un flash. Il avait déjà entendu ce nom. Pire encore, ils l'avaient déjà vu. Comment avait-il pu ne pas le reconnaître ? Aang lui jeta le même regard entendu. C'était celui qui avait aidé à hypnotiser Katara lorsqu'ils avaient pu la voir grâce aux racines spirituelles du grand Banian. La mâchoire de Zuko se crispa. Aang fronça les sourcils. Si avec les années il avait appris à canaliser son excès d'émotions, notamment grâce à ses valeurs pacifistes, Aang n'en demeurait pas moins instable lorsqu'il était à cran. Et il l'était en cet instant.
« Vous êtes donc le responsable de l'hypnose infligée à Katara », fit Zuko avec un ton grave.
Le prisonnier sembla se tendre à cette phrase. Comment pouvaient-ils savoir qui il était ? Quelque chose lui échappait manifestement. Il choisit de ne pas faire de commentaire. Hakoda, Tao Liu et Toph se tournèrent vers Zuko. Aang hocha la tête, leur confirmant que c'était un fait avéré. Sokka ne put se contenir et planta son boomerang juste sous les yeux de Wei.
« Vous allez nous dire quel est le second ordre que vous lui avez imposé ! », s'écria-t-il, furieux.
« Sokka ! », s'exclama Hakoda qui le fit reculer.
« Je ne vois pas de quoi vous voulez parler », rétorqua le prisonnier.
« Il ment », fit Toph. Elle n'eut pas besoin d'utiliser sa maîtrise de la terre puisque, comme Sokka, elle connaissait la vérité. Elle était présente lorsque Katara s'était effondrée en hurlant de douleur.
Sokka s'énerva encore plus à ces mots. « Espèce d'enflure, je vais vous tuer ! 'Souviens-toi du Lotus rouge qui t'a volée', ce sont vos mots exacts ! »
« Allons, vous n'avez aucun moyen de me faire parler. L'Avatar s'abaisserait à me torturer pour avoir ses réponses ? », fit le prisonnier avec un malin plaisir non dissimulé tandis qu'il regardait Aang. Il était calme, le visage plutôt serein.
Aang se montra de plus en plus nerveux, à la grande satisfaction de leur ennemi qui lui jeta un regard triomphant. Sokka était sur le point de dégainer. Zuko sentait que c'était exactement ce que ce Wei cherchait et posa une main sur celle de Sokka, posée sur son boomerang. Ce dernier lui jeta un regard furieux, mais finit par reconnaître que ce n'était ni la chose à faire, ni le bon moment. Sokka se radoucit et soupira. Zuko ferma les yeux un très bref instant, reconnaissant. Tout deux focalisèrent leur attention sur le prisonnier. Il ne fallait pas qu'un détail leur échappe.
« Vous n'êtes pas un prisonnier de l'Avatar », fit Hakoda. « Vous serez jugé par nos trois nations pour vos crimes. Néanmoins, si vous ne vous vous montrez pas coopératif, le jugement sera loin d'être plaisant pour vous ».
Aang n'ignorait pas que la peine de mort existait toujours, notamment au Royaume de la Terre – qui privilégiait encore le lavage de cerveau pour démunir les criminels de leurs souvenirs et de leur envie de tuer – et au sein des deux Tribus de l'eau. La Nation du feu n'était pas en reste, bien que ce fût plus rare et insidieux. Tout cela était sans compter la capacité d'Aang à ôter la maîtrise d'autrui. Il ne l'avait jamais refait depuis Ozaï, mais avec toute cette affaire autour du Lotus rouge, il savait que ce ne serait qu'une question de temps avant qu'il ne doive recommencer. Toutefois, il aimerait que ce soit le plus tard possible.
« Exécutez-moi alors, car je ne vous dirai rien du tout », finit par dire le prisonnier, qui s'adossa nonchalamment à la chaise.
Tao Liu sourit légèrement. « Qui a parlé d'exécution ? Il y a bien d'autres manières pour nous de parvenir à nos fins, et vous le savez pertinemment. Vous avez un jour été membre du Dai Li »
La mâchoire de Wei se crispa fortement, comme s'il mourrait d'envie de répondre mais s'en empêchait. Sokka se tourna à son tour vers Aang. Il espérait que ce dernier accepte d'abîmer – ne serait-ce qu'un peu – ce prisonnier qui s'amusait à les narguer, mais Aang baissa les yeux.
« Vous ne devez certainement pas avoir de famille », fit Sokka d'un ton froid. Il appuya ses mains sur la table et s'approcha du prisonnier, l'air menaçant. « Et si jamais vous en avez une, je veillerai à en faire bon usage »
Hakoda réagit, tirant son fils en arrière. « Sokka, ça suffit »
« Alors quoi ? On va le laisser s'en sortir comme ça ?! », s'énerva Sokka.
Une dispute commença entre le fils et le père. Zuko et Aang semblaient poursuivre leur dialogue silencieux. Toph gardait les yeux rivés sur le prisonnier, de même que Tao Liu. Cependant, profitant de la confusion qui régnait, le prisonnier renversa la table vers lui et ouvrit l'une de ses mains qu'il approcha de son visage. Une noix s'y trouvait. Toph comprit immédiatement et lança une lanière de métal autour du cou de Wei pour le plaquer au sol. Ses mains collées à la table, et son cou plaqué au sol, il ne put les approcher suffisamment de son visage. Un craquement sinistre se fit entendre et le prisonnier cria de douleur. Toph espérait ne pas lui avoir brisé une vertèbre. Sous le choc, il laissa échapper la petite noix qu'il tenait dans l'une de ses mains. Aang la récupéra à l'aide de la maîtrise de l'air.
