Chapitre 26 : Une nuit agitée
Une fois la cérémonie de transmission du pouvoir effectuée, l'ensemble de l'aristocratie et les invités exceptionnels se rendirent au banquet organisé dans la vaste serre panoramique du palais où une bonne centaine de tables avaient été dressées pour fêter l'événement. Harlock fut installé à droite de la souveraine, tandis que son époux fut placé à sa gauche. Bien entendu leur tablée se trouvait en position centrale et dominait toutes les autres car placée sur une estrade. Pour Harlock cette soirée tenait du calvaire et il craignait la nuit à venir. Il jeta quelques coups d'œil intrigués à Oscar qui se contentait d'avaler son repas tout en souriant à son épouse et désormais maitresse. Ryo avait raison sur un point, même si il avait affirmé que tout irait bien, cela risquait de tourner à la catastrophe si Isabelle exigeait des parties fines à plusieurs. Sylvidra placée à droite d'Harlock ne se gênait pas pour lui caresser les cheveux et la joue ce qui lui faisait frissonner de dégoûts. Isabelle regarda du côté du capitaine en lui souriant avec douceur, Hans gêné baissa le regard. Il sentit alors la main d'Isabelle lui caresser la cuisse puis remonter vers son intimité qu'elle caressa sans vergogne, se montrant plus qu'insistante. Le capitaine horriblement embarrassé tentait de garder son calme mais en sentant la jeune femme ouvrir la braguette du pantalon de sa tenue de pirate puis se mettre à explorer l'intérieur, il lâcha sa fourchette ce qui fit rire la jeune femme et son alliée.
- Pas ici, s'il te plait, murmura-t-il terriblement gêné.
-Pourquoi ? Minauda-t-elle sur le même ton en plaçant ses lèvres tout près de son oreille. Tu rougis mon beau pirate.
-Pas en public, supplia Harlock.
-Laisse toi aller, j'ai envie de m'amuser un peu, exigea-t-elle en riant doucement.
-Je t'en prie, tout le monde te voies, insista Harlock.
-Je m'en moque ! N'oublie pas quelle est ta place mon amour ! Gronda-t-elle. Tu es à moi à présent et si je décide de te sauter dessus devant tout le monde j'ai le droit de le faire !
Harlock entendit le rire de la reine
-Soyez quand même discrets vous deux, ce n'est pas parce que je suis enceinte que cela veut dire que je n'ai plus d'appétit, je les ai réfréné pour que vous ayez un bon reproducteur Isabelle mais je pourrai bien me laisser tenter ! Sans compter que le nouveau traitement pour me faciliter ma grossesse fait des miracles, je suis libre à présent de reprendre certaines activités si je le souhaite. Rappela Sylvidra insidieusement alors que sa main glissait le long du dos du capitaine pour s'arrêter sur ses fesses. Ce fut là qu'il craqua, sans le vouloir, une larme roula sur sa joue alors qu'il fermait son œil ce qui arrêta net Isabelle qui retira sa main de la verge qu'elle caressait auparavant avec gourmandise. Oscar qui observait du coin de l'œil ce qui se passait entre Harlock et son épouse sentit son cœur se serré, Hans souffrait, il devait trouver le moyen de l'aider. Il n'appréciait guère que sa femme face preuve d'une telle absence de considération. Il l'aimait certes mais de tels agissements lui soulevaient le cœur. Il n'avait qu'une envie éloigner Isabelle de l'homme qu'il aimait afin de le protéger et de lui éviter de subir une telle chose mais à présent qu'il avait changé, il se trouvait dans la même situation que lui, réduit à l'impuissance destiné à subir les bons vouloir de son épouse. Il avait envie de pleurer, lui qui avait toujours été si dur, souffrait de voir l'homme qu'il n'avait jamais cessé d'aimer se retrouver dans une position si humiliante. Il regarda fixement vers Hans et fut estomaqué par la larme qui coulait le long de sa joue, Harlock arrivait à saturation et la nuit à venir risquait de l'achever. Il devait trouver le moyen de lui épargner cela.
Si seulement je pouvais t'emmener loin de ça mon amour, pensa-t-il. J'ai l'impression parfois qu'Isabelle tient à me battre pour la cruauté vis-à-vis des hommes qu'elle désire. J'étais comme cela autrefois mais à présent, mon cœur saigne en te voyant souffrir Hans.
Sans que personne ne le voie un filet de larmes commença à couler le long des joues de l'ancien roi. Oscar en se rendant compte pâlit, il ne voulait surtout pas que qui que ce soit ne le voie dans cet état. Il attrapa sa serviette, s'essuya les yeux puis détourna le regard pour ne plus voir le triste état du capitaine.
-Hans, est-ce que ça va ? S'inquiéta-t-elle.
Le capitaine essuya rapidement cette larme, respira profondément puis rouvrit son œil valide. Il était très pâle et tremblait quelque peu.
-Je ne me sens pas très bien, avoua-t-il en murmurant. J'ai besoin de prendre l'air !
Il se leva puis sortit sous le regard intrigué des courtisans qui observait narquois le plus célèbre des pirates devenu un simple esclave, quitter la soirée. Oscar ne sachant si cela fonctionnerait décida de parler à son épouse pour qu'elle modérât ses appétits.
-Ne le brusque pas Isabelle, conseilla Oscar en murmurant à son oreille. N'oublie pas qu'il a été entre les mains de Sylvidra pendant un bon moment et qu'elle ne s'est certainement pas gênée pour se jeter sur lui et le contraindre à coucher.
-Je t'en prie, ricana Isabelle. Cela n'a quand même pas été si terrible !
-Tu oublies qu'elle a assassiné son fils en se servant des nanos, ce fils qu'Harlock a accepté bien qu'il avait été fait de force et qu'il a tenté de sauver, qui est mort ensuite dans ses bras, insista Oscar avec mépris. Je suis peut-être un monstre mais Sylvidra aussi ! Sois plus douce avec lui et n'exige pas plus que le nécessaire, je ne suis pas certain qu'il puisse vraiment te satisfaire coté libido !
-Ce ne serait pas plutôt parce que tu en pinces toujours pour lui et que tu n'as pas envie de partager ? Se moqua Isabelle.
-Oui je l'aime et ton comportement est indigne ! Affirma oscar excédé. Et je te le répète, Hans est à bout, il ne pourra pas suivre côté sexe !
-C'est là où tu te trompes ! Je me le suis tapée juste avant de tomber enceinte et crois le ou non mais il a réussi à me mettre sur les genoux ainsi que les deux Mazones qui avaient participé à notre petit soirée coquine ! Ce type est une bombe sexuelle ! Cracha-t-elle.
Elle réalisa que trop tard qu'elle avait trop parlée, en voyant le visage triste de son époux. Elle lui avait fait mal sans le vouloir. Elle allait s'excuser lorsque l'ancien roi se leva
-Excuse-moi, moi aussi j'ai besoin de prendre l'air affirma-t-il en laissant tomber sa serviette sur la table.
Il se dirigea vers la sortie en faisant un arrêt près d'un serveur. Il prit sur le plateau deux coupes de champagne puis sortit sous les rires de quelques aristocrates qu'il n'effrayait plus et qui se réjouissaient de son malheur. Pour Oscar le choc était rude. Il était totalement perdu. L'attitude de sa femme l'écœurait. Il l'aimait mais il se demandait à présent de qui il était tombé amoureux. La femme qui s'était amusée à le séduire pour le vaincre était très différente de celle qui régnait à présent. Il réalisa qu'il s'était peut être fourvoyé, qu'il était tombé amoureux d'un mensonge, d'une illusion, tout comme Isabelle était tombée amoureuse au début de leur relation du faux prince charmant qu'il était. C'était peut-être là sa vengeance. Son épouse affirmait l'aimer mais ses réactions par moment transpiraient la haine et le mépris qu'elle ressentait pour lui. Il commençait à douter que leur couple ait le moindre avenir. Il eut un rire triste, elle l'avait roulé en beauté. Il était tombé amoureux deux fois et à chaque fois de personnes qui l'avaient manipulé dans le but de le vaincre, pour un homme comme lui, l'humiliation était totale. L'élève le plus intelligent de l'académie militaire aussi brillant que le fut Harlock en son temps réduit à l'état d'objet, de toutou docile. Il poussa un profond soupir. Il devait assumer ses actes, ses choix. Etrangement même s'il souffrait il était heureux, malgré l'emprisonnement, il se sentait plus libre. Il n'était plus sous l'emprise de sa folie sanguinaire, il n'était plus sous l'emprise d'Hadès. Peu importait qu'il soit l'esclave d'Isabelle, il pouvait aider Harlock et cela le comblait de joie. Il devait l'aider à rendre la liberté à la galaxie. Et qui sait peut-être qu'avec le temps, Hans lui accorderait son pardon et son amitié. Il trouva le capitaine de l'Arcadia au bord de la terrasse, appuyé sur le pilier qui se trouvait juste avant l'escalier qui menait aux jardins. Harlock le regarda s'approcher et accepta la coupe tendue par son ancien ennemi lorsqu'il fut à sa hauteur. Il la vida à moitié avant de regarder vers Oscar qui lui souriait.
