Ah, vous êtes franchement adorable, merci pour vos reviews!

J'ai de nouveau dû recouper un chapitre si je voulais publier ce soir, mon temps ayant été occupé à entendre des membres de mon équipe prendre des décisions stupides dans un JDR... XD

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Shizuru s'adaptait aussi bien que possible.

Les sorties du camp n'étaient pas aussi nombreuses qu'elle l'attendait et s'il était évident que ce qu'ils avaient ramené ne valaient pas la perte de 4 montures, les gens étaient restés de bonne humeur et optimiste.

Les excursions n'avaient lieu qu'une fois par mois, parfois même tous les deux mois et Shizuru se retrouva à découvrir d'autres métiers, ou redécouvrir mais en apprenant les choses comme il fallait. On lui expliqua comment il fallait prendre soin d'un potager, les astuces pour repousser certains insectes, comme prévoir certaines maladies, quand planter, quand arroser, ce qu'il fallait associer avec quoi. Shizuru prit d'autant plus goût à cette activité, elle revenait souvent les genoux et les mains salis par la terre.

Ahn Lu avait pris l'habitude d'embrasser sa joue ou de retirer la terre qui maculait son visage avec une exaspération que ses gestes contredisaient. Cela ressemblait plus à une caresse et Shizuru se sentait honnêtement perdu.

Ahn Lu ne lui avait pas demandé de partir ou de trouver sa propre chambre et Shizuru n'avait rien réclamé. Elles avaient acquis des petites habitudes, comme toutes personnes qui avaient appris à vivre ensemble.

Si les vestiaires étaient communs, les douches étaient de toutes de petites cabines individuelles qui se fermaient. Elles permettaient de facilement se laver et se changer sans que personne n'ait vu sur ses morsures. Si la plupart se lavait pour ensuite aller s'habiller dans les vestiaires en se fichant du regard des autres, Shizuru avait joué sur sa soi-disante pudeur pour que personne ne la dérange sur son besoin d'intimité.

Ahn Lu ne disait rien de ses habitudes aux douches, elle préférait se plaindre constamment de ses préférences vestimentaires alors qu'elle portait toujours ses manches et pantalons longs de nuit comme de jours. Elles lui proposaient souvent des décolletés ou des vêtements plus saillants. Elle laissait heureusement tomber quand Shizuru refusait fermement.

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Un soir, elle rentra pour découvrir leur logement réaménagé.

Ahn Lu avait déplacé les lits, les mettant côte à côte au fond de la pièce. Elle affirma que cela dégageait de la place et agrandissait ainsi l'espace. Sauf bien sûr si cela dérangeait Shizuru. Elle répondit que non, que c'était effectivement mieux ainsi.

Ahn Lu attirait toujours l'attention, sa présence inratable, c'était tout aussi vrai dans leur lit alors qu'elle roulait souvent vers Shizuru. Elle disait qu'elle tombait dans la faille entre leur deux lits. Mais elle disait aussi qu'elle avait trop chaud -l'été battant son plein- ce qui ne l'empêchait pas de ne jamais se dégager de Shizuru quand elle se réveillait blottit contre elle, le corps effectivement à moitié dans la faille entre leur deux matelas.

Pas que Shizuru chercha à se dégager de son côté.

Pour être honnête, Shizuru se sentait confuse, les sens bizarrement mélangés alors que les réactions de son corps -pointe de chaleur, sourire stupide et rougeur- se succédaient.

Elle avait l'impression d'enfin ressentir ce dont les personnages de romans d'amour parlaient et elle ne comprenait pas. Après tout Ahn Lu était une femme...

Ce n'était pas normal…

Elle se demandait si ce n'était pas le parasite en elle qui agissait finalement la faisant confondre l'envie de contaminer avec un attrait sexuel et sentimental.

Mitsukaze lui en fit la remarque une fois. Il lui avait dit en passant qu'il comprenait mieux pourquoi Ahn Lu n'avait jamais été intéressé par lui ou aucun garçon du camp. Maintenant qu'elle était avec Shizuru, il comprenait mieux. Quelle chance aurait-il pu avoir avec une lesbienne?

