Sept mois plus tard

17 Juillet 2006

« Draco, Tu n'as répondu à aucune de mes lettres alors je crois que celle-ci sera la dernière. En quatre mois, j'estime que tu aurais pu faire un foutu effort. C'est déjà assez frustrant d'écrire en sachant que ma lettre va être lue par le juge et sûrement aussi par tes fouineurs de gardiens avant de passer entre tes mains. Mais si en plus tu n'y réponds pas, je ne vois pas où se situe mon intérêt.

Tu as de nouveau refusé de me voir au Parloir, je crois que là aussi je ne ferai plus de demande.

J'en ai marre de ta lâcheté.

J'en ai marre d'être à ce point quémandeur d'un signe de ta part.

Zabini a dit qu'il ferait de nouveau appel bientôt pour raccourcir ta peine. Il pense qu'il y a de bonnes chances pour que tu sortes d'ici dans deux ans, peut être avant.

Est-ce que tu tiens le coup avec les Détraqueurs ? Zabini m'a appris que tu avais fait une nouvelle crise et qu'ils ont dû t'emmener à l'infirmerie. Il pense comme moi que tu es devenu plus réceptif à leur présence depuis leur attaque qui a failli te coûter la vie.

J'ai essayé d'obtenir du juge que tu sois dispensé du « rituel » des Détraqueurs mais il a refusé et m'a dit d'arrêter de me mêler de cette affaire. Je crois que c'était ce que je détestais le plus à Azkaban : subir les Détraqueurs. Après on avait cette sensation de froid qui ne nous quittait plus de la journée.

Tout compte fait c'est faux. Ce que je détestais le plus là bas, c'est cette envie folle que j'avais de te toucher alors même que je pensais que tu étais un Mangemort en puissance.

Tu m'as dit « Ne m'attends pas ».

J'ai essayé mais je n'y arrive pas. Alors je vais terminer cette lettre comme j'ai terminé toutes les autres.

Je t'attends.

Et pour moi ces trois mots valent bien plus que les trois autres.

Harry »

Richard Parker devait son embauche comme gardien d'Azkaban à l'évasion des Mangemorts, qui avait décimé sept mois plus tôt un certain nombre de ses prédécesseurs. Il referma la lettre et se crut obligé d'émettre un rire gras.

-C'est pour Malfoy, dit-il en la secouant.

Son collègue, le jeune Ryan Lewis, chargé de distribuer le courrier, leva ses yeux noirs de la lettre d'un autre prisonnier et les posa sur Parker.

-Il est parti hier, crétin !

Lewis était un peu énervé d'avoir été interrompu dans sa lecture. La copine du nouveau Numéro 42 était une chaudasse et il bandait rien qu'en lisant les choses qu'elle imaginait faire à son mec. Il allait se faire un plaisir d'en parler à ce connard de 42.

-Sérieux ? Mais comment voulais-tu que je le sache, j'étais en repos !

-Son avocat a réussi à obtenir sa liberté conditionnelle hier. Je crois que l'accident de la semaine dernière avec les Détraqueurs y est pour beaucoup. Il n'aurait pas tenu beaucoup plus, ici.

-Normal pour une fiotte, renifla Parker. Je pense surtout que c'est le fait qu'il ait dû bien lécher les boules de Harry Potter qui l'a aidé. J'y crois pas une seconde à son innocence. C'est trop gros si tu veux mon avis.

-Quoi donc, les boules de Potter ? ricana Lewis.

-Peut-être aussi ! On fait quoi de la lettre alors ?

Lewis sembla réfléchir un instant.

-Tu me la files, dit-il en souriant, je veux la lire aussi. Ensuite, retour à l'envoyeur.

°O°O°O°

-Zabini !

Blaise soupira. A l'autre bout du couloir Potter avançait droit sur lui d'un air déterminé.

-Je crois qu'il vaut mieux que je m'éclipse, murmura Daphné à son oreille, le faisant frissonner.

-Toujours aussi courageuse, railla Blaise qui aurait bien aimé pouvoir filer lui aussi.

Ils sortaient tous les deux d'une audience mais Potter était apparu avant qu'ils n'arrivent aux cheminettes.

-Je suis prudente, répondit Daphné, et Potter a l'air énervé.

Blaise hocha la tête. Il supposait que ça avait un rapport avec Draco. Potter était toujours énervé quand il s'agissait de Draco.

-Courage, susurra la jeune femme en frôlant délibérément son bras. Et n'oublie pas notre rendez-vous...

