C'est avec félicité que les deux femmes s'endormirent dans les bras l'une de l'autre. Le danger qui planait au-dessus d'elle ne semblait pas les atteindre. Leur amour était là, et c'était là l'important pour elles.

Nayak était près d'elles, au pied du lit, dormant paisiblement. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'elles dormaient. Aucune des deux ne s'était rendu compte que le jour était déjà levé, même s'il était encore tôt le matin.

Lexa se réveilla la première. Elle sourit tendrement en voyant le corps nu de Clarke encore endormie auprès d'elle. Elle passa le dos de sa main sur le dos de son amante qui dormait sur le ventre, la couverture la recouvrant à peine jusqu'au bas de ses reins. Et même endormit elle ne put s'empêcher d'avoir un frisson qui parcourra son corps au toucher de la main de Lexa.

Elle se réveilla à son tour, se retourna, et fut immédiatement happée par le vert émeraude des yeux de Lexa qui regardait la jeune femme avec tendresse.

— Bonjour vous…

— Bonjour vous…

Les deux jeunes femmes soufflèrent un rire devant l'étonnement agréable d'avoir prononcé ses paroles en même temps. Lexa se pencha pour embrasser sa belle quand elle s'aperçut que la lumière du soleil s'était levée.

Immédiatement elle se leva à la hâte, presque en panique. Elles avaient dormi bien trop longtemps et Lexa devait aller aux aurores pour préparer les départs d'Agathe et Lucile.

Clarke tenta tant bien que mal de calmer la guerrière et de la rassurer. Elle sourit quand elle vit Lexa se cogner le pied sur le recoin du lit en essayant de remettre son vêtement de nuit.

Nayak, lui, regardait dubitativement ses deux maitresses. Il avait l'air autant amusé que l'était Clarke regardant Lexa s'empatouiller dans ses mouvements qui devenaient de moins en moins assurés au fur et à mesure que le temps passait.

Clarke, elle, devait rester là de toute façon, donc elle regardait avec amusement et tendresse son amante qui ne savait plus où donner de la tête.

Celle-ci se retourna, vit le regard amusé de sa compagne et la toisa, lui demandant implicitement avec ses yeux de ne plus se moquer d'elle.

— Je ne me permettrais pas de me moquer très cher, mais sache que… j'ai une vision assez amusante de la reine d'Isarian en panique…

Clarke se leva à son tour, elle était encore complètement nue, Lexa ne la vit pas arriver vers elle. Elle se retourna afin de pouvoir dire au revoir à sa compagne, elle avait encore du mal à se dire que c'était sa femme, mais petit à petit l'idée faisait son chemin à l'intérieur d'elle-même, et cela lui était très plaisant.

Mais en se retournant, elle se retrouva face au corps nu de la jeune femme et elle ne put s'empêcher de déglutir face à cette vue. Elle voulut reculer de quelques pas afin de ne pas avoir cette tentatrice prendre le pouvoir sur elle, mais Clarke avançait en se dandinant face à elle, se délectant du trouble qu'elle inspirait à la jeune femme.

— Tu… es diabolique Clarke… réussit-elle à balbutier en bégayant et en essayant de ne pas laisser trainer son regard sur la magnifique vue que lui offrait le corps nu de son amante.

— Je sais…

— S'il te plait… ne t'approche plus de moi…

— Pourquoi ?

— Tu sais très bien pourquoi…

Arriva à un moment ou Lexa ne pouvait plus reculer, elle était adossée contre la porte d'entrée de la chambre et elle était à la merci de Clarke.

Celle-ci posa ses deux mains sur la porte, de chaque côté de la tête de Lexa, de façon à ce qu'elle ne puisse pas lui échapper. Sa poitrine n'était qu'à quelques millimètres de la guerrière et le trouble de Lexa l'amusait de plus en plus. Cette proximité, cette complicité, elle se rendait compte à présent comme cela lui avait tant manqué. Et elle ne voulait plus laisser s'échapper la chaleur qui les unissait par le passé.