« C'est… un noyau de noix rouge », fit-il. Il réalisa alors que les autres prisonniers en avaient sûrement. « Il faut fouiller les autres prisonniers ! »
« T'en fait pas, avec leur bâillon et les mains ligotées dans le dos, aucune chance qu'ils puissent avaler quoi que ce soit », le rassura Toph. « Je les fouillerai plus attentivement après ça »
Tao Liu replaça la table et se rassit sur la chaise. « Redressez-le, je vous prie »
Toph redressa la chaise avec sa maîtrise du métal, mais laissa le collier de métal en place, au cas où il lui prendrait l'envie de recommencer. Cependant, il y avait peu de chance. À voir les grimaces de Wei, il souffrait.
« On devrait peut-être faire venir Inaka ou Siku », souffla Aang.
« Aang ! », s'écria Zuko.
« Quoi ? », répondit-il, surpris.
« Alors c'est avec vous… que cette… traîtresse… est partie ? », fit le prisonnier avec difficultés.
Aang réalisa son erreur. Il venait de révéler ce qu'il était advenu d'Inaka. Cela risquait de compromettre sa sécurité. Il afficha un air désolé en voyant celui furibond de Zuko et d'Hakoda. Ce dernier ne pouvait pas permettre qu'on menace l'une des rares guérisseuses du Pôle Sud. Cependant, ce fut un autre mot qui interpela Sokka.
« Traîtresse ? », questionna-t-il, semblant retrouver un semblant de sang-froid. « Que veux-tu dire par traîtresse ? »
« Je ne… Argh… vous dirai… plus rien », répondit le prisonnier.
Zuko prit la parole. « Inutile de nous attarder sur ce sujet. Inaka saura peut-être nous éclairer sur ce point. Le plus important, c'est d'aider Katara »
Sokka objecta. « Peut-être qu'on pourrait apprendre quelque chose, nous ne devrions pas écarter ça aussi vite »
Un rire les coupa dans leur réflexion. Wei était en train de rire, de façon saccadée à cause de la douleur. Zuko lui jeta un regard noir.
« Qu'est-ce qui vous fait rire ? », fit-il, l'air menaçant.
« C'est donc vrai, vous… vous avez vraiment le béguin pour elle », ricana le prisonnier.
Zuko ne put se retenir et lui asséna un coup de poing. Le prisonnier chuta de sa chaise, et cracha du sang la seconde qui suivit. Il ne s'acharna cependant pas, ne réalisant pas bien ce qu'il venait de faire. Le prisonnier rit encore plus fort.
« Que… d'agressivité… Seigneur du feu », fit-il entre deux éclats de rire.
Toph retint Zuko de le frapper à nouveau. « Arrête, tu n'arranges rien »
Wei toussa et reprit la parole. « J'espère que… vo-vous en aurez bien profité », commença-t-il en jetant un regard mauvais à Zuko. « Elle mourra bientôt »
Zuko eut un moment de stupeur, suivi d'Aang, Sokka, Toph puis Hakoda. Tao Liu resta impassible, et déplora que les autres n'en fissent pas de même. Sokka fut le premier à réagir et s'approcha dangereusement de Wei, qui était toujours à terre.
« Que… qu'est-ce que tu as dit ? », fit-il d'un ton sombre. Il dégaina son boomerang.
« Elle va mourir bientôt. Son esprit est br-brisé », fit Wei en crachant un peu de sang. Il plongea ses yeux verts dans ceux de Zuko. « Tout… comme le vôtre bientôt »
Zuko sentit la fureur monter en lui, mais c'est alors que le vent se mit à souffler furieusement dans la tente. Tous se tournèrent alors vers Aang, dont les yeux et les tatouages commençaient à briller. Sokka était figé sur place, de même qu'Hakoda. Tao Liu tomba de sa chaise sous le coup d'une bourrasque. Le prisonnier était toujours cloué sur la table. Oubliant momentanément sa colère, Zuko – secondé par Toph – tenta de ramener Aang à la raison.
« Aang ! Je t'en prie ! », supplia Zuko en essayant de lui attraper le bras.
Aang l'attrapa par le col et usa de son vent pour l'envoyer valser sur l'un des pans de la tente. Il tomba lourdement sur le sol, lâchant un gémissement. Les quatre maîtrises commençaient à s'assembler autour d'Aang à mesure que celui-ci se reconcentrait sur Wei, prêt à le frapper mortellement.
« Tu vas payer pour ce que tu lui as fait », firent les voix des différents Avatars.
Toph jeta un regard à Sokka, encore debout. Il fallait intervenir tout de suite avant qu'il ne le tue. Aang ne se le pardonnerait jamais.
« Aang ! », s'écria Toph qui parvint à rester en place grâce à sa maîtrise de la terre. Elle put attraper Aang par le bras et ce dernier finit, après de longues secondes, par sortir de son état d'Avatar. Sokka vint le prendre par son autre bras. La tristesse se lisait sur le visage de l'Avatar.
« On trouvera une solution pour Katara, okay ? », lui dit Toph.
Sokka n'en pouvait plus et sortit de la tente, en pleurs. Katara, morte ? C'était impossible. Zuko, qui s'était finalement relevé, eut beaucoup de mal à ne pas céder. Il comprenait à présent d'où venait le piège qui lui avait été tendu. L'hypnose. Wei n'avait pas tout dit, mais Zuko savait que tout avait un rapport avec ce terrible procédé. Loin de se démonter, Tao Liu poursuivit l'interrogatoire.
« Que lui avez-vous fait exactement ? », questionna-t-il.
Wei détourna le regard. « Je ne vous dirai plus rien du tout »
Tao Liu se tourna vers les autres. « Rattachez-le et amenez la fille en ce cas. Veillez également à ce qu'il soit soigné »
Toph le rattacha aussitôt, replaçant ses mains dans son dos, ainsi que le bâillon de métal. Elle le replaça ensuite dans sa cage.
« Je vais aller chercher Siku », fit Hakoda, qui ne souhaitait pas qu'Inaka soit mêlée directement à cette affaire.
Aang sortit en trombe de la tente. Zuko et Sokka partirent à sa suite. Néanmoins, alors qu'ils allaient le rattraper, Aang les distança avec son scooter de l'air. Il voulait être seul, pour ruminer son chagrin concernant Katara. Sokka et Zuko restèrent pantois. Les soldats passant dans les allées trébuchèrent sous l'effet du vent.