Il la laissa partir même s'il n'avait qu'une envie, la rattraper, la plaquer contre un mur et l'embrasser fougueusement comme un adolescent éperdu. Elle l'avait vraiment chauffé pendant l'audience.

Mais il eut juste le loisir d'y penser que Potter était devant lui.

-C'est Greengrass qui vient de partir ? demanda l'Auror en fronçant les sourcils.

-Bonjour à toi aussi, Potter, répondit Blaise.

Potter marmonna de vagues salutations mais il ne quittait pas des yeux la direction que Daphné avait prise. Blaise savait qu'il était au courant du fait que c'était Daphné et Finnigan qui avaient fait rater sa mission à Azkaban, Daphné ayant plus au moins servie d'intermédiaire lors de ce grand foirage.

-Oublie-la, prévint Blaise sombrement.

Potter eut un sourire dangereux.

-Tu as l'air accro, commenta-il. Mais méfie-toi, cette fille n'est pas aussi gentille que Hermione. Elle va te bouffer tout cru.

L'ancien serpentard haussa les épaules. Cela faisait quelques mois maintenant que la mention de Granger ne lui faisait plus le même effet. Il commençait réellement à penser que Greengrass l'avait guéri de la médicomage ... pour mieux lui injecter son propre venin.

-Ne t'en fais pas, j'ai de quoi lui occuper la bouche un moment, répondit-il. Si tu me disais plutôt ce que tu me veux.

Potter n'esquissa même pas un sourire à sa remarque graveleuse. C'était bien la peine. Il était bien trop frigide le bigleux ! Avant de côtoyer Potter, il croyait que les homos étaient tous des dépravés sexuels ... il avait dû changer d'opinion.

-J'ai envoyé une lettre à Malfoy il y a six jours et elle vient de m'être retournée. J'ai appris qu'il était sorti de prison.

Blaise se rengorgea. Il avait étonnement bien géré ce coup-là.

-Le procès d'appel s'est fait en petit comité, expliqua-t-il enthousiaste, c'était mon idée, même si j'ai été prévenu de la date au dernier moment. Mais j'étais prêt et ... Mais attends ! Tu viens seulement d'apprendre qu'il était sorti ?!

Potter hocha sombrement la tête. Blaise comprenait mieux pourquoi il avait l'air sur le point d'étrangler quelqu'un.

-Merde, il ne t'a rien dit ?

Nouveau hochement de tête, encore plus sec que le précédent. A cette allure, Potter allait se déboîter quelque chose.

Blaise était un peu étonné que Malfoy n'ait rien raconté à l'ancien gryffondor. En plus c'était en grande partie grâce au forcing que Potter avait fait sur le juge que son appel avait eu lieu si tôt. Blaise avait aussi cru comprendre que le blond était amoureux pourtant. Et Potter avait passé les mois précédents à lui écrire en prison. Mais ces deux-là devaient aimer les complications.

-Sais-tu où il est ? demanda finalement l'Auror.

-Aucune idée. Tu sais, le sortir de prison m'a juste permis de rattraper le préjudice que je lui avais fait subir. Nous sommes quittes mais ça ne fait pas de nous des amis. Cependant, il est sous liberté surveillée. Le juge doit savoir où il se trouve.

-Il le sait ou fait semblant de le savoir, grogna Potter, mais il refuse de me dire. Toi, tu n'as pas ce genre de scrupules, alors j'ai tenté le coup.

-Merci.

-Ça n'avait rien d'un compliment.

Blaise acquiesça vaguement. Si Potter n'avait rien de plus intéressant à lui dire, il allait partir d'ici.

-Il a dû se planquer quelque part, dit-il quand même. Histoire d'être tranquille quand la presse saura qu'il est libre. Ne te fais pas de mouron, il reviendra quand toute cette histoire se sera tassée.

-Je ne suis pas inquiet, répliqua Potter sur la défensive. Je veux juste l'interroger sur Lucius Malfoy.

L'ancien serpentard haussa un sourcil devant ce mensonge éhonté. Il savait que le père de Draco était recherché par les Aurors, tout comme Yaxley d'ailleurs, mais il savait aussi que ce n'était pas la seule raison pour laquelle le brun voulait retrouver Malfoy. Ceci dit, si le survivant voulait le prendre pour un idiot, grand bien lui fasse.

-Ou alors il s'est tiré, susurra Blaise en plissant ses beaux yeux sombres. Draco n'est pas vraiment du genre à obéir bien sagement à une injonction du juge. Il a probablement préféré rejoindre son père. C'est émouvant quand on y pense, n'est ce pas ?

