XXVI. 100% aventures

4 mois plus tard

Naruto

Sa main serrait fermement l'oreiller alors qu'il chevauchait sa petite amie. Elle le regardait par dessous ses cils alors qu'elle empoignait son pénis, le branlait avec fermeté ; il était incapable de soutenir son regard. Ses yeux courraient de façon hystérique de ses lèvres rose à ses yeux fiévreux, de son cou tendu à ses cheveux éparses, de ses mains agiles à ses seins silencieux. Il grogna.

— Arrête, souffla-t-il d'une voix hachurée.

Naruto glissa une main sous ses cuisses pour la pousser à écarter les jambes. Il la sentit changer de position et fut surpris de la rapidité avec laquelle ils fusionnèrent. Ils grognèrent ensemble, ondulèrent sous un même tempo, s'accrochèrent l'un à l'autre. Naruto en voulait plus, par gourmandise ? par avidité ? Il savait que c'était atteignable et voulait en profiter.

— J'ai le droit à un doigt ? questionna-t-il.

Hinata était trop rouge pour rougir de nouveau mais elle acquiesça avec sensualité. Elle s'arqua pour attraper un préservatif et le tube de lubrifiant ; il en profita pour lécher ses seins. Elle gémit, se tortilla, l'appela. Il sentit brusquement le froid du gel et ses fesses se serrèrent automatiquement. Elle chercha son regard avant de glisser un doigts en lui.

Il s'accrocha à ce fichu oreiller, aux hanches de sa partenaire, aux rythmes de leur respiration.

— Encore, demanda Hinata dans son oreille, s'il-te-plait.

Même là, il ne put s'empêcher de sourire de sa politesse acharnée. Elle-même balançait ses hanches dans un geste erratique, presque sauvage. Il suivait le mouvement avec autant de force, juste pour entendre ses cris et ses rougeurs qui grignotaient sa gorge peu à peu.

— Un autre doigt.

Lui qui s'était habitué à la sensation, il se retrouva chancelant face à l'étirement désiré. Il déposa des milliard de baisers sur sa compagne, peu importe où. Naruto abandonna l'oreiller, préférant s'accrocher à sa petite-amie. Il augmenta la cadence en sentant les vagues de plaisir s'intensifier, Hinata se crisper, le lit grincer. Il termina plus rapidement que prévu : très stimulé entre la gâterie et les sensations autour de son membre.

Il s'éloigna doucement provoquant un nouveau gémissement de sa compagne. Elle retira ses doigts protégés par une capote pour le laisser s'asseoir à ses côtés. Il se tourna vers elle pour l'envelopper et fit glisser sa main jusqu'à son clitoris. Elle s'accrocha à lui dans un soupire, profitant uniquement de l'instant. Naruto n'avait aucune conscience du temps. Il se dédiait à elle, à chacun de ses grognements, de ses tensions, de ses plaisirs...

Il émergea seulement quand Hinata repoussa sa main. Après avoir crié avec tellement de force qu'il en aurait presque ri.

— Ça va mon cœur ?

— Comme sur un nuage.

Naruto récupéra le drap à leurs pieds et les recouvrit. Ils s'endormirent l'un contre l'autre. Au matin, il fut surpris d'être réveillé par un duo de sonneries ; n'était-il pas supposé entre en congé aujourd'hui ?

En attrapant son portable, il lut à moitié endormi « test de grossesse ». Et ça le réveilla comme une décharge électrique.

— On les a bien rangés dans ton bureau ? s'assura Naruto en la voyant debout.

Elle avait dû s'habiller dans la nuit parce qu'elle portait une nuisette simple. Elle sortit les trois boites qu'ils avaient achetées.

C'était presque risible. Alors qu'ils commençaient un nouveau contraceptif, ils s'étaient embrouillés sur la prise. Et maintenant, Hinata devait passer un test pour vérifier que tout était normal.

— Ne t'inquiètes pas, ça va aller.

Mais Naruto ne savait pas ce qui allait ressortir de ce test et il savait encore moins ce qu'il en attendait. Il laissa Hinata allait aux toilettes tranquillement et partit lui préparer un thé. Il croisa Karin qui partait comme une furie.