Il avait dit ça avec une pointe de tristesse avant de la féliciter, elle, et Shizuru n'osa pas lui demander… mais que voulait dire lesbienne? Et en quoi le fait qu'elle logea avec Ahn Lu retirait la chance des garçons du camp d'être avec son amie? Ahn Lu était géniale et Shizuru aurait été plus qu'heureuse de lui laisser le temps dont elle avait besoin pour rencontrer un galant.

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C'était un mensonge au fond, l'idée qu'Ahn Lu soit avec quelqu'un lui déplaisait sans qu'elle ne sache bien pourquoi. Probablement parce que cela signifierait que quelqu'un d'autre dormirait dans leur lit.

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Le terme lesbienne continua de la travailler durant deux semaines. Elle ne se souvenait pas l'avoir rencontré dans ses livres et elle n'osa pas poser la question à qui que ce soit. Jusqu'à ce qu'elle pense à prendre un dictionnaire.

Avant d'arriver ici, elle ignorait qu'il existait un ouvrage qui expliquait l'entièreté des mots qui existait dans sa langue. C'était un ouvrage fascinant de son avis.

Lesbienne : nom et adjectif, homosexuelle.

Par acquis de conscience, elle vérifia la définition d'homosexuel.

Homosexuel: nom et adjectif, (Personne) qui éprouve une attirance sexuelle plus ou moins exclusive pour les individus de son propre sexe (opposé à hétérosexuel).

Oh… c'était une chose auquelle elle n'avait jamais songé. Elle n'avait jamais pensé que cette possibilité exista. Les romans qu'elle avait lus n'en avaient jamais parlé.

Shizuru repensa à Reito, à son attachement à lui mais à son manque d'intérêt romantique et sexuel. Quant à Ahn Lu… Shizuru rougit et claqua le dictionnaire.

Oui, cette définition faisait sens. Et cela lui offrait un tout nouveau pan de découverte et de possibilités, un nouveau monde, dirait-elle même.

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Quand Ahn Lu essaya de l'embrasser au début de l'automne, Shizuru, malgré l'envie de découvrir si la chose ressentirait différemment qu'avec Reito et Nagi, se détourna néanmoins.

Elle s'efforça de faire ça bien, comme si c'était involontaire et qu'elle n'avait pas compris l'intention de Ahn Lu. Elle était sûre d'avoir échoué à la duper, mais elles n'en parlèrent pas. Ahn Lu toutefois resta par la suite fermement de son côté du matelas.

Lors de ce baiser avorté, Shizuru était restée à regarder son plafond. Elle s'était bien sûr rappelée son hypothèse : son baiser avec Nagi et sa probable responsabilité pour la chute du Clan. contamination.

Si cette théorie était facilement vérifiable, Shizuru ne pouvait pas décemment la tester sur Ahn Lu. Le risque de la voir devenir un Cauchemar pour un simple baiser lui serait insupportable. Mieux valait une peine de cœur.

Mais là encore, ce n'était qu'une théorie qu'elle désirait confirmer -ou réfuter si elle avait son mot à dire- avant de définitivement se priver d'une relation intime.

Mais comment tester une telle hypothèse?

La question ne fut guère répondue durant les deux semaines qui suivirent. Shizuru avait eu beau y réfléchir, elle ne souhaitant guère tester cette théorie sur un animal de ferme, l'idée de créer des dévoreurs -le genre de créature qui avait tué Hana- lui faisant plus horreur qu'un mordeur.

Deux semaines plus tard cependant, son groupe fut appelé pour sa septième expédition.

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Shizuru avait gagné en confiance et son petit groupe fonctionnait bien, on n'hésitait plus à suivre ses recommandations et lorsqu'elle demandait de repousser une sortie parce que le temps était pluvieux et le comportement des mordeurs imprévisibles, on l'écoutait.