Zuko sentit brusquement le contrecoup de cet interrogatoire, comme si on esprit avait enfin assimilé ce qui venait d'être dit. Katara allait mourir bientôt selon les dires de ce Wei. Il comprit que tout était fait pour le briser lui, que Katara n'était qu'un moyen de l'atteindre. Et à présent, il venait de confirmer plus ou moins directement qu'il avait effectivement des sentiments pour elle.
« Je ne suis qu'un idiot », souffla Zuko, une expression de réalisation dans les yeux.
Sokka se tourna vers lui. « Tu crois qu'il nous a dit la vérité ? »
« Je ne crois pas », fit Zuko sombrement. « Depuis le début de cette histoire, j'ai été la personne visée. J'aurais dû savoir où se trouvait le piège. Ils m'ont bien eu en pensant que j'avais sauvé Katara, alors que… ». Sa voix se brisa.
« Impossible, il doit forcément y avoir un moyen de réparer son esprit ! », fit Sokka, la voix tremblante. « Avec la maîtrise de l'eau, elle avait réussi à sortir Jet de l'hypnose… Peut-être que Siku ou Inaka pourraient essayer ? D'ailleurs, Inaka pourra sûrement tout nous dire au sujet de sa 'traîtrise' »
Zuko répondit, le ton pessimiste. « Peut-être »
Il n'y croyait pas. Ayant vu l'esprit de sa sœur, pourtant si robuste, se briser sans que rien n'ait pu la guérir – pas même Katara – il savait qu'il y avait peu de chances pour que cela fonctionne. Cependant, l'idée de perdre Katara alors qu'elle était là lui était insupportable. Peut-être était-ce pour cela qu'elle ne se réveillait pas ? Pinçant l'arête de son nez pour camoufler ses émotions qui risquaient de déborder, il décida de retourner à sa tente.
« Je dois aller entendre le rapport de mes troupes », dit-il.
Sokka hocha la tête. « Je vais essayer de retrouver Aang »
Sans attendre la réponse de son ami, il partit aussitôt. Zuko passa une main nerveuse dans ses cheveux, décoiffés par l'accès de colère d'Aang. Seul son ornement tenait encore en place. Il marcha jusqu'à sa tente, tâchant de profiter de la marche pour essayer de camoufler ses émotions. C'était l'un de ses plus grands défauts. Trop de gens pouvaient lire son visage comme un livre, et pour faire de la politique, c'était une mauvaise chose. Il avait travaillé longtemps à ce sujet, mais ces derniers temps, la tâche s'avérait plus ardue qu'habituellement.
« Mon Seigneur, nous avons retrouvé l'enfant », fit le général Zi en le voyant arriver.
Zuko lui jeta un regard troublé. « De quoi parlez-vous, général ? »
« Vous vous souvenez, l'une des femmes de notre Nation qu'on a retrouvée ne retrouvait pas son fils. Il a été retrouvé, ils ont été réunis »
Il soupira de contentement. Au moins une bonne nouvelle dans tout ce chaos. « Parfait. Quand attendons-nous des réponses de Yu Dao pour l'accueil des réfugiés ? »
« Ce soir en principe », répondit son général.
Zuko expira. Attendre, toujours attendre, c'était bien son lot. Attendre que Katara s'éveille, attendre des nouvelles de Yu Dao...
« Bien. Où est ma soeur ? »
Un autre soldat répondit. « Elle était avec la guerrière Kyoshi blessée aux dernières nouvelles, voulez-vous que nous la fassions venir ? »
« Ce ne sera pas nécessaire. Des nouvelles de la Capitale ? »
Le général Zi reprit la parole, agitant un bout de papier à l'appui de ses dites. « Oui, il semblerait que les hommes du Seigneur Wu aient renforcé nos troupes. Il était très heureux de vos faveurs envers sa fille. Votre oncle nous a également indiqué que les relations avec Bo Huong ont été listées, et qu'il se chargeait de se renseigner. Il vous transmet le bonjour de votre mère aussi », fit-il.
Zuko hocha la tête et réfléchit, à propos du Seigneur Wu. « Croit-il simplement qu'une brève balade avec sa fille soit une faveur ? », fit-il avec un léger dégoût. Jouer les hypocrites n'avait jamais été son fort, encore moins avec les femmes.
« Et bien... C'est la seule pour laquelle vous avez manifesté de l'intérêt jusque-là, après de nombreux refus », fit le général, embarrassé. « Tout le monde n'a eu de cesse d'en parler depuis au palais »
Zuko pinça les lèvres. Ce n'était pas ce qu'il escomptait. Tout se compliquait. Katara était mal en point, et plus le temps passait, plus les chances de passer le reste de sa vie avec elle semblait compromis. Il sentait la pression monter en son for intérieur. Et il mourrait d'envie de retourner voir Katara, la veiller jusqu'à son éveil, mais ce serait attiser des rumeurs encore plus problématiques que celles dont il faisait l'objet par rapport à Tana Wu.
« Je vais aller voir ma soeur », finit-il par dire. « Nous partirons demain pour la Nation du feu, à présent que les recensements touchent à leur fin. Préparez les troupes ».
« Ce serait fait, mon Seigneur », répondit le général Zi.
Zuko sortit alors de la tente et poussa un soupir. Il lui était terriblement difficile de se concentrer. Il arriva à la tente où devait se trouver Ty Lee, mais vit que Kiyi n'était pas ici. Ty Lee était affalée dans un lit de fortune, son visage ayant repris quelques couleurs.
« Oh Zuko ! Tu es là ! », s'écria-t-elle en se redressant. Elle semblait aller bien mieux, même si elle perdit rapidement le sourire. « Ton aura est toute grise… il s'est passé quelque chose ? »
Zuko se contenta d'hocher la tête, les lèvres pincées. « Je ne veux pas en parler maintenant. Je cherchais Kiyi »
« Elle est partie voir Katara, elle pensait que tu serais sûrement là-bas », fit doucement Ty Lee. « Tu es sûr que tu ne veux pas m'en parler ? »
Zuko regarda autour de lui. Ils n'étaient pas nombreux, mais il y avait au moins sept femmes – avec ou sans enfants – autour d'eux, et il ne souhaitait pas que tous soient au courant à propos de Katara. Ty Lee le vit observer autour d'eux et comprit le problème.