— Clarke, je dois partir, je dois… préparer les départs d'Agathe et Lucile et je…

— Quoi donc ?

Cette fois s'en était trop, Lexa n'y tint plus, Clarke avait bien trop abusé de son pouvoir de séduction sur elle et elle craqua complètement. Elle agrippa d'un coup les poignets de Clarke, la retourna, et la plaqua contre la porte d'entrée, arrachant un fou rire de la part de la jeune femme, satisfaite de l'effet qu'elle produisait chez la reine. Les mains au-dessus de sa tête, les lèvres de Clarke furent vite envahies par celles de Lexa qui se posèrent avec avidité sur les siennes, provoquant chez les deux jeunes femmes des frissons et soupirs de plaisir. La passion ne semblait jamais vouloir les quitter. Comment deux astres tels la lune et le soleil pouvaient vivre l'un sans l'autre, ils ne le pouvaient pas, tout simplement. Tout comme l'amour qui unissait les deux femmes, elles n'étaient réellement complètes qu'ensemble.

Puis Lexa attira sa compagne sur le lit, la poussa sur celui-ci, s'allongea avec délicatesse au-dessus d'elle tout en effleurant sensuellement le corps de celle-ci. Clarke fermait les yeux désormais, elle voulait profiter de chaque caresse, chaque douceur qu'était en train de lui procurer Lexa.

Mais alors que Clarke commençait à perdre pied, et que son cœur était sur le point d'exploser, Lexa se releva d'un bon et se dirigea à la hâte vers la porte d'entrée avant que celle-ci ne reprenne ses esprits.

— Hein, quoi ? Alors ça... c'est vraiment injuste Lexa… cria presque Clarke dont le corps était encore tout tremblant et parcouru de frisson.

— Je sais… désolé, mais c'était le seul moyen pour que je puisse repartir de cette chambre lui affirma-t-elle tout en lui faisant un clin-œil et en ouvrant la porte.

Le regard dépité de Clarke l'amusa beaucoup. En sortant, elle ne put s'empêcher de se mordre les lèvres et se félicita intérieurement d'avoir elle-même résisté à l'envie qui la consumait de prendre possession du corps de Clarke.

Mais elle devait malheureusement satisfaire ses obligations de reine et préparer les départs d'Agathe et Léonie.

Clarke qui s'était assise sur le lit se laissa retomber lourdement sur celui-ci quand Lexa fut partie, se tenant la tête entre les mains, mais ne pouvant s'empêcher d'afficher un sourire béat sur le visage.

En refermant la porte derrière elle afin de retourner à sa chambre et de se mettre une tenue plus convenable que ses vêtements de nuit, la jeune femme, bien trop occupée à faire attention de ne pas être vue, ne remarqua pas, caché derrière un pilier, un homme au regard noir qui n'avait rien manqué de la scène de Lexa sortant de la chambre de Clarke. Il se cacha vivement quand la reine passa près du pilier et celle-ci ne le remarqua pas, trop occupé par ses pensées entièrement tournées vers la jeune femme.

Quand Lexa rentra dans sa propre chambre, l'homme s'en retourna, le poing serré et des yeux qui auraient lancé des éclairs s'ils avaient pu le faire. Visiblement, la scène dont il avait été témoin l'insupportait au plus haut point.

Lexa ne mit que quelques minutes à se préparer. Quand elle sortit enfin, elle croisa Melchior qui ne lui adressa qu'un simple regard sans même la saluer. Elle ne releva pas cette impudence et préféra aller directement dans le grand salon où l'attendait Rose, Agathe, Léonie et Lucile.

Une grande table en bois ornait celui-ci destiné à la réception des repas des personnes habitant le château. Et un vaste choix de victuailles était dessus, semblant ravir les convives qui se trouvaient là.

Quand Lexa arriva, elle salua les quatre femmes ainsi qu'Alexandre et Philémon à qui elle fit un signe de tête en guise de salut. Elle mangea avec elles et aucune n'osa demander pourquoi Clarke n'était pas là également, se rappelant les paroles de Lexa la veille à son sujet. Seule Rose connaissait sa véritable identité.