Après cinq minutes, il s'approcha de la salle de bain où Hinata se lavait précautionneusement les mains. Elle le regarda via le miroir d'un air inquiet :

— Ils sont tous positifs, souffla-t-elle en fermant le robinet.

Elle l'évita et préféra retourner dans sa chambre, ranger le lit qu'ils venaient de quitter.

— C'est le moment où on doit avoir la grande discussion non ?

— Là c'est plutôt l'heure où tu appelles Konohamaru pour le récap.

Elle se mettait à fuir la discussion ce qui l'inquiéta encore plus. Et elle avait raison en plus, il sentait son portable vibrer dans sa poche. Peu importe, c'était un moment important qu'il ne devait pas faire capoter.

— Je vais me lancer. On est en couple, amoureux, on veut tous les deux une relation sérieuse.

Hinata hochait la tête à intervalles réguliers, le laissant s'approcher jusqu'à saisir ses mains.

— Perso ça me tente d'avoir un enfant avec toi, de poursuivre cette grossesse.

Il la sentit se tendre entre ses mains, le regard inquiet, il se dépêcha de poursuivre :

— Mais on peut dire « pas maintenant » et ça changera rien entre nous.

Hinata se jeta dans ses bras et lui offrit un long câlin. Elle se redressa pour l'embrasser.

— Merci mon amour.

Ils échangèrent des mots d'amour avant de se décider à aller manger. Ils discutèrent encore un peu de la possibilité d'avoir un enfant mais Hinata semblait tellement stressée et inquiète qu'il préféra changer de sujet.

Naruto était un peu inquiet à l'idée de l'abandonner ce matin après cette grande nouvelle mais il ne pouvait pas abandonner Sasuke aujourd'hui. Et Hinata le comprenait.

Aujourd'hui la famille de Sasuke sortait de prison, entièrement innocentée. Et Naruto était plutôt fier d'eux. Dès qu'il entra chez son meilleur ami, il le rejoignit dans la cuisine et lui offrit un long câlin. Sasuke n'était même plus surpris de ses effusions impromptues.

— Tu as apprécié ta soirée toi, remarqua-t-il en verrouillant sa tablette.

Naruto haussa les épaules et prit des nouvelles de son ami.

— Tout va bien. Karin fait un dernier tour des appartements pour vérifier que tout le monde sera bien installé.

— Regarde ma tête, lança Naruto après avoir acquiescé.

— Qu'est-ce que tu me dis pas ?

— D'abord il faut que tu me promettes quelque chose.

Sasuke soupira d'agacement. Son ami d'enfance aimait bien trop lui faire ça. Et d'expérience, Sasuke finissait bien trop souvent par craquer et jouer le jeu.

— Entendu. Quelle promesse ?

Naruto lui sourit comme un petit diable sortant d'un sac ; trop bienheureux pour être innocent.

— Aujourd'hui, tu ne peux pas dire « C'est pas moi » ou n'importe quelle phrase du genre.

— Trop facile, sourit Sasuke avec suffisance. Donc je promets, on peut passer à la suite ?

— Hinata est enceinte ! explosa Naruto sans pouvoir s'empêcher de sauter sur place.

Il se sentait tellement heureux à cette idée. Complètement flippé mais complètement heureux. Sasuke était bouche bée de surprise mais il finit par retrouver le mouvement et venir l'étreindre.

— Bon le problème c'est qu'elle est complètement flippée et qu'elle envisage d'avorter.

— Tu aurais dû commencer par là, le réprimanda Sasuke. Raconte-moi précisément votre discussion.

Naruto s'exécuta immédiatement et commença par les test que Hinata avait faits puis la discussion houleuse où il avait dit qu'il voulait un enfant et sa réaction comme s'il venait de lui faire une balayette.

Il ne pensait pas sur-interpréter.

Il commençait à peine à décrire ses inquiétudes dont la première était celle de l'argent que Sasuke eut un large sourire. Était-il vraiment en train de se satisfaire de ses malheurs ? Tu parles d'un ami. Quand il lui en fit la remarque, l'Uchiha s'empressa de le détromper :

— Non, je ne me moque pas. C'est juste que tout ça c'est une bonne nouvelle.

— Ma copine terrorisée à l'idée d'avoir un enfant avec moi c'est une bonne nouvelle ? questionna Naruto avec scepticisme.