Potter répondit par un geste de la tête qui pouvait signifier aussi bien « oui » que « non », voire même « va te faire foutre ». Probablement « va te faire foutre » d'ailleurs, si on prenait en compte le regard noir dont l'Auror l'honorait. Blaise s'humecta les lèvres, mal à l'aise et fut pris d'une très forte envie d'attraper sa baguette. Apparemment cette fois, sa remarque avait fait mouche. Mais il s'obligea à garder son calme. Il était peu probable qu'il gagne un duel contre Potter. Et en plus il avait le soleil dans les yeux. En réalité la fenêtre se situait quelque part sur sa droite et il pleuvait mais ce n'était qu'un détail.

-Ecoute, dit-il assez vite, je ne sais pas où il est. Mais moi je dois y aller...Tu comprends, des dossiers qui m'attendent.

Potter haussa un sourcil alors que Blaise bénissait l'excuse des dossiers. La meilleure au monde depuis qu'il faisait ce boulot. Ça marchait à chaque fois.

Il s'éloigna en se disant que Potter devait avoir hâte de continuer ses recherches. De toute façon, il se moquait de toute cette histoire et de ce qui pouvait bien se tramer dans la petite tête de l'Auror. Que l'ancien gryffondor ait son happy end ou pas, ce n'était pas son problème. L'essentiel était que lui obtienne le sien.

°O°O°O°

Ron regarda Harry passer trois fois devant le mur de la salle sur demande. Cela faisait cinq jours qu'il aidait son meilleur ami à chercher Draco Connard Malfoy.

Onze, que ce dernier était sorti de prison et qu'il n'était nulle part. Plus le temps passait et plus Ron se disait que Malfoy avait réellement pris la tangente pour retrouver son père, violant par là-même sa liberté conditionnelle et accessoirement brisant le coeur de son meilleur ami.

Mais ce matin, alors qu'ils cherchaient encore une fois dans l'Allée des Embrumes, Harry s'était arrêté de marcher et avait soufflé « la Salle sur Demande ».

D'après ses explications, Malfoy lui aurait dit que c'était le premier endroit où il se rendrait si jamais il sortait de prison.

Sauf que Ron ignorait comment il aurait pu entrer dans l'école et y vivre une dizaine de jours sans que personne ne remarque rien mais il avait renoncé à faire valoir ses arguments devant le visage déterminé du brun.

La porte de la salle sur Demande venait d'apparaître. Ron était sûr que Harry se précipiterait dessus mais il resta planté devant à la fixer. Peut-être qu'il essayait de l'ouvrir par la force de sa pensée ? Ou alors il était juste mort de trouille...

Ron se prit à espérer que Malfoy ait réussi à venir ici et que, quand la porte s'ouvrirait, il serait là. Il tourna lui-même la poignée, faisant sursauter son meilleur ami.

-Entre, lui dit-il.

Cette fois Harry hocha la tête et pénétra dans la pièce. Ron patienta sur le pas de la porte, il préférait éviter de voir à quoi ressemblait le petit nid d'amour de Harry et Malfoy.

Sauf que Harry tardait à revenir et comme il n'entendait personne se crier dessus ou s'embrasser à perdre haleine, il supposa que l'ancien Serpentard n'était pas là et il entra à son tour dans la pièce.

Harry était seul en effet, il était assis sur un lit blanc, ne disant rien, se contentant de fixer l'étagère pleine de livres en face de lui. Ron fut surpris de ce qu'ils avaient fait de la salle sur demande, il s'était attendu à des trucs un peu plus tordus venant de Malfoy. Genre des fouets accrochés au mur...Un miroir au plafond...un bar...Non, la pièce était vraiment petite, le blanc était la couleur dominante. Le seul truc un peu original était le plafond. Il consistait en une vitre qui laissait voir le ciel. Et en ce chaud après-midi du mois de juillet, le soleil était au beau fixe. D'après la météo sorcière, la pluie serait de retour d'ici deux jours. Ron avait hâte que le temps se rafraîchisse, parce que Hermione avait du mal à supporter la chaleur à huit mois de grossesse.

Il se secoua en voyant que Harry tenait quelque chose dans ses mains. Il s'approcha un peu. C'étaient deux bracelets de prisonniers attachés ensemble. L'un portait le numéro 69 et l'autre le numéro 42.

-Il est venu ici ! s'exclama-t-il, ravi pour son meilleur ami. C'est lui qui a laissé ça, n'est-ce pas ?