« Aide-moi à me lever alors », fit-elle en tendant les bras.
Zuko protesta. « Tu n'es pas en état de bouger ! Ça peut attendre »
Ty Lee fit la moue. « Te connaissant, je sens que je vais attendre très longtemps »
Elle n'avait pas tort. Zuko n'était pas du genre à revenir à la charge lorsqu'il s'agissait de parler de ses émotions et sentiments. Pourtant, Ty Lee était probablement la plus ancienne amie qu'il possédait, et il lui faisait toute confiance, mais c'était plus fort que lui. Dès lors qu'il s'agissait de lui, il restait aussi muet qu'une carpe koï. Cette fois-ci n'échappa pas à la règle.
« Je vais aller voir Kiyi », coupa-t-il.
Elle tiqua, mécontente. « Tu ne pourras pas me fuir éternellement tu sais »
Zuko grommela. « Je peux essayer »
Il sortit alors de la tente et expira bruyamment. Au fond, il savait qu'elle ne cherchait qu'à l'aider, mais était-il si difficile de comprendre qu'il ne souhaitait pas parler de ce qui venait d'arriver au milieu d'inconnues ? Le soleil commençait à décliner, et ne tarderait pas à être masqué par le Marais Brumeux à proximité. Il fit quelques pas en direction de la tente de Katara, mais se ravisa finalement. Il savait qu'il ne tiendrait pas le choc s'il allait la voir, et il ne souhaitait pas que Kiyi le voit dans cet état. Alors il décida plutôt d'aller voir Druk. Lui au moins ne pourrait rien dire à personne.
Il était allongé entre deux troncs, et s'il avait l'air de dormir, il n'en était rien car ses yeux jaunes étaient ouverts. Zuko vit sa pupille glisser vers lui, l'observant intensément. Il s'assit à côté de lui.
J'ai vu ce qui s'est passé.
Zuko hocha la tête. « Je crois que je ne serai jamais heureux », lâcha-t-il, la voix chargée de tristesse. « Je pensais que je serai fort, suffisamment fort, mais il n'en est rien ».
Ne soit pas si présomptueux. L'avenir ne t'appartient pas, pas plus qu'il n'appartient au Lotus rouge. Le présent en revanche…
« Que puis-je faire de plus ? », soupira Zuko. Il détacha ses cheveux, posant son ornement de Seigneur du feu dans la main. « J'aimerais parfois ne pas être Seigneur du feu »
La Nation du feu a besoin de toi. J'ai besoin de toi.
Zuko rit jaune. « Toi, tu as besoin de moi ? »
Je t'ai choisi. Je t'ai laissé me monter. Je suis lié à toi. Pour toujours.
Zuko le regarda alors, surpris. Il n'ignorait pas que les dragons avaient leur préférence quant à ceux qui les montaient. Aang lui avait parlé du lien qu'entretenait l'Avatar Roku avec son dragon, lequel s'était sacrifié plutôt que de vivre sans son ami de toujours.
« Pourquoi moi ? », demanda Zuko. « Pourquoi pas Aang ? C'est lui l'Avatar, pas moi »
L'Avatar, par ailleurs déjà lié à un animal spirituel, a commis beaucoup d'erreurs.
« Tout comme moi », fit Zuko.
Je suis venu au monde lorsque tu es devenu Seigneur du feu. Le premier dragon depuis des décennies. Je suis un symbole de changement pour la maîtrise du feu. Je ne pouvais donc me lier qu'à une personne incarnant ce changement.
Zuko hocha la tête, mais son âme ne s'allégea pas autant qu'il l'aurait souhaité. Katara hantait toutes ses pensées à présent que Druk parlait de changement. Une union entre l'eau et le feu, voilà qui aurait nettement participé à ce changement. Seulement, plus le temps passait, plus ses espoirs s'amenuisaient.
« J'avais espéré… Que Katara et moi… »
Ça peut encore arriver. Le changement prend du temps.
« Si ça prend cent ans comme la guerre, jamais ça n'arrivera », s'exaspéra Zuko.
Je n'ai pas cent ans.
Druk reposa alors sa tête de l'autre côté, où il ne voyait pas Zuko. Le soleil était à présent presque couché, ses rayons coupés par le Marais Brumeux qui s'élevait non loin d'eux. La nuit allait venir rapidement à présent. Zuko se releva, épousseta sa tunique et décida de repartir vers le camp. Avant de partir, il se tourna vers Druk.
« Merci », fit Zuko.
Son pessimisme était toujours présent, mais Druk lui donnait un peu d'espoir tout de même. Il n'oubliait toutefois pas que Druk restait un dragon, un être qui dépassait largement l'être humain, et qui ne comprenait certainement pas les sentiments d'amour que Zuko éprouvait envers Katara. Il marcha dans les allées, pour tenter de réfléchir. Une odeur de nourriture monta, et il sentit alors son ventre gargouiller. Il n'avait rien mangé depuis la veille.
« Seigneur du feu », entendit-il.
Sortant de ses pensées, il tourna la tête et tomba sur plusieurs femmes. La majorité venaient de la Nation du feu, à en juger par leurs yeux ambrés et leurs cheveux noirs. Zuko eut un mouvement de recul alors qu'elle s'approchèrent de lui.
« Voudriez-vous partager notre repas ? », demanda l'une d'elles.
Zuko resta interdit. Il ne s'attendait pas du tout à ça. Il dînait rarement avec de parfaits inconnus. Sa gorge lui fit mal tant elle se serrait à cette idée. Néanmoins, il eut envie d'accepter, ne souhaitant pas véhiculer une image à l'opposé du peuple. Lui qui avait connu la faim et la misère lors de son exil, il savait qu'il était par bien des aspects plus proche de ces anciennes prisonnières que de n'importe qui d'autre.