— Ça veut dire qu'elle se projette dans le futur, qu'elle essaie de prévoir votre vie à trois, explicita doucement Sasuke avec un sourire aussi heureux que si c'était lui le futur père.

L'idée s'insinua doucement dans l'esprit du blond. Il avait un peu du mal à se rendre compte de la situation, à y croire. Est-ce qu'ils étaient pas juste trop optimistes ?

— Les gens pensent aux câlins, aux body mignons et aux prénoms quand ils pensent au bébés. Pas aux prix des couches, à la mutuel ou au mode de garde.

— Premièrement, je te l'ai dit, elle se projette. Personne ne prévoit d'acheter des couches à quelqu'un qui existe pas. Deuxièmement, combien de fois tu t'es vraiment occupé d'un enfant ? Pendant plusieurs heures ?

— Bah jamais, répondit automatiquement Naruto. C'est pas mon boulot.

— C'est la différence entre Hinata et toi. Venant d'un clan et étant une fille, c'est quasiment sûr qu'on lui a déposé pleins de marmots dans les bras ou qu'on lui a raconté en détails pleins d'anecdotes dont elle avait rien à faire.

— Ça explique pourquoi les discutions entre Sakura et Ino dégénèrent aussi rapidement.

Naruto se frotta les mains. Hinata envisageait d'avoir un enfant avec lui. Mais ça ne résolvait pas le problème en soi. Comment faire pour calmer son anxiété ? Elle avait raison quand elle disait qu'ils n'étaient pas ensemble depuis très longtemps et ils avaient mis du temps à trouver un rythme qui leur convenait. Est-ce qu'avoir un enfant allait vraiment leur réussir ?

— Maintenant c'est moi qui angoisse, grogna Naruto en secouant la tête.

— C'est ton travail de résoudre les problèmes au mieux.

Quand il releva la tête, il vit le sourire fin et moqueur de Sasuke. Il avait de la chance qu'il l'adorait sinon, il lui aurait envoyé une chaise dans le figure.

— Pour ça, il me faut un spécialiste. Un scientifique de prise en charge de bébé.

Sasuke rit de sa formulation maladroite mais ils eurent la même idée en même temps : « Kiba ». Les deux hommes se décidèrent à se rendre directement à la crèche de leur ami pour profiter de ses conseils. Effectivement, Kiba était ce qui se rapprochait le plus du savant de bébé et il était un homme, ce serait moins gênant normalement.

N'étant pas pressé, ils firent le trajet à vélo et poursuivirent leur discussion.

— Comment on fait pour l'argent ? Elle aime vraiment pas profiter de mon argent alors que je sais même pas quoi en faire.

— Vous faites comment d'habitude ?

— Une fois sur deux pour nos sorties ; mais ça a pas de sens de faire ça pour le bébé. Il faudrait un compte commun.

— Remplace la contribution à parts égales par une contribution à pourcentages égaux de revenus : c'est imbattable.

— Putain, je t'aime.

La déclaration fit rire pleinement Sasuke ; il disait toujours qu'il était juste une énorme guimauve. Ils arrivèrent de bonne humeur à la crèche et furent surpris de trouver un jeune homme à l'accueil. Il appela Kiba qui descendit rapidement de l'étage supérieur.

— Salut qu'est-ce que vous faites là ?

— Je viens prendre des cours pour un peut-être bébé, répondit Naruto.

Contrairement à ce à quoi il s'attendait, Kiba éclata de rire.

— Tu débarques en plein cours, tu as un super sens du timing. Venez !

Il monta les marches quatre par quatre, suivis par Naruto et Sasuke aussi surpris et perdus l'un que l'autre. Et ils découvrirent une dizaine d'hommes d'âge divers assis en tailleur avec leur bébé ou une poupée.

— Messieurs, nous avons un couple de retardataires, mais c'est pas grave. Prenez une poupée, ajouta-t-il à l'attention de ses amis.

Naruto se fit trainer par Sasuke dans la salle de repos et il fut surpris de trouver Shikamaru et son fils Shikadai, né fin janvier.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ? chuchota Naruto pour son collègue.

— Kiba donne un cours pour les jeunes pères ou les futurs pères.