Harry tourna la tête vers lui. Son regard était sombre et sa bouche ne formait plus qu'une ligne amère.

-Il est parti, dit-il simplement.

-Mais les bracelets ... tenta Ron.

-Tu crois que je vais m'extasier pour ses merdes ?! s'écria Harry en jetant les bracelets contre le mur. Il commence doucement à me faire chier cet enfoiré ! S'il veut fuir et bien qu'il le fasse ! Moi j'abandonne.

-Tu es juste déçu qu'il ne soit pas là.

Ron n'arrivait pas à croire qu'il était en train d'essayer de convaincre Harry de continuer à chercher Malfoy. S'il décidait de passer à autre chose, il aurait pourtant dû s'en réjouir.

Ouaip, sauf que Harry aimait ce mec. Et Ron refusait que son meilleur ami n'obtienne pas ce qu'il voulait. Même s'il s'agissait de Connard Malfoy.

-Oui, je suis déçu, reprit Harry plus calmement. Mais je suis surtout fatigué par tout ça. Ce n'est pas la première fois que je lui fais comprendre que j'ai besoin de lui et ce n'est pas la première fois qu'il s'en fout. Je ne pense pas que ça puisse marcher. Pas dans ses conditions.

-Je suis sûr qu'il ne s'en fout pas, répliqua Ron. Crois-moi ça me fait mal au cul de prendre sa défense mais mets-toi à sa place. Il sort de prison, certes beaucoup plus tôt que prévu, mais il s'aperçoit qu'il n'a rien. Son incommensurable fortune, le ministère la lui a prise et il ne la lui rendra que si son père revient un jour. Autant dire jamais. Il est un ancien prisonnier, et un ancien Mangemort de surcroît. Je pense que c'est plus facile d'avoir « PARIA » écrit en lettres de feu sur son front que d'être dans sa situation.

Harry se mordit les lèvres et remonta ses lunettes sur son nez comme pour se donner une contenance.

-Il m'a moi, murmura-t-il quand même d'une voix rauque.

-Oui, Harry Potter ! L'Auror d'exception! Le héros du Monde Sorcier ! Riche, beau, célèbre, admiré par les foules ! C'est

sûr qu'il n'y a vraiment pas de quoi vouloir être à la hauteur. Bon sang, tu connais Malfoy mieux que moi ! On parle d'un type tellement bouffi d'orgueil, qu'il doit probablement s'en faire injecter dans les veines tous les quarts d'heure ! Je ne pense pas qu'il veuille se présenter devant toi la queue entre les jambes. Laisse-lui juste le temps.

Harry secoua doucement la tête.

-Je sais tout ça, dit-il. Mais je pense que j'avais droit à une explication. S'il veut me parler, il sait où me trouver. C'est à lui de bouger son cul maintenant.

Ron hocha la tête. Par contre, avec ça il était d'accord. Il ramassa les bracelets tombés à terre et les tendit à Harry.

-Il viendra, lui dit-il en y mettant toute la conviction dont il était capable.

Son meilleur ami haussa les épaules avec indifférence mais enfouit quand même les deux bracelets dans la poche de son pantalon.

°O°O°O°

3 Septembre 2006

22h42

Olivier était heureux. Son équipe venait de gagner, ils avaient joué sous la pluie mais c'était plutôt un avantage pour eux. Et Harry avait accepté son invitation au restaurant. Le repas avait été excellent et il venait de proposer à l'Auror de le raccompagner chez lui. Harry avait simplement hoché la tête. C'était loin d'être une réponse enthousiaste mais c'était plus que ce qu'Olivier avait eu depuis des mois.

A présent, Harry parlait quidditch, alors qu'ils marchaient dans la rue moldue où se trouvait sa maison. Il faisait toujours ça : parler de son métier à lui ou de choses sans importance. Olivier essayait bien quelquefois de faire dévier la conversation sur des sujets plus sérieux mais Harry se défilait toujours.

Olivier l'observa, les lampadaires l'éclairaient juste assez pour montrer l'éclat de ses yeux ou la façon assurée et sensuelle qu'il avait de marcher. Dire qu'il n'avait même pas conscience de son sex-appeal ...ou peut-être que si.

Olivier nageait toujours en eau trouble quand cela concernait Harry et ça lui plaisait. Il aurait voulu passer son bras autour de sa taille ou encore lui prendre la main mais les moldus avaient du mal avec ce genre de choses et il ne voulait pas mettre Harry mal à l'aise.