« Il en sera ravi », répondit une petite voix à sa place. Kiyi, accompagnée de Siku et d'Inaka.
Zuko se retint de lever les yeux au ciel et suivit la petite troupe. Il était reconnaissant que sa soeur soit avec lui, c'était son point de repère parmi toutes ces inconnues qui avaient manifestement souffert le martyr. Néanmoins, toutes étaient plutôt sympathiques à son égard, il se demandait vaguement pourquoi. Kiyi fit la conversation avec ses voisines de la Nation du feu. Inaka resta silencieuse. Zuko s'en inquiéta, pensant que cela était lié à Katara. Il se sentait coupable de ne pas être retournée la voir.
« Comment va Katara ? », demanda Zuko.
Inaka se tendit, et ne répondit qu'après avoir pris une bouchée, pour gagner du temps. Elle se garda bien de le regarder dans les yeux. Zuko la trouvait étrange.
« Toujours inconsciente », répondit-elle.
« Pardon, mais parlez-vous de Katara ? La Katara ? », fit l'une des femmes de sa nation. Elle semblait assez âgée, probablement dans les âges de sa mère. Une cicatrice - vraisemblablement de couteau - barrait sa joue droite.
Zuko fronça les sourcils, il avait horreur des commères. « Oui »
« C'est horrible ce qu'ils lui ont fait », fit sa voisine, plus jeune. L'estomac de Zuko se tordit à cette phrase. « Elle s'est battue comme une lionne »
« C'est vrai, elle a sauvé cette femme de la Tribu du pôle nord, elle a même tué un de ces sales tortionnaires. Elle était là quand l'Avatar nous a libérées, paraît-il qu'elle s'est affranchie de l'hypnose », répondit la première. « J'avoue que je ne portais pas les gens des tribus dans mon coeur, mais elle s'est battue pour nous toutes. Elle mérite notre respect »
« C'est vrai », répondirent d'autres femmes en hochant la tête.
Zuko fut animé par un mélange de fierté et de tristesse. Il était fier par ce que Katara avait accompli. Rares étaient les membres de sa Nation qui reconnaissaient en ceux des tribus de l'eau leurs égaux, même encore aujourd'hui. Le respect était capital pour les habitants de la Nation du feu, et ils ne l'accordaient presque jamais à des étrangers. De plus, beaucoup désapprouvaient sa politique visant à aider la Tribu de l'eau du Pôle Sud, que sa nation avait pratiquement détruite. Cependant, il était aussi triste car elle avait dû endurer tant de souffrance par sa faute.
« D'ailleurs, je te reconnais toi », fit l'une d'elle à Inaka, qui était manifestement très mal à l'aise. « Tu te chargeais de nos guérisons »
« Je... », bredouilla Inaka, avant de finalement opter pour une réponse simple. « Oui »
« Je pense qu'on te doit toute un grand merci », fit une autre femme, du Royaume de la Terre cette fois.
« Vous ne me devez rien du tout », s'empressa de dire Inaka.
Une des femmes prit son verre d'eau à pleine main. « Levons nos verres, à Katara et Inaka sans qui nous ne serions probablement plus de ce monde ! »
Toutes ne buvaient que de l'eau, mais ça ne faisait rien. Zuko attrapa son verre et le leva de concert, tâchant d'esquisser un sourire. La réalité lui était choquante. Comment une femme pouvait-elle dire de façon aussi bon enfant que sans Katara et Inaka, elles seraient toutes mortes ? Kiyi leva elle aussi son verre, de même que Siku.
Une attaque !
Zuko manqua de tomber à la renverse tant le message télépathique avait été les femmes le regardèrent étrangement lorsqu'il se leva d'un coup, comme soudainement électrisé. Kiyi et Siku lui jetèrent un regard inquiet.
« Une attaque ! », s'écria Zuko.
Toutes les femmes crurent au début qu'il délirait mais une explosion retentit non loin de là. Alors toutes se levèrent, certaines prirent une posture de combat pendant que les autres évacuaient les enfants.
« Kiyi, Siku, protégez les enfants ! », ordonna Zuko, bien qu'il s'agissait plus d'une requête que d'un ordre.
Celles-ci hochèrent la tête aussitôt et commencèrent à évacuer les enfants vers le fond du camp. Zuko partit en courant pour sa tente. Il fallait faire vite avant qu'ils n'envahissent les allées. Ses officiers le regardèrent étrangement lorsqu'il déboula dans la tente.
« Une attaque », souffla Zuko. « Préparez-vous au combat, soldats ! »
Les soldats se regardèrent, interloqués. Délirait-il ? Zuko leur jeta un regard noir teinté d'urgence. Ce n'était pas le moment de lui désobéir.
« À vos ordres ! »
Quelques secondes plus tard, de nouveaux bruits d'explosion se firent entendre. Zuko était sur le pied de guerre. Il revêtit son armure à la hâte et sortit aussitôt de la tente.
« Zuko, on est attaqués ! », entendit-il non loin de lui. C'était Aang, accompagné de Sokka. « Ils sont à l'entrée du camp ! »
« J'avais remarqué ! », lança-t-il. Zuko jeta un regard derrière lui, là où se trouvait la tente de Katara. « Quelqu'un doit la protéger, Aang ! »
« Toph est déjà sur le coup, viens ! », intima Aang avant de repartir sur son scooter de l'air.
« Je vais tenter de les ralentir, j'ai un plan ! », répondit Sokka qui partait dans l'autre sens, sans attendre l'aval de ses amis.
Zuko sentit son estomac se nouer d'inquiétude. Bien qu'il avait toute confiance en Toph, il ne craignait que Katara lui soit encore enlevée. Néanmoins, en entendant au loin des cris de femme, il dut se résoudre à renoncer à la défendre lui-même. Il devait protéger les réfugiées à tout prix. Réfléchissant à toute allure, il distribua finalement ses ordres.