Au loin, le bruit des moteurs de moto résonnait régulièrement, un grondement d'un autre temps. Parfois, c'étaient associés à des coups de feu. Vu leur consommation en carburant et balles, Shizuru se demandait comment ce groupe pouvait avoir autant de moyen.

Il y avait peut-être parmi eux quelqu'un capable de faire ses propres balles comme l'Américain l'avait été dans le Clan, même si la matière première était souvent venue à manquer. Cela, toutefois, ne résolvait pas le problème de carburants, mais peut-être avaient-ils la main mise sur quelques dépôts militaires, les stations services ayant été vidés depuis longtemps. Ou ils récupéreraient leur essence sur toutes les voitures abandonnées qu'ils rencontraient. après tout, Shizuru ignorait comment ce genre de chose évoluait en 10 ans dans un véhicule laissé à l'abandon.

Leur petit groupe de patrouilleurs n'avaient jamais été particulièrement à risque durant leur précédentes sorties hormi la toute première fois à laquelle Shizuru avait participé. Cela en aurait été presque ennuyant, si ça n'avait été éreintant.

Ils n'avaient en effet plus qu'une seule monture pour quatre. Il ne montait heureusement pas le pauvre animal qui leur servait de mule pour ramener leur sac emplis des produits de la Liste. La communauté ne pouvait pas s'en passer de plus et ils devaient donc traverser la ville à pied.

Shizuru s'en était plainte. Non pas d'avancer à pied, cela ne la dérangeait pas, pas plus que de dormir dans un appartement abandonné. C'était le cheval. Il paniquait facilement devant les mordeurs quand il ne reculait pas devant Shizuru elle-même. Cela lui valait toujours un regard aiguisé de Yuri qui n'avait cependant jamais soulevé de question, ce cheval là ayant parfois peur de sa propre ombre. C'était un cheval imposant et ses sabots résonnaient sur le bitume attirant les mordeurs curieux. ça avait bien sûr été le cas, lorsqu'ils avaient eu 4 montures mais au moins pouvaient-ils semer leurs poursuivants contaminés en partant au galop…

Lors de cette 7ème sortie donc, ils avaient mis un moment à atteindre leur objectif, abattant plus de mordeurs que nécessaire qui avaient été attirés par leur monture.

Ils avaient commencé à fouiller un immeuble voisin à celui de sa première sortie alors que l'après-midi était entamé.

Comme Shizuru l'avait appris, leurs fouilles avaient été nombreuses et frénétiques, nettoyant tout dans les alentours de leur camp lors des premières années après la Chute. Cela avait bien sûr diminué alors qu'ils gagnaient en autonomie, mais il n'en restait pas moins qu'il y avait à présent du chemin à parcourir pour espérer trouver des choses intéressantes, surtout à pied.

Shizuru avait plus d'une fois proposé d'y aller seule, à cheval même s'il tenait vraiment à ce que cela soit fait en une seule journée. Elle ne craignait pas grand chose après tout.

On lui avait dit non. Plusieurs fois.

Shizuru en venait presque à leur parler de son état, de ses morsures. Peut-être Miss Maria la laisserait-elle s'occuper des expéditions seule si elle savait? Ou peut-être aurait-il peur… et peut-être qu'ils auraient raison d'en avoir peur.

Avait-elle contaminé le Clan?

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Ses compagnons étaient éreintés par le voyage. Si Shizuru se sentait physiquement en forme, elle ressentait une fatigue nerveuse venant de toutes ses pensées sur son inlassable question… était-elle contaminante?

Vider l'appartement se fit rapidement, mécaniquement.

Les horloges, télécommandes étaient évidées de leur piles, les ampoules récupérées, tout comme le savon, le sel et les médicaments. C'étaient des fois des objets pratiques: une paire de ciseau, un coupe-ongle, un miroir. Des petites choses difficiles à concevoir et faciles à récupérer.

Shizuru en profita même pour prendre un livre en bon état, non pour elle mais pour Ahn Lu qui avait déjà indiqué son intérêt sur ce sujet mais qui n'avait pas été ajouté à la Liste.

Leurs sacs furent chargés sur l'animal.