-Qu'est-ce qui te rend si heureux ? L'interrogea Harlock d'une voix douce.
-Tu l'as vidé sans hésiter, tu n'as pas peur qu'il y ait de Crazy Sex dedans, remarqua Oscar sans cesser de sourire.
-J'en suis presque à le souhaiter comme ça, si jamais je me retrouvais contraint à une partie fine j'oublierai tout ce qui se serait passé en dormant, avoua-t-il tristement.
-Je n'en n'ai pas, je suis désolé, s'excusa-t-il tristement. Tu as peur n'est-ce pas ?
-Pas vraiment, je risque surtout d'être pris de nausées si elle demande à ce que l'on fasse une partie fine à trois cette nuit, indiqua-t-il avec un rictus de dégout.
-Surtout si j'en fais partie, comprit Oscar tristement.
-Je n'y peux rien, je ne peux pas, avoua Harlock d'une voix blanche. Je ne souhaite qu'une chose c'est qu'elle se lasse de moi et qu'elle ordonne aux nanos qu'elles diffusent le poison pour que ce cauchemar se finisse !
-Elle ne le fera pas Hans, le contredit Oscar d'une voix calme.
Et je ne le souhaite surtout pas, pensa-t-il. Ce parfum si doux que tu dégages, cette voix grave, douce, apaisante…Je ne cesserai jamais de t'aimer et toi à présent au mieux tu ne ressens que de la pitié à mon encontre, d'un certain côté je crois que je préférai lorsque tu me détestais, c'était moins dur. Jamais tu ne seras à moi mais si au moins je pouvais t'aider à surmonter cet esclavage forcé, tes amis trouveront le moyen de te sauver et tu ne souffriras plus, ils t'emmèneront en sécurité, loin de moi. Je me ferai une raison en me disant qu'au moins tu es en sécurité.
Les deux hommes se turent un long moment, Oscar savourant la présence de cet homme si exceptionnel.
-Elle le fera peut-être lorsqu'elle n'aura plus besoin de moi, une fois que les Illumidas seront vaincus ! Souhaita le capitaine en tremblant après ce long silence.
-Elle veut que tu assures sa descendance donc elle t'usera au maximum, révéla Oscar d'une voix triste.
-Ca peut se faire in vitro ce genre de chose ! S'insurgea Harlock. Je suis si fatigué…
Oscar se plaça à côté de lui, s'adossant au muret, le plus près possible tout en faisant attention à ne pas le toucher, il ne tenait pas à ce qu'Harlock ait un geste de rejet, il voulait le sentir juste près de lui-même si ce n'était pas contre lui, peau contre peau.
-Elle fera une bonne reine, le rassura timidement le duc. Elle n'agira pas comme moi, certes elle a des appétits mais contrairement au monstre que j'ai été, elle n'a aucune pulsion sanguinaire. Elle n'est pas cruelle, ni méchante…
-Tu es vraiment tombé amoureux alors ! Se moqua Harlock en riant tristement. Tu te leurres Oscar, Isabelle est en colère, plus après toi certes mais après les hommes et le système sexiste qui existe chez les aristocrates ce qui fait qu'elle va mettre en place un nouvel ordre qui va secouer toute votre civilisation.
-Dois-je te rappeler que tu es un aristo toi aussi ! Se défendit Oscar.
-Je ne me voie pas comme ça, mon père a choisi l'espace et j'en ai fait de même, j'ai quitté ce monde rétrograde sans regret ! Affirma le pirate.
Oscar soupira. C'était vrai, Harlock avait toujours été un homme libre, sans contrainte, un choix de vie difficile mais courageux. Le seul moment où il avait renoncé à sa liberté ce fut en tombant amoureux d'Ellie. Oscar le savait, pour elle, Harlock aurait renoncé à l'espace pour mener une vie tranquille auprès de sa petite famille.
La puissance de l'amour, dommage que je le découvre trop tard, pensa tristement Oscar.
-Isabelle changera j'en suis certain, affirma Oscar.
-Tu es vraiment naïf ! Se moqua Harlock.
-Je suis réaliste, Eliza Zone le savait c'est pour cela qu'elle ne l'a pas tué ! Affirma Oscar.
-C'est vrai qu'elle a toujours espéré que ta tendre moitié fasse le bon choix mais regarde les choses en face ! Regarde la situation dans laquelle est plongée l'Ancien Consortium ! Elle va faire payer à tout le monde sa colère, sa frustration…Enfin ce seront les hommes qui payeront la note. Ça va chauffer dans les chaumières c'est moi te le dit si Isabelle choisit de devenir une reine despotique réduisant tous ceux qui sont du sexe masculin en esclavage !
-Au début sûrement, reconnu Oscar. Mais avec le temps, elle changera, tu peux l'influencer de manière positive et si tu n'y arrive pas je le ferai !
-Toi ? Tu espères qu'elle te rendra ton trône si durement gagné ? Ricana Harlock.
-Je sais que tu auras du mal à le croire mais je n'en veux plus, affirma Oscar.
Harlock plongea son regard dans le sien, le duc ne plaisantait pas, il ne désirait plus le pouvoir
-Tu mens, douta Hans.
-Non, je suis indigne de régner et ça Isabelle l'a bien compris ! Soutint Oscar .Je suis un criminel et il faut une personne qui puisse unir tout le monde autour d'elle afin que l'on puisse se battre contre Hadès.
-Elle veut la peau de la nouvelle Résistance ! Ragea Harlock.
-Pour le moment mais elle ne les trouvera pas, toi et moi nous le savons. Il suffit de la mener en bateau le temps qu'elle se calme et ensuite on pourra obtenir l'union de tous !
-Tu es vraiment sincère à ce niveau-là ? Ricana Harlock.
-Toi et moi nous savons que c'est la seule option pour le moment ! Affirma Oscar. Il faut empêcher la perte de toute vie humaine supplémentaire ! Je ne pourrai pas expier mes crimes mais je veux aider, rattraper une partie de mes erreurs surtout si cela permet à Isabelle et toi de vous en sortir et de vivre !
Il sourit au capitaine de l'Arcadia qui vit pour la première fois le véritable Oscar de Péhant, celui sans folie meurtrière, sauvé des manipulations génétiques de l'hybridation. Harlock lui rendit son sourire, retrouvant espoir.
-On devrait retourner à l'intérieur, je n'ai aucune envie de laisser ces couards se gausser de nous parce que nous avons choisi de sortir un peu, conseilla Oscar. Tu viens ?
Harlock se décolla mollement du pilier, retournant à contrecœur dans la serre géante. Il reprit sa place sous le regard inquiet d'Isabelle. Le capitaine avait le visage fermé. Il mangea peu ce soir-là, puis quand vint l'heure de l'ouverture du bal il fit un peu la grimace en se demandant qui allait devoir danser sous le regard de tous ses hypocrites. Oscar pour le soulager se proposa invitant galamment son épouse pour la première valse. Harlock regarda le jeune couple appréhendant de plus en plus la nuit à venir. Oscar tout en virevoltant sur la piste souriait à son épouse et ce sincèrement. Il n'avait pas menti à Harlock. Depuis qu'il avait réalisé dans quel piège il était tombé il avait réfléchi. Il avait passé des nuits blanches à songer aux conséquences de ses actes et la folie de sa conduite lui était apparue dans toute son horreur. A cause de lui, il y avait eu beaucoup de morts et trois groupes s'étaient affrontés ce qui avait mis le Consortium à feu et à sang. Isabelle voulait la couronne et il était d'accord pour la lui donner mais à présent que sa folie destructrice était soignée il comptait bien guider son épouse vers la meilleure solution possible. Les Mazones et les humains devaient s'unir face à Hadès. Et quand il songeait à l'humanité c'était toute l'humanité, il ferait ce qu'il faut pour son épouse ne commette aucun crime, Isabelle devait garder les mains propres et respecter sa parole vis-à-vis de la Résistance. Isabelle était en colère, il rongerait son frein, ferait ce qu'il faut pour qu'elle s'apaise. Alors qu'il dansait avec son épouse, il avait repéré dans l'assemblée certains de ses alliés qui comme lui avaient subi l'hybridation et qui comme lui une fois leur ADN soigné avaient retrouvé tous leurs esprits. Ils l'observaient inquiets alors qu'il valsait avec son épouse et pour les rassurer il les regarda à plusieurs reprises afin de leur faire comprendre qu'ils avaient à se parler .Le seul problème étant de savoir à quel moment ils pourraient se concerter pour agir face à la menace que représentait Hadès. Les deux amoureux dansèrent une bonne partie de la nuit puis Sylvidra lasse, rejoignit sa navette afin de rentrer à son vaisseau pour dormir un peu. Harlock la raccompagna, alors qu'elle s'apprêtait à monter dans le petit vaisseau de transport, elle se retourna brusquement et lui caressa la joue, le regard luisant. Cette séparation lui faisait un mal de chien. Elle se jura que celle-ci ne durerait pas. Ses lèvres effleurèrent celles d'Harlock puis elle monta à bord de sa navette qui décolla quelques minutes plus tard au grand soulagement du capitaine qui avait eu envie de vomir à ce contact. Hans rejoignit la serre d'un pas rapide. Alors qu'il s'approchait de l'entrée il aperçut Isabelle qui lui faisait signe avec Oscar à son bras. Le cœur d'Harlock se mit à battre rapidement sous le coup de l'angoisse qui augmentait rapidement. Il s'approcha pâle comme un linge. Sans dire un mot Isabelle le rejoignit.