« Général Zi, envoyez une escouade à l'autre bout du camp. Je pense qu'ils vont essayer de nous encercler », dit Zuko.
« À vos ordres ! Troisième escouade, vous avez entendu ?! », lança le général. Celle-ci répondit d'un seul homme et partit dans la direction opposée.
Zuko s'élança alors vers l'ennemi. « Suivez-moi ! Nous devons défendre les femmes et les enfants coûte que coûte ! »
Ils le suivirent là où les combats faisaient rage. La majorité des femmes dont le chi n'était plus bloqué usaient de leur maîtrise pour les repousser. Elles étaient féroces, tels des dragons défendant leur clan. Zuko commença à se battre contre les assaillants, tous masqués et opérant d'une manière similaire à celle qu'ils avaient utilisée au Pôle Sud. Néanmoins, cette fois, celles qu'ils attaquaient ne les connaissaient que trop bien, et cela se sentait. Elles semblaient toutes avoir saisi quels étaient leurs coups favoris. Ceux destinés à provoquer le plus de souffrance possible.
Zuko se demanda brièvement où se trouvait Druk. Il s'inquiétait pour lui. C'était certes un dragon, mais il n'avait pas encore atteint sa taille définitive.
Ne t'inquiète pas pour moi.
Alors que Zuko se recentra sur lui-même, il esquiva in extremis un énorme bloc de pierre. Il dut ensuite sauter pour éviter une boule de feu. Comprenant qu'il était en train de se faire encercler, il s'envola à l'aide de son feu pour se dégager de la situation et se poser un peu plus loin. Il sentit ensuite une brise humide lui parvenir. Se tournant, il vit qu'une énorme vague était en train de se former autour de trois tentes accueillant des blessés. Zuko courut vers les tentes, bien que n'ayant aucune idée de ce qu'il pouvait faire. Les escouades tentèrent de le suivre mais furent rapidement divisées par les attaques coordonnées des hommes du Lotus rouge, qui faisaient tout pour isoler le Seigneur du feu.
Il vit deux femmes à terre à l'entrée de la tente, toutes deux appartenant à sa Nation. Elles étaient légèrement blessées mais la fatigue on ne peut plus visible sur leurs corps amaigris faisait qu'elles peinaient à se relever. Il courut à travers la tente, passant devant plusieurs femmes blessées et enfants trop petits pour se déplacer seul, pour se placer face à la vague. Inspirant, il s'apprêtait à lancer tout le feu qu'il pourrait pour empêcher la vague d'emporter la tente. S'il y mettait toute sa force, il pouvait réussir à changer la majorité de l'eau en vapeur. Néanmoins, et il s'en doutait, plusieurs maîtres de l'eau étaient à l'œuvre. La vague était à présent suffisamment grande pour inonder intégralement la tente.
Au moment où la vague fut lâchée, il déchargea tout son feu sur la vague, criant même pour renforcer son geste. La même sensation que celle qu'il avait eu lors de son dernier entraînement intensif lui revint. Le sentiment de ne faire qu'un avec son feu. Sa respiration était forte, mais posée. Son chi déployait sa pleine puissance pour transformer aussi vite que possible le maximum d'eau en vapeur. Il sentit plus tard deux autres souffles chauds à côté de lui. Les deux femmes s'étaient relevées et étaient en train de l'aider. Après un temps qui leur parut être une éternité, la vague disparut et fut renvoyée vers leurs ennemis. Aang était entré en état d'avatar pour empêcher la destruction des autres tentes.
Zuko tomba à genoux et son feu s'éteignit. Des bras l'attrapèrent, mais alors qu'il allait se débattre, il entendit une voix féminine.
« Vous allez bien ? »
Il leva les yeux. Les deux femmes qui l'avaient aidé à bloquer la vague étaient à présent à côté de lui et essayaient de l'aider à se relever.
« Et vous ? », s'enquit-il.
L'une d'elles lui sourit. Zuko l'observait, ne comprenant pas ce que ce sourire signifiait. La femme jeta un regard entendu à son amie. Alors qu'il se redressait, un tintement sourd se fit entendre. Zuko se retourna et vit que son ornement de Seigneur du feu était tombé. L'autre femme ramassa l'objet, qu'elle toucha solennellement, puis le tendit à Zuko.
« Merci », fit Zuko en le replaçant dans ses cheveux qui avaient tenu malgré la tempête.
Une explosion retentit derrière eux et Zuko clopina, traversant à nouveau la tente, pour voir ce qui se passait. Les deux femmes le suivirent, résolues à défendre elles aussi la tente qui accueillait leurs amies blessées et leurs enfants. Quatre de ses soldats vinrent le trouver.
« Seigneur du feu Zuko ! », appela le plus gradé avant de se mettre au garde-à-vous. « Ils ont enfoncé la ligne sud-est, près des prisonniers »
Zuko se tourna vers l'endroit indiqué. Il se trouvait à l'autre bout. Les prisonniers risquaient de s'échapper, ou d'être tués. Il n'avait pas encore d'idées sur la politique du Lotus rouge en la matière, bien qu'il ait vu certains prisonniers se suicider pour ne pas parler après la tentative d'assassinat qu'il avait subie. Il n'était pas question que cela arrive. Il songea à Druk. Il pourrait peut-être l'emmener jusqu'à la tente où se trouvaient les ennemis. Cependant, il vit que le dragon tâchait de défendre la ligne ouest, et qu'il ne pourrait pas l'aider.
« Nous devons empêcher les prisonniers de s'évader ! », s'écria Zuko.
Une voix plus fluette se fit entendre. « J'y pars tout de suite ! »
L'Avatar passa au-dessus d'eux avec sa maîtrise de l'air et fonça vers ladite tente. Zuko sentit de nouveau cet étrange souffle humide et pivota lentement sur lui-même, voyant avec horreur que la vague d'eau qu'Aang avait fait disparaître était en train de réapparaître. D'autres maîtres ennemis avaient pris la relève et avaient parié qu'Aang irait vers les prisonniers.
« C'est un piège ! », s'exclama l'un des soldats.
Zuko avait les yeux écarquillés, tentant de réfléchir rapidement à ce qu'il convenait de faire. Il rentra de nouveau dans la tente, mais vit qu'il ne pourrait jamais évacuer tout le monde à temps. Il avait encore de la force, mais il avait largement entamé ses réserves. Il pourrait peut-être contrer la vague, mais pas indéfiniment. Il se replaça malgré tout en position, avec les trois soldats maîtres du feu qui l'accompagnaient, et les deux femmes.
« Nous devons tenir ! », fit Zuko avec détermination.
« À vos ordres ! »
Tous se mirent en position. Zuko sentait ses genoux faiblir avec la posture, mais son regard était plus résolu que jamais. S'il ne tenait pas cette position, le camp entier serait compromis. Il songea aux tentes voisines, qu'il ne pourrait protéger avec la même force. Si seulement il pouvait se dédoubler. La vague s'abattit sur eux et ils déchainèrent autant de feu que possible pour faire s'évaporer l'eau. Zuko avait ses bras tendus à l'extrême, les poignets repliés et la paume ouverte pour délivrer le plus de flammes possible.
Il allait céder quand soudain, une onde de choc parcourut la vague, et celle-ci s'illumina comme frappée par mille feux. Des éclairs. Zuko comprit que Kiyi essayait elle aussi de défendre les autres tentes. Et elle avait bien retenu la leçon qu'elle avait apprise avec Katara. L'eau et les éclairs font très mauvais ménage. Des hurlements se firent entendre. La vague s'effondrait sur elle-même, et Zuko et ses soldats créèrent alors un long couloir de feu pour séparer la vague des tentes. Celle-ci repartit, inondant les soldats du Lotus rouge. Zuko partit en direction de la tente où se trouvait Katara, à l'écart. Son coeur rata un battement lorsqu'il vit les flammes monter dans le ciel.
« Katara ! », hurla Zuko.
Là où se trouvait auparavant la tente dans laquelle il avait laissé Katara, il n'y avait plus rien excepté les pieds des lits en métal qui était tordus. Le corps de Zuko se tendit instantanément. L'avaient-ils à nouveau enlevée ? Sentant la colère monter en lui et bouillonner tel un volcan menaçant d'entrer en éruption, il partit à sa recherche. Sans pitié pour les assaillants qu'il croisait, il fit le tour de l'allée, en vain. Au bout de celle-ci se trouvait la tente des prisonniers, où Toph se battait vaillamment. Elle était entourée d'une dizaine d'ennemis.
« Reste pas planté là l'Étincelle, viens m'aider ! », lui hurla-t-elle.
Zuko se demanda brièvement comment elle avait su qu'il était là, mais secoua la tête. Il s'agissait de Toph, la personne qui pouvait reconnaître de façon infaillible le pas d'autrui. Fonçant dans le tas, il sortit ses deux épées Dao pour tuer deux des maîtres qui, visiblement, ne s'étaient rendu compte de sa présence bien trop tard. Combinant ses gestes à l'épée avec sa maîtrise du feu, ils se débarrassèrent bientôt de la vague d'ennemis.
« Où est Aang ? Il devait défendre les prisonniers », s'exclama Zuko.
Toph haussa les épaules. « J'en sais rien »
Soudain, ils entendirent un déchirement qui les interpella. Une silhouette courait vers la lisière. Voyant le côté de la tente éventré, Zuko comprit immédiatement. Toph n'eut qu'à sentir les informations que lui donnaient ses pieds.
« Elle s'échappe ! », s'écria-t-elle avant de se lancer à sa poursuite, rassemblant la terre pour se déplacer plus vite.
Zuko la suivit en actionnant ses poings de feu qui lui permettaient de voler sur une courte distance. La maître de l'eau qu'ils avaient capturée était en train de s'échapper, et commençait à former une vague pour fuir encore plus vite. Zuko força sur son chi pour augmenter sa vitesse. Hors de question que cette femme s'échappe. Cependant, celle-ci chuta de sa vague lourdement, roulant à terre. Quelque chose l'avait percutée. L'eau de la vague se dissipa et Zuko se redressa. Elle était là.
Katara était là, debout. Ses cheveux défaits lui donnaient un air différent. Son visage était dur tandis qu'elle observait son ennemie, qui peinait à se relever. Tandis qu'elle s'approchait de son ennemie, elle la scrutait attentivement, le visage légèrement crispé, comme en pleine réflexion. La jeune femme se redressa tant bien que mal. Elle avait été manifestement touchée à l'épaule. Ses yeux se portèrent sur Katara, et son visage s'éclaira d'un sourire qui n'avait rien de sympathique.
« Katara, quel plaisir de te revoir ! Je vais enfin savoir si notre petit tour commence à faire effet », dit-elle en se tenant l'épaule.
Katara ne comprit pas. Il y avait quelque chose de familier chez cette ennemie sans qu'aucun souvenir ne lui vienne. S'apprêtant à riposter, une douleur affreuse s'insinua dans sa tête. Son esprit était bousculé par des souvenirs incohérents, qui défilaient rapidement dans sa tête, à tel point qu'elle tituba. Gémissant, sa main droite se porta machinalement à sa tête. Katara appela de l'eau à elle mais finit partiellement arrosée, incapable de maîtriser la moindre goutte avec la douleur lancinante qu'elle éprouvait. Elle essaya de lutter contre ces souvenirs qui l'assaillaient avec violence. De multiples paroles, qui évoquaient une femme - cette femme - lui revinrent en tête.
Ils ont essayé de me noyer ! Ce maître de l'eau...
Hum... Qu'est-ce que je vais bien pouvoir te faire... Dis-moi Sue, le Seigneur du feu, comment s'appelle-t-il déjà ?
Zuko, il me semble.
Peut-être que le feu ne te fait pas assez peur, peut-être que ton propre élément te fera parler.