Shizuru n'aimait pas cette idée non plus. Et si les pillards se rapprochaient d'eux à nouveau, que feraient-ils? Feraient-ils partir leur cheval pour se réfugier dans le métro? Perdant ainsi et l'animal et leurs trouvailles.

Yuri n'avait pas aimé sa remarque mais Miss Maria avait convenu du risque. Ils avaient donc chacun un sac plus petit sur leur dos pour prendre les éléments essentiels demandés: un médicament compliqué à trouver, du matériel médical, ou d'autres choses du même genre.

Yuri avait été furieuse, elle ne cessait de lui dire que la perte des 4 montures ainsi que le passage par le métro étaient un cas exceptionnel. Les pillards se rapprochaient rarement aussi près d'eux.

Honnêtement Shizuru n'avait pas été assez attentive ce jour-là pour savoir leur proximité, mais elle voulait bien croire Yuri qui menait ce genre d'expédition depuis des années avant son arrivée. Sacrifier leur monture n'avait pas été une décision facile -Shizuru regrettait toujours le brave Kage- mais les 5 autres missions avaient plutôt donné raison à Yuri. Néanmoins, ça ne coûtait rien d'être trop sûre.

Ils avaient toutefois beau faire vite, ils restaient loin de leur camp, surtout à pied et durant une saison où le soleil disparaissait toujours plus tôt pour renaître toujours plus tard.

Ils étaient à peu près à l'endroit où les motos avaient résonné lors de sa première expédition quand les pillards firent de nouveau parler d'eux.

Ils étaient donc encore bien loin de leur point de retour et surtout à pied et à découvert.

Tori rala quand une véritable fusée éclairante s'élança dans la pénombre naissante.

Shizuru se retrouva figée quelques secondes à la regarder avec une fascination mêlée d'effroi avant que plusieurs moteurs résonnent de toutes parts.

Instinctivement, Yuri se dirigea vers la même bouche de métro que la dernière fois alors que Shizuru lui dit -ordonna presque- de faire autre chose, de ne pas répéter le même chemin que la fois précédente.

C'était impossible qu'ils soient d'aussi mauvais pillards pour ne pas comprendre leurs habitudes. Même leur point de fouille étaient logiques et répétés. Prévisibles, tout chez eux était trop prévisible. C'était aussi un sujet sur lequel elle s'était confronté avec Yuri. Mais Yuri était une femme qui se sentait étonnement jalouse de cette petite nouvelle si utile et appréciée. Elle semblait constamment craindre qu'elle ne veuille lui piquer sa place de leadership si difficilement gagnée. Car même si l'égalité primait chez les survivants, sortir exigeait une excellente endurance et de bonnes capacités pour sa survie et celui de ses compagnons. Elle s'était battue pour s'imposer face à des hommes physiquement avantagés. Elle n'appréciait donc pas que Shizuru puisse la rabaisser ou la faire se sentir ainsi.

La gifle résonna dans la rue alors que Yuri vociférait, lui ordonnant l'obéissance.

Elle s'y conforma sous la surprise, la tête sonnée par le coup.

La jalousie rendait les gens irrationnels. Plutôt qu'être un chef réfléchi s'appuyant sur l'atout incroyable que Shizuru constituait, Yuri s'était entêté sur son idée pour simplement ne pas donner raison à Shizuru malgré la justesse de sa logique.

Mitsukaze le lui avait pourtant dit: habituellement, les lieux qu'ils fouillaient étaient alternés pour justement ne pas être facilement repéré. On n'explorait pas deux immeubles voisins dans une même année. Lui aussi l'avait reporté à Yuri. Cette dernière, plutôt qu'entendre les craintes de son équipe, lui avait plutôt répondu qu'elle n'aimait pas son association à Shizuru, comme si cela était le problème.

N'était-il pas content de ce chemin dégagé par leur passage régulier? Les nids étant petit à petit tous localisés ou abattus -il fallait remercier Shizuru pour ça. Et les produits n'étaient-ils pas de meilleurs qualités quand ils venaient de ce un quartier plutôt huppé?