- Jack Wilson est en sécurité dans un des appartements du palais, on va aller le voir et ensuite tu montreras toute ta reconnaissance comme il se doit, menaça-t-elle.
-Je serai ravi de partager ton lit, je ferai tout pour te combler, tu auras droit à une nuit inoubliable, accepta Harlock.
-Mais je compte bien à ce que vous me gâtiez tous les deux, roucoula-t-elle.
Elle s'éloigna de lui décidant de prendre la tête du cortège. Oscar regarda vers le capitaine, il était au bord du malaise. Il s'approcha de lui pour le soutenir mais celui-ci recula d'effroi se collant contre le mur refusant de se laisser toucher par le duc. Hans, écœuré, se décolla de la cloison, suivant docilement sa maitresse bien qu'il n'avait qu'une seule envie, fuir le plus loin possible. Oscar ne put que constater qu'Harlock qui avait réussi à se remettre tant bien que mal de l'agression qu'il lui avait fait subir était dans un état pire que dans lequel il se trouvait après qu'il se soit amusé avec lui. Il ne tiendrait pas, Oscar en était certain, Harlock n'arriverait pas à assurer, il ne pourrait jamais participer à une partie fine. Il ne comprenait pas l'acharnement d'Isabelle à vouloir mêler le capitaine à tout ça, elle n'ignorait pourtant pas ce qu'il s'était passé entre eux, elle semblait croire à tort que les nanos permettraient d'obtenir n'importe quoi de lui or il était évident que cela n'était pas le cas. L'appartement de Jack était à l'écart dans un lieu tranquille du palais, des soldats sexaroïdes étaient chargés autant de sa surveillance que de sa sécurité. La reine entra sans se faire annoncer et trouva le jeune homme en train de lire. En voyant Harlock derrière elle il sourit mais en voyant son état il blêmit, le capitaine de l'Arcadia était mal en point ce qui l'inquiéta profondément. Hans en voyant à quel point le fils unique de Kurt Wilson avait grandi eut un rire d'incrédulité. Il s'approcha du jeune homme qu'il prit dans ses bras. Jack lui rendit son étreinte chaleureuse, son père lui avait longtemps parlé de cet homme et il reconnaissait bien là l'homme généreux et profondément bon que son père lui avait décrit.
-Ce que je suis soulagé de t'avoir retrouvé ! S'exclama Harlock en soupirant d'aise.
-Moi aussi, je suis content de vous voir capitaine, avoua timidement le jeune homme.
-C'est fou ce que tu as grandi ! Le félicita Harlock.
-Oui, présent j'ai dû rattraper mon cousin Thomas, se réjouit Jack.
-Comme tu peux le constater j'ai tenu parole, commenta Isabelle en s'avançant dans la pièce. A ton tour à présent de tenir toutes tes promesses !
Jack sentit le capitaine se raidir
-Qu'est-ce que vous lui avez promis ? S'inquiéta le jeune homme en murmurant.
-Ce n'est pas important, affirma Harlock en relâchant son étreinte.
Il se tourna vers Isabelle
-Puis-je avoir une dernière exigence ? S'enquit Harlock.
-Laquelle ? Répliqua Isabelle qui n'avait guère envie de négocier avec son amant officiel qui à ses yeux se devait de lui obéir.
-Ne touche pas à ce gamin ! Souhaita Harlock.
Isabelle éclata de rire.
-Tu l'as bien regardé ? Se moqua-t-elle. Il a le même physique que son père ! Il fait très androgyne et tu connais mes goûts, je n'aime que les mâles, les vrais ! Si c'était ton petit-fils qui était là, ce serait différent, je me laisserai volontiers tenter mais là tu m'excuseras, cet homme est certes mignon mais il fait trop fille ! Donc tu voies, ton vœu sera exaucé mon chéri ! Est-ce que nous pouvons y aller à présent ?
Pour toute réponse, Harlock passa devant en prenant garde de ne pas croiser le regard de la reine ou de son époux. Oscar l'attrapa par le bras alors que la reine passait à nouveau en tête.
-Je vais lui parler, proposa Oscar de plus en plus inquiet. Toi et moi nous savons très bien ce qu'elle voudra, tu ne pourras jamais assurer !
Harlock se dégagea sans répondre puis suivit la reine sans mot dire. Qu'Oscar puisse envisager de le défendre ou ne pas profiter de l'occasion pour prendre du plaisir en abusant de lui serait de l'inédit et il n'y croyait guère, certes le duc avait changé mais cela ne pouvait être à ce point-là. Ils arrivèrent aux appartements royaux, ils étaient immenses, divisés en une zone de vie avec salon, salle à manger, la chambre royale, une serre et une salle de bain immense, ainsi qu'une autre zone où Isabelle les mena qui était composée de plusieurs chambres équipées chacune d'un lit gigantesque, chacune disposant d'une grande salle de bain. Il y avait en tout une dizaine de chambres richement décorées d'où une agréable odeur fleurie s'échappaient des dizaines de vases emplies de roses odorantes qui étaient installés sur les commodes et les guéridons. Les chambres disposaient de divans moelleux, tout était très luxueux.
Les tissus de la chambre d'Harlock étaient d'un ton rouge passion avec des motifs brodés d'or. Celle d'Oscar était bleu royale avec des motifs sur le même ton que ceux de la chambre de Hans.
-Voici le harem royal, l'endroit où vous logerez tous les deux ainsi que Friedrich, annonça Isabelle.
Oscar se racla la gorge comprenant à présent qu'elle était vraiment sa situation. Harlock lui lança un regard moqueur.
-Il est temps à présent que je m'offre ma première nuit de reine, annonça-t-elle. Je vous rejoints dans une petite heure ! Faîtes connaissance avec votre nouvelle demeure !
Nouvelle prison serait plus juste, pensa Harlock tristement.
-Isabelle, tenta Oscar alors que la porte qui séparait les deux zones se fermait et que le verrou magnétique était tiré.
Il jeta un regard inquiet à Harlock qui se contenta d'aller visiter la zone de vie où lui et les autres hommes qu'Isabelle se choisirait allaient vivre. Une fois cela fait, il se doucha dans la chambre dont la porte portait son nom puis il rejoignit Oscar qui attendait, assis sur son lit. Harlock en profita pour ouvrir la fenêtre qui donnait sur un vaste balcon.
-Tu comprends mieux maintenant quand je te dis que les hommes vont au-devant de grands ennuis avec une femme qui est très en colère après la gente masculine, ricana Harlock.
-Ne me dis pas que c'est ce qui attend tous les hommes ? Paniqua Oscar. Des lois pareilles ne pourront jamais être appliquées ! Ca va provoquer une nouvelle guerre !
-Tu oublis les sexaroïdes ! Rappela Harlock. Dis-toi bien que l'usine doit tourner à plein régime à l'heure qu'il est ! Afin de mettre en place ses lois elle se servira de ces machines afin de mâter toute rébellion en plus de l'armée ! De plus les officiers aristocrates sont tous revenus au bercail et ils lui obéiront car jamais les lois qu'elle prépare ne les gêneront vraiment car leurs épouses sont au moins aussi arrivistes qu'eux et elles travailleront avec eux pour garder tous leurs privilèges tout en servant servilement leur souveraine ! Tout du moins en apparence car la division viendra immanquablement ! Je suis certain qu'il y a beaucoup de hauts aristocrates qui voudraient bien se créer leurs royaumes et c'est pour ça qu'ils sont tous revenus et lui ont juré fidélité ! Résultat, on va se diviser une fois de plus alors que la menace d'Hadès n'aura jamais été aussi forte ! Et si tu veux mon avis, tout ceci a été prévu par le Dieu des Enfers depuis longtemps, diviser pour régner !
-On court à la catastrophe ! S'épouvanta Oscar. Si je pouvais la raisonner ou même toi !
-Elle ne m'écoutera jamais ! Soutint Hans. Je ne voie pas comment lui faire entendre raison !
Ils entendirent le verrou s'ouvrir ce qui signifiait le début de leur devoir.
-Grève du sexe ! Décida Oscar en bondissant de son lit. Elle pliera, elle ne tiendra pas ! Depuis que tu lui as mis le feu au cul, elle ne peut plus s'en passer ! Si on se refuse à elle on la fera plier !
-Tu n'oublierais pas un détail Oscar ? Ironisa Harlock.
-Les nanos, réalisa Oscar en sentant les machines prendre progressivement le contrôle et le forcer à obéir.
Oscar tenta de longues minutes de résister, essayant par tous les moyens de les empêcher de prendre le contrôle de son corps, luttant de toute son âme mais la bataille était perdue d'avance. Il ne voulait pas céder, il désirait beaucoup trop Hans et il craignait que ses pulsions ne fassent énormément de mal au capitaine de l'Arcadia. Les nanos lisaient en lui comme dans un livre ouvert, elles savaient à quel point il l'aimait et le désirait, ses moindres fantasmes étaient décortiqués. Il sentait le désir pointer le bout de son nez, il voulait Hans, l'aimer sans limite, le caresser, le posséder complètement.