La reine remarqua qu'Alexandre avait l'air de très bien s'entendre avec Rose, les deux étaient lancés dans une discussion qui avait l'air d'accaparer leur vie et plusieurs fois, la reine les surprit en plein fou rire.

Environ une heure après ce petit déjeuner, Lexa ordonna à deux escortes de se préparer afin de raccompagner les deux femmes qui avaient décidé de repartir.

Elle les salua chaleureusement. Ce qui ne manqua pas d'étonner les personnes qui étaient présentes tant la reine était loin d'avoir ce genre d'attitude avec qui que ce soit en temps normal. Mais elles avaient toutes vécu des choses ensemble et il était impensable pour Lexa de ne pas les saluer d'une autre manière. Puis elles partirent paisiblement et en paix, non sans avoir reçu les encouragements de Clarke de la part de Lexa, raison pour laquelle elles les avaient enlacées afin de pouvoir leur délivrer en toute discrétion ce message.

Puis, Lexa, profitant d'un moment de répit après le départ des deux femmes pour aller voir Clarke qui était toujours dans la chambre.

Elle frappa légèrement à la porte et entra, son regard fut immédiatement happé par le bleu azur des yeux de Clarke qui lui fit part de son plus beau regard. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un large sourire à cette vue.

Quand elle ferma la porte, elle prit pourtant un air grave et resta debout près de celle-ci, les mains placées derrière le dos.

Clarke s'en inquiéta immédiatement et s'approcha donc d'elle avec prudence.

— Qu'y a-t-il Lexa ? se demanda Clarke avec inquiétude.

— Je… je crois que je viens d'avoir une idée pour mettre un terme à la menace qui plane sur nous…

— Comment ça ?

— Et bien… je pense que nous savons toutes les deux qui est le traitre, Melchior… il n'attend qu'une chose, celle de prendre le pouvoir…

— Alors loi ou pas, ce soir, je vais allez le voir et je vais le forcer à avouer sa traitrise, quitte à le « malmener » un peu…

— Je ne peux pas vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête Clarke, tu ne mérites pas ça, NOUS, ne méritons pas ça !

— Je n'ai peut-être plus de souvenirs de nous, mais je sais ce que mon cœur ressent pour toi, je sais ce que je ressens quand tu me parles, que tu me touches, que tu m'aimes…

— Et je ne vivrai plus un jour de plus sans vivre cet amour au grand jour. Si c'est grâce à notre mariage que la paix existe entre nos deux peuples, alors il est plus que temps d'assoir cette paix dans le temps et non plus sur un fil de rasoir.

— Tu m'as confié que seul ton père était au courant de notre mariage, ainsi que Philémon, alors il est temps pour nous de le faire savoir à tous. Chacun devra s'y faire, je ne demanderai pas leur avis. La loi est la loi, c'est la même pour tous. Et il est clairement dit que si deux chefs de camps ennemis en venaient à se marier, peu importe les griefs des uns contre les autres, cela devait cesser immédiatement.

— Bien sûr ce ne sera pas facile, et il y aura surement des tensions entre nos deux peuples. Alors j'ai également eu une autre idée afin d'assoir une paix durable, une VRAIE paix…

Le visage de Clarke ne faisait que de s'illuminer encore plus au fur et à mesure des paroles de Lexa, ce que ne manqua pas de remarquer la jeune femme qui avait de plus en plus de mal à rester concentrer face au sourire de Clarke.

— Clarke… voudrais-tu cesser ce large sourire s'il te plait ? Je n'arriverai pas à finir sinon…

— Bien, madame la commandante ! affirma Clarke en prenant un air faussement sérieux ce qui faillit faire éclater de rire Lexa qui réussit néanmoins à se contenir.