Mitsukaze n'avait trop rien dit. Comme Tori, il aimait bien se ramener une bonne bouteille -Saké pour l'un, Whisky pour l'autre- sous le manteau et donc hors stock. Miss Maria détestait ce qu'elle considérait comme une fraude, mais Yuri laissait faire comme un geste de bonté hiérarchique qui revêtait parfois les contours d'une menace. "Et si je parlais de ton petit trafic".

L'alcool était interdit pour les citoyens du camp, jugés néfaste sur les pensées et les actes des consommateurs. "Seul un esprit aiguisé au corps vifs pouvait espérer survivre dans ce monde." tançait Miss Maria dans certains de ses discours.

Yuri donc s'entêtait sans aucune autre raison qu'être en désaccord avec Shizuru qui se fichait pourtant pas mal d'avoir sa place. Elle était déjà suffisamment heureuse d'en avoir une de place!

Alors le groupe suivit leur chef malavisé, le cheval dont on avait laché la bride, trottant devant eux, affolé mais incapable de savoir s'il voulait s'éloigner seul dans la pénombre ou resté près des mains qui le pansaient et le nourissaient. Alors qu'il décidait finalement de s'élancer en avant, seul et au galop, la lumière de puissantes lampes s'allumèrent au bout de la rue, les aveuglant momentanément.

Leur fuite vers le métro était bel et bien coupée. Le cheval en contre-jour se cabra et pivota brusquement dans l'autre sens, affolé par la lumière et les bruits ronflant de plusieurs nouveaux moteurs qui vinrent s'ajouter à la cacophonie déjà dans leur dos.

Dans sa précipitation, leur cheval percuta Yuri qui fut projetée sur le côté. Tori se porta aussitôt à ses côtés pour tenter de la relever alors qu'elle gémissait incapable de se tenir debout. Sa cheville présentait un angle étrange.

Mitsukaze pointait son arc devant lui alors qu'on riait et s'esclaffait d'eux. Des rires d'hommes comme de femmes. Même chez les monstres, ils pouvaient donc y avoir de l'égalité.

Shizuru avait beau regardé en tout sens, il n'y avait pas d'échappatoire. Deux hommes tentaient de maîtriser leur cheval, quelques autres exécutaient des mordeurs attirés par tout ce cirque. Une balle prit Mistukaze à l'épaule alors qu'il continuait à les menacer de son arc. Finalement, ils furent sur eux, si nombreux que Shizuru hésita un instant à en abattre ne serait-ce qu'un seul. Cela n'aurait pour effet que de plus les énerver, de leur donner une raison de faire déferler leur rage et leur colère. Mais elle se souvint aussi des femmes brisées et violentées du Clan... Elles n'avaient rien eu besoin de faire pour se retrouver là.

Shizuru refusait de finir comme elle. Elle préférait se battre pour sa liberté ou mourir en essayant. Elle avait connu le bien d'appartenir à une communauté plutôt qu'à une meute d'animaux sans foi ni loi. Elle refusait de retourner chez les monstres, qu'elle s'y trouve d'un côté comme de l'autre.

Sa flèche en prit un dans la cuisse, un second dans la pomme d'adam. ça criait et s'excitait comme jamais. Shizuru n'eut pas le temps de voir ce que faisaient ses compagnons.

Les pillards étaient trop près à présent et elle laissa tomber l'arc pour son couteau de chasse, coupant et tranchant tout ce qui passait à portée de main. Il y eut des cris et du sang, probablement plus d'estafilades que de coups mortels, mais ils étaient bien trop nombreux et Shizuru s'affola.

Ahn Lu lui avait parlé d'eux. Elle n'avait jamais vu aucune de leur victime, mais elles avaient un nom que tout le monde se racontait pour se faire peur le soir au coin du feu ou effrayer les enfants pour aller au lit: les écorchés.

Shizuru avait peur de bientôt en faire partie alors que sa vision s'estompait, après un violent coup reçu à l'arrière du crâne.