-Harlock, je perds le contrôle, sauve-toi, avoua-t-il d'une voix faible alors que les machines prenaient le contrôle de ses centres moteurs.
Le capitaine savait exactement à quoi s'attendre, il espérait juste que les machines ne s'inspireraient pas des pires tendances du duc pour le forcer à participer à une partouze qui lui faisait horreur. Il avait lui-même senti les nanos qui cherchaient dans ses souvenirs mais elles avaient échoué à trouver le moyen de le forcer, le duc ne déclenchant qu'une réaction de dégoût. Malgré cela, le capitaine n'ayant pas le choix, il suivit Oscar en espérant que cette nuit de débauche ne serait pas trop éprouvante pour lui. Isabelle les attendait dans la chambre du capitaine. Elle portait un déshabillé transparent, une robe de chambre vaporeuse assortie et son maquillage renforçait la tenue. Pour Harlock, Isabelle ressemblait plus à une call girl de luxe qu'à une souveraine. Oscar avait raison, depuis qu'elle avait vu le loup avec lui, elle était devenue intenable côté sexe et limite ingérable. Le duc et Harlock s'arrêtèrent après avoir passé le seuil de la chambre, attendant patiemment les ordres de la jeune femme afin de la satisfaire totalement. Hans commençait à ressentir des hauts le cœur. Malgré la tendresse de Ryo qui lui avait permis de se remettre de ce que le duc lui avait fait, il n'arriverait jamais à participer à une partouze dans laquelle il se retrouverait à satisfaire la même femme que le duc. Isabelle s'approcha d'eux, leur tourna autour, les déshabillant du regard, savourant déjà le moment où ils seraient tous les deux prêts à l'honorer. Sans hésiter une seconde elle se plaça devant Harlock, retira le ceinturon qui chuta lourdement sur le sol puis elle ouvrit la veste dégageant le large torse et la taille élégante, parfaite. Elle se mordit la lèvre de désir. Pour Oscar, le désir aussi augmentait, cela faisait longtemps qu'il n'avait touché cet homme et même si il ne voulait pas lui faire de mal, il ne résisterait plus longtemps, les nanos connaissant parfaitement ses pulsions à l'égard du capitaine de l'Arcadia. Oscar faisait tout ce qu'il pouvait pour bloquer les nanos. Il tenta de els contrer en laissant vagabonder son esprit, il devait à tout prix les empêcher d'agir .La tension dans sa boîte crânienne augmentait ce qui commençait à être de plus en plus dangereux pour lui. Ses tempes bourdonnaient. Sa tête se mit à lui tourner alors qu'il résistait de toutes ses forces. Harlock en sentant les mains d'Isabelle s'égarer sur sa taille puis sur son torse se demanda combien de temps il arriverait à donner le change. Isabelle dégrafa le pantalon, sa main se glissant dans le slip du capitaine pour s'emparer de son intimité qui ne semblait pas vraiment réagir. Elle eut un sourire crispé, ne comprenant pas pourquoi malgré les nanos, Harlock restait de glace. Elle sortit l'organe, s'agenouilla afin que ses lèvres puissent s'en emparer avec gourmandise Alors que le duc qui venait de rouvrir les yeux la regardait le regard luisant de désir, sa verge pointait déjà d'ailleurs farouchement. Le duc avait beau lutter rien n'y faisait, les nanos le contrôlaient déjà en grande partie. Oscar ne tiendrait plus longtemps avant que son désir poussé à son paroxysme par les nanos ne finisse par le faire céder à la tentation, abusant d'Harlock sans vergogne. Une peine infinie envahit le cœur du duc, il ne voulait pas faire cela, Hans avait beaucoup trop souffert à cause de lui et celui lui était à présent insupportable de lui faire subir à nouveau une telle chose. Le puissant dragon du capitaine peinait à faire le fier, son maître n'étant guère en état pour une fougueuse chevauchée. Isabelle insistait, sa langue experte se montrant des plus caressantes et des plus exploratrices tandis que ses mains caressaient langoureusement l'intimité de cet homme qu'elle désirait par-dessus tout. Harlock se sentait mal, il arrivait à saturation, sa vue se brouillait et son cœur s'emballait. Par moment, un voile noir passait devant ses yeux. Il sourit avec douceur, les nanos perdaient les pédales, comme elles n'arrivaient pas à obtenir son obéissance bien qu'il ne cherchait nullement à les contrer, elles entraient en phase d'autodestruction ce qui allait entrainer la libération du poison et la sienne par la même occasion. Harlock ferma l'œil, attendant la fin de son calvaire. Oscar eu beau lutté, les nanos se montrèrent plus fortes que sa volonté. La douleur qui lui vrillait le cerveau lui était insupportable, c'était là une méthode radicale pour le faire lâcher prise et laisser ses pulsions prendre le dessus. Oscar finit par céder. Il n'était même plus véritablement conscient lorsqu'il s'approcha du capitaine de l'Arcadia, les nanos ayant totalement prit le contrôle de son corps et de son cerveau. Il s'approcha d'Harlock qui sentit le souffle du duc dans son cou. Une larme roula sur sa joue, il espérait vraiment mourir avant qu'Oscar ne le reprenne de force comme il l'avait fait la première fois. Oscar n'arrivait plus à se contrôler, il se plaça derrière le capitaine, dégagea le cou des mèches rebelles puis il commença à déposer des baisers gourmands sur sa gorge. Son cœur battait à tout rompre, le parfum de cet homme le rendait fou. Ses mains tremblantes se posèrent sur la taille tandis que ses lèvres savouraient cette peau si douce qui le rendait fou de désir. Ses mains se glissèrent sous le sous-pull, s'enivrant de cette peau au velouté exceptionnel. Il pouvait sentir le cœur de Hans battre sous sa paume. Oscar faisait durer le plaisir, savourant ce contact unique. Depuis combien de temps ne l'avait-il plus touché ? Comment avait-il fait pour tenir si longtemps ? Ivre de désir, il commença à lui mordiller l'oreille puis il laissa glisser sa langue le long de la gorge tandis que ses mains s'égaraient sur les mamelons. Il sentait Hans frissonner, il le savait, Hans ne le voulait pas mais Oscar n'arrivait plus à réprimer son désir.
-Pardon, mon amour, s'excusa-t-il alors qu'une larme roulait sur sa joue tandis que ses mains glissaient jusqu'à l'intimité d'Harlock qu'elles retirèrent de la bouche de son épouse.
Aucun d'eux ne fit attention au filet de larmes qui glissaient le long de la joue de Hans en continu. Il poussa alors Harlock vers le lit en le tenant par la taille, il l'allongea ensuite sans se rendre compter que le capitaine soit tel une poupée de chiffon, se laissant totalement faire, étant littéralement porté par le duc jusqu'à la couche où Isabelle, inconsciente de ce qu'elle exigeait d'Harlock, comptait prendre son plaisir sans s'inquiéter pour sa victime. Oscar remplaça son épouse, ses lèvres s'emparant de la verge du capitaine que sa langue experte titillait de manière des plus intenses ce qui fit réagir le dragon malgré son propriétaire qui décida d'oublier l'endroit où il se trouvait. Si Hans devait mourir ce soir-là, il voulait le faire en pensant à ceux qu'il aimait. Ses souvenirs le ramenèrent à ses amis, à sa famille, vers ses enfants qu'il revoyait tel qu'il les avait quittés. Il imagina le visage de l'enfant qui allait naitre, porté par Ellie, garçon ou petite fille il ne savait pas, au moment du départ Ellie n'en était qu'à quelques semaines. Son cœur s'emballa totalement en voyant le visage de la jeune femme et alors que le duc contrôlé par les nanos parvenait à ses fins et qu'il s'abreuvait du liquide blanchâtre sécrété par le capitaine celui-ci sombrait dans l'inconscience au grand dam d'Isabelle qui s'aperçut finalement de la grande pâleur d'Harlock et de son absence totale de réaction.
-Arrête tout ! Ordonna-t-elle en éloignant Oscar.
Les nanos libérèrent immédiatement le duc qui se recula horrifié par ce qu'il venait de faire. Ses larmes se mirent à couler. La nouvelle souveraine se jeta sur le lit, posa ses mains sur le torse du capitaine qu'elle commença à secouer doucement avant de paniquer totalement.
-Hans réponds-moi ! Hurla-t-elle en le secouant un peu plus fort.
Voyant qu'il ne réagissait toujours pas elle souleva doucement la paupière de l'œil valide d'Harlock.
-Oh mon Dieu ! S'exclama-t-elle en se mettant à pleurer. Va vite prévenir les médecins de Sylvidra, les nanos ont commencé leur phase d'autodestruction !