Comme toujours, sa réponse était laconique et Naruto n'eut plus qu'à se concentrer sur le cours dispensé. Il s'agissait de toute évidence d'une fin de session : les participants étaient à l'aise pour répondre aux questions de Kiba.

Tellement à l'aise que Naruto se mit à prendre des notes. Il apprit comment doser le lait en poudre selon le poids du nouveau-né, quels étaient les rendez-vous médicaux à prendre, comment tenir un bébé, pourquoi et comment lui faire faire son rot. C'était vraiment beaucoup d'informations et pourtant, cela traitait de gestes banaux et quotidiens pour de jeunes parents.

Ils parlèrent même de comment soutenir la maman enceinte ou allaitante (si c'était son choix).

Leur discussion était entrecoupée d'anecdotes de jeunes pères ou de futurs père et ni Naruto ni Sasuke ne virent le temps passé. Au bout d'une heure passée, Kiba annonça la fin du cours et la salle se vida petit à petit.

Même s'il l'avait annoncé avec enthousiasme à Sasuke, cette fois Naruto se retint. Il ne voulait pas répandre la nouvelle sans l'accord de Hinata. Alors quand Shikamaru et Kiba lui demandèrent ce qu'il faisait là, il éluda :

— Je pense à avoir un enfant, peut-être.

Ses deux amis échangèrent un regard mais heureusement ne posèrent aucune question.

— D'accord. Et le cours t'a aidé ?

— Carrément ! sourit le blond. Je suis motivé à fond là.

— Attends de te retrouver avec un gamin qui dort par plage de trois heures grand max, tu vas vite perdre ton sourire, grogna Shikamaru avec lassitude.

Ses amis se moquèrent avec sollicitude. Ils ne s'attardèrent pas longtemps car l'heure avançait et que la fête des Uchiha allait commencer.

Naruto envoya un court message à Hinata, il avait hâte de la retrouver.

Sasuke

Il peinait à y croire. C'était le jour qu'il avait tant attendu. Mais peut-être était-il en plein rêve ?

Sasuke préférait patienter. À n'importe quel moment, on pouvait lui apprendre qu'il avait merdé quelque part et lui retirer tous ses succès.

Il n'était jamais complètement sûr. Il observa son meilleur ami rejoindre sa compagne. Ils discutaient à voix basse mais vu leur sourire, Sasuke supposait que cela se passait bien. Il avait tellement hâte de voir Naruto fonder une famille, il savait que son ami ferait un formidable père. Il avait longtemps attendu ce moment pour lui-même et il désespérait doucement.

La rupture avec Karin ne s'était pas faite dans les larmes mais dans la résignation. Un sentiment qui lui pesait à chaque fois qu'il observait sa vie privée - immobile et engluée. L'idée d'attendre encore « la bonne », celle qui voudrait un enfant avec lui, lui donnait un vertige coléreux. Il en avait marre d'attendre.

— Sasuke ! hurla le blond à quelques mètres. Le bus !

L'Uchiha se tourna un peu plus et aperçut le véhicule quelques rues plus loin. Karin le remarqua, elle leva une main pour le saluer mais se concentra sur ceux qui sortaient.

Sasuke savait qu'il s'agissait de sa famille mais il avait du mal à avancer. Une trentaine de Uchiha retrouvaient leur liberté aujourd'hui. Karin et lui avaient préparé les logements, les papiers, les aides financières. Elle l'avait soutenu sans faillir et ça le surprenait dès qu'il se souvenait comme elle avait pu être individualiste.

Le groupe s'approcha, s'agglutina autour de lui. Zut, il n'avait prévu aucun discours. Il vit Naruto lever un pouce encourageant.

— Bonjour, je suis ravi de vous voir. J'espère que cette fête vous fera plaisir. Profitez-en bien.

— Qui a faim ? demanda Karin.

Elle montra les différents stands de la rue et bientôt les nouveaux arrivants partir à la découverte de cette fête de quartier. Elle revint vers lui.

— Pas encore satisfait ?

— Si, bien sûr que si.

Il avait conscience de ne leurrer personne mais c'était ainsi. Il n'arrivait pas à être complètement heureux et détendu même en ce jour extraordinaire.