Décidément, le cœur des deux jeunes femmes battait à l'unisson et il était bien difficile pour les deux de se contenir quand elles étaient l'une en face de l'autre. Lexa continua cependant son récit.

— Clarke, toi et moi savons que le territoire neutre est sacré, aussi bien pour ton peuple, que pour le mien.

— Nous avons donc des intérêts communs à le faire perdurer et à ce qu'aucun crime n'y soit commis.

— Hors, toi et moi, savons ce qu'il s'y passe, et je suis persuadé que ton peuple voudra autant que moi la justice et y faire cesser toute ignominie !

— Je pense que c'est cela qui fera assoir une paix durable entre nos deux peuples. Je vais aller en Zénarie, et leur proposer une alliance afin de faire cesser ce trafic d'êtres humains qui s'y trouve. Et peu importe que nous ne nous appréciions pas, ils voudront eux aussi mettre fin à tout cela.

— Et nous en profiterons alors, pour engager des négociations de paix, et pas seulement grâce à notre mariage. Personne n'étant au courant à part ton père ou Philémon, il faudra également l'annoncer au grand jour dès que nous aurons réussi à faire parler Melchior de sa traitrise et que plus aucun danger ne planera sur nos têtes à cause de lui.

Lexa avait maintenant fini de parler, elle attendait alors la réaction de Clarke qui avait cessé tout sourire et avait pris un regard plein de sérieux et de sincérité.

Après quelques secondes où aucune des deux femmes n'avait esquissé le moindre mouvement, Clarke se leva d'un bond afin d'enlacer Lexa dans ses bras qui répondit à cette étreinte avec ferveur. Elles restèrent ainsi quelques minutes, aucune des deux ne réalisant encore que le bout du tunnel n'avait jamais été aussi proche qu'en ce moment.

Elles s'assirent toutes les deux sur le rebord du lit, Nayak, lui, était toujours couché au pied de celui-ci. Il avait l'air d'avoir compris qu'il ne valait mieux pas les déranger.

Elles s'allongèrent côte à côte, elles n'osaient faire le moindre mouvement. Au fond d'elles-mêmes, elles avaient un peu peur, toute cette folle histoire était sur le point de prendre fin, mais elles se dirigeaient du coup vers l'inconnue. Mais cela était une bonne peur, une peur qui les rendait heureuses et incroyablement sereines.

— Lexa ?

— Oui ?

— Lors ne notre nuit, quand nous nous échappions et que nous étions avec Rose, Agathe, Lucile et Léonie dans la grotte, vous aviez rêvez de nous… Quel… quel était ce rêve ?

La question parut décontenancer la jeune femme. À vrai dire, elle n'avait plus réellement pensé à ce rêve, car elle pensait que ce n'était que cela, un rêve… Mais maintenant que Clarke remettait le sujet sur le tapis, elle se mit à réfléchir. Elle se tourna alors vers Clarke afin de pouvoir la regarder dans les yeux.

— Je… enfin nous… nous étions dans une grotte, mais pas celle où nous étions ces derniers jours, celle où vous m'avez soigné de mes blessures la première fois, et nous… nous mangions un simple repas et après nous avons… enfin nous…

Clarke eu un immense sourire à l'évocation de ce rêve et au trouble de la jeune femme qui eu le pourpre qui lui monta aux joues de honte d'avoir rêver à Clarke de cette façon…

Une larme commença à couler le long de la joue de la Zénarienne et elle se jeta littéralement dans les bras de Lexa qui l'enlaça avec tendresse lui demandant alors ce qui n'allait pas et pourquoi elle pleurait.

— Lexa… ce n'était pas seulement un rêve… cette grotte, ce repas, c'était… c'était notre lieu secret où nous nous retrouvions souvent, notre refuge, le lieu où nous sommes aimées tant de fois…

— Ce n'était pas seulement un rêve Lexa, c'était un souvenir, un souvenir de nous, tu commences à te rappeler, c'est… merveilleux…

La jeune femme pleurait maintenant à chaudes larmes, elle n'arrivait plus à se contenir. Savoir que les souvenirs de Lexa revenaient petit à petit, elle l'avait rêvé si souvent désiré du plus profond de son âme. Son cœur était en train de revenir à la vie. Il était de nouveau empli d'espoirs, d'amour et de joie et Lexa en était responsable. Elle était responsable de son bien-être, comme elle l'avait été autrefois.