Oscar resta interdit quelques secondes puis se rua à l'extérieur de la chambre. Il se rendit dans la zone de vie où se trouvait le système de communication longue portée qui était en connexion permanente avec le vaisseau de la reine. La reine, réveillée en pleine nuit envoya ses médecins de tourte urgence. Le vaisseau hôpital arriva une dizaine de minutes plus tard. Oscar retourné auprès de son épouse l'aidait à faire baisser le début de fièvre en mettant des compresses froides sur le visage et le corps d'Harlock qu'ils avaient entièrement déshabillé. Les médecins arrivèrent rapidement. Ils firent signe à Oscar et Isabelle de s'éloigner puis ils commencèrent le diagnostic. La phase était déjà bien entamée et il fallait faire vite. La chercheuse qui avait créé les modules lança son ordinateur. Elle entra en contact direct avec les nanos leur faisant arrêter le processus que quelques secondes avant que le poison ne soit lancé. Isabelle en colère enrageait dans son coin, l'un de ses jouets était cassé et elle était privée de la petite soirée libertine qu'elle comptait s'offrir. Oscar la serrait contre lui en espérant la calmer mais la colère de la jeune femme finit par exploser.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Cracha-t-elle à la Mazone chercheuse qui explorait sa programmation en espérant trouver ce qui avait pu provoquer une telle chose.
-Je ne sais pas encore votre altesse, pour l'instant je demande aux nanos de me donner accès à la totalité des souvenirs de votre reproducteur.
Les émotions d'Harlock s'affichèrent à l'écran. Il y avait pics exacerbés qui faisaient la totalité de l'écran sur sa hauteur et sur toute sa longueur. La Mazone regardait cela abasourdie. Elle n'avait jamais vu cela auparavant
-Il a eu une réaction de rejet totale, comprit-elle. Vous avez exigé de lui quelque chose qu'il ne pouvait vous donner.
-En quoi une partie fine est impossible à faire pour lui ? Ricana-t-elle. Jusqu'à présent il n'a jamais eu de problème !
-Laissez-moi une minute, je fouille ces souvenirs, indiqua la chercheuse alors qu'elle consultait la mémoire du capitaine.
Elle regarda tristement le souvenir d'Harlock du viol qu'il avait subi puis regarda sévèrement du côté de la nouvelle reine.
-Vous avez exigé de lui qu'il couche avec son violeur ? L'interrogea-t-elle d'une voix dure.
-Non, seulement qu'il participe à une soirée coquine, se défendit Isabelle gênée.
-Soirée à laquelle participait l'homme qui l'avait sexuellement agressé ! Insista la chercheuse excédée. Ce n'est pas étonnant que cela ait tourné de cette manière ! Les nanos pour fonctionner se servent des souvenirs intimes de leur hôte pour les pousser à les revivre avec la personne qui les domine. Tout ce que vous avez réussi à faire c'est à lui faire revivre son viol et comme les nanos prennent en compte la notion de plaisir, le dégoût et la peur ressentit par la victime ont entrainé un black-out émotionnel qui a fait croire aux nanos que leur hôte cherchait à se débarrasser d'elles, résultat elles ont lancé la procédure d'autodestruction ! Vous êtes une irresponsable ! Est-ce que vous saviez pour ce viol ?
-Il s'en est remis, se dédouana Isabelle.
-Vous devriez savoir que personne ne se remet jamais totalement de ce genre de chose ! Reprocha la chercheuse. D'autant plus que vous mettez la victime face à son agresseur et que vous lui demandez de participer à une orgie alors qu'elle ne peut en aucun supporter le contact de cet homme ! Vous êtes complètement stupide ! Ce reproducteur est très important, vital pour le projet de ma reine ! Il est celui qui a engendré la nouvelle reine Mazone ! Aux yeux du peuple Mazone il est sacré ! Et vous avez failli le tuer ! Il est celui qui devra veiller sur notre future grande reine Sylvia et ma reine la confié à une inconsciente stupide et orgueilleuse !
Isabelle en colère gifla la chercheuse qui ne se départit pas de son regard haineux ce qui choqua Isabelle, qui avait cru à tort que les Mazones sauraient restées à leur place.
-Je vous signale que cela a fonctionné pour Sylvidra ! Insista-t-elle en colère
-Pas longtemps et plus d'une fois cela a failli mal finir ! Insista la chercheuse. Notre reine a elle aussi trop tiré sur la corde ! Elle en a eu conscience un peu tard mais on a pu limiter les dégâts, vous ne croyez tout de même pas qu'elle a cessé de le toucher par bonté d'âme ? Harlock était devenu amorphe il ne réagissait même plus, il n'était même plus présent psychologiquement parlant au moment de la conception de notre future reine. De toute manière, dès le départ, Harlock et elle avaient fait un marché, une fois qu'elle se serait retrouvée enceinte, elle ne devait plus le toucher ! Et croyez-moi cela valait mieux car Harlock était à deux doigts de mourir.
-Il me semblait pourtant aller très bien lorsqu'il est venu me rejoindre sur Amos pour contacter la Résistance ! Se rappela Isabelle contrariée
-Parce que la reine ne le touchait plus ! De plus son âme avait fusionnée avec son ancêtre, le chevalier d'or du verseau ce qui l'a aidé ! Ce que vous avez demandé à Harlock cela a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ! Pour lui cela équivalait à se faire violer tous les jours sans espoir qu'une fois enceinte vous lui lâchiez la grappe ! L'invectiva la chercheuse.
-Que faisons-nous Anastasia ? S'enquit la praticienne qui avait placé les intraveineuses destinées à évacuer l'enzyme secrétée par les nanos lors de la phase finale. On ne peut décemment pas laisser cet homme en contact avec des êtres aussi répugnants !
-Notre grande reine Sylvidra en a décidé ainsi, nous n'avons donc pas le choix ! S'exclama Anastasia en serrant les poings de colère.
Elle reprogramma les nanos qui reprirent leur fonction. Elle ferma ensuite son ordinateur puis s'approcha de la reine.
-Le souvenir et les blessures émotionnelles de ce traumatisme ont été ravivés ! Je ne saurais trop vous conseiller de ne plus envisager ce genre de soirée, intima-t-elle sèchement. Dès à présent vous allez devoir faire preuve de douceur car je ne sais même pas s'il pourra à nouveau vous faire l'amour avec l'aide des nanos, elles ne peuvent tout compenser, vous devriez le savoir ! Evitez de lui donner le moindre ordre dans ce sens pour le moment ! Contentez-vous de soulager vos appétits avec votre époux, Harlock n'est plus en état ! Il risque même d'en avoir pour des mois à se remettre ! S'il se remet ! A votre place je commencerais à réfléchir à la fécondation in vitro pour la reproduction ! Je vais dès à présent en avertir ma reine !
Isabelle eut un rictus de mépris en regardant Harlock qui dormait paisiblement dans le lit majestueux et moelleux, son dos et sa tête reposant sur d'épais oreillers, son corps recouvert d'un drap de soie rouge sur lequel la doctoresse plaça une fourrure douce pour garder le capitaine au chaud. La chercheuse en voyant l'attitude d'Isabelle se planta devant elle.
-Autre chose, je me doute que dans la mesure où vous ne pouvez plus savourer ses charmes et bénéficier de ses compétences d'amant vous estimez qu'il ne vaut plus rien, aussi je vous conseille de ne pas mettre sa vie en danger volontairement pour vous débarrassez de lui comme d'un objet devenu inutile et encombrant ! Ordonna-t-elle .N'oubliez pas son importance pour le peuple Mazone !
-Ne vous inquiétez pas pour ça, je suis aussi très intéressée par ses compétences guerrières, affirma Isabelle avec un sourire méprisant sur les lèvres. Je n'oublie pas la menace Illumidas !
-Ne l'oubliez pas en effet, conseilla Anastasia. Viens Annabelle, on s'en va !
La doctoresse rejoignit sa collègue à l'extérieur des appartements royaux. Les deux Mazones quittèrent rapidement le palais afin de retourner au plus vite au vaisseau de Sylvidra pour l'avertir de la situation.
Oscar regardait tristement du côté d'Harlock. Il avait résisté le plus longtemps possible mais son désir et ses sentiments l'avaient emporté sur la raison. Il s'approcha doucement du lit puis s'agenouilla près de Hans dont il caressa avec douceur les cheveux.
-Est-ce que je peux veiller sur lui ce soir ? S'enquit-il en craignant le refus de son épouse.
-Fait comme tu veux ! Eructa Isabelle en colère. Je vais ordonner que l'on m'amène Von Stadt ! J'aurai malgré votre nullité à tous les deux la nuit coquine que je m'étais promise !
Elle sortit en claquant la porte, verte de rage, ivre de colère. Elle allait se défouler sur le jeune amant du duc et celui-ci n'avait pas intérêt de la décevoir sans quoi elle le ferait mettre à mort. Cela faisait des mois qu'elle attendait qu'Harlock soit enfin à elle et voilà que monsieur s'effondrait. Pour elle, c'était le bouquet.
A bord du vaisseau médical Annabelle et Anastasia, installées dans le salon panoramique du petit transporteur regardait la mer d'étoiles où flottait le puissant vaisseau royal qui se rapprochait d'elles de seconde en seconde.
- Combien de temps reste-t-il à Sylvidra ? S'inquiéta Anastasia.
-Difficile à dire, avoua Annabelle. En mettant au monde la future reine aussi tardivement elle s'est dangereusement affaiblie. Après la naissance il devrait lui rester que quelques mois à vire, deux ans tout au plus.
-Qu'est-il prévu dans ce genre de cas de figure ? S'inquiéta Anastasia.
-Je n'en sais rien, une telle situation ne s'est jamais produite, avoua Annabelle. Sylvidra a été claire, Sylvia doit grandir auprès de son père et avoir une croissance normale donc il lui faudra dix-huit ans pour atteindre l'âge adulte au lieu de deux comme nous avions réussi à le faire pour Thomas.
-Il faudrait peut-être le retrouver, suggéra Anastasia. Il pourrait prendre la relève de notre reine, au moins le temps de la Régence.
-Sylvidra ne le veut pas, pour elle Thomas est comme Mark et comme Harlock, trop doux et trop bons. Les Harlock ont le cœur et l'âme trop purs. Ils font d'excellents amants, de redoutables combattants, de brillants tacticiens, des pères parfaits mais comme souverains ils ne peuvent qu'échouer. Affirma Annabelle.
-Toi et moi nous savons très bien que Sylvidra prendra la décision de mettre Harlock à la Régence, soutint Anastasia.
-Ce serait de la folie ! Tout le monde sait pour les sentiments de notre reine à l'égard de cet humain, il ne peut régner ! Il doit élever Sylvia, faire son éducation lui donner tout l'amour possible, celui que notre reine est incapable de donner et nous procurer ainsi une grande reine mais la Régence ? Je doute que ce soit fait pour lui !
-J'ai étudié sa personnalité et si tu veux mon avis, il pourrait régner, reconnut Anastasia.
-Est-ce que tu en es certaine ? L'interrogea. Serais-tu prêtes à jouer toute notre civilisation sur un coup de poker ?
-Il est capable ! Affirma Anastasia le regard ferme. Il ferait un très grand Régent. Il pourrait mener nos deux civilisations à la paix. Il ne nous méprise pas comme je le pensais, il ne fait que protéger l'humanité et la vie dans cet univers. C'est sa mission ! C'est pour cela qu'il a combattu les Illumidas, puis nous, ensuite les Noos pour finalement nous combattre à nouveau ! C'est pour cela que notre reine l'aime à ce point !
-Tais-toi malheureuse ! Ordonna Annabelle en lui faisant signe de se taire. Tu sais très bien que tout ceci ne doit jamais être évoqué à haute voix !
-Tout le monde le sait qu'elle est dingue de cet humain, tu l'as reconnu toi-même ! Ce n'est qu'un secret de polichinelle ! Harlock doit succéder à Sylvidra ! Il est hors de question de le laisser à Isabelle Von Kiel ! Tu as vu ce que cette perverse lui a fait subir ? Explosa Anastasia.
-Pour toi, Harlock doit régner, comprit Annabelle d'une voix blanche. Il ne voudra jamais.
-Qui a dit qu'il devait avoir le choix ? Se défendit Anastasia. On le reprend à Isabelle et on le met sur le trône Mazone jusqu'à la maturité de Sylvia ! Il est sous nanos, par conséquent il est à nous ! Est-ce que tu es d'accord ?
-Oui, céda Annabelle.
Harlock dormait depuis des heures d'un sommeil sans rêve, d'un noir profond. Alors qu'il émergeait doucement il sentit le parfum du duc, celui-ci devait être tout près de lui et Hans se mit à gémir de terreur ce qui réveilla Oscar qui le regarda très inquiet. Harlock s'agitait dans son sommeil et il avait beau l'inciter au calme cela ne semblait guère fonctionner.
-Ryo, supplia Harlock dans son sommeil.
Tout ce que voulait Hans à ce moment-là c'était que le jeune informaticien vienne près de lui, le réconforter d'une certaine façon. Harlock se sentait faible, vulnérable et il s'en voulait. Oscar en entendant le nom de l'ancien chef du gouvernement serra les poings de tristesse. Harlock tenait beaucoup trop à cet homme et le duc sentait la jalousie envahir son cœur comme lorsqu'il croyait que les deux hommes entretenaient une liaison torride. Il réalisa brusquement un détail important qui lui avait échappé lors du premier visionnage ainsi que les nombreux autres qui avaient succédé de l'enregistrement de la nuit passionnée des deux hommes. Pour s'en assurer, il se leva, retourna dans sa chambre où avaient été entreposées ses affaires dans lesquelles il récupéra son ordinateur qu'il alluma. Il mit la vidéo en route et la visionna. Ses larmes se mirent à couler d'elles-mêmes en comprenant ce qu'il s'était réellement passé entre les deux hommes ce soir-là.
En ouvrant son œil valide Harlock constata que sa chambre était vide malgré le fait que le parfum du duc était encore bien présent. Il regarda vers la fenêtre où les lourdes tentures avaient été tirées. Il s'assit dans son lit ne ressentant en aucune façon le besoin de bouger. Il se sentait encore très fatigué et il se trouvait bien ici, au calme loin des problèmes qui ne tarderaient pas à venir dans la mesure où il avait été incapable de donner à Isabelle ce qu'elle voulait. Il poussa un profond soupir, ferma l'œil en s'adossant à la tête de lit.
- Bonjour Hans, entendit-il.
Il ouvrit l'œil pour voir le duc qui se tenait dans l'embrasure de la porte. Il paraissait gêné et troublé. Harlock par reflexe cacha son torse sous le drap et la couverture en fourrure.
-Tu as appelé Kimura dans ton sommeil tout à l'heure, révéla Oscar embarrassé.
-Je ne voie pas en quoi cela te regarde, rétorqua Hans sur la défensive.
-Je suis désolé pour hier soir, j'ai résisté aussi longtemps que j'ai pu mais à cause des nanos j'ai fini par craquer, s'excusa-t-il alors qu'une larme roulait dur sa joue qu'il s'empressa d'essuyer.
-Isabelle doit être dans une rage folle, réalisa Harlock d'une voix blanche.
-Elle s'est défoulée sur Von Stadt, révéla Oscar d'une voix sourde.
-Et il est toujours en vie ? S'enquit Harlock inquiet.
-Ecoute c'est une accro du cul mais quand même pas à ce point-là, douta Oscar.
-A ta place je n'en serai pas aussi sûr. Je vais devoir aller m'excuser pour hier soir en espérant que cela la calmera sinon je crains le pire, s'angoissa Harlock.
-Tu ne risques rien, Sylvidra te protège et elle a besoin de toi de toute façon, soutint Oscar tristement.
-Tu te leurres Oscar, Von Stadt a du souffrir hier soir. Il n'est pas revenu ? S'inquiéta Harlock.
-Il a dû passer la nuit avec elle, supposa Oscar.
Oscar planta son regard dans celui d'Harlock.
-Kimura est très important pour toi n'est-ce pas ? L'interrogea Oscar. Pas autant qu'Ellie c'est certain mais tu l'aimes beaucoup je me trompe ?
-C'est vrai, reconnut Harlock .Je tiens beaucoup à lui. Pourquoi ?
-C'est lui qui t'a aidé. Ce soir-là, ce sont ses caresses, sa tendresse qui t'a aidé à te remettre. Quand je pense que la seule chose que j'ai vu à l'époque c'était deux amants passionnés alors qu'en fait c'était bien différent. Il s'est donné à toi en voulant te faire oublier ce que je t'avais fait. Réalisa le duc d'une voix triste pleine de regrets pour ce qu'il avait fait subir à Harlock.
Oscar baissa les yeux honteux tout autant de ce qu'il avait fait que ce qu'il avait été incapable de comprendre.
-Kimura viendra à ton secours, il ne t'abandonnera jamais. Cette amitié qui existe entre vous le poussera à venir te récupérer par tous les moyens possibles.
-J'espère que non, souhaita Harlock. Je tiens à le garder en vie mon Ryo, autant pour mes enfants que pour le sien, il faut qu'il fasse des petits frères et des petites sœurs à son premier né.
Oscar rit en entendant cela, la relation entre les deux hommes était vraiment étrange mais très belle à la fois. Il réalisa qu'il aurait bien aimé être à la place de Kimura. Faute de pouvoir devenir son amant, être son ami devait être des plus gratifiants et des plus agréables Le duc sortit pour laisser l'amant de la reine Isabelle se lever et s'habiller. Hans se leva rapidement. Il regarda les poches d'intraveineuse vides et les pansements sur la saignée de ses deux bras. Il avait dû subir un traitement intensif pour le sauver. Une fois qu'il fut prêt, il sortit rejoindre Oscar qui regardait pensivement la porte ouverte de la zone de vie.
-A quel point cela a-t-il été juste pour me sauver ? S'enquit Harlock.
-Cela s'est joué à quelques secondes et les Mazones étaient vraiment en colère, révéla Oscar. Tu es devenu vital pour le peuple soi-disant.
-Je ne voie pas pourquoi, s'étonna Harlock en passant le premier dans la zone de vie.
Les deux hommes allèrent directement dans la chambre royale. En passant par le salon, Hans put lire sur la grande pendule en bois qu'il était déjà plus de huit heures, ce qui voulait dire, qu'Isabelle devait être en train de tenir son premier conseil des ministres. La porte de la chambre était entrebâillée, Harlock la poussa doucement et les deux hommes restèrent interdits en voyant ce qu'il y avait à l'intérieur. Suspendu au plafond se trouvait une étrange balançoire faite de sangles, deux d'entre elles semblant servir à accueillir les pieds ou les jambes .Von Stadt gisait inconscient dans un très grand lit. Au-dessus de celui-ci sur toute sa longueur et sur toute sa largeur se trouvait un vaste miroir composé de plusieurs miroirs plus petit. Harlock s'approcha du jeune homme, posa deux doigts sur la carotide puis poussa un soupir de soulagement.
-Il est encore en vie, coriace le gamin, commenta Harlock en souriant.
Le dos du jeune homme était recouvert de suçons, de traces de griffures ainsi que de morsures. Harlock le bascula doucement sur le dos. Le torse était dans le même état que le dos avec une particularité deux suçons très marqués au niveau des mamelons.
-Elle n'a pas fait dans la dentelle apparemment, observa Oscar. Quand je te dis que tu as réussi à la transformer en affolée du cul ! Je ne sais même pas comment il a fait pour assurer.
-Regarde sur la table de nuit, ordonna Harlock d'une voix douce.
Oscar ricana en reconnaissant la poudre qui se trouvait dans le récipient
-De la crazy Sex en plus des nanos ! Le pauvre Friedrich ! S'exclama Oscar désolé. Il aurait dû fuir au lieu de me suivre.
-Qu'est-ce que tu veux, il est amoureux, rappela Harlock.
Il secoua un peu Von Stadt qui émit un grognement sans arriver à émerger de son sommeil.
-Friedrich ? Appela Harlock en secouant le jeune homme un peu plus fort.
Von Stadt ne réagit pas davantage.
-Je crois qu'il va être hors service pendant encore un petit moment, comprit Harlock. Je n'ai pas ce qu'il faut pour le soigner, il va falloir laisser son corps évacuer la drogue à son rythme.
-Il y en a pour des heures ! S'exclama Oscar. Qu'est-ce qu'on fait ?
-Ça doit être l'heure du conseil des ministres, on devrait aller y faire un tour tu ne crois pas ? Proposa Harlock avec un sourire moqueur
-Je ne pense pas qu'on nous laissera entrer, douta Oscar.
-Tu es son époux, je suis le responsable de son armée, il est normal qu'on y assiste, affirma Harlock.
-A moins qu'elle nous vire parce qu'elle n'aura pas obtenu hier soir ce qu'elle voulait, rappela Oscar quelque peu inquiet.
-Tu pense qu'elle va nous faire un caprice ? Ricana Harlock.
Les deux hommes quittèrent la zone des appartements royaux. Ils passèrent près du logement de Jack Wilson qui était constamment surveillé par des soldats sexaroïdes qui se mirent au garde à vous en voyant les deux hommes s'approcher. Hans poursuivit son chemin et les deux hommes arrivèrent dans le hall principal .Oscar attendait patiemment qu'Harlock se décidât enfin à poser la question qui le taraudait depuis quelques minutes à présent. Hans s'arrêta, poussa un soupir puis fit face à l'ancien roi.
-Où est la salle du conseil ? S'enquit-il agacé.
-Je savais que tu finirais par demander, se moqua Oscar en passant devant lui. Suis-moi !
Le duc amena son compagnon d'infortune au lieu de la réunion en quelques minutes. Un officier en tenu se mit au garde à vous devant les deux hommes avant de leur ouvrir la porte. Il s'effaça ensuite pour les laisser passer. Oscar et Harlock entrèrent dans une salle où régnait un silence de plomb. Ils allèrent s'asseoir sagement à leur place respective à côté de leur maitresse. Harlock regarda les ministres, il n'y avait que des femmes, provenant toutes de l'élite politique de Flora. Le nom de l'une d'entre elle attira son attention. Il ouvrit son œil valide grand comme une soucoupe en lisant « Erin Banner » sur le support qui se trouvait devant une femme âgée d'une cinquantaine d'années qui l'observait durement. Il la regarda attentivement, interdit. La femme en question avait dû être très belle dans sa jeunesse car elle avait encore beaucoup de charme mais son air sévère refroidissait certainement tout homme qui serait tenté de la séduire. Son regard était dure, inamicale et il donnait l'impression de vouloir le fusiller sur place. Harlock détourna le regard pour observer Oscar qui souriait. Le duc lui fit un discret clin d'œil qui confirma les craintes du capitaine, l'épouse d'Aristote Zone, la mère d'Ellie faisait partie des ministres d'Isabelle ce qui amusait prodigieusement Oscar qui se doutait qu'Aristote ne tarderait pas à mettre quelqu'un dans la place afin de surveiller ce qu'il se passait, il ne pensait pas en revanche que ce serait la propre épouse d'Aristote qui serait venue. Les deux époux étaient en froid depuis un moment à présent et cette aide était inespérée à moins qu'Erin ne soit présente qu'à cause de sa haine pour les hommes.
-A présent que mon époux et que mon responsable des armées ont enfin daigné nous rejoindre, nous pouvons enfin passer à l'ordre du jour, annonça Isabelle. Erin, faites-nous vos propositions de loi !
Oscar avait du mal à se retenir de rire, Harlock était dans ses petits souliers, il n'osait même pas regarder du côté de sa « belle-mère ». Il s'obstinait à regarder la surface de table qui se trouvait sous son nez craignant de subir les foudres de la mère d'Ellie ce qui avait de grandes chances d'arriver.
-Je vous remercie, votre altesse ! Les lois que je propose concernent une refonte totale de la société actuelle.
Pourquoi ça ne me surprend pas, pensa Harlock. D'après ce que m'a dit Ellie, Erin Banner a les hommes en horreur, il faut donc s'attendre à un système particulièrement cruel pour l'autre sexe.
-Les hommes ont régi notre civilisation pendant trop longtemps, provoquant des guerres, des massacres, comme encore récemment la guerre terrible qui a opposé Oscar de Péhant et le roi Von Kiel. L'un laissant l'autre massacrer des milliards de personnes pour pouvoir tracer les vaisseaux de guerre de son ennemi afin de pourvoir l'éliminer ensuite.
Harlock regarda Oscar avec un sourire en coin, le duc répliqua en lui faisant un doigt d'honneur aussi discret que possible mais qu'Isabelle aperçut sans problème.
-Il nous faut réagir ! Poursuivit Erin. De plus les hommes sont des animaux lubriques, séduisant les femmes naïves qui se laissent prendre à leurs belles paroles, leur offrant leur virginité, croyant bêtement au grand amour alors que pour celui-ci la femme en question n'est juste que le moyen d'occuper ses longues nuits lors des épopées lointaines par exemple, l'abandonnant dès leur retour dans notre galaxie dès qu'un joli parti se présente. Certains affirmant même aimer follement une femme et ne se gênant pas pour aller voir ailleurs en jurant que c'est pour leur mission car ils sont en infiltration.
Harlock baissa à nouveau la tête, contrit.
-Ou bien l'épousant afin de pouvoir un jour voler le trône de leur père et devenir roi à son tour de manière inique et traitresse, faisant ensuite régner une dictature sanguinaire, affamant son peuple, faisant vivre ses soldats dans l'opulence, les autorisant à prendre de force hommes ou femmes qu'ils désiraient, grinça-t-elle en jetant un regard glacial aux deux hommes. Tout ce dont je viens de vous parler n'est composé que d'exemples destinés à vous montrer que les hommes sont des prédateurs qu'il va falloir civiliser. Je vous propose une refonte complète de notre société plaçant les hommes en dessous des femmes, là où est leur véritable place.
-Aristote a dû trop souvent pratiquer la position du missionnaire avec elle ça doit être pour ça qu'elle demande que les femmes soient enfin placées au-dessus des hommes, plaisanta Oscar en murmurant.
Isabelle sourit, Harlock réprima un rire qui lui montait à la gorge.
-Dis-moi, tu crois que quand elle dit civiliser c'est dans le sens réel du terme ou elle veut dire mater et par mâter elle entend castrer au passage, ricana Harlock en murmurant à l'adresse de son compagnon d'infortune.
-Votre altesse ! Apostropha la ministre. Les hommes doivent dès à présent perdre leur droit civique. Ils ne doivent plus à avoir à prendre la moindre décision politique, seules les femmes doivent être habilitées à prendre les décisions qui assureront la pérennité de la civilisation humaine ! En revanche, aucune femme ne devra plus faire partie des troupes militaire, celles-ci ne seront constituées que d'hommes, ceux-ci sont disponibles à foison ! Les hommes doivent dès à présent être surveillés pour éviter toute tentative de prise de pouvoir de leur part, c'est pourquoi je préconise l'installation d'une puce de contrôle sur chaque mâle dès sa naissance ! Un organisme sera chargé de vérifier chaque jour l'historique des activités masculines ! De plus la polyandrie doit être appliquée dès à présent ! Qui plus est pour éviter tout risque d'adultère qui serait préjudiciable à la cellule familiale, les hommes doivent être équipées de puces chargées de surveiller leur activité sexuelle, les femmes pouvant consulter à n'importe qu'elle moment un compte rendu de celles-ci.
-La branlette est encore autorisée ou même pour ça il faudra demander une dérogation ? Ironisa Harlock abasourdie.