— Je crois que ta maman stresse autant que toi pour vos retrouvailles, glissa-t-elle à voix basse.

Déjà qu'il ne savait pas quoi lui dire quand ils se voyait tous les trois ou cinq mois... Sasuke se sentait dépassé. Et son réflexe fut de se tourner vers son ancienne épouse :

— J'ai appris qu'elle aimerait bien faire des randonnées, des escapades en forêt...

Sasuke grimaça. Il était vraiment un gosse de la ville et l'idée de ne pas avoir de robinet à proximité... On n'était pas des sauvages tout de même.

Karin éclata alors de rire et s'empressa d'avouer qu'elle avait tout monter de toute pièce.

— Elle aimerait beaucoup faire des rencontres avec des auteurs donc si tu veux l'inviter à des week-end de boulot...

— T'es la meilleure, la remercia chaleureusement Sasuke.

En tout cas, il avait essayé d'être chaleureux. Mais à voir la grimace de Karin, ce n'était pas un succès.

— Plus vite tu me dis ce qui va pas, plus vite tu pourras te détendre, argumenta-t-elle avec un détachement souverain.

Sasuke pesa le pour et le contre avant d'ouvrir la bouche. Il ne voulait pas dire quelque chose qu'il regrettait mais cette idée commençait doucement mais sûrement à l'étouffer. Il se lança donc.

— Est-ce que maintenant tu vas avoir un enfant ?

Il avait essayé d'être détaché. De ne pas mettre de temps d'arrêt sur le « maintenant ». D'être léger quoi.

Mais Karin réagit comme si elle avait pris un coup de jus.

— Quoi ?! C'est quoi ça ? Suigestu t'a parlé de ça ?

Elle s'était rapproché et sa voix n'était plus qu'un amas de murmures furieux. Et il eut peur d'avoir provoqué quelque chose d'horrible.

— Non, Suigestu n'a rien dit dans ce sens.

Karin se frotta les bras dans un signe de nervosité apparente. Il voyait son souffle ralentir, tant mieux.

— J'ai toujours pas envie d'enfant et c'est pas quelque chose de dépendant de mon partenaire. Je suis désolée de t'avoir fait perdre tant de temps.

Il l'avait pensé mais maintenant que c'était dit à haute voix, il ne voyait plus les choses ainsi. Il n'y avait rien qu'il voulait modifier. Il s'était battu pour lui même et sa famille, s'était entouré de personnes bienveillantes et encourageantes, avait réussi plus qu'il ne l'espérait.

Naruto avait été son roc. Mais Karin avait été la falaise et elle lui avait permis à plusieurs reprises de s'envoler. D'oser ce qui l'effrayait et en particulier de s'investir dans des relations incertaines ou compliquées. Sans elle, il se sentirait certainement incapable d'être père.

— Le temps avec toi est tout sauf du temps perdu.

Ils s'enlacèrent dans un même élan avant de se motiver à rejoindre la fête battante.

— Tu sais qu'il y a plein de moyens pour un gaillard stable comme toi d'avoir un enfant, glissa Karin.

Suigestu

Le retour à Konoha avait été fatiguant mais Suigestu tenait à être là. Naruto et Sasuke avaient travaillé dur pour arriver à cet événement historique, il fallait fêter ça. Et les fêter eux.

Les garçons étaient tellement pressés d'y aller que Kai (l'ancienne compagne de Mangetsu) s'était proposé de déposer les affaires à l'appartement. La connaissance, elle allait aussi s'offrir une sieste loin de ses garnements.

Loin d'être épuisés par le voyage en train, Heneki et Chihiro trépignaient d'impatience. Ils voulaient faire tous les jeux, goûter tous les plats. Et Suigestu sentait qu'il allait finir par les perdre. Il fut heureux quand Karin, Hinata et Naruto vinrent le soutenir dans son épreuve de supervision. Ses neveux tentaient de décider qui était le meilleur tireur à la carabine.

— J'ai pas encore aperçu Sasuke, il s'est tiré ?

— Nan, il est englouti par une foule reconnaissante là. Et je lui ai interdit de refuser les compliments, sourit pleinement Naruto avec une auto-satisfaction suintante.

Le scientifique ne savait pas que c'était possible que le blond ait l'air plus heureux que sur ses affiches promotionnelles calibrées pour le faire apparaître sous son meilleur jour. Mais plus les mois passaient, plus Suigestu se rendait à l'évidence. C'était juste un mec super lumineux de base et lorsqu'il était sur un nuage, il vous emportait avec lui.

— On en conclut que la discussion s'est bien passé, nota Karin dont le sourire était contrebalancé par son regard de prédateur.

Le couple échangea un regard rapide.

— C'est exact mais pas d'annonce avant le troisième mois, donc motus.

Karin et lui montrèrent leur accord. Ils connaissaient assez la brune pour remarquer que malgré son sourire, elle était tendue et préoccupée. Sa copine dut avoir la même sensation que lui car elle lui lança pour rigoler :

— Tu sais pour un premier, ça a pas besoin d'être parfait.

Hinata leva les yeux au ciel à leurs gamineries alors que Sasuke se glissait parmi eux.

— Mec, faut que je te dise : "Merci infiniment", salua Suigestu avec solennité.

L'Uchiha lui jeta un regard blasé et frappa son meilleur ami au bras (son sourire devait être un peu trop parlant). Il fut visiblement content de leur parler de la réussite de cet après-midi. Ce contexte informel et peu normé permettait aux personnes récemment libérées d'apprendre à connaître de nouvelles personnes, à leur parler et même à se projeter dans différentes activités.

Suigestu lui-même était ravi pour son ami. Ça allait faire six mois qu'ils se connaissaient mais il l'admirait déjà pour être resté aussi longtemps à Karin, marié qui plus est. Et puis c'était un mec cool même s'il avait un peu du mal à dire certaines choses clairement (très semblable à Karin celui là). Alors qu'il parlait des verres décorés que son jeune cousin voulait produire, Hinata hoqueta de surprise.

Elle ne vit même pas qu'elle avait attiré tous les regards, elle s'était immédiatement tourné vers son portable.

— Qu'es-ce qu'il y a ? questionna Naruto en se penchant vers elle.

— Il faut faire des recherches sur les compositions de biberons, lâcha-t-elle d'une voix blanche.

Suigestu n'avait pas besoin d'échanger avec ses deux compères pour se dire que leur amie était surement trop organisée à ce niveau-là. Après tout, elle avait six à huit mois d'avance. Mais Naruto la soutint, arguant qu'il allait leur faire un cloud pour qu'ils partagent facilement les informations et les taches.

Le commun des mortels ne trépignait pas quand il était question d'organisation et de partage des tâches mais Hinata laissa éclater sa joie en se laisser aller à embrasser son compagnon.

Sasuke et Naruto leur dirent à tout à l'heure car Mikoto avait réclamé que le blond lui accorde un peu de temps. Ils fonctionnaient tellement en couple. Et c'est le moment que choisit Hinata pour leur offrir un cadeau :

— Ça fait un moment que vous vous êtes pas vu. Et si Heneki, Chihiro et moi on allait trouver quelque chose de gras et sucré à manger ?

— Autant de gentillesse, ça mérite une gâterie...

Suigestu éclata de rire tout en empêchant Karin de s'approcher de sa colocataire.

— Merci, on s'ra pas long, affirma-t-il en partant directement.

Karin glissa sa main dans la sienne alors qu'ils s'éloignaient de la fête, se tapissant dans une rue calme et vide. Karin posa son sac à dos sur une borne avant de passer ses mains derrière sa nuque.

— Contente que tu sois de retour mec, minauda-t-elle.

Il le savait mais il adorait l'entendre. C'était un peu stupide mais c'était ainsi. Les déclarations de Karin lui apportaient une forme de feu de joie. Il l'embrassa langoureusement, allant directement à ses fesses. Il sentit ses dents mordiller sa lèvre inférieure.

Peu importe que ce soit leurs retrouvailles, ils étaient en pleine rue, en pleine journée. Ils n'avaient pas tant de temps que ça. Alors il déboutonna son short et glissa un main entre ses cuisses.

— C'est sec, lui glissa Karin en gigotant sous ses doigts.