Lexa s'éloigna quelque peu de Clarke afin de s'assoir sur le lit. Clarke en fit de même et la reine d'Isarian se tourna vers elle afin d'essuyer les larmes de la jeune femme ainsi que les siennes qui commençaient également à couler. Elle prit les mains de Clarke dans les siennes et la regarda droit dans les yeux.

Ce regard-là était différent de tous les autres, il symbolisait l'espoir renaissant, il symbolisait l'amour entre les deux femmes, il symbolisait un tout, le tout de la vie.

— C'est un souvenir ? Vraiment ? Finit par demander Lexa dont le cœur au bord de l'implosion menacer de s'arrêter net tant il battait vite et fort à l'intérieur de sa poitrine.

— Oui Lexa, un souvenir, je… si la mémoire commence à te revenir alors…

Elle n'eut cependant pas le temps de finir sa phrase que Lexa plaqua ses lèvres sur celles qui lui faisaient tant envie. La chaleur qui envahit leur corps à cet instant était si intense qu'il me menaçait de les consumer sur place. Ce baiser emporta tout sur son passage. Leurs doutes, leurs peurs, leur monde…

Ce baiser était sauvage, intense, désireux, fiévreux et elles tombèrent sur le lit face à l'intensité de celui-ci qui les transportaient dans un monde ou rien d'autre n'existait à part l'une et l'autre.

Lexa se retrouva bien vite au-dessus de Clarke. Elle s'éloigna un instant des lèvres de celle-ci afin de planter ses yeux dans les siens et admirer la femme qui se trouvait face à elle. Elle caressa la joue de Clarke avec tendresse, replaçant une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. La jeune femme était ainsi, pleine de tendres attentions envers la personne qui faisait battre son cœur si intensément.

— Clarke… je…

— Je t'aime Clarke… je t'aime plus que la vie elle-même, je ne pensais pas ressentir des émotions aussi fortes pour quelqu'un. Tu es l'âme de mon cœur et de ma vie et je ne veux plus me cacher, je veux le faire savoir au monde entier… Que tout le monde sache que je suis à toi et que nous nous aimons.

Clarke avait de nouveau les yeux rougis par les larmes, ces mots, elles les avaient attendu depuis si longtemps, ces mots qu'elles ne pensaient plus jamais entendre étaient de nouveau là, sortis de la bouche de la femme qu'elle aimait plus que tout.

Elle ne su quoi répondre, alors comme une évidence elle scella de nouveau ses lèvres à celles de son amante. Et c'est dans une étreinte fiévreuse et intense qu'elles s'adonnèrent corps et âme l'une à l'autre.

Après leurs ébats, elles avaient le sourire aux lèvres, elles étaient enfin heureuses, leur vie était presque devenue complète. Il ne leur restait plus qu'à « bousculer » un peu Melchior afin de lui faire avouer et alors elles pourraient enfin envisager l'avenir sous un jour nouveau.

— Clarke, on est au milieu de l'après-midi, je crois qu'il… faudrait qu'on se lève…

En regardant la jeune femme pour attendre sa réponse, elle fut soufflée par sa beauté, et l'espace d'une seconde, elle se demanda si elle arriverait à résister à la jeune femme si celle-ci décidait de lui faire perdre la tête encore une fois.

Mais cette fois-ci, presque à son grand étonnement, elle ne fit rien de tel. Elle s'habilla simplement, ses pensées surement tournées vers l'avenir meilleur qui les attendaient et un sourire aux lèvres qui ne la lâchait plus, provoquant plusieurs regards attendris de la reine d'Isarian.

Lexa partie de la chambre seule, Clarke était officiellement toujours sa prisonnière, et de ce fait, elle ne devait être vue.