Non, c'était des blagues tout ça, en vérité il avait juste peur que l'Auror ne rejette ses gestes de tendresse. A croire qu'il était devenu Intouchable depuis l'histoire avec Azkaban et Malfoy.

Ils ralentirent leurs pas car il y avait une masse sombre sur le palier du brun. C'était tout ce qu'Olivier distinguait mais par contre il vit nettement Harry se crisper à ses côtés.

Il lui jeta un bref coup d'oeil mais le regard vert était fixé sur la forme devant sa porte. Puis alors qu'ils approchaient encore, la forme noire se redressa.

Olivier sut que c'était Malfoy avant de le voir, pas parce qu'il était soudainement pourvu d'un troisième oeil mais parce que tout dans l'attitude de Harry laissait voir que lui avait reconnu son visiteur. En effet, Potter n'était plus seulement tendu, il était à l'affût. Comme s'il se tenait prêt à attaquer Malfoy ou au contraire à s'enfuir loin d'ici.

Il n'y avait plus que le bruit de leurs pas qui approchaient et ce silence avait quelque chose d'inquiétant. Il ne pleuvait même plus mais Malfoy avait l'air trempé. Depuis combien de temps attendait-il là ? Pas que Olivier se soucie de sa santé. Il détestait Malfoy mais il se posait quand même la question.

Le blond avait l'air plus en forme que la dernière fois qu'il l'avait vu et ses yeux gris étaient fixés sur Harry.

Ils se regardaient mais ne disaient pas un mot. Olivier sentait qu'il n'existait déjà plus. A croire qu'un sortilège venait d'être jeté ici mais que le gardien de Quidditch n'avait pas le droit de bénéficier de ses effets.

-Si on rentrait tous, dit-il pour rompre le charme, on gèle ici.

Harry secoua légèrement la tête comme pour chasser un rêve et tourna enfin les yeux vers lui. Il avait l'air étonné de le voir là, si bien qu'Olivier se demanda s'il était vraiment devenu invisible l'espace d'un instant. Toute cette situation commençait à le faire royalement chier. Il n'avait pas l'habitude d'être la cinquième roue du carrosse.

Malfoy aussi venait de poser les yeux sur lui. Un regard visiblement peu hospitalier. Pour tout dire, si des yeux pouvaient tuer, l'équipe d'Angleterre de Quidditch aurait perdu son gardien vedette.

Ce petit con semblait le haïr. Parfait, car la réciproque était vraie.

Enfin avec tout ça, Harry se décida à ouvrir sa porte et il trembla violemment en frôlant le bras de l'ancien Mangemort.

Cette réaction choqua Olivier plus que tout le reste de cette foutue situation. Il n'avait jamais vu Harry aussi perturbé pour quiconque. Et il semblait perdre ses moyens pour un pauvre type. Pour un ancien serpentard, un ancien Mangemort et à rajouter sur cette joyeuse liste : pour un ancien prisonnier. Merde, ce mec avait le passif le plus pourri du Monde Sorcier et c'était pour lui que Harry tremblait. C'était pour ça qu'il se languissait.

Et même si Malfoy avait été le meilleur des hommes, Olivier ne comprenait tout simplement pas comment on pouvait se mettre dans un état pareil pour quelqu'un. Lui avait déjà été amoureux, d'ailleurs il l'était en ce moment même, ceci dit, là ça dépassait son entendement. Mais ça avait toujours été comme ça dès qu'il s'agissait de Malfoy et de Harry.

Toujours extrême. Comme si deux tempêtes s'affrontaient, fusionnaient, se déchiraient, dansaient sans cesse l'une avec l'autre.

« Relax Harry, ce n'est qu'un homme ! Pas une foutue divinité ! » eut-il envie de lui dire.

Sauf qu'il n'était même pas sûr que Harry l'écoute, parce que Malfoy était trop près de lui à présent. La porte s'ouvrit enfin. Ils se frôlèrent encore et un léger soupir s'échappa de leurs lèvres respectives sans que ni l'un ni l'autre ne s'en rendent compte.

Olivier les regarda entrer dans la maison et hésita juste un instant sur le fait de les suivre. Sauf qu'il était un tacticien hors pair, c'était pour ça qu'il gagnait autant de matchs. Et cette fois les forces étaient bien trop inégales. Il avait déjà perdu avant même d'avoir joué. Alors après un dernier regard à Harry qui ne le voyait plus, il transplana.

Fin

Et voilà c'est fini, la fin est ouverte et c'est voulu. Je laisse à votre imagination ce qu'il se passe derrière cette porte.
Merci d'avoir lu jusqu'ici o/