Tout défilait à une vitesse qui lui donna bientôt le tournis. Des images de cette pièce sombre où elle avait été torturée et de sa cage à côté de laquelle se trouvait celle de Suki. Qui avait disparue. Katara se rappela aussi de ce jour où elle s'était aperçue de son absence. Ils l'avaient tuée. Elle ne se rendit même pas compte qu'elle était tombée à genoux au sol. Ses yeux étaient résolument fermés. Elle pouvait s'entendre gémir de douleur.
Mais bientôt, cette douleur fut remplacée par une sensation de rage et de colère profonde si forte qu'elle tremblait de tous ses membres. Son regard changea et elle redressa la tête vers cette femme. Celle-ci s'apprêtait à se défendre contre Zuko et Toph, qui avaient repris leurs attaques. Katara fut plus rapide et elle se jeta sur elle. Celle-ci, encore sonnée, ne put se défendre.
« Tu as tué Suki ! Je vais te tuer ! », hurla Katara qui s'armait d'un poignard de glace.
« Non ! »
Katara fut projetée sur le côté par un rocher, que Toph utilisa pour pousser Katara avant de la lancer sur le côté. La maître de l'eau roula sur le côté et la colère qui était montée en elle disparut, remplacée par la peur. Son esprit était très agité, les souvenirs continuaient de défiler, en boucle. Et elle ne parvenait pas à arrêter le flot de ses pensées qui devenait de plus en plus confus et décousu. Elle sentit quelqu'un essayer de la redresser et, naturellement, elle se crispa, voulant se débattre.
« Non ! Je... Lâche-moi... Je vais te... tuer... Tu... Suki... », fit Katara en essayant de s'extirper du toucher de son ennemi.
« Katara », entendit-elle. Elle cessa tout mouvement à cette voix. « Katara, c'est moi, Zuko »
La jeune femme se figea sur place. Elle craignait de ne pas avoir bien compris. Cette voix pourtant... c'était bien la sienne. Il ne pouvait pas être là. Il n'était plus qu'une illusion à ses yeux... pas vrai ? La douleur lui martelait le crâne. « Zuko... », souffla-t-elle.
Ses yeux se rouvrirent tant bien que mal et la première chose qu'elle vit fut la tunique rouge et noire caractéristique de la Nation du feu qu'il portait. Zuko l'avait redressée, maintenant le haut de son corps avec son bras gauche. Sa tête reposait contre son torse. Elle leva une main tremblante vers la tunique, qu'elle serra. Le tissu soyeux se plia à sa volonté sous ses doigts.
« Tu... tu es vraiment là ? », souffla-t-elle, si doucement qu'il faillit ne pas l'entendre. Elle releva légèrement la tête et ses yeux bleus croisèrent les siens.
Zuko sourit, le coeur néanmoins serré. Elle avait manifestement cru qu'il n'était pas réel. « Je suis là, c'est bien moi »
Des larmes se mirent à couler sur ses joues brunes. « Tu es réel »
Zuko la serra contre lui. Il jeta néanmoins un oeil à côté de lui, et vit que Toph avait maîtrisé sans difficulté l'évadée. Il sentait le corps de Katara sursauter à chaque sanglot. Son coeur était compressé. Il ne pensait pas qu'elle se réveillerait ainsi, dans de telles circonstances, et surtout, dans une telle souffrance. Car il était persuadé que même Toph pouvait sentir à quel point Katara était affectée. Et ils ignoraient toujours ce que le Lotus rouge avait fait avec ce second ordre. Ils savaient seulement que d'après eux, Katara mourrait bientôt. Zuko avait bien entendu Sue. Elle avait clairement parlé du 'petit tour' qu'ils lui avaient joué. Il en était donc persuadé. Ils lui avaient fait quelque chose, mais il ne savait pas quoi.
« Zuko, il faut qu'on bouge, on doit empêcher les autres prisonniers de s'échapper », fit Toph.
Il acquiesça. « Je vais te porter Katara », dit-il doucement. Il avait néanmoins vu qu'elle s'était débattue lorsqu'il l'avait touchée, aussi se montra-t-il prudent avant de la soulever de terre. « Est-ce que... ça va aller ? Je peux te toucher ? »
La sentant hocher la tête contre lui, il ne se fit pas prier deux fois. Il la souleva délicatement en mariée et pressa le pas vers Toph, qui avait ligoté et bâillonné Sue avec des lanières de métal qu'elle pouvait faire flotter dans les airs pour la déplacer sans qu'elle ne puisse opposer de résistance.
« Comment elle va ? », s'enquit Toph en voyant Zuko la porter.
Il soupira. « Je crois qu'on va bientôt avoir une idée plus précise de ce qu'ils lui ont fait »
« Ça va aller Katara, on est avec toi ! », l'encouragea Toph.
Katara eut un faible sourire, avant de reprendre son expression de souffrance. Elle parvint néanmoins à parler. Sa voix était rauque. « J'ai la tête qui brûle »
« On va te soigner », la rassura Zuko. « Il faut qu'on trouve Siku ou Inaka au milieu de cette pagaille »
Toph hocha la tête. Ils étaient arrivés à la tente. « Je vais remettre notre amie à sa place. Je dois rester pour empêcher ces cafards de s'évader », dit-elle avec détermination. « De toute façon, je crois qu'ils battent en retraite, on ne les entend plus »
Elle avait à nouveau vu juste. Aang et Druk avaient fait fuir le reste des membres du Lotus rouge. Beaucoup de soldats, de femmes et d'enfants étaient morts, mais ils n'avaient réussi à en reprendre aucun. Ils avaient également échoué à faire s'évader leurs quatre camarades car Toph s'était vite rendu compte qu'ils encerclaient le secteur où ils se trouvaient, et, puisqu'aucun ne maîtrisait le métal comme elle, elle avait pu se défendre contre eux. Cette deuxième bataille était terminée, et Katara était à présent réveillée.
J'espère que ce nouveau chapitre vous aura plu ! N'hésitez pas à laisser une review, je ne remercierai jamais assez ceux qui prennent le temps de le faire, vous me motivez tellement ! Merci ! Au plaisir de vous revoir au prochain chapitre !