Le reste de la journée se passa normalement, Alexandre avait presque fini sa formation du grand conseil et sympathisait de plus en plus avec Rose. Léonie commençait tout juste à s'installer dans une aile du château avec Rose en attendant de trouver un endroit à elle. Philémon vaquait à ses occupations de premier conseiller de la reine. Et Melchior quant à lui était surveillé comme le lait sur le feu par Lexa qui attendait le bon moment pour le mettre dos au mur de ses actes.

Puis la nuit vint à tomber. La reine rejoint dès qu'il le fut possible Clarke afin qu'elle vienne avec elle pour confronter Melchior.

Pour l'occasion, Clarke avait revêtu les habits traditionnels d'Isarian afin de passer inaperçu si jamais quelqu'un l'avait remarqué.

Melchior logeait dans une aile du château situé à l'Est. Quand les deux femmes arrivèrent à la porte de celui-ci, elles constatèrent, par la luminosité qui passait dessous la porte qu'il était bien là.

Elles vérifièrent qu'il n'y avait personne et Lexa rentra sans frapper dans le logement de Melchior. Celui-ci, couché sur le lit encore dans ses habits, semblait perdu dans ses pensées et se leva à la hâte quand les deux femmes firent irruption chez lui.

— Que faites-vous là ? Sortez immédiatement !

— Vous n'avez pas à me donner d'ordre, je suis la reine ! cria Lexa

Et avant que Melchior n'est eu le temps d'esquisser le moindre mouvement, Lexa dégaina son épée et frappa celui-ci de sa main restée libre pendant que Clarke faisait le guet afin que personne ne les surprennent. Il se releva difficilement, la lèvre en sang. Mais il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre que Lexa le prit par le col afin de le plaquer au mur pour le frapper encore et encore avec le pommeau de son épée.

Il tenta tant bien que mal de se défaire de son emprise, mais Lexa était bien meilleure combattante que lui.

— Maintenant vous allez me dire pourquoi vous êtes le traitre d'Isarian !?

— Q... Quoi ? Mais qu'est ce que vous racontez ? Ce n'est pas moi le traitre !

Lexa le frappa de nouveau, visiblement, il ne l'avait pas convaincu. Cette fois-ci, il tomba lourdement au sol, brisant lors de sa chute un miroir qui se brisa en mille morceaux.

— Bordel Lexa ! Ce n'est pas moi le traitre ! Tenta-t-il de convaincre.

Cette fois il réussit à repousser violemment Lexa qui vacilla un instant l'espace d'une seconde.

Clarke s'apprêtait à intervenir afin de lui prêter main forte quand Melchior réussi à s'emparer de son épée afin de la placer sous la gorge de Lexa, faisant se figer instantanément Clarke de terreur à l'idée que la femme qu'elle aimait était peut-être sur le point de mourir.

Mais contre toute attente, Melchior réitéra ses paroles et qu'il n'était pas le traitre.

— Je ne suis pas le traitre Lexa, je… je ne pourrais jamais vous faire de mal, pas… surtout pas à vous… Lexa… affirma Melchior tout en lâchant son épée.

— Que voulez-vous dire par là, quand vous dîtes surtout pas à moi ?

— Parce que j'ai passé ces dernières années à chercher le traitre d'Isarian ! C'est pour ça que vous m'aviez vu sortir la dernière fois dans la forêt rencontrer cet homme.

— Il faisait partie des hommes chargés d'éliminer Clarke. J'ai mis des mois à le retrouver, et j'ai dû lui laisser une forte somme d'argent afin de le convaincre de me vendre son commanditaire.

— Malheureusement, il ne savait pas qui s'était, il a seulement pu me fournir une liste de noms avec lequel il a travaillé, par le passé, et qu'il était persuadé que l'un d'entre eux était le commanditaire en question.

Clarke et Lexa étaient sous le choc, elles avaient beaucoup de mal à croire que ce que disait Melchior puisse être vrai.