Il souffla des excuses et se retira, il allait lécher ses doigts mais elle lui attrapa la main et la guida à ses lèvres. Elle absorba son majeur et son index et les suça avec un regard de biche qui le laissa pantois. Il déboutonna son propre pantalon alors qu'elle baissait davantage son short.

Les yeux de Suigetsu ne quittaient pas son visage. La volupté inondait ses traits. Il voulait prendre un milliard de photo d'elle. Son sang s'échauffa en voyant de nouveau quelque chose s'approcher de sa bouche. Sa main à elle; elle fit tourner les bagues à ses doigts. Il durcit davantage en voyant la couronne de piques vers lui. Qu'est-ce qu'elle lui préparait ?

Quand elle posa sa main sur lui, sous son tee-shirt, quand elle caressa sa hanche, il comprit à quoi servait ses bijoux. Les deux bagues s'enfonçaient dans sa peau, plus ou moins durement selon la pression qu'elle mettait.

Et Suigestu adorait ça. Elle lui demanda si elle pouvait toucher sa queue ainsi et il accepta. Il avait tellement hâte. Ce fut une vrai décharge pour lui : la douceur et la moiteur de sa partenaire en opposition avec la dureté et l'imperméabilité des bagues. Sa queue ne pouvait que céder et ce n'était pas quelques spasmes qui lui permettraient de reprendre pied.

Il trembla, la tête basse alors que Karin lui rappelait un brin moqueuse qu'elle n'avait pas disparu. C'est vrai qu'il s'était abandonné à son propre corps et que ses doigts étaient inertes depuis un petit moment. Suigestu inspira doucement, s'appuya sur le mur dans le dos de sa compagne et reprit le mouvement.

Il essaya de se calquer à elle, adapta sa vitesse et sa pression selon ses gestes et ses souffles. La tête sur son épaule, il la sentait tellement bien. Tellement fort. Chaque respiration sifflante. Chaque essoufflement. Chaque gémissement étouffé. Ils se faisaient écho et se répondaient ainsi par leur propre code intime.

Suigestu ne mit guère pour longtemps à sentir l'éjaculation venir. Il prit soin de se tourner pour ne pas salir sa partenaire. Ils firent partir les traces de leur méfait avec un peu d'eau.

Il fut surpris quand Karin vint le serrer dans ses bras, alors qu'il remettait son pantalon. Elle était peu portée effusions habituellement. Quand il la questionna, elle haussa les épaules avec un détachement gêné :

— Je suis contente de ton retour. Même trois jours, ça me semble long sans toi.

Suigestu voyait sa belle se cacher derrière ses lunettes et son attitude fuyante mais son cœur explosait de bonheur. Il aimait particulièrement cette courageuse Karin qui s'aventurait en territoires inconnus.

— Pareil meuf, j'avais hâte de faire ça.

Pour joindre le geste à la parole, il s'avançait pour l'embrasser sensuellement. Il sentit rapidement sa main agripper durement son épaule signe qu'elle s'échauffait autant que lui.

Ils échangèrent un sourire complice en se séparant sachant que le soir même ils pourraient passer la nuit ensemble.

Suigetsu et Karin se rebroussèrent chemin jusqu'à la fête. Il put voir sa petite-amie entrainer Mikoto et Hinata sur la piste de danse. Naruto et Sasuke s'offrir un karaoké d'anthologie. Et Chihiro et Eneki dévoiler leurs capacités de tir. Il était serein.


Bonjour, ça me fait bizarre de poster ce dernier chapitre. Mais bon, quand c'est la fin c'est la fin.

C'est la première fois que j'écris une histoire longue entièrement portée sur la romance. J'ai été motivé par CookieKandy qui écrit souvent ce genre d'histoires (j'ai beaucoup aimé Le Boulanger et la Patissière) et par les livres Off-Campus de Elle Kennedy. Ça m'a motivé à avancer même quand l'inspiration était faible, aller au bout du projet et essayer de faire preuve d'originalité dans un domaine aussi vu et revu que le sexe hétéro.

Merci à tout ce qui ont commenté, cela motive beaucoup quand l'histoire est en cours. Et si vous voulez me laisser votre avis ou vos remarques ou autre, je les lierai avec plaisir et attention. Un merci tout particulier à Snoupiix qui m'a accompagnée jusqu'à la toute fin.

Bonne journée ou soirée.