-Sachant que vous sautiez ma fille comme un malade, il vous restait encore assez de jus pour ce genre de pratique ? Répliqua Erin sans se démonter.
-Oh vous savez pendant les deux derniers mois de la grossesse c'était ceinture donc je suis redevenu très intime avec ma main droite, sans qu'elle le sache bien sûr, rétorqua Harlock amusé. En lorsque j'étais en infiltration, harcelé sexuellement par Helena Svlotiania, loin d'Ellie j'ai été obligé là aussi à recourir à ce pitoyable stratagème.
Oscar ne put contenir son rire qui résonna dans la pièce sous le regard amusé d'Isabelle.
-Je me doute que cela va provoquer pas mal de réticences auprès de la gente masculine, mais il y a un fait indéniable, de moins en moins de filles naissent à l'heure actuelle et à ce rythme-là d'ici une génération nous serons à dix hommes pour une femme, les choses se mettront en place d'elle-même ! Affirma Erin en souriant.
-Vous êtes certaine du chiffre ? S'inquiéta Harlock.
-On ne peut plus sûre ! Soutint Erin
-Est-ce qu'il y a un moyen d'arrêter ce processus ? S'enquit Harlock de plus en plus angoissé.
-A l'heure actuelle, non, révéla Erin. Pour pouvoir enrayer le phénomène, il faudrait que les hommes portent eux aussi des enfants, or, à l'heure actuelle nos connaissances médicales sont trop faibles pour arriver à obtenir un tel résultat. De plus, comme ce sont eux qui fournissent le sexe du bébé, il faudrait trouver le moyen de faire un enfant à partir de la semence de deux hommes ce qui à l'heure actuelle est impossible !
-Est-ce que le problème vient de la semence masculine ? S'inquiéta Hans.
-Nous ne savons pas, en théorie non. Vous vous inquiétez du fait que les hommes vont perdre leur ascendance sur les femmes ? Ricana Erin.
-En fait je m'inquiète plus d'une possible disparition de l'humanité ce qui devrait vous inquiéter aussi ! Répliqua Harlock en colère. Les premiers humains, qui ont créé les Mazones, se sont éteints parce qu'une maladie a emporté toutes les femmes et à présent j'apprends que de moins en moins de filles viennent au monde, avouez que c'est troublant !
Erin resta coite quelques secondes face à l'homme qui avait été l'amant de sa fille.
-Je pense qu'il faudrait enquêter Erin, approuva Isabelle.
-A vos ordres votre altesse, accepta la nouvelle ministre. Et pour les lois ?
-Elles seront mises en place, approuva Isabelle. Préparez un texte que je signerai !
-Vous espérez vraiment nous transformer en toutous dociles ? Ricana Hans
-Il y en a certains qui n'ont pas l'air de comprendre où est leur place à présent, gronda Erin. Le règne despotique des hommes est terminé, capitaine ! Vous n'êtes plus que de la chair à canon, à plaisir ou de la simple main d'œuvre !
Harlock lui fit un sourire des plus menaçants accompagné de son plus beau doigt d'honneur possible ce qui fit pouffer Oscar.
-Hans ! S'exclama Isabelle outrée. Ce genre d'argument est irrecevable ! Passons au sujet suivant ! Les Illumidas !
Elle regarda du côté du capitaine qui semblait vouloir s'amuser à nouveau en roulant son verre vide de droite à gauche, semblant s'ennuyer prodigieusement.
-Madame la ministre du renseignement ! Invita-t-elle en désignant une femme du conseil.
La femme se leva en regardant du côté du fameux responsable des armées qui s'amusaient à présent à marquer de cercles avec son verre la nappe de la table.
-Il y a du jus de fruit Hans, proposa Isabelle en désignant la carafe.
-Tu n'aurais pas plutôt une bouteille de red Bourbon ou même du Brandy ? S'enquit Harlock en regardant tristement la cruche.
-L'alcool est dès à présent interdit ! Annonça Erin d'une voix glaciale.
-Oh putain, non ! S'exclama Harlock écœuré. Pas d'alcool ?!
-L'alcool perturbe les hommes, il les rend violent ou leur fait faire n'importe quoi ! Accusa la mère d'Ellie.
-Ça aide aussi à supporter les conneries que certaines idiotes déblatèrent ! Ragea le capitaine. J'ai vraiment du mal à croire que mon Ellie puisse être votre fille ! Elle qui est si douce, si gentille, intelligente, ouverte…
-Vous oubliez de rajoutez cocue aussi ! Cracha Erin haineuse. Elle a fait pire que moi dans ce domaine ! Aristote était un cavaleur et je le savais ce fut pourquoi nous décidâmes de mener notre vie chacun de notre côté mais vous ! Vous avez fait croire à ma fille qu'il n'y avait qu'elle et qu'est-ce que vous faites ? Vous la cocufiez sans arrêt ! Espèce de…Bonobo ! Vulgaire primate !
-Erin calmez-vous, intima Isabelle. Hans est mon amant à présent. Il n'était pas marié avec votre fille, ils ne se sont jamais remis ensemble, Hans était libre de venir vers moi ! Et je ne tolèrerai plus votre vindicte à son égard.
Elle regarda ensuite le capitaine de l'Arcadia
-Quant à toi mon amour, cesse d'être grossier ! Intima Isabelle en lui caressant la main. Reprenez Magdalena, nous devons avancer, le responsable de mon armée vous écoute.
-Je vous remercie votre altesse. J'ai envoyé des vaisseaux à proximité de toutes les planètes où sont stationnées les troupes Illumidas, l'assaut est imminent votre altesse. Les troupes Illumidas ont d'ores et déjà embarquées, le plein de munitions a été également fait ! Nous devons nous attendre à une rude bataille.
Elle fit apparaitre au centre de la table grâce au projecteur tridimensionnelle une carte représentant la totalité des troupes ennemies.
-Ils ont sagement attendu que les troupes du duc et de Von Kiel s'entretuent et à présent elles viennent nous achever ! Il y a près de mille cinq cents vaisseaux de guerre, annonça la ministre du renseignement.
Harlock regarda la carte d'implantation des différentes troupes.
-Ca va être difficile, commenta Oscar. Comment vas-tu t'y prendre ?
-On dispose de combien de vaisseaux ? S'enquit Harlock.
-Près d'un millier fournis gracieusement par Sylvidra et nous avons suffisamment d'hommes d'équipage, indiqua fièrement Isabelle.
-Et bien sûr les vaisseaux sont fait de telle manière qu'on les croirait fabriqués par des humains comme cela en cas d'échec, elle retire ses billes sans être inquiétée, ricana Harlock.
-Ne fait pas ta mauvaise tête Hans ! Regarde mon amour, Oscar reste bien sage lui, appuya Isabelle en désignant son époux qui riait face à cette situation surréaliste.
-Il faut envisager une surveillance permanente à l'aide de satellites espions, conseilla Harlock. De plus, il est temps de regrouper nos troupes et d'installer nos vaisseaux dans les satellites miniers, prêts au combat. Je vais aller leur river leur clou à cette bande d'imbéciles arrogants !
-Sylvidra ne veut aucun survivant, indiqua Isabelle. Est-ce que tu te sens d'attaque ?
-Parfaitement ! Le petit écueil d'hier soir ne gêne en rien mes capacités de combattant, grinça Harlock.
-Tu as le chic pour minimiser les choses, je parlerai plutôt d'échec cuisant ! Rectifia Isabelle en murmurant ces propos à son oreille. Mais ce n'est pas de ta faute, je n'aurai pas dû t'imposer cela. A présent je te promets de faire bien attention à ne pas te brusquer. Je tiens plus que tout à retrouver le fougueux étalon dont je suis tombée éperdument amoureuse !
-Gourmande ! Sourit Harlock. Dans ton petit harem privé, tu as déjà trois hommes et tu as prévu dix chambres, qui comptes-tu rajouter ?
-Je ne sais pas…Mais je dois bien t'avouer, en prenant du recul, en y réfléchissant bien et surtout après avoir vu tes ébats avec cet homme, j'y aurai bien rajouté Kimura, dommage qu'il soit mort…Cela dit, il est peut-être encore vivant, roucoula-t-elle à son oreille. Ainsi que ton équipage…Sylvidra m'a rapporté un étrange phénomène sur son vaisseau et ce par deux fois…Je ne connais qu'un seul homme capable de pirater le vaisseau de la reine et ce même si les codes utilisés sont ceux de la petite Résistance que je ne tarderai pas à démanteler. Alors, dis-moi la vérité mon amour, Kimura, est-il vivant ?
-Dans mes rêves les plus fous, oui, affirma Harlock. Mais ce ne sont, hélas que des rêves.
Isabelle le savait, Harlock venait de lui mentir. Malgré tout elle lui sourit, en se disant qui rirait bien celui qui rirait le dernier. Hans voulait la flouer, elle allait lui montrer ce que cela en coûtait. Elle ne souhaitait plus qu'une seule chose, que Kimura sorte de sa tanière afin d'essayer de sauver son ami. Elle n'aurait plus qu'à le capturer et à le rajouter à sa collection d'hommes exceptionnels.