— Si ce que vous dîtes est vrai, prouvez-le ! Cria Lexa qui cette fois avait placé son épée sous sa gorge !

— Je vais vous montrer la liste, elle est placée dans une boite en bois dans un tiroir de mon bureau.

— Mais…

— Mais quoi ? demanda Lexa dubitative

— Mais un nom en particulier pourrait vous…

— Ne me dis pas ce que j'ai à faire et donnez-moi cette liste !

Melchior alla vers son bureau, et tira la boite en bois de son bureau et la tendit vers Lexa.

Celle-ci lui arracha presque des mains la boîte en question et l'ouvrir afin de prendre le parchemin qui s'y trouvait.

Quand elle l'ouvrit et vit la liste de noms qui s'y trouvait, elle se figea sur place, serrant le parchemin dans ses mains de toutes ses forces, le regard vide. Elle ne se sentait pas bien du tout, elle ne pouvait pas croire ce qu'elle venait de lire, non, cela ne pouvait être possible. Toutes ses années, tout ce temps, elle ne pouvait pas le croire.

Alors Lexa frappa de nouveau Melchior. Sur le coup, elle préféra passer sa colère sur lui, elle ne pouvait s'arrêter de le frapper. Clarke intervint alors et stoppa le dernier coup qui allait s'abattre sur l'homme. Elle se planta entre elle et lui afin qu'elle ne le tue pas. Elle plaça son bras sur son épaule, ce qui eut pour effet d'apaiser immédiatement la jeune femme. Son regard, ses yeux, ils eurent un effet apaisant instantané sur Lexa. Clarke avait ce pouvoir sur elle. Ce pouvoir de l'apaiser, de la rendre sereine et en paix.

Quand elle retrouva son calme, elle remercia Clarke et aida finalement Melchior à se relever.

Puis elle le fixa intensément et finit par lui demander pourquoi elle le croirait.

Melchior regarda alors la reine. Il avait perdu de sa superbe, plus aucun son n'osait sortir de sa bouche, il transpirait, avait le souffle coupé, mais finit tout de même par dire le fond de sa pensée.

— Si… si j'ai fait tout ça Lexa, c'est parce que… parce que je suis fou amoureux de vous Lexa !

— Dès le premier jour où j'ai posé les yeux sur vous j'ai su, j'ai su que je voulais vous appartenir, vous servir…

— Mais j'ai vite compris que vous ne m'aimeriez jamais, que votre cœur appartenait à quelqu'un d'autre, à Clarke…

— Alors j'ai consacré ma vie à vous servir, et à vous aimer dans le plus grand des secrets. Et oui, j'ai été odieux avec vous, mais il le fallait, il me fallait construire ce personnage afin de ne pas éveiller les soupçons des personnes sur la liste.

— Si on me pensait contre vous, alors il m'aurait été plus facile de me rapprocher et de démasquer le traitre.

— Mais ce ne fut pas le cas, et je n'ai pour le moment trouvé aucune preuve, à mon grand regret…

Lexa avait reculé d'un pas tant elle était surprise de la déclaration de Melchior. Elle s'était vraiment attendue à tout, sauf de ça. Elle ne trouvait pas ses mots, ne voulait pas trouver de mots. Clarke était tout pour elle, et peu importe les sentiments de Melchior à son égard, elle n'en avait rien à faire. Mais maintenant, elle éprouvait un certain mélange de peine et de pitié à son égard. Il devait vivre dans la souffrance permanente de ne jamais atteindre l'objet de son désir.

Clarke, quant à elle, était tout aussi stupéfaite de la déclaration de Melchior. Elle serrait le poing, un sentiment immense de jalousie était en train d'envahir tout son être. Un sentiment qu'elle ne pensait jamais ressentir aussi fortement qu'à cet instant. Et malgré la situation, malgré que visiblement le traitre ne fut pas Melchior, elle s'avança vers lui et le frappa de toutes ses forces, le faisait presque s'évanouir au